La Couronne de Cuivre

Sortie : le 23 janvier
Réalisateur : Tim Burton
Acteurs : Johny Depp, Helena Bonham Carter, Alan Rickman
Interdit aux moins de 12 ans.

Un gigantesque hachoir à viande dominé par une main tranchée, de la chair à saucisse qui sort, avec elle un filet de sang écarlate qui se perd dans une grille, puis dans le dédale des égouts avant de resurgir, tardivement, au grand jour brumeux du fog londonien: sur une ample musique assourdissante, le générique vous donne le ton.

L’intrigue - sommaire- va vous rappeler quelque chose, mais vous ne pourrez jamais mettre exactement le doigt dessus. Cet East Side glauque victorien, c’est Oliver Twist, ou bien Jack the Ripper. Cet homme détruit qui revient ruminer sa vengeance, un comte de Monte Cristo qui n’a pas fait fortune. Ces assassins en série, l’auberge rouge…

C’est tout ça et c’est autre chose. Une comédie musicale, pour commencer. Un film très gore, aussi ; si Burton a le bon goût de nous épargner les scènes de dépeçage de cadavres, nous n’échappons pas aux jets de sang à gros flux à chaque carotide tranchée. Et, comme c’est du Burton, c’est enfin un film au second degré, délirant dans son outrance même, qui parvient à vous faire sourire dans ses moments les plus "dramatiques." Johny Depp et Helena Bonham Parker sont, on s’en doute, excellents.

Bref, c’est spécial. Si on retrouve la pâte du réalisateur, il faut ne pas être rebuté par la comédie musicale et la boucherie. Personnellement, j’ai eu du mal sur certaines scènes: cette surenchère au mépris du vraisemblable, c'est gratuit. Ça mérite néanmoins d’être vu, même si ce ne sera pas mon Burton favori.

Un très bon film, qui grâce à sa fin digne du dernier Cronenberg est relégué au rang de 'bon film'.

De très bon acteurs, des chansons qui passent très bien et qui donnent tout son charme au film, de très bons acteurs, de l'humour, une très belle ambiance sombre, une fin carrément sinistre.
Mais je suis quand même un peu déçu... ce que je redoutais avant le film s'est réalisé (c'est le cas de dire.. mouhaha). J'espèrais que Monsieur Burton serait capable de se débrouiller sans effusions intempestives de colorants rouge sang. Le genre de prise de vue n'apportant rien au film et qui a le don de vous mettre mal à l'aise... je trouve ça très dommage.

Mais ce film reste bon, le meilleur que j'aie vu depuis un bon moment (ce qui n'est pas forcément très dur). A voir, donc.

Curieusement, ce film de Burton ne restera pas, voire pas du tout dans mes films préférés. Et pourtant, vu les acteurs principaux et le réalisateur, il partait avec quelques points d'avance.

Et puis ... Certes, les acteurs se dépatouillent très bien quand il s'agit de donner de la voix en jouant. Certes, Londres est très bien reconstruite. Le vrai théatre pour Dickens ou même Mary Poppins (enfin, on se ferait du soucis si elle se mettait à couper les marmots à coups de lame). Certes, on peut dire que le dénouement est assez surprenant, ce qui pourrait laisser dire que le scénario n'est pas aussi mince qu'une lame de rasoir.

Mais ... toutes ces carotides ouvertes et ce sang qui gicle. D'accord, ça salit le sol, le plancher, c'est pas pratique à nettoyer. Mais j'ai trouvé ça franchement dégoûtant et Tim Burton, pour qu'on comprenne bien ce qui se passe nous en remet de nombreuses fois. Et je t'égorge de droite à gauche, de gauche à droite, par dessous la jambe (non, ça, il le fait pas) ... Certes, il y a des variations de style et de couleur mais une fois et les autres suggérées, ça aurait peut être suffi. Enfin, pour moi, c'est passé aussi difficilement qu'un doigt de pied dans une tourte.

Et il n'y a pas que les rasoirs qui m'ont glacée. La scène du four aussi, pas vous ?

Sinon, hé bien, c'est bien un Burton avec son coté très sombre. Mais je l'aurais préféré un peu moins saignant.

Edit : j'aurais même déconseillé le film aux moins de 16 ans mais c'est peut être aussi parce que je suis plutôt sensible.

C'est dommage que je soit totalement allergique au genre musical, je me serait bien laissé tenté autrement.

En tout cas ça fait plaisir de voir que Burton renoue avec les films "sans concessions".

C'est vrai que c'est assez surprenant au début quand, au bout de 10 minutes de silence, Johnny Depp ouvre la bouche pour la première fois pour chanter !

Ceci dit, j'ai retrouvé avec plaisir l'univers Tim Burton (travail sur le rouge et le noir, recherche dans les costumes, humour particulier...). Les dialogues (plutôt les chants !) sont sympatoches et la performance des acteurs, notamment celle d'Helena Bonham Carter, envoutante.

Personnellement j'ai bien aimé.