Quête : Guerre des Plaines Brûlantes - vers Chêne-des-Clercs

[Kasumi]

Lothringen bénéficia très rapidement d'une bonne idée de ce qui se tramait dehors, ou plus précisément de ce qui ne s'y trouvait pas : aucun ennemi en vue malgré la portée correcte de son sort : soit les fuyards avaient définitivement levé le camp soit ils avaient recherché une autre entrée pour se terrer à nouveau sous terre. Restait à se renseigner sur l'autre front et cette fois ce fut l'officier de la Garde qui consentit à en assumer la responsabilité : un des gardes fut envoyé quérir des nouvelles et revint, une minute plus tard, avec des nouvelles plutôt encourageante : un des blessés nécessitait des soins rapides mais sa vie n'était pas en danger et il n'y avait nulle trace de nouvelle attaque : la bataille était remportée, pour l'heure.

[Mornagest]

Mornagest n'avait pas de potions sur lui, mais la Garde disposait d'une réserve commune dont il ignorait cependant l'étendue. Pour sa part, il était indemne, à l'inverse de son équipement qui était d'un rouge brunâtre, désormais. Ses maigres connaissances en anatomie ne l'aideraient pas à soigner les blessés, et les Helmites ne pourraient faire appel à leur dieu, évidemment... heureusement que la magie curative pouvait être convertie en "breuvages".

Restant sur ses gardes, le guerrier attendit de recevoir d'autres ordres. Sans quoi, il prendrait l'initiative de remettre en place une barricade. Elle avait prouvé son efficacité, relative, certes, mais suffisante pour leur donner le temps de se préparer au combat. Et, Lothringen aurait peut-être un sort qui leur permettrait de se tenir au courant de ce qui pouvait se tramer au-dehors, même une fois son espion oculaire dissipé...

[Lothringen]

Lothringen restait encore concentré sur son sort. Rien, décidément, rien que la nuit, des feuillages humides et des arbres silencieux... Bizarre. Des créatures assez hargneuses pour les attaquer dans leur sommeil quand il suffisait d'attendre le lendemain pour réintégrer les lieux lâchaient si facilement l'affaire ? Enfin, après tout, pourquoi pas. Ces orques ne devaient pas tous les jours tomber sur des combattants aussi aguerris.

Son oeil magique ne durerait que quelques minutes, mais il avait un autre sortilège, susceptible, lui, de tenir lieu de sentinelle jusqu'au matin et au-delà. Et ce ne serait pas de trop : il tombait de sommeil sous l'effort répété de concentration. De plus, il avait la mémoire à peu près vidée : il fallait qu'il remémorise ses sorts, qu'il n'avait pas prévu de gaspiller pour cette escarmouche. Le semi-drow regarda autour de lui, où chacun s'activait à faire disparaître les traces de la bataille : les uns pansaient les blessures, les autres prenaient des potions, d'autres encore reprenaient leur poste de sentinelle, déblayaient les cadavres, calmaient les chevaux... Les gardes, eux aussi, auraient besoin de pouvoir se reposer.

Par acquis de conscience, mais aussi parce que ç'aurai été épuisant de maintenir deux sorts en même temps, Lothringen attendit que le premier sort se dissipe. Puis il incanta de nouveau.

Lothringen = > oeil indiscret

Une multitude d'yeux de petite taille l'entourèrent. Lothringen en envoya deux de l'autre côté de la barricade, et la majeure partie former un demi-cercle devant l'entrée de la grotte, à cinquante pas. Il leur donna pour ordre de demeurer là en sentinelle, et de revenir vers lui pour lui transmettre leurs rapports s'ils voyaient une créature humanoïde approcher.

Mornagest n'eut pas le temps de se demander bien longtemps comment s'occuper : prenant en considération le fait qu'il était en relativement bon état, sire Rowan, comme s'il avait lu dans ses pensées, l'envoya réparer la barricade.

[Kasumi]

Réparer la première barricade ne s'avéra guère long ni difficile car, malgré la bataille, il restait suffisamment de matériaux pour en ériger une nouvelle. Les cadavres de gobelins en fournirent un autre plus malléable et quasi inépuisable propre à boucher une petite section du tunnel. En revanche, il fut plus difficile de renforcer les défenses de l'entrée de la grotte bien plus large : il allait falloir compter sur les espions de Lothringen ou consacrer une partie non négligeable de la nuit à utiliser les armures de leurs ennemis tombés au combat. Une partie qui ne serait pas dédiée à un repos pourtant bien nécessaire.

[Lothringen]

Ils n'avaient pas grand chose de commode pour ériger une nouvelle barricade sur une aussi grande largeur, sauf à ressortir récolter des branchages, ce qui était hors de question en pleine nuit. On entassa donc des cadavres d'orques sur les côtés afin de réduire autant que possible la largeur du passage - cela devrait suffire. Il leur fallait encore quelques heures pour se reposer jusqu'au petit jour. Après, ils ne s'attarderaient pas...

[Kasumi]

La palissade de fortune permit au moins de s'assurer que pas plus d'un ennemi à la fois ne franchirait l'entrée de la grotte. Toutefois, l'officier de la garde ne voulait pas s'en remettre à cette protection par trop aléatoire et insuffisante et décida de doubler les tours de garde à l'entrée et au fond de la grotte. Les plus éprouvés par les combats furent néanmoins les premiers à être envoyés se reposer, au nombre desquels ne comptait pas le compagnon de Lothringen. Ils allaient tous pouvoir prendre un peu de repos mais à tour de rôle, et certainement pas autant que certains l'auraient voulu. Mais c'étaient des soldats après tout, et c'était la guerre.

HRP : si vous n'avez rien de spécial à ajouter, vous pouvez retourner vous coucher (au bout d'une heure pour Mornagest)

[Mornagest]

Exténué par la tâche, par le combat, par le trajet difficile qu'ils avaient parcouru pour arriver jusqu'ici, et par le manque de sommeil, Mornagest parvint à grand-peine à se maintenir éveillé et les sens aux aguets. Pour tout dire, il tournait à moitié de l'œil, même durant son tour de garde, et il remercia sire Rowan d'avoir doublé la garde afin qu'un autre lui donnât des coups de coude fréquents pour qu'il restât vaguement éveillé.

Lorsqu'enfin, ce fut l'heure d'aller se coucher, le guerrier s'affala sur sa couche et s'endormit aussitôt. Il ne songeait strictement à rien, même concernant les événements de cette nuit.

[Lothringen]

Lothringen s'était recouché beaucoup plus tôt, en même temps que les premiers gardes. Réviser *encore* ses sortilèges alors qu'il se trouvait dans un tel état d'énervement et d'excitation ne fut pas chose facile, et trouver le sommeil ensuite non plus. Il se retournait sur sa paillasse et se repassait les évènements, se demandant s'ils avaient le moindre rapport avec les disparitions signalées ou absolument aucun. Mais la fatigue eut finalement raison de ses vaines ratiocinations, et il sombra dans un sommeil sans rêve, léger comme un ogre.

[Kasumi]

L'agitation d'une bonne demi douzaine d'hommes s'efforçant de paraître discrets dans leurs préparatifs et leurs discussions avec plus ou moins de succès réveillèrent les dormeurs tardifs au nombre desquels figuraient Mornagest et Lothringen. Le point positif serait que le petit déjeuner serait prêt à les accueillir. Le point négatif était qu'on se priverait sans doute pas de les servir de quelques remarques concernant leur sommeil de loir. Il ne semblait pas être très tard néanmoins mais tout semblait prêt pour opérer un départ rapide aux premières lueurs de l'aube.

[Mornagest]

Bien que courte, sa période de sommeil lui permit de recouvrer suffisamment de forces pour attaquer la journée du bon pied. Évidemment, il traînait encore une nette fatigue subséquente à leur passage dans le plan du Rêve, Lothringen et lui, mais il finirait bien par récupérer... non ?

Un bon déjeuner costaud l'attendait, et il s'excusa timidement de son incapacité à se lever plus tôt. À sa décharge, il s'était bien démené. Comme les autres, certes, mais tout de même !

Avec un peu de chance, ils pourraient atteindre leur but dans la journée. Si le temps le permettait : pour l'instant, impossible de dire si l'orage menaçait encore, au-dehors.

[Lothringen]

Le réveil de Lothringen ne fut pas du genre agréable. Dans sa hâte, un des gardes l'avait à moitié piétiné, alors qu'il se traînait déjà un mal de crâne abominable : la nuit n'avait pas été assez longue pour être véritablement réparatrice, et les drows ne sont guère connus pour leur endurance. Bref, assis sur sa paillasse, il abordait cette journée de fort méchante humeur, tout en se massant les tempes sans parvenir à en chasser la migraine naissante.

"Ouch ! Usstan tlun ji ticondo nindel Usstan gumash elgg foluss fridj whol jivvin..." marmonna-t-il entre ses dents, qu'il ne déserra que pour boire à petite gorgées le bol de tisane qu'on lui tendait.

Une fois la faim et la soif apaisés, et son corps réchauffé de l'intérieur, il se sentit un peu mieux, et ce fut un autre homme, qui s'enquit enfin de ce qu'il se passait autour de lui. Voyant que tout le monde s'affairait, il acheva de ranger ses affaires - hors de question de se faire attendre. Finissant par être en avance, il reporta son attention sur ses yeux espions, vérifiant mentalement s'ils étaient bien tous à la place qu'il leur avait affectée tout à l'heure, et si aucun n'avait été dissipé.

[Kasumi]

Bien que la troupe soit déjà sur le pied de guerre, Lothringen et Mornagest rencontrèrent bien des visages las passablement aussi défaits que les leurs. Les hommes composant la Garde Blanche étaient cependant entraînés, volontaires et endurants aussi il ne faisait aucun doute qu'ils seraient tous prêts à partir au moment où on leur en donnerait l'ordre. Le semi drow obtint le rapport de ses alliés magiques comme humains et ils étaient tous unanimes : nulle présence ennemie, nulle autre tentative d'infiltration ou d'assaut n'empêchaient plus le départ. L'officier supérieur s'approcha du conseiller pour lui demander s'il comptait chevaucher directement vers le village ou opérer le contournement qu'il avait évoqué la veille. Quant à savoir ce qui avait motivé les gobelinoïdes, il faudrait certainement passer des heures à explorer le réseau de cavernes pour résoudre cette énigme.. Peut-être s'étaient-ils simplement retrouvés par mégarde sur leur territoire. Ou alors s'agissait-il de troubles fomentés par l'ennemi.

[Mornagest]

La petite troupe était pratiquement prête à partir. Restait à savoir où. Pour sa part, le guerrier aurait choisi d'aller au plus court, car ils n'avaient déjà perdu que trop de temps sous la pluie et dans cette maudite caverne, mais il ne décidait plus... et la prudence pouvait encore être de mise.

Terminant de ranger et empaqueter ses affaires, Mornagest sentait ses muscles endoloris le travailler, et ses paupières se fermer toutes seules s'il n'y prenait garde. La journée allait être rude... un peu d'action le réveillerait sans doute, mais il exigerait une véritable nuit de sommeil ensuite !

[Lothringen]

En dépit de son envie d'en découdre au plus vite, Lothringen maintint son projet de contourner le village par le haut. Non seulement ils obtiendraient ainsi de précieuses informations sur la situation, non seulement ils arriveraient par où on ne les attendait pas, mais ils éviteraient aussi un défilé d'accès qui, sur la carte, lui avait paru un coupe-gorge de premier choix. Le semi-drow alla saisir les rênes de son cheval et se prépara à sortir en sa compagnie, tout en priant intérieurement pour que l'orage ait enfin décidé d'aller voir ailleurs s'ils y étaient.

[Kasumi]

L'orage n'avait laissé de son passage qu'un terrain passablement boueux et quelques branches d'arbre brisées qui jonchaient par endroit le sol. La journée s'annonçait toutefois prometteuse car plus un seul nuage ne se profilait à l'horizon. La troupe se mit en marche en encadrant le conseiller quoique rien n'évoqua plus les dangers de la nuit hormis le monceau de cadavres verdâtres qu'ils laissaient derrière eux.

D'après la carte, il fallait que la troupe se dirige un moment vers le village avant d'obliquer plus au nord et à l'est d'ici deux heures de chevauchée. Ils resteraient ainsi hors de vue d'éventuels guetteurs restés au village mais ils perdraient le moins de temps possible dans leur manœuvre de contournement.

[Lothringen]

Si l'orage avait heureusement cessé, le petit matin était humide et frais, et les sabots des chevaux pataugeaient dans la boue. La petite troupe progressait dans un silence si consciencieux que Lothringen soupçonna que certains terminaient leur nuit. Sous ses cuisses, le gris renâclait nerveusement, agacé par les glissements de terrain. Pour sa part, bien réveillé quoi qu'il en ait, il avait un goût modéré pour l'équitation, souhaitant déjà être parvenu à Chêne-des-Clercs. Ayant renoncé à échafauder de vaines hypothèses, il observait le paysage. C'était la première fois qu'il mettait les pieds dans la région, et probablement la dernière. Dans six mois, dans un an, où serait-il...

[Mornagest]

Il était de ceux-là : ses paupières à moitié closes semblaient vouloir le pousser à s'endormir en selle. Mais il devait guider un minimum son cheval, car le terrain était traître et il ne voulait surtout pas qu'il ait un claquage de muscle à cause d'une glissade inopinée. Néanmoins, c'était si tentant... Il finit par combattre son envie d'une manière originale mais efficace : il s'asséna une claque sur chaque joue, ce qui eut l'effet attendu de faire rire ses camardes de la Garde, mais lui permit de se réveiller un peu. Il put alors se rendre compte que le ciel était parfaitement dégagé et qu'ils pourraient sans doute avancer bien plus vite que la veille.

Le paysage était différent de ce à quoi il était habitué. Les steppes gelées, c'était il y a longtemps. Le désert, bien plus récemment. Mais les collines boisées à perte de vue, il n'avait pas réellement pratiqué, en-dehors de ses escapades avec Lothringen. De bons souvenirs, quoique parsemé de mésaventures qui se sont finalement bien terminées. À l'époque, ils risquaient leur vie à chaque instant. Et maintenant ? Rien n'avait changé, à ce niveau. Mais il se sentait bien, contrairement à avant.

[Kasumi]

La troupe chevauchait depuis près de deux heures et s’apprêtait à bifurquer de sa trajectoire pour contourner le village à bonne distance quand les deux éclaireurs envoyés en tête de colonne revinrent faire leur rapport à leur officier :

- Trois cavaliers, droit devant. Ils ne nous ont pas encore repérés. Mais ils semblaient venir tout droit du village !

HRP : je vais tenter de vous synchroniser avec l’autre groupe mais d’ici là, n’hésitez pas à réagir et décrire les mesures que vous souhaitez prendre.

[Mornagest]

Des cavaliers ? Peut-être les luméniens dépêchés sur place, mais il n'y croyait guère. Cependant, rien n'indiquait que ces hommes étaient des ennemis, d'autant qu'à eux tous, ils ne craignaient pas grand-chose contre eux, le cas échéant. De toute manière, ils ne pouvaient que se décider quant à la marche à suivre : se cacher, ou les aborder de front ? Le reste, ils le sauraient plus tard...

Vu le peu de risques, Mornagest aurait bien suggéré de se montrer à eux.

[Lothringen]

C'est ce que décida son capitaine, avec l'accord du conseiller ; trois gardes prirent cependant un peu d'avance sur le groupe puis disparurent dans les bas-côtés du chemin afin de pouvoir couper la retraite à ces inconnus si nécessaire. Qui pouvaient-ils bien être ? Les Luméniens étaient partis une bonne dizaine... Quoi qu'il en soit, ces cavaliers pourraient sans doute les renseigner, d'une manière ou d'une autre, sur les évènements en cours. On les attendit sans trop s'inquiéter, curieux d'avoir des nouvelles du village.

[Kasumi]

Les cavaliers se déployèrent comme l’avait demandé le conseiller. Deux d’entre eux, en plus de Mornagest, vinrent en outre prendre position de part et d’autre de Lothringen, prêts à le protéger de leur vie si les cavaliers adverses s’avéraient hostiles et préparaient quelque attentat. L’un des hommes déporté sur la droite aperçut quelque chose et revint porter la nouvelle au conseiller :

- Je reconnais cet uniforme, messire : c’est celui des Dragons de Rohan, la cavalerie légère luménienne. Deux des cavaliers le portent. Et ils escortent deux femmes.

[Lothringen]

Des rescapées du village ? Un curieux équipage, mais le mieux serait d'entendre leur propre récit. Le plus préoccupant pour Lothringen était qu'ils risquaient de prendre la fuite devant leur nombre, faute de pouvoir les reconnaître : la garde blanche avait bien un uniforme, mais il ne consistait qu'en une cape d'ordinaire d'un blanc éclatant et pour l'heure très maculée de boue et de taches d'un brun sombre correspondant à du sang d'orque séché, frais du jour. Et si le petit groupe s'enfuyait, ils allaient tous perdre beaucoup de temps...

"Alors retournez auprès d'eux avec un deuxième garde, identifiez-vous comme un groupe de manostiens parti pour examiner les affaires du village, et tâchez de leur soutirer quelques informations. Inutile de parler de moi."

[Kasumi]

Le cavalier hocha la tête et déclama un "A vos ordres conseiller", très policé et parfaitement protocolaire mais il restait à espérer qu'il fasse preuve de plus de discrétion devant les inconnus sinon Lothringen pourrait d'emblée abandonner l'idée d'anonymat. Un second cavalier le rejoignit immédiatement alors qu'il tournait la bride et se dirigeait vers le groupe de luméniens. Si c'était bien ce dont il s'agissait.

HRP : on poursuivra dans ce sujet dès que les présentations auront été faites. Et si les autres ne prennent pas la fuite.

[Kasumi]

HRP : désolé pour le double post.

Les deux cavaliers envoyés en éclaireur revinrent rapidement au rapport après avoir échangé avec un représentant du petit groupe d'intrus.

- Ce sont bien des éléments de l'escouade luménienne envoyée il y a deux jours. Ils reviennent du village en escortant l'unique survivante ainsi que l'un de nos éclaireurs disparus. Malheureusement, il aurait perdu la raison. Apparemment le village a subi une attaque et de très lourdes pertes. Les assaillants en sont repartis avec des otages il y a deux jours environ. Le reste de l'escouade luménienne tente de suivre leur piste.

[Lothringen]

Lothringen tenta tant bien que mal d'assimiler toutes ces informations, mais elles étaient trop lacunaires pour lui permettre de reconstituer un scénario cohérent. Qui donc prend des otages tout en faisant tout ce qu'il peut pour que personne ne le sache ? Des otages sont en général les levier d'un chantage - or les assaillants de Chêne-des-Clercs avaient tout fait pour éliminer témoins et survivants. En outre, quels pouvaient être ces individus ? Le village n'avait aucun intérêt stratégique, et les otages aucune valeur, pour autant qu'il sache...

"Ont-ils la moindre idée de l'identité de ces attaquants ? Ou de ce qu'ils veulent ?"

[Mornagest]

La situation paraissait confuse, mais c'était peut-être justement le but recherché par l'ennemi. Ou alors, il leur manquait tout simplement trop d'informations pour comprendre ce qui se passait réellement. Toujours était-il qu'au fur et à mesure qu'ils avançaient, le mystère s'épaississait. Quid des orques de cette nuit ? Avaient-ils un quelconque rapport avec les assaillants de Chêne-des-Clercs ? Peut-être ne connaîtraient-ils jamais la réponse...

[Kasumi]

Le cavalier manostien avait échangé moins de deux minutes avec son homologue donc il était peu probable qu'il garde beaucoup de précisions par devers lui par rapport à ce qu'il venait de rapporter. Il allait sans doute falloir compter sur un entretien avec des témoins de "première main" pour préciser le tableau d'ensemble. Le soldat essaya toutefois de répondre à la question du conseiller en ajoutant d'un ton incertain :

- Il s'agirait de mercenaires mélandiens. Ils se sont livré à un odieux massacre sans vraiment manifester d'objectif concret. Mais il ne serait pas étonnant qu'ils cherchent maintenant à retourner derrière leurs lignes. Je n'ai pas pu en apprendre davantage de l'éclaireur luménien. Mais il souhaite que nous nous rencontrions étant donné que nous sommes censés avoir le même objectif.

[Lothringen]

"Oui, bien sûr. Allons-y."

Lothringen pressa du talon les flancs de son cheval, qui n'était pas fâché de se remettre en route, et le petit groupe poursuivit son chemin à la rencontre des Luméniens. Le récit qu'ils venaient d'entendre était pour le moins embrouillé et le conseiller ne serait sans doute pas le seul à être curieux d'en apprendre davantage. Peut-être était-il encore temps de se lancer à la poursuite des fuyards ? Leurs chevaux étaient frais, et les mercenaires seraient probablement freinés par leurs otages...Quoi qu'il en soit, il leur fallait en savoir davantage avant d'aviser.

[Surya]

en provenance de Chêne des Clercs

Surya, du haut de son poney, observait avec curiosité le groupe qui s'avançait vers eux. Elle devinait que Lucinda, en croupe derrière elle, était légèrement tendue. Pas étonnant après ce qu'elle avait vécu : la jeune rescapée mettrait sans doute du temps avant de ne plus craindre la vue d'un homme, surtout soldat. Elle jeta un coup d'oeil à la dérobée au messager manostien devenu fou, porté en croupe par l'un des deux soldats qui les encadraient. Est-ce que la vue d'uniformes de son armée pouvait l'aider à recouvrer un peu l'esprit ? Elle n'y croyait guère.
Elle reporta son attention sur les Manostiens. Ainsi, c'était un groupe envoyé enquêter, comme eux ? C'était une bonne nouvelle : s'ils choisissaient de poursuivre jusque là-bas, des renforts seraient bienvenus pour épauler le groupe de Galariel. Pour sa part, elle avait plutôt hâte de rentrer à Graëlon, même si elle ne savait trop ce qu'elle ferait une fois là-bas.

[Lothringen]

Le groupe de manostiens qu'elle voyait venir vers eux au petit trot, pour un détachement de militaires, avait un aspect plutôt curieux, lui aussi. Il était composé d'une dizaine de cavaliers en armure et d'un drow qui, à première vue du moins, portait des vêtements civils, sous une cape de mage d'un bleu sombre. Leur seul uniforme semblait consister en une cape qui avait dû être blanche, mais qui portait les souillures d'un combat récent. Un combat qui avait dû être âpre, à en croire la quantité de sang séché qui maculait la laine... Tout, du reste, dans leur maintien, indiquait des combattants aguerris.

De son côté, Lothringen se demandait un peu qui, au sein de ce groupe disparate qui semblait manquer cruellement de montures, prendrait la parole pour les autres - les deux soldats luméniens ne semblaient guère gradés, ni désireux de mener la conversation, et les rescapés de Chêne-des-Clercs ne paraissaient pas en bien meilleur état que les deux jeunes gens qu'il avait interrogés à Graëlon. Apeurés, voire traumatisés, certains les regardaient avec une défiance proche de la peur panique... Faute de savoir vraiment comment s'y prendre, le semi-drow aurait volontiers laissé le soin des présentations à sire Rowan, mais il sentait que ce n'aurait guère été correct. Il se porta un peu en avant des autres. Rowan à sa gauche, Mornagest à sa droite lui emboîtèrent le pas.

"Salutations. Comme Aeron vous l'a annoncé, nous étions nous-mêmes en route pour Chêne-des-Clercs... Nous sommes partis de Graëlon hier matin, quand nous avons constaté que le détachement luménien ne revenait pas, mais l'orage nous a retardés et nous avons été attaqués par une horde dans la nuit. Ainsi vous revenez du village ? Auriez-vous besoin d'aide ?"

Il avait volontairement omis de s'identifier. Si quelqu'un au sein du groupe de leurs interlocuteurs faisait le rapprochement, tant pis. Si personne n'était en mesure de le faire immédiatement, tant mieux. Moins ils laissaient de balises derrière eux, et mieux cela valait...