La Couronne de Cuivre

La magicienne était restée à regarder l’enfant se diriger vers la cave avant de se tourner vers le fameux mur qu’elle devait explorer, un sourire se fit sur son visage, amusé, dubitatif et perplexe avant qu’elle renonce à cette activité qui lui semblait bien puérile en l’absence de Podrick. comme il ne trouverait rien dans la cave, cela lui donnerait encore de l’espoir lorsqu’il reviendrait et qu’elle lui avouerait qu’elle n’avait pas accompli la tâche qui lui était dévolue.
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Mais une autre pensée lui vint, des crêpes, certes, elle savait ce que c’était, mais de là à en connaître la recette, il y a avait un océan qu’elle espérait bien traverser en consultant le livre qu’elle s’était procurée dans le but de cuisiner un minimum dès qu’ils auraient pu emménager, mais avant tout, elle se mit à ranger les quelques objets utilisés pour la préparation de la collation de son petit protéger et débarrasser les quelques miettes restantes.<o>

</o> Combien de temps était nécessaire pour explorer tous les murs de la cave, elle ne le savait pas, mais elle savait ne pas avoir à se presser et c’est lentement, qu’elle se mit à l’ouvrage et lorsque tout fut en ordre, elle s’assit pour consulter le livre de recettes dans l’espoir d’y trouver de quoi régaler l’enfant.<o></o>

Ravie de découvrir que cuisiner était largement à sa portée, la magicienne se mit à faire une liste des quelques denrées nécessaires pour réaliser la recette. Celle-ci lui semblait des plus simples et lui permettrait de confectionner les crêpes dont l'enfant se régalerait lorsque las de ses recherches, il viendrait la rejoindre affamé. Elle avait fait confiance à l’épicier et au quincaillier pour lui livrer les denrées et accessoires indispensables à son installation, ne restait que les produits périssables à acheter.<o>

</o> Elle savait déjà qu’il lui manquait des œufs frais et du beurre, qu’elle pourrait se procurer sans que cela lui prenne trop de temps, une dizaine de minutes au plus, mais tant qu’à aller faire quelques achats, inutile de s’apercevoir au dernier moment qu’il lui manquerait d’autres ingrédients ou ustensiles. Un rapide coup d’œil la rassura, sucre, farine et confitures faisaient partie des provisions déjà bien rangées dans le placard, il restait suffisamment de lait qu’elle avait amené la veille en assez grande quantité. Tous les ustensiles nécessaires faisaient déjà partie de la batterie de cuisine, une jatte et un fouet pour préparer le mélange, une poêle pour la cuisson, un plat pour y déposer les crêpes au fur et à mesures qu’elles seraient cuites et des assiettes pour les déguster, de ce côté, elle avait le nécessaire.<o>

</o> Pendant ce temps, malgré la minutie avec laquelle il oeuvrait, Podrick n’avait déceler aucune fissure si minime soit-elle, aucune infime interstice visible, pourtant après déjà bien des minutes passées à se concentrer sur les sons toujours identiques, lorsqu’il donna des petits coups secs sur la pierre de la portion de mur qu’il testait, invisible de la porte qui donnait accès à la cave, il ne put qu’être persuadé que les sons n’étaient pas vraiment les mêmes que sur les autres endroits déjà passés en revue. <o>

</o> Mais la pierre n’était pas facile à faire parler, alors, construction différente pour des raisons inconnues qui en était la cause sans qu’aucune porte n’y soit dérobée, volonté de découvrir une porte invisible qui jouait des tours à son esprit ou réelle ouverture sur un passage secret et l’aventure, seule sa patience, son expérience et son intuition pourraient le lui affirmer ou le lui confirmer.<o></o>

C’est à ce moment là qu’Arya s’apprêtant à s’éclipser pour aller faire ses emplettes s’arrêta quelques secondes sur le pas de la porte de la cave, souriant largement aux sons sourds des petits coups que donnaient Podrick sur la pierre, avant de quitter silencieusement la demeure.<o></o>

Bien qu’il ne voulait pas vraiment y croire, Podrick portant encore plus d’attention aux sons constata que sur environ un bon mètre de large et aussi haut qu’il pouvait porter son oreille sur le mur tout en tapant sur la pierre la sonorité était différente, voire ressemblait fort à celle déjà entendue lorsque l’arrière du mur présentait une excavation qui pouvait évidemment être aussi bien une vide sanitaire, une niche, qu’un passage secret. Si il y avait bien un endroit où pousser encore plus minutieusement ses recherches, une possible porte dérobée, c’était bien sur cette portion de mur.<o>

</o> <o></o>Podrick était tout à son ouvrage lorsque la magicienne revint apportant dans son panier les œufs frais et le beurre destiné à la confection des crêpes. Comme lors de son départ, elle avait manœuvré la porte sans aucun bruit et après un regard rapide pour s’assurer que son petit protéger était toujours à la recherche du passage secret, amusée de le voir étudier le mur dans ses moindres parcelles, loin de penser qu'il avait déceler quelque chose, elle se dirigea vers la cuisine pour se mettre au travail. <o>

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Après plusieurs essais infructueux, ses mains appuyèrent enfin de manière à déclencher le mécanisme qui y était caché et avant même qu'il eut le temps de vraiment comprendre qu'il venait de découvrir l'entrée du passage secret, le pan de mur sur lequel il était pivota d'un demi-tour dans un bruit assourdissant, l'entraînant avec lui sans qu'il ne put rien faire pour s'en dégager. Dans la lumière qui l'accompagna, et avant qu'elle ne disparaisse lorsque le panneau eut fini son parcours, Podrick put apercevoir le palier d'environ un mètre de profondeur sur lequel il était arrivé et un escalier qui semblait en fort mauvais état.

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La magicienne n'avait pas manqué d'entendre le bruit sourd de la porte, son ouïe fine lui avait permis de situer le grondement en provenance de la cave et mi-inquiète, mi-curieuse, elle n'avait pas tarder à s'y rendre.

Là, elle resta quelques instants à observer la pièce vide faiblement éclairée par la lampe que Podrick avait déposée et elle s'avança rapidement dans cette direction qui correspondait à celle où elle avait vu l'enfant en dernier.

Sur le sol, il y avait une infime trace laissée par le battant qui avait fait un demi-tour entraînant avec lui son petit protéger. Elle était pantoise devant le mur de pierres, mais ne chercha pas à trouver par l'ouïe une éventuelle porte dissimulée. Si l'enfant était derrière le mur peut-être était-il dans le noir complet, alors inutile de s'attarder à jouer les explorateurs.

Arya --- > détection de passages secrets --- > mur

Dès que le sort fut lancé, aussitôt, apparu sous son regard amusé le contours de la porte.

Sans se douter que Podrick fut déjà occupé à explorer plus à fond le passage secret découvert, Arya, bien que mettant toute son âme pour trouver le mécanisme et surtout n’ayant pas l’expérience de l’enfant, mis un temps certain avant de découvrir que les deux pierres inférieurs appuyées simultanément offraient l’ouverture vers l’aventure. Aucune inquiétude ne l’habitait car elle ne s’imaginait pas que des dangers courraient tout au long du dédale que représentaient les escaliers et couloirs qui composaient l’ensemble du passage secret et elle ne fit que se réjouir lorsqu’elle fut happée par la porte qui pivota sur elle-même l’entraînant de l’autre côté comme elle l’avait fait pour son petit protéger.
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Pendant ce temps, l’enfant avait pris de l’avance et après avoir descendu une vingtaine de marches en pierre disjointes, il se trouva sur des marches qui semblaient en bien meilleur état. Pourtant, des bruits sinistres et bizarres parvenaient à ses oreilles proches du bruits de chaînes qui se déplacent, lorsque soudain, il sentit quelque chose lui caresser les cheveux … mais rien ne fut visible à ses yeux malgré l’attention qu’il porta tout autour de lui ….

Bien que l’enfant eut déjà pris de l’avance, la faible lueur vacillante de sa bougie offrait la luminosité suffisante à l’elfe pour qu’elle n’eut pas besoin d’user de magie pour s’éclairer. Son infravision lui offrait une vue d’ensemble claire de ce passage dont la voûte et les murs étaient en pierres de taille parfaitement ajustées sans la moindre trace d’humidité. L’escalier paraissait avoir été construit bien avant tant ses marches étaient en mauvais état pour ce qu’elle pouvait juger depuis le premier palier, à moins que volontairement des pierres usées aient été utilisées. <o>

</o> Podrick ne l’avait pas attendue, certainement pris par la fièvre de la découverte, et Arya ne se pressa pas pour le rejoindre descendant prudemment les marches tout en observant voûte et murs à la recherche de ce qui aurait pu être un autre mécanisme ou tout simplement une niche. Plus précisément, surtout pour ne pas rattraper l’enfant qu’elle pouvait suivre grâce à la lueur de sa bougie, lui laissant ainsi l’initiative des opérations, le plaisir de la sensation de surmonter ses peurs et elle l’espérait, le bonheur d’une quelconque découverte.<o>

</o> Lorsque l’enfant s’était arrêté, le bruit avait cessé et, ayant éludé à sa façon ce qu’il avait entendu et ressenti, Podrick se remit en mouvement pour poursuivre son exploration, mais dès qu’il posa son pied sur la marche suivante, il ouït une nouvelle fois le tintement d’une chaîne, son plus net, plus audible, comme si ce qui générait le bruit se trouvait directement à sa droite, dans le même temps, il eut à nouveau la sensation d’une caresse dans ses cheveux, plus accentuée, plus précise, ce ne pouvait pas être un courant d'air ou une toile d'araignée qui l'avait générée ...

Instinctivement, l'enfant rentra la tête dans les épaules et, sa chandelle brandie, lorgna, les yeux écarquillés, les ténèbres à peine atténuées par l'éclat dansant de la flemme ténue. Mais il n'y avait rien à voir. Rien du tout.
Le bruit de chaîne avait paru tout proche... Mais il pouvait venir de bien plus loin : en semblable endroit, les échos étaient parfois trompeurs. Parfois, mais pas toujours.
Et que penser de ce contact étrange tout autant qu'indéniable ?
Chaînes, frôlements. Le mot qui semblait devoir suivre, naturel, était... fantôme.
Podrick grimaça. Encore une fois, il se pouvait que constater la justesse de son présentement : cette maison était propice aux revenants, et le grand nettoyage auquel on l'avait soumise les avait contraints à se réfugier dans ses tréfonds secrets.
Et maintenant, il venait les déranger... Peut-être que tout ce cirque avait simplement pour but de lui faire faire demi-tour. Après tout, les sons, les contacts s'arrêtaient sitôt qu'il était immobile...
Pourtant, il n'avait pas envie de rebrousser chemin. Si la bâtisse recelait quelque être vraiment dangereux, Arya l'aurait senti : elle était magicienne, après tout. De plus, elle le suivrait tôt ou tard dans le passage. Alors... Il n'y avait pas grand chose à craindre.
Enfin, probablement...
Le petit garçon se racla la gorge.
-Heu... Salut, fit-il. J'm'appelle Podrick, et je vais habiter la maison, là au-dessus... Et là, je viens juste jeter un coup d'œil pour voir ce qu'il y a en d'sous... Mais promis, je reste pas longtemps.
Le fait de se retrouver à parler tout seul dans l'obscurité le fit sourire. Lui redonna un peu d'allant.
Et il repartit en avant, à pas prudents.

La voix de l’enfant se perdit dans l’interminable escalier, il n’y eut nul réponse, enfin pas de celle qu’il aurait pu attendre. Mais alors qu’il n’avait pas fait trois pas, correspondant à trois marches, cette dernière fut un cataclysme dans l’étroit escalier.
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Un courant d’air aussi subite que rapide vint éteindre la chandelle alors que le sol se dérobait sous ses pieds avant de se refermer au dessus de sa tête arrachant la bougie de sa main, le mécanisme qu’il avait déclenché quelques marches plus haut avait lancé moult avertissements, les chaînes qui s’étaient déroulées n’avaient pas été entendues, la main de ce fantôme qui avait voulu le protéger d’une mort certaine au fond d’un trou indécelable n’avait eu aucun effet.
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La bravoure de Podrick qui était grande et sa soif d’aventure venaient de le faire atterrir sur un sol heureusement souple et à part quelques ecchymoses sans gravité, le petit protéger de la magicienne était indemne, dans le noir absolu.
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Bien des marches plus haut, à peine éloignée de l'entrée, Arya ne se pressait pas, certes elle était surprise qu’un passage secret existe sous le sol de sa maison et au fond d’elle-même aimait à imaginer y découvrir pleins de secrets, cachettes et trésors. Mais, elle savait que devant elle, Podrick avançait, Probablement l’âme fier d’avoir eut l’idée de cette exploration, certainement le cœur battant au bonheur de la découverte d’un fabuleux trésor.
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Mais lorsque la faible lueur émanant de la bougie et qui lui permettait d’avancer grâce à son infra vision disparut accompagnée d’un fracas de pierre qui roule, elle frémit. Elle s’obligea à garder son calme, non que le noir l’affole, elle avait pris soin d’emporter une pierre qui fut immédiatement illuminée par un sort, mais elle craignit aussitôt qu’il soit arrivé malheur à l’enfant et le cœur battent, l’âme inquiète, elle lança d’une voix bien forte tout en avançant prudemment mais rapidement dans l'escalier.
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Podrick, tu es là ?

Podrick, sonné par sa chute mémorable, assommé par le choc brutal de la surprise - c'était bien la première fois qu'il tombait dans un tel piège, et il y avait de quoi impressionner même les plus vaillants - demeura un moment étendu sur le sol, immobile. Mais, une fois dissipée la brume qui lui engluait le cerveau, le petit garçon, pragmatique comme toujours, ne perdit pas de temps et se mit en devoir de faire un inventaire exhaustif des dégats consécutifs à son plongeon, esquissant un mouvement, à l'occasion, bougeant un doigt, un orteil, une oreille... Il finit par parvenir à la conclusion qu'en dehors de quelques douleurs sourdes et de quelques bleus, il devait être relativement indemne. C'était déjà ça.
Alors, prudemment, il s'assit, grimaça un instant en se massant une épaule douloureuse... puis entendit la voix d'Arya, loin au-dessus.
-Chuis là ! lança alors Podrick, assez fort, l'espérait-il, pour être compris. Gaffe aux marches, y a une salo... une saleté de piège !

L’ouie fine de la magicienne lui permit de percevoir les mots de l’enfant et cela lui suffit pour comprendre que c’est en posant le pied sur une marche que le gamin avait disparu et qu’il avait chut dans un piège probablement destiné à supprimer les intrus. Son cœur se serra, un bref instant son âme se vida. Elle regretta de ne pas l’avoir mieux surveillé lorsqu’il cherchait l’entrée du passage secret, de ne pas l’avoir appelé pour qu’il l’attende, de ne pas s’être pressée. Ce ne fut qu’un bref instant de déroute qu’elle chassa d’un coup de main comme si ce fut une mouche ou une abeille. Tout laissait à penser que comme Podrick avait pris de l’avance sur elle, elle pouvait sans crainte continuer à descendre une partie des marches. Elle fit sa voix la plus forte possible pour que Podrick comprenne bien ses mots.

J’arrive Podrick, t'es-tu fait mal ?
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Elle continua rapidement, mais précautionneusement et, alors qu’elle se rapprochait de la marche maudite, plus prudente que l’enfant, elle s’arrêta dès qu’elle entendit le bruit de chaîne et recula prestement observant avec attention tout ce qui l’entourait. Rien ne semblait bouger, elle hésita un bref instant à se jeter dans la gueule du loup pour que l’enfant ne soit plus seul, mais elle se raisonna, dehors, elle avait un espoir de le faire sortir, une fois le piège activer, que pourrait-elle faire, elle décida de questionner l’enfant avant de continuer. Elle devait lui faire confiance, il était malin et sa dure vie lui avait donné une expérience qu’elle n’avait pas.
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Podrick, je ne dois pas être loin de toi. Dis-moi comment ça s’est passé, où tu étais lorsque le piège s'est activé ! <o></o>

-Non non, j'crois que j'suis entier... répondit le gamin.
Il se concentra, essaya de se souvenir de tous les détails possibles concernant le piège.
-C'est une marche, ou une série de marches qui se retirent, et on tombe dans un trou, dit-il enfin. Et ça se referme juste après. Je sais pas la combientième de marche c'est, mais faut faire gaffe. Aux bruits de chaînes, pis aux genres de courants d'air... Fin bref, j'suis juste en-d'sous du trou, donc fais attention ou tu vas m'tomber dessus.

La réponse de Podrick fit frissonner la magicienne, « je crois » avait-il dit, elle le savait courageux et fort, mais elle lui faisait surtout confiance et le plus important était de le tirer de ce piège. Bien que son âme n’était pas tranquille, qu’elle se serait volontiers laissé aller à rejoindre l’enfant uniquement pour avoir l’impression de le protéger, sa sagesse lui insufflait de ne point se précipiter, s’ils étaient tous les deux prisonniers, elle n’aurait aucun moyen de les en sortir. Pour l'instant, elle préféra ne pas bouger.

J’ai entendu un bruit de chaîne … mais heureusement rien ne s’est passé, il n’y a pas de courant d’air en tous cas.
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Certes, la magicienne n’avait pas ressenti de manière physique quoique ce fut, mais une sensation étrange l’étreignait, celle de ne pas être seule, mais elle n'en dit rien préférant se concentrer uniquement sur son petit protéger.<o>

</o> Essaye de te souvenir …

A cet instant, elle aperçu quelques marches plus bas, la bougie de l’enfant qui était restée coincée.

Tu as dû descendre trois marches, peut-être quatre ?<o></o>

-Ouais, un truc comme ça... lança le môme. J'dirais trois à partir du moment où qu'il y a plus eu d'bruits bizarres ou quoi... Me suis vraiment fait avoir comme un bleu...
En colère contre lui-même, il entreprit de se relever. Un peu trop vite, sans doute, car la tête lui tourna si fort qu'il retomba assis l'instant suivant. Réprimant un juron, il attendit que le vertige passe avant de tenter à nouveau l'opération.

Arya n’en voulait pas à l’enfant, malgré qu’il fut rusé, se balader dans des passages secrets n’avait pas été son quotidien et sa jeunesse pleine de fougue avaient fait le reste pour lui faire oublier qu’un avertissement est un avertissement et que le courage ne suffit pas. Mais, il était heureux qu’elle ne sût pas que Podrick ait eu un étourdissement, car ce ne serait pas de la bravoure, mais elle n’aurait pas hésité à le rejoindre quitte à prendre tous les risques.<o>

</o> C’est cela l’aventure, maintenant, il faut trouver le moyen qui te permettra de sortir.<o>

</o> Sans faire plus attention aux cliquetis des chaînes puisqu’ils n’étaient qu’annonciateurs, elle s’assit sur la marche et lentement se mit à appuyer sur la marche suivante et après s’être assurée que celle-ci semblait ne pas bouger, elle descendit d’une marche et recommença jusqu’au moment où sous la poussée de ses pieds, la marche céda d’un seul coup et ce fut de justesse qu’elle ne l’entraîna pas, avant de remonter aussi vite la projetant en arrière. Mais dans cet intervalle, la magicienne avait pu entrevoir Podrick et se fut un réel soulagement pour elle, bien qu’en l’instant, elle ne sache pas du tout comment extirper l’enfant de ce piège.<o>

</o> Podrick, je vais faire à nouveau fonctionner le piège et je laisserai tomber la pierre illuminée, cela te permettra de voir ce qui se trouve autour de toi. Fait attention, elle n’est pas bien grosse, mais pourrait tout de même te blesser, surtout ne bouge pas.<o>

</o> Une fois de plus, elle appuya sur la marche, moins surprise que la première fois, elle put mieux voir l’enfant, et laissa tomber la pierre juste devant lui.

La marche reprit brutalement sa place, et une exclamation fusa d'en dessous.
-Aïe ! Ça, c'était ma tête !
S'ensuivit le silence, puis un raclement de gorge.
-Hum, non, en fait, ça s'était une mauvaise blague, pardon... fit le gamin, à demi penaud. A demi seulement.
En réalité, Il avait saisi la pierre au vol sans le moindre problème. Et, sans plus tarder, il se mit en devoir d'observer les environs à sa lumière diffuse. Il n'était pas mécontent de retrouver l'usage de la vue, c'était le moins qu'on puisse dire.

Un sourire remplaça la grimace qui s’était fait sur le visage de la magicienne au faux cri de douleur de l’enfant, ce n’était certes pas drôle, mais cela prouvait que bien qu’il fut resté seul dans le noir, il avait su garder toute sa tête. Arya lui répondit avec un faux sérieux.<o>

</o> Ah ! Dommage, j’aurai du mieux visé, je n’aurai plus eu de question à me poser pour te sortir de là. Maintenant, il peut y avoir d’autre piège, alors ne bouge pas, décris-moi seulement ce que tu peux voir, regarde si tu vois le mécanisme. Le sort n’a pas une durée illimitée et je n’ai qu’une autre pierre qu’il vaudrait mieux que je garde tant que je n’ai pas trouvé de quoi servir de support.<o>

</o> Frissonnant à la pensée qu’il y avait peut-être des dizaines de squelettes, voire des corps en décomposition, une fois de plus, elle faillit marcher sur la marche pour rejoindre son petit protégé, mais si la première expectative lui semblait possible, elle chassa la seconde, les odeurs de putréfaction seraient remontées jusqu’à elle si cela avait été le cas. Elle ne devait pas se laisser aller à l’affolement et aux noires suppositions.<o>

</o> La pièce où Podrick était tombé mesuraient environ trois mètres sur huit, le plafond avait presque deux mètres et demi de hauteur jusque sous les marches. En fait de mécanisme, l’enfant remarqua que les chaînes étaient bien apparentes au-dessus de lui et sur la longueur des quelques marches, il aperçut également une pièce de fer forgé sortant du mur à raz l’escalier. Cela pouvait être un mécanisme pour l’ouverture, mais il était hors d’atteinte de l’enfant, donc rien ne permettait de s’assurer de ce fait.<o></o>

Aussi loin que puisse lui permettre de voir la lumière qu’il tenait dans ses mains, le sol était recouvert de sable sur toute sa surface qui à part des traces multiples de pas ne recelait aucun objet et pas plus de squelette. Les murs faits de pierres de taille tout comme la maison étaient percés de portes en bois réparties inégalement, cinq en tout. Sur une des largeurs, un couloir semblait suivre la même direction que l’escalier, au moins pour la portion qu’il avait observée lorsqu’il était encore à la surface.<o>

</o> Rapidement, l’enfant remarqua sur le sol que parmi les traces laissées en majorité par des pas, certaines semblaient avoir été faites par des objets ou des corps qu’on aurait tirés pour les déplacer et qui toutes se dirigeaient vers l’une des portes situées à l’opposé de l’ouverture du couloir. Alors qu’il regardait dans cette direction, dans la pénombre régnant dans cette partie de la pièce, une forme spectrale se dessina avant de disparaître puis réapparaître et il eut même l’impression d’entendre son prénom. Un sentiment étrange l’étreignit, comme s’il fut invité à se diriger vers la porte ...<o></o>

Podrick, qui avait décrit à Arya les divers détails de la pièce au fur et à mesure qu'il les découvrait, s'interrompit brusquement lorsqu'il remarqua les traces, sur le sol sablonneux. Et surtout l'étrange silhouette et son appel, à la fois son et sensation.
Ses cheveux se hérissèrent sur son tête tandis qu'un long frisson lui remontait l'échine et, un instant, il pria pour que sa vessie ne le trahisse pas. C'était une chose de parler des spectres. Une autre de les voir. En l'occurrence, pour lui, c'était une grande première.
Mais il fit effort pour se reprendre. Il n'allait pas flancher devant Arya (ou, plus exactement, en dessous d'elle) ! D'autant que s'il y avait quelque chose de dangereux dans les parages, elle l'aurait sentie, vu ses pouvoirs... Non ?
-Hum, y a plein de traces, par terre... finit-il par lancer d'une voix malgré tout un peu tendue. Et j'crois bien que j'viens d'voir un fantôme, et qu'il veut que je le suive... Bon, après, c'est peut-être une hallucination. Suis pas tombé sur la tête mais presque... Alors j'déraille p't'être un peu...

L’esprit d’Arya fonctionna rapidement dès que les détails lui furent énoncés, il fallait que Podrick tente d’atteindre la poignée pour pouvoir vérifier si elle ouvrait le piège en utilisant le sable pour s’élever. S’il ne pouvait y arriver alors elle descendrait, mais les dires sur une apparition, ce qu’elle prit pour une plaisanterie, faillit la courroucer.<o>

</o> Podrick, ce n’est pas un jeu, il n’y a pas de fantôme …<o>

</o> A ce moment là, alors que l’enfant voyait disparaître la forme, la magicienne, plongée dans le noir absolu, ressentait fortement la présence du spectre, avant même qu’elle put réagir, cette étrange sensation disparaissait, alors que l’enfant voyait à nouveau le fantôme. Cette perception fut comme une mise en garde pour la jeune femme qui sentit son âme tressaillir alors que le rythme de son cœur s’accéléra. Dans sa voix, qui fut plus forte que jamais, transparaissait son angoisse.<o>

</o> Podrick … tout va bien?<o>

</o> Au-dessous d’elle, conscient mais incapable de se défendre contre cet appel, Podrick avançait allongé sur le sable comme s’il était tirer par les bras, mais son esprit n’était pas embrumé pour autant ….<o></o>

C'était une sensation très étrange. Très étrange, et très angoissante, surtout. De quoi vous donner la chair de poule, accélérer les battements de votre cœur... et peut-être pire encore, si ça ne s'arrêtait pas très vite.
En plus, a être trainé ainsi sur le sol, il n'allait pas tarder a avoir du sable collé partout. Ce qui impliquerait un nouveau bain, sitôt remonté à la surface. La guigne.
Cette pensée, pour le moins incongrue, fit naître un sourire un peu fou sur les lèvres du gamin. Et c'est sans doute grâce à cela que, lorsqu'il répondit à la magicienne, son ton ne fut pas aussi paniqué qu'il commençait à l'être lui-même.
-Heu, disons juste que le fantôme a l'air d'avoir très très envie que je le suive... Et, bizarrement, j'peux pas vraiment faire autre chose que... de le suivre.

La magicienne se sentit défaillir, son petit protéger était en danger et elle n'avait pas réagi à temps. Elle ne réfléchit pas, un sort est la pierre qui lui restait illumina le couloir … elle sauta sur la marche pour le rejoindre et le sortir du sort qui semblait l’attirer vers le spectre. Mais la marche ne bougea pas … elle sauta tant et plus sans que rien ne se passe. Elle descendit sautant de marche en marche, remonta, redescendit … mais l’escalier n’offrait aucune ouverture vers ce sous-sol dans lequel l’enfant n’avait aucune capacité de résistance.<o></o>

Tout en s’activant, elle parla fort sans laisser sa peur transparaître, se maîtrisant tant que possible pour ne pas affoler l’enfant. <o>

</o> Podrick, essaye de te libérer, la marche ne s’ouvre plus, je vais voir plus bas puisque tu m’as dit qu’il semble qu’un couloir suive l’escalier. Je viens te chercher.<o>

</o> Elle se tut, une larme coula silencieusement sur sa joue puis alla s’écraser sur le sol, elle aurait dû chercher le passage avec lui, au pire le rejoindre dans le piège dès qu’elle l’avait découvert. Mais elle n’abandonnerai pas. Elle continua à chercher une ouverture marche par marche, remontant pour aller sur celle où le bruit de chaînes avait débuté … mais rien ne se passait, il n’y avait que le silence rompu par le bruit de ses pas.<o>

</o> Sous l’escalier, l’enfant ne pouvait rien faire d’autre que tenir la pierre illuminée qui lui offrait un peu de visibilité, alors qu’il arrivait déjà près d’une porte qui heureusement bloqua son avancée. S’il put se mettre debout, il n’avait pas la possibilité de revenir sur ses pas. Toujours sans qu’il puisse faire autrement, sa main se leva pour appuyer sur la poignée, la porte s’ouvrit sur une pièce de petite dimension. Il y avait un lit de fer sur lequel un maigre matelas de paille était posé, une petite table couverte de parchemins, un chaise brinquebalante et tout au fond de la pièce, un coffre qui s’avéra solidement fermé. Derrière l’enfant, la porte s’était refermée sans aucun bruit …<o></o>

Sans réponse de l’enfant, Arya s’affola tant elle se sentait impuissante et terrorisée par ce qui avait pu advenir de l’enfant pour que le silence s’installe. Ses yeux n’y voyaient plus guère aux travers des flots de larmes qui s’écoulaient alors qu’avec grande précipitation, elle montait et descendait la portion de l’escalier qui aurait dû lui offrir une ouverture pour voler au secours de son petit protéger.<o>

</o> Essoufflée, pâle et tremblante, elle s’appuya contre le mur, reprenant avec peine son souffle. Ces instants d’inertie offrirent à son esprit de se reprendre, de chercher la clef du mystère avant de hurler au désespoir.<o>

</o> Il lui fallait descendre jusqu’en bas, peut-être une autre trappe s’ouvrirait-elle ou qu’un passage viendrait à lui permettre de passer sous l’escalier. Plus calme sans que ce fut la sérénité, la magicienne continua de descendre, avec prudence car il était inutile qu’elle prenne des risques inconsidérés qui lui ôteraient toute chance de rejoindre l’enfant.<o>

</o> Dans ce qu’il interprétait comme une cellule, l’enfant plongé dans ses pensées de noires perspectives pour le peu de jours qui lui semblait encore rester à vivre, il sentit à nouveau une caresse dans ses cheveux comme une main qui se voulait apaisante. A peine cette sensation avait-elle disparut que des bruits légers de parchemins se firent entendre bien que sur la table rien ne bougeait alors que les sons provenaient de cette direction. <o>

</o> Pourtant, après quelques secondes, les feuillets et les rouleaux se mirent à se déplacer, glissant sur le bois lentement jusqu’au moment où furent visibles, émergeant de sous la paperasse, un trousseau comportant une dizaine de clefs. Sous le trousseau, un parchemin était étalé et au peu qu'il put voir au premier coup d'oeil, il était probable que ce fut un plan des sous-sols.

L'enfant semblait avoir tout en main pour ressortir, ou du moins espérer pouvoir le faire, lorsqu'une voix assourdie lui parvint donnant l'impression que celui qui prononçait les mots était à côté de lui tout comme il pourrait être très loin.

Aymeric ? Que fais-tu là ?

Podrick ne put réprimer un cri étranglé lorsque la présence invisible lui frôla à nouveau les cheveux. Pour lui, le contact était rien moins que rassurant... Puis il resta pelotonné contre la porte close tandis que les objets présents sur la table se mettaient à bouger, qu'émergeaient peu à peu carte et trousseau.
Ces derniers, il les voyait bien ; il comprenait même à qui, potentiellement, il pouvaient lui servir. Mais à quoi rimait tout cela, en revanche, il n'aurait su le dire. Pourquoi l'attirer contre son gré, l'enfermer dans cette geôle, puis lui montrer cela ? Pour le narguer ? Faire naître un faux espoir qu'on s'empresserait de briser l'instant d'après ?
Si c'était ça, il n'était pas prêt à se faire avoir. Parole de Pordick.
Les mots prononcés par la voix, quelques instants plus tard, eurent sur le petit garçon un double effet : d'abord, l'effrayer, le faire se recroqueviller sur lui-même encore un peu plus. Puis le mettre en colère. Rudement en colère.
C'était comme pour les clefs et le plan : on se payait sa tête. On se moquait de lui. On essayait de le faire tourner en bourrique...
-Tu t'trompes de non... siffla-t-il, acerbe, à travers ses dents serrées. Et c'que j'fais ici, tu dois bien l'savoir, puisque c'est toi qui m'y a entraîné !
Pas très malin, peut-être, de parler aussi rudement à un spectre. Mais perdu pour perdu, l'enfant n'entendait pas se laisser faire...

Calme et déterminée à ne pas abandonner son petit protéger, priant pour que l’enfant ne soit pas en danger, se rassurant en se raccrochant au courage et à la bravoure de celui-ci, à sa débrouillardise et son indépendance, Arya se voulait qu’il saurait affronter les périls qui se présenteraient à lui alors qu’elle avançait lentement, mais sûrement dans l’escalier qui semblait descendre dans les tréfonds de la terre. Nul bruit, nulle présence, nul piège ne vinrent perturber son avance qui se voulait prudente.<o>

</o> Enfin, elle vit le bout de sa descente et ce fut une nouvelle fois la peur qui l’étreignit, elle s’était largement éloignée de l’endroit où Podrick avait chuté, les larmes revinrent inonder son visage, un cri sortit de ses entrailles emplissant l’air de toutes parts.<o>

</o> Podrick ….<o>

</o> Ce hurlement déchargea sa tension et encore tremblante à l’idée de la possible réalité, celle où elle ne trouverait pas de passage ou pire qu’elle retrouverait l’enfant mort, elle posa enfin le pied au bas de l’escalier, la magicienne fut à moitié rassurée de se retrouver dans une petite pièce carrée au sol recouvert de sable et meublée uniquement d’une petite table aussi brinquebalante que la chaise qui se trouvait à ses côtés. Aucun autre meuble, ni objet quelconque ne s’y trouvait, mais une ouverture était située juste à côté de celle d’où elle venait, elle l’emprunta immédiatement espérant qu’à un moment où un autre, elle se retrouverait directement sous l’escalier puisque le couloir qu’elle empruntait semblait parallèle à celui-ci et que la pente permettait de penser qu’elle remontait. Mais rapidement, elle dut déchanter après avoir passer le premier coude du couloir, elle comprit immédiatement qu’elle se retrouvait dans un labyrinthe et que montée ou descente semblaient ne pas forcément correspondre au chemin à suivre. <o>

</o> Il était inutile qu’elle se perde dans ce dédale, elle sortit sa dague de sa bottine et se mit à faire de légère marque dans les interstices des pierres pour pouvoir se repérer. Dans le dédale des couloirs, ouvertures et cul-de-sac, de repère en repère, la magicienne avançait lentement, mais elle était encore loin d’avoir rejoint l’endroit où se trouvait Podrick si le labyrinthe y menait évidemment.<o>

</o> Après que l’enfant eut invectivé le spectre, le silence s’était installé lourd et pesant alors qu’un léger courant d’air se faisait ressentir comme si le spectre fut en proie à une profonde réflexion et pour s’aider dans ses pensées passait d’un bout à l’autre de la pièce.<o>

</o> Rompant le silence après de longues secondes, la voix reprit venant de partout et de nul part, si l’on pouvait percevoir que le ton de l’enfant n’avait pas été apprécié, elle restait toutefois neutre, presque aimante.<o>

</o> Me tromper de nom ? Tu n’en avais pas d’autre ! Tu es bien Aymeric, je te reconnais. Pourquoi as-tu peur à me mentir, serais-tu devenu pleutre ? Je n’ai fait que te suivre, je ne t’ai pas emmené ici. Si tu avais fait attention, tu n’aurais pas emprunté le chemin que prenaient les sacs et les caisses … cela ne te ressemble d’ailleurs pas de te laisser avoir comme un bleu. Mais peu importe, à un moment où un autre tu serais probablement arrivé ici, alors cela ne change que dans le temps. La voix se fit mauvaise et meurtrière. Et puis, il vaut mieux que la sorcière qui t’accompagne ne soit pas là, d’ailleurs, elle n’en sortira certainement jamais.<o>

</o> Un rire tonitruant se répandit ricochant sur les murs de pierre, s’éloignant, revenant … sur la table, le trousseau de clefs vibra …<o></o>