La Couronne de Cuivre

Quête : une si belle nuit

- Oui, merci. Je crois que je me perdrais sinon.

Yaël sourit au baron qui appela. Peu après un serviteur apparut, après avoir pris connaissance de sa mission, il guida Emeric et Yaël dans les couloirs.

HRP : Eawyne, je te laisse choisir, si ça t'intéresse, tu peux me le faire savoir sur ton prochain post. J'attendrais.

Gunther remit les documents à Maaïsie.
" Et bien... Elle a été surprise, c'est certain. Et je crois qu'elle n'était pas... complètement heureuse de la situation. Adelaïde n'est pas une personne très... tendre, dirons-nous. Elle n'a pas apprécié qu'Elvire l'abandonne... même pour un futur mari."
Il haussa les épaules.
" Mais quelle importance. Toutes ces mégères, maintenant... Elles sont bien obligées d'accepter qu'Elvire est ma femme. Elles peuvent jaser. Ça nous est complètement égal... Mais vous avez raison, je devrais aller la retrouver. Elle pourrait finir par être jalouse... Enfin... Je ne... Ahum."
Il rougit et se faufila vers la sortie.

Maaïsie sourit en voyant le timide jeune homme sortir du bureau.

" Pas très prudent de laisser ainsi une inconnue dans le bureau de son père. Mais il est attachant, peut-être que Dame Elvire a bel et bien découvert d'autres jolies choses en lui... " Elle feuilleta les documents, mais ne les lut pas ; elle s'attarda en revanche sur la carte. Elle adorait les cartes, les plans... Elle avait déjà eu à réaliser une carte marine, lors d'une expédition.

"Pauvre Sjôlr... je me demande s'il s'est consolé depuis de ce fiasco ! " A ces souvenirs, Maaïsie rit doucement. Puis, tenant la liasse de documents sous le bras, sortit du bureau, referma la porte derrière elle, et se trouva nez à nez avec les deux énergumènes venus voir le Baron.

" Votre entrevue s'est-elle bien déroulée ? ", demanda-t-elle avec un large sourire.

Yaël s'étonna de la rencontre inopinée, et de la question tous aussi inattendue.

- Je suis parvenu à ce que je voulais, en effet. Mais pas vraiment comme je l'entendais. Enfin, peu importe. Je vous rends le Baron ! Pour le moment du moins. Nous avons à faire. Puisse Tymora permettre que nous nous rencontrions à nouveau. J'ai beaucoup apprécié votre rencontre : je n'aime pas les femmes qui font paillasson.

Il était ne savait pas vraiment s'il disait ça de manière ironique ou véridique. La femme lui avait fait forte impression, mais elle lui restait difficilement supportable.

" Paillasson ? " Maaïsie eut du mal à ne pas éclater de rire, mais elle sut que cela devait se voir. Elle posa son doigt sur le nez de Yaël et le lui pressa plusieurs fois tout en lui répondant : " Vous m'avez fait impression également mon jeune ami, mais allez savoir de quelle manière. "

Elle retira sa main, fit une moue et reprit son sérieux. " Peut-être vous ai-je semblé hautaine tout à l'heure. L'impertinence calculée est une manière en soi, mais il arrive que certaines personnes en prenne ombrage de manière plus... extrême. J'ai appris parfois à mes dépends que le pouvoir ou l'importance d'une homme ne favorisent pas ses bons côtés. "

Elle sourit néanmoins. " Mais enfin, comme vous le dites, nous devrions nous recroiser. J'ai l'impression que nos chemins d'enquêteurs pourraient se mêler plus que prévu. J'espère que notre prochaine rencontre à tous les trois se déroulera sous des auspices meilleures. "

Maaïsie fit une petite révérence aux deux hommes. " Et ne faites pas trop de vagues. Je ne sais pas quelles sont vos habitudes avec le mondes des influents, mais on y perds plus que des plumes si on ne prend pas garde. Et je vous rappelle que j'ai moi aussi à faire avec lui. "

Yaël la lui rendit.

- J'y prendrais gare. Au revoir.

Il repris son chemin derrière le serviteur qui le conduit au travers des méandres du manoir pour trouver Régis.

Elle repoussa ses cheveux et les dépassa afin de regagner sa chambre. Là-bas, elle prit son sac, y rangea de quoi payer ses dépenses, sa fronde et quelques pierres ainsi que son petit carnet de notes et une plume. Elle hésita cependant pour les feuillets... et se décida à ne prendre que la carte. Peut-être y trouverait-elle des indications connues ?

Elle verrait cela dans un parc, ou une taverne ; la marche lui ferait du bien, et lui permettrait de réfléchir à tout ça. Première étape : une robe.

HRP : Maaïsie sort du manoir et souhaite aller là où Elvire lui a indiqué où trouver une robe. Commerces du port

Quête : une si belle nuit

Le régisseur avait un petit bureau au rez-de-chaussée, encombré de papiers et de dossiers en équilibre précaire. Il était apparemment très occupé à remplir des colonnes et des colonnes de chiffres lorsque le serviteur frappa à sa porte entrouverte, et gromella un vague "entrez" sur un ton bourru.

L'homme était plutôt petit, maigre, les cheveux bruns tirant sur le gris. Le regard qu'il lança vers l'importun qui osait interrompre ses calculs aurait fait rentrer sous terre quelqu'un de plus timide que Yaël.
- Vous désirez.... ?

HRP : pour l'instant, je continue à suivre Seymour et Gal suivra Eawyne... sauf contre-ordre

- Oui, c'est vrai qu'est-ce que je désire?

Yaël avait laissé son esprit divaguer sur le chemin jusqu'au bureau. Il commença une réflexion intérieure à haute voix.

- Non, qu'es-ce que nous désirons. Oui, nous les humains. Longtemps, j'ai songé au bonheur, à comment l'atteindre et par quel idéal, mais désormais, je n'en suis plus aussi sûr. Je veux dire, je ne crois pas que le bonheur soit la quête première de notre existence. On le cherche, c'est vrai, mais tant d'autre chose entre en ligne de compte et ...

Yaël cligna des yeux, une, puis deux fois. Et sembla prendre conscience d'où il était.

- Excusez moi, j'étais en pleine réflexion.

Il lança un sourire qui se voulait aimable à l'homme au cheveux clairsemé de blanc en remuant la main près de son visage.

- Nous sommes ici pour obtenir les coordonnées du pâtissier et du barde de la soirée du mariage, le Baron nous en a vanté les mrites et nous souhaiterions les rencontrés.

Quête : une si belle nuit

Le dénommé Régis avait posé un oeil ébahi sur le jeune mage qui divaguait.
Puis il haussa les épaules. Son esprit cartésien ne chercha pas à comprendre le sens du bonheur et de sa recherche. La notion d'idéal lui était certainement tout aussi étrangère.
Il fronça un sourcil à la question du jeune homme.
- Le baron ne m'en a pas parlé.... D'un autre côté, si vous êtes ici, dans sa demeure, c'est certainement que vous êtes un ami de la famille.
On sentait un léger doute dans sa voix, comme si quelque chose clochait. La jeunesse de Yaël, peut-être, qui ne correspondait pas au stéréotype habituel des amis du baron. Mais il pouvait bien être un ami du fils après tout...

Il se mit à compulser ses dossiers, et retrouva rapidement l'information.
- Le pâtissier tient une boutique sur l'esplanade, dans la zone portuaire. Son nom est Cade Baiefleurie, vous devriez le trouver assez facilement, juste entre une boutique qui vent des articles en cuir et une taverne. Le barde se nomme Elevendil et loge, ou plutôt logeait, à la taverne de la Bienveillance. Il y donnait une série de représentations lorsque le jeune baron l'a remarqué et recruté. Je pense qu'il y est encore, mais je ne peux le garantir. Le patron saura peut-être vous renseigner. C'est tout ce qu'il vous fallait ?

Yaël hocha la tête.

- Oui c'est tout, merci beaucoup. Et au revoir.

Yaël sort de la pièce et interroge Emeric.

- Je pense qu'on devrait commencer par le pâtissier et ensuite aller à la taverne de la bienveillance, comme ça si jamais Elevendil n'y est pas, on pourra prendre une chambre et le chercher demain. Tu ne crois pas ?

Quête : Une si belle nuit

Emeric haussa les épaules.
- Vraiment, c'est comme tu préfères. De toute façon, l'esplanade n'est pas éloignée de la taverne, tout se trouve dans la zone portuaire. Je vais te guider, puisque tu ne connais pas encore bien la ville.
Entre-temps, le serviteur qui les guidait dans les méandres du manoir était arrivé près de la porte d'entrée. Il les accompagna jusqu'au grand portail orné de licornes, où il les salua avant de refermer derrière eux.

Yaël et Emeric, livrés à eux-mêmes, reprirent le chemin que Yaël avait suivi la veille, tournant à droite en direction de l'ouest et de la zone portuaire où se trouvait l'esplanade.

Quête : une si belle nuit

Il était déjà bien tard lorsque Maaïsie s'arrêta devant la porte du Baron. Elle sonna et attendit que l'on vienne lui ouvrir.

Cette fois, ce ne fut pas le jeune Gunther mais bien un serviteur qui vint à sa rencontre. Si elle ne le reconnut pas, il était manifestement plus observateur qu'elle, car il lui ouvrit sans attendre, s'inclina poliment et l'invita à le suivre.
" Le dîner sera bientôt servi." annonça-t-il en remontant le sentir qui menait au porche. " Madame a néanmoins le temps de regagner ses appartements, si elle le désire. Dans le cas contraire, le baron est descendu dans le salon rouge."

" Je vous remercie. Je pense monter afin de me débarrasser de mes affaires, et me rendre un rien plus présentable. "

Rapidement, Maaïsie gravit les marches, et parcourut le couloir éclairé vers sa chambre. Là, elle jeta son sac sur le lit, et troqua ses vêtements de sortie pour quelque chose de plus aéré. Elle profita de l'eau dans la vasque pour laver un peu son visage, et elle fut heureuse de voir la poussière s'en aller facilement.

Je n'avais plus l'habitude de l'agitation citadine. Sans parler d'aller trainer dans le port ou autres lieux de perdition. Au moins, je n'ai pas trop l'impression d'avoir perdu ma journée... et après tout, peut-être le Baron a-t-il des relations qui pourraient m'aider pour monter cette expédition. Elle fit une moue devant le miroir. Et pourtant, cela m'amuserait d'aller séduire quelque capitaine pour le convaincre de m'aider.

Maaïsie admira la tunique légèrement transparente aux bras et sur le torse, la longue jupe d'un vert foncé aux reflets argentés et fut satisfaite du reflet renvoyé. Elle sortit et se dirigea directement vers la salle à manger, où elle espérait retrouver le Baron en meilleure santé. S'il avait eu la force de sortir de sa chambre, c'était là bon signe.

Maaïsie trouva la table dressée, mais elle était la première à se rendre dans la salle à manger. Cependant, les domestiques préposés au service n'en parurent pas surpris et on lui tira une chaise pour l'inviter à s'asseoir. La table était mise pour cinq, signe que le baron avait décidé de se joindre à eux. Mais le maître des lieux se fit désirer. Ce fut la vieille femme que l'étrangère avait croisée au petit déjeuner qui fut la suivant à se montrer. Les serviteurs l'entourèrent de mille soins qu'elle dédaigna, dardant des regards venimeux autour d'elle, en direction de ceux qui la guidaient comme d'ennemis invisibles.
" Vous êtes encore là, vous ?" grommela-t-elle.

Maaïsie avait observé avec attention le grand lustre au-dessus de la table, avant d'être arrachée à sa contemplation par une volée de pas dans le couloir. Elle assista à la danse des serviteurs au service de la vieille Dame, et ne put s'empêcher de haïr l'éducation qui permettait d'afficher un dédain avec autant de naturel. Mais elle ne se départit pas de son sourire à la remarque cinglante.

" Je vais et viens, Madame, le hasard veut que nous ne cessions de nous croiser à table. "

" Vous êtes la nouvelle copine de Percy ?" demanda la vieille femme. " A son âge, il pourrait franchement mettre un frein à ses ardeurs, mais les hommes... Enfin... Vous n'êtes pas vilaine, c'est déjà ça."
Elle se pencha en avant.
" Mais méfiez-vous. Les hommes en noir ne sont jamais loin. Ils nous surveillent. Et ils nous trancheront la gorge pour distribuer nos organes aux gobelins, je le sais, je l'ai vu."

Etrangement, Maaïsie apprécia le compliment qu'il lui fut fait. Mais elle s'amusait de ce que la vieille femme racontait, et elle afficha un intérêt sincère.

" Tiens donc ? Mais qu'avez-vous vu ? "

La vieille dame se pencha d'un air de conspirateur.
" Ils viennent toujours par sept. Sept hommes en noir, par les conduits, ils passent, les égouts de Luménis, l'invention des sept démons qui hantent les sous-sols, en noir, ils viennent, et ils saignent les honnêtes gens pour leur prendre leurs coeurs et leurs foies, et les donner aux gobelins. Tous les gobelins. Ils mangent ça, vous savez. Et ils aiment particulièrement les organes de vieilles femmes riches comme moi. Ils veulent mes organes, je le sais ! Et ceux de ce vieux Percy, c'est pour ça qu'ils l'ont empoisonné, pour ces organes ! Il faut se méfier, surtout du miel, parce que ce n'est plus le même. Ils pensent que je n'ai rien vu, mais j'ai tout vu. J'ai tout vu."
Quelqu'un s'éclaircit la gorge à leur droite et le jeune Gunther dévisagea Maaïsie avec une grimace désolée avant de s'asseoir.

Maaïsie sourit au jeune Baron et attendit qu'il ne s'installe avant de se servir une tartine au miel - elle apprécia en apprécia la saveur teinté de complot.

" Avez-vous pu profiter d'une nuit sereine ?", fit-elle au jeune homme en lui servant une tasse de bon thé.

HRP : Heu... C'est le repas du soir...

" Acceptable." répondit-il. " Je dois dire que j'aurais aimé pouvoir profiter de ma lune de miel, mais cela attendra."
" Le miel ! Maudit miel !" s'exclama la vieille femme.
" Je suis désolé si ma grand-mère vous importune. Elle imagine toujours que le monde entier lui en veut et ce qu'a subi mon père... n'arrange rien, vous pensez bien."
" C'est toi qui es trop naïf, jouvenceau. Ces Luméniens, toujours à penser que les gens sont bienveillants. Quelle imposture !"
Gunther soupira.
" Et vous-même ? Avez-vous pu profiter de Luménis ?"

" Profiter serait un bien grand mot. J'ai commencé à m'y attarder un peu, réalisé quelques démarches utiles. J'ai également pris le temps de réfléchir à l'affaire pour laquelle votre père m'a convoquée. Rien de bien concret pour le moment, sinon que je vais probablement devoir mettre sur pied une petite expédition. "

Elle soupira d'avance et sourit.

" J'ai eu la faiblesse de me laisser vendre ce petit journal dans la rue, sans avoir le temps de le lire encore. Il y a fort à parier que j'en apprendrais beaucoup sur ce qui préoccupe les Luminiens. Mais je doute qu'il ne m'aide sur mon affaire. Demain, je devrais aller écumer les endroits où les gros bras se louent pour l'aventure. " Maa'ïsie fit une moue et dévisagea le jeune baron. " Auriez-vous quelque accointance avec la maréchaussée de la cité ? Ou peut-être un personnage influent pour qui l'aventure ne serait qu'un passe-temps lui permettant de fuir la monotonie de la vile ? J'ai une nouvelle robe qui m'attends, finit-elle en murmurant avec gourmandise.

Le jeune seigneur parut quelque peu décontenancé, comme s'il avait eu du mal à suivre le fil des pensées de Maaïsie.
" Vous voulez dire... Vous voulez recruter des... des aventuriers ? Je connais quelques personnes à la garde, mais je doute qu'ils déploient des soldats pour ce genre de tâches... Quant à trouver des mercenaires... Je ne sais pas... Il est vrai que l'armée utilise de temps en temps les services de combattants ou de mages indépendants pour des missions ponctuelles... Des rumeurs courent d'ailleurs sur une grosse opération qui aurait vidé la cité d'une bonne partie d'entre eux... Mais je peux me renseigner... J'imagine qu'à la Taverne de la Bienveillance, ils doivent aussi connaître quelques noms, voire un lieu d'embauche... Je ne sais pas vraiment."

" Je suis désolée si mes pensées vous paraissent confuses, j'ai toujours eu plus d'aisance à ordonner mes idées en les laissant vagabonder. Une habitude prise lors de longs voyages." Elle sourit. " De toute manière, il est difficile d'obtenir des résultats en une seule journée dans une grande cité que l'on ne connait pas. "

Maa'ïsie jeta un coup d'oeil à la table. " Ne sommes-nous que trois ce soir ? "

Il jeta un regard circulaire autour de lui, manifestement heureux d'échapper à une conversation dans laquelle il ne pouvait qu'étaler son manque de connaissances.
" Oh, non, non. Mon père et Elvire ne devraient pas tarder à arriver." fit-il.
Et quand on parle du loup, il ne tarde pas à montrer le bout de sa queue. La jeune baronne apparut peu après, revêtue d'une robe rouge sombre qui mettait en valeur son teint et les formes agréables de sa silhouette. Elle jeta un regard inquiet sur la vieille femme qui radotait sur sa chaise, puis sourit à Maaïsie en la rejoignant. Gunther lui enserra la taille dans un geste presque réflexe.
" Dame Maaïsie, comment allez-vous ? Je vois que vous êtes en beauté ce soir ! Pourtant, je ne reconnais pas la patte de mon tailleur. Vous avez décidément ramené des atours somptueux du continent ! Je ne vois pas comment la mode fruste de notre cité provinciale pourrait vous satisfaire."