La Couronne de Cuivre

Ouch, le choc qu’il avait subi l’avait plus surpris qu’autre chose. Streen avait mal évalué la situation et déjà le troisième homme se jetait sur lui. Il n’avait pas le temps d’élaborer un plan. Par chance, le choc n’avait pas été violent. Se relevant à la vitesse de l’éclair, il prit son élan et courut se jeter dans les côtes de l’homme et deux pieds joints en avant. S’il réussissait, il parviendrait à lui couper le souffle pendant un certain temps. Il ne resterait plus que le deuxième homme à mettre hors d’état de nuire puis s’attaquer aux deux homme qui tenait Asna, le jeune en premier. Le bossu, il n’en ferait qu’une bouchée. Par contre il fallait faire vite, le premier pouvait se remettre.

Sylveneige s’enfonça plus profondément dans les branchages. Sa vision aigue avait eu le temps de percevoir Lumi qui revenait, plus hargneux que jamais.

Lumi ne prit même pas le temps de tournoyer au-dessus des deux hommes et attaqua d’emblée en poussant des cris particulièrement stridents. Utilisant ses serres et son bec, il leur arracha de petits morceaux de peau ; un peu de sang commença à couler.

Les hommes se protégèrent les yeux d’instinct : Sylveneige en profita pour filer vers Asna et son persécuteur.
Elle prit son air le plus dégagé et dit d’un ton enjoué :

- Asna, comment vas-tu ? Tu me présentes ton ami ? Dis-lui donc qu'il rappelle ses potes, qu'ils arrêtent d'asticoter mon copain.

Elle espéra de tout cœur que Lumi laisserait les deux hommes – suffisamment amochés pour rentrer tout bonnement chez eux - pour aller chercher du secours.

Tripotant le fond de sa poche, elle s’avisa que proposer quelque chose de bizarre à fumer pourrait aider à faire connaissance.

Quête : chercheurs de sens

Streen eut la satisfaction d'atteindre son but : l'homme s'effondra, le souffle coupé, hors d'état de nuire pour un petit moment. Mais déjà, celui qu'il avait percuté se relevait et se précipitait sur lui, dague en main. Quant à celui qu'il avait aveuglé avec du sable, il se frottait encore les yeux mais ne tarderait pas à reprendre ses esprits.

Asna ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes en entendant Sylveneige. Le jeune homme qui l'avait accompagnée l'avait lâchée, et achevait de se relever, faisant face à Sylveneige, une dague à la main.
- Tu veux te joindre à nous, on dirait... fit-il avec un sourire narquois. Ca tombe bien, ici on adore les elfes...
Le bossu maintenait Asna contre lui. Il était plus fort qu'il ne le paraissait. ou bien l'adolescente était trop paniquée pour réussir à se défendre.

Lumi, lui, prenait un peu trop de risque. Les hommes, occupés à se protéger, étaient maladroits dans leurs gestes, mais ils étaient armés de dagues. Et une lame aux mouvements désordonnés faillit lui arracher bien plus que quelques plumes... Comprenant le danger, il s'éleva dans les airs, devinant sans doute qu'il était temps d'aller chercher de l'aide...

Pfffff ces minables étaient trop fastoches. Il n’avait même pas sorti son épée à deux mains. Il suffisait de se battre à mains nues pour en mettre quelques uns sur le tapis. Une détermination farouche s’affichait dans son regard. Il n’allait pas perdre face à eux, c’était certain. En revanche, il jeta un regard inquiet vers le jeune homme et le bossu prés d’Asna. Ces deux là n’avaient probablement rien consommé et ils paraissaient plus fort qu’ils n’en avaient l’air. Il reprit une autre pognée de sable et aspergea à nouveau le premier homme. Puis s’occuper du nouveau fou furieux qui s’approchait de lui à vive allure. Ayant rebondi contre son ventre la dernière fois, il allait changer de tactique. Au dernier moment, il s’accroupit et lui fit un croc en jambes. Si son coup avait réussi, Streen pourrait réaliser que c’était un bon entrainement. Finalement la castagne avait du bon.

- Hé dites donc, mon cher, laissez-moi embrasser mon amie tout de même ! allez, lâchez-la deux minutes, elle ne va pas se sauver… Tiens, on dirait que vos potes sont en difficulté… Je serais vous, j’irais les aider… Mais bon, je ne veux pas vous influencer, hein, vous savez bien ce que vous avez à faire.

Sylveneige sortit de petites branchettes de sa poche et se tourna vers l'autre homme.

- Ca vous dirait, un truc sympa à fumer ?

Quête : chercheurs de sens

Malheureusement pour Streen, le coup du sable ne marcha pas une deuxième fois : l'homme avait fermé les yeux juste à temps. Il les rouvrit immédiatement et se prépara à attaquer... dès qu'il pourrait le faire sans blesser son camarade.
Le second -celui qui fonçait sur lui avec une dague- s'arrêta juste au moment où Streen s'accroupissait pour lancer son croc en jambe, frappant là où se trouvait une seconde plus tôt le torse du guerrier. Bien sûr, il ne rencontra que du vide, et fut un instant déséquilibré. Fauché au même moment par le pied de Streen, il tituba, mais parvint de justesse à retrouver son aplomb et à bondir en arrière, d'un bond maladroit. Streen pouvait encore profiter de son avantage.

Les deux hommes qui entouraient Asna n'avaient pas le sens de l'humour... il faut dire que voir leurs camarades mener un combat difficile contre Streen ne les mettait pas spécialement d'humeur à apprécier la proposition de Sylveneige. Le plus vieux se redressait, maintenant Asna contre lui. Le plus jeune se contenta d'avancer encore, d'un pas tranquille comme s'il était absolument certain de sa supériorité, vers l'elfe.
- Vous êtes deux, on est sept... Vous n'avez aucune chance...
Et il bondit vers elle, dague en avant, cherchant de son autre main à lui attraper l'avant-bras.
Derrière elle, les deux hommes que Lumi avait attaqués ne tarderaient guère à pointer eux aussi le bout de leur nez.

Streen fut agacé. Tout d’abord il ne comprenait pas comment le premier homme avait prévu qu’il recevrait à nouveau du sable alors qu’il n’y voyait rien et qu’il se frottait les yeux. Deuxièmement, le second homme avait titubé mais il tenait toujours debout. En plus d’être imposant, il était solide. Streen avait déjà tenté de frapper le ventre et les jambes. Il ne restait donc plus que la tête à essayer. Profitant de son avantage, il se précipita sur lui et frappa de toutes ses forces à l’aide de son coude à sa tête.

Sylveneige éluda le coup avec la grâce d'une ballerine et quitta la grâce de la ballerine pour frapper à un endroit sensible de l'individu. Le sang jaillit du nez de l'homme [HRP : ben oui, que croyiiez-vous donc ?], qui en oublia de crier tant il était paralysé par la douleur.

- File, Asna, file vite !

Lumi, quant à lui, décida de se concentrer sur le plus âgé, qui semblait ne plus parvenir à tenir Asna. Il lui laboura le visage à coup de serres, tout en maintenant sa stratégie : crier en s'efforçant de faire le plus strident possible. Ajouter à la confusion, ça pouvait toujours aider.

Quête : Chercheurs de sens

L'homme ne put esquiver le coup que Streen lui portait et s'affala au sol, sonné. Celui qui avait reçu du sable dans les yeux s'était relevé et observait le jeune guerrier avec méfiance, cherchant apparemment sous quel angle l'attaquer... et prêt à esquiver si Streen attaquait le premier.
Le troisième, le souffle coupé, était encore au sol. Peut-être plus pour très longtemps.

L'homme que Sylveneige avait frappé poussa un juron et s'écarta d'un pas sur le côté, se tenant instinctivement le nez. Il la regardait d'un air mauvais et semblait la jauger, cherchant un angle d'attaque.
Le bossu, quant à lui, lâcha partiellement sa prise sur Asna, mais il la tenait toujours par un bras. Elle ne parvenait pas à se libérer. De l'autre, il se défendait contre les attaques de Lumi, un peu maladroitement. Il avait saisi une dague, lui aussi, et semblait bien décider à la planter dans la chair du volatile acharné. lequel volatile, conscient sans doute du danger, devint moins virulent dans ses attaques.

Sylveneige sortit son épée et commença à titiller le bossu, lui picotant son bras resté cramponné sur Asna :

- Aaaaloooors camarade, on va la lâcher, la fifille ? On va la lâcher !!! toussuiiiiiite ! aaaallez ! on lâche ! sinon je picote ! je picote !

Accessoirement, elle plaça avec art un coup de garde de l'épée dans le nez du malheureux harcelé par Lumi.

Lumi, lui, décida d'aller embêter l'homme aux yeux maintenant dessablés, histoire d'apporter son petit soutien à l'ami Streen.

Streen fut ravi. Enfin il y avait de la vraie castagne et certains offraient même de la résistance. De quoi à le rendre excité. Voyant les dégâts autour de lui, il réalisa qu’il n’avait mis hors d’état de nuire que deux forbans et l’un d’eux allait revenir s’il ne faisait rien. Voyant que le premier homme l’observait avec méfiance, Streen en profita pour agir. S’il tentait quelque chose, Streen se sera déjà esquivé. Il revint vers celui qu’il avait foncé les deux pieds en avant dans les côtes et le frappa dans le ventre avec son pied avant qu’il ne se relève. Sans savoir si son coup avait porté ses fruits, il s’approcha de l’homme qui l’observait mais ne se jeta pas sur lui. Il décocha un formidable coup de pieds dans le sable et le lança dans sa direction. Il n’aurait peut être pas du sable dans les yeux mais il y aurait les retombées de la poussière ce qui permettrait à Streen le temps de réfléchir à une action.

Quête : chercheurs de sens

L'étrange coordination - ou plutôt le manque de coordination - des actions des aventuriers eurent une conséquence désagréable pour Lumi : alors qu'il s'apprêtait à becqueter l'adversaire de streen, il reçut une volée de sable blanc dans les plumes, et s'envola au loin en poussant un cri strident - une façon de jurer, peut-être un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait plus à aider les camarades. L'homme, lui, fut ainsi préservé de toute atteinte désagréable.
- Alors comme ça on fait mumuse avec le sable comme les enfants ? Tu sais pas te battre comme un homme ?
Il avait toujours une dague à la main. Mais au lieu d'attaquer, il la lança brutalement, sans crier gare, en direction de Streen qui ne put que partiellement esquiver : l'arme lui entailla sévèrement le bras droit. Et déjà, l'homme sortait une autre dague.

L'homme que Sylveneige asticotait recula d'un pas, puis un autre, tenant toujours Asna, mais de moins en moins fermement. Il tentait de parer les coups, sans succès, avec sa dague. Il finit par lâcher la jeune fille qui, après un bref instant de stupeur tétanisée, s'enfuit en courant.
Son jeune compagnon se tenait toujours le nez, fixant l'elfe d'un oeil mauvais. Mais il restait deux adversaires à affronter. Ceux qui avaient contourné le rocher pour en déloger Sylveneige se tenaient maintenant juste derrière elle, dague en main, prêts à l'attaquer. Et elle n'aurait sans doute pas perçu leur présence à temps sans un "Tu prends par la gauche", que souffla l'un d'eux à son camarade, lui évitant ainsi d'être prise par surprise.

Entendant un chuchotement dans son dos Sylveneige opéra une pirouette gracieuse, tendant son épée.

Deux estafilades ornant deux visages patibulaires furent la conséquence du coup porté.

Le temps que les types estafiladés crient de douleur fut suffisant à l'elfe pour venir à la rescousse de Streen : la deuxième dague lancée par son assaillant fut déviée par la belle épée forgée par Dorian et atterrit sur le bossu auquel elle abîma la main droite.

Auraient-ils l'avantage, malgré le déséquilibre des forces ? Lumi avait fini par partir, d'abord en direction du bosquet puis, semblait-il, en direction de l'auberge. Sylveneige espéra qu'il n'avait pas perdu le message dans la bagarre.

La douleur le fit atrocement souffrir. Bien entendu, son bras droit était encore utilisable mais plus question de sortir son épée, il ne pouvait plus s’en servir avec son bras entaillé. Il ne put que prendre la dague d’un de ses adversaires à terre. Il décida que toute bagarre avait une fin et qu’il était temps de passer aux choses sérieuses. Son adversaire lui avait entaillé le bras mais avait perdu sa dague. Il devait maintenant profiter du léger avantage dont il disposait. Le plan était maintenant très simple : fuir. Asna était libre et ils n’obtiendraient pas d’information pour ce soir sur les objets. De plus il devait dans l’urgence trouver Marvin à l’auberge pour se faire soigner…si son hémorragie ne le tuait pas avant. Il cria d’une voix :
-Syl, courre et rends toi à l’endroit convenu, je vais les retenir, nous n’avons plus rien à faire ici. Ne t’occupe pas de moi !
Il espérait que sa compagne obéirait et ne se soucierait pas de son état. Même s’il mourrait, il devait au moins lui sauver la sienne. Quand à lui, il était encore face à un obstacle et fuir n’était pas encore raisonnable. Il fit semblant de s’effondrer en posant un genou à terre et un bras sur son épaule en gémissant :
-J’ai mal.
Discrètement, il s’était emparé d’une dague et s’apprêtait à rendre la pareille au forban. Il le laissa s’approcher. Dés qu’il sera assez prêt, il lui lancera la dague. S’il ratait, il ^prendrait la fuite et tenterait le tout pour le tout.

Non, ils n'auraient pas le dessus. Streen ne pouvait visiblement même pas tirer son épée du fourreau.

Sylveneige, entendant les paroles de son compagnon, grogna dans ses dents :

- Plutôt crever...

Elle rebatailla de plus belle, tout en se rapprochant au plus près de Streen afin de le protéger.

L'épée de Dorian était vraiment extraordinaire de maniabilité, et légère malgré son aspect massif. Ou alors l'excitation de Sylveneige à combattre était telle qu'elle décuplait ses facultés de combat !

Près de Streen, elle murmura :

- Tiens le coup, on va y arriver... Essayons de combattre en contournant le rocher, afin de nous replier vers le bosquet...

Streen entendrait, son ouïe était extrêmement fine... En tous cas, elle l'espérait !

Streen fut touché de la sollicitude de Sylveneige. Mais n’allait elle pas sacrifier leurs deux vies au lieu de seulement la sienne ? Comme elle ne semblait pas décidée à le laisser ici, autant hocher la tête et accepter. Avant cela, il s’approcha d’un de leurs adversaires inconscients et avec sa dague en main lui arracha un bout de tissu qu’il appliqua aussitôt sur sa plaie. Puis il s’empara de la dague de cet adversaire. Il disposer à présent de deux dagues mais il ne pouvait utiliser qu’une main pour combattre. L’autre lui servait à stopper l’hémorragie grâce au tissu.
-D’accord dit il, appliquons ton plan. Mettons nous dos à dos et avançons vers le bosquet en tournant.
Il examina la scène et vit qu’ils étaient cinq contre deux. Si les deux hommes inconscients ne se réveillaient pas, c’était jouable.

Quête : Chercheurs de sens

L'épée de Sylveneige et la dextérité avec laquelle l'elfe la maniait parurent impressionner fortement leurs adversaire. Une fois que les deux aventuriers furent dos à dos, personne n'osa attaquer la rôdeuse. Deux attaquants tentèrent de harceler Streen, mais sans parvenir à grand-chose : le guerrier parait leurs coups, et Sylveneige n'hésitait pas à lui venir en aide, profitant de l'allonge plus longue de son arme. Seul le lanceur de dague s'obstina suffisamment pour parvenir à blesser légèrement l'elfe à l'épaule.
- Cassez-vous, finit par lancer l'un d'eux, alors qu'ils terminaient de contourner le rocher, et qu'on ne vous revoie plus par ici !
Une façon sans doute de ne pas perdre la face et de considérer qu'ils avaient vaillamment défendu leur territoire.

HRP 1 : MissElder ne sera quasi pas dispo durant les 15 jours à venir... On fera sans, mais ne vous étonnez pas si je délaye un peu les actions pour ne pas trop casser la synchronisation...
HRP 2 (surtout pour Férune, Streen a plus l'habitude) : à l'avenir, lorsqu'il y aura un combat, ne décrivez pas totalement vos actions et leurs conséquences, dites juste ce que votre perso tente de faire (et éventuellement ce qu'il compte faire après s'il réussit)... c'est à moi de décider s'il y parvient ou pas, s'il blesse son adversaire, l'assomme, le tue, ou si au contraire il se prend une contre-attaque féroce... il m'arrive même parfois de le jouer au dé avec les carac... sisi ! Bon pas souvent c'est vrai, mais pour un combat vraiment sérieux ça peut arriver. Alors c'est vrai que ça fera des posts courts, c'est normal en combat même si on arrive toujours à meubler un peu.
Bref... là ce n'était qu'un petit échauffement sans conséquence avant les choses sérieuses, mais la prochaine fois (parce qu'il y en aura des biens plus sérieux

) pensez-y...

Streen toisa avec méfiance les hommes qui les entouraient. Face à la provocation de l’un d’eux, il répliqua :
-Très bien nous partons. Et j’espère que nous ne nous reverrons pas car si jamais cela venait à se reproduire, je n’hésiterai pas à utiliser mon arme cette fois et à transpercer vos cœurs, retenez le bien. Et estimez vous heureux que la garde ne soit pas intervenue.
Puis se faufila vivement vers la sortie, il dit à sa compagne :
-Viens Syl, nous n’avons plus rien à faire ici et nous n’obtiendrons pas ce que nous cherchons visiblement.
Finalement il s'en était bien sorti pour un entrainement. il avait assommé deux hommes, récupéré deux dagues et la blessure qu'il avait reçu n'était due qu'à une fourberie de l'un d'eux. Il devrait porter une armure par la suite pour éviter les mauvais coups comme celui-ci.

Sylveneige entraîna Streen par la manche de son bras valide, tout en chuchotant :

- Streen, on a tout raté en fait... Mission fichue... Mais on ne pouvait pas laisser Asna en danger... Ah là là... Et il faut te soigner. Je peux te donner les premiers soins, mais peut-être devrons-nous aller dans un temple quelconque... Ou alors, il te faudra pas mal de repos.

L'elfe se creusa la tête avec angoisse.

- Evidemment, il reste la séduction du sieur Renard... Mais même déguisée en courtisane, je suis incapable de faire ça !

Ils s'éloignaient en direction du bosquet ; Sylveneige réalisa alors que ce n'était peut-être pas vraiment la meilleure direction à prendre.

Streen secoua la tête en écoutant la suggestion de Sylveneige.
-Laisse tomber cette idée de séduction envers ce malfrat, Florin et Eldrina se chargeront de l’affaire. De plus, je pense qu’il est trop tard maintenant. Bon certes l’enquête est fichu mais je crois qu’ils n’étaient pas disposés à parler des objets volés. Tout ce que j’ai entendu, c’est l’herbe qu’ils fumaient. Et puis je préfère retarder l’enquête et sauver une innocente dans le besoin.
Il adressa un sourire à sa compagne avant de reprendre :
-C’est très aimable à toi de me proposer les premiers soins mais je doute que ce soit suffisant pour soigner totalement mon bras. En revanche, tu es blessée légèrement à l’épaule. Profite en pour soigner ta blessure. Elle est assez superficielle pour que tu puisses la refermer. Ne t’inquiète aps pour moi, j’ai déjà connu pire et j’ai été davantage blessé. Je ne vais pas me laisser démolir par une blessure au bras. Nous allons rejoindre l’auberge et demander à Marvin ce qu’il peut faire. Et s’il n’est pas là, ils me feront un bandage.
Il pouffa avant de reprendre :
-Finalement nous avons eu affaire qu’à des débutants. Ils se prétendent forts mais j’ai pu en assommer deux et tu en as blessé deux. Bien sur j’ai reçu une dague à l’épaule mais ca m’a permis de la récupérer. Ce gars n’avait aucune chance contre moi. Il a utilisé une méthode totalement fourbe. Si je le retrouve, je n’hésiterai pas à l’embrocher.
Puis il tendit une de ses deux dagues à sa compagne :
-Tiens prends cette dague, je l’ai récupérée sur l’un des hommes et j’en ai une autre également. Ca nous fera une deuxième arme et elle pourrait nous servir d’arme de jet.

La suite ici : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post317560

Quête : Equité

Astrée entraîna Reynald vers l'extrémité sud-ouest du bosquet. L'endroit était chargé de souvenirs, bien sûr, avec toute la tristesse et le remord qui y étaient attachés, mais elle avait tourné la page, et contrairement à Reynald elle n'avait pas la sensation qu'il était dévolu à Kasumi. Bien sûr, il y avait créé un petit sanctuaire, bien sûr, il s'en était occupé un peu... Et lui, sans doute, s'en sentait un peu responsable. Mais pour elle, ça restait avant tout un bosquet à l'atmosphère enchanteresse.
" Une plage préservée, il faut le dire vite... Elle est petite, tu sais, et quasiment envahie par la mer à marée haute, comme tu le disais. Mais effectivement, elle est très jolie avec ses rochers et parfois deux ou trois barques tirées sur le sable. Et à cette heure-ci, elle est sûrement à peu près déserte, mais plus la journée avance et plus elle est envahie de monde... enfants et jeunes couples d'amoureux en particulier, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil. Tiens, regarde, c'est là..."

Comme l'avait craint Reynald, la mer était haute, et il ne restait qu'une fine bande de sable entre l'eau et les rochers. De nombreux oiseaux de mer y avaient trouvé refuge, formant des groupes criards et compacts, qui ne semblaient pas s'effrayer des bipèdes nouvellement arrivés. Les lieux avaient du charme mais ils n'étaient pas particulièrement tranquilles. Les barques dodelinaient sur l'eau au rythme des vagues et semblaient désertées.
" Bon. Je vais aller me placer sur ce rocher, je crois."
Il émergeait, gris et humide, de l'eau que le soleil avait dorée.
" Je peux poser une petite dizaine de questions à Milil. Que voudrais-tu que je lui demande ?"

Une petite dizaine de questions... ça faisait bien plus que ce qu'Astrée avait escompté. Elle n'en revenait pas.
" Et bien... Il faut lui demander si la harde va bien. Si Dymphéa va bien, aussi. Si notre aide est nécessaire là-bas, et dans ce cas, qui d'entre nous serait le plus utile. Enfin, je ne sais pas à quel point il faut que tes questions soient précises... On peut lui demander quelque chose de complexe, par exemple combien de temps ils peuvent tenir sans aide, ou bien si les renforts luméniens vont arriver à temps, ou bien de nous trouver un clerc de Lurue ? Et les réponses qu'il donnera, seront-elles vraies avec certitude ou bien est-ce que ça peut changer en fonction de choses qu'il ne peut pas prévoir ? Excuse-moi si mes questions sont bêtes mais... Je n'y connais rien en divination, donc j'ai du mal à savoir ce qu'on peut en attendre..."

Reynald reporta son regard sur le large.
" Milil ne peut répondre que par oui ou par non. Il n'est pas omniscient et il est parfois capricieux. Aussi... il n'est pas impossible que la magie du dieu centaure, si Neffen a protégé la vallée de ses pouvoirs, interfère fortement avec sa capacité à me répondre. Il faut donc sans doute orienter les questions en fonction des réponses que nous obtenons."
Il se tourna à nouveau vers elle.
" Quelles seraient tes questions principales ? Réfléchis bien."

Astrée prit le temps de réfléchir.
" Le plus important est de demander si la harde de Byron va bien... Après, je ne sais pas si c'est bien formulé, ça dépend ce qu'il comprend par aller bien. Peut-être qu'il faut plutôt demander "Est-ce que la harde de Byron a été exterminée ?". Je ne sais pas s'il faut plus de précision pour qu'il sache de quelle harde il s'agit. Si jamais il ne peut pas répondre à cette question, il faudra demander "Est-ce que la vallée est protégée par la magie du shaman centaure ?" Si c'est le cas ça signifie, indirectement, qu'ils vont plutôt bien, j'imagine..."
Ça faisait deux questions, déjà. Elle poursuivit, réfléchissant à voix haute.
" Ensuite, il faut se renseigner sur leur besoin d'aide... Est-ce qu'ils peuvent tenir sans aide, face aux humains, pendant un mois encore ? C'est à mon avis le temps minimum que mettrons les autorités pour intervenir. Et la suite dépendra des réponses je pense... S'il a répondu non, on peut demander si les centaures ont besoin que Tybert, toi ou moi leurs venions en aide dans les jours à venir. On peut demander si ma présence est indispensable. Et si vraiment on sent que la magie de Neffen empêche qu'il réponde à des questions sur la harde, on peut essayer de contourner le problème en demandant si les villageois risquent de détruire la harde dans le mois à venir, s'il est nécessaire que nous intervenions dans les jours à venir pour les arrêter. Mais ça revient sans doute au même... Et je l'aurais bien questionné, s'il reste des questions à la fin, sur la présence d'un clerc de Lurue ou de Miellikki à Luménis ou à proximité, mais ça va être compliqué de demander des précisions..."
Elle soupira.
" Écoute, commence par ces trois questions : "Est-ce que la harde de Byron a été exterminée ? Est-ce que leur vallée est protégée par la magie du shaman centaure ? Est-ce que les centaures peuvent tenir sans aide face aux humains, pendant un mois encore ?" Ensuite, on avisera selon les réponses. Et n'hésite pas à reformuler si ça te semble mal dit... Ou si tu penses que j'oublie quelque chose d'essentiel..."

Reynald acquiesça et ferma les yeux. Ses mains commencèrent à dérouler un fil invisible devant lui, tracèrent la silhouette d'un objet qu'Astrée ne reconnut pas. Une lueur dorée naquit entre ses paumes et il se mit à chanter.
" Entends-moi, Milil, Maître Rêveur,
Entends la supplique de ton Serviteur,
L'Avenir est Obscur, j'ai besoin de savoir,
Si mes pas se portent dans la bonne direction,
Si changer le futur est en mon pouvoir,
Je t'en prie, Ô seigneur, réponds à mes questions."
La lumière dorée l'avait complètement englobé, désormais.
" La harde n'a pas été exterminée. La magie centaure protège la vallée. Auront-ils besoin d'aide ? Peut-être. Ou pas."

Astrée observait le phénomène, intriguée et un peu déstabilisée. Ils allaient bien, c'était un grand soulagement. Mais on ne pouvait pas savoir s'ils avaient besoin d'aide... Donc ça n'était pas la peine de chercher dans quel délai.
" Est-ce que les villageois risquent de les vaincre dans les jours à venir ?" questionna-t-elle néanmoins. Certes, il était peu probable qu'elle obtienne une réponse vu la question précédente, mais elle avait envie de se rassurer.
" Et est-ce que ma présence est nécessaire si un groupe se rend en renfort auprès des centaures ?"
Sheldon ferait difficilement confiance à un autre humain, lui semblait-il. Un groupe, même allié, serait mal accueilli...
Et ensuite, il faudrait sans doute qu'elle se préoccupe de cette histoire de clerc de Lurue.

Reynald avait toujours les yeux fermés, sa voix jaillit à nouveau, mélodieuse.
" Les villageois les vaincraint-ils dans les jours à venir ? Qui sait ? Mystère. La Belle Astrée est-elle nécessaire ? Hum. Difficile à dire."
Son expression demeurait neutre, comme s'il n'entendait pas vraiment ce qu'il prononçait.

Astrée ne put s'empêcher de se faire la réflexion que ce dieu était un beau parleur, mais qu'il n'était pas du tout omniscient. Elle ne savait donc pas s'ils avaient besoin d'aide rapidement, s'ils pouvaient tenir, si elle devait s'y rendre elle-même. Non, elle n'en saurait pas davantage concernant la harde. Effectivement, peut-être que la magie de Neffen y était pour quelques chose... Mais mieux valait, dans ce cas, faire porter leurs questions sur autre chose.
" Hestia, ancienne prêtresse de Lurue, a-t-elle toujours la possibilité de lancer ses sorts de clerc de Lurue ? Y a-t-il d'autres clercs de Lurue ou de Miellikki, à Luménis ou à proximité ?"

Reynald était toujours dans sa transe divine, il paraissait entendre une musique intérieure, sa tête dodelinant sur un rythme silencieux.
" Hestia peut-elle lancer ses sortilèges de prêtresse de Lurue ? Bien sûr. Y a-t-il d'autres clercs de Lurue ou de Mielikki à Luménis ou à proximité ? Assurément."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La petite plage derrière le bosquet