La Couronne de Cuivre

Au milieu de la foire, guidez par les applaudissements et les explosions, vous arriverez dans un immense chapiteau. Surement le plus imposant du festival, constitué de soie et de velours, il y a une inscription magique flottant au dessus de l'entrée sur laquelle est inscrit : " Concours du plus bel effet magique"

A l'intérieur une foule conséquente s'est massée poiur observer les concurrents. Sur une estrade entre ces derniers et la foule, il y a 5 fauteuils ouvragés sur lesquels siègeront le jury du concours.

Le concours attends les dernières inscriptions afin de pouvoir commencer. Ensuite chaque concurrent sera autorisé à lancer un sort afin d'impressionner les membres du jury. Ils devront rivaliser d'imagination afin de créer le plus bel effet magique.. à partir d'un sort courant ou grâce à un sort novateur.

LA récompense pour le gagnant sera d'une baguette d'illusions.

Règles HRP :

Chaque participant devra faire un post comportant une description narrative de son passage devant le jury ( réaction du public, description détaillée du sortilège)

Les images ( si pas trop grosses) sont autorisées pour agrémenter le concours.

Le jury choisira celui dont le post les a le plus émerveillé

Cherchant à situer la source des violentes explosions dans le brouhaha du festival, Elthiriel se fraya un chemin dans la foule de ses confrères...
Sous les frondaisons de la clairière, autour des tables dressées pour l'occasion, ses collèges échangaient des récits à toute heure de la journée. Dans leurs vantardises se nichaient des demi-vérités qui pourraient un jour sauver la vie de certains d'entre eux. Mais ce rassemblement était surtout pour eux une occasion de se distraire.
Leur existence solitaire ne leur en fournissait pas tant... Marchandages et compétitions allaient bon train, entrecoupés de chansons humoristiques, de balades mélancoliques ou d'odes aux héros disparus.
...
L'elfe identifia les étranges vrombissements quelques secondes avant de localiser le gigantesque chapiteau aux velours multicolores: de la magie...
Submergé par une vague d'émotions confuses - contradictoires - Elthiriel pénètra en l'enceinte de l'étrange structure de toile...

En entrant dans la salle, Elthiriel fut submergé par la profusion de lueurs magiques en tout genre, des éclats magiques, des fleurs illusoires, chaque mage tenait à montrer sa maitrise de la magie ... certains excellents, d'autres pitoyables.. mais tous animés par ce même amour de la magie.

A la manière des innombrables chapiteaux précédement visités, celui-là s'était imprégné de la puanteur de ses visteurs. L'air était saturé d'odeurs diverses: savon de selle, herbes à pipe, transpirations humaines et haleines fétides...
Braillards et imbus d'eux même, les humains y fourmillaient - avec une poignée de petites gens, de nains et d'hybrides elfes pour faire bonne mesure.
Fendant la masse grouillante, Elthiriel gagna l'estrade sous les vivats de la populace...

La lueur d'une dizaine de bougies dansait sur le visage tendu de l'elfe. S'approchant de la première chandelle, il s'entailla le poignet à l'aide d'un petit éclat d'obsidienne. Le sang affleura sa paume avant de sa mêler à la cire blanche en un long grésillement.
Les bougies vacillèrent... et s'embrasèrent.

Les flammèches tracèrent d'incandescents symboles sur un plancher qu'elles ne calcinèrent pas. Elles caressèrent les chevilles de leur créateur qui dansait pieds nus parmi elles - sa chemise de soie blanche virevoltant au gré de sa fantaisie.
Les flammes ensorcelés, étranges larmes, formèrent d'iridescentes perles éthérées.

Elthiriel entonna un léger chant elfique. Sa chanson sans paroles - vibrante de magie - évoquait le doux fracas d'une lame se brisant sur un récif...
Les flammes bondirent vers les mains de l'elfe pour les envelopper... et lui apporter un plaisir enivrant.
L'Art le submerga...

Son envellope charnelle s'embrasa tel un arbre frappé par la foudre.
Les langues de feu écarlates l'arrachèrent au sol en un maëlstorm de lueurs fugaces.
Chevaucher les flammes... Une expérience grisante...
Un feu surnaturel jaillit à flot du nez, de la bouche et des oreilles d'Elthiriel, le brûlant vif et le purifiant en un paroxysme de souffrance...
Dans une ultime explosion, un nuage de particules scintillantes tomba sur la foule en liesse...
Les spectateurs applaudirent, tapèrent du pied et tendirent leurs bras vers les minuscules lucioles argentées...

Sa récente défaite l'avait humiliée. Oan, vaincue, logiquement, pas Sire Seina, pénétra abatuue dans le chapiteau bondé, agité par les soubresauts admiratifs d'un public extatique. La drow rabattit son capuchon de velours noir sur son crâne, groupant ses cheveux pour les cacher de la vue de tous. L'odeur de la magie flottait dans l'air; parfois pure et gracieuse, parfois brutale, violente et dénuée d'intérêt. Oan passe, visage semi-couvert, devant le public attentif, puis salua les juges d'un regard vide d'expression.

Oan laissa de côté tout sentiment, toute expression de souffrance, d'abbatement ou de haine, pour se concentrer sur le dessin des mages en préésences; prétentieux êtres humains, elfes arrogants et caractériels gonmes illusionistes de foire. Quelle gachis, ce spectacle affligeant de la rivalité viscérale des individus pour leurs frères de sang... Oan se positionna au centre de la piste, cachée par certains mages, visible du public selon l'ange. Alors qu'elle s'installait, et qu'elle rejettait son capuchon de nouveau; les braillards vulgaires et grossiers qui se gonflaient la panse çà boire hydromels d'occasion et autres alcools de spectateurs incompétentes, se mirent à pousser des hurlements viscelards et libidineux plus qu'outrageant.

Oan fit semblant de rien, se concentrant uniquement sur elle même; sur la magie, sur les sentiments profonds, le feu qui embrasait son moi profond. Tristesse, amertume douceâtre et ravageuse... Oan revit l'humiliation, la défaite, puis revinrent vivre sous ses yeux les années d'Ombreterre, les tortures esthétiques des prisonniers castrés, les rituels sombres et ténébreux des pretresses de Loth; puis elle même, s'adonnant à des rites intedits, consummée par les flammes du danger.

Oan ne s'éclaircit pas la voix, laissant les mots couler de source. Un chant doux, fébrile et profond en même temps; et les notes nostlagiques et mélancoliques qui s'entrechoquaient invisibles dans l'esprit d'Oan, résonna dans le chapiteau intéressé.
Le passé collait à la mélodie; hurlements de souffrances sur tortures abominables, lumière éclatante de la surface sur cris stridents... Aucune limite, aucune barrière à cette voix douce et prophètique, nostalgique d'une souffrance passée.

Alors la lumière vint, quand le chant s'intensifia, jusqu'à assourdir les oreilles des spectateurs, et les lueurs du jours de s'embraser, de venir miroiter sur la brune chevelure d'Oan. Les faisceux lumineux du soleil, rares dans ce chapiteaux, s'enflammèrent, et de longues lignes bleuâtres de prendre feu du sommet à Oan.
Autour d'elle, l'air se fit flou, brumeux, et des rires, éclats de rires enfantins, ou pleurs terribles, résonnèrent dans la salle, comme autant de souvenirs rédempteurs. Les images apparurent, images de viols terrifiants, de massacres vomitifs, puis images de joie, lumières pâles d'un matin de printemps, et cette brume de s'opacifier, d'entourer Oan jusqu'à la faire disparaître.

Le spectacle fut fulgurant, innofensif, et seuls quelques rares drows présents comprirent, et virent, dans ces nuages les flammes s'élever, les abysses d'Ombreterre prendre vie et ressurgir du sous sol, virent les démons monstrueux et créatures divines, angelesques oniriques dans ce monde.

Oui, le sepctacle ne fut guère impressionant, mais Oan, soulagée, vidée de vie, de passion et de haine, s'en alla comme elle était venue, laissant les juges statuer de son cas alors qu'elle ne le souhaitait même pas; et lorsque, enfin, les ligne enflammées s'éteignirent, ce capuchon rabaissé, ce visage sombre et sublime, n'étaient plus qu'une métonymie compréhensible de la drow...

Le brouhaha incessant de la foule ne faisait qu'augmenter à mesure que le temps passait entre les candidats qui, il fallait bien l'avouer, ne se pressaient pas aux portes du concours. C'est dans cette atmosphère légère et détendue que pénétra Wotan.

Le jury ne se composait alors que de 4 personnes, un mage à la barbe magnifique fumant une pipe de bruyère, une jeune Elfe conversant avec son voisin particulièrement ventripotent et d'un vieillard échevelé au crane brillant dormant dans un concerto nasal !

Soudain, un petit homme dépenaillé, sortie de sous un drapé, brandissant une cuisse de poulet rôtie :

- "Messieurs Dame ! Un nouveau concurrent vient de prendre place ! S'il vous plait ! Un peu de silence ! S'époumona t-il en regagnant son fauteuil.
- Bien, excusez-nous mon brave… je me suis … enfin… passons… Nom, Ecole et Sortilège s'il vous plait…
- Wotan, mage entropiste.
- Oui…le petit homme semblait attendre autre chose, …Très bien, heu, à vous de jouer…."

Le tumulte du public s'étouffa doucement. Les yeux se rivèrent sur la haute forme maigrichonne du mage et c'est dans un silence religieux, que le spectacle commença…

Wotan rabaissa son capuchon. Il écarta les bras, baissa lentement la tête de façon à ce que son menton touche le haut de sa poitrine, puis rumina lentement une phrase à peine audible :

- "Herne, soleil de l'Au… mène moi au… Herne , étoile du Ma… forteresse de… Herne, guide des Am… projette le dés… et ranime ma vol…"

Son corps se balança imperceptiblement d'avant en arrière, se chargent de magie… De fines lumières crépitante apparurent rapidement au bout des doigts du magicien. Une brise légère se leva dans l'enceinte du chapiteau. Les lumières crépitantes se transformèrent lentement en petits tourbillons d'électricités, flottant au-dessus des paumes ouvertes de Wotan, psalmodiant toujours.

Quand la voix du mage se tut, le vent s'engouffra soudain avec force sous les vêtements des spectateurs, légèrement incommodés et surpris. Certains tentèrent de rattraper vestes, chapeaux, lunettes ou sac emportés par le souffle féroce. Instinctivement, les hommes et les femmes, composant l'assemblée, se regroupèrent et se pressèrent les uns contre les autres.

Il en était de même chez les membres de jury, pelotonné dans leurs fauteuils à haut dossier de bois massif, ils exprimaient une certaine inquiétude face aux événements…

S'en suivi alors un changement radical. Wotan joignit les mains au-dessus de sa tête, qu'il rejeta en arrière d'un mouvement rapide. Les tourbillons d'éclaires et de lumières se percutèrent dans un craquement sourd. Le vent hurla brusquement, saisissant le cœur de la foule dans un "HAAAAAA !" de surprise.

Une "tornade" d'éclaires et de fumée, venait de se créer juste au-dessus du mage entropiste. Le vent tourbillonnait dans l'hémicycle de toile, forçant les personnes présentent, spectateurs et jury, à se coucher pour ne pas être emportées à leurs tours. Les yeux horrifiés des badauds venus assister à un spectacle de magie, contrastaient avec les premières minutes d'émerveillements. Ils ne s'amusaient plus…

Le cyclone de fumée électrique s'élargi, créant en son centre un "œil" noir qui ondulait doucement, tel un miroir d'eau stagnante, sombre et malsain, sans être affecté par les événements se déroulant sous le toit de tissu de la tente. Dans un rugissement couvrant la tempête, Wotan s'écria :

"TALOOSSSIENS, ADMIREZ VOO-TREEE …DIEUUUU !!!!!"

Et le liquide noir entouré d'éclaire et de fumée, se déforma, prenant la forme d'un visage aux traits tirés par la colère et la haine, la bouche ouverte dans un cri féroce mais inaudible… la terreur fut sans partage… Certain tentèrent vainement de sortire…d'autre, à genoux, hurlaient des prières ou imploraient le pardon… Wotan avait relâché sa concentration, laissant l'illusion tournoyer au-dessus de sa tête, étudiant avec plaisirs les réactions des uns et des autres…

Mais quelle ne fut pas sa surprise, quand une lumière éblouissante surgie des fauteuils renversés des membres du jury, pour mettre fin au cauchemar … le vieillard échevelé au crane brillant se tenait devant lui, la main droite levée et l'œil courroucé.

Ils s'affrontèrent du regard pendant quelques secondes, dans le capharnaüm de l'immense chapiteau où le silence était retombé comme une chape de plomb, puis d'un mouvement vif, Wotan rabattit la capuche de son tabard, légèrement contrarié par la fin prématurée de son sort mais non mécontent du chaos qu'il avait mis. Il franchit le seuil de la tente, le sourire aux lèvres…. sous le regard appuyé du vieux mage.

La Couronne de Cuivre

[Concours] Le plus bel effet magique.