[Lieu] Le Comptoir sur la Sombre

[Voyageuse]

La serveuse était de retour, et prit la commande de Luc et de son petit-fils. Tandis qu'elle s'éloignait vers les cuisines, Luc se tourna à nouveau vers eux.
" Le sanctuaire... vous parlez de celui de Tymora ? s'étonna-t-il. Si c'est pour un soin, méfiez-vous, leurs tarifs sont un peu chers, alors qu'on peut trouver de bonnes potions par ailleurs... Mais vous m'avez l'air en forme, ça ne doit pas être ça..."
Il y avait indubitablement de la curiosité dans ses yeux gris.

[Cendres]

Gabriel jaugea Luc, il ne représentait aucun danger, sa question exprimait uniquement de la curiosité. Il regarda Anita puis s’adressa au vieil homme. « Nous avons besoin de leur érudition pour traduire des runes. »

[Voyageuse]

Luc haussa un sourcil, étonné.
" Des runes ? Sur quoi, un parchemin ? Vous savez que ça peut être dangereux, que c'est sûrement de la magie ?
- Pas sur un parchemin, corrigea Anita. Sur un instrument de musique. Et on sait que c'est de la magie, c'est bien pour ça qu'on veut l'avis d'un prêtre !
- Ah... C'est plus prudent, oui... même si, si c'était que de moi, je me débarrasserait de l'objet au plus vite ! Il y a une boutique spécialisée dans l'achat d'objets magiques, d'ailleurs; si vous voulez que je vous l'indique..."

[Cendres]

« Merci Luc. Savez-vous si dans cette boutique spécialisée… le marchand sait traduire les runes ? Nous irons dans ces deux lieux, qu’en penses-tu Anita ? »

[Voyageuse]

Anita acquiesça, et Luc haussa les épaules.
" A mon avis, il doit savoir traduire... ou avoir une petite idée, pour fixer le prix. Après, si son but est d'acheter en faisant une bonne affaire, je ne sais pas s'il vous dira tout. Mais... en y réfléchissant... je crois que les mages et les clercs lancent des sortilèges pour identifier les runes magiques, il ne s'agit pas seulement de les déchiffrer. Donc c'est probablement payant... mais je n'ai pas idée du prix. Moi, j'vous dis, j'me contenterait de m'en débarrasser, ça me coûte moins !
- C'est quoi, comme instrument ? intervint Sam avec curiosité. D'ailleurs, à quoi ça peut bien servir, un instrument de musique magique ? Une arme, j'veux bien, mais un instrument de musique..."

[Cendres]

Gabriel fut surpris par la vivacité d’esprit du jeune garçon et lui répondit. « C’est justement la question que nous nous sommes posés avec Anita. L’instrument de musique est un luth et les runes sont gravées sur la rose et le manche… peut-être aussi à l’intérieur de la caisse de résonnance. Nous ne pouvons pas laisser cet objet à un marchand sans savoir s’il est dangereux… C’est pourquoi nous voulons le montrer à un mage ou un clerc… »

[Voyageuse]

HRP : oups... je croyais avoir répondu... j'ai eu une fin de semaine hyper chargée...

"Oui, il vaut mieux aller à un temple, opina Anita. Je n'aurais pas confiance dans un marchand..."

Elle avait terminé son assiette, et Sam, avec la gourmandise de son âge, était en passe de finir la sienne. Luc ne relança pas la conversation, pendant un moment, occupé à manger.

" Je vous attends sur les quais dans une demi-heure, si ça tient toujours, indiqua-t-il à Gabriel à la fin du repas, en se levant de table. Je vous payerai quelques pièces d'argent pour l'après-midi... Il faut qu'on ait fini avant le soir."

[Cendres]

HRP : aucun souci

Gabriel répondit à Luc. « J’y serai Luc… A tout à l’heure. » Puis, il s’adressa à Anita. « Anita, après que tu seras allée au sanctuaire montrer le luth, pourras-tu te renseigner auprès des capitanes des bateaux nouvellement amarrés, si l’un d’entre eux fera la liaison vers Solarcis ? »

[Voyageuse]

" Oui, je ferai ça...
- La marée haute est en fin d'après-midi, intervint Luc. Ils arriveront probablement à ce moment-là, ou dans les deux heures qui précèdent."
Il se tourna vers Gabriel.
" A tout de suite..."
Et il s'éloigna vers l'escalier menant aux étages, suivi par Sam. Anita attendit qu'ils se furent éloignés pour reprendre la conversation.
" Tu veux que je fasse observer le luth... et ma dague et l'épée aussi ? Qu'est-ce que je fais si c'est payant ?"

[Cendres]

« Nous ferons examiner et traduire la dague et l’épée à Lumenis… pour le luth…cela dépendra du prix. Nous ne savons pas quand nous pourrons embarquer sur un bateau… Se renseigner sur le prix de ce service ne coutera rien et peut-être sera-t-il gratuit ? Bon, je file au port rejoindre Luc. »

[Voyageuse]

" Je crois que tu as encore un peu de temps, il a dit dans une demi-heure... Tu devrais te prendre un bon thé, ou cette drôle de boisson noire qu'ils appellent café... C'est pas mauvais ! "
Anita sourit et fit signe à la serveuse, qui prit leur commande.
" Je reste juste le temps d'avaler ça... puis je file au sanctuaire. Je reviendrai t'indiquer le prix, au port, et on décidera à ce moment-là. Il faut aussi qu'on fasse estimer tes jambières, mais c'est mieux si c'est toi qui t'en occupe. Peut-être quand tu auras fini de charger ? Je vous aiderai si je peux..."
La serveuse était déjà de retour, et elle avala rapidement la tasse de café qu'on lui avait apporté -avec tout de même une petite grimace. Du coin de l'oeil, Gabriel vit Luc et Sam redescendre et se diriger vers la sortie.
Il ne leur restait plus qu'à vaquer, chacun de leur côté, à leurs occupations. En l'occurrence, Gabriel découvrit qu'il devait aider au chargement de barils contenant du poisson salé et de l'huile, de barils plus petits contenant de l'alcool, de sacs de semence, d'autres contenant du de lin tissé, de la soie, du cuir, de la corde de chanvre, ainsi que des outils, ustensiles, marmites et autres contenants de métal aux formes variées. De quoi occuper une bonne partie de l'après-midi, même avec l'aide de Sam.

[Cendres]

Gabriel se sentit en forme et pensa que le chargement serait un bon exercice physique. Quand il vit la multitude de barils, il compta le nombre de portages, une soixantaine au moins. Le jeune n’hésita pas et prit le premier baril parmi les plus lourds.

[Voyageuse]

Luc se contenta de superviser les travaux. Il boitait légèrement et n'avait plus ni l'âge, ni la résistance physique, pour ce genre de tâche.
Gabriel empila donc les tonneaux les plus lourds au centre de la câle, flanqués de sacs de grain pour les empêcher de glisser, tandis que Sam entassait les barils plus légers en périphérie. Il en était à peu près aux deux tiers du chargement lorsqu'Anita reparut.
" C'est pas donné, souffla-t-elle à Gabriel en le prenant à part. Le temple me demande 70 pièces d'or pour identifier le luth ! Ensuite, c'est dégressif, 120 pour deux objets, 150 pour trois... Je n'ai pas tout ça, moi ! Et j'ai aussi trouvé le marchand dont parlait Luc. Lui, il nous achète sans rien identifier, 100 pièces d'or pour l'épée, 80 le luth, 50 la dague... Il identifie ensuite, et il voit quel bénéfice ça lui fait."

[Cendres]

« Vendons uniquement l’épée pour pouvoir faire identifier le luth…même si elle reste un mystère, c’est un objet dont nous pouvons nous défaire… » Après avoir dit cela, Gabriel sentit qu’un lien étrange, presque de dépendance, s’était établi entre l’épée et lui. Mais, il ne revint pas sur sa décision.
« Qu’en penses-tu ? »

[Voyageuse]

HRP : décidément... c'est le manque de rythme régulier de travail et l'overdose de réunions qui me fait tout oublier...

Anita grimaça.
" Je ne sais pas... cette épée semble un objet dangereux, c'est toi qui le disais. Alors la vendre à un marchand sans scrupules, sans savoir à qui il pourrait être tenté de la vendre... ce n'est peut-être pas très responsable. Enfin, moi, je ne le ferais pas... Mais tu fais comme tu veux. Ou peut-être qu'il faut trouver une autre solution pour les faire identifier... ou attendre Lumenis ? Ils font comment, dans ton armée, quand ils tombent sur des objets magiques au cours d'une expédition ? Vous avez des clercs et des mages, c'est ça ?"

[Cendres]

HRP : aucun souci, je comprends


Gabriel écouta son amie et approuva son avis.
« Tu as raison…cette épée est très particulière et ne peut pas être vendue à une personne violente…elle aime le sang humain. Cette arme lie un lien très particulier avec son possesseur…un lien intime. Elle se manie avec une dextérité extraordinaire…elle sait où frapper…elle a une conscience…et elle attaque de façon autonome et qualifie le sang dont elle se nourrit avec plus ou moins de satisfaction. Je sais grâce à elle, que je suis un métis, elle n’apprécie pas une de mes origines, celles des peaux vertes. Je pense qu’elle est possédée par l’esprit d’un guerrier non humain. »
Il prit une pause, il réalisa que son lien avec l’arme ouvrait un secret de famille. Il reprit sa respiration et continua.
« En effet, nous irons à la caserne de Luménis, faire identifier par des experts nos objets magiques. Je connais par réputation, un général incorruptible que Geneste connait, le général Lei Cendres. »

[Voyageuse]

Anita semblait songeuse.
" J'imagine mal un grand général recevoir un simple soldat... surtout pour une affaire aussi banale... mais après tout, si tu as des connaissances proches, tu peux toujours tenter. Ou sinon, j'imagine que n'importe quel clerc ou mage de l'armée peut identifier ces objets, de toute façon. Et il n'y a pas urgence..."
Elle désigna du menton deux embarcations qui manœuvraient pour s'amarrer au quai, des chalutiers de prime abord.
" La marée a commencé à monter. Je vais me charger de surveiller les arrivées... sauf si tu veux que je t'aide à finir de charger ? Je crois que Luc va s'impatienter..."

[Cendres]

« Ce n’est peut-être pas une affaire aussi banale… L’expédition des ithilliens semblait préparée, ils savaient où trouver le luth magique. Lumenis est fragilisée et désunie par un conseil démissionnaire et des citoyens insatisfaits…Et puis, les élections se préparent…c’est une situation propice à l’infiltration d’espions ithilliens dans la cité. Certes, je ne suis pas le centre du monde, mais j’irai me renseigner auprès des clercs du général. »
Gabriel vit les chalutiers.
« Je vais finir de charger, il ne reste pratiquement plus rien. D’aller à la rencontre des capitaines des chalutiers est une bonne idée. Je te laisse y aller… A tout à l’heure ! »

[Voyageuse]

Il passa encore plus d'une heure à sa tâche, aidé par Sam, trop maigrichon mais doté d'un bon esprit d'organisation -et il en fallait pour ranger l'intégralité du chargement dans la cale qui paraissait soudain bien trop petite.
Anita ne revint auprès de lui que lorsqu'il eut fini de charger la barge, tandis que Sam et Luc s'étaient éloignés pour remplir un peu de paperasse à la capitainerie. Elle lui fit un rapport décevant.
" Je n'ai vu aucun navire allant vers le nord. Il n'y a que des chalutiers d'ici, et un petit transport de commerce qui vient du nord et va vers Lunaros. Bien sûr, il y a une route entre Lunaros et Lumenis, mais il faut compter sans doute une vingtaine de jours de voyage à cheval... et on n'a pas de monture."

[Cendres]

«Ce n'est que la première journée d'attente après-tout. Je ferais le docker tous les jours s’il le faut…mais, nous trouverons un bateau pour Lumenis. Viens, allons rejoindre Luc. »

[Voyageuse]

Luc ressortait de la capitainerie. Il les informa qu'il avait quelques courses personnelles à faire mais qu'il les retrouverait à l'auberge pour le dîner, et se dirigea à grands pas vers la petite rue qui montait vers les zones marchandes, suivi par Sam.
Un crachin froid commençait à tomber, rappelant que l'automne était bien là.
" On n'a plus qu'à rentrer, commenta Anita. Mais je crois que ça va être calme ce soir. L'auberge était quasiment déserte quand je suis rentrée ranger le luth et l'épée, et il n'y a qu'un navire venant d'ailleurs... L'aubergiste m'a dit qu'il n'y aurait pas de musique."
Elle haussa les épaules.
" D'un autre côté, on a sans doute besoin d'une bonne nuit. Tu vas faire quoi demain ?"

[Cendres]

Gabriel avait travaillé rapidement pour rattraper son retard et au moindre mouvement, il sentit la fatigue dans ses muscles.
« Oui, une bonne nuit de sommeil et un bon repas ! ...Demain matin, j’irai vendre les jambières dorées, puis l’après-midi, je guetterai les bateaux…mais, rentrons vite à l’auberge à l’abri et au chaud. »

[Voyageuse]

" Peut-être qu'avec l'argent des jambières, on pourra payer pour une identification, fit Anita, songeuse. Je n'ai pas la moindre idée de leur valeur..."
Cependant, la bruine devenait averse et Anita pressa le pas en direction de l'auberge.

Comme annoncée, celle-ci était beaucoup plus calme que la veille. On y trouvait une petite douzaine de convives seulement, répartis dans la grande salle, à distance les uns des autres. Un feu avait été allumé dans l'âtre et sa chaleur était bienvenue.
L'aubergiste les accueillit en personne, affable : moins surchargé de travail que la veille, il avait davantage de temps de s'occuper lui-même de ses clients.
" Installez vous où vous voulez... je vous offre du thé ? Une bière ? C'est bien entendu compris dans le prix de la nuitée... Et puis, je dois soigner les clients qui restent plus d'une nuit ! N'hésitez pas à me dire, si vous avez des envies particulières pour les jours à venir..."

[Cendres]

Gabriel apprécia la chaleur de la grande salle et sourit à l’aubergiste qui venait à leur rencontre pour leur proposer une boisson.
« Une bière sera la bienvenue ! » Il regarda Anita qui semblait avoir froid. « Installons-nous à côté du feu, en attendant Luc et Sam ».

[Voyageuse]

Anita n'avait pas d'envie particulière, elle non plus.
L'aubergiste leur apporta deux bières, ambrées, au goût un peu corsé, qu'Anita jugea beaucoup moins bonne que celle des Pierres Levées, tout en admettant qu'elle n'était pas vraiment neutre dans son jugement.
Comme de coutume, elle s'était rencognée dans son siège, tournant en partie le dos à la salle, dissimulant ainsi ses traits drow. Ses cheveux, relevés en chignon, étaient moins caractéristiques pour qui la voyait de dos.
Elle donna davantage de détails à Gabriel sur les achats qu'elle avait faits, lui demanda conseil sur ce qu'il avaient encore à acheter : ils auraient sans doute le temps demain matin.

Luc et Sam arrivèrent une demi-heure plus tard et les rejoignirent. L'aubergiste prit leur commande avec empressement -bière également pour Luc, rien d'original, tandis que Sam devait se contenter d'un verre de lait- et leur apporta quelques instants plus tard.
" Tu t'en vas demain, c'est bien ça ?"
Visiblement, Luc et l'aubergiste se connaissaient bien. Le batelier acquiesça d'un signe de tête accompagné d'un vague borborygme, et l'aubergiste se tourna vers Gabriel. Il semblait éviter de laisser ses yeux s'attarder sur Anita, comme s'il était intimidé voire impressionné.
" Et vous également ?," s'enquit-il poliment.

[Cendres]

« Nous serons là demain. Mais nous espérons l’arrivée d’un bateau pour Solarcis dans les jours qui viennent. » Répondit Gabriel.

[Voyageuse]

Désolée, des soucis à gérer à côté...

L'aubergiste hocha la tête.
" Il devrait y en avoir un demain... ou peut-être après-demain si la mer a été mauvaise. C'est un navire régulier de transport de marchandise, il passe là une fois par veille. Ils prennent parfois quelques passagers... mais ce n'est pas donné."
Il haussa les épaules.
" En tout cas, l'équipage descend toujours ici et leur capitaine est un brave homme. Je pourrai vous le présenter..."
Il s'interrompit, et désigna du menton un client qui l'interpellait.
" Je vous laisse à votre repas... Le devoir m'appelle..."
La salle s'était remplie pendant leur conversation, bien plus raisonnablement que la veille cependant.
Il ne leur restait plus qu'à terminer leur repas, qui ne s'éterniserait pas : Luc et Sam comptaient partir avant l'aube le lendemain.

[Cendres]

HRP: il n'y a aucun souci pour moi, j'espère qu'ils se résolvent vite. Bien à toi !



Gabriel regarda Anita puis Sam et Luc. « C’est une plutôt une bonne nouvelle, même si le prix de la traversée risque d’être élevé…je proposerais mes services comme docker ».

[Voyageuse]

" Ils ont toujours besoin de main d’œuvre, acquiesça Luc d'un ton optimiste, mais une fois en mer, il leur faut des marins plutôt que des dockers. Il faut espérer qu'ils acceptent d'embaucher quelqu'un d'inexpérimenté... mais vous avez la carrure qu'il faut pour vous attirer leurs bonnes grâces."

Le repas fut rapidement expédié, et Luc et Sam remontèrent dans leur chambre, sur un dernier au-revoir. Anita semblait plus émue qu'elle ne voulait le laisser paraitre -le batelier était son dernier lien avec son village- mais elle ne dit rien et se contenta de siroter une dernière infusion en silence. Ils avaient veillé fort tard la veille, et la fatigue se faisait sentir. Elle fut la première à se lever, dans un bâillement, pour monter se coucher.

Lorsque Gabriel se décida à en faire autant, il eut immédiatement la sensation que quelqu'un était passé dans sa chambre en son absence. Laissant son regard courir dans la pièce, il comprit rapidement d'où lui venait cette impression : la porte de l'armoire, qu'il avait soigneusement fermée à clé pour protéger le luth et l'épée magique, n'était pas complètement fermée. Et quand il l'ouvrit, il ne put que constater la disparition du luth et de l'épée.

[Cendres]

Gabriel sentit le battement de son cœur s’accélérer, immédiatement il pensa d’abord au marchand qu’Anita avait rencontré. Il avait dû faire suivre son amie jusqu’à l’auberge. Puis, un deuxième suspect lui vint à l’esprit, Luc. Il sortit de sa chambre pour aller frapper à la porte de celle de son amie pour la prévenir.