[Taverne] L'abri des arts

[Althéa]

La taverne ne tarda pas à se remplir. Ce furent d'abord deux femmes qui entrèrent, l'une plus âgée l'autre plus jeune. Peut-être une mère et sa fille venant écouter de la musique pour dîner. Peut-être une couverture. Ensuite, un couple d'amoureux manostiens qui, s'ils ne se tenaient pas par la main s'envoyaient des regards éloquents. Ensuite un groupe d'hommes dont chacun commanda d'emblée une pinte de bières.

Sur scène, une violoniste, un joueur de hautbois et un autre de luth commençaient à accorder leurs instruments.

[Echo]

Le regard qu'elle lança au tieffelin laissait penser qu'elle avait bien l'intention de relever le défi qu'il lui lançait, et qu'elle l'aurait probablement fait dans la seconde s'ils avaient été seuls.

- Les manostiennes pourraient vous surprendre, commenta Augustin, l'air de rien.

Nul doute que le fantôme devait penser à une manostienne en particulier. Une paladine friande de romans à l'eau de rose impliquant des bardes aux fesses rebondies et bien musclées. Est-ce que c'était là une caractéristique physique commune chez les bardes ? La tieffeline se promit d'élucider ce mystère, et peut-être bien ce soir d'ailleurs.

Mais sentant ses pensées s'égarer dans des sentiers de plus en plus chaotiques, Chance se força à se recentrer rapidement.

[Elzen]

N'ayant pas entendu la remarque du fantôme, Elzen n'y accorda évidemment pas de réponse. En revanche, il détailla discrètement du regard les autres convives.
Quoiqu'ils n'aient aucun geste d'affection – cette ville… –, le regard des deux amoureux était suffisamment explicite pour que leur rôle soit crédible ; ce qui n'empêchait néanmoins pas qu'ils ne soient pas qu'un couple venus profiter d'une soirée romantique. Ils ne seraient pas les seuls…
Les hommes pouvaient faire partie des gens que la mystérieuse petite vieille hébergeait dans sa maison carrée – mais dans ce cas, Augustin, qui avait eu l'occasion de les voir, en aurait sans doute reconnu au moins un.
La mère et sa fille… peut-être. Mais cela semblait une couverture assez peu pratique pour prendre contact avec des étrangers, si le mot d'ordre était bien de prendre contact avec eux.

Son attention se porta un instant sur les bardes en place, détaillant du regard des gestes qu'il ne connaissait que trop bien. Ce serait au moins une occasion de se faire une idée du niveau qu'avaient ses nouveaux confrères.

[Althéa]

Les bardes avaient sorti un paquet de cartes en même temps que la jeune serveuse leur apportait les bières que ni Chance ni Elzen ne les avait vu commander. C'était surement une question d'habitude. La mère et la fille commandèrent des pintes de bière accompagnées de pain, de fromages et de charcuterie. La plus jeune mangea avec un certain appétit ce qui eut l'air de faire plaisir à la plus âgée.

Quant au jeune couple, ils avaient cessé de se regarder dans les yeux. La jeune femme, rêveuse regardait autour d'elle.

[Althéa]

hrp : double post pour la bonne cause.

Mortis arriva donc à l'Abri des Arts. L'endroit commençait à se remplir pendant que des musiciens accordaient leurs instruments en coulisse. L'homme put observer deux couples dont l'un d'entre eux était composé de deux personnes encapuchonnées. Plus loin une mère et sa fille venant sans doute écouter de la musique. A coté, quelques bardes commençaient à trinquer autour d'un jeu de cartes.

Les deux bardes purent voir le nouveau venu d'apparence tout à fait ordinaire entrer dans la taverne.

[Mortis]

Mortis pénétra dans la taverne habillé dans sa nouvelle tenue dorée, qui attirait l'attention de toute personne qui n’était pas perdue dans son verre à ce moment là ! Lorsqu'il aperçut le couple, il se dit qu'il les tenait ENFIN, après avoir crapahuter dans toute la ville ! Cependant il conserva sa méfiance... peut-être valait-il mieux attendre de savoir ce qu'ils faisaient ici avant d'entreprendre quoi que ce soit à leur encontre...

Il prit un air hautain et guindé dans sa posture, sa démarche et sa petite moue, tout en scrutant les lieux de la manière qu'il voulait la plus prétentieuse possible, attitude propre aux nobles et aux riches qu'il avait pu voir durant sa vie à Athkatla, et qui étaient capables de porter des tenues ostentatoires de ce genre, juste pour signifier aux autres : "Nostre auguste personnes est à ce point gâtée par la fortune qu'elle peut la gaspiller en vêtements de ce genre" typique d'un pays où seule la réussite matérielle est constitutive du rang social...

Il se dirigea vers une table non loin de Chance et du barde qui l'accompagnait et dont il ne connaissait pas le nom, assez près pour entendre leur conversation mais assez loin pour ne pas éveiller de soupçon. Il s'assied "maniérement" et, sans en donner l'impression, écouta la conversation entre les deux tourtereaux...

[Echo]

Chance accueillit l'arrivée du nouveau avec une ombre de sourire moqueur. Puis le doute commença à s'installer : se pouvait-il que ce soit la personne qu'elle attendait ? Cette idée était aussi grotesque qu'effrayante. Elle imaginait mal la vieille dame lui envoyer le roi de la discrétion lui-même alors que leurs affaires semblaient trop importantes et trop secrètes en discuter sur le pas de sa porte. Ou alors c'était une technique de dissimulation typiquement manostienne : arborer des vêtements tellement extravagants que personne ne pouvait croire que la personne en dessous avait quelque chose à cacher. Complètement stupide... En tout cas, l'importun s'était installé suffisamment près d'eux pour entendre leur conversation, inconsciemment ou à dessein, ce qui dissuada la tieffeline de partager ses craintes avec Elzen.

[Althéa]

Hrp : je me sers d'Augustin, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop.

Augustin, parti explorer les environs du théâtre vit un petit groupe de personnes armées se diriger vers l'Abris des Arts. Mais au lieu d'entrer, ils restèrent tout près à guetter.

Ils attendaient surement que quelqu'un ou plusieurs personnes sortent pour les prendre par surprise.

[Elzen]

HRP : désolé pour le retard

Un nouveau venu bien trop voyant, dans une ville comme celle-ci… et qui plus est, qui s'asseyait juste à portée d'oreilles, sans être trop prêt néanmoins. Voilà qui était louche.
Qu'il s'agisse de la personne qu'ils venaient rencontrer était extrêmement peu probable. En revanche, que leur pérégrinations aient attiré l'attention d'un maraudeur quelconque, voilà qui était bien plus vraisemblable. Malheureusement pour lui, s'il voulait entendre quelque chose de précis… il valait mieux ne pas écouter un barde.

« Et je peux avoir un avant-goût de la façon dont tu comptes t'y prendre ? Juste pour m'y préparer, au cas où… »

Sa compagne avait remarqué le nouveau venu elle aussi, aussi n'aurait-elle sans doute pas d'hésitation à entrer dans son jeu : continuer sur la lancée de leur conversation précédente aurait plusieurs avantages : cela ferait passer le temps, stimulerait l'imagination, n'informerait en rien le potentiel espion, et inciterait d'authentiques manostiens à portée d'oreille de s'éloigner quelque peu pour ne pas être trop choqués.

[Echo]

La tieffeline pouffa. Elzen aurait pu se contenter d'entamer n'importe quelle conversation anodine mais il avait préféré reprendre là où ils en étaient restés ; elle soupçonnait ce dernier de prendre un malin plaisir à faire toutes les choses les plus subversives possible -et dans cette ville, la liste était longue. Mais soit, cela l'amusait beaucoup également, malgré le risque inévitable qu'elle se prenne au jeu plus vite que lui.

- Au cas où quoi ? Au cas où mon inspiration serait telle que tu risquerais de t'embraser comme une torche ? Eh bien, c'est un risque, c'est sûr. À toi de voir si tu veux le courir malgré tout.
- Chance ?

La tieffeline commençait à croire que son fantôme faisait exprès de se manifester dans ce genre de moment, ce qui était plus que probable connaissant le personnage.

- Il y a des hommes armés qui viennent de se poster tout près de la sortie, ils semblent attendre quelqu'un. Et je suis presque sûr que ça nous concerne.

Encore une coïncidence ? Sûrement pas. Et si ça les concernait effectivement, soit la vieille dame les avait jetés dans un guet-apens, soit ils avaient attiré l'attention d'une énième personne indésirable. Arriver à se fourrer dans un pétrin pareil dès mon premier jour à Manost, sérieusement... J'ai beaucoup de talent. Elle essayait de prendre la nouvelle avec ironie, mais elle restait néanmoins inquiète. Heureusement, une tieffeline prévenue en valait deux. Il ne restait plus qu'à informer Elzen.

- Bon, très bien, je veux bien te donner un avant goût. Approche...

Elle se pencha vers lui d'une façon très suggestive, lui murmurant à l'oreille des paroles que le reste de l'assemblée imaginerait inconvenantes

- Des hommes armés sont dehors et guettent la sortie de cette taverne. Notre sortie je crois.

Libre à lui d'en tirer les explications qui lui sembleraient les plus logiques. Chance elle-même n'avait pas encore réussi à en trouver une satisfaisante. Elle commençait tout juste à se dire qu'il aurait été stupide de la part de la vieille dame de les attaquer ici alors qu'elle aurait très bien pu les faire rentrer chez elle et laisser ses gorilles s'occuper de leur cas sans alerter personne. Attendre qu'ils soient dans un lieu public pour passer à l'action... non, décidément, elle n'arrivait pas à y croire. Ou alors tous les manostiens étaient stupides.

L'explication la plus probable était donc qu'elle avait soit attiré l'attention d'un ennemi qu'elle ne connaissait pas encore, soit que Floréal faisait encore des siennes. Après tout, ce type avait la fâcheuse tendance à lui rappeler son existence d'une façon un peu trop insistante.

[Elzen]

Des hommes de main de Floréal ? Les hommes de la maison carrée ? Des paladins que leurs modestes frasques auraient offusqué ? À moins que cela ne soit qu'une coïncidence, et que ces hommes ne soient là pour quelqu'un d'autre. Le nouvel arrivant, par exemple. Ou bien l'un des deux amoureux, envoyés par la famille de l'autre. Dans tous les cas, ils étaient pour l'instant dedans, et tant que c'était le cas, il n'était peut-être pas utile de trop se préoccuper de ce qui se passait au dehors.

« C'est tout ? Je pensais que tu avais plus d'imagination que ça… »

Le sourire complice qu'il lui adressa était destiné à la rassurer autant qu'à donner le change et continuer leur petit jeu pour tromper d'éventuels observateurs. D'ailleurs, il était tout à fait possible de continuer de cette manière. Il recula, prenant l'air faussement déçu.

« Moi qui pensais que tu allais me donner envie d'écourter notre soirée… Mais je crois qu'on va devoir rester ici plus longtemps, finalement. »

[Mortis]

- Hé bien il y en a qui s'amuse ici ! Se dit intérieurement Mortis avec un petit sourire en coin en écoutant la conversation du jeune couple, puis quand d'un coin de l’œil il vit la voleuse donner au jeune barde ce qui ressemblait fort à un baiser il remarqua que celle-ci chuchota quelque chose, mais rien qu'il put comprendre c’était plus, une fois arrivé à ses oreilles, un bruit qu'autre chose... Peut-être l'avaient-ils repéré ? Ce qui au vu des circonstance n'avait rien d’étonnant, de toute façon ce déguisement était plus pour ne pas être reconnu que pour être discret... Peut importe il resterai là à écouter encor quelques minutes puis si cela ne donnait rien, il prendrait l'initiative l'aller leur parler et de délivrer le message de Floréal.

Il n’était pas à ce moment là au courant de ce qu'il se passait à l'entrée, de toute façon il était concentrer sur les deux encapuchonnés qui fricotaient à la vue de tous...

[Mortis]

(HRP Bon bah je reposte à la suite du message d'Elzen. )

La réponse du Barde le laissa légèrement perplexe, ces messes basses étaient finalement peut-être un simple échange de cochoncetés mais il restait sceptique... Il réfléchit et se dit que peut-être devait-il ne pas attendre plus longtemps et faire son travail de messager tout de suite... après tout ce serai gagner du temps, cela ne l’intéressait pas plus que cela de jouer les voyeurs il voulait le reste de l'argent que Floréal lui avait promis ! Il decida d'attendre encore un peu voir comment les choses allaient évoluer...

[Echo]

Et voilà qu'elle commençait déjà à se prendre au jeu. Même si cette dernière remarque n'était destinée qu'à donner le change, Chance ne put s'empêcher de se sentir vexée, voire... horriblement vexée. Peut-être qu'une part de vérité se cachait là-dessous après tout et que le tieffelin n'aurait pas voulu écourter sa soirée pour ses beaux yeux même s'il en avait eu la possibilité. Mais très vite, son petit air vexé disparut et elle lui fit signe d'approcher une deuxième fois. Lorsqu'elle se pencha vers son oreille, ce ne fut pas pour lui murmurer quoi que ce soit mais pour lui mordiller le lobe très consciencieusement, parfois assez fort pour bien lui signifier qu'elle n'avait pas apprécié ses dernières paroles. Quelques secondes plus tard, elle reprit tranquillement sa position initiale, à moitié satisfaite, à moitié frustrée.

[Elzen]

« Hey, ce n'est pas du jeu, ça ! »

Le tieffelin recula légèrement, l'oreille quelque peu douloureuse, mais néanmoins plus amusé qu'autre chose.

« Méfie-toi, si tu veux commencer à jouer à ça… je peux aussi. »

Et sans attendre, il se mit à chanter à mi-voix.

« ♪♫ Elle a bon goût la peau des filles,
De l'épaule au genou, des genoux aux chevilles,
On croque dans la chair de leurs fesses…
Il laissa un court instant en suspend, souriant en montrant les dents.
Elles ont bon goût, les filles et leurs caresses ! »

Ce faisant, il n'en continuait pas moins à observer les autres convives. Soit les hommes dehors venaient de la maison carrée, soit leur contact de la maison carré était dans la salle et ils venaient pour autre chose. Dans le second cas, il y aurait forcément quelque chose à remarquer autour d'eux.

[Althéa]

Les bardes jouaient sans se préoccuper de rien. Du coté de la mère et de sa fille, si la plus jeune observait la scène d'un air amusé, la plus âgée faisait semblant de ne rien avoir remarqué. Le couple d'amoureux en revanche avait cessé toute activité afin de les regarder. Peut-être leur couple leur donnait-il quelques idées.

Autour d'eux, les serveurs vaquaient dans la salle sans se préoccuper de rien.

[Mortis]

Mortis, alors qu'il écoutait un peu désespéré, le barde se lancer dans une chanson paillarde, il se décida à délivrer son message il avait perdu un peu trop de temps et il sentait que de toute façon il ne pouvait plus attendre grand chose de sa petite partie d’espionnage...

Il se leva, se tourna et se dirigea vers le petit couple, espérant pouvoir parler à la voleuse avant qu'elle et son ami ne se dirige vers une chambre ce qui semblait ne pas tarder au vu de la récente montée en température... Arrivé à leur table Mortis s'exclama, à l'intention de Chance :

- Salutation jeune demoiselle auriez-vous l'amabilité de bien vouloir m'accorder un peu de votre temps ? Je suis détenteur d'un message à votre attention...

Puis il attendit la réponse de la demoiselle encapuchonnée...

[Echo]

Ah, enfin ! Son contact avait fini par se lasser d'écouter les messes basses qu'elle échangeait avec le barde.

Bon, ça, c'était la bonne nouvelle. La mauvaise, c'était que ledit contact n'était autre que cet espèce de noble prétentieux et trop coloré. C'était avec ce genre de personnes qu'elle allait devoir collaborer ? Aller se noyer dans les égouts était une perspective bien plus attrayante... Bon, cela dit, ce n'était qu'un messager, sans doute valait-il mieux attendre avant de condamner d'office ses "futurs alliés". Bon, il faudrait quand même qu'on lui explique pourquoi un noble se donnait la peine de transmettre des messages ; il s'ennuyait peut-être ?

Chance leva ses yeux jaunes vers l'inconnu. Elle semblait à la fois perplexe, ennuyée et passablement méfiante. Elle réprima la réplique cinglante qui menaçait de franchir ses lèvres et répondit à la place :

- Eh bien, j'imagine qu'il faut en passer par là.

Son ton semblait étrangement résigné, comme si elle s'attendait d'avance à être déçue de ce qu'il allait lui dire. Personne n'avait été capable de lui dire quoi que ce soit d'intéressant jusqu'ici, il y avait des raisons de se sentir un peu désespérée.

[Mortis]

Bon, Mortis était devant Chance, il avait déjà réfléchi à la manière dont-il aborderait la chose avec elle, imaginant plusieurs scénarios : Prétendre être dans l'équipe opposé à Floréal mais il ne connaissait pas assez bien toute l'histoire pour donner un récit réellement convaincant ; Passer par un intermédiaire, mais il préférait éviter de mêler d'autre personne a cette histoire trop risqué ce serait des témoins gênants potentiel par la suite ; Finalement il opta pour une méthode plus directe, donner son message en prétendant n’être qu'un simple messager, et maintenant devant le destinataire du fameux message, il se lança :

- Je viens de la part d'une connaissance commune, un certain Floréal...

Alors qu'il vit dans les yeux de la tieffline la flamme de la colère s'embraser et son visage se crisper... Mortis qui n'avait pour ainsi dire aucune connaissance des exactions que Floréal avait commises à l'encontre de Chance continua de discourir :

- Il tient à vous signaler qu'il attend votre retour et celui de l'objet, avec une certaine impatience, d'autant plus que d’après ses dires le jeune Ulysse semble souhaiter ardemment votre retour !

Il attendit avec une certaine appréhension la suite des évènements et la réponse de la voleuse en restant sur ses gardes...

[Echo]

Floréal... Ce nom à lui seul était une raison suffisante pour la mettre en colère. Feindre des émotions en totale contradiction avec ce qu'elle ressentait vraiment n'avait jamais été son fort, même si elle admettait volontiers qu'il était parfois plus judicieux de le faire. C'était peut-être l'un de ces fameux moments où elle se reprocherait plus tard de ne pas avoir su maîtriser son tempérament.

Le sourire qu'elle adressa au messager n'atteint pas ses yeux, et sa voix était de glace.

- Il pense vraiment qu'invoquer le nom d'Ulysse va me rendre... plus docile ?

Raté. Cela ne fit qu'attiser sa colère.

Sa tentative d'enlèvement avait échoué lamentablement, et maintenant il en était réduit à proférer des menaces creuses en espérant que la tieffeline soit assez stupide pour foncer tête baissée.

- Si Floréal a quelque chose à me dire, qu'il vienne le dire lui-même, je n'ai ni le temps ni l'envie de perdre mon temps avec un sous-fifre.

Et elle reporta son attention sur les musiciens de la salle, coupant court délibérément à la conversation.

[Elzen]

HRP : le goût des filles, une chanson paillarde ? Tu cherches les ennuis

Bon. SI celui-là venait de Floréal, et puisqu'il n'y avait rien de plus spécial autour, ceux du dehors venaient sans doute de la maison carrée. Curieux, mais il y avait plus urgent à penser – d'autant que cet Augustin, à l'intérêt duquel Elzen commençait à s'habituer, était sans doute en train de les espionner, ce qui s'avérerait utile par la suite.
La menace proférée par le nouveau venu pouvait signifier que son commanditaire avait finalement mis la main sur l'enfant après sa première tentative… ou qu'il ne s'agissait que de bluff. Et cette seconde option, à laquelle Chance avait l'air de croire, était beaucoup plus intéressante à tous points de vue.

Le barde choisit donc d'ajouter quelques mots, d'un air ferme et sûr de lui.

« J'ai laissé Ulysse en sécurité. Si Floréal tient à avoir ce qu'il attend, il veillera à ce que l'enfant, comme ceux qui l'accompagnent, demeure(nt) en bonne santé. Si nous découvrons que du mal leur a été fait, d'une manière ou d'une autre, alors il pourra dire définitivement adieu à ce qu'il cherche. »

Et lui aussi manifesta que cette conversation était terminée.

[Mortis]

(HRP @Elzen attend je le redis, au vu du caractère grivois des paroles, on est pas loin de l'idée ! )

Devant l'attitude ses deux interlocuteurs, Il prit l'initiative de continuer malgré tout son "speech", les dames d'abord bien entendu, il s'adressa en premier lieu à Chance :

- Allons ! Allons ! dit-il calmement je ne suis que le messager et je ne fait que mon travail... Mais pensez-vous sérieusement que Messire Floréal ferait ce genre de discours s'il n’était pas prêt à... tenir ses promesses ? Oh il est vrai que tenir ses engagements semble être chez vous mademoiselle une notion qui ne vous effleure jamais l'esprit... dit il avec un léger sourire soutenu d'un regard dédaigneux !

Puis s’adressant à Elzen le barde visiblement amateur de grivoiseries en tout genre :

- Puisque c'est vous qui avez mis en "sécurité" le jeune garçon, libre à vous de vérifier mes dires si vous ne me croyez pas !

Il se détourna d'eux puis leur adressa encor quelques mots !

- Si je puis vous donnez un conseil vous devriez sérieusement réfléchir au choix qui s'impose à vous : exécuter ce pourquoi vous avez été payer ou prendre le risque de perdre quelque chose qui vous est cher ? A vous de décider !

Puis il continua son chemin, se dirigeant vers la porte d'entrée toujours avec son air prétentieux de faux noble...

[Elzen]

HRP : mes dieux…

Le barde saisit le poignet de son interlocuteur avant qu'il ne se sauve et lui adressa, d'un ton froid :

« Si l'enfant n'est plus là où je l'ai laissé, c'est qu'il est arrivé quelque chose de grave. Auquel cas, votre maître peut dire adieu à ce qu'il espérait : on n'a aucun droit d'exiger la tenue du contrat quand on est soi-même celui qui rompt ses engagements. De deux choses l'une : soit c'est un très mauvais bluff, appliqué aux mauvaises personnes et au mauvais moment, soit cela va au contraire des engagements de votre employeur et lui sera préjudiciable. Je ne sais laquelle des deux options est la plus stupide, mais votre maître n'aura rien de ce qu'il veut tant que les dégâts ne seront pas réparés et qu'une compensation ne sera pas versée. Au revoir. »

Il attendit ensuite que l'homme se soit effectivement éloigné pour voir quelle était la réaction de sa belle – il y aurait sans doute besoin de la rassurer.

[Mortis]

Les aboiements de ce roquet libidineux cassaient les oreilles de Mortis qui toujours affublé de son air hautain, lui répondit en le toisant :

- Comme je l'ai dit je ne suis que le messager, et le conseil était gratuit vous faites comme bon vous semble... maintenant messire si vous voulez bien me lâcher le bras que je puisse ENFIN reprendre ma route.

Lorsque Elzen relâcha sa molle étreinte il tenta de continuer son chemin vers la porte...

[Echo]

Chance haussa les sourcils, estomaquée par l'aplomb du "messager". En général, la profession exigeait qu'on délivre un message, pas qu'on assomme les destinataires de "conseils" ou de jugements de valeur à l'emporte pièce. Floréal choisissait des sbires à son image apparemment : irritant et grotesque.

N'y tenant plus, la tieffeline se leva à son tour alors que l'inconnu commençait à se diriger vers la sortie.

- Donne moi une arme, je vais le tuer, dit-elle au tieffelin très sérieusement.

Puis voyant que ce dernier hésitait, elle ajouta :

- Allez, je vais viser la tête, il sentira rien...

Le sérieux avec lequel elle prononça ces mots confinait presque à la psychopathie.

[Elzen]

Molle, mon étreinte ? Et puis quoi encore ?

« Devant nos petits camarades dehors ? Je doute que ce soit une bonne idée. »

Avec un peu de chance, cet empafé parviendrait à avoir les deux sous de jugeottes suffisants pour transmettre ses paroles à Floréal. Avec beaucoup plus de chance, ce dernier déciderait d'en tenir compte. Comment pouvait-on se montrer assez peu au fait des réactions pour croire qu'il suffisait de menacer de s'en prendre à un enfant – sans apporter la moindre preuve du sérieux de ces menaces, qui plus est, quoique des preuves, s'il y en avaient, n'auraient sans doute contribué qu'à accentuer le désir de représailles – pour se faire obéir ? Sans doute encore un travers manostien. Les gens se livrant à de telles activités à Melandis, par exemple, devaient avoir davantage de psychologie.

Quoiqu'il en soit, le barde demeurait calme. La colère était trop souvent mauvaise conseillère, et rien jusque là n'indiquait qu'il s'agissait de plus que du vent – sa rencontre avec Floréal en personne l'avait d'ailleurs peut-être trop marqué pour qu'un quelconque subalterne puisse avoir encore de l'effet. Ils avaient quelque chose à faire ici. Quelque chose qui atteindrait bien davantage Floréal que tout ce qu'ils pouvaient faire à son messager. Quelque chose qui leur demanderait suffisamment d'attention sur la conduite à tenir, d'ailleurs.

[Echo]

A vrai dire, Chance ne comptait pas faire ça dehors mais ici même, dans la salle commune. Elle s'imaginait déjà expliquer aux clients que cela entrait dans le cadre d'un dîner spectacle et que le sang qui coulait partout n'était que du jus de tomates. Mais le messager était déjà parti... Lorsqu'elle s'adressa à Elzen, ce fut sur un ton presque aussi cassant que lorsqu'elle avait parlé à l'inconnu.

- Bien, rappelle-moi de me trouver rapidement une arme, puisque tu n'as pas l'air disposé à partager tes affaires.

Ce n'était pas une si mauvaise idée d'ailleurs, elle risquait fort d'en avoir besoin très vite, au train où allaient les choses.

- Augustin, suis-le.

Le fantôme hocha la tête et disparût à la suite de l'étranger.

- Il ment, il doit forcément mentir, se répéta la tieffeline à mi voix.

C'était évident, non ? Il espérait la pousser à se précipiter, à la faire tomber dans un piège. Si Floréal ignorait l'endroit où était l'enfant, le fait de s'y rendre maintenant le lui révèlerait, c'était le genre de risque qu'elle ne devait pas prendre, même si, de toute évidence, Floréal savait déjà tout puisqu'il les avait fait suivre.

- Je dois aller voir s'il va bien, annonça t-elle subitement, bouleversée.

Cette réaction était à l'opposé de la raison. Mais la raison voulait qu'elle se torde d'inquiétude jusqu'à en mourir, cette option ne lui convenait pas non plus. Elle n'aurait jamais du laisser Ulysse seul, penser qu'il serait plus en sécurité loin d'elle...

- Reste ici... Fais... ce qu'il faut. Moi je dois y aller.

Et elle se dirigeait déjà vers la sortie, oublieuse des gros bras qui attendaient dehors et qui étaient de toute façon, à cet instant, le cadet de ses soucis.

[Mortis]

Alors qu'il arriva à la porte d'entrée, Mortis entendit la chienne voleuse aboyer des menaces de mort explicites. Fallait-il être à ce point stupide, pour ne pas prendre en compte la présence d'autres personnes dans cette taverne ?
Enfin c'est vrai quelle ne semblait pas être pourvue d'une cervelle en État de marche : Emmener un gamin auquel on semble tenir dans un trou à rat comme la Taie Dorée, accepter le boulot de Floréal mais ne pas le faire et s’étonner que celui ci prenne des mesures drastique... Peut-être était-elle douée dans son domaine(bien que Floréal semble l'avoir prise par défaut alors qu’elle trainait dans un bar miteux), mais ce n’était de toute évidence pas le couteau le plus tranchant du tiroir ! Enfin... baste de tout ça !

Il sortit précipitamment manquant de heurter un soldat d'un groupe de gens armés qui stationnait devant la porte il ne prit pas le temps de d'entamer une quelconque discussion philosophique se contentant d'un simple :

- Pardon messire !

Et il continua son chemin, son but pour l'heure était de mettre le plus de distance entre lui et le couple de clebs galeux qui allait peut-être le filer, il passa dans des petites ruelles changeant de directions plusieurs fois, un tripe de paranoïaque qui se sent poursuivit ! Cette rencontre n'avait pas très bien tournée, des le début elle est partie en une sorte d'altercation verbale...

Cependant une fois relativement en sécurité, dans une rue passante avec quelques gardes certes peu aimables avec les gens qui sortent de l'ordinaire comme Mortis, mais dont le gout de l'ordre les pousseront certainement à intervenir dans le cas où la voleuse à la cervelle d'orque ou son roquet de barde lui chercherait des ennuis, il se calma et relativisa : Cette altercation lui a été utile dans le fond, d’après la "petite discussion" qu'il a eu avec les deux chiens galeux à l'instant, une chose était sure, Floréal a tenter quelque-chose en amont ou en parallèle de la mission de Mortis, sans l'en avertir, et ce n’était pas très malin car ils étaient de toute évidence nettement moins bien disposer à coopérer...

Et puis bon au moins il avait donné le message et fait naitre la germe du doute dans l'esprit des deux loustics, ils iraient certainement voir de leur yeux au Loyal paladin pour vérifier les dire de Mortis, peut-être que la vision du père du gamin barbotant dans une marre de sang, leur fera comprendre le sérieux du message dont il était porteur... il regarda autour de lui et se trouvait devant "Le Très Noble Ordre du Cœur Sans Dieu"... euh le "Très Noble Ordre du Cœur Radieux" ! Pfff de toute évidence c’était vraiment pas son jour et il sortit instinctivement :

- Et Merde !

[Elzen]

Elzen s'efforça de retenir Chance.

« Soit il mentait et tu n'as pas besoin d'y aller ; soit il disait la vérité, et ta présence là-bas ne changera rien. De toute façon, je ne suis pas sûr que tu réussisses à y aller si facilement ; j'ai dans l'idée qu'il y a des gens dehors qui vont vouloir te retenir. Alors je pense que ce sera plus utile pour Ulysse comme pour toi de rester un peu ici à réfléchir. »

Il s'efforçait de ne pas la brusquer ; d'avoir le ton qu'il fallait pour la convaincre. Y parvenait-il ? Bonne question. Mais s'il n'y parvenait pas, il devrait la suivre au dehors et aviser en fonction des intentions des autres gardes… ce qui n'était pas une perspective très réjouissante.

Une arme ? Il avait vendu la hache, et laissé l'arc à l'extérieur de la ville. Au vu des circonstances, il serait peut-être judicieux qu'il s'en procure une pour lui-même également.

HRP : désolé pour le manque de réactivité. D'ailleurs, je pourrai peut-être poster demain ou après-demain, mais sans doute plus ensuite jusqu'au dernier week-end d'août.

[Echo]

[HRP : Je suis présentement en vacances et très occupée également, donc pas de souci !]

Il n'avait pas tort, et Chance savait déjà tout ça. Sa réaction n'était pas raisonnable, elle était déraisonnable au possible. Elzen ne comprenait pas, ne pouvait pas comprendre. Aurait-il tenté de la retenir si Ulysse avait été son fils ? Probablement pas. Mais Ulysse n'était pas son fils et elle finit par se demander pourquoi elle se sentait autant impliquée et autant anxieuse lorsque quelqu'un ne faisait que prononcer son nom. Il n'y avait qu'elle capable de répondre à cette question, et la réponse parfois l'effrayait.

Les paroles d'Elzen n'avaient pas mis fin au tourment de la tieffeline ; ça, il put le constater rien qu'en lui jetant un coup d’œil. Elle était plus pâle que d'ordinaire et se tenait là, débout, hésitant encore entre courir vers la sortie et retourner s'assoir. Elle ne trancha entre aucune de ces deux options et resta les bras ballants, le regard perdu.

- S'il lui arrive quelque chose...

Elle ne finit pas sa phrase, il n'y avait nul besoin de le faire. S'il lui arrivait quelque chose, la tieffeline aurait toutes les peines du monde à s'en remettre.

Elzen avait proposé de rester là pour réfléchir à la marche à suivre, mais Chance n'était visiblement pas en état de réfléchir correctement.