La Couronne de Cuivre

Il lui sourit, reconnaissant.
« Dans ce cas, je ferais mieux d’aller me reposer dans ma chambre. J’ai promis à César de veiller sur Bastien en son absence… »
Il s’interrompit, mal à l’aise à l’idée de se retrouver en présence du vieil homme après sa fuite de la veille. Il faudrait qu’il invente quelque chose, pour ne pas changer. Il renonça à demander conseil à la halfeline et se contenta ensuite de petit-déjeuner en dépit de l’heure tardive.

Lorsqu'il regarda sa propre chambre, une bonne demi-heure plus tard, il la trouva occupée par Blanche, toujours affairée avec ses aiguilles. Bastien était comme de coutume installé dans un fauteuil près de la cheminée, parfaitement immobile, le chat sur ses genoux. De César, nulle trace : il devait être dans la cour, à entraîner au tir à l'arc les jeunes - et moins jeunes - Combelupins.
-Messire... fit la jeune femme en se levant et en s'inclinant respectueusement.

Albérich la salua affablement, puis se dirigea vers le second fauteuil.
« Je vais rester me reposer ici cet après-midi. » fit-il. « Si vous désirez vaquer à d’autres occupations, vous n’êtes pas obligée de rester au chevet de Bastien, je peux veiller sur lui. »
Il sourit doucement.
« Cependant, je ne veux pas vous chasser si la chaleur de l’âtre convient à vos travaux. »

La jeune femme baissa les yeux, intimidée comme toujours.
-Je... je peux trouver un autre feu, messire. Il n'en manque pas, au château. Surtout, je ne voudrais pas vous importuner alors que vous prenez du repos...
Elle jeta un regard en direction de Bastien, comme le chat sautait de ses genoux. Fronça le nez et esquissa une grimace qu'elle s'efforça de faire disparaître presque aussitôt.
-Je crains néanmions qu'il ne doive être changé. Je peux vous épargner cela, si vous le désirez, avant de me retirer.

« Laissez, je vais m’en occuper. » répondit le Luménien.
Blanche se retira ainsi, le laissant seul avec le petit garçon. Son neveu. Il ne put s’empêcher de le dévisager un instant, ces traits juvéniles, ce regard vide. Il se demanda à quoi avait bien pu ressembler sa mère, la maîtresse du baron, sa demi-sœur qu’il ne connaîtrait jamais. En se penchant pour soulever l’enfant, il eut un sourire amer. Les liens du sang n’étaient garants de rien. Il avait eu son content de parents pour le savoir. De toute façon, plus le temps passait, plus il était persuadé qu’il ne devait pas se révéler à César. Le vieil homme avait suffisamment de soucis pour l’instant, et son subit débarquement n’arrangerait rien. D’autant qu’Albérich n’était pas certain de savoir ce qu’il ressentait à son égard et que César avait déjà parlé d’un fond de culpabilité. Peut-être, si les choses s’aplanissaient, si Combeloup survivait, le temps viendrait-il de parler à cœur ouvert… Pour l’heure, cela semblait égoïste et inutile. Il y avait suffisamment de tension dans l’air.
L’ancien clerc dénicha des chausses propres parmi les affaires de Bastien, entreprit de changer l’enfant sans se formaliser. Ce n’était pas exactement une nouveauté pour lui : il avait soigné bien des grabataires dans les taudis luméniens, en son temps, puis le ramena vers son fauteuil et l’y rassit, toujours aussi immobile, toujours aussi loin.

Peut-être pas si loin que cela, en réalité.
Comme il l'installait le plus confortablement possible, comme le chat revenait déjà pour reprendre sa place, la main de l'enfant jaillit et agrippa le poignet de l'ancien clerc, l'emprisonnant dans une poigne étonnamment forte. Ses paupières battirent un instant, puis son regard croisa le sien.
Un regard qui n'était pas aussi vide qu'à l'accoutumée. Brumeux, hagard, mais doté d'une lueur qui ne trompait pas.
Une infime lueur de vie. De conscience, peut-être.

L’ancien clerc resta calme, plongea le regard dans celui de l’enfant, comme pour l’ancrer. Il tenta de lui sourire doucement.
« Tu peux revenir. Tu es en sécurité. » lui souffla-t-il simplement.
Il ne savait pas si Bastien allait le lâcher, ce qu’il voyait en lui. Peut-être le hasard. Ou peut-être partageait-il des traits, un rien, avec son grand-père. Mais il ne se déroba pas.

Il était difficile de déchiffrer le regard du petit garçon. Albérich parvint à y distinguer de l'hébétude, de l'étonnement, aussi. Puis, peu à peu, balayant tout le reste, il y lut de la peur.
Un frisson secoua la frêle carcasse de Bastien. Ses muscles se tendirent brusquement, et ses doigts accentuèrent leur prise sur son poignet, lui faisant presque mal, tandis qu'un infime gémissement franchissait ses lèvres entrouvertes.
Ce qui le terrifaiit ainsi, l'ancien aubemestre ne pouvait le savoir... Du moins, jusqu'à ce que la flamme qui couvait dans les yeux de l'enfant ne vacille, comme sous l'effet d'un violent courant d'air.
Il était sur le point de basculer à nouveau dans le néant.

« Bastien, ne te laisse pas aller. » murmura l’ancien clerc, tout en posant la main sur la sienne, le plus doucement possible. « Reviens-nous. Nous pourrons t’aider. »
Il n’avait aucune idée de ce qui se jouait, de la prochaine fois que l’opportunité se représenterait, maudissait le sort qui le faisait assister seul à cette résurrection. Si seulement César avait été là…

L'enfant luttait, c'était manifeste. Son regard embué et brumeux accroché à celui d'Albérich, ses ongles enfoncés dans la peau de son poignet, il était tendu comme la corde d'un arc. Dans ses yeux, la flamme vacillante de la conscience parut un instant regagner de la vigueur...
Mais elle disparut tout à coup, brusquement soufflée, et Bastien retomba contre le dossier de son fauteuil, inerte, tandis qu'une unique larme traçait un sillon humide sur sa joue.

Albérich ne put s’empêcher de lâcher un juron, mais il s’interdit tout geste de mauvaise humeur. S’écartant, il alla s’asseoir dans le fauteuil en face du gamin et sourit, désolé, dans sa direction. C’était peine perdue, Bastien était reparti. Mais ce n’était que partie remise. Chacun de ses éveils était plus long, et il paraissait gagner en lucidité. L’ancien clerc songea à sa terreur, à sa tristesse, et supposa que ces réactions étaient liées à la mort de la chienne. Il avait dû s’éveiller et réaliser qu’elle n’était plus là. Il ne pouvait blâmer l’enfant. Sans doute avait-ce été semblable à l’instant où il avait pris conscience de la disparition de Lathandre. La brusque suprématie d’une solitude indicible. Et Bastien n’était qu’un gosse.
Albérich grimaça. Il était responsable de cet échec, n’avait trouvé ni les mots, ni les gestes. En même temps, il n’était qu’un étranger. Ce n’était pas vraiment surprenant. Celui qui l’avait renvoyé dans la tourmente alors qu’il aurait pu lui donner asile. C’était peut-être de lui qu’il avait eu peur.

Les minutes s'égrenèrent lentement. Le silence qui régnait dans la chambre n'était troublé, parfois, que par le bruit de pas au bout du couloir, par l'écho de conversations lointaines.
Enfin, César fit son apparition.
-Content de vous revoir sur pied... dit-il simplement, avec un sourire fatigué.
Il alla déposer arc et carquois près de son lit, puis revint s'installer sur le dernier fauteuil libre, face à l'âtre, et étendit ses longues jambes pour les offrir à la chaleur réconfortante des flammes.

Le Luménien lui sourit, espérant ne manifester en rien sa nervosité. Heureusement, Bastien lui avait offert un sujet de conversation apte à détourner l’attention de son interlocuteur.
« Bastien s’est éveillé à nouveau. Il était conscient, j’en suis certain… à deux doigts… mais je n’ai pas réussi à le garder parmi nous… César, je pense que… vous devriez vraiment demander à Eudes de vous relever de vos tâches. Il ne faut pas que cela se reproduise en votre absence… Sans vous… Vous êtes le seul à pouvoir l’attraper et le garder. Il s’est éveillé et il n’a eu qu’un étranger pour le soutenir… »

Le vieil homme grimaça. Observa longuement l'enfant inconscient affalé sur son fauteuil.
-Peut-être avez vous raison... souffla-t-il. Ou peut-être ma présence n'aurait-elle rien changé. Je ne sais pas.. Mais j'en parlerai au baron, oui... Je prétexterai de ma fatigue. Dirai la vérité, s'il le faut...
Il secoua la tête, jeta un regard en direction de la fenêtre.
-Avez-vous vu s'il y avait un oiseau, lorsqu'il est revenu à lui ? demanda-t-il finalement.

Il secoua la tête.
« Je dois avouer que la fenêtre a été mon dernier souci… Je n’ai pas voulu le quitter des yeux… et il ne m’a pas lâché. »
Il exhiba, souriant avec amertume, les marques que l’enfant avait laissé sur son bras. Par acquis de conscience, il se leva ensuite pour aller jeter un coup d’œil sur la neige amoncelée sur l’appui de fenêtre.

Il y avait des marques, dans la couche épaisse qui recouvrait le rebord. Mais il n'avait pas neigé depuis un certain temps, et il était impossible de dire si elles étaient récentes où dataient de la nuit, de la journée précédente...D'autant qu'Albérich n'avait aucun moyen de savoir si Bastien s'était éveillé alors qu'il se trouvait dans la chambre d'Ada.
-En apparence, rien n'a changé, en tout cas... dit alors César, derrière lui.
Il s'était penché sur l'enfant et l'avait examiné avec attention, secouait à présent la tête, le visage sans expression.

« Je suis désolé. Il a eu l’air tellement terrifié… puis tellement affligé… Mais je n’ai pas eu les mots. Je ne sais pas ce qui le hantait… La perte de Belle… ou autre chose, l’image d’un agresseur, la prise de conscience des événements… »
Il soupira et se rassit.
« Si c’est un oiseau qui le ranime… Comment l’expliquez-vous ? Pensez-vous que son esprit en soit prisonnier ? »
Cela semblait absurde, mais Albérich savait que l'univers qui les entourait recelait plus d'un mystère, et que peu de choses échappaient à la réalité.

César secoua à nouveau la tête.
-Je ne pense pas, non... Enfin, en réalité, je n'en sais absolument rien : je ne suis pas expert en la matière. Mais, malgré tout, ce n'est pas mon intuition.
Il s'assit à son tour, demeura silencieux un instant, hésitant, puis se lança.
-Ce que je crois... Je n'ai aucune preuve, bien sûr, mais... Ce que je crois, c'est que la Nature, qui lui a jadis offert Belle, essaie aujourd'hui de lui... offrir de l'énergie. De la force. Assez pour le réveiller, le ramener à nous.
Il passa une main dans sa barbe, tendu.
Pourquoi ferait-elle cela alors que nous sommes sur le point de lui déclarer la guerre ? Que nous l'avons déjà fait ? Je n'en ai pas la moindre idée. Mais je ne vois pas comment expliquer autrement la présence de ce corbeau blanc...

Albérich opina du chef.
« Bastien n’est pas responsable des chemins que nous avons désormais empruntés. La Nature peut vouloir le sauver pour lui-même, pas pour nous… » murmura-t-il. « Mais il est aussi possible qu’il connaisse l’identité de son agresseur et que par là, il soit en mesure d’arrêter ce désastre avant qu’il ne se produise… Si nous pouvions prouver qu’il y a eu provocation délibérée, ou qu’il n’y a en réalité pas conflit… Si Bastien est aussi lié à l’environnement de Combeloup que vous le dites, il doit savoir ce que nous ignorons. »

Le vieil homme afficha un air grave.
-Vous êtes peut-être proche de la vérité... souffla-t-il, après avoir jeté un coup d'œil en direction de la porte de leur chambre. Auquel cas, Bastien est en grand danger. Si d'aventure l'on apprend qu'il est proche du réveil, on pourrait vouloir l'éliminer, le faire taire à jamais...
Il se leva, se mit à faire les cent pas, plus fébrile que jamais.
-Mais si le baron ne veut pas me relever de ma mission... Si je suis contraint de lui dire la vérité... Comment le persuader, lui, de garder le secret ? Du moins, de le garder même envers ses proches... Il ne voudra jamais, croira que je deviens paranoïaque, sinon complètement fou...

L’ancien clerc dévisagea César.
« Qu’il est en danger… Ne le pressentons-nous pas depuis le début ? Après tout, nous gardons pour nous ce que nous avons observé, tâchons de ne pas jamais le laisser seul… »
Il grimaça.
« César, si nous en arrivons là, je peux aisément prétendre que vous êtes malade et exiger que vous vous reposiez. Je sais qu’il s’agirait là d’un mensonge, mais la vie de votre petit-fils vaut ce genre de sacrifice. Si Eudes doutait de vos inquiétudes, nous nous exposerions à ce que le coupable soit rapidement au courant. C’est un risque que nous ne pouvons pas prendre. »

-Bien sûr que nous le savions... murmura le vieil homme. Mais il y a une différence entre savoir... et l'accepter. Pour ma part, j'avoue rechigner à le faire, aussi idiot que cela puisse paraître. Je n'étais pourtant pas si naïf, autrefois...
Il regarda à nouveau Bastien. Prit une profonde inspiration. Se leva.
-Je vais tâcher de trouver le comte... dit-il, décidé. Et tâcher de me faire relever de mes fonctions. Espérons qu'il se montrera compréhensif...
Puis, à grandes enjambées, il quitta la pièce.

Albérich ne bougea pas, le regard errant sur la pièce, de l’enfant à l’âtre, de l’âtre à la fenêtre. Il ne doutait pas qu’Eudes accepterait de relever César de ses fonctions. Après tout, l’homme était âgé, méritait de pouvoir se reposer. Ce qui l’inquiétait davantage était que si un tueur avait voulu s’en prendre à l’enfant, César n’était pas exactement le protecteur le plus indiqué pour lui survivre. Pas qu’il se sentit lui-même davantage capable de constituer un rempart efficace, mais cette situation, eux trois contre le monde, commençait à lui peser. Un univers de méfiance s’était tissé autour d’eux et cela le minait insidieusement, heure après heure. Il avait vécu dans des environnements d’entraide et de soutien, même si le culte lathandrite avait eu ses dissensions et ses tragiques déconvenues, sans parler de la trahison lamentable dont s’étaient rendus responsables certains des hauts dignitaires du culte luménien. Mais craindre, mentir, suspecter, étaient autant de comportements qu’il avait toujours refusés, qu’il avait toujours associés aux forces de l’ombre, et qu’il était désormais obligé de faire siens. Il se sentait dénaturé. Apatride, privé de son identité, et doucement perverti par les circonstances. Il finit par gagner la fenêtre, l’ouvrit grand et prit une profonde inspiration. Tôt ou tard, quelque chose se mettrait en mouvement. Ne fût-ce que le printemps.

César revint une bonne heure plus tard. Il avait le visage fermé, les lèvres pincées, et le feu qui couvait dans son regard sombre disait assez quelle était son humeur.
-Il a accepté de me relever de mes fonctions, lâcha-t-il sans détour, si tant est que j'assure une dernière journée d'entraînement, demain. Et que je me trouve un remplaçant.
Il s'assit lourdement sur son lit.
-Il a dit que si j'étais assez en forme pour courir le château et le dénicher, je pouvais bien tenir quelques heures de plus. Que chacun devait prendre sur lui, puiser dans ses forces pour le bien commun. Que la survie de Combeloup en dépendait.

« Tranquillisez-vous. Dans ce cas, je resterai avec Bastien demain. J’irai faire mes tournées quand vous êtes là et je reviendrai pour votre départ. J’espère juste qu’il existe un autre archer de talent à Combeloup. Dans ce registre, je ne peux vous être d’aucun secours. J’aurais plus vite fait de me planter une flèche dans le pied. »
Il se leva, faillit aller vers le vieil homme, puis se ravisa.
« Je vais aller nous chercher de quoi souper. »
Ce qu’il fit, ambivalent, rechignant à la fois à laisser César seul avec l’enfant, mais aussi à revenir partager leur compagnie.

Lorsqu'il revint, les bras chargé de l'habituel souper à base de mouton, Albérich trouva César toujours assis près de la cheminée. Mais, au lieu de se reposer, de s'occuper de son petit-fils ou, simplement, de réfléchir, il passait une pierre à aiguiser sur le fil d'une longue dague au manche ouvragé.
-Aucune précaution n'est superflue dans une demeure où les clercs tombent brusquement malades et se rompent le cou dans les escaliers... fit-il sans relever les yeux de son ouvrage.

La vision du vieil homme affûtant son arme paralysa un instant Albérich. Il se demanda ce qu’il avait été, jeune ambitieux à Luménis, comment il avait rencontré sa mère, à quoi il avait occupé ses journées. Mais il se recomposa un visage affable et déposa son plateau sur la table.
« J’ai une épée dont je ne sais que faire, si vous avez une affinité pour ce genre de choses. » fit l’ancien clerc, d’un ton détaché.

César lui sourit, lugubre.
-Oh, j'ai la mienne, dans mon sac... murmura-t-il. Cela fait quarante ans que je ne l'ai plus portée, mais... Je l'ai amenée, au cas où. Je l'aiguiserai tout à l'heure, et la vôtre, par la même occasion. Mieux vaut se tenir prêts.
Il soupira.
-Cependant, je pense qu'il est préférable de les laisser cachées. On se méfie moins d'un vieillard apparemment désarmé que d'un vieillard brandissant une lame, aussi pitoyable que puisse paraître ce spectacle.
Il porta sa dague à hauteur d'yeux. C'était une belle arme, à l'aspect aussi effilé que redoutable. Apparemment satisfait, César se pencha.
Et la glissa dans sa botte.
Une botte impeccablement cirée. Dont le style était élégant autant qu'antique.

Albérich ne savait pas à quel moment avait eu lieu la métamorphose. Il avait l’impression d’avoir incroyablement mal jaugé César. Le vieillard tétanisé par le corps meurtri de son petit fils avait repris vie, sa vigueur le rendait plus jeune, plus étrange aussi, Albérich en était presque inquiet.
« Espérons que les choses n’aillent pas jusque là. Je ne sais pas me servir de la mienne. »

-Vous avez aussi une masse...
César s'empara de son assiette et de ses couverts.
-J'espère aussi que nous n'en viendrons pas là. Je suis presque sûr que nous n'en arriverons pas là. Mais... Je refuse d'être pris au dépourvu. Et je ne laisserai plus personne toucher à un cheveu de cet enfant. Il est tout ce qu'il me reste, ici.
Il planta sa fourchette dans un morceau de mouton, un peu plus violemment qu'il ne l'aurait du. Puis il s'immobilisa, releva la tête, et adressa à Albérich un sourire désolé.
-Cependant, si la situation venait à dégénérer, ne vous sentez pas obligé d'intervenir, de rester à nos côtés. Vous avez déjà beaucoup fait, plus qu'on ne saurait espérer. Vous avez aussi le droit de penser à vous.

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