Ben voilà j'ai (enfin) lu les 11 premiers chapitres hier soir. Je ne voulais en faire que 10 (crevé), mais j'ai craqué, j'ai voulu lire le combat avant dodo
Donc l' impression d'ensemble, avant nouvelle lecture et après la nuit.
Bonne entame, on accroche tout de suite. Tu as un réel talent d'évocation et j'arrive bien, rapidement et sans effort à me figurer les personnages et les scènes. Cela a des avantages évidents mais aussi un inconvénient : on se fait vite une idée des persos et on s'y attache, mais quand plus tard ils se comportent trop différemment de l'idée qu'on s'était faite d'eux dès le départ, cela (me) paraît incongru et (m')agace un petit peu. Un petit (pas si petit que ça) malaise aussi sur l'emploi un peu trop fréquent à mon goût des termes "viol" et "violeur". Incontournables au début, certains pourraient ensuite être remplacés par des métaphores, des ellipses ou des formules du style "ceux qui font peu de cas de l'honneur des femmes" (tu trouveras mieux que ça)
Quelques maladresses de style bien sûr, des contradictions d'une ligne sur l'autre et des petites erreurs, mais ce sont des détails qui n'entachent pas le plaisir de la lecture. Rien qui puisse résister à une relecture attentive. C’est vrai que tu sais finir tes chapitres et le « Evidemment il neigea » entre autres m’a beaucoup plu.
J'aime bien que tu fasses vivre un peu les personnages et que tu leur donnes une histoire avant de les supprimer, la mort de persos sans descriptions et apparus deux lignes plus haut n'apportant pas grand chose. Je n'ai pas beaucoup aimé le premier combat de Malek contre le barbare. Tu as évité le pire en le faisant gagner sur un coup de chance mais quand même. J'ai l'impression que tu n'as mis ce combat qui n'apporte rien à l'histoire que pour livrer la dose d'action syndicale et quotidienne. Ce combat gagnerait à être déplacé plus loin dans l'histoire, quand le jeune chien fou commencera à s'endurcir. J'aurai mieux vu ce maladroit faire une chute dans une ornière dissimulée par la neige et s'assommer, puis se réveiller (et rester planqué) au bruit d'un combat entre des barbares et des hommes de Rekk, voire Rekk lui-même. Tu vois faut pas me pousser beaucoup où je vais écrire ton histoire à ta place :rigoler: mais c'est qu'elle m'a plu
Les lieux et les décors sont souvent bien décrits, on peut les voir et les sentir. Tu peux encore accentuer cela en ajoutant des traces d'anciens combats ou de plus récents dans des villages dévastés et rendre l'atmosphère plus lourde. J'ai compris que dans ton monde une pièce d'argent valait plus que douze pièces de cuivre, mais pour me l'approprier davantage (ton monde pas la pièce :happy: ), j'aurai aimé en savoir un peu plus, au travers de scènes de la vie quotidienne, comme le bourgeois qui sort un double (valeur 2pa) ou un compère qui règle une tournée dans la taverne avec un gros (5 pc) et combien de pa et de pc vaut une po, ce genre de chose.
J'ai beaucoup apprécié le côté anti-héros des 3 persos principaux du moment et ai été un peu agacé quand il m'a semblé qu'ils en déviaient un peu trop rapidement.
J’ai perçu Rekk comme un loyal mauvais, sûr de lui, de sa fonction, de sa place dans le monde et de sa valeur. Je trouve donc tout à fait normal qu’il s’agenouille devant l’empereur, qu’il puisse être un bourreau en même temps qu’un bon père et qu’il protège ceux sur lesquels il se sent un droit de suzeraineté. Il ne me semble absolument pas crédible en revanche qu’il tolère les insolences de gamins qu’il estime en tous points inférieurs à lui, même s’il n’attache aucune importance à leurs avis. Il ne peut pas ne pas les remettre à leur place, sans aller forcément jusqu’à les tuer. Je le vois comme un être intelligent et impitoyable quoique parfois un peu las, pas comme un psychopathe. Lors de l’embuscade, il n’aurait pas du non plus tuer le dernier assassin sans tenter de le faire parler auparavant.
Shareen ne devrait d’ailleurs même pas oser lui parler comme ça, et penser d’abord à survivre. Elle était très bien au début puis elle semble virer vers une bimbo de sitcom. Cette fille a appris à composer, y compris avec sa vertu, et voilà qu’elle pète les plombs à la Cour parce qu’un jeune noble (l’héritier) lui met une main aux fesses ? Bof. Mais la voir apprendre à se prendre en main et à ne plus subir est une bonne idée, mais pas trop vite et dans la douleur
Malek est un jeune scarabée, une espèce de Simplicius Simplicimus qui doit apprendre auprès d’un maître qui le fascine et le rebute à la fois, c’est, sinon le mieux rendu, du moins celui qui dévie le moins
Bref ton histoire me plait, et tu vois j'ai même tendance à me l'approprier :happy: P... je suis encore trop long et sentencieux, c'est foutu maintenant, je ne me referai pas
Pépé lecteur à épisodes