La Couronne de Cuivre

Aknol se plaça à l'endroit indiqué par l'elfe et se prépara à passer à l'action dès que l'elfe tua le guetteur.

Ils avaient marché pendant une quinzaine de minutes à travers bois avant d'entendre une petite rivière, sans doute celle dont avait parlé leur prisonnier. Fort heureusement, une abondante végétation permettait au demi-orc et à son compagnon de se dissimuler efficacement à quelques mètres à peine d'une entrée de grotte.

Le son d'une corde d'arc qui se détend puis l'impact d'une flèche furent les sons qui accompagnèrent les derniers instants de la vie du guetteur. Fendel se précipita en même temps que demi-orc vers l'entrée et ils se retrouvèrent tous deux face à un tunnel sombre qui se séparait en deux embranchements six mètres seulement après l'entrée.

Aknoll tendit l'oreille pour voir si des sons leur indiquerait quelle chemin empreinter
. Si il n'entendait aucun son il proposerai à Fendel de se séparer et de retourner avertir l'autre dès qu'ils trouverait les bandits.

Des sons provenaient de l'embranchement de droite mais, alors qu'il allait s'y engager, Fendel lui posa une main sur l'épaule avant de chuchoter :

- On devrait attendre l'elfe, non ?

Aknoll parut hésiter un instant mais trancha bien vite la question. -Je pense que tu a raison mais restons vigilant un bandit pourrait sortir d'un des couloirs à tout moment et dans ce cas là nous n'attendrons pas l'elfe.

Des bruits de pas se firent aussitôt entendre dans le couloir qui avait attiré l'attention du demi-orc mais Fendel lui fit aussitôt signe que quelqu'un d'autre approchait également depuis l'autre couloir. Devaient-ils se séparer pour combattre les deux à la fois ?

Aknoll fit signe à Fendel de s'occuper du couloir de gauche pendant qu'Aknoll s'occuperais du droit. Aknoll se prépara à accueillir le bandit qu'il aurait sûrement avec l'effet de surprise.

Fendel disparut à sa vue comme il avait certainement compris ses consignes. L'homme qui venait vers Aknoll le remarqua au dernier moment et ne portait même pas son arme à la main. Si le demi-orc voulait l'achever, il ne rencontrerait probablement aucune difficulté.

Aknoll n'hésita pas une seconde et essaya de prodiguer un coup mortel à son adversaire. Il n'avait fait preuve d'aucune pitié envers les villageois alors il ne leur en témoignerais aucune.

La lame d'Aknoll s'enfonça dans la poitrine du brigand presque sans rencontrer aucune résistance et les yeux de l'homme s'agrandirent de stupeur quand le sang jaillit à flot de la plaie béante. Il s'effondra quasiment aussitôt, mort. Mais le demi-orc ne put pas vraiment se réjouir de cette victoire car un cri se fit entendre dans son dos, depuis l'autre tunnel probablement.

Aknoll fonça vers l'autre couloir pour voir ce qui c'était passé et aider Fendel en cas de besoin.

Mais le demi-orc put rapidement être rassuré sur la santé de Fendel qui revenait penaud :

- Je l'ai eu mais pas avant qu'il ne donne l'alerte. Il va falloir nous dépêcher maintenant : on devrait prendre un couloir chacun, non ?

C'était imprudent, il semblait en avoir conscience, mais la vie des otages était maintenant en grand danger à n'en pas douter.

-Tu as raison j'y vais tout de suite. Aknoll retourna dans son couloir et se préparant au combat.

Il dépassa le cadavre de sa première victime pour poursuivre le long d'un boyau naturel sur une vingtaine de mètres environ. Le couloir s'interrompait alors pour donner accès à une grande salle circulaire. Du bruit s'y faisait entendre, signe qu'au moins un des bandits - ou peut-être les otages avec de la chance - y étaient retenus.

Aknoll jeta un coup d'oeil à la salle et si il s'agissait d'un bandit, essayerait de l'embrocher par surprise.

Mais, dès qu'il se fut approché de l'ouverture, une flèche faillit l'atteindre à l'épaule mais ne fit heureusement que le frôler. Et avant qu'il puisse repérer le tireur, un grondement de sinistre augure se fit entendre. Un chien sans doute mais s'en assurer supposait de rester dans la ligne de mire du tireur.

Aknoll se mit immédiatement à couvert et se prépara à la venue d'un hypothétique chien. Il ne c'était pas attendu à ce que les bandit aient un chien.

Et en guise de chien, il s'agissait en fait d'un impressionnant molosse qui eut tôt fait de le rattraper et de bondir sur le demi-orc sans se soucier des coups que ce dernier pourrait lui porter. Aknoll était occupé à ne pas se laisser mordre mais il surprit du coin de l'œil l'archer qui s'était approché lui aussi, l'avait mis en joue et n'attendait plus qu'une ligne de vue dégagée pour lui tirer dessus.

Aknoll fit un bond en arrière pour être hors de vue de l'archer puis essaya d'attaquer le chien car il avait l'avantage de la portée.

Mais le chien était étonnamment agile et revendicatif et l'usage d'une arme aussi longue que la hallebarde n'était pas des plus simples face à un tel adversaire et dans un milieu aussi étriqué que la grotte. Point positif cependant, le chien n'était pas encore parvenu à le mordre jusqu'ici mais Aknoll ne parviendrait sans doute pas à éviter encore bien longtemps que l'archer ne le prenne pour cible dans ce boyau rectiligne.

Aknoll sortit son épée courte et laissa tomber au sol sa hallebarde. Cela lui permettra de toucher plus facilement le chien et l'archer aurait moins de chances de le toucher.

Dans cette configuration, le chien parvint à s'approcher mais Aknoll parvint ainsi à le toucher à plusieurs reprises. Alors qu'il était enfin en position de l'achever, la mâchoire du molosse se referma brutalement autour de son mollet et le demi-orc sentit les dents du chien s'enfoncer profondément dans ses chairs. Et même mort, son adversaire ne relâcha pas sa prise.

La morsure lui arracha un cri de douleur et Aknoll essaya immédiatement de faire lâcher prise au cadavre du chien. Mais il était hélas immobiliser pendant cette manœuvre ce qui offrit une opportunité de choix à l'archer.

Opportunité que l'archer n'entendait pas laisser échapper. Handicapé par la blessure et par le poids immobilisant sa jambe, Aknoll ne put éviter la flèche qui l'atteignit à l'épaule, à seulement quelques centimètres du cœur. L'archer piochait déjà une nouvelle flèche dans son carquois et le demi-orc vivait certainement ses derniers instants mais, juste au moment où il s'apprêtait à tirer, Fendel apparut dans son dos et l'abattit d'un violent coup d'épée dans le dos. La flèche s'envola et faillit atteindre le visage du guerrier mais rebondit, inoffensive sur la paroi en pierre du plafond.

Aknoll commençait à voir trouble et n'avait plus assez force pour rester accroupis et tomba au sol. Il articula quelque mots. Tu..tu a tué tout les bandits?

Fendel se précipita vers lui pour amortir sa chute en le soutenant et répondit d'un ton nerveux :

- Non, je ne crois pas : je n'en ai surpris qu'un autre donc il devrait en rester un dans les parages à moins que notre prisonnier n'ait menti. J'ai vu qu'il restait une galerie à explorer. Reste-là pendant que je vais voir et bois-ça !

Il lui tendit une fiole au reflet bleuté légèrement luminescent.

Aknoll but d'une traite la potion que Fendel lui avait tendu et sa vue commença à redevenir nette.-Vas-y ne t'inquiète pas je me débrouillerais,j'ai d'autre potions de soins dans mon sac. Dépêche toi de sauver les otages.

Malgré la potion, le demi-orc se sentait encore vaseux et son instinct lui disait de ne pas abuser des remèdes magiques dans l'immédiat. Alors qu'il tentait de reprendre ses esprits, Fendel s'éloigna en direction de la pièce circulaire. Moins d'une minute plus tard, des pas se faisaient à nouveau entendre mais ils provenaient de l'autre direction. Quelqu'un venait depuis l'extérieur...

Aknoll essaya de prendre sa hallebarde pour se défendre contre un éventuel ennemi. Ce serait certes une maigre défense dans son état mais une défense quand même.

Sans possibilité de se relever, la hallebarde ne lui serait que d'un faible secours en effet. Mais, à son plus grand soulagement sans doute, c'est un visage connu qui vint vers lui. Enduriel se précipita vers lui, son arc en main et glissa d'une voix nerveuse :

- Vous avez eu les deux autres bandits ? Et où se trouve Fendel : on doit filer d'ici au plus vite !

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La campagne luménienne