La Couronne de Cuivre

La ruelle qui n’avait jamais du figurer en tête de classement des touristes venus visiter la Cité de Lumière était très peu fréquentée, même de jour. Elle constituait néanmoins une alternative aux artères plus animées reliant le quartier sud au quartier est. Au cours des années, certains marchands entreprenant avaient trouver en ces bâtiments fonctionnels, un lieu de stockage bon marché pour des marchandises peu susceptibles de susciter la convoitise.

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi se rapprocha de la porte à double battant de bois du bâtimentsitué en retrait de la ruelle. Un coup d’œil entre les planches mal ajustées lui fit découvrir une vaste salle au sol de terre battue dans laquelle s’entassait quelques caisses éventrées. Les toiles d’araignée, présentes un peu partout, manifestaient de l’état d’abandon de la bâtisse.

Le rôdeur jeta un œil autour de lui, arrima son arc dans son dos et entreprit d’escalader le mur de briques grossièrement maçonné. Une fois sur le toit en pente douce, il put atteindre d’un bond le toit le plat d’un bâtiment jouxtant la ruelle. Les toits semblaient assez solides pour supporter le poids de plusieurs hommes adultes mais il leur faudrait user de discrétion pour ne pas faire grincer les planches usées.

Le demi-elfe repéra plusieurs positions idéales pour s’embusquer. Il entreprit ensuite de parcourir le chemin inverse et redescendit dans la rue devant la vieille bâtisse condamnée par un lourd cadenas. Son escapade sur les toits lui avait permis de détecter une porte donnant sur une rue parallèle à l’arrière du bâtiment.
Fort de ses découvertes, Kasumi reprit la direction du Parcpour effectuer ses derniers préparatifs.

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi avait laissé les interrogations de Lies en suspens, lui signifiant qu’il lui expliquerait tout une fois arrivé sur place. Tout en cherchant du regard les archers qui devaient avoir pris position sur les toits, il désigna un renfoncement à une centaine de pas plus loin dans la ruelle.

- Je ne peux pas vous répéter ce que Mekren a menacé de faire de moi s’il apprenait que je vous ai mise en danger inutilement. Aussi ai-je prévu de vous mettre à l’abri dès que vous aurez accompli votre rôle crucial. Vous n’aurez qu’à traverser la rue avec les trois gardes sur les talons. Je me tiendrai ici même pour épauler vos hommes et intercepter vos vrais poursuivants avec l’aide de Galathée et de ses archers.

Vous continuerez jusqu’à ce renfoncement au bout duquel vous découvrirez un bâtiment vide avec une porte donnant sur une rue adjacente loin des combats. Le garde qui assure le guet plus loin dans la rue est prévenu de votre arrivée et vous escortera si les choses tournent mal pour nous.

[Quête : l’invasion des ombres]
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La rue étroite était parfaitement déserte, de même que la venelle que les résistants comptaient utiliser comme échappatoire en cas de grabuge. Il y régnait un profond silence, à peine troublé par la rumeur lointaine des zones plus animées du quartier sud.
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Tout à coup, un léger sifflement se fit entendre. Kasumi leva la tête et repéra l’un de ses hommes qui lui faisait signe depuis les toîts. Visiblement, les soldats avaient pû gagner sans mal leur position. Il ne restait donc plus, pour Lies et ses prétendus agresseurs, qu’à rejoindre leur poste, et tout serait en place pour l’embuscade. <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->

[Quête : l’invasion des ombres]

Les deux groupes d’archers avaient pris position sur les toits latéraux. Kasumi testa lui même la corde de son arc avant de se tourner vers ses deux alliées.

- Mesdames, je suis fier de vous avoir à mes côtés ce soir.

Il tendit alors une main vers chacune d’elles, ses paumes orientées vers le ciel nocturne, les invitant à une prière silencieuse. Ces dernières, un peu surprises, s’en saisirent timidement.

Leurs mains toujours liées, Kasumi les regarda dans les yeux tout à tour, son regard jaune ordinaire ayant pris une teinte plus naturelle mais indéfinissable.

- Pour Luménis et la liberté restaurée ! leur dit-il simplement avant de rompre doucement le contact. Trois gardes s’approchèrent de Lies qui les suivit vers sa position située dans la rue principale à quelques dizaines de mètres à peine. Kasumi fit signe à Galathée de le suivre jusque dans la venelle. Là, les pierres mal agencée d’un bâtiment permettaient de se hisser sans mal vers les toits. Kasumi offrit poliment son aide à la jeune femme avant de lui adresser ses dernières recommandations :

- Une fois la patrouille repérée, levez le bras en direction de Lies et de ses hommes. Si vous vous tenez sur le troisième toit de la ruelle, ils vous remarqueront sans peine de même que moi et les archers postés des deux côtés de la ruelle. La patrouille sera trop loin pour vous repérer à cet endroit mal éclairé si vous restez discrète. Tirez la première flèche dès que Lies sera à l’abri. Je me ferai passer pour un Garde Rouge au cas où des espions nous observeraient. Cela ajoutera du crédit à notre mise en scène.

HRP : il ne manque plus qu'une patrouille à moins que Galathée et Lies souhaitent réagir avant.

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée hocha la tête pour marquer son assentiment. Toute envie de plaisanter, même de sourire, l’avait désertée. Elle accepta l’aide de Kasumi pour monter sur le toit, bien qu’elle n’en ait pas réellement besoin, puis lui jeta un dernier coup d’oeil, et rejoignit les archers. S’ils furent surpris de la voir débarquer et prendre leur commandement, ils n’en laissèrent rien percevoir. Leur attitude la soulagea : parlementer à une heure aussi critique l’aurait peu détendue.
Visez pour tuer, visez pour tuer, visez pour tuer.
Le leitmotiv lui tournait en tête comme elle contemplait la venelle, la rue principale plus loin, les silhouettes de Lies, Kasumi, les archers, les gardes. Les gentils. Ceux qu'on suit et qu'on protège.
Visez pour tuer. Visez pour tuer. Visez pour tuer.
Visezpourtuer.
A le dire très vite, ça en perdait presque son sens. Relaxant.
Puis peut-être que les gardes ne viendraient pas. Qu’ils choisiraient un itinéraire différent, saisis d’une lubie subite, d’une envie de variété. Peut-être seraient-ils trop fatigués pour patrouiller à une heure aussi tardive. Peut-être se moqueraient-ils de cette jeune femme en détresse. Peut-être quelqu’un d’autre viendrait-il. Et que feraient-ils dans ce cas ?
Galathée encocha une première flèche dans la corde de son arc, caressant au passage l’empennage de ses soeurs. Mortelles.
Visez pour tuer.
Elle prit une profonde inspiration.
Qu’ils viennent seulement.

[Quête : l’invasion des ombres]<o>

</o> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> Ils vinrent. Et la rôdeuse n’eut pas à attendre longtemps : à peine deux minutes après avoir encoché sa flèche, elle repéra la flamme vive d’une torche, au bout de la grand-rue. Encore quelques instants, et elle n’eut plus de doute quant à l’identité des nouveaux venus : elle ne pouvait les dénombrer exactement, mais, au jugé, ils paraissaient être une bonne dizaine, marchant en formation serrée. D’ici peu, on entendrait résonner le bruit régulier de leurs bottes sur les pavés.

Quête: L'invasion des ombres

Galathée les vit, les compta, imagina furtivement quel serait leur destin si elle venait à les laisser passer. Pourquoi ceux-là plutôt que les suivants, après tout ?
Mais alors que son esprit menaçait de s’emballer, un archer manifesta sa nervosité en frissonnant juste à côté d’elle, l’arrachant à ses pensées inopportunes.
Qu’est-ce que tu fiches ?
Sans tergiverser davantage, la rôdeuse fit signe à Lies. Elle reposa ensuite les yeux sur la patrouille qui approchait et attendit, refusant de réaliser qu’elle, et elle seule, avait mis en marche l’inexorable confrontation.

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi avait vite regagné la ruelle et s’était positionné un peu en retrait de la position des archers. Posant un genou en terre, il sortit quatre flèches de son carquois. Il en planta trois entre les interstices des pavés à côté de sa jambe la plus avancée. Il banda légèrement son arc long et encocha la quatrième flèche. Cette position lui permettrait de tirer ses quatre flèches très rapidement. Il tourna légèrement la tête en direction de Galathée, guettant le moindre de ses mouvements. Quand celle-ci leva un bras, la tête tournée sur sa droite, Kasumi reporta son attention sur le bout de la ruelle et amena l’empennage de sa flèche au niveau de son oreille, prêt à décocher un premier trait mortel dans le dos des Manostiens dès qu’ils auraient passé la position des archers.

De l’autre côté de la rue, les gardes repérèrent également le mouvement de Galathée. Le plus âgé prit une initiative qui faillit surprendre Lies. Il avait souvent vu de nouvelles recrues paralysées lors de leur première bataille aussi donna-t-il l’impulsion qui empêcherait Lies d’hésiter : il l’a poussa légèrement dans le dos tout en s’excusant.

[Quête : l’invasion des ombres]

Lies se fit pousser un peu violemment ce qui eût pour effet de la tirer de sa rêverie instantannément. Elle se mit à courir droit devant elle sans même chercher à voir ce qui se passait, elle fermait même parfois les yeux de peur de se faire tirer dessus.

"Au secouuuurs, à l'aideeee ! Aidez-moi... On m'atta..."

Elle reprit son souffle et tout en repensant à la conversation qu'elle avait eu tantôt avec Mekren, elle se supprit même à pleurer. Elle fit même genre de tomber durant sa course folle. Après tout, cela donnerait peut-être pitié aux gardes.

"Je vous en supplieeee"

Elle continuait à courir sans même prêter attention à ce qui se passait. Elle ne se contentait que de faire la pauvre jeune femme sans défense et poursuivit.

[Quête : l’invasion des ombres]

Les trois gardes laissèrent dix mètres d’avance à Lies avant de se lancer à sa poursuite à travers la rue. Celui qui l’avait poussé cria pour la mise en scène :

- Attrapez-la les gars ! Elle fera une magnifique esclave dès que nous aurons fini de nous amuser avec elle !

Les hommes s’esclaffèrent et se déployèrent en triangle, réduisant la distance à chaque foulée tout en laissant le temps à Lies d’atteindre le coin de la rue avant qu’ils ne la rattrapent. L’étrange cortège disparut ainsi dans la ruelle latérale au vu de la patrouille luménienne conformément au plan.

Quête: L'invasion des ombres.

La petite mise en scène organisée par Kasumi se déroulait à la limite de la conscience de Galathée. Les différents protagonistes n’étaient plus que de vagues ombres, des points se déplaçant sur la trame de l’affrontement à venir, des cibles pour certains. Encore quelques mètres et Lies serait à l’abri derrière le rôdeur à l’hermine. Encore quelques mètres et il lui incomberait de donner l’exemple aux archers.
Elle ferma les yeux une seconde et banda son arc, écoutant le grincement caractéristique de la corde qui se tend, du bois qui plie. Respiration. La nuit était fraîche, une brise légère soufflait sur les toits, ébouriffant doucement ses cheveux, mais ne menaçant en rien la précision de ses flèches.
Elle rouvrit les yeux et retrouva le décor funeste de l’embuscade. Sous ses doigts, les plumes taillées de son trait lui semblaient brûlantes.

[Quête : l’invasion des ombres]
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Plus loin dans la rue, les soldats s’étaient immobilisés et, la main sur la garde de leur épée, ils fixaient leur sergent, dans l’attente d’un ordre. Celui-ci mit du temps à venir, car l’officier ne savait trop quoi décider. D’un côté, il y avait l’appel, insistant, poignant, d’une jeune femme : il n’était pas un mauvais bougre et sa première impulsion aurait été de voler au secours de la demoiselle en détresse. Mais de l’autre, il y avait les événements des derniers jours, ces patrouilles victimes d’attaques... Alors, qu’est-ce qui lui prouvait que la présente affaire n’était pas tout simplement un piège ?
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-Sergent, on fait quoi ?
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Le ton pressant de son caporal poussa l’officier à se décider. Après tout, il avait été mis à la tête d’une des patrouilles renforcées – soit douze hommes, lui compris – qui arpentaient la ville. Il pouvait donc faire face à de nombreuses éventualités...
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Le sergent se tourna vers son caporal :
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-Prends trois hommes et fais le tour par la rue des Clercs. Si vous ne traînez pas, vous devriez pouvoir les intercepter avant qu’ils ne sortent de l’autre côté. Les autres, suivez-moi !
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Et tandis que son second détalait dans la direction indiquée, le sergent et sa troupe se dirigèrent au pas de course vers l’endroit où la jeune femme et ses poursuivants avaient disparu. Parvenu à l’entrée de la ruelle, il fit cependant stopper ces hommes.
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-Eclaire un peu devant, qu'on sache où on va, fit-il à l’un de ceux qui portaient une torche.
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Le garde désigné volontaire s’exécuta aussitôt : faisant trois pas en avant, il tendit son flambeau.

[Quête : l’invasion des ombres]

La vision améliorée du rôdeur lui permit de distinguer les formes des gardes de la patrouille se découpant derrière le porteur de torches. Ce dernier se tenait immobile. Il attendait quelque chose… Kasumi, presqu’instinctivement après tant d’années passées à mener des embuscades, devina que les proies s’étaient méfiées.

Au bout d’un instant, il reçut la confirmation de ses soupçons. Le second guetteur placé sur les toits tira une flèche au sol. Son empennage avait été très légèrement altéré, perturbant sa pénétration dans l’air. Le signal était indétectable pour tout humain ne se situant pas dans un rayon de cinq mètres autour de sa trajectoire. Selon le signal convenu, il signifiait que l’on contournait leur position.

Il fallait se décider très vite. Repartir avec Lies qui arrivait à sa hauteur et annuler l’opération ou la mettre à l’abri en faisant confiance à Galathée et à ses archers. Kasumi décida de déclencher la seconde partie de son plan. Il fit signe à Lies d’aller se cacher dans le bâtiment. Il s’en remettait à présent à Galathée qui jugerait si les luméniens avaient mordu à l’hameçon ou non.

Le demi-elfe fit signe aux deux gardes restant à ses côtés de prendre position de part et d’autre de lui, un pas en arrière. Il allait maintenant jouer son rôle de garde rouge. Il perdrait l’avantage de la surprise pour lui-même mais détournerait encore plus l’attention des toits. D’une voix forte, il s’adressa aux supposés ravisseurs :

- Encore une belle prise pour la Garde Rouge ! Amenez-la à la caserne, les hommes s’ennuient…

Le mal était fait quoiqu’il arrive : si les Luméniens remportaient la victoire ou si certains s’échappaient, la Garde Rouge serait incriminée dans l’attaque. Il donnait aussi à penser qu’il n’avait pas remarqué la patrouille lui laissant croire à l’avantage de la surprise.

[Quête : l’invasion des ombres]
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Le sergent jeta un bref regard à ses hommes : au nom des Gardes Rouges, leurs mines s’étaient faites menaçantes et leurs mains s’étaient crispées sur la garde de leurs armes. Lui-même s’était tendu : il n’aimait ni les manières, ni les pratiques de ces arrogants soldats d’élite. Mais il ne pouvait laisser ses sentiments influencer sur ses actes : c’était un officier, il devait donner l’exemple. Cependant, il ne pouvait pas non plus passer son chemin comme si de rien n’était : la rue faisait partie de son secteur, il était donc responsable de ce qui s’y produisait et nul, qu’il soit Garde Rouge ou simple citoyen, ne pouvait y commettre de forfaits sans avoir à en répondre.
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Il se tourna vers ses hommes.
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-Gardez vos armes au fourreau, fit-il. Nous allons nous enquérir de ce qui se passe. Mais tenez vous tranquilles : je ne veux pas d’incident.
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Sur ces mots, il leur fit signe de le suivre et s’avança de quelques pas dans la ruelle. Puis il s’immobilisa et lança d’une voix claire :
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-Holà, messieurs ! Je suis le sergent Grammont, de la garde. Mes hommes et moi avons entendu des cris : pourriez-vous vous montrer et nous expliquer ce qui se passe ?

[Quête : l’invasion des ombres]

Voilà qu’ils avaient affaire à un diplomate. Comment tirer partie de cette nouvelle donne ? Il n’y avait plus de choix, il fallait s’exposer encore plus quitte à ne pas déclencher d’attaque. Les troupes sur les toits pourraient intervenir si la discussion tournait mal et Lies s’était évadée de la ruelle en compagnie du garde.

Kasumi fit signe à ses deux suivants de rester dans l’ombre et il fit quelques pas en avant vers la limite du halo de la torche. Il arborait pompeusement son uniforme de Garde Rouge. Il prit une voix méprisante d’officier commandant à des subordonnés :

- Poursuivez votre chemin sergent, vous n’avez rien entendu. Cette ruelle dépend de la juridiction de la Garde Rouge. Passez votre chemin ou vous serez caporal demain matin, voire pire…

Kasumi laissa sa menace en suspens et dégaina à demi son épée courte. Soit le sergent obtempérait et il faudrait reporter l’opération, soit son défi l’amènerait à tirer les armes pour le meilleur ou pour le pire. Il savait que les Manostiens, tout comme Galathée et lui-même, se refuseraient à tirer sur des gardes avec l’épée au fourreau.

Quête: L'invasion des ombres.

Les choses ne tournaient pas du tout comme prévu. Galathée avait relâché la tension de son arc, observant Kasumi et son interlocuteur, hésitant sur la marche à suivre. Heureusement, les archers n’avaient pas été repérés, ils gardaient donc un avantage. Mais plus le chef de la garde parlait, moins elle se sentait capable de lui tirer dessus. Il agissait avec retenue, bien loin du monstre sanguinaire à la solde de Morféa qu’elle avait essayé de s’imaginer pour rendre sa tâche plus facile. Et plus il parlait, plus elle s’interrogeait sur ses motivations, ce qui l’avait amené là, ses espoirs, ce qui l’avait précipité dans les bras du tyran... Aussi, la provocation proférée par Kasumi lui sembla constituer un traquenard bien regrettable. Si l’homme tirait son épée pour venir en aide à Lies, il faudrait alors le tuer. S’il battait en retraite, abandonnant lâchement la jeune femme à un funeste destin, il aurait la vie sauve. Un paradoxe bien démoralisant.
Galathée secoua la tête, lorgna le ciel une seconde et se promit, si le combat s’engageait, qu’elle viserait pour tuer, certes, mais pas cet homme-là.

[Quête : l’invasion des ombres]
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L’officier contint à grand peine une bouffée d’indignation : l’homme qui lui faisait face était le stéréotype parfait des Gardes Rouges. Arrogant, méprisant, il donnait des envies de meurtres... Mais il n’avait aucune intention de répondre à la provocation, ni d’ailleurs d’obéir à l’injonction.
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Après avoir jeté un regard à ses soldats pour leur intimer le calme, il croisa les bras et fixa son interlocuteur droit dans les yeux.
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-Vous n’avez aucune autorité sur moi, messire. Cette rue, comme toutes celles qui la voisinent, font partie de ma zone de juridiction. C’est stipulé noir sur blanc dans mon ordre de patrouille, signé du capitaine Thilgar. Lequel, vous le savez sans doute, reçoit directement ses ordres du général Kelser. C’est donc à eux qu’il faudra adresser vos plaintes éventuelles. En attendant, et à moins que vous ne vouliez vous mettre en infraction avec les lois édictées par le Seigneur Nwalk, vous devez répondre à mes questions : que se passe-t-il ici, et qu’est devenue la jeune damoiselle que nous avons entendu appeler à l’aide ?
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Le sergent se doutait que l’autre allait s’étrangler de rage en entendant sa tirade. Mais il avait sept hommes derrière lui, et quatre autres en train d’arriver par l’extrémité opposée de la rue. Même si le Garde Rouge (et ses copains probablement demeurés en arrière) voulaient jouer aux malins, ils se rendraient vite compte que la situation leur était défavorable et devraient faire profil bas.

[Quête : l’invasion des ombres]

La réaction du sergent était celle qu’avait le plus craint Kasumi. L’homme était posé et il prenait son devoir à cœur. Restait à savoir ce qui faisait qu’un tel homme appartienne à la milice de Morféa. Le faux Garde Rouge rengaina son épée et prit un ton beaucoup plus neutre.

- Vous cherchez les ennuis avec la Garde Rouge ? Tout ça pour une prétendue jeune damoiselle. Pourquoi prendre un tel risque ?

Si la conversation s’éternisait, il serait trop tard pour agir avant le passage de la patrouille suivante. Mais plus le Luménien parlait, plus il était difficile à Kasumi de renier ses enseignements en donnant l’assaut. La situation devenait inextricable et dangereuse.

- Nous savons vous et moi que les prétendues juridictions accordées aux gardes du port n’ont d’autre utilité que de permettre à votre Ethelkin de sauver la face et à éloigner certains gardes de ses activités secrètes.

Le nom avait été prononcé avec un mépris non dissimulé.

[Quête : l’invasion des ombres]
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Le sergent se détendit quelque peu : l’autre avait visiblement compris qu’il n’était pas en position de force et avait changé d’attitude. Du moins en partie. Avec un peu de chance, tout se passerait bien...
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-Je n’ai pas pour habitude d’exprimer des critiques concernant mes supérieurs, monsieur. Et vous devriez songer à en faire autant : ce genre d’attitude, surtout devant des hommes de rang, n’amène rien de bon et peut encourager l’insubordination. De plus, vous me semblez mal placé pour émettre un tel jugement : de ce que j'en sais, vous étiez en train de causer du tort à une citoyenne. J’en reviens donc à ma question : où est cette personne ? Que lui vouliez vous ?
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Il avait parlé d’un ton calme et poli, mais il était clair qu’il n’abandonnerait pas l’affaire.

[Quête : l’invasion des ombres]

Lies avait réussi à trouver une petite fente dans le mur pour lui permettre d'observer la scène mais elle ne parvenait pas à savoir ce que les hommes se disaient. Elle ne savait pas trop comment agir. Rester ici et peut-être tout faire rater ? Se montrer et peut-être encore plus tout faire rater ? Cependant la situation ne semblait pas se dérouler comme le groupe l'avait envisagé. Pendant quelques minutes elle resta immobile, perdue dans ses pensées.

Puis, elle se décida à agir tout de même. De toute façon, tout semblait tourner mal là-bas et sa présence n'empirerait peut-être que peu les choses. Elle sortit donc du bâtiment sombre, se secoua pour enlever la poussière de pierre qui s'était déposée sur sa cape et elle s'avança vers le groupe de soldats. Quand elle fût à leur hauteur, elle ne prononça aucun mot et se contenta juste d'ôter sa capuche. Ses cheveux roux vinrent se poser le long de ses épaules et sur son visage, tout en repoussant une mèche, elle releva doucement la tête, regarda droit devant elle et sourit comme ci de rien n'était. Elle espérait surprendre ses coéquipiers et faire en sorte que les gardes lâchent l'affaire.

[Quête : l’invasion des ombres]

Tout tournait mal, Kasumi était tiraillé entre la nécessité de faire courir le moins de risques possibles aux manostiens et celle de ne pas tuer un homme qui avait manifesté des intentions justes et bonnes. Il fut surpris de l’arrivée opportune de Lies et profita de la diversion pour frapper violemment le sergent à la tempe avec le pommeau de son épée. Avant que les gardes n’aient pu esquisser le moindre geste, des cordes se détendirent dans le dos du couple et des flèches sifflèrent de tout côté.

Kasumi recula précipitamment entraînant Lies avec lui dans les ombres auprès des trois gardes postés dans la ruelle.

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée donna machinalement l'ordre aux archers perchés d'imiter leurs confrères restés au sol. Elle-même décocha sa première flèche les dents serrées, sans se laisser le temps de réellement choisir sa cible, espérant à moitié que dans la cohue, elle ne serait pas responsable du trait mortel. Mais son indécision la fit bientôt blesser un homme qu'elle aurait pu tuer proprement, et son cri hanté lui retourna l'estomac. La flèche suivant ne manquerait pas son but.

[Quête : l’invasion des ombres]
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La soudaineté et l'ampleur de l’assaut prirent les gardes au dépourvu. Comme sonnés, ils demeurèrent immobiles un instant, tandis que l’un des leurs, la gorge transpercée par un trait adroitement tiré, s’effondrait sur les pavés. Mais le bruit provoqué par sa chute parut les tirer de leur torpeur.
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Les soldats tirèrent leurs épées ; ceux qui portaient des torches les jetèrent le plus loin possible, afin de ne plus être des cibles faciles pour les archers embusqués. Et tous firent mine de reculer vers la grand-rue : s’ils pouvaient l’atteindre, ils auraient une chance d’en réchapper.
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Toutefois, un cri interrompit leur manœuvre :
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-Soldats ! A l’attaque !
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C’était la voix du caporal. Il avait pénétré dans la rue par l’extrémité opposée, comme son supérieur le lui avait ordonné. Puis, à bonne distance, il avait observé l’étrange discussion, ne sachant trop s’il devait se montrer ou non. A présent, il ne se posait plus la moindre question. :
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-Battez vous, bons dieux ! Il faut protéger le sergent ! Attaquez moi ces ordures !
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Les soldats, aiguillonnés par l’appel pressant, abandonnèrent toute idée de fuite et chargèrent gaillardement celui qui, par traîtrise, avait envoyé leur chef au tapis.

[Quête : l’invasion des ombres]

Les résistants étaient maintenant encerclés. Cependant, la position stratégique des toits était toujours tenue. Alors que Kasumi dégainait sa seconde épée pour offrir un rempart de lames à Lies, il l’attira derrière lui vers le mur et les trois autres soldats qui formèrent un cercle défensif. Le guetteur positionné en retrait profita de cet instant pour viser soigneusement la nuque de celui qui, parmi les nouveaux venus, avait harangué les Luméniens à se battre. Alors que sa flèche quittait son arc, une deuxième volée provint des toits en direction des soldats les plus proches de la grande rue.

[Quête : l’invasion des ombres]
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Le caporal s’écroula dans un gargouillis étranglé ; les trois hommes qui l’accompagnaient stoppèrent net leur course. Inexpérimentés, privés de leurs deux supérieurs, ils étaient à deux doigts de battre en retraite. Mais la haine qu’ils vouaient aux Gardes Rouges, et la colère qu’avait fait naître en eux la traîtrise sans nom dont ces derniers avaient fait preuve furent les plus fortes : leurs lames brandies, ils fondirent sur le petit groupe qui leur faisait face et se mirent à ferrailler furieusement.<o>
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Un peu plus loin, du côté de la grand-rue, un nouveau soldat avait été abattu par les traits meurtriers des archers. Cependant, aucun des hommes restants ne s’étaient rendus compte de la mort du caporal, et son appel au combat faisait encore son effet. Plaqués contre les murs de la ruelle pour tenter de se protéger des flèches pleuvant des toits, ils se rapprochèrent inexorablement des résistants. Bientôt, ceux-ci furent entourés par une demi douzaine d’individus décidés à leur faire payer leurs méfaits.<o>

</o>Pour ajouter à la confusion, les torches jetées au sol grésillaient et ne produisaient plus à présent qu’une chiche lumière. Dans la pénombre, il devenait difficile de distinguer les prétendus Gardes Rouges de leurs assaillants. Si Galathée et ses hommes continuaient à tirer dans la mêlée, ils risquaient fort de toucher l’un des leurs… <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->

Quête: L'invasion des ombres.

On n’y voyait plus rien. Galathée jura en entendant le choc des épées, le fracas des corps qui se heurtent. Rester sur les toits ne servait plus à grand chose. Elle avisa les archers, puis soupira.
« Que ceux qui savent se battre descendent. Les autres... ne visez rien qui pourrait être l’un des nôtres. »
Elle les dévisagea une seconde, puis se mordant les lèvres, ajouta :
« Aucun ne doit en réchapper. »
Sans attendre leur réaction, elle quitta ensuite lestement son perchoir pour rejoindre la mêlée, les doigts crispés sur le manche de son bâton.

[Quête : l’invasion des ombres]

La vision du demi-elfe s’accoutuma parfaitement à l’obscurité soudaine. Il était conscient que les gardes manostiens n’avaient pas cette chance et que les archers ne seraient plus d’aucun secours sinon à abattre les luméniens qui choisiraient de s’élancer vers la grande rue éclairée. Les trois gardes qui avaient accompagnés Lies se mirent en formation défensive devant la jeune elfe. Ils longeaient le mur vers la venelle dans une formation purement défensive. Kasumi se mit à l’abri derrière ce rempart mouvant et précaire et commença à tirer à un rythme effréné, décochant flèche sur flèche quasiment à bout portant.

Il entendit des mouvements au-dessus de sa tête, certains des archers descendaient des toits pour se joindre à la mêlée.

[Quête : l’invasion des ombres]
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Galvanisés par l’arrêt des tirs provenant des hauteurs et par l’apparente retraite des Gardes Rouges, les membres de la patrouille tentèrent de pousser leur avantage. Et ils y parvinrent : l’un des hommes protégeant Lies, gravement touché, tomba à genoux. Son adversaire direct saisit l’aubaine et lui ouvrit la gorge d’un coup précis de sa lame.
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Ses compagnons poussèrent un rugissement victorieux : ils étaient six encore en état de combattre, et leurs adversaires n’étaient plus que quatre, en comptant la jeune femme. Même si le Garde Rouge qui avait mis leur sergent au tapis avait l’air d’être un redoutable adversaire, ils ne doutaient plus de pouvoir triompher.
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Mais ils eurent alors la désagréable surprise de voir apparaître de nouvelles silhouettes…
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<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Y en a d’autre qui arrivent ! cria l’un des soldats.
-Bordel ! On se tire, les gars. Moi j'tiens à ma peau !
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<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> [font=&quot]Les hommes hésitèrent, mais la victoire si proche un instant plus tôt paraissait désormais inaccessible : outre Galathée, deux archers étaient descendus des toits, et ils se retrouvaient désormais en infériorité numérique. C’en était trop pour eux : après s’êtres fendus pour porter un ultime assaut – un glapissement leur apprit qu’au moins un de leurs coups avait porté – ils reculèrent de quelques pas et s’élancèrent dans la ruelle, dans la direction d’où était venu feu le caporal. Le lieu était sombre : s’il restait des archers embusqués, ils auraient du mal à les viser pendant qu'ils s'enfuyaient.
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[Quête : l’invasion des ombres]

Alors que les flèches de Kasumi commençaient à éclaircir les rangs des assaillants, un garde manostien s’effondra devant le demi-elfe. Il dut à nouveau abandonner son arc pour prendre la place du mourant. Un Luménien en profita pour lui porter un coup au flanc. Si la cotte de maille détourna en partie le coup, une vive douleur lui vrilla aussitôt tout le côté.

L’arrivée opportune des renforts depuis les toits fit se débander les Luméniens restants. Il était impossible de tous les abattre maintenant et cela se révélait inutile. Ils attribueraient cette embuscade à la Garde Rouge comme le prévoyait le plan initial.

Kasumi parla d’une voix forte pour que les fuyards l’entendent :

- Ne poursuivez pas ces couards. La Garde Rouge leur donnera bientôt une leçon.

Il se dirigea vers le corps étendu, se pencha pour l’examiner et ajouta pour les seuls Manostiens :

- La mission est terminée. Aidez les blessés à regagner le Parc. Je vous rejoins avant deux heures. Emportez le prisonnier avec vous et bâillonnez-le. Il a prouvé sa valeur mais s’il vous met en danger, vous devrez le tuer. Galathée, Lies, je vois que vous n’êtes pas blessées, louée en soit Tymora. Accompagnez ces gardes, voulez-vous ? Vous devrez vous disperser avant l’aube au cas où des recherches seraient lancées contre nous.

Kasumi se défit de sa cotte de maille ensanglantée et la passa au garde mort. Par chance, il avait lui aussi reçu une blessure au flanc.

- Il ne reverra plus jamais Manost mais l’heure n’est pas aux oraisons. L’un d’entre vous peut-il me donner son nom ? J’irai en rendre compte aux résistants et au Conseiller. Allons ! Hâtez-vous !

Ralentissant son hémorragie en comprimant un tissu autour de sa taille, Kasumi se précipita vers la grande rue avant de s’enfoncer dans le dédale des ruelles de la Cité. La résistance avait laissé des moyens de la contacter à certains endroits de la ville. Il gagnait l'un d'entre eux où il pourrait communiquer un message.

[Quête : l’invasion des ombres]
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Les résistants avaient peut-être quitté la ruelle depuis dix minutes que des bruits de pas précipités retentissaient déjà dans le lointain. Bientôt, la lumière de torches nombreuses illumina le théâtre de l’embuscade, tandis qu’une foule de soldats investissaient les lieux.
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <o></o> -Bon sang, c’est une vraie boucherie ! s’exclama l’un d’eux.
-Ouais, nous ont pas laissé beaucoup de chances. Il y avait des tireurs sur les toits, et des types planqués dans la venelle, là-bas. Le caporal Brask a eu beau attaquer par l’autre côté de la ruelle, ça a rien changé. Z’étaient trop nombreux.
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Les hommes se penchèrent sur les corps : un des gardes de la patrouille était encore en vie, et on s’empressa de le transporter ailleurs pour le soigner. Quant au reste, ce n’était plus que cadavres en train de refroidir, dont un était revêtu d’un uniforme reconnaissable entre tous.
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <o></o><!--[endif]--> -Saloperie de Gardes Rouges ! s’exclama un homme de troupe. Cette fois-ci, ils ont dépassé les bornes ! Tendre un guet-apens à des gars de l’armée ! Ils sont fous ou quoi ? Ethelkin va pas être content. Pas content du tout.
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Les autres acquiescèrent.
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<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Où est le sergent Delys ? s’enquit soudain un officier. Vous n’aviez pas dit qu’il avait été assommé ? -Si… répondit le survivant qui s'était déjà exprimé. L’autre charogne lui a fichu un sacré coup de poing… L'sergent devrait être encore là ! -Et bien, à moins qu’il ne soit subitement devenu invisible, il n'en est rien. Vous pensez qu’il aurait pu regagner le port ?
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Le soldat haussa les épaules.
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o></o> -Possible, m’sieur. A moins qu’ils ne l’aient fait prisonnier.....
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Un silence lourd de menaces s’ensuivit, que rompit finalement l’officier.
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <o></o><!--[endif]--> -Bon, si c’est le cas, on ne peut rien faire pour lui ce soir. Rentrons à la caserne. Il faut faire un rapport au plus vite sur cet incident. Cela ne peut plus durer !
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Et la foule des soldats du port repartit, emportant avec elle les dépouilles de ses morts… et une colère sourde qui ne demandait qu’à enfler. <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->