[Lieu] Rohan

[Arthur de Faisanlys]

Mais Arthur n'écoutait pas vraiment Enora, il écoutait Artheolis et son étrange discours.
Plus d'un siècle ? Comment pouvait-il avoir plus d'un siècle ? Il n'avait pas l'air très elfe, comme ça, mais peut-être qu'il avait mal regardé... et puis Luménis... mandaté... Luménis n'était pas complètement lathandrite, à l'époque, mais quand même... Lathandre, évidemment, professait la fin avant les moyens, mais de là à... à quoi, en fait ? Transformer des tieffelins en êtres humains ? Dans quel but ? Les soigner ?
" Heu, quoi ?" dit-il à Enora, qui le regardait bizarrement.

[Elzen]

HRP : je sais que ça fait longtemps en temps hors-jeu, mais Arthur savait déjà qu'il a plus d'un siècle en temps réel et avait déjà entendu son sujet d'étude

« Il ne devrait plus pouvoir invoquer de sales bêtes. C'est le moment d'y aller, non ? »

Dans la pièce, la tieffeline ignorant que l'incantation était terminée, la discussion se prolongeait.

« Je le dis. Et j'affirme que ce monde sera bientôt délivré de l'influence néfaste de vos ancêtres.
– Vous espérez que ça va convaincre les gens qui vous attendent dehors ?
– Je l'espère pour eux. Il faudra bien qu'ils me laissent, d'une façon ou d'une autre, aller exposer mes découvertes ; et s'ils s'entêtent… eh bien, leurs existences ne sont rien face au bien que je compte apporter à ce monde. »

[Arthur de Faisanlys]

HRP : Mais Arthur n'est pas exactement le plus concentré des êtres humains o Ça me permet effectivement de dissimuler le fait que je ne me souviens absolument pas de choses qui ont été mentionnées dans un post il y a presque six mois

" Ah oui, ah oui." dit Arthur.
Ce type était un peu fêlé, mais c'était le propre des scientifiques : ils inventaient des trucs, ils trouvaient ça formidable, et ils ne réfléchissaient jamais à ce que des tordus allaient en faire. Enfin, dans le cas présent, il était tout seul à en faire quelque chose : des injections, des guérisons, des grands discours.
Mais donc, Arthur, suivant en cela les conseils avisés d'Enora (elle était prêtre, c'était son job), entra dans la pièce avec l'intention de neutraliser Artheolis. Sans le tuer, idéalement, mais bon, on allait faire ce qu'on pouvait. Les crânes humains étaient fragiles, et Arthur n'avait pas beaucoup d'entraînement : en Dorrandin, il ne s'était pas posé autant de questions.

[Elzen]

Diantre, que le temps file vite.

« Qu'est-ce que ? »

L'irruption du paladin, avec des intentions manifestement peu amicales, sembla surprendre le magicien au plus haut point.

Artheolis → téléportation.

Mais le sortilège n'eut manifestement aucun effet. Poussant un juron, il changea alors de stratégie, à une vitesse assez stupéfiante.

Artheolis → projectiles magiques → Arthur.

La tieffeline s'était écartée des le début des hostilités, et le paladin reçut plusieurs projectiles de plein fouet.

[Arthur de Faisanlys]

Le magicien était rapide mais un paladin qui charge dans une petite chambre souterraine, c'est rapide aussi, et une fois lancé dans son mouvement, Arthur n'était sans doute pas complètement capable de s'arrêter, même s'il l'avait voulu, et en dépit de quelques projectiles magiques...
Ouch, songea-t-il, ça, ça fait mal.
Mais il y avait une prêtresse avec lui, elle pourrait sûrement faire quelque chose, en temps utiles... Il fallait surtout empêcher ce soi-disant bienfaiteur de l'humanité de continuer à nuire.

[Elzen]

Pour l'heure, la prêtresse, remarquant le prisonnier – elle était trop occupée pour suivre les échanges précédents –, s'était arrêtée pour s'enquérir de son état de santé, laissant le paladin en première ligne – la tieffeline, pour sa part, tentait maintenant de se débarrasser du diablotin qui avait bondit sur elle.
Artheolis, manifestement, était loin d'être à l'aise en mêlée – sans doute était-il de la sorte qui, habituellement, invoque des créatures pour les regarder se battre à sa place. Quoiqu'une partie importante de ses pouvoirs soient bloqués, il restait néanmoins un magicien puissant, capable de repousser plusieurs des assauts du luménien et de riposter par d'autres décharges d'énergie.

On ne va pas faire s'éterniser ça trop longtemps, mais je veux bien quelques précisions sur la stratégie d'Arthur, et un nouveau jet de dé.

[Arthur de Faisanlys]

HRP : heu, j'imaginais pas que la pièce était très grande... Arthur, c'est un guerrier, sans armure à la minute présente (sauf si le méchant la lui a laissée ?) et pas de très haut niveau. Si le magicien est vraiment costaud, il pourrait l'avoir tué juste avec ses projectiles magiques Donc la stratégie formidable, c'est d'être au corps à corps le plus vite possible pour lui taper dessus et l'empêcher de se concentrer et d'incanter, il n'y a pas vraiment d'autre possibilité... C'est si grand que ça, cette cellule ?
Et le jet de dés, c'est 3...

Arthur encaissa ce qu'il pouvait et continua à chercher à atteindre Artheolis. Si son épée était inutile, ce qui n'était pas impossible au vu des protections dont le magicien était probablement bardé en permanence, il la laisserait tomber pour essayer de le ceinturer et de le maîtriser à mains nues. S'il tenait jusque là, ce qui n'était pas gagné. Au temps pour l'effet de surprise : ça n'avait pas l'air d'avoir très bien marché, mais c'était trop tard pour imaginer une autre stratégie. Peut-être, au final, ferait-il lui même diversion (et accessoirement écran de son corps) pendant qu'Enora trouvait une bonne idée.

[Elzen]

HRP : oh, oui, j'avais oublié de préciser, désolé. Artheolis n'a pas pris la peine de lui défaire son armure, ç'aurait été plus risqué que de le coller directement dans une cage avant qu'il ne se réveille. La pièce n'est pas vraiment une cellule, mais elle n'est effectivement pas spécialement énorme, tu es déjà bien au corps à corps, mais comme tout bon magicien, celui-ci a des peaux de pierre et autres trucs faisant qu'on peut lui cogner un peu dessus.

Son épée eut effectivement quelques peines à être efficace, mais à défaut de blesser, ses coups parvinrent effectivement à empêcher le magicien d'incanter. Il parvint assez efficacement à accaparer son attention le temps qu'Hoël signale à Enora que son état pouvait attendre, et que celle-ci prenne part au combat. La lliirane n'attaqua pas directement, mais parvint à lever les protections du magicien plus vite qu'il ne parvenait à en créer de nouvelles, si bien que le paladin finit par placer un coup qui déclencha un cri de douleur assez remarquable.

Artheolis parvint cependant à riposter d'un nouveau sortilège qui envoya Arthur rouler à terre. Avant de s'effondrer lui-même, frappé par derrière d'un coup de dague de la tieffeline. La prêtresse, sitôt qu'elle fut assurée que leur adversaire ne se relevait pas, se pencha sur lui et lui lança un sort de soin dont il avait eu grand besoin.

« C'est terminé ? »

[Arthur de Faisanlys]

" J'espère." dit Arthur sans avoir franchement envie de se relever.
Il avait fait diversion et la roublarde avait frappé le magicien par derrière. Il valait mieux ne plus trop y penser. Mais compte tenu des dernières minutes — des très pénibles dernières minutes — Arthur se demandait soudain s'il ne ferait pas mieux de se recycler comme jardinier, peintre ou forgeron. Tout ça était moins douloureux, beaucoup moins douloureux, que la vie qu'il s'était tracée jusque là.
" Moi je suis terminé, en tout cas."
Il se redressa sur son séant, cependant, histoire de montrer à Enora qu'il n'avait plus besoin de soins.

[Elzen]

« Vous êtes doué, dans votre genre. »

La tieffeline s'était occupée de détacher le rôdeur, qui se releva lui aussi tant bien que mal, tandis que la prêtresse se penchait sur le magicien.

« Je crois que, pour lui, c'est terminé aussi…
– J'imagine qu'on pouvait difficilement faire autrement.
– Moi, je ne le regretterai pas, en tout cas.
– Si on n'a plus rien à faire ici, on pourrait sortir ? J'aimerais bien revoir l'extérieur. »

Mais Hoël semblait en moins bon état qu'Arthur, et aurait sans doute besoin d'un peu d'aide pour marcher dans les minutes à venir.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ne savait pas ce qu'il devait penser des paroles de la tieffeline, aussi n'en pensa-t-il rien. Il ne se sentait pas très doué, à la minute présente, à part pour encaisser des coups.
Il se tourna vers Enora.
" Vous avez encore de quoi requinquer notre ami ? Vous avez l'air un peu palot, Hoël, pour tout dire..."
Ensuite et en fonction, il faudrait aider le rôdeur (qui, lui, saurait sûrement où était la sortie) et embarquer le cadavre. Arthur n'avait aucune intention d'abandonner ce dément derrière lui : les morts se relevaient bien trop souvent pour qu'on prenne le risque, et Alurtil serait sûrement content d'en voir la dépouille.

[Elzen]

Enora avait encore quelque réserve et soigna le rôdeur, et les deux hommes purent sortir en marchant. Emporter le cadavre était une autre paire de manche, mais Hoël soutint le paladin quant à la nécessité de s'assurer qu'il ne se relève pas, et, tant bien que mal, le convoi s'organisa.
Les relents de souffre et autres impression fugitive témoignaient que plusieurs des sortilèges lancés ici avaient survécu à leur créateur ; néanmoins, ils purent traverser le premier sous-sol sans rencontrer d'adversaire. Il allait sans doute en être autrement au rez-de-chaussée, toutefois : alors qu'ils empruntaient l'escalier ramenant vers la surface – l'aide du rôdeur s'était en effet avérée utile pour le retrouver dans le dédale de couloirs que formaient ces sous-sols –, ils entendirent, de plus en plus distinctement alors qu'ils montaient, des bruits d'affrontements.

[Arthur de Faisanlys]

HRP : quoi, mais c'est un p'tit mage, Artheolis, c'est toujours des crevettes ! On le balance sur une épaule, et c'est très bien comme ça

Rebelote, songea Arthur.
Il avait cru, un stupide instant, que la mort du démoniste renverrait tous ces copains cornus vers leurs Enfers, mais ce n'était manifestement pas le cas. Il devait y avoir des vargouilles, des diablotins et quelques fiélons baladeurs dans les hauteurs. Le fait qu'ils entendent du grabuge était bon signe, cependant, cela signifiait que les hommes de Rohan, fatigués d'attendre, s'étaient lancés dans la bataille.
Il ne leur restait plus qu'à en faire de même.
" Bon, ben quand faut y aller..."
Il se délesta du cadavre — il serait toujours temps de venir le recherche plus tard — et se dirigea droit vers la source du fracas, prêt à encaisser, à nouveau, ce qui viendrait à lui. C'était un métier de masochiste, en réalité. Il l'avait toujours su.

[Elzen]

Il restait effectivement un certain nombre de créatures dans les ruines, mais les soldats de Rohan, manifestement, avaient le dessus. Il fallait dire qu'ils avaient deux prêtres et un gardien, au minimum, pour leur prêter main forte. La barrière évoquée par la tieffeline semblant s'être dissipée, les ruines commençaient à être investies, et la bataille ne durerait sans doute pas si longtemps – même s'il y aurait sans doute encore besoin de donner la chasse, ensuite, les fiélons survivants.

Quoiqu'il en soit, dès qu'on remarqua leur présence, des soldats s'empressèrent de se proposer pour les mener à l'écart.

[Arthur de Faisanlys]

Ces gens ne devaient pas avoir rencontré beaucoup de paladins, s'ils pensaient qu'Arthur allait accepter d'être "emmené à l'écart" alors qu'on se battait juste à côté. Bien sûr, il avait des doutes sur la suite de sa carrière mais ça ne voulait pas dire qu'il allait, dans l'instant, jeter son armure et déguerpir. Bref, il lança un sourire brave (oui, oui, brave) à la personne qui l'avait interpelé, puis désigna les combats derrière eux.
" Je vais aller donner un coup de main. Je reviens."

[Elzen]

Hoël sembla vouloir faire de même, mais il était manifestement trop mal en point pour qu'on le lui permette. Enora décida d'accompagner le rôdeur, non sans préciser qu'elle reviendrait prêter main forte une fois assurée qu'il était en sécurité. La tieffeline, quant à elle, semblait assez loin d'un comportement de paladin et s'empressa d'accepter la proposition. Le petit groupe s'éloigna donc, laissant à Arthur la possibilité d'aller prêter main forte là où il le souhaitait.
Là d'où il était, il pouvait apercevoir trois zones de combats principales : dans une salle voisine, un groupe de lémures, ces créatures informes qu'il avait affrontées durant le rituel, contenues là par les soldats qui bloquaient chaque porte, mais manifestement encore trop nombreuses pour que les humains puissent pénétrer dans la pièce en question ; dans les restes de l'étage, un groupe de soldats en uniforme léger – il cru reconnaître Erwan parmi eux – semblaient chasser la vargouille à la pique et à l'arc ; et un peu plus loin, presque à la sortie des ruines, une créature cornue, rouge et de grande taille – le mur noirci et à demi effondré qui la séparait encore du luménien ne parvenait pas à la masquer totalement – semblait avoir fort à faire contre un nombre conséquent de soldats.
En dehors de l'éclaireur qui les avait accompagnés plus tôt, il ne semblait y avoir aucun visage connu dans son champ visuel immédiat.

Allez, encore un jet de dés pour déterminer ce qui se passe selon l'endroit où tu vas.

[Arthur de Faisanlys]

Le d20 a fait 4...

Arthur ne se sentait pas d'attaquer des trucs volants, aussi opta-t-il pour aller déloger les lémures dans la pièce voisine. Le fiélon cornu était sans doute plus dangereux, et le vaincre vaudrait un certain prestige à ceux qui en viendraient à bout, mais c'était le genre de considérations dont Arthur se souciait peu. Donner un coup de main, de son mieux, ce ne serait déjà pas si mal. Aussi s'approcha-t-il, l'épée à la main.

[Elzen]

La pièce était manifestement pleine à craquer de ces créatures. Sans doute un portail les amenant s'était-il trouvé là ; mais cela ne semblait plus être le cas maintenant. La pièce avait deux entrées, et à chacune d'elle, les soldats faisaient de leur mieux pour trancher tout ce qui dépassait, avant de pouvoir creuser dans le tas.

Alors qu'Arthur les rejoignait pour leur prêter main forte, cependant, il sentit un choc dans son dos : un diablotin sorti de nulle part venait de lui foncer dessus, manquant de très peu de le faire tomber.

[Arthur de Faisanlys]

Mais j'ai la poisse, songea le paladin avec une pointe de lassitude.
Lui qui avait espéré éviter les êtres volants, il en avait un rien que pour lui !
Ça ne changeait pas grand chose, cependant, et Arthur le chercha des yeux avant de se garder. Il faudrait lui trancher quelque chose, n'importe quoi, lorsqu'il tenterait sa prochaine attaque. D'ici là, rester calme, vigilant, et éventuellement lui tirer la langue pour le provoquer...

[Elzen]

Arthur parvint à atteindre le diablotin lors de sa seconde charge. Son coup d'épée, bien placé, envoya la créature rouler au sol, d'où elle ne se releva pas. Cet intermède l'avait fait se tourner dans la bonne direction pour voir le fiélon cornu s'effondrer, frappé de plein fouet par plusieurs sortilèges. La bataille, manifestement, arrivait à son terme.

Lorsqu'il revint vers la porte aux lémures, les soldats, non contents de contenir la masse grouillante, commençaient à gagner du terrain. Il n'avait plus qu'à les épauler pour progresser lentement vers l'intérieur de la pièce… ou à foncer dans le tas plus rapidement pour attirer les monstres à lui.

[Arthur de Faisanlys]

Les envies de suicide d'Arthur lui étaient légèrement passées, et il n'était pas certain que foncer dans le tas soit finalement la méthode la plus efficace, aussi se contenta-t-il (bien sagement) d'épauler les valeureux soldats de Rohan. Plus de fiélon, plus de diablotin, plus de mage dément, et bientôt plus de lémures. Au final, peut-être les choses allaient-elles tourner presque bien, histoire que dans quelques siècles, l'épisode paraisse héroïque, efficace, formidable, et pas du tout aussi incertain qu'il ne l'avait été en réalité...

[Elzen]

Beaucoup d'épisodes considérés comme des plus héroïques avaient sans doute, dans l'instant, été tout aussi incertains. Celui-ci semblait en tout cas être terminé. La progression dans la pièce fut lente et méthodique – et plus risquée dès lors qu'ils se furent suffisamment avancés pour que plusieurs lémures puissent les attaquer de front –, mais il n'y eut pas de blessures à déplorer que les prêtres qui les accompagnaient ne parvinrent pas à soigner rapidement.
Le temps qu'ils terminent de nettoyer cette portion des ruines, les autres escarmouches semblaient avoir également pris fin. Et le luménien fut effectivement accueilli comme un héros par les soldats locaux lorsque, faute d'adversaires à combattre, il finit enfin par sortir des ruines.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur se sentait tout sauf héroïque. Il ne voyait pas bien ce qui lui valait ce genre d'effusions : sans doute le prestige de l'uniforme. Il avait été capturé, libéré par un tieffelin, puis s'était ramassé trente-six sorts avant que le même tieffelin tue le magicien. Ce n'était pas très difficile d'identifier le vrai héros — héroïne, pardon — de l'affaire. Mais il était aussi trop las pour s'embarrasser de grandes explications qui ne serviraient à rien. Il chercha Phénix des yeux : il était grand grand grand temps de rentrer à l'auberge et de faire profil bas, en espérant que les autres paladins n'étaient pas encore rentrés et que l'épisode aurait disparu des conversations avant leur retour. Les paladins ne mentent pas, mais ils ne sont pas non plus obligés de tout dire.

[Elzen]

À ce qu'il entendit de ci, de là, il fut rapidement évident que les soldats présents n'étaient pas au courant de l'intervention de la tieffeline. Nul doute qu'elle aurait eu tout loisir de s'en vanter, surtout avec des témoins pour confirmer ses dires : il était donc probable que ce fut un choix délibéré de sa part d'attribuer le mérite de la victoire au paladin.

Il put retrouver Phénix assez rapidement. Néanmoins, avant d'avoir eu le temps de le monter, il remarqua non loin de là un nain en armure lamellaire qui, venant lui aussi des ruines, avançait dans sa direction.

[Arthur de Faisanlys]

C'était pire que tout, de se voir attribuer le mérite de quelque chose qu'on n'avait pas fait : c'était la garantie de se sentir comme un imposteur. Sans doute était-ce incompréhensible pour un tieffelin, qui se souciait peu du vrai et du faux, mais se voir féliciter pour les actes d'un autre était absolument inconcevable pour Arthur. Il allait à présent devoir rectifier les choses, rétablir la vérité, lutter contre le récit erroné des événements, une perspective formidable...
Les gens croient bien faire... ou peut-être pas, peut-être était-ce exprès pour le mettre dans l'embarras. Les tieffelins sont des êtres imprévisibles (et retors aussi) et leurs motivations sont à l'avenant.
Il soupira d'avance mais l'arrivée d'Alurtil constitua une bonne diversion. Avec un peu de chance, Enora commencerait à disséminer la vérité avant qu'il ne doive s'y attaquer à son tour.
" Et voilà. Fin de l'histoire, dit simplement Arthur en voyant approcher le nain. Je suis désolé qu'on — que la tieffeline — ait dû le tuer, au final, mais il était plutôt agressif."

[Elzen]

« Oh, c'est elle qui l'a tué ? Je ne m'y attendais pas, d'autant que je ne l'aurais pas imaginé manquer une occasion de fanfaronner. Je suppose que tous les tieffelins ne doivent pas être identiques… »

Affirmation en laquelle il semblait pourtant avoir quelques difficultés à croire.

« Il a déjà été combattu, puis exilé, et il en est revenu. Je doute qu'il y ait eu quelque moyen d'en finir autrement. Le mal s'est présenté devant nous, et nous avons fait ce que nous avions à faire, comme à chaque fois. J'aurais simplement aimé pouvoir être là pour vous aider au dernier moment – mais j'ai dû me contenter de ses minions. »

Il avisa le cheval.

« Vous rentrez à Rohan ? Il est vrai qu'après les moments que vous avez dû passer là-dedans, vous avez plus que mérité du repos. Je vais, pour ma part, rester ici avec quelques soldats pour nous assurer qu'il n'y traîne plus rien de dangereux. Je ne suis pas sûr de repasser par la ville ensuite, aussi, si nous ne nous revoyons pas, c'était un plaisir de travailler avec vous. »

Il lui tendit la main.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur le prit.
" Le plaisir était partagé."
Il jeta un regard vers les soldats. Sans doute le sens du devoir aurait-il dû l'inciter à rester en arrière, à participer à cette traque, mais dans le fond du fond, il n'en avait plus l'énergie. Cela aurait été une bonne occasion de rectifier la vérité, pourtant. Mais avec son grand manque de chance, les gens étaient fichus d'y voir un signe supplémentaire de son prétendu héroïsme. Non, c'était inutile.
" Si vous avez l'opportunité de bavarder avec les soldats, n'hésitez pas à rétablir la vérité, voulez-vous ? Je suis très mal à l'aise avec l'idée qu'on m'attribue le mérite de choses que je n'ai pas faites. Très mal à l'aise."
Il regarda autour de lui.
" Mais je devrais aller saluer Enora, Hoël et la tieffeline... Je ne pense pas que je les reverrai de sitôt, eux non plus. Alurtil, merci pour votre aide et votre guidance. J'ai beaucoup appris de vous et je vous en suis très reconnaissant."
Il songea un instant au cheval de feu et sourit intérieurement que, dans cinquante ans, quand il serait vieux, ce serait sûrement la chose principale qu'il raconterait à ses petits-enfants. Chevaucher un démon dans la nuit de la Trouée... Trop classe. Mais c'était bien sûr quelque chose qu'il n'avouerait pas, même sous la torture.

[Elzen]

« Oh, j'imagine qu'ils vont se diriger vers la ville, pour leur part : vous aurez sans doute l'occasion de les revoir là-bas. Même Hoël, dont je me suis laissé dire qu'on l'avait forcé à accepter un séjour au temple pour s'assurer qu'il allait bien. »

Il regarda autour d'eux.

« Je ne sais pas où ils sont passés, en tout cas. Mais entendu, pour ce qui est des attributions, même si je ne suis pas sûr d'avoir beaucoup d'occasions pour cela. Et aucun problème concernant ce que j'ai pu vous apprendre : j'ai moi-même appris beaucoup d'un humain lathandrite, autrefois, même s'il était gardien et non paladin. Je crois d'ailleurs que vous avez pas mal d'autres points communs. »

Il eut un sourire malicieux.

« Si vous tenez à exprimer cette reconnaissance, faites-le en transmettant à d'autres ce que vous avez appris grâce à moi. »

[Arthur de Faisanlys]

" Je ferai de mon mieux." dit Arthur, même s'il ne savait pas exactement ce qu'il avait appris et comment le transmettre.
Mais il pouvait promettre cela : il faisait toujours de son mieux, même par erreur ou par hasard ou à l'insu de son plein gré. Il ne contrôlait au final pas grand chose.
" Bon, je vais y aller. Prenez soin de vous... Est-ce que vous allez rentrer chez vous ?"

[Elzen]

« Je n'ai pas vraiment de “chez moi” : comme les paladins, nous allons là où le devoir nous appelle, mais contrairement à vous, les gardiens n'ont pas de commanderies. Mais je vais certainement retourner du côté des terres naines, en effet. »

Il sourit, regardant autour de lui.

« Je prendrai effectivement soin de moi. Et j'espère que vous ferez de même. Si nos dieux le veulent, nous nous recroiserons en d'autres circonstances. »

Il salua de nouveau, prêt à repartir à sa tâche. Arthur, lui, pouvait maintenant choisir de se mettre à la recherche de ses autres compagnons, ou bien prendre son cheval comme il l'avait prévu pour retourner à l'auberge, en espérant les recroiser plus tard en ville.