La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

L'homme ignora royalement la réponse de Kasumi, et poursuivit, comme pour lui-même.
- Ils n'ont même pas le courage de venir eux-mêmes.... Les lâches.... Vous êtes qui ? Un chasseur de prime ?
Il hésita un instant, puis lança, avant que Kasumi n'ait eu le temps de répliquer :
- Par simple curiosité.... Ils vous ont demandé quoi ? De me trouver et de me tuer ?
Un rire bref. Amer. Mais l'homme restait invisible.

RP : Retour à l'abri

La patience du rôdeur avait des limites et il dut faire un effort pour ne pas perdre de vue le fait qu'il n'était pas vraiment en position de force. Le décontenancer était d'ailleurs certainement le but de l'homme qui restait tapi dans les fourrés. Kasumi répliqua d'un ton aussi froid que sincère :

- Ils n'ont rien eu à me demander si la question vous intéresse vraiment. Ma fiancée a été touchée par le même mal qui a atteint les villageoise. Un mal dont vous ne me semblez pas étranger. Ce n'est pas la vengeance qui m'a fait vous rechercher ni une récompense mais la recherche d'un remède. Auriez-vous peur de vous montrer ? Comme vous le voyez sans doute, mes armes ne sont pas pointées sur vous, ce qui serait le cas si j'avais dans l'idée de vous tuer séance tenante.

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Mais l'homme ne semblait pas décidé à se laisser approcher, ni même apercevoir. Il ne bougea pas d'un pouce, ne se dévoila pas.
- Je suis désolé pour votre fiancée. Je ne visais que les villageois. C'est un.... Dommage collatéral.... Mais c'est injuste, c'est vrai....
Il parut hésiter.
- Je pourrais peut-être la guérir, elle. Juste elle. Parce que vous n'avez rien à voir avec cette histoire. C'est entre eux et moi que ça se passe...

RP : Retour à l'abri

Les propos de l'homme masqué laissait entrevoir une possibilité de guérison à moins qu'il ne s'agisse que d'une ruse. Le rôdeur décida donc d'exploiter cette bonne disposition apparente en essayant de lui faire davantage baisser sa garde. Plus l'homme en révèlerait et plus il aurait de chances de trouver une solution pour les villageoises. Esquivant l'appât avancé par son interlocuteur, Kasumi fit mine de se montrer curieux :

- Justement, les villageois n'ont pas été très diserts concernant le différent qui vous opposaient. Ils ont simplement avoué qu'ils vous avez chassés quand je les ai interrogés.

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Nouveau ricanement amer.
- Ils sont bien trop lâches et imbus d'eux-mêmes pour raconter ça....
Il soupira.
- Assez parlé. Rappelez-leur simplement... qu'ils ont une dette et qu'ils doivent la régler, avec les intérêts. J'attends maintenant le décuple...
Le rôdeur entendit un bruissement dans les branchages. Un bruissement qui s'éloignait. L'homme s'en allait.

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Kasumi faillit hurler de rage : l'homme qu'il avait perdu des heures à rechercher allait à nouveau disparaître. Le plus déconcertant était qu'il ne savait pas quelle conduite adopter : rentrer au village pour assouvir sa curiosité sur cette dette dont n'avaient pas parlé les villageois ou tenter de suivre discrètement l'inconnu sous peine de ne plus jamais retrouver sa trace. Il tenta de le retenir, plus par frustration que par réel espoir :

- Que leur avez-vous demandé et de quel droit ?

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Seul le silence lui répondit. Mais il aurait juré que la brise qui soufflait entre les arbres lui apportait l'écho d'un éclat de rire sinistre.
Puis ce fut le vide. Il savait que l'étranger était parti, sans savoir ni où ni comment. Le soir tombait, et le village était à près de trois heures de marche. Il y arriverait après la tombée de la nuit s'il décidait de redesendre. Il pouvait aussi décider d'attendre Première Neige pour essayer de la lancer sur la piste de l'homme, mais sans garantie de succès. Et puis, la piste serait toujours là le lendemain....

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Dépité, le rôdeur savait qu'il n'avait guère le choix. Il n'en savait pas assez pour trouver une solution maintenant même s'il parvenait à remonter la piste du fantôme. Il demanda à Première Neige de continuer sa route vers le second lac en se montrant prudent, lui assurant qu'elle avait le temps. De son côté, il n'avait plus qu'à rentrer rapidement au village pour y demander des comptes et faire part de son entretien avec l'ensorceleur. Bientôt la nuit viendrait ralentir sa progression...

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Le rôdeur revint donc sur ses pas, le plus rapidement possible compte tenu de l'heure tardive. En à peine une heure, il était de retour au col où il avait rencontré le berger.
De celui-ci, nulle trace. Le troupeau était bien là, et Kasumi fut accueilli par des aboiements méfiants. le chien remplissait son rôle, harcelant les chèvres qui faisaient mine de s'éloigner. La plupart d'entre elles, cependant, semblaient prêtes à sombrer dans le sommeil, abritée sous les quelques arbres qui poussaient aux alentours.
Des traces de pas étaient visibles dans la boue : apparemment, un homme avait pris la direction du village tout récemment. Sans doute le berger, inquiet, avait-il voulu se rendre compte par lui-même.
Le soleil était sur le point de se couher, et Kasumi savait qu'il n'arriverait pas à destination avant la nuit. Sa vision adaptée à l'obscurité lui permettrait cependant de continuer sans trop de danger. Il n'en allait pas de même pour Ombrage, qu'il sentait inquiet à l'idée de cheminer dans le noir. D'ici peu, il serait obligé de mettre pied à terre pour le guider.

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Kasumi ne voulait pas prendre le risque de blesser Ombrage aussi il se résolut à mettre pied à terre dès qu'il jugea le terrain difficile. Il escomptait cependant que le voyage de retour ne mettrait pas aussi longtemps que l'aller : il connaissait avec précision la direction à prendre cette fois-ci. Il ne savait pas trop comment aborder les villageois aussi réfléchit-il à ses différentes options... Il se doutait en tous cas que cela n'aurait rien de facile.

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Il fallut à Kasumi près de deux heures, une fois le col franchi, pour redescendre jusqu'au village. Certes, il connaissait le chemin, et celui-ci était en descente la majeure partie du temps. En plein jour il n'aurait mis guère plus d'une heure. Mais de nuit, avec une monture inquiète et fatiguée qu'il devait guider et rassurer sans cesse, il ne put maintenir un rythme aussi soutenu qu'il l'aurait voulu.
Il faisait nuit lorsqu'il arriva, et il n'aperçut personne dehors. Des lumières filtrait à travers les volets de la plupart des maisons. Y compris la petite maison bleue près de la source dont lui avait parlé le berger. Sans doute y était-il.
La maison Brunepeyre était plongée dans l'obscurité, à l'exception d'une pièce, à l'étage, où filtraitde la lumière. ce n'était pas la chambre qu'il partageait avec Astrée. Sans doute était-ce celle de l'aubergiste et de sa femme....

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Kasumi se dirigea sans hésiter vers la maison des Brunepeyre. Il était inquiet à l'idée que le mal ait pu s'aggraver et ruminait cette idée depuis son départ du lac. Il lui fallait avant tout revoir Astrée. Ensuite, il serait temps d'interroger Hugo. L'aubergiste serait peut être disposé à lui révéler ce que l'ensorceleur avait demandé. En tous cas, aborder la question serait sans doute plus facile avec lui. Il s'en alla toquer à la porte et s'identifia pour qu'Hugo vienne lui ouvrir.

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Kasumi entendit des pas descendant précipitamment l'escalier de bois, et la porte s'ouvrit.
La pièce au-delà était plongée dans l'obscurité, à l'exception de la faible lueur dégagée par le feu dans la cheminée et du chandelier que Hugo tenait à la main.
Celui-ci avait les traits tirés, la mine inquiète. Il ne s'embarrassa pas de préambule.
- Ah, c'est vous... Alors ? Vous l'avez trouvé ?
Puis il parut se rendre compte de son manque de tact.
- Heu... je suppose que vous voulez tout d'abord voir votre femme....

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Kasumi sentait l'inquiétude communicative du villageois et il oublia immédiatement ce qu'il avait prévu de dire pour acquiescer : oui, il lui fallait voir Astrée avant toute chose, s'assurer qu'elle allait bien pour lui permettre de réfléchir. En montant l'escalier qui menait aux chambres, il s'enquit de son état, puis, confus de l'avoir oublié, de celui de la femme de son logeur. en ouvrant la porte de sa chambre, il coupa court à toutes les interrogations du vieil homme en signalant simplement qu'ils auraient à discuter ensuite.

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Hugo avait répondu aux questions de Kasumi de façon rassurante. L'état d'Astrée, toute comme celui de sa femme, n'avait pas empiré. Suivant les conseils du rôdeur, il avait tenté de les hydrater en versant un peu d'eau dans leur gorge. A son grand soulagement, l'une comme l'autre avaient dégluti et avalé l'eau proposée, presque aussi bien que si elles avaient été éveillées.

Le rôdeur trouva Astrée exactement comme il l'avait laissée. Elle paraissait toujours simplement endormie, mais ne réagit aucunement à son arrivée. Un verre d'eau, posé sur la table de nuit, témoignait des efforts de son hôte.
- Vous croyez qu'on peut essayer de leur faire avaler un bouillon un peu plus nourissant, puisqu'elles réussissent à avaler ? On en a discuté avec les autres, on n'ose pas, on ne sait pas comment s'y prendre....
Il rougit.
- Mais excusez-moi, ma question peut attendre. Je vous laisse un moment...

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Kasumi s'approcha du lit de sa bienaimée et lui saisit doucement la main, simplement pour sentir son contact. Un peu rasséréné, il se tourna vers Hugo pour le retenir.

- Hélas, nous n'avons pas de temps à perdre. J'ai rencontré l'homme dont vous m'aviez parlé mais je n'ai pas pu le voir de mes yeux. Il s'attendait à ce que le village envoie quelqu'un mais cela n'a rien d'étonnant. Ce qui m'a le plus intrigué néanmoins, c'est qu'il a dit vous avoir demandé quelque chose. Il a même ajouté que le prix était décuplé maintenant. De quoi s'agit-il ? Je ne pourrais peut être rien faire si vous me cachez des informations.

Le ton était un peu plus pressant qu'il ne l'aurait voulu mais le demi-elfe accusait la fatigue et la frustration.

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Kasumi vit les yeux de son interlocuteur briller d'espoir alors qu'il mentionnait avoir vu l'homme. Mais ils s'assombrirent aussitôt quand le rôdeur évoqua le "prix". Gêné, il avait baissé les yeux, et semblait ne pas oser regarder son interlocuteur. Il avait blêmi.
- Décuplé ? Mais... Mais on ne pourra jamais rassembler une somme pareille... Que Chauntéa nous vienne en aide...

Il se tordait les mains, angoissé, et risqua un regard vers Kasumi.
- Il est vrai... que nous aurions dû sans doute vous en dire un peu plus... Venez en bas, nous serons mieux pour discuter... Que... que vous a-t-il dit exactement ?

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Dans un élan de tendresse, Kasumi porta la main d'Astrée à ses lèvres avant de la reposer le long de son corps et de se lever. Il avait vu les émotions du villageois se succéder sur son visage et sentait que le moment était venu de lui parler et enfin lever certains mystères. Il l'accompagna jusqu'à al porte avant de répondre, comme s'il avait peur de déranger la rôdeuse dans son sommeil.

- Il ne m'a presque rien dit à dire vrai. Seulement qu'il se doutait que vous ne m'auriez pas tout dit. Il faut vraiment que je sache, pour le bien de nos compagnes...

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Hugo Brunepeyre fit signe au rôdeur de le suivre jusqu'en bas, et de s'asseoir.
Il paraissait embarassé, et se tordait les mains, fuyant le regard du rôdeur.
- C'est assez compliqué à expliquer... Et un peu embarrassant.... C'est vrai qu'on lui doit de l'argent...

Puis la colère sembla prendre le dessus, interrompant ses débuts d'explication.
- Pour tout dire, je me doutais qu'il trouverait un moyen de réclamer son dû... La Pierrette avait raison, on aurait mieux fait de le brûler vif, ce sorcier, quand on a vu de quoi il était capable. D'ailleurs, peut-être qu'en le tuant on mettrait fin au sortilège, qui sait.... Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous vous y connaissez certainement mieux que moi en magie....

A cet instant, le sifflement de la bouilloire se fit entendre dans la cuisine.
- J'avais mis à chauffer une infusion... Je vais vous en verser une tasse, si vous le souhaitez. Mais... Vous n'avez sans doute pas mangé, j'imagine ? J'ai un reste de soupe et du roti froid, si vous voulez....

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Le rôdeur n'était pas prêt à se contenter de ces explications élusives. Néanmoins, braquer Hugo n'était sans doute pas le meilleur moyen pour le faire parler et aoprès tout il devait manger malgré son manque d'appétit. Il accepta l'infusion et le repas froid puis, alors que le villageois avait un peu baissé sa garde, revint au sujet qui l'intéressait :

- Vous avez dit lui devoir de l'argent ? Pourquoi et combien lui devez-vous ?

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Les quelques minutes de silence durant lesquelles le rôdeur avait dîné avaient un peu calmé la colère de Hugo. Cependant, lorsque Kasumi revint au sujet qui l'intéressait, son regard redevint fuyant. Il semblait réellement embarrassé par la question.
- Et bien, pour tout vous dire... Il nous a rendu un service lorsqu'il était de passage dans le village... Il avait réclamé un paiement de cent pièces d'or, ce qui équivalait à quatre pièces d'or par foyer... Mais quand on a vu ce dont il était capable, ce qu'il avait fait... On a eu peur vous comprenez. On ne peut pas traiter avec un sorcier, la seule chose à faire avec ces gens-là c'est de les brûler... On n'aurait jamais dû accepter de passer ce marché avec lui, on aurait dû se méfier, il était tellement étrange, même les enfants l'évitaient....

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Kasumi était de plus en plus intrigué par les révélations d'Hugo. La somme était considérable pour un village aussi retiré, le service devait donc certainement être considérable. Il désapprouvait la conduite des villageois mais il n'était pas temps de s'interroger sur leurs motivations. Astrée était toujours en danger et ergoter ne résoudrait pas le problème.

- Quel service vous a-t-il rendu ? Peut être que je parviendrais à le convaincre d'accepter le paiement initial contre la levée de la malédiction...

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Hugo hésita. Mais puisqu'il avait commencé les révélations, il semblait décidé à aller jusqu'au bout.
- On avait une invasion de rats. Une vraie invasion, on n'arrivait pas à s'en défaire, ils nous ont bouffé toutes nos réserves cet hiver, on a même un enfant qui est mort de faim. Il nous a dit qu'il pouvait nous débarrasser des rongeurs... On a négocié un peu le prix, mais nos greniers étaient vides, on était prêt à payer n'importe quoi...
Il soupira.
- Et il l'a fait... il a joué de son pipeau. Un son étrange... et tous les rats sont sortis des caves, des greniers. il y en avait des milliers, c'était horrible à voir, les femmes étaient terrorrisées. Il est parti dans les pâturages, en jouant de son pipeau. Toute l'armée des rats l'a suivi... On ne sait pas ce qu'il en a fait.... C'est de la sorcellerie... L'oeuvre d'un démon... Alors, quand il est revenu... il a été chassé à coup de pierres. On aurait mieux fait de le brûler comme certains le suggéraient. Il n'y a qu'un suppot des forces maléfiques qui soit capable de commander à des rats...

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Le rôdeur était surpris par cette histoire de rats. Cela expliquait en tous cas la présence des cadavres de rongeurs près du lac. La seule chose qui le turlupinait était celle de l'ensorceleur : il pouvait ne s'agir que d'une coïncidence mais il pouvait y avoir une explication plus sombre. Peut être cet homme avait amené lui-même les rats dans le but d'escroquer les villageois... Il écarta cette hypothèse qui ne ferait de toute façon qu'envenimer la situation s'il en parlait. L'invasion de rats était bien antérieure à sa venue. L'homme aurait du faire preuve d'une grande patience s'il avait tout prévu depuis le début. Quoi qu'il en soit, il connaissait maintenant toute l'histoire. Il était donc temps d'agir en retournant là-bas.

- Pouvez-vous réunir les cent pièces d'or ? Je me chargerai de retourner là-bas et je négocierai son départ. Je préfère ne rien tenter de définitif tant que la malédiction n'est pas levée. peut être est-ce le seul à savoir comment procéder. Enfin, le prêtre saura peut être aussi vous aider lorsqu'il arrivera.

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Hugo regarda le rôdeur, l'air un peu hagard. Epuisé par l'inquiétude, les révélations qu'il avait dû faire, l'angoisse du lendemain.
- Je... Oui, j'en parlerai aux autres demain. Là, il est trop tard... Et je ne sais pas ce qu'ils vont dire. Peut-être qu'ils diront qu'il vaut mieux le tuer. Je vais avoir du mal à les convaincre. Vous... peut-être qu'il vaudrait mieux que vous veniez leur parler avec moi demain ? Enfin, si vous préférez, je peux y aller d'abord seul, c'est vrai... mais je ne sais pas si je saurai....

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Kasumi avait tout d'abord projeté de retourner immédiatement au lac mais ce ne serait pas raisonnable. S'il partait maintenant, il serait obligé de laisser Ombrage. Le cheval ne parviendrait pas à gravir les passages difficiles dans le noir et il avait bien mérité un peu de repos. Il réprima lui-même un bâillement marquant les efforts qu'il avait consenti toute la journée. Le plus sage était donc de rester jusqu'à l'aube. Cela lui permettrait peut être de convaincre les villageois de ne pas agir inconsidérément.

-Je vous accompagnerai mais je devrais partir à l'aube pour ne pas risquer de perdre la trace de l'ensorceleur. J'irai seul, sinon il risquerait de ne pas se montrer.

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Son interlocuteur hocha la tête.
- Oui, vous avez raison... Je... J'espère que nous pourrons convaincre les autres. Moi j'avoue que j'ai des envies de violence. Cet homme est dangereux, vous voyez bien... Il faudrait l'empêcher de nuire à nouveau ! Mais si vous pensez qu'une solution amiable est préférable, soit....
Il hésita, puis se leva.
- Je crois... que je vais aller rejoindre mon épouse. n'hésitez pas, si vous avez encore faim, vous pouvez vous resservir....

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Mais Kasumi n'avait aucun appétit, tout avait un goût de cendre quand il s'inquiétait pour Astrée. Il imita donc Hugo et monta à l'étage pour rejoindre sa belle endormie. Lorsqu'il fut seul dans la chambre avec elle, il la regarda un moment avant de se décider à se coucher. Curieusement, cela lui faisait un drôle d'effet de venir dormir contre elle alors qu'elle ne pouvait pas s'en rendre compte. Ruminant ses pensées, il eut bien du mal à trouver le sommeil.

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Rien ne vint déranger le sommeil du rôdeur - excepté bien sûr ses propres pensées inquiètes.
Il fut réveillé avant l'aube par le chant du coq, joyeux, détonnant avec la morosité de l'humeur générale. A ses côtés, Astrée dormait toujours profondément, l'air parfaitement paisible. Elle n'avait pas bougé, mais respirait calmement, et, chose étrange, souriait dans son sommeil. Au moins l'enchantement ne provoquait-il pas de souffrance...

Il entendit du mouvement dans la chambre d'à côté : Hugo se levait. Il l'entendit descendre, et bientôt le sifflement d'une bouilloire vint signaler que le petit déjeuner était sur le point d'être servi.

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Il s'était levé immédiatement à son réveil, bien décidé à affronter les périls de la journée et mettre fin à l'enchantement inique qui le privait d'Astrée. Il embrassa la jeune femme avant d'enfiler ses vêtements pour rejoindre Hugo qui s'affairait au rez-de-chaussée. Le rôdeur avait mal dormi et la perspective de boire un thé avant d'affronter les villageois n'était pas pour lui déplaire. Il comptait sur Hugo pour l'aider à convaincre les hommes de se montrer raisonnables au moins jusqu'à ce que les femmes soient libérées de leur état. Il salua le vieil homme en chuchotant comme il est de coutume pour ceux qui se lèvent tôt.

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