Posté : mer. 16 févr. 2005, 19:22
"Les voila, ils ne peuvent pas nous échapper"
Le matricule 8027 courait dans la boue, son épée au clair. Devant eux, la dizaine de résistants qu'elle et son escouade d'élite avaient débusqués battaient en retraite. Lui et ses trente hommes sillonnaient le dédale sous la ville, ce trou à rat insalubre servant de repaire à ceux de l'organisation. Ce dédale labyrinthique avait de tout temps était un mystère pour la milice quarlunienne. Ils avaient passé et perdu énormément de temps et beaucoup plus d'hommes pour pouvoir se repérer et fournir un plan détaillé des lieux.
Aujourd'hui, la ville sous la ville n'avait plus de secrets. Ils traqueraient leurs opposants jusque sous la terre s'il le fallait. Hanna prévoyait une rafle rapide et efficace. Ils profiteraient de l'effet de surprise et ne laisseraient pas le temps aux réseaux de communiquer. Ils fondraient sur eux avant qu'ils aient eu le temps de se terrer plus avant dans leurs fortifications. Tout irait pour le mieux. Il se sentait en confiance.
Bientôt, Il monterait de nouveau en grade. Pour tout cela, il avait fait tellement de sacrifices. Elle avait dû éliminer les autres concurrents l'un après l'autre. Il avait dû survivre contre le froid, la faim, les maladies et les assassinats. Accepter de renoncer à tout même à son nom, accepter de ce corrompre. Tout donner, tout permettre. Ne plus résister, ne plus s'appartenir. Étouffer sa dignité de plein gré ou sous les coups. Et surtout, faire taire tous ses sentiments qui ne l'entravaient que trop. Devenir insensible, aussi forte que ses maîtres. Sinon, elle n'avait qu'une alternative, basculer dans la folie ou se donner la mort. Il n'avait consenti ni à l'un, ni à 'autre. Un à un, les cauchemars de violence atroce qui peuplaient ses nuits s'étaient estompés. Peu à peu, il avait fait taire la culpabilité qui la harcelait jour et nuit. Ses larmes s'étaient taries dans ses grands yeux d'écureuil et son visage s'était dénué de toute expression. Désormais, l'ombre d'elle même inspirait la crainte et il en était heureuse.
Il vit avec satisfaction les résistants perdre peu à peu du terrain. Peut-être s'attendaient ils à les perdre à un croisement hasardeux. Et comme il n'en était rien ... Il sourit.
C'est alors que l'un de ses hommes émit un gargouillement et tomba en avant. Il eut à peine le temps de faire volte face que cinq autre soldats étaient encore tombés. Les chiens ! Ils étaient une quinzaine derrière eux, suivis d'une douzaine hommes armés d'épées surgis d'elle ne savait où.
En quelques secondes, il vit son escouade tomber sous les assauts des flèches avant d'avoir pu se défendre. Il était le seul encore debout ...
***
La Patience survolait Ombrelune. Les dragonides avaient laissé derrière elles un pays entièrement dévasté. Tout n’était que sang et flammes. Maïwenn fit semblant de se moucher pour essuyer ses larmes. Jamais son cher pays ne redeviendrait comme avant.
« Ne perdez pas courage. La reconstruction d’Ombrelune prendra du temps mais vous parviendrez sans mal à panser ses blessures. J’en suis convaincu »
Elle se tourna vers Guielin. Le jeune homme s’était accoudé à coté d’elle contre le bastingage. Elle lui sourit. Tous les deux se replongèrent dans l’observation du paysage.
« C’est drôle, souffla t’il soudain, à chaque nouvelle contrée que je visite, je m’attends à reconnaître ma maison »
Elle posa une main compatissante sur son épaule.
« Si vous le désirez, vous pourriez vous installer à Ombrelune avec Aelis. On vous accepterait sans mal. Votre amie irait voyager et vous entretiendriez le domaine en attendant son retour. Vous pouvez la rendre heureuse »
Ses yeux s’illuminèrent un bref instant.
« Je ferai tout pour que cela arrive » promit il.
***
Aelis observait la scène depuis l’angle des cabines. La conversation qu’elle venait de surprendre la mettait mal à l’aise. Comment son ami osait il se confier à la première personne venue sur des sentiments qui ne regardaient qu’eux deux.
« Vous les enviez n’est ce pas ? »
Une voix inconnue. Elle tourna la tête. Elle avait entrevu la jeune femme au bras de Diwenn. A présent, elle lui faisait face.
« A qui ais je l’honneur ? » demanda t’elle. Elle fit un pas dans sa direction. Ses mains se posèrent instinctivement sur la garde de son épée.
« Vous aurais-je effrayée ?, demanda l’autre avec un petit rire amusé, mon nom est Isolina de Viermelim
-Hé bien, Isolina de Viermelim, dit elle en s’inclinant avec respect, je suis heureuse de faire votre connaissance même si je ne souhaite pas m’entretenir de ma vie privée avec vous »
Nullement choquée par ses paroles, elle haussa les épaules et lui tourna le dos.
Le matricule 8027 courait dans la boue, son épée au clair. Devant eux, la dizaine de résistants qu'elle et son escouade d'élite avaient débusqués battaient en retraite. Lui et ses trente hommes sillonnaient le dédale sous la ville, ce trou à rat insalubre servant de repaire à ceux de l'organisation. Ce dédale labyrinthique avait de tout temps était un mystère pour la milice quarlunienne. Ils avaient passé et perdu énormément de temps et beaucoup plus d'hommes pour pouvoir se repérer et fournir un plan détaillé des lieux.
Aujourd'hui, la ville sous la ville n'avait plus de secrets. Ils traqueraient leurs opposants jusque sous la terre s'il le fallait. Hanna prévoyait une rafle rapide et efficace. Ils profiteraient de l'effet de surprise et ne laisseraient pas le temps aux réseaux de communiquer. Ils fondraient sur eux avant qu'ils aient eu le temps de se terrer plus avant dans leurs fortifications. Tout irait pour le mieux. Il se sentait en confiance.
Bientôt, Il monterait de nouveau en grade. Pour tout cela, il avait fait tellement de sacrifices. Elle avait dû éliminer les autres concurrents l'un après l'autre. Il avait dû survivre contre le froid, la faim, les maladies et les assassinats. Accepter de renoncer à tout même à son nom, accepter de ce corrompre. Tout donner, tout permettre. Ne plus résister, ne plus s'appartenir. Étouffer sa dignité de plein gré ou sous les coups. Et surtout, faire taire tous ses sentiments qui ne l'entravaient que trop. Devenir insensible, aussi forte que ses maîtres. Sinon, elle n'avait qu'une alternative, basculer dans la folie ou se donner la mort. Il n'avait consenti ni à l'un, ni à 'autre. Un à un, les cauchemars de violence atroce qui peuplaient ses nuits s'étaient estompés. Peu à peu, il avait fait taire la culpabilité qui la harcelait jour et nuit. Ses larmes s'étaient taries dans ses grands yeux d'écureuil et son visage s'était dénué de toute expression. Désormais, l'ombre d'elle même inspirait la crainte et il en était heureuse.
Il vit avec satisfaction les résistants perdre peu à peu du terrain. Peut-être s'attendaient ils à les perdre à un croisement hasardeux. Et comme il n'en était rien ... Il sourit.
C'est alors que l'un de ses hommes émit un gargouillement et tomba en avant. Il eut à peine le temps de faire volte face que cinq autre soldats étaient encore tombés. Les chiens ! Ils étaient une quinzaine derrière eux, suivis d'une douzaine hommes armés d'épées surgis d'elle ne savait où.
En quelques secondes, il vit son escouade tomber sous les assauts des flèches avant d'avoir pu se défendre. Il était le seul encore debout ...
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La Patience survolait Ombrelune. Les dragonides avaient laissé derrière elles un pays entièrement dévasté. Tout n’était que sang et flammes. Maïwenn fit semblant de se moucher pour essuyer ses larmes. Jamais son cher pays ne redeviendrait comme avant.
« Ne perdez pas courage. La reconstruction d’Ombrelune prendra du temps mais vous parviendrez sans mal à panser ses blessures. J’en suis convaincu »
Elle se tourna vers Guielin. Le jeune homme s’était accoudé à coté d’elle contre le bastingage. Elle lui sourit. Tous les deux se replongèrent dans l’observation du paysage.
« C’est drôle, souffla t’il soudain, à chaque nouvelle contrée que je visite, je m’attends à reconnaître ma maison »
Elle posa une main compatissante sur son épaule.
« Si vous le désirez, vous pourriez vous installer à Ombrelune avec Aelis. On vous accepterait sans mal. Votre amie irait voyager et vous entretiendriez le domaine en attendant son retour. Vous pouvez la rendre heureuse »
Ses yeux s’illuminèrent un bref instant.
« Je ferai tout pour que cela arrive » promit il.
***
Aelis observait la scène depuis l’angle des cabines. La conversation qu’elle venait de surprendre la mettait mal à l’aise. Comment son ami osait il se confier à la première personne venue sur des sentiments qui ne regardaient qu’eux deux.
« Vous les enviez n’est ce pas ? »
Une voix inconnue. Elle tourna la tête. Elle avait entrevu la jeune femme au bras de Diwenn. A présent, elle lui faisait face.
« A qui ais je l’honneur ? » demanda t’elle. Elle fit un pas dans sa direction. Ses mains se posèrent instinctivement sur la garde de son épée.
« Vous aurais-je effrayée ?, demanda l’autre avec un petit rire amusé, mon nom est Isolina de Viermelim
-Hé bien, Isolina de Viermelim, dit elle en s’inclinant avec respect, je suis heureuse de faire votre connaissance même si je ne souhaite pas m’entretenir de ma vie privée avec vous »
Nullement choquée par ses paroles, elle haussa les épaules et lui tourna le dos.