Posté : lun. 11 avr. 2005, 20:56
Perchée en haut de l’arbre millénaire, ses ailes grandement déployées. L’obscurité et le sommeil occultent le mal. Elle est parvenue à destination. Ils se sont méfiés, certes …Mais leurs esprits apeurés ont préféré la considérer comme l’une des leurs. Certains savent peut être. Certains attendent sûrement le moment pour agir. Ils l’épient sans doute.
Un frémissement dans les feuilles lui fait lever la tête. Quel promeneur des arbres ? Les elfes ne la remarquent pas.
« Je me doutais de votre immonde nature. Maintenant, j’en ais le cœur net »
Elle se retourne. Angus …il la tient en joue avec son épée. Elle sourit.
***
Il s’agite dans le lit qu’on lui a assigné. Des cauchemars l’assaillent. Anciens vestiges de son humanité.
Le vieil homme lève son épée, pitoyable pantin face à la mort. Pandore déploie ses ailes, ignoble parque trancheuse de fils. Elle sourit, étincelante dans son inhumanité. Ses griffes fendent l’air deux fois. Deux fois tranchent la chair. L’homme s’écroule et implore la clémence. Elle tend la main vers son arme. Il la regarde méfiant. Mais aurait il le choix ? La lame étincelle dans la main du monstre et soudain, s’abat…
Il se réveille en sursauts.
***
Aifé ouvrit les yeux au moment où Aelis et Andreia entraient dans la pièce. Angus n’était pas avec eux…
Elle s’étira, le cœur étreint par une subite appréhension. Ses yeux se fixèrent sur sa confidente. Aelis s’assit lentement en face d’elle, le visage marqué par la tristesse. Ses yeux de cendre s’agrandirent. Non, ce n’était pas possible. Il ne pouvait rien arriver. Pas ici…
« Que s’est il passé, demanda t’elle au bord de la panique, il n’est rien arrivé à Angus, n’est ce pas ? »
Aelis posa doucement sa main sur son épaule et baissa la tête.
« Je suis désolée Aifé, murmura Andreia, votre ami a été retrouvé mort ce matin »
La jeune fille fut debout en un bond. Les yeux soudain hagards.
« Non, cela ne se peut pas, vous devez vous tromper »
Elle se tourna vers Aelis. Son amie secoua tristement la tête.
«C’est la triste vérité Aifé »
Un hurlement de douleur lui échappa. Douleur insoutenable d’un cœur qui se brise.
« Je veux le voir, hurla t’elle, dites moi où il est ! Dites lui de venir ! »
Ses jambes vacillèrent. Elle recula la vue brouillée. Une main attrapa la sienne et la força à s’asseoir sur un lit.
«Et vous, laissez moi tranquille » hurla t’elle en se tournant vers Kieran. Elle s’attendit à ce que le jeune homme hurle plus fort, la conforte dans sa peine et sa colère. Mais il ne dit rien. Sa main se raffermit dans la sienne. Une main moite et tremblante. Elle voulut crier à nouveau, mais les sanglots emportèrent toutes paroles. Elle se jeta dans ses bras avec tant de violence qu’il vacilla sous le choc. Son adversaire, sa sauvage de Primelune, la plus mauvaise qu’il n’avait jamais eue pleurait dans ses bras. Dérisoire ironie ! Il resta les bras ballants, osant à peine l’effleurer. Ses sanglots le faisaient frémir. Il aurait voulu l’aider mais sa timidité occultait les mots juste. Comment chasser les maux ? Puis, lentement, ses bras se rassemblèrent autour d’elle. Elle eût un infime sursaut mais ne bougea pas. Il la berça doucement. Les sanglots se tarirent peu à peu. Et tout d’un coup, elle leva vers lui son visage inondé de larmes. Plus aucune rébellion, ni agressivité, simplement cette détresse …Il baissa les yeux. Elle se retourna vers Andreia.
« Je vous en prie. Dites moi ce qui s’est passé »
***
« Elle ne peut pas être loin »
Eudaimon tira son épée et grimpa sur la dernière passerelle, suivi de près par Aelis. Ils venaient d’atteindre la limite du village. Là commençait les ramifications étranges et hostiles. Leur ennemie se tapissait là, quelque part dans l’ombre des arbres. La dragonide avait pénétré dans la cité de verre et répandu le sang. Seule sa mort pouvait venger l’affront. Les meilleurs guerriers avaient été dépêchés pour la battue. Les frêles pas des êtres fées se déplaçaient avec agilité le long des frondaisons. Aelis s’efforçait tant bien que mal de les suivre. Eudaimon avait insisté pour qu’elle les accompagne. Le combat serait rude et on avait que trop besoin d’une guerrière de son acabit. Elle se déplaçait déjà avec un équilibre déconcertant. Les réflexes revenaient. « Regardez, il y a quelqu’un là haut » cria soudain un guerrier. Tous levèrent la tête. Diwenn les observait du haut d’une branche. Ils se hâtèrent à sa rencontre et restèrent pétrifiés par le spectacle s’offrant soudain à eux. L’homme était assis à califourchon, les mains et la chemise tachées de sang. Isolina gisait en face de lui, la gorge tranchée. Devant elle, l’épée souillée qui avait ôté sa vie. Il leva ses yeux rougis vers le groupe.
«Je l’ais tuée, dit il en un souffle, je n’ais pas pu faire autrement »
***
Hanna dormait à poings fermés, le visage baigné par la douce clarté de la lune. Assis dans un coin de la pièce, Guielin contemplait le dernier vestige de son passé. Ces cheveux roux, ce visage pâle …Maintenant, il se souvenait …Son père. Les mêmes cheveux de feu. Il avait hérité de ceux de sa mère. Cette fossette nichée au creux de sa joue, ce petit menton volontaire, ce sourire naïvement charmeur. Encore l’ombre de sa mère.
Et soudain, sans qu’il le veuille vraiment, son départ lui revint en mémoire. Sa mère avait préféré n’emmener q’un seul de ses enfants avec elle, pour plus de sécurité. Jusqu’au dernier moment, elle n’avait pas pu faire son choix. Il avait toujours pensé qu’Hanna partirait avec elle. Il lui en avait tant voulu. Mais sa mère avait fini par le choisir, lui …Peut être pensait elle que la petite fille résisterait moins au voyage. Trop frêle, trop maladroite. Elle avait profité que l’enfant était en train de dormir pour s’en aller. Quel ignoble réveil.
« J’aurais aimé qu’elle me choisisse plutôt que toi »
Il sursauta, brusquement tiré de ses pensées. Hanna le considérait gravement …
Un frémissement dans les feuilles lui fait lever la tête. Quel promeneur des arbres ? Les elfes ne la remarquent pas.
« Je me doutais de votre immonde nature. Maintenant, j’en ais le cœur net »
Elle se retourne. Angus …il la tient en joue avec son épée. Elle sourit.
***
Il s’agite dans le lit qu’on lui a assigné. Des cauchemars l’assaillent. Anciens vestiges de son humanité.
Le vieil homme lève son épée, pitoyable pantin face à la mort. Pandore déploie ses ailes, ignoble parque trancheuse de fils. Elle sourit, étincelante dans son inhumanité. Ses griffes fendent l’air deux fois. Deux fois tranchent la chair. L’homme s’écroule et implore la clémence. Elle tend la main vers son arme. Il la regarde méfiant. Mais aurait il le choix ? La lame étincelle dans la main du monstre et soudain, s’abat…
Il se réveille en sursauts.
***
Aifé ouvrit les yeux au moment où Aelis et Andreia entraient dans la pièce. Angus n’était pas avec eux…
Elle s’étira, le cœur étreint par une subite appréhension. Ses yeux se fixèrent sur sa confidente. Aelis s’assit lentement en face d’elle, le visage marqué par la tristesse. Ses yeux de cendre s’agrandirent. Non, ce n’était pas possible. Il ne pouvait rien arriver. Pas ici…
« Que s’est il passé, demanda t’elle au bord de la panique, il n’est rien arrivé à Angus, n’est ce pas ? »
Aelis posa doucement sa main sur son épaule et baissa la tête.
« Je suis désolée Aifé, murmura Andreia, votre ami a été retrouvé mort ce matin »
La jeune fille fut debout en un bond. Les yeux soudain hagards.
« Non, cela ne se peut pas, vous devez vous tromper »
Elle se tourna vers Aelis. Son amie secoua tristement la tête.
«C’est la triste vérité Aifé »
Un hurlement de douleur lui échappa. Douleur insoutenable d’un cœur qui se brise.
« Je veux le voir, hurla t’elle, dites moi où il est ! Dites lui de venir ! »
Ses jambes vacillèrent. Elle recula la vue brouillée. Une main attrapa la sienne et la força à s’asseoir sur un lit.
«Et vous, laissez moi tranquille » hurla t’elle en se tournant vers Kieran. Elle s’attendit à ce que le jeune homme hurle plus fort, la conforte dans sa peine et sa colère. Mais il ne dit rien. Sa main se raffermit dans la sienne. Une main moite et tremblante. Elle voulut crier à nouveau, mais les sanglots emportèrent toutes paroles. Elle se jeta dans ses bras avec tant de violence qu’il vacilla sous le choc. Son adversaire, sa sauvage de Primelune, la plus mauvaise qu’il n’avait jamais eue pleurait dans ses bras. Dérisoire ironie ! Il resta les bras ballants, osant à peine l’effleurer. Ses sanglots le faisaient frémir. Il aurait voulu l’aider mais sa timidité occultait les mots juste. Comment chasser les maux ? Puis, lentement, ses bras se rassemblèrent autour d’elle. Elle eût un infime sursaut mais ne bougea pas. Il la berça doucement. Les sanglots se tarirent peu à peu. Et tout d’un coup, elle leva vers lui son visage inondé de larmes. Plus aucune rébellion, ni agressivité, simplement cette détresse …Il baissa les yeux. Elle se retourna vers Andreia.
« Je vous en prie. Dites moi ce qui s’est passé »
***
« Elle ne peut pas être loin »
Eudaimon tira son épée et grimpa sur la dernière passerelle, suivi de près par Aelis. Ils venaient d’atteindre la limite du village. Là commençait les ramifications étranges et hostiles. Leur ennemie se tapissait là, quelque part dans l’ombre des arbres. La dragonide avait pénétré dans la cité de verre et répandu le sang. Seule sa mort pouvait venger l’affront. Les meilleurs guerriers avaient été dépêchés pour la battue. Les frêles pas des êtres fées se déplaçaient avec agilité le long des frondaisons. Aelis s’efforçait tant bien que mal de les suivre. Eudaimon avait insisté pour qu’elle les accompagne. Le combat serait rude et on avait que trop besoin d’une guerrière de son acabit. Elle se déplaçait déjà avec un équilibre déconcertant. Les réflexes revenaient. « Regardez, il y a quelqu’un là haut » cria soudain un guerrier. Tous levèrent la tête. Diwenn les observait du haut d’une branche. Ils se hâtèrent à sa rencontre et restèrent pétrifiés par le spectacle s’offrant soudain à eux. L’homme était assis à califourchon, les mains et la chemise tachées de sang. Isolina gisait en face de lui, la gorge tranchée. Devant elle, l’épée souillée qui avait ôté sa vie. Il leva ses yeux rougis vers le groupe.
«Je l’ais tuée, dit il en un souffle, je n’ais pas pu faire autrement »
***
Hanna dormait à poings fermés, le visage baigné par la douce clarté de la lune. Assis dans un coin de la pièce, Guielin contemplait le dernier vestige de son passé. Ces cheveux roux, ce visage pâle …Maintenant, il se souvenait …Son père. Les mêmes cheveux de feu. Il avait hérité de ceux de sa mère. Cette fossette nichée au creux de sa joue, ce petit menton volontaire, ce sourire naïvement charmeur. Encore l’ombre de sa mère.
Et soudain, sans qu’il le veuille vraiment, son départ lui revint en mémoire. Sa mère avait préféré n’emmener q’un seul de ses enfants avec elle, pour plus de sécurité. Jusqu’au dernier moment, elle n’avait pas pu faire son choix. Il avait toujours pensé qu’Hanna partirait avec elle. Il lui en avait tant voulu. Mais sa mère avait fini par le choisir, lui …Peut être pensait elle que la petite fille résisterait moins au voyage. Trop frêle, trop maladroite. Elle avait profité que l’enfant était en train de dormir pour s’en aller. Quel ignoble réveil.
« J’aurais aimé qu’elle me choisisse plutôt que toi »
Il sursauta, brusquement tiré de ses pensées. Hanna le considérait gravement …
c'aurait été bien qu'ils puissent la récupérer vivante pour avoir des renseignements sur l'ennemi... Mais comme on dit, "Si c'est trop facile, c'est pas drôle" (de qui ? euh... de moi, je crois)
