La Couronne de Cuivre

À première vue, l'homme n'était plus là. Avait-il, lui aussi, préféré prendre le large en entendant le bruit ? Ou bien n'était-ce qu'une coïncidence ?

Il semblait, en tout cas, avoir commencé son travail : plusieurs étagères étaient ouvertes, et les livres gisaient étalés au sol, comme s'ils y avaient été lancés par quelqu'un cherchant autre chose que de la lecture. Manifestement, comme Reuel de Corvimande, le second homme avait conclu qu'un véritable cambriolage était une excellente couverture, et profitait de la présence de la tieffeline pour en rajouter.

Pour l'heure, rien ne bougeait ici.

- Ah, j'ai du nouveau ! lança joyeusement Augustin lorsque la tieffeline entra dans la pièce. L'homme que vous avez surpris dans la chambre tout à l'heure est venu ici et... s'est amusé à tout retourner.

- Oui, je sais. Vous êtes un poil à la bourre sur ce coup là.

Et sans autre explication, elle s'avança vers la fenêtre et l'ouvrit à l'intention du corbeau de Reuel, en espérant que celui-ci était assez intelligent pour savoir quoi faire et surtout pour se rendre discret.

- Allez Bob, c'est l'heure d'entrer en action.

L'oiseau semblait guetter le moment où on lui demanderait d'entrer en scène, car il ne tarda pas à venir se poser sur le rebord de la fenêtre. De là, il secoua ses plumes un court instant, observa l'intérieur de la pièce, puis sembla sauter au sol et se mit à marcher, comme cherchant autour de lui. À première vue, il ne savait pas trop où aller, signe que l'objet que la tieffeline recherchait ne se trouvait sans doute pas dans cette pièce.

Chance referma prudemment la fenêtre une fois l'oiseau entré.

- Bon, je crois que ce qu'il cherche se trouve dans l'autre pièce mais avant d'y retourner je dois savoir si la voie est libre.
- Oh, très bien, j'attends ici.
- J'avais plutôt pensé à vous pour aller voir, vu que vous êtes invisible, tout ça...
- Comme d'habitude...

Le fantôme traversa donc la porte, soupirant assez fort pour que la tieffeline ne puisse pas ignorer à quel point il se sentait exploité... ou quelque chose comme ça.

Tout était calme lorsque Augustin parvint dans le petit musée. Peut-être Chance avait-elle surestimé le bruit provoqué par la chute de son instrument, ou bien n'y avait-il eu personne à l'étage inférieur pour l'entendre et s'en inquiéter.

Peu après le départ du fantôme, la tieffeline entendit pour sa part un bruit léger, ressemblant à celui d'un mécanisme se remettant en place, semblant provenir de la direction où se trouvait l'escalier montant dans les quartiers des domestiques. Mais peut-être pas directement de l'escalier lui-même. Le corbeau sembla entendre lui aussi ce bruit, car il se tourna dans cette direction et observa silencieusement.

Chance observa le corbeau qui semblait avoir entendu la même chose qu'elle. Pendant un instant, elle se demanda s'il n'était pas préférable de le cacher dans une armoire ou quelque chose comme ça. Elle avait déjà l'air suffisamment suspecte comme ça à se balader si loin de la fête, alors si en plus on la trouvait en présence d'un corbeau...

Mais personne n'entra dans la pièce, et à bien y réfléchir, le bruit qu'elle avait entendu ne ressemblait pas à des pas.

Lentement, elle ouvrit la porte et passa sa tête dans le couloir, observant l'escalier qui menait dans les chambres des domestiques.

L'escalier lui-même semblait calme. Mais il y avait quelque chose d'assez… particulier aux alentours. Quelque chose qui aurait échappé aux regards inattentifs ; mais celui de la voleuse ne l'était précisément pas. Elle mit néanmoins quelques instants avant de réaliser ce dont il s'agissait : un décalage entre deux parties du mur, comme si elles ne se rejoignaient pas réellement. Comme s'il y avait là une ouverture qui n'aurait pas dû y être…

Jetant un coup d'oeil au corbeau, elle se demanda ce qu'elle était censée en faire. L'attraper et le mettre dans son sac ? Non, il allait certainement se débattre et alerter la moitié des personnes présentes ici ce soir. Elle décida donc de laisser la porte ouverte, espérant que le volatile soit assez intelligent pour la suivre discrètement.

Elle s'approcha alors du mur et passa son doigt entre les deux parties du mur qui, si on y regardait plus attentivement, ne se rejoignaient pas complétement. Elle venait de trouver un passage secret ! Elle l'inspecta plus en détail, afin de trouver un mécanisme quelconque.

Le corbeau se montra en effet raisonnable et suivit docilement, de la curieuse démarche qu'il avait lorsqu'il ne se servait pas de ses jambes.

Examinant plus attentivement la porte, Chance pu constater l'existence d'un savant mécanisme d'ouverture, dont elle n'eût cependant pas à chercher comment on l'activait. En effet, la raison pour laquelle la porte avait ainsi attiré son attention était que la dernière personne à l'avoir franchie l'avait simplement repoussée, et non refermée. La voleuse n'eût donc qu'un effort minime à faire pour l'ouvrir, et jeter un œil de l'autre côté…

La pièce était à première vue plutôt agréable. Deux tableaux en ornaient les murs, et le mobilier se résumait à une armoire, un bureau et un fauteuil. Mais le détail qui attira immédiatement son attention était le corps étalé au sol : l'homme qui avait entrepris de fouiller la bibliothèque gisait là, sans blessure apparente, mais manifestement inconscient… ou pire. Rien n'indiquait ce qui avait pu le mettre dans cet état.

Si certaines personnes avaient le réflexe de se précipiter vers un homme à terre pour s'assurer qu'il était vivant, ce n'était pas le cas de Chance. Fort heureusement pour elle d'ailleurs, puisqu'elle n'aurait jamais pu survivre autant d'années à Melandis en ayant ce genre de réaction.

A première vue, il n'y avait rien de menaçant dans cette pièce. Peut-être que le pauvre bougre avait simplement foncé droit dans un piège. Il était pourtant curieux qu'une personne capable de détecter un passage secret se fasse avoir de cette façon. Mais il n'était sûrement pas aussi doué qu'elle. Pfff, amateur...

Chance resta donc immobile et balaya la pièce du regard, bien décidée à trouver ce qui clochait ici avant de se risquer à bouger le moindre orteil.

Mais, en restant à sa place, Chance ne put rien identifier. S'il y avait un piège quelconque aux alentours, soit il était totalement invisible, soit il fallait toucher à quelque chose pour le déclencher. Étant donnée la position de l'homme, dans le second cas, c'était probablement sur le bureau, ou aux alentours, que se trouvait le déclencheur. Mais il faudrait s'en approcher pour avoir une chance de pouvoir l'identifier.

Or, il se trouve que le corbeau, parvenu à l'entrée de la pièce, louchait intensivement vers ce bureau, comme s'il y avait quelque chose de particulièrement intéressant pour lui à l'intérieur…

- Ce que je cherche se trouve ici, n'est-ce pas ? chuchota t-elle au corbeau qui, bien entendu, ne lui répondit pas. Tu n'as qu'à battre des ailes, deux coups pour oui, un coup pour non...

D'ordinaire, elle se serait sentie un peu idiote de parler à un corbeau, mais ça c'était avant de rencontrer Augustin. Elle parlait bien à un mort, elle n'était plus à ça près...

Elle avança prudemment dans la pièce, contournant le corps de l'homme étendu par terre et s'approcha du bureau.

Était-ce, ou non, pour répondre à la tieffeline ? Toujours est-il que le corbeau s'ébroua et, ce faisant, battit des ailes à deux reprises.

Le corps de l'homme n'eût pas de réaction au passage de Chance, et celle-ci parvint sans encombre jusqu'au bureau. Lequel semblait trop bien rangé : pas un papier, pas une plume, pas un objet n'attendait son chapardage. Pour trouver quelque chose d'intéressant, il allait sans doute lui falloir ouvrir les tiroirs. Il y en avait trois de chaque côté du bureau. Et il n'était pas à exclure qu'ils soient piégés de l'intérieur, mais les conditions ne permettaient pas d'en voir le moindre signe depuis l'extérieur. Il allait donc falloir s'en remettre à Tymora…

HRP : 2D6, s'il te plaît. Donne le résultat de chaque dé.

Les battements de son coeur s'accélérèrent soudain, d'impatience mais aussi de peur. Elle était incapable de voir si un quelconque mécanisme était relié à ces tiroirs et la seule façon de savoir s'ils étaient ou non piégés était de les ouvrir un par un. Quelle poisse...

S'écartant légèrement, Chance entreprit d'ouvrir le premier tiroir du haut, sur la gauche du bureau. Elle le fit avec une lenteur calculée en évitant de se tenir trop près, même si elle savait, par expérience, que ce genre de précautions ne servaient à rien.

[4 et 4]

Nan mais quelle veinarde !

En ouvrant le tiroir, Chance perçut le bruit caractéristique d'un mécanisme qui s'enclenche. Si elle n'avait, dans sa carrière, jamais encore été confrontée à des pièges libérant un gaz dangereux, voilà qui serait chose faite. Néanmoins, au bout de quelques secondes, elle eut le soulagement de constater qu'elle était toujours indemne et parfaitement consciente, sans que la moindre odeur ne vienne troubler l'air de la pièce. Le piège s'était bel et bien déclenché, mais il semblait que la réserve de gaz soit vide… il semblait bien que Tymora lui ait souri et qu'elle ait ouvert précisément le même tiroir que l'homme qui gisait au sol : tout le gaz s'était échappé avant qu'elle n'entre dans la pièce.

Hormis le mécanisme, le tiroir ne semblait contenir qu'une seule chose : un cylindre sombre, apparemment de la taille d'un rouleau de parchemin. Il faudrait cependant le sortir du tiroir pour pouvoir en dire plus.

Chance avait fermé les yeux en entendant le mécanisme se déclencher. " Hé merde... " fut sa dernière pensée, ou plutôt ce qu'elle croyait être sa dernière pensée. Mais rapidement, elle se mit à penser à tout un tas d'autres choses, notamment à sa carrière de voleuse qui venait de prendre fin de façon assez humiliante. Enfin bon, elle était morte maintenant, il était inutile de s'inquiéter de ce que les gens penseraient en retrouvant son corps.

Puis elle rouvrit les yeux et fut surprise de constater que rien n'avait changé et qu'elle n'était pas empalée sur un pic géant sorti du sol (ou quelque chose dans ce goût là). Elle mit quelques minutes avant de comprendre qu'elle avait probablement ouvert le même tiroir que le malchanceux qui était passé avant elle. Elle s'empara avec précaution de son contenu et le montra au corbeau.

- C'est ce truc que veut ton maître ? C'est super moche...

L'objet n'était certes pas de toute beauté, mais il était incontestablement puissant. Si étrangère que lui soit la magie, la tieffeline put sentir, au moment où elle s'emparait de l'objet, une impression étrange lui parcourir le corps, comme si une entité cherchait à pénétrer en elle… et n'y parvenait pas. L'âme de la liche restait, comme de Corvimande l'avait avancé, prisonnière de son phylactère. Sa seconde impression fut que l'objet cherchait à la repousser, à s'éloigner de sa main. Sans y parvenir davantage. Puis l'objet redevint en apparence inerte. En apparence seulement, sans doute, car quoique tout cela ait été terminé lorsque Chance leva l'objet vers le corbeau, celui-ci se mit à battre des ailes d'un air enthousiaste, comme pour lui confirmer, si besoin en étant encore, qu'elle avait trouvé ce qu'on l'avait envoyée chercher.

A plusieurs reprises, Chance s'était retrouvée à voler des choses pour quelqu'un d'autre qu'elle-même, comme c'était le cas aujourd'hui, et s'était souvent demandée si elle n'avait pas meilleur compte de s'enfuir avec le butin plutôt que de remplir le contrat. Heureusement pour Reuel, la tieffeline n'avait aucune envie de garder cette chose avec elle plus de temps que nécessaire. Elle avait la sensation -plutôt étrange par ailleurs- que l'objet qu'elle tenait dans les mains n'avait aucune envie d'y être, et le sentiment était tout à fait réciproque. C'est avec une grimace, comme si elle tenait là une créature visqueuse particulièrement répugnante, qu'elle plaça le cylindre dans son sac. Bon, cela n'avait pas été si terrible, il fallait juste faire abstraction de la liche qu'il y avait dedans.... Elle frissonna à cette pensée.

Chance s'éloigna promptement du bureau, bien décidée à ne pas rester une seconde de plus ici. Même si son instinct de voleuse avait quelques scrupules à laisser autant de tiroirs scellés derrière elle, le peu de sagesse qu'elle avait acquis dans sa carrière lui disait qu'ouvrir un tiroir potentiellement -et il y avait de grandes chances que ce soit le cas- piégé sans pouvoir le désamorcer était une très mauvaise idée. Elle avait eu de la chance jusqu'ici et elle n'avait aucune envie d'en tester les limites.

- Je ne sais pas qui vous êtes mais merci, déclara t-elle lorsqu'elle arriva près de l'homme étendu au sol. Après tout, il lui avait probablement sauvé la vie, ou évité de passer un très mauvais moment. Mais là s'arrêta sa gratitude, puisqu'elle ne prit même pas la peine de se pencher sur lui pour s'assurer qu'il était bien mort, ou bien vivant.

Une fois sortie, la tieffeline s'appliqua à refermer le passage derrière elle.

Il sembla à la tieffeline que l'inconnu avait légèrement remué, indiquant qu'il n'était peut-être pas si mort que ça, voire même qu'il allait se réveiller avant peu. Peut-être…

La porte secrète se referma assez simplement, à ceci près qu'il semblait ne pas suffire de la claquer pour qu'elle ne reste close. Sans doute y avait-il un mécanisme proche à activer pour la maintenir fermée, que Chance pouvait chercher si elle le souhaitait. Elle pouvait également retourner dans l'une des autres pièces reprendre ses fouilles, ou bien juger qu'elle avait assez passé de temps dans cette demeure.

Le corbeau, quant à lui, semblait plutôt satisfait et suivait pour l'instant la jeune femme de sa drôle de démarche, faute d'avoir la place suffisante pour voler dans ces couloirs.

L'idée de garder le corbeau de Reuel comme otage si ce dernier se montrait réticent à respecter le contrat lui traversa vaguement l'esprit mais elle l'abandonna bien rapidement. Le garder avec elle était beaucoup trop risqué, le cacher dans une armoire encore plus. Finalement, elle décida de le laisser filer dehors, par la fenêtre de la bibliothèque.

- Allez, va t-en, et dis à ton maître de préparer ma récompense surtout.

A regret, la tieffeline retourna du côté de la grande salle, là où se déroulait la fête. Elle aurait largement préféré piller la salle aux vitrines de tout à l'heure mais cela impliquait de rester près de l'homme étendu dans la pièce secrète et qui, elle l'avait vu, n'allait pas tarder à se réveiller.

Le corbeau prit son envol sans demander son reste.

En bas, personne ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit. Les danses se prolongeaient, et les coupes se vidaient. Une partie des invités avaient déjà déserté, soit en direction des chambres du premier étage, soit vers les véhicules les ramenant chez eux ; cependant, il en restait encore suffisamment pour occuper une servante zélée, si la tieffeline souhaitait passer le temps de cette manière. Si elle préférait des activités plus compatibles avec son métier habituel… un certain nombre des invités étaient sans doute encore moins en état qu'à l'ordinaire de réagir si on les détroussait…

Utiliser le peu de temps qui lui restait avant la fin des festivités en jouant les servantes dociles et peu naïves ne semblait pas franchement l'enthousiasmer. En revanche, lorsqu'elle découvrit dans quel état se trouvaient certains invités, elle dit qu'elle tenait peut-être là une occasion de s'amuser encore un peu.

Elle se balada donc entre les invités, leur décochant son sourire le plus enjôleur alors qu'elle leur proposait une nouvelle coupe de champagne - c'était plus qu'il n'en fallait pour les achever - tandis que ses petits doigts habiles fouillaient leurs poches.

[EDIT : 500ème post !]

HRP : bravo. Plus que quelques millions et tu dépasses Galathée

Hélas, si la « pêche » était relativement aisée, elle était aussi assez peu fructueuse. Chance put récupérer quelques pièces d'or et de menus bijoux, mais la plupart des nobles qu'elle détroussait ainsi semblaient être venus les poches vides, ou bien avoir déjà été victimes d'un autre pickpocket opportuniste. Le petit musée, à l'étage, serait sans doute beaucoup plus rentable, si elle parvenait à mieux s'arranger des serrures.
En revanche, la tieffeline reçut quelques remarques sur sa plastique, que la plupart des servantes avaient dû recevoir avant elles depuis que la boisson avait quelque peu relégué le savoir-vivre au vestiaire ; et même une proposition tout à fait explicite de se retirer dans l'une des chambres du premier étage, tenue par un homme qui n'aurait sans doute pas été en mesure de faire quoi que ce soit d'autre que dormir s'il s'était effectivement trouvé en présence d'un lit.

Chance ignora les propos obscènes de certains invités et se contenta d'arborer un petit sourire crispé. Si l'envie de leur vider les coupes de champagne qu'elle tenait sur leurs têtes était tentante, les boire l'était encore plus... et c'est ce qu'elle finit par faire, tout en s'assurant que personne ne l'observait.

Elle jeta de temps à autre quelques coups d'oeil vers la porte, au cas où son mystérieux associé réapparaîtrait soudain.

Tiens, ceci est mon 2714e message… 2×7 = 14, ça colle.

Mais l'homme ne reparaissait pas. Peut-être avait-il mis plus de temps que prévu pour se réveiller, ou bien avait-il reprit ses activités dans la bibliothèque. À moins que lui n'ait tenté de s'en prendre aux autres tiroirs ?

Quoiqu'il en soit, la salle de bal se vidait de plus en plus. Le rythme était toujours relativement lent, mais il semblait évident que la fête ne durerait pas éternellement. Si la tieffeline voulait profiter de la couverture que lui procurait l'orchestre pour retourner s'en prendre au musée, il vaudrait peut-être mieux ne pas trop tarder…

La tieffeline avait du mal à penser à autre chose qu'aux trésors qu'elle avait vus là-haut. Mais avait-elle vraiment envie d'y retourner et de prendre le risque de tout gâcher alors qu'elle avait ce qu'elle était venue chercher ici ? Une autre de coupe de champagne eut raison de ses doutes et elle fila discrètement à l'étage, bien décidée à faire le travail jusqu'au bout.

Elle parvint à l'étage sans encombre. Tout était calme. Alors qu'elle passait dans le couloir menant à la salle d'exposition, cependant, elle put voir la porte secrète se rouvrir et l'homme en sortir. Le gaz avait dû être plus puissant que ce qu'il semblait, car il semblait se réveiller à peine et n'être toujours pas dans son assiette. Il sursauta en voyant qu'il n'était pas seul, avant de reconnaître Chance.

« Ah, c'est vous… Si vous cherchez la prise du siècle, inutile de rentrer là-dedans. »

Il referma le passage derrière lui.

- Oh, vous avez trouvé un passage secret ? Mais... que vous est-il arrivé ? demanda Chance comme si elle n'en avait réellement aucune idée. Je pensais que vous étiez redescendu. Bon, peu importe. Il n'y avait rien d'intéressant là-dedans ?

A cet instant, elle se demanda si la carrière de comédienne n'était pas plus adaptée à ses talents...

Que la tieffeline ait été bonne actrice ou que l'homme ait été encore trop mal en point pour juger correctement de sa performance, cela sembla marcher. L'homme grommela, tentant de retrouver un semblant de contenance.

« Oui, je suis tombé dessus un peu par hasard… et j'aurais mieux fait de m'abstenir. Il y a un bureau, là-dedans, dont j'ai tenté d'ouvrir un tiroir. Vide, apparemment, mais quand même protégé par un piège assez bien monté qui m'a mit KO un moment. Les autres sont peut-être pleins, mais je préfère m'abstenir, maintenant. »

La petite intrusion de la voleuse semblait totalement être passée inaperçu.

« Et de votre côté ? »

Alors il était finalement entré là-dedans par hasard ? Elle était disposée à y croire. Dans tous les cas, cet homme lui avait été -à son insu- d'une très grande utilité...

- Il y a quelques objets de valeur par là, dit-elle en essayant de minimiser sa découverte, elle n'avait pas envie de l'avoir dans les pattes lorsqu'elle essayerait à nouveau de mettre la main dessus. Mais j'ai bien peur que la pièce soit également truffée de pièges. Oui, tiens, voilà qui devrait le décourager. Vous redescendez ?

La Couronne de Cuivre

[Quête] La demeure de Cuivrechaire