La Couronne de Cuivre

La jeune-femme sourit à son tour, rassurée d'être incluse dans le travers que Soren semblait dénoncer chez tous les Sunites.

- Et j'imagine que c'est ce qui en attire certains à venir nous rendre visite au temple ou dans les lieux que vos œuvres illuminent.

Elle brûlait de demander si le clerc avait déjà une idée de ce à quoi il destinait "sa" statue mais elle avait un peu peur de la réponse sans compter que ça aurait paru affreusement présomptueux de sa part.

" Pour qu'ils viennent nous voir au Temple, il faut que nous acceptions de leur ouvrir nos portes... Ce qui est fichu en ce qui vous concerne, si j'ai bien compris."
Il sourit, arracha un large morceau d'écorce à son tronc et le jeta dans l'âtre derrière lui.
" Mais oui, sans doute, c'est ce qui explique qu'on se presse dans nos jardins, surtout en cette belle saison. Mais celui qui pénètre en nos terres n'en sort jamais complètement indemne. Levez-moi ce bras, vous voulez bien, repoussez-le en arrière. Voilà, c'est mieux. Quand on a une poitrine telle que la vôtre, on la montre."

Chandara s'était exécutée plutôt docilement, faisant confiance à l'œil de l'artiste mais elle piqua tout de même un fard en entendant son compliment. Elle était alors partagée entre une bouffée de fierté qu'elle savait méritée et un reste de timidité contre lequel elle dut lutter pour se maintenir dans cette position "avantageuse".

Par la déesse pourquoi fallait-il qu'elle pense - à cet instant - au plaisir intense qu'elle éprouverait en la montrant à un certain paladin !

Soren poursuivit son travail en silence pendant un moment. Le tronc s'amincissait petit à petit, tandis qu'il en débitait de larges morceaux de bois. Il semblait se concentrer surtout sur le haut, pour commencer, comme s'il avait décidé de faire émerger la jeune femme du bois. Il paraissait tour à tour concentré ou détendu, parfois un peu contrarié, puis souriant, probablement au rythme de pensées personnelles.

Chandara n'éprouvait plus le besoin de parler, fascinée qu'elle était par le travail du sculpteur : qu'il était étrange de penser qu'il était en train de faire émerger son double de bois sous ses yeux ! Elle était à la fois curieuse et un peu anxieuse de le découvrir car elle avait l'impression qu'elle pourrait alors se regarder elle-même mais non pas comme dans un miroir mais bien au travers de la vision d'un autre. D'un artiste qui en avait vu bien d'autres défiler sous son regard. Qu'y verrait-elle quand tout serait terminé ? Elle espérait que ça lui plairait.

Le temps s'écoula lentement sous le soleil matinal. Soren travaillait avec ardeur, concentration, sans faire de pause. Chandara, par contre, commença à se sentir ankylosée et finit même par avoir une crampe. Le sculpteur se redressa.
" Bon. On s'arrête une demi-heure. Filez. Ne soyez pas en retard, cela dit. Sinon je continuerai de mémoire, et les dieux seuls savent ce qui en sortira."

La pause était plus que bienvenue car Chandara sentait une douleur dans son mollet droit et, à l'inverse, ne sentait plus du tout ses épaules trop longuement figées dans une position qui n'était pas entièrement naturelle. Elle se redressa, s'étira une seconde et adressa un sourire au sculpteur sans chercher à s'approcher de l'œuvre inachevée. Puis sur un remerciement, elle alla récupérer sa serviette pour s'en envelopper :

- Je ne serai pas en retard !

Sa seule destination possible - surtout dans une tenue pareille - était les thermes et l'idée de se plonger à nouveau dans l'eau chaude pour se détendre totalement n'était pas pour lui déplaire. Evidemment, elle s'attendait à y croiser un peu plus d'affluence qu'en début de matinée mais cette considération semblait bien secondaire alors qu'elle avait passé plusieurs heures complètement nue sous le regard de l'artiste.

Les thermes étaient effectivement un peu plus peuplées, même si Chandara n'y reconnut personne. Elle put par contre y contempler bon nombre de superbes jeunes et moins jeunes gens, hommes et femmes, tous absolument magnifiques. Ils prenaient d'ailleurs un soin très minutieux de leur corps, du bout des ongles à la pointe des cheveux, en passant par chaque centimètre carré de leur peau. Onguents, savons, huiles, parfums, de multiples flacons avaient fait leur apparition sur le bord des bassins, et on s'y servait généreusement, en échangeant conseils et opinions sur la meilleure manière de se mettre en valeur.

Diantre ! Cela lui fit un choc. Chandara aurait aimé repérer l’un des paladins ou même des prêtres qu’elle avait déjà rencontrés : l’approche des bassins en aurait été certainement facilitée. Et ce d’autant plus qu’en apercevant tous ces Sunites si raffinés et bien de leur personne, elle se sentit immédiatement fruste et mal dégrossie par comparaison.

Elle mesurait tout ce qui la séparait encore de ces pratiquants dévoués de la déesse de la beauté et l’abîme avait de quoi la rendre honteuse. Le sourire qu’elle arborait en arrivant dans les thermes se figea mais il était un peu tard – et lâche – de reculer à présent. Elle chercha donc un endroit un peu à l’écart des groupes déjà formés avant de retirer sa serviette et de se plonger dans l’eau. Et dire qu’elle était venue ici pour se détendre…

Le premier choc passé, elle se surprit à tendre l’oreille et laisser traîner un regard envieux ici ou là : elle n’aimait pas se sentir à l’écart même si elle ne voyait pas bien comment s’immiscer parmi les clercs, fidèles et novices du temple.

Personne ne lui prêta attention, ni en bien, ni en mal : les autres baigneurs semblaient estimer que même s'ils ne la connaissaient pas, elle avait sa place dans les bassins, comme n'importe lequel d'entre eux. Certains d'entre eux quittèrent les thermes, d'autres arrivèrent, toujours des visages inconnus. On lui adressa des signes de tête, des saluts murmurés, mais rien de plus. Les Sunites paraissaient, pour la plupart, assez mal réveillés, encore, et sans doute certains termineraient-ils leur nuit en mitonnant dans les bassins...

Chandara observa leur balai en répondant à chaque fois aux saluts qu’on lui adressait mais sans chercher à nouer davantage conversation. Non pas qu’elle ne veuille pas se montrer sociable. Elle sentait simplement qu’elle aurait du mal à trouver des interlocuteurs bien réceptif malgré l’horaire plutôt avancé. Et même sans cela, elle ne voyait pas vraiment comment lancer une éventuelle conversation avec ces parfaits inconnus.

Au moins, elle était parvenue à se détendre une fois passés le sentiment d’incongruité à se retrouver nue parmi toute cette foule et sa peur de commettre quelque maladresse. Comme elle n’avait qu’une idée imprécise du temps qui s’était écoulé depuis son arrivée et qu’elle souhaitait ne pas être en retard, elle quitta le bassin et noua à nouveau sa précieuse serviette avant de s’engager dans le couloir menant à l’atelier de Soren. Et si elle arrivait en avance, elle pourrait toujours admirer certaines de ses œuvres !

Mais Soren l'attendait. Il ne fit aucune remarque, si bien qu'elle ne sut pas si elle était en retard ou en avance. Par contre, elle nota immédiatement qu'il avait continué à travailler en son absence. On distinguait désormais clairement une silhouette de femme dans le rondin. Elle était debout, ce qui contrastait avec la position que Chandara avait occupée pendant la première moitié de la séance de pose, et son visage était déjà presque esquissé. Le bois était clair, texturé, ses noeuds se fondaient dans les courbes encore rudes de la statue.
" Au travail. Restez debout, cette fois. Mais vous pouvez vous promener..."

La jeune femme fut tout d'abord étonnée de cette demande mais elle n'hésita pas plus de quelques secondes avant de déposer sa serviette et de venir se placer dans la lumière de l'atelier, face au sculpteur.

Au bout de quelques minutes toutefois, elle prit un peu plus de libertés et se mit à examiner les statues les plus proches : c'était toujours beaucoup moins intimidant que de se regarder elle-même dans cette esquisse encore peu dégrossie. Étonnamment, elle ne trouva aucune œuvre en bois, signe que Soren n'avait effectivement pas usé de cette matière depuis longtemps. A la fois ravie et curieuse, elle lui demanda :

- Pourquoi disiez-vous que le bois me correspondait ? A moins que ce soit un secret d'artiste, évidemment...

" Ce n'est pas un secret, mais ça ne veut pas dire que ça puisse facilement se dire pour autant, dit Soren sans quitter son travail des yeux. Bon, il y a un côté opportuniste... J'avais envie de me remettre au bois, il me fallait une bonne excuse."
Il sourit pour lui-même, lui jeta un rapide coup d'oeil, ou plutôt à hauteur de son ventre, puis détacha un long copeau qu'il laissa tomber à ses pieds.
" Après... C'est une impression, c'est tout. Vous êtes une fille plutôt nature. Vous allez apprendre à vous faire sunite, mais pour l'instant, vous êtes encore... presque authentique."

C'était donc cela qu'il avait vu en elle, confirmant ce que les autres sunites lui avaient donné à penser : elle avait attiré le regard de Soren principalement pour ce qu'elle n'était pas encore. C'était un peu décevant quelque part et elle ne put pas totalement réprimer une moue boudeuse, se sentant soudain assez pataude et mal dégrossie. Plus encore que lorsqu'elle avait aperçu les occupants des thermes.

En prendre conscience était cependant un passage obligé et c'était peut-être le sens de l'appel qu'elle avait ressenti de la part de sa déesse. Et si cela permettait au sculpteur de reprendre un peu la main sur ce matériau qu'il ne maniait plus souvent, au moins n'aurait-elle pas complètement l'impression de lui avoir fait perdre son temps. Elle resta un long moment silencieuse avant de demander, soucieuse :

- J'espère tout de même que vous en tirerez une statue digne d'intérêt. Et que vous ne vous êtes pas senti tenu d'accepter ma requête uniquement parce que Sunie souhaitait que je pose pour vous.

" Je vous ai vexée, s'exclama Soren en riant. Ça alors ! Je vous explique en quoi vous êtes originale par rapport aux dizaines de prêtresses que j'ai à ma disposition, et vous vous vexez. C'est formidable. Votre expression a plus d'intérêt, du coup."
Il lui sourit.
" Et j'ai tendance à considérer que les désirs de Sunie sont les miens, et inversement. Quand on vit avec un dieu en soi depuis toutes ces années, c'est difficile de faire la part des choses. Vous m'inspirez, c'est fatalement que Sunie y a sa part de responsabilité. Pour le reste, je faisais des commandes quand j'étais jeune, mais ce temps est depuis longtemps révolu. Quand quelque chose ne m'intéresse pas... Bah. Je ne suis pas le seul sculpteur de la ville, loin de là."

Cette fois, la jeune-femme se sentit rougir furieusement : elle avait encore tout interprété de travers et sentit honteuse et furieuse contre elle-même de paraître si maladroite devant le prêtre sunite.

Elle était ravie, bien entendue, de cette mise au point mais cela révélait un malaise un peu plus profond. L'exprimer allait certainement la rendre un peu plus ridicule encore mais elle prit néanmoins son courage à deux mains et répondit d'une voix timide :

- C'est juste que j'ai un peu peur. Je vois tout ce qui me sépare encore des autres Sunites et je me souviens de mon époque à la commanderie de Manost. Une époque où je n'ai jamais su me fondre dans la masse. Ce n'est pas ce que je voulais, j'ai toujours été un peu une originale, mais j'ai peur de me retrouver à nouveau à l'écart.

" Vous savez, les novices entrent au temple à dix-douze ans... Parmi eux, certains sont déjà très sunites, mais les autres... ils ont juste un goût pour les belles choses... Devenir sunite, ça prend du temps. Alors oui, votre âge vous rend particulière, c'est fatal... Dans le même temps, vous n'êtes pas la seule à arriver à Sunie sur le tard."
Il ne travaillait plus qu'au niveau du visage, désormais.
" Après, se fondre dans la masse... brrr... aucun Sunite ne désire une chose pareille ! Ce serait un échec !"

Cette remarque la rasséréna quelque peu : elle ne devait pas se montrer trop impatiente et considérer les conseils et l'exemple des autres sunites comme une émulation et non une raison de complexer. Elle esquissa un petit sourire penaud et crut bon de répondre d'un ton plus pensif :

- Oh non, je n'aspirais déjà pas à devenir un soldat lambda que personne ne puisse distinguer des autres. C'est assez mal vu, à Manost et surtout parmi les Helmites, vous pensez bien. Avec le recul, je pense que je n'étais pas faite pour le devenir. Mais vous devez penser que nous sommes un peuple bien fruste et insipide.

" Détrompez-vous. J'ai beaucoup d'affection pour les Manostiens. Enfin, surtout les Manostiennes."
Il eut un léger sourire, privé.
" Vous savez, je n'ai jamais été à Manost, mais je l'imagine comme une cité austère... grise... sérieuse... et surtout soumise au bon vouloir d'une église globalement... chiante. Enfin, Helm n'est plus, évidemment, mais bon... Torm, Tyr, tout ça, c'est pas des dieux comiques. Alors leurs dévots, Sunie m'en soit témoin, c'est sûrement encore pire. Cependant... c'est bien plus excitant de traquer la beauté en ces lieux qu'en des endroits où elle est admise et encouragée. C'est reposant pour l'âme, certes, mais c'est... peu stimulant. Antelucas, que vous allez découvrir... C'est une ville magnifique. Sunie y est révérée par tous, ou presque. Très agréable. Mais totalement sans intérêt pour un chantre de la déesse. A quoi bon convaincre les convaincus ? A quoi bon embellir ce qui l'est déjà ? Manost, en ça, est bien plus intéressante... Y traquer, y révéler la beauté... C'est digne d'un Sunite. Dangereux peut-être. Mais valable."

Chandara se fit à nouveau pensive, songeant à ses derniers séjours à Manost. La ville n'avait certainement pas évoluée dans le bon sens avec la guerre, la défaite, la prise de pouvoir par des prêtres plus barbons que les anciens si une telle chose était possible. Mais elle aurait été la première à défendre que cette ville n'était pas dépourvue de toute beauté pour qui savait chercher.

Quelques sourires oubliés par ci, quelques couleurs transgressives et tranchant sur le gris ambiant par là. Et il y avait le Clos des Roses et ses fleurs magnifiques, les vitraux d'Amélie aux teintes chatoyantes. Et la promenade sur laquelle Arthur et elle avait échangé des vœux. Elle esquissa un sourire ravi à ce souvenir. A moitié perdue dans ses pensées, elle répondit néanmoins au prêtre :

- Vous avez raison. Il y aurait du travail à Manost mais la récompense est souvent proportionnelle à la difficulté.

" Peut-être que la commanderie vous y renverra. Après tout, vous êtes une locale, vous seriez certainement un atout pour Sunie en ces lieux pesants. Mais j'imagine que l'ambiance ne doit pas être folichonne quand on ne révère pas le dieu qu'il faut. En même temps... partout, les humains laissent chanter leur coeur. Je ne doute pas que parmi ces clercs et ces paladins grognons, il y ait des enfants de la raison, issus de mariages arrangés entre bonnes familles manquant totalement d'imagination. Mais il y a aussi immanquablement des enfants de l'amour."
La tête de la statue était maintenant pratiquement dégagée de son fût de bois et Soren l'abandonna pour se consacrer à la zone inférieure.
" Enfin, en même temps, après toute cette grisaille, vous êtes sans doute bien heureuse de vous être enfuie et peu pressée d'y retourner."

La jeune-femme hocha la tête, partageant le point de vue du clerc, et osa jeter un regard vers la statue qui prenait peu à peu forme. Songeant à sa relation qui serait déjà compliquée avec Arthur, elle s'exprima avec sincérité :

- Je ne nie pas que j'aspire à la lumière et au soleil que je viens à peine de découvrir. Mais j'irai où je peux rendre le plus de services à la Dame, bien sûr. Enfin, je crois que je préfèrerais être un peu plus assurée avant d'y retourner. Pour être plus forte et plus légitime.

" De toute façon, ce n'est sûrement pas pour tout de suite : vous n'êtes encore qu'une aspirante... Il va falloir survivre au terrible apprentissage des paladins sunites !"
Il sourit.
" Oh, ils vont vous dévergonder. Rien de mortel."

Chandara arbora une expression effrayée, l'espace d'un fugace instant. Sans doute le clerc plaisantait-il ! En tous cas en partie... Elle ne put en tous cas pas s'empêcher de demander avec une pointe d'anxiété dans la voix :

- Me dévergonder ? Comment cela ?

Diantre, à quoi devait-elle s'attendre ?

" Ah ça, dit Soren avec un petit sourire. Je ne peux pas trahir les secrets de ma confrérie, ce ne serait pas correct. L'aspirant doit s'y confronter le coeur grand ouvert et l'esprit vide de tout savoir !"
Son sourire s'élargit.
" Je suis content, j'ai bien réussi à reproduire ce petit air mi-outré, mi-effrayé."

La jeune-femme passa instantanément à une expression de franche incrédulité : elle s'était bien fait avoir, pour sûr ! Et tout ça pour les caprices du sculpteur qui voulait capter son expression. C'était peut-être de bonne guerre mais elle lui feignit d'être furieuse, poings sur les hanches. Avant d'éclater franchement de rire :

- Maintenant, je me méfierai davantage, vous savez ?

" Mais c'est bien trop tard, ma chère ! s'exclama-t-il en riant. De plus, qui vous dit que j'ai menti ? Votre mine outrée fait une meilleure sculpture, c'est sûr, mais vous verrez que les rituels sunites n'ont effectivement rien à voir avec ce que vous avez jamais pu vivre ou imaginer."
Il sourit.
" Et c'est normal. Vous allez vous offrir à une nouvelle foi. Votre monde va et doit —*absolument*— être bouleversé. Entrer au service d'un dieu, lui donner sa vie... Ça n'a rien avoir avec changer de coiffure, de maison ou même de continent. C'est une expérience qui va bien au-delà de ça."

Oui, c'était probablement le plus grand bouleversement dans sa vie - même davantage que sa rencontre avec Arthur, elle devait se l'avouer - et elle en prenait peu à peu conscience. Elle sentait qu'il lui revenait de saisir cette formidable seconde chance sans bouder son plaisir. Elle serait déstabilisée - bien plus encore qu'après avoir accepter de poser nue - mais elle devait le voir comme un acte de foi. Et elle savait qu'elle en tirerait le meilleur d'elle-même. Pour la plus grande gloire de la déesse qu'elle aspirait servir. A laquelle elle aspirait de donner sa vie et surtout son âme.

" Bon, mais vous devez avoir faim et... j'en ai terminé avec vous. Pas avec la statue, mais je n'ai pas besoin de vous pour la terminer."
Il posa ses instruments.
" Si vous voulez voir le résultat final... Il faudra revenir."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Temple de Sunie