Posté : mer. 09 mars 2005, 18:46
L’équipage de la Patience marchait sur la plage désespérément vide. Aelis regardait autour d’elle. L’angoisse se lisait dans chacun de ses gestes. La peur d’arriver trop tard et de ne trouver que la mort. Une grande silhouette se dessina, éclairée par la lune dorée. Elle avançait droit sur eux.
Maïwenn leva sa torche pour percer l’obscurité. A première vue, il s’agissait d’un homme portant un enfant inconscient dans ses bras.
« Par pitié, aidez nous. Mon amie est gravement malade »
Elle accéléra le pas vers les âmes en peine. Aelis la suivit sur la défensive. Rien n’excluait le piège.
Son cœur bondit dans sa poitrine quand elle rejoignit le groupe. Ce n’était pas un enfant que l’homme transportait mais la jeune femme qui avait partagé ses rêves. Aifé. Ces cheveux de jais, ses yeux si noirs. Elle était d’une pâleur de craie et un souffle infime animait sa poitrine mais son regard vint chercher le sien.
« Aifé, enfin je vous retrouve » balbutia t’elle.
A ces mots, le vieil homme tomba à genoux.
Maïwenn prit rapidement la tête des opérations.
« Posez la par terre, je vais l’examiner » ordonna t’elle sans ménagement. Aifé gémit faiblement quand Angus la posa sur le sable.
« La plaie a été cautérisée avec soin et je ne vois aucun signe d’infection de ce coté, dit elle en bon médecin faisant son diagnostic, par contre, une marque violette autour de la plaie et la fièvre très élevée sont sûrement dus à la présence d’un poison. Est-ce cela ? »
Angus la regarda, béat d’admiration.
« Nous allons la transporter au bateau pour que je puisse voir plus clair »
Aifé hocha la tête. Aelis vit avec émotion un sourire naître au coin de ses lèvres.
A ce moment, une hache siffla à ses oreilles et vint se planter dans le sable, juste à coté du groupe. Elle se retourna en une fraction de secondes. Une trentaine d’hommes étaient rassemblés. Elle vit sans mal étinceler leurs armes.
L’un d’eux s’avança. Elle empoigna son arc et se tint prête à tirer.
« Ne vous occupez pas de moi. Allez au bateau » lança t’elle à l’attention de Maïwenn.
Angus reprit Aifé dans ses bras. Il connaissait l’homme qui leur faisait face. Ulrich le colossal, chef du village voisin, grand rival de Goderic. Que faisait il à cette heure sur la plage, promenant sa gigantesque stature et ses meilleurs guerriers ?
« Que nous voulez vous ? » demanda Aelis.
Un ricanement lui répondit.
« Nous avons la ferme intention de livrer Aifé de Gorneval à notre nouvel allié, grogna le géant en bombant le torse, il se trouve que nous la cherchions et que vous l’avez découverte. Nous devrions nous entendre »
Angus sentit son sang bouillir dans ses veines.
« Tu n’es qu’un traitre, hurla t’il en serrant Aifé contre lui tel une mère apeurée, jamais tu ne toucheras un cheveu de cette gamine »
La troupe ennemie se mit à rire.
Maïwenn se tourna vers sa fille et ses frères. Un combat se préparait, ils devaient se mettre à l’abris. Gwenaël avait déjà pris la main d’Enora et l’emmenait déjà vers le bateau. Rassurée, elle se plaça devant Marzhevenn.
« Au nom d’Andarta, laissez nous partir. Retrouvez votre coté humain » hasarda t’elle.
Elle se baissa de justesse pour éviter un projectile. Les guerriers s’avancèrent. Sa torche lui révéla des visages couturés et ornés de balafres. Visiblement, la foi n’était plus rien pour eux.
« Tais toi soeurette, lui souffla Kieran, nous n’avons pas besoin de ta déesse pour empirer notre situation »
Furieuse, elle fit volte face pour le réprimander et le vit sortir une éprouvette remplie de poudre noire de sa poche. Il s’avança vers Aelis. La guerrière lui fit signe de reculer mais il secoua la tête.
« Quand je crierai maintenant, courrez au bateau sans vous retourner » souffla t’il discrètement pour n’être entendu que des membres du groupe. Il prit deux silex et les frotta l’un contre l’autre devant la bouteille.
Une étincelle mit le feu au contenu de l’éprouvette.
« Maintenant » hurla Kieran pendant que l’objet enflammé fendait l’air en crépitant. L’équipage de la Patience tourna les talons comme un seul homme et partit droit devant lui. Quelques secondes plus tard, un immense souffle d’air les fit tous tomber comme des quilles avant de projeter sur eux une pluie de sable. Aelis fut la première à se relever.
Ses compagnons gisaient à coté d’elle, trop hébétés pour se remettre debout. Elle se risqua derrière elle. Ce qu’elle vit lui retourna l’estomac. L’objet avait dû exploser aux pieds d’Urich.
Il ne restait du guerrier qu’un amas de chair et de sang. Les autres s’étaient enfuis. Kieran se leva à son tour mais retomba à genoux à la vue du carnage.
« Qu’ais je fait ? » balbutia t’il. Elle ne prit pas la peine de lui répondre. Il le savait déjà.
« Aidez moi à vérifier que les autres vont bien »
Il hocha la tête et se pencha sur ses frères qui le regardaient avec effroi. Etait il toujours humain ou venait il de se changer en monstre ? Dans tous les cas, il venait d’inventer une arme de guerre abominable.
Maïwenn se releva et chercha Enora. Sa fille était déjà au bateau au moment de l’impact et n’avait donc pas été blessée. Elle n’avait rien vu non plus. Marzhevenn toussait. Cela passerait rapidement avec une tisane. Par contre, elle n’osa pas regarder Kieran.
Aelis se pencha sur Guielin. Son ami de toujours avait une vilaine entaille à la tête. Elle eût un mouvement de recul devant la blessure. Ce sang, comme Yorwann. Il lui tendit la main. Elle l’aida à se relever et le serra contre elle
***
Maïwenn leva sa torche pour percer l’obscurité. A première vue, il s’agissait d’un homme portant un enfant inconscient dans ses bras.
« Par pitié, aidez nous. Mon amie est gravement malade »
Elle accéléra le pas vers les âmes en peine. Aelis la suivit sur la défensive. Rien n’excluait le piège.
Son cœur bondit dans sa poitrine quand elle rejoignit le groupe. Ce n’était pas un enfant que l’homme transportait mais la jeune femme qui avait partagé ses rêves. Aifé. Ces cheveux de jais, ses yeux si noirs. Elle était d’une pâleur de craie et un souffle infime animait sa poitrine mais son regard vint chercher le sien.
« Aifé, enfin je vous retrouve » balbutia t’elle.
A ces mots, le vieil homme tomba à genoux.
Maïwenn prit rapidement la tête des opérations.
« Posez la par terre, je vais l’examiner » ordonna t’elle sans ménagement. Aifé gémit faiblement quand Angus la posa sur le sable.
« La plaie a été cautérisée avec soin et je ne vois aucun signe d’infection de ce coté, dit elle en bon médecin faisant son diagnostic, par contre, une marque violette autour de la plaie et la fièvre très élevée sont sûrement dus à la présence d’un poison. Est-ce cela ? »
Angus la regarda, béat d’admiration.
« Nous allons la transporter au bateau pour que je puisse voir plus clair »
Aifé hocha la tête. Aelis vit avec émotion un sourire naître au coin de ses lèvres.
A ce moment, une hache siffla à ses oreilles et vint se planter dans le sable, juste à coté du groupe. Elle se retourna en une fraction de secondes. Une trentaine d’hommes étaient rassemblés. Elle vit sans mal étinceler leurs armes.
L’un d’eux s’avança. Elle empoigna son arc et se tint prête à tirer.
« Ne vous occupez pas de moi. Allez au bateau » lança t’elle à l’attention de Maïwenn.
Angus reprit Aifé dans ses bras. Il connaissait l’homme qui leur faisait face. Ulrich le colossal, chef du village voisin, grand rival de Goderic. Que faisait il à cette heure sur la plage, promenant sa gigantesque stature et ses meilleurs guerriers ?
« Que nous voulez vous ? » demanda Aelis.
Un ricanement lui répondit.
« Nous avons la ferme intention de livrer Aifé de Gorneval à notre nouvel allié, grogna le géant en bombant le torse, il se trouve que nous la cherchions et que vous l’avez découverte. Nous devrions nous entendre »
Angus sentit son sang bouillir dans ses veines.
« Tu n’es qu’un traitre, hurla t’il en serrant Aifé contre lui tel une mère apeurée, jamais tu ne toucheras un cheveu de cette gamine »
La troupe ennemie se mit à rire.
Maïwenn se tourna vers sa fille et ses frères. Un combat se préparait, ils devaient se mettre à l’abris. Gwenaël avait déjà pris la main d’Enora et l’emmenait déjà vers le bateau. Rassurée, elle se plaça devant Marzhevenn.
« Au nom d’Andarta, laissez nous partir. Retrouvez votre coté humain » hasarda t’elle.
Elle se baissa de justesse pour éviter un projectile. Les guerriers s’avancèrent. Sa torche lui révéla des visages couturés et ornés de balafres. Visiblement, la foi n’était plus rien pour eux.
« Tais toi soeurette, lui souffla Kieran, nous n’avons pas besoin de ta déesse pour empirer notre situation »
Furieuse, elle fit volte face pour le réprimander et le vit sortir une éprouvette remplie de poudre noire de sa poche. Il s’avança vers Aelis. La guerrière lui fit signe de reculer mais il secoua la tête.
« Quand je crierai maintenant, courrez au bateau sans vous retourner » souffla t’il discrètement pour n’être entendu que des membres du groupe. Il prit deux silex et les frotta l’un contre l’autre devant la bouteille.
Une étincelle mit le feu au contenu de l’éprouvette.
« Maintenant » hurla Kieran pendant que l’objet enflammé fendait l’air en crépitant. L’équipage de la Patience tourna les talons comme un seul homme et partit droit devant lui. Quelques secondes plus tard, un immense souffle d’air les fit tous tomber comme des quilles avant de projeter sur eux une pluie de sable. Aelis fut la première à se relever.
Ses compagnons gisaient à coté d’elle, trop hébétés pour se remettre debout. Elle se risqua derrière elle. Ce qu’elle vit lui retourna l’estomac. L’objet avait dû exploser aux pieds d’Urich.
Il ne restait du guerrier qu’un amas de chair et de sang. Les autres s’étaient enfuis. Kieran se leva à son tour mais retomba à genoux à la vue du carnage.
« Qu’ais je fait ? » balbutia t’il. Elle ne prit pas la peine de lui répondre. Il le savait déjà.
« Aidez moi à vérifier que les autres vont bien »
Il hocha la tête et se pencha sur ses frères qui le regardaient avec effroi. Etait il toujours humain ou venait il de se changer en monstre ? Dans tous les cas, il venait d’inventer une arme de guerre abominable.
Maïwenn se releva et chercha Enora. Sa fille était déjà au bateau au moment de l’impact et n’avait donc pas été blessée. Elle n’avait rien vu non plus. Marzhevenn toussait. Cela passerait rapidement avec une tisane. Par contre, elle n’osa pas regarder Kieran.
Aelis se pencha sur Guielin. Son ami de toujours avait une vilaine entaille à la tête. Elle eût un mouvement de recul devant la blessure. Ce sang, comme Yorwann. Il lui tendit la main. Elle l’aida à se relever et le serra contre elle
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