La Couronne de Cuivre

Il se souvenait -vaguement- que l'escalier rocheux menant au niveau inférieur était plus ou moins à l'opposé. En partant, au hasard, vers la gauche, il lui fallut donc suivre la galerie, et dépasser trois tunnels à gauche, qui menaient à la salle centrale. A chacun de ces embranchements, il entendait, plus forte, la mélopée psalmodiante du clerc qui officiait. Il sentit même, la troisième fois, comme une brusque bouffée d'air, en réalité une bouffée de malfaisance pure, qui émanait de la pièce centrale, en même temps qu'une lueur verte l'illuminait -le sort obscurcissant les lieux n'était visiblement pas actif de ce côté-ci de la pièce. Sans doute un sortilège avait-il été lancé, peut-être le prêtre avait-il appelé la bénédiction de son dieu sur ses fidèles.
L'escalier menant au niveau inférieur n'était plus qu'à quelques mètres, il le voyait partir vers la droite. Il avait cependant l'impression étrange d'être observé, mais il avait beau être attentif, il ne voyait personne.

Face aux malarites, il pouvait supposer d'emblée être espionné et ne pas pouvoir rester cacher longtemps ou que ce soit. Qu'à cela ne tienne, il n'avait pas l'intention de se terrer et d'attendre comme un jeune faon. Non, il chercherait au contraire à rester en mouvement et peut-être à traquer et surprendre des malarites isolés. Se faire chasseur autant que proie. On pouvait toujours rêver... Pour l'heure, il entendait bien descendre cet escalier mais sans précipitation : il ne fallait pas oublier que ces souterrains avaient largement pu être truffés de pièges.

Il parvint à l'escalier sans être intercepté, et commença à descendre quelques-unes des étroites marches. La sensation d'être observé avait décru. Il avançait lentement, prenant le temps d'essayer de repérer des pièges éventuels.Bien sûr, il ne pouvait pas espérer repérer un glyphe posé par un clerc, mais peut-être des pièges plus simples...
Il finit par repérer quelque chose. Une très fine cordelette tendue sur une marche, actionnant de petits éléments métalliques qui devaient tintinnabuler si on effleurait la cordelette. une autre marche était recouverte de fines brindilles sèches qui devraient craquer sous ses pas. Deux pièges rudimentaires visant à entendre s'il descendait l'escalier.

Kasumi chercha à enjamber les deux pièges sans les « déclencher » puis, s’il en avait l’opportunité, il espérait bien récupérer une partie des brindilles. Ainsi, il pouvait espérer que ces pièges se retournent contre ses adversaires et aussi utiliser ce qu’il aurait pu récupérer de brindilles sans que cela se voie trop à un autre endroit plus stratégique pour lui. Il continuerait ensuite sa progression à cet étage jusqu’à trouver un boyau assez important pour s’y battre debout.

Il parvint à passer les pièges sans les déclencher, et même à récupérer une partie des brindilles. Mais le créateur du piège verrait probablement, s'il observait de près, qu'il y en avait moins épais. En outre, la marche sur laquelle il se trouvait à présent était légèrement poussiéreuse -une poussière peut-être mise là exprès mais qu'il n'avait pas pu détecter-, et on devinerait l'empreinte de ses pas en l'observant. Bref, sa descente vers l'étage inférieur, si elle n'avait pas été signalée de façon bruyante, serait détectée visuellement.
L'escalier débouchait dans une galerie relativement large, où on pouvait passer à deux de front, et suffisamment haute pour qu'il s'y tienne debout.

Il ne pouvait rien faire pour empêcher ses adversaires de le retrouver – tôt ou tard – aussi cherchait-il simplement à gagner un temps précieux. Il restait une chance minime que les pièges se retournent contre certains de ses adversaires et il pouvait aussi faire en sorte de brouiller les pistes.

Il remonta donc sur la marche poussiéreuse pour y laisser une empreinte dans le sens opposé puis redescendit à reculons. Il était maintenant urgent de quitter cette galerie principale pour en trouver une un peu plus étroite et plus aisément défendable. Une galerie où il aurait une petite chance de pouvoir se cacher.

Des galeries, il y en avait, de toute taille : cet "étage" était plus important que celui du dessus. Il se souvenait avoir trouvé trois sorties vers l'extérieur, qu'il pouvait retrouver en suivant les courants d'air, mais dont une seule s'était révélée praticable en se bricolant une corde.
La plupart des embranchements donnaient sur des galeries plus étroites que celle où il se trouvait, et il pouvait assez facilement se mettre en embuscade en se dissimulant à un autre embranchement... avec le risque d'être surpris par derrière. En revanche, il semblait ne pas y avoir de simples renfoncements où se dissimuler. Ou du moins, il n'en voyait pas dans l'immédiat. Et il sut qu'il devait se décider rapidement : le son puissant d'un cor se fit entendre, en effet, à l'étage supérieur. Plusieurs autres lui répondirent, en une cacophonie assourdissante. Y compris, à sa grande surprise, un cor à cet étage-ci, qu'il entendit quelque part vers la droite -mais vu les échos et réflexions sur les roches, il ne pouvait guère en déduire l'origine.

Le début de la traque promettait d’être chaotique et les forces de l’ennemi semblaient encore pour l’heure en partie dispersées. Il aurait pu profiter de ce temps pour tenter de gagner une sortie mais il sentait qu’il n’aurait jamais le temps de bricoler de quoi s’échapper et que ce mouvement avait certainement été anticipé par les malarites. A l’inverse, il aurait pu réagir comme la plupart des proies en tentant de se terrer dans un endroit dissimulé…

Il ne fit ni l’un ni l’autre mais préféra se diriger vers l’endroit où il avait entendu le cor le plus proche : non pas pour se jeter dans la gueule du loup mais bien pour tenter de s’attaquer à cette unité isolée. En commençant si possible par évaluer la menace qu’elle représentait ce qui supposait une approche discrète.

Le son semblait provenir de la galerie de droite, à l'embranchement le plus proche. Mais celle-ci était déserte, de prime abord, et, après une intersection d'où partait une galerie à gauche, elle s'achevait en donnant dans un couloir qui semblait plus large.
Il ne vit rien dans la galerie qui s'ouvrait à gauche, et, progressant silencieusement, s'avança jusqu'au bout. Il n'y avait pas un bruit perceptible, ni ici, ni à l'étage supérieur. Il ne lui restait plus qu'à jeter un coup d'oeil discret dans le couloir du fond, où l'attendait peut-être un malarite. Il ne vit rien à gauche... et crut entrevoir une forme immobile à droite, plaquée contre le mur, guettant certainement son arrivée. Il se recula bien sûr aussitôt, sans que son adversaire ne réagisse. Il ne l'avait sans doute pas aperçu...

Gagné par la nervosité, le demi-elfe prit un instant pour reprendre son souffle et un rythme cardiaque plus lent. Il en profita pour analyser ses possibilités : il n’avait pas son arc et ne pouvait donc pas attaquer à distance. Mais même s’il l’avait pu, l’angle de tir ne lui aurait pas donné de grandes chances de tuer son adversaire sur le coup pour éviter qu’il ne donne l’alerte. L’occasion était cependant trop belle d’éliminer un de ses opposants sans coup férir.

Au pire, si cela se passait mal, il y avait suffisamment de couloirs latéraux pour prendre la fuite… Il s’approcha donc à nouveau, son épée courte en main, avec l’intention de bondir sur la forme immobile dès qu’il en serait à portée.

L'effet de surprise ne fut pas aussi total qu'espéré. L'inconnu, s'étant signalé par son cor de chasse, était fatalement sur ses gardes, conscient qu'il pouvait être attaqué. Peut-être, même, était-ce ce qu'il attendait...
Toujours est-il qu'il réagit, passé le premier instant de surprise, avec une vivacité peu commune, se rejetant en arrière pour éviter le coup. Il ne put l'éviter complètement, cependant, et écopa d'une blessure à l'épaule gauche. Il tenait cependant son arme -une dague effilée- de la main droite.
Poussant un cri rageur, il se précipita à son tour sur le rôdeur, profitant de ce que celui-ci reprenait son équilibre.

Autant pour la discrétion et l’élimination furtive espérée… Kasumi savait désormais ne disposer que de quelques secondes avant de voir débarquer les renforts ennemis et se trouver aussitôt en très fâcheuse posture.

Il ne fallait pour autant pas confondre vitesse et précipitation aussi chercha-t-il à effectuer une roulage pour s’éloigner un peu de son adversaire : avec son arme, il n’était dangereux qu’au contact et il entendait donc bénéficier de sa meilleure allonge pour le frapper dès qu’il aurait repris l’équilibre.

Il parvint à esquiver l'attaque sans dommage, roulant souplement au sol avant de se redresser rapidement et d'attaquer aussitôt, profitant de ce que son adversaire, à son tour, reprenait son équilibre.
Il l'atteignit cette fois-ci au flanc. Le gilet de cuir épais que portait son adversaire atténua quelque peu le coup, mais l'épée de Kasumi s'enfonça néanmoins dans la chair. Le rôdeur n'avait cependant guère de temps de vérifier si une tâche rouge s'étendait sur le tissu de ses vêtements. L'inconnu avait bondi en arrière avec un cri, et, faisant fi de la douleur qui le faisait grimacer, s'apprêtait à attaquer à nouveau. Mais la blessure le gênait, lui faisant perdre de sa souplesse et de sa force. Le rôdeur n'aurait aucun mal à esquiver et à porter un dernier coup fatal.

HRP : je te laisse l'achever ?

Kasumi ne fit pas dans la dentelle : chaque seconde comptait et la discrétion n’était plus vraiment de mise avec tous ces cris. Il fallait donc l’achever rapidement puis quitter les lieux rapidement sans chercher à dissimuler le corps ou à récupérer des objets sur lui. Le demi-elfe esquiva l’attaque maladroite et envoya son coude au niveau de la carotide de son adversaire en profitant de son élan.

L’instant d’après, un coup d’épée suivait le même chemin pour l’égorger. Et le rôdeur de filer avant même que le malarite ne tombe au sol. Il devait absolument trouver un autre couloir puis il reprendrait sa progression silencieuse s’il n’était pas aussitôt repéré.

L'homme s'effondra sans un cri, et Kasumi n'eût plus qu'à s'esquiver..
Le couloir où il se trouvait était assez large, et de nombreux boyaux y débouchaient. Le plus proche, celui par lequel il était arrivé, était à quelques mètres seulement. Mais alors qu'il s'apprêtait à se précipiter dans cette direction, il entendit nettement des pas qui en venaient. Il était difficile de savoir s'ils venaient justement de ce boyau-là ou d'un autre, mais en tout cas, ils approchaient et n'allaient pas tarder à débouler dans le couloir quelque part devant lui. Et ils étaient plusieurs, c'était une certitude.
Derrière lui se trouvait un autre boyau, légèrement plus loin, à quelques toises. Il pouvait l'atteindre en quelques instants.

Acculé, il ne réfléchit pas longtemps avant de se précipiter vers ce couloir : il n’avait pas le temps de vérifier si d’autres ennemis ne l’y attendaient pas en embuscade. Tout ce qu’il savait était qu’il était impératif d’éviter les groupes de plusieurs combattants. Il ne pouvait espérer survivre à cette nuit qu’en menant les combats qu’ils pouvaient remporter sans attirer l’attention ou récolter de blessures handicapantes.

Il se précipita donc du côté d'où ne provenait aucun bruit, et s'engouffra sans hésiter dans le boyau... pour se trouver face à trois hommes armés qui avançaient lentement et silencieusement. Ils étaient fort heureusement à près d'une vingtaine de toises, plus loin dans la galerie, mais ils se précipitèrent droit sur lui en l'apercevant. Il eut le temps de remarquer qu'ils portaient une sorte de casque avec des lunettes, probablement pour voir dans l'obscurité, tout en observant rapidement les lieux : il y avait un embranchement à quelques toises, une galerie sur la droite. Il y serait le premier. Derrière lui, les autres devaient approcher.

La rencontre, aussi déstabilisante qu’elle fut, lui permit de se rendre compte qu’il ne pourrait pas compter sur l’avantage de sa vision nocturne dans les galeries. Il n’avait cependant pas assez de temps pour imaginer comment se servir de cette information. En réalité, il avait juste assez de temps pour s’engouffrer dans la galerie sur sa droite en espérant ne pas se retrouver face à de nouveaux adversaires.

En fonction de ce qu’il y trouverait, il chercherait à bifurquer encore pour échapper à la vue de ses ennemis ou à faire volte-face si la galerie n’offrait pas d’autre issue et surtout si elle était plus étroite que celle qu’il quittait précipitamment.

La galerie était un peu plus étroite que la précédente: -on ne s'y croisait pas à l'aise. Elle était haute de plafond, et surtout, c'était primordial pour l'heure, déserte. Elle semblait se prolonger assez loin, bifurquant vers la droite à une trentaine de toises, et il distinguait pour le moment trois embranchement : un à gauche, un à droite, puis encore un à gauche. En avançant, il devina que la première galerie était de taille similaire, et que la seconde était placée un peu plus en hauteur, accessible par une marche relativement importante.
Derrière lui, ses poursuivants ne tarderaient pas à apparaître. Il avait tout juste le temps de s'engouffrer dans la première galerie s'il voulait disparaître à leur vue... Mais il pouvait en choisir une autre.

Se laissant guider par son instinct, il choisit d’ignorer la première galerie pour se précipiter vers celle disposant d’une entrée surélevée. Il serait immanquablement repéré par le groupe de trois individus mais il pouvait espérer pouvoir porter un ou deux coups à ceux qui chercheraient à s’y engager et peut-être ensuite battre en retraite en les prenant de vitesse. C’était plutôt téméraire et le risque était grand qu’il se retrouve rapidement encerclé mais courir au hasard des couloirs et s’y épuiser ne pourrait – à la longue - que servir les intérêts des chasseurs.

Il entendit un juron derrière lui, au moment ses poursuivants arrivaient au seuil de la galerie où il se trouvait, juste avant qu'il n'atteigne le boyau surélevé. Il eut le temps de s'y hisser, sans trop de difficulté vu sa souplesse, avant que ses poursuivants ne l'aient rejoint, et de reprendre sa course. Mais cette galerie était plus étroite et plus basse que les précédentes, et le plafond irrégulier l'obligeait par endroits à marcher courbé en deux. Elle était également moins rectiligne, tournant par moments à droite ou à gauche. Il y avait peu de bifurcations, cette fois-ci, mais il en devinait une un peu plus loin.
Derrière lui, il devina que les premiers de ses poursuivants se hissaient sur la marche qu'il avait déjà perdue de vue. Il entendit une voix parler, autoritaire. Un ordre sans doute. Mais la pierre étouffait les sons.

Le rôdeur comptait passer la première bifurcation où ses ennemis ne manqueraient pas de le chercher en priorité et de s’engouffrer dans la suivante qu’il croiserait. S’il avait la chance d’en trouver rapidement une autre, avant d’être vu par ses poursuivants, et qu’elle soit vide. C’était peut-être présumer de beaucoup aussi adressa-t-il une petite prière à Tymora tout en pressant l’allure.

Tymora dut l'entendre, car il trouva bientôt un second embranchement, avec une galerie partant sur la gauche, dans laquelle il s'engouffra avant que ses poursuivants ne l'aient rejoints. Il les devinait pourtant tout proches, mais l'étroitesse de la galerie devait freiner les plus costauds d'entre eux. Et, preuve que la déesse de la Chance était bien avec lui, la galerie était déserte. Elle était également basse de plafond sur quelques toises, avant de redevenir plus confortable sur quelques toises encore. Elle débouchait rapidement sur un couloir un peu plus large : il lui restait à décider s'il irait à droite ou à gauche.
Hélas, Beshaba veillait également : à peine avait-il fait quelques pas, courbé en deux, dans l'étroit boyau, qu'il vit une nuée de volatiles s'enfuir en piaillant. Des chauve-souris... qui partirent, pour la plupart, vers la droite, mais avec suffisamment de bruit pour avertir ses poursuivants de sa position.

Sans l’apparition inopportune des volatiles bruyants, Kasumi aurait pu décider de faire volte-face au niveau du tronçon légèrement plus haute de plafond où il aurait pu affronter ses adversaires un par un. Mais sa position maintenant connue, il choisit de s’enfuir à nouveau en suivant la nuée de chauve-souris. Leur bruit pourrait couvrir celui de ses pas rapides et peut-être pourrait-il surprendre d’éventuels malarites restés en embuscade sur le trajet grâce à ces alliées improbables.

Le nouveau couloir qu'il emprunta était large et haut de plafond, et le bruit fait par les chauve-souris lui permettait de s'y déplacer plus rapidement sans se soucier du bruit. Et heureusement, car ses poursuivants étaient sur ses talons. A peine eut-il fait une vingtaine de toises qu'il devina, à un cri derrière lui, qu'ils l'avaient aperçu. Il faut dire que ce couloir-ci, rectiligne, permettait de voir plus loin.
Il y avait cependant plusieurs autres galeries qui y débouchaient, plus étroites et plus tortueuses, parfois un peu en hauteur, parfois basses de plafond.Il avait tout intérêt à s'y engouffrer pour échapper à nouveau aux regards.
Les chauve-souris, quant à elle, filant droit devant elles, ne semblèrent débusquer aucun adversaire caché dans ce large tunnel.

Puisqu’il avait été repéré, chercher à atteindre un autre couloir était inutile : il s’engouffra donc dans le premier tunnel où il aurait un avantage : l’un de ceux où il faudrait se hisser pour l’atteindre. En restant à l’entrée pour s’embusquer, il pourrait aisément frapper le premier avant de reprendre sa course. C’était téméraire mais cela pouvait inciter ses adversaires à plus de prudence et lui faire gagner du temps. Du temps pour mettre en œuvre une idée qui lui traversa l’esprit. Un autre pari qu’il espérait payant : un pari fondé sur l’exploitation d’une des forces apparentes de l’ennemi.

Il se hissa donc dans un tunnel un peu surélevé, étroit et bas de plafond. Ses adversaires, qui ne s'attendaient pas à le trouver embusqués, se précipitèrent à leur tour, le plus leste d'entre eux prenant la tête du groupe. Il n'eût aucun mal, depuis sa position surélevée, à frapper d'un grand coup d'épée qui, s'il ne lui trancha pas la tête, le blessa néanmoins grièvement à l'endroit où le cou s'articulait à l'épaule.
L'homme recula d'un bond avec un cri inarticulé, heurtant au passage celui qui le suivait.

Kasumi ne poussa pas sa chance en essayant d’affronter les trois assaillants mais il donna néanmoins un nouveau coup d’épée, frappant d’estoc droit devant lui sans se soucier de toucher ou non une zone vitale : l’effet de surprise était passé pour cette fois, il fallait donc regagner un peu de champ avant de frapper à nouveau dans des conditions favorables, ne pas dévoiler tous ses atouts de suite, instiller progressivement le doute chez les chasseurs, les pousser à de nouvelles erreurs.

Il sentit l'épée s'enfoncer dans la chair, mais n'eût guère le temps de regarder si la blessure était mortelle. Il fallait fuir, à nouveau. Ses agresseurs, désorganisés, ne se ruèrent pas immédiatement à sa suite. Peut-être tentaient-ils de soigner leur comparse... si c'était possible.
Il put donc s'enfoncer dans le couloir, passer une première intersection, parvenir au bout de la galerie jusqu'à un autre couloir. Il n'entendait personne, mais la poursuite ne tarderait certainement pas à reprendre.

Kasumi ralentit sa propre allure pour réduire les risques de se faire repérer ou manquer les signes de ses poursuivants. Il voulait s’éloigner de la zone où il avait affronté ses premiers opposants et continuer à surprendre d’autres groupes. Il lui fallait donc rejoindre une nouvelle galerie étroite où il pourrait s’embusquer.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Peyregorde