Posté : mar. 27 sept. 2005, 13:06
« Laissez la, je vous dis qu’elle n’a rien fait. Ce n’est pas possible que ce soit elle. Réfléchissez un peu »
Eudaimon se tenait face à Andreia et aux membres du conseil. Deux gardes s’étaient saisis d’Aelis et s’apprêtaient à l’emmener.
« Mère, tu sais très bien que ce n’est pas elle. C’est matériellement impossible »
Andreia baissa la tête pour ne pas croiser le regard de son fils.
« Le conseil l’a décidé ainsi, je n’y peux rien.
- Mais ce n’est pas elle, intervint Guielin, vous le savez très bien. Ils ont simplement besoin de coupables.
- Je le sais autant que vous, murmura l’être fée désolée, je veillerai à ce qu’il ne lui arrive rien. C'est tout ce qui est en mon pouvoir pour le moment.
- Mais qu’allez vous faire d’elle ?, s’inquiéta Aifé, et pourquoi est elle la seule à être arrêtée. Tenez, je me suis absentée moi aussi … »
Kieran, prévoyant, la pinça avant qu’elle n’en dise d’avantage. Une seule suffisait. Même si cela revenait exactement au même.
"Et qu'allez vous lui faire ?" ajouta t'elle malgrè lui.
Andreia se tourna vers la jeune fille, l’air contrit.
« Notre tradition veut que nous prenions une vie pour une vie … Si le conseil réussit à prouver qu’elle est coupable, elle sera exécutée
-Vous n’avez pas le droit. Vous n’avez aucune preuve, s’insurgea Aifé, on dit que votre société est éclairée. Mais vous êtes injustes ! »
Un des gardes agacé porta la main à sa hallebarde pour la faire taire.
« Attendez, intervint Maïwenn en se plaçant devant elle par réflexe, ne nous emportons pas. N’y a-t-il pas un moyen de défendre Aelis face au conseil ? L’enjeu est sa vie. Vous lui devez bien cela »
Les êtres fées semblèrent hésiter quelques secondes. Des regards se croisèrent fugacement.
« J’assurerai sa défense » ajouta la dame d’Ombrelune.
Andreia hocha la tête.
« Alors débrouillez vous pour trouver le coupable, c’est le seul moyen de prouver son innocence. Nous nous réunirons à l’aube »
***
"Hé bien, nous sommes dans de mauvais draps"
Maïwenn avait parlé sans relever la tête. Aifé assise à califourchon sur une branche basse, Kieran sur une souche non loin d'elle, Eudaimon au dessus d'eux niché dans les frondaisons ne bougèrent pas. Le silence retomba presque aussitôt.
"Il est impossible que ce soit elle. Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait jamais tué Deinos. Et pour ce qui est de le suspendre là haut ..."
L'être fée avait parlé doucement, les yeux perdus vers l'endroit où ils avaient retrouvé le corps.
"Mais puisque c'est si évident, pourquoi le conseil l'accuse ?" intervint Aifé.
Eudaimon se laissa tomber souplement en face d'elle.
"Pourquoi le conseil l'accuse, murmura t'il, la réponse est simple. Ils savent très bien que ce meurtre est le fait d'un centaure ou d'une dragonide. Mais si cela est prouvé on les traitera d'incompétents, on les destituera. Ils devront renoncer à tous leurs privilèges, descendre en bas de l'échelle. Ma mère tuerait plutot que de laisser sa place. Ils ont une coupable toute designée. Même s'il est totalement abhérant que ce soit elle.
- Alors, même si nous trouvons le meurtrier elle sera désignée comme coupable ?"
Eudaimon hocha sombrement la tête.
"Vous n'avez qu'une seule solution. La fuite"
"Pas possible, rétorqua Aifé, on ne peut pas abandonner Hanna comme cela …
-Du moins, pas sans préparation, ajouta Maïwenn, il nous faudrait une civière pour la transporter
-Mais elle est trop faible, intervint Kieran, le transport risquerait de l'achever. Au moins que quelqu'un soit en mesure de nous fournir un onguent … Quelque chose susceptible de soigner les blessures. Je ne sais pas quoi …"
Le groupe se replongea dans le silence.
"Nous avons ce genre de baumes"
Les regards se tournèrent vers Eudaimon. Les yeux du jeune homme brillaient étrangement.
"Je pourrais vous en procurer juste avant l'aube. Et … je crois que je pourrai aussi ouvrir la porte du cachot dans lequel votre amie demeure prisonnière. Mais ensuite, il vous faudra faire vite. Mon peuple ne pardonne pas, n'abandonne jamais. Surtout quand on a ôté la vie à l'un des leurs. Il vous faudra fuir sans vous retourner, quel qu'en soit le risque"
Il se leva.
"Je partirai avec vous … Retrouvez moi ici au coucher de la lune. Emportez avec vous le strict minimum. De toute façon, vous n'aurez plus besoin de rien là haut …"
Et sûr ces mots, il disparut dans les ombres.
**
Elle marchait doucement parmi les arbres, presque invisible. Son plan avait fonctionné. Plus personne ne l'inquiéterait à présent. Cette nuit, elle pourrait tuer l'élu en tout impunité. On la pensait morte. Elle n'en était que plus vivante, plus forte. Et si elle était passée de l'autre coté, c'était pour mieux renaître. Cette nuit, elle possédait un tout autre visage. A l'aube, sa principale ennemie serait exécutée et tout serait perdu ...
Le vent emporta l'écho de son rire glacial ...
**
Il avançait tel un chat, telle une ombre. Il avait au fond de lui, il avait le sentiment de trahir les siens mais la conviction que les quatre humaines étaient bien celles de la prophétie et qu'il devait leur prêter main forte. S'il était pris, les siens lui donneraient la mort. Son peuple ne tolérait aucune trahison. Il le ferait malgré lui. Peut être les sauverait il tous.
Il entra doucement dans la chambre de sa mère. Andreia dormait à poings fermés. Seul le doux ronronnement de sa respiration résonnait dans la pièce. A son cou pendait la clé de la prison.
Il s'approcha sans faire de bruit et tendit la main ...
Sa mère attrapa son poignet.
"Je savais que tu viendrais, dit elle doucement, je t'attendais ..."
Un silence gêné. Il baissa la tête. Il l'avait trahie. Un sourire. Elle détacha la clé et la lui tendit.
"Ce que tu entreprends est incensé. Même un fou ne le tenterait pas. Mais vous êtes plus que des fous n'est ce pas ?"
Un nouveau sourire. Et soudain l'inquiétude.
"Ils vont te destituer n'est ce pas ?
- On ne peut rien te cacher mon fils. Telles sont nos lois. Mais ton entreprise vaut bien ce sacrifice n'est ce pas ?"
Nouveau silence. Il la prit dans ses bras.
"Maintenant, va"
**
"Allez, portez la tout doucement. Posez la sur la couverture. Voila"
Ce fut la souffrance et non la voix de Maïwenn qui tira Hanna de son sommeil. On la transportait. Elle voulut crier mais une main douce et fraîche se posa sur sa bouche. Guielin.
"Ne t'en fais pas. Nous partons. Il ne t'arrivera plus rien de mal. Nous avons de quoi te soigner. Mais avant tout, il faut que nous sortions d'ici. D'accord ?"
Elle hocha la tête. Sa main alla se poser dans la sienne. Elle la serra aussi fort qu'il put. Il ne sentit qu'une légère pression.
"Elle est encore très faible, murmura-t-il inquiet
- Mais nous n'avons pas le choix" répondit Eudaimon.
Hanna ferma les yeux et ressombra dans l'inconscience.
Eudaimon se tenait face à Andreia et aux membres du conseil. Deux gardes s’étaient saisis d’Aelis et s’apprêtaient à l’emmener.
« Mère, tu sais très bien que ce n’est pas elle. C’est matériellement impossible »
Andreia baissa la tête pour ne pas croiser le regard de son fils.
« Le conseil l’a décidé ainsi, je n’y peux rien.
- Mais ce n’est pas elle, intervint Guielin, vous le savez très bien. Ils ont simplement besoin de coupables.
- Je le sais autant que vous, murmura l’être fée désolée, je veillerai à ce qu’il ne lui arrive rien. C'est tout ce qui est en mon pouvoir pour le moment.
- Mais qu’allez vous faire d’elle ?, s’inquiéta Aifé, et pourquoi est elle la seule à être arrêtée. Tenez, je me suis absentée moi aussi … »
Kieran, prévoyant, la pinça avant qu’elle n’en dise d’avantage. Une seule suffisait. Même si cela revenait exactement au même.
"Et qu'allez vous lui faire ?" ajouta t'elle malgrè lui.
Andreia se tourna vers la jeune fille, l’air contrit.
« Notre tradition veut que nous prenions une vie pour une vie … Si le conseil réussit à prouver qu’elle est coupable, elle sera exécutée
-Vous n’avez pas le droit. Vous n’avez aucune preuve, s’insurgea Aifé, on dit que votre société est éclairée. Mais vous êtes injustes ! »
Un des gardes agacé porta la main à sa hallebarde pour la faire taire.
« Attendez, intervint Maïwenn en se plaçant devant elle par réflexe, ne nous emportons pas. N’y a-t-il pas un moyen de défendre Aelis face au conseil ? L’enjeu est sa vie. Vous lui devez bien cela »
Les êtres fées semblèrent hésiter quelques secondes. Des regards se croisèrent fugacement.
« J’assurerai sa défense » ajouta la dame d’Ombrelune.
Andreia hocha la tête.
« Alors débrouillez vous pour trouver le coupable, c’est le seul moyen de prouver son innocence. Nous nous réunirons à l’aube »
***
"Hé bien, nous sommes dans de mauvais draps"
Maïwenn avait parlé sans relever la tête. Aifé assise à califourchon sur une branche basse, Kieran sur une souche non loin d'elle, Eudaimon au dessus d'eux niché dans les frondaisons ne bougèrent pas. Le silence retomba presque aussitôt.
"Il est impossible que ce soit elle. Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait jamais tué Deinos. Et pour ce qui est de le suspendre là haut ..."
L'être fée avait parlé doucement, les yeux perdus vers l'endroit où ils avaient retrouvé le corps.
"Mais puisque c'est si évident, pourquoi le conseil l'accuse ?" intervint Aifé.
Eudaimon se laissa tomber souplement en face d'elle.
"Pourquoi le conseil l'accuse, murmura t'il, la réponse est simple. Ils savent très bien que ce meurtre est le fait d'un centaure ou d'une dragonide. Mais si cela est prouvé on les traitera d'incompétents, on les destituera. Ils devront renoncer à tous leurs privilèges, descendre en bas de l'échelle. Ma mère tuerait plutot que de laisser sa place. Ils ont une coupable toute designée. Même s'il est totalement abhérant que ce soit elle.
- Alors, même si nous trouvons le meurtrier elle sera désignée comme coupable ?"
Eudaimon hocha sombrement la tête.
"Vous n'avez qu'une seule solution. La fuite"
"Pas possible, rétorqua Aifé, on ne peut pas abandonner Hanna comme cela …
-Du moins, pas sans préparation, ajouta Maïwenn, il nous faudrait une civière pour la transporter
-Mais elle est trop faible, intervint Kieran, le transport risquerait de l'achever. Au moins que quelqu'un soit en mesure de nous fournir un onguent … Quelque chose susceptible de soigner les blessures. Je ne sais pas quoi …"
Le groupe se replongea dans le silence.
"Nous avons ce genre de baumes"
Les regards se tournèrent vers Eudaimon. Les yeux du jeune homme brillaient étrangement.
"Je pourrais vous en procurer juste avant l'aube. Et … je crois que je pourrai aussi ouvrir la porte du cachot dans lequel votre amie demeure prisonnière. Mais ensuite, il vous faudra faire vite. Mon peuple ne pardonne pas, n'abandonne jamais. Surtout quand on a ôté la vie à l'un des leurs. Il vous faudra fuir sans vous retourner, quel qu'en soit le risque"
Il se leva.
"Je partirai avec vous … Retrouvez moi ici au coucher de la lune. Emportez avec vous le strict minimum. De toute façon, vous n'aurez plus besoin de rien là haut …"
Et sûr ces mots, il disparut dans les ombres.
**
Elle marchait doucement parmi les arbres, presque invisible. Son plan avait fonctionné. Plus personne ne l'inquiéterait à présent. Cette nuit, elle pourrait tuer l'élu en tout impunité. On la pensait morte. Elle n'en était que plus vivante, plus forte. Et si elle était passée de l'autre coté, c'était pour mieux renaître. Cette nuit, elle possédait un tout autre visage. A l'aube, sa principale ennemie serait exécutée et tout serait perdu ...
Le vent emporta l'écho de son rire glacial ...
**
Il avançait tel un chat, telle une ombre. Il avait au fond de lui, il avait le sentiment de trahir les siens mais la conviction que les quatre humaines étaient bien celles de la prophétie et qu'il devait leur prêter main forte. S'il était pris, les siens lui donneraient la mort. Son peuple ne tolérait aucune trahison. Il le ferait malgré lui. Peut être les sauverait il tous.
Il entra doucement dans la chambre de sa mère. Andreia dormait à poings fermés. Seul le doux ronronnement de sa respiration résonnait dans la pièce. A son cou pendait la clé de la prison.
Il s'approcha sans faire de bruit et tendit la main ...
Sa mère attrapa son poignet.
"Je savais que tu viendrais, dit elle doucement, je t'attendais ..."
Un silence gêné. Il baissa la tête. Il l'avait trahie. Un sourire. Elle détacha la clé et la lui tendit.
"Ce que tu entreprends est incensé. Même un fou ne le tenterait pas. Mais vous êtes plus que des fous n'est ce pas ?"
Un nouveau sourire. Et soudain l'inquiétude.
"Ils vont te destituer n'est ce pas ?
- On ne peut rien te cacher mon fils. Telles sont nos lois. Mais ton entreprise vaut bien ce sacrifice n'est ce pas ?"
Nouveau silence. Il la prit dans ses bras.
"Maintenant, va"
**
"Allez, portez la tout doucement. Posez la sur la couverture. Voila"
Ce fut la souffrance et non la voix de Maïwenn qui tira Hanna de son sommeil. On la transportait. Elle voulut crier mais une main douce et fraîche se posa sur sa bouche. Guielin.
"Ne t'en fais pas. Nous partons. Il ne t'arrivera plus rien de mal. Nous avons de quoi te soigner. Mais avant tout, il faut que nous sortions d'ici. D'accord ?"
Elle hocha la tête. Sa main alla se poser dans la sienne. Elle la serra aussi fort qu'il put. Il ne sentit qu'une légère pression.
"Elle est encore très faible, murmura-t-il inquiet
- Mais nous n'avons pas le choix" répondit Eudaimon.
Hanna ferma les yeux et ressombra dans l'inconscience.
Et un bout intéressant... Maïwenn qui essaye de sauver Aelis :notme:
:fleur: :fleur: :fleur: :fleur: