La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

- N'essayez donc pas de me culpabiliser. On n'en serait pas là si vous leur aviez dit la vérité depuis le début. Je sais bien qu'ils n'ont pas mille pièce d'or, mais on aurait pu négocier, sans que j'ai besoin de menacer des enfants... Là, vous ne m'avez pas laissé le choix. Ils me doivent réparation. Et c'est le meilleur moyen que j'ai trouvé pour les y obliger. Allez leur dire... Et s'ils tardent trop je reprends mon pipeau et...

Il s'interrompit brusquement. Des personnes approchaient. Kasumi entendait le craquement des branches sous leurs pieds.

- Où êtes- vous ? Montrez-vous !
C'était la voix de l'un des villageois, le dénommé Mac Cornic.

- Et qu'avez-vous fait de Messire Kasumi ?
Cette fois-ci, le rôdeur reconnut la voix de son hôte.

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Kasumi s'apprêtait à répliquer à l'ensorceleur quand les deux villageois, qui étaient probablement ceux que Première Neige avait repérés, firent connaître leur présence. Celle-ci pouvait se révéler désastreuse si l'ensorceleur croyait en une trahison du rôdeur. Kasumi prit donc les devants avant que le situation ne s'envenime et que les villageois ne se mette en danger. Leur présence pouvait aussi bien se révéler être un atout s'il était question de négociations :

- Je suis ici, n'ayez crainte. Mais, vous feriez mieux de ne pas approcher davantage. Les enfants ne sont plus en danger pour l'instant et votre ensorceleur est prêt à entendre raison à condition que vous fassiez de même en retour.

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Les deux villageois se mirent à discuter quelques instants à voix plus basse, et le rôdeur ne put entendre ce qu'ils se disaient. Le "sorcier", quant à lui, ne faisait aucun bruit. Peut-être estimait-il préférable de ne pas révéler sa position, ou peut-être voulait-il attendre la réponse des villageois. Qui du reste ne se fit guère attendre.
- Qu'est-ce que vous appelez "entendre raison" ? Et ou est-il, d'ailleurs ?
- Hugo nous a dit la somme qu'il réclame, que vous n'aviez pas osé nous demander. C'est énorme, et il est absolument hors de question que nous cédions. On lui a payé ce qu'on devait, qu'il s'en aille maintenant !
Le principal intéressé ne répondit pas. Du moins pas immédiatement. Soit parce que sa colère enflait trop... soit parce qu'il ne voulait pas révéler sa position. Ou peut-être voulait-il entendre d'abord la réponse que ferait le rôdeur....

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Kasumi ne s'attendait pas à ce que les choses soient simples et les évènements lui donnèrent raison. Il observa en direction de l'ensorceleur afin de surprendre un éventuel mouvement. pour sa part, il n'avait pas encore l'intention de descendre de son perchoir. S'il devait recourir à la force, la position élevée lui donnerait un certain avantage bien qu'elle limite ses possibilités de mouvement. Il s'efforça d'adopter un ton calme et conciliant :

- Mille pièces d'or seraient effectivement un prix ridiculement élevé pour le service rendu. Mais je pense que vous avez eu tort de ne pas accepter de bonne grâce vous acquitter du prix dont vous aviez convenu. Vous avez causé un grand tort, peut être autant que ceux qu'il a causé en représailles. Il n'y a pas moyen d'en sortir à moins d'un drame ou que vous parveniez à un accord.

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- Et quel genre d'accord vous voulez qu'on obtienne ? Il veut quoi, exactement ?
- Et comment voulez-vous qu'on négocie sereinement alors qu'il a nos enfants en otage ? Certains de nos concitoyens étaient prêts à monter en découdre, on a eu du mal à les dissuader....

Le sorcier intervint à ce moment-là, d'une voix grondante de colère.
- Dites plutôt qu'ils ont eu peur ! Il n'y a que par la peur que je pouvais vous forcer à me donner mon dû. Vous ne m'avez pas laissé le choix.
Un instant de silence s'ensuivit. L'intervention subite de l'inconnu avait visiblement surpris les villageois.

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Kasumi profita de l'intervention de l'ensorceleur pour l'interpeler directement en parlant suffisamment fort pour être entendu des villageois :

- Ce n'est pas la peur qui guide mes actions. Même si votre malédiction n'avait pas touché ceux qui me sont chers, je serai intervenu pour empêcher cette avanie. Que réclameriez-vous pour que les choses se passent bien. Qu'est-ce que les villageois pourraient pour vous qui soit à leur portée ? Je ne vous laisserai pas l'obtenir par la menace si c'est en mon pouvoir.

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- Vous me demandez ce que je veux ? Je veux qu'ils se rendent compte du mal qu'ils ont fait, de l'injustice dont ils ont fait preuve, et surtout je demande réparation pour la trahison de notre accord et l'affront que j'ai subi. Je demande réparation pour les blessures causées à mon familier, et l'humiliation que j'ai subie. Je ne partirai pas d'ici tant que je ne les aurai pas obtenus. Et j'ai des arguments pour cela...
Le ton était ferme, définitif.
- Ne nous menacez pas, ou je vous jure que vous le regretterez ! réagit immédiatement l'un des villageois.
- Vous n'êtes pas en position de me menacer... Prenez donc garde à vos paroles.
Un conciliabule entre les deux villageois s'ensuivit.

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La discussion ne menait à rien et menaçait de dégénérer et encore s'agissait-il probablement des villageois les plus conciliants. Autant dire que la tâche s'annonçait insurmontable pour le demi-elfe. Il tenta de raisonner l'ensorceleur et réfréner l'attitude arrogante qui risquait de faire échouer toute solution diplomatique :

- Ne soyez pas stupide ! Si vos exigences sont inconsidérées, vous n'obtiendrez rien du tout des villageois. Pensez-vous que tuer leurs enfants vous rendre justice pour ce qu'ils ont fait ?

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- Faites attention vous aussi à ce que vous dites, gronda l'inconnu. Et je ne supporterai pas que vous osier me faire la morale alors que vous n'avez pas respecté votre parole, en ne transmettant pas ma requête. Vous ne valez finalement guère mieux qu'eux. Je ne vois pas de quel droit vous osez me donner des.... "conseils" !
Il souffla soudain dans sa flûte, quelques notes.... Et les branches sur lesquelles se tenait Kasumi se dérobèrent brusquement sous lui. Heureusement, d'autres branches, plus bas, amortirent sa chute.

- Mais vous voulez quoi, exactement ? lança l'un des villageois exaspéré.
- Je vous l'ai déjà dit. Je demande réparation pour les torts que j'ai subi.
La voix était calme. L'homme était sûr de son bon droit.
- Mais nous n'avons pas la somme que vous nous demandez, vous le savez bien... Et il est hors de question que nous vous laissions tuer nos enfants sans réagir si vous nous demandez une chose hors de notre portée.
- Je sais parfaitement que vous n'avez pas 1000 pièces d'or ! Je ne suis pas stupide... Mais j'exige réparation pour l'humiliation, pour les blessures, pour le non-respect de notre contrat. Je ne me contenterai pas des 100 pièces d'or que vous auriez dû me payer il y a 4 jours!
Les deux villageois se mirent à discuter à voix plus basse, puis Hugo s'adressa au rôdeur, maintenant moins haut dans l'arbre..
- Messire Kasumi ? Nous aimerions votre conseil....

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Kasumi s'en tirait avec quelques égratignures et une fierté blessée. Mais s'il n'avait pas eu le réflexe de lâcher son arc pour amortir sa chute, les conséquences de celle-ci auraient pu être bien pires. e demi-elfe ramassa l'arc qui était resté accroché à une branche à son niveau avant de répondre aux villageois. Sa bonne volonté envers l'ensorceleur quelque peu altérée, il en fit aucun effort pour parler assez fort pour être entendu de l'homme perché :

- Vous avez peut être des bêtes dont vous pourriez vous séparer maintenant que l'invasion de rats ne met plus en danger vos réserves de nourriture... Des excuses seraient nécessaires bien qu'elles vous en coûtent certainement après ce que vous avez subi. inutile de lui dresser une statut pour flâter son ego mais au moins le remercier pour la disparition des rats.

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Les deux villageois se regardèrent.
- Des bêtes ? Je n'ai pas envie de donner quoi que ce soit à ce type.
- Il considère sans doute qu'on lui doit des intérêts de retard...
- oui... mais des bêtes.... je ne sais pas ce qu'il en ferait, il semble être un infatigable voyageur....
- On peut toujours lui proposer, mais je ne vois pas ce qu'il ferait d'une chèvre ou d'un mouton....
- On n'a plus d'argent, si vraiment il veut des intérêts il faut bien trouver quelque chose.... Mais de quoi peut bien avoir besoin un homme qui voyage toujours ? Une monture ? On n'a pas grand-chose de valable... Vous pensez que ça pourrait le contenter ?
- Quant aux excuses... Il peut toujours rêver, après le chantage qu'il nous a fait subir.
- S'excuser de quoi, d'ailleurs ? De l'avoir chassé ? Il comprend pas que c'est normal? Quel village accepterait d'accueillir un homme aussi... bizarre? Et dangereux ? Et avec de tels pouvoirs ? Il doit avoir l'habitude, non, qu'on se méfie de lui comme ça, il devrait même pas venir se mêler aux gens normaux....

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Kasumi avait laissé les deux hommes débattre un moment pour retrouver sa contenance et sa neutralité après sa chute. Lorsque les fermiers évoquèrent une nouvelle fois les particularités de l'ensorceleur qui étaient à l'origine de tout, il crut bon d'intervenir :

- Malheureusement, il est presque impossible de vivre seul et loin de tout pendant longtemps. Du moins pas sans perdre la raison. En tant qu'aventurier, j'ai souvent eu à subir les quolibets ou les agressions de villageois qui me faisait comprendre que je ne trouverai pas une place parmi eux. Démontrer mes bonnes intentions envers eux n'y faisait rien. Les préjugés auraient pu me rendre aussi amer que l'homme qui se terre dans cet arbre et s'en ai pris aux vôtres par rancune. N'oubliez pas qu'il est parvenu à chasser les rats qui auraient pu provoquer tant de morts parmi vous. Aucune personne "normale" n'y serait parvenu et vous seriez toujours infestés s'il n'avait pas été là.

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- Oui, je sais bien....
- C'est pas si simple, les gens ont peur, vous comprenez....
- Mais c'est vrai qu'on avait conclu un marché et qu'on ne l'a pas respecté.... Donc c'est normal qu'il soit en colère...
- Oui, mais de là à menacer des enfants innocents !
- Vous croyez... vous croyez vraiment qu'il faut qu'on s'excuse ? Je veux dire, de la part du village ? Il... Il cèdera pas sans ça ?
- C'est que... C'est pas évident à faire... moi je me vois mal aller m'excuser, là... Enfin, je sais bien qu'on a eu des torts... mais présenter des excuses à un être aussi... étrange que lui... Je suis pas sûr que les mots sortiraient de ma gorge. Vous croyez vraiment... que c'est nécessaire ? Sinon, on pourrait juste lui proposer un cheval, un peu de provisions, je sais pas ce dont il aurait besoin...

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Kasumi fut soulagé de constater que ces deux là au moins entendait raison sur la nécessité de se montrer diplomates. Convaincre le reste des villageois ne serait certainement pas aussi simple mais peut être Hugo et son compagnon pourraient-ils parvenir à un accord qui contenterait tout le monde. Le demi-elfe les encouragea dans ce sens à défaut de pouvoir en faire davantage :

- Des excuses qui ne seraient pas sincères seraient encore pires que pas d'excuses du tout vu la situation tendue. Contentez-vous de ne pas vous montrer hostiles, c'est probablement mieux que ce à quoi il a droit d'habitude. Pour le cheval, c'est une très bonne idée, qui ne grèverait pas trop vos réserves. Il ne vous reste qu'à le lui proposer. Mon rôle d'intermédiaire n'est plus vraiment utile maintenant que vous avez entamés les négociations.

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Les deux villageois se consultèrent du regard, hésitant encore un instant. Puis Hugo s'avança de quelques pas.
- Nous n'avons plus d'argent ! Mais nous pouvons vous donner deux ou trois chèvres en compensation, vous pourriez les revendre... Ou alors un cheval, puisque vous n'avez pas de monture...
- Je n'ai généralement pas besoin de monture pour me déplacer, rétorqua l'homme d'un ton un brin sarcastique. Mais soit. Et donc... vous reconnaissez que vous me devez des réparations !
- Nous reconnaissons que nous n'avons pas rempli notre part du marché. Ça vous va ?
Le ton était un brin agressif.
- Vous n'avez pas seulement rompu le contrat ! Le ton était à nouveau grondant de colère. Vous m'avez chassé à coup de pierres, vous avez blessé mon familier... J'exige des excuses et des réparations.

Mac Cornic, les lèvres pincées, ne répondit pas immédiatement. Hugo, plus conciliant, intervint à son tour.
- Oui, il est vrai que...
Mais son compagnon l'interrompit.
- En guise de réparation, je vous propose soit quatre ou cinq chèvres, soit une monture. Et je parle en tant que responsable de notre communauté. C'est à prendre ou à laisser.
- Je ne crois pas que vous soyez en position d'imposer quoi que ce soit ! Ce sera les cinq chèvres ET la monture, et je veux aussi des provisions pour une veille. Et j'exige des excuses.
- Mes concitoyens n'accepteront jamais de s'excuser devant quelqu'un qui les a terrorisés et menacés. Et je ne peux accepter un tel chantage.
- Alors tant pis pour eux !
Et l'homme se remit à jouer de son pipeau enchanté...
- Attendez, intervint Hugo. Laissez-nous au moins le temps de leur parler, d'y réfléchir....
Le pipeau s'arrêta.
- Parce que vous n'êtes pas capable de prendre une décision pour eux, Bourgmestre ? Mais s'il le faut vraiment, je peux vous laisser jusqu'à ce soir... le temps que vous descendiez vers eux et que vous remontiez.

Première Neige informa le rôdeur du bref instant de panique qui avait envahi les villageois lorsque la flûte s'était remis à jouer et que les enfants avaient repris leur marche. Mais à nouveau ils étaient immobiles, hagards.

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L'homme faisait maintenant montre d'une arrogance qui estomaquait le rôdeur. Il tait évident qu'il cherchait à humilier les villageois en plus d'obtenir réparation. Cette attitude risquait d'aboutir à une catastrophe et le demi-elfe se sentait mal de soutenir un homme aussi méprisable.

- Vous devriez ravaler un peu de votre morgue. Je vous ai soutenu même si vous ne semblez pas vous en rendre compte parce que je vous pensais dans votre bon droit. Si les villageois s'excusent pour ce qu'ils ont fait, ils sont en droit d'en réclamer autant pour vous en être pris à leurs femmes et leurs enfants.

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La réponse de Kasumi ne fit qu'augmenter la colère de l'inconnu.
- Je n'aurais jamais fait une telle chose s'ils n'avaient pas entamé les hostilités ! Je veux qu'ils reconnaissent leurs torts, et c'est mon droit de le réclamer, que cela vous plaise ou non.

Les deux villageois s'étaient mis à discuter à voix basse. Mais leur conciliabule fut de courte durée et Mac Cornic reprit la parole.
- Nous descendons voir les nôtres. Nous reviendrons avec le paiement qu'ils auront accepté de vous remettre.
- Messire Kasumi, désirez-vous venir avec nous ou préférez-vous attendre ici ?

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Kasumi songea qu'il avait très envie de revoir Astrée maintenant réveillée. Mais il valait mieux rester pour surveiller l'ensorceleur et dissuader une tentative des villageois de recourir à la force. A contrecœur, il fit savoir sa décision :

- Je crois qu'il faut que je reste ici. S'il vous plait, dîtes à Astrée que je vais bien.

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- Nous n'y manquerons pas, bien évidemment. Et nous serons de retour le plus vite possible.
Les deux villageois s'en furent par où ils étaient arrivés, saluant de la main le rôdeur.

Et celui-ci resta seul. Nul bruit ne venait plus de l'arbre où se trouvait l'ensorceleur. Celui-ci était véritablement doué pour la discrétion.

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Kasumi commença à trouver le temps long. L'ensorceleur ne donnait aucun signe de vouloir discuter et cela lui convenait bien tout compte fait. Mais Astrée lui manquait de plus en plus, il espérait qu'elle n'aurait pas mal pris le fait qu'il soit resté ici au lieu de la rejoindre. Il tenta de contacter à nouveau Première Neige pour savoir si tout allait bien pour elle et les villageois...

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Mais Première Neige n'était plus auprès d'Astrée ni des villageois. Elle courait rapidement en direction du bosquet où se trouvait Kasumi. Elle le rassura toutefois brièvement: Astrée allait bien, elle l'avait quittée peu auparavant.
Elle rejoignit le rôdeur peu après leur contact. Elle portait un message attaché autour du cou. L'écriture était celle d'Astrée.

Mon amour,
Je suis montée à ta rencontre dès que la flûte a paru s'arrêter définitivement. Mais je viens de croiser Hugo Brunepeyre et Mac Cornic, ils m'ont raconté ce qui se passait, on a discuté un moment. Et je pense qu'il est plus sage que je redescende avec eux pour les appuyer auprès des villageois. Même si je préférerais vraiment être auprès de toi... Dès qu'on sera parvenuè à les convaincre, je remonterai avec eux. Tu me manques.
Astrée

Dans l'arbre, au-dessus de lui, un oiseau s'envola. Un faucon. Il volait en direction du col, et donc du village.

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Kasumi sentit son cœur bondir de joie à la lecture du mot de sa bienaimée. Cette petite attention était touchante et il réalisa que c'était la première fois qu'il voyait écrits les mots qui lui étaient si chers. Il replia le billet et le rangea délicatement dans son manteau avant de flatter Première Neige. Il n'était pas certain d'avoir pris la bonne décision en restant près du lac. Le faucon lui apprit que l'ensorceleur entendait espionner les tractations alors que lui en était réduit à se faire du mauvais sang.

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L'attente fut interminable. Le faucon revint, peut-être pour vérifier qu'il était toujours là. Puis il repartit en direction du village. Et l'attente se poursuivit.
Il revint enfin et se posa dans l'arbre.
- Ils ont pris leur décision. annonça une voix du haut des arbres. Ils sont en route.
Il n'ajouta rien de plus.

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Au bout d'un moment, Kasumi avait trompé son ennui en fouillant dans son sac pour extraire la petite sculpture qu'il avait entamé quelques jours plus tôt. C'était en quelque sorte une façon de se faire pardonner auprès d'Astrée pour ne pas être venu la retrouver dès qu'il l'aurait pu. Il avait presque terminé son œuvre quand l'oiseau revint et que l'ensorceleur l'interpela. Le rôdeur était un peu anxieux mais tenta de ne pas le montrer :

- Vous allez pouvoir partir alors ? Je crois que ce sera le mieux pour tout le monde, les villageois comme vous. Ils ne vous accepterons jamais dans les parages même si vous auriez pu les protéger contre une nouvelle invasion.

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L'homme eut un rire sinistre.
- Comme si j'avais jamais eu la moindre intention de rester ici... Je n'étais que de passage...
Il n'ajouta rien de plus et l'attente reprit, interminable.

Première Neige fut la première à dresser l'oreille. Elle entendait du bruit à la lisière du bois. Des hommes approchaient, ils seraient là dans quelques minutes.

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Kasumi jugea cette fois-ci plus prudent d'aller à la rencontre des hommes à l'approche. Il préférait jauger leurs intentions et éviter un dénouement sanglant si ceux-ci avaient des velléités belliqueuses. Il espérait aussi qu'Astrée ferait partie du groupe. Il avait tant envie de la revoir, de lui parler, après cette éternité sans elle. Il se signala pour éviter toute confusion, un peu troublé à l'idée que les choses puissent mal tourner après ces heures de négociations tendues.

RP : retour à l'abri

Les villageois étaient trois, cette fois-ci. La femme d'Hugo les accompagnait. Connaissant sa nature ouverte et arrangeante, c'était plutôt bon signe. Meilleur présage encore, ils avaient avec eux un hongre, plutôt jeune apparemment, une de ces petites montures adaptées aux montagnes. Et quatre chèvres. Et le hongre portait un panier plein de provisions.
Et, meilleure nouvelle encore pour le rôdeur, Astrée les accompagnait. Elle sourit largement à son compagnon et s'avança vers lui.
- Tu commençais à me manquer...

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Kasumi fut immensément soulagé. Le danger était encore présent tant que l'ensorceleur ne serait pas parti mais voir Astrée suffit à chasser toutes ses pensées pessimistes. Il prit à peine le temps de saluer et de sourire à la femme d'Hugo. Toute son attention était captivée par la jeune femme qui s'avançait à ses côtés. La tension qui l'avait habité reflua lorsqu'il croisa son regard et entendit sa voix. Il répondit d'un ton léger :

- Je commençais seulement ? Peut être que je devrais me cacher encore une heure ou deux alors ?

Démentant ses paroles, il s'approcha pour l'enlacer tendrement :

- Toi tu m'as terriblement manqué mon amour.

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Asreée se blottit avec bonheur dans les bras de son compagnon. Elle avait eu peur... peur de l'avoir perdu. Lorsque la flûte s'était fait entendre et que les enfants avaient été envoûtés, elle avait eu un moment de panique, comme tout le monde. Mais elle avait dû agir d'urgence, avec les villageois, ce qui lui avait éviter de trop angoisser.... et heureusement, le contact avec Première Neige, une heure après, l'avait pleinemennt rassurée.
Mais tout cela, elle ne pouvait pas le dire tout de suite, comme elle ne pouvait pas faire trop durer l'étreinte. ils n'étaient pas seuls, et ils avaient à faire.
- On a fini par convaincre les villageois, souffla-t-elle, comme tu vois. Il est toujours là je suppose ?

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Kasumi relâcha son étreinte même s'il n'en avait pas du tout envie. Il fallait avant tout régler cette histoire et s'assurer que l'ensorceleur respecterait sa part du marché. Il agrippa tout de même la main de sa compagne, se sentant trop mal d'abandonner tout contact physique. Il s'adressa autant aux villageois qu'à elle :

- Il est toujours là haut. Allons à sa rencontre. Prenez tous garde à ne pas le provoquer même s'il est arrogant et je pense que tout se passera bien.

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