1) Biographie.
Je ne me rappelle de mon enfance que par bribes, car hélas elle remonte à il y a si longtemps!!! Les visages de mes proches ne sont plus que des formes et des couleurs enfouis bien loin dans ma mémoire... Par contre je me rappelle avoir manifesté très tôt des "dons" pour la magie, comme si celle-ci coulait naturellement dans mes veines, ainsi qu'une très grande sensibilité aux autres plans...
Vers ce qui devait être mon adolescence (l'un des premiers souvenirs que j'ai), un homme se présenta à mes parents. Il se nommait Myrdhin. Je verrais toujours son visage sombre et grave, sa longue barbe noire, et j'entendrais toujours sa voix grave et profonde, pareille au tonnerre qui roule dans les vallées, me donnant des conseils. Je ne sais ni comment, ni pourquoi, mais je suis partie sur les routes avec lui...
C'est dans sa bouche que j'entendis pour la première fois le nom "aasimar". Pour Myrdhin j'étais l'une d'entre eux, comme le prouvait mon talent inné pour la magie, et il ne s'était pas trompé, même si sur le coup je refusais de le croire. Pourtant je du me rendre à l'évidence très vite...
Quoiqu'il en soit, Myrdhin m'apprit à me servir de mes dons naturels et à les domestiquer pour faire de moi une sorcière plus que douée (ce n'est pas moi qui le dit...) et redoutable. il me transmit aussi sa soif insatiable de connaissances qui me guide encore aujourd'hui, ainsi que son amour par la transmission des savoirs magiques. Pendant des années nous parcourûmes les Vaux et bien d'autre régions à la recherche d'objets rares et puissants et de connaissance. Nous visitâmes même l'antique Myth Drannor...
Lorsque j'eu une trentaine d'années, Myrdhin connu une fin tragique... Alors que nous cherchions une amulette rare et puissante dans une tombe, la liche qui la gardait nous attaqua par surprise. Le combat fut long et rude et Myrdhin finit par vaincre la liche... Au prix de sa vie! Je ne du la vie sauve qu'à la magie qui coule dans mes veines et me préserva in-extremis du cataclysme magique qui suivit leur fin à tous deux... Je me réveillait peu après dans un temple de Myrkul, dieu des morts aujourd'hui disparut. Ses fidèles, attirés par le bruit du combat, m'avaient trouvée dans la tombe et prise pour une envoyée de leur dieu. Mes souvenirs confus me portèrent à croire qu'ils avaient raison, et pendant cinq ans je semais la terreur et la mort dans la région où j'avais été recueillie... mon "périple" prit fin le jour où je rencontrais sur ma route un paladin de Tyr qui voulu me défaire au nom de son dieu. Il se nommait Yaneck Mortelune, je me souviendrais toujours de son nom et de son visage sévère d’homme d’âge mûr…Il y parvint, mais de façon paradoxale. Au moment de mourir sous mes coups il fit appel à son dieu et me maudit. Je devrais errer sans fin à travers les Royaumes pour expier mes fautes, ne pouvant mourir tant que Tyr n'estimerait pas le prix payé! Puis il se jeta sur moi, lame en avant, me transperçant le corps. Il mourut, un sourire aux lèvres et je me senti partir, comme happée par le néant... C'est ainsi que je connu ma première "mort".
Je ne peux mourir, juste tomber dans une sorte de stase qui se rompt lorsque l'on vient troubler mon sommeil... Et il y a toujours des pilleurs de tombes, ou de cadavres... Ses stases sont plus ou moins longues, de même que mes périodes de "vie". J'en profite toujours pour perpétuer les vœux de Myrdhin... ce qui me conduit immanquablement à une "mort" violente". Et aussi à semer parfois la mort dans mon sillage, même lorsque je le fait pour tenter d'aider les autres... Que voulez-vous, me réveiller dans une tombe froide et humide me met de mauvaise humeur!
Si j'en crois ce que j'ai pu discerner, mon errance dure depuis au moins 400 ans... Mon dernier réveil eu lieu il y a une soixantaines d'années, au fond d'une cave dans la maison d'un noble du Cormyr... des pilleurs de tombe m'avaient trouvée fort bien conservée et m'avaient vendue à un collectionneur riche excentrique qui, fasciné par ma beauté, m'avait fait mettre dans un coffre de verre et venait m'admirer. Un soir le fou voulu m'embrasser. Il provoqua mon réveil... Et le paya de sa vie!
Je recommençais mes errances et finit par retourner dans les Vaux. C'est à Hautelune que je rencontrais un jeune demi-elfe qui souhaitait se perfectionner dans l'art de la magie. Je mis quelque temps à accéder à sa demande : en effet il n'était pas un mage pur, mais aussi un guerrier et il s'était spécialisé dans certaines écoles. Cependant face à son insistance et sentant en lui un certain potentiel (et me souvenant aussi de Myrdhin), j'acceptais de l'aider à se perfectionner en lui transmettant les méthodes instinctives de cet art et il devint donc l'un de mes rares élèves de cette époque... Il se nommait Egrevyn Berrak et il était doué... Et très charmant... Doté d'une grande réflexion et d'une joie de vivre qui me firent prendre conscience que la vie est parfois belle, il se montra un élève assidu et acharné. Nous nous séparâmes au bout d'une dizaine d'années, je ne pouvais lui en apprendre plus, étant une sorcière et il avait autant la bougeotte que moi. Je repris donc ma route et lui la sienne.
Peu après un passage à Eauprofonde, je ressenti les premiers effets d'une sorte "d'appel" que je ne pouvais analyser. Où que j'aille, je sentais que je devait être ailleurs... Un effet de la malédiction de Tyr? Je ne sais pas... Quoiqu'il en soit, cet appel me conduisit par delà la mer jusqu'à l'île d'Helonna. Ce ne fut que devant les murs de la cité de Lathandre que mon cœur me dit que je me trouvais là où je devais être... Etait-ce pour moi une chance de trouver enfin le repos, une épreuve de Tyr ou une preuve de la mansuétude du seigneur de l'Aube, je n'en sais rien, mais peut-être qu'un jour...