La Couronne de Cuivre

Quête : Un désir de crépuscule

A cette adresse, en face d’un entrepôt désaffecté et entre deux bâtisses aux fenêtres obstruées, se trouve une petite maison toute simple, à la façade grise colonisée par un lierre aventureux. Haute de deux étages, elle renferme une grande pièce spartiate au rez-de-chaussée, munie d’un âtre et d’une table ovale, et de trois chambres modestes au premier. Le dernier étage est occupé par un grenier vide, dans lequel se disputent rats et araignées. Les réserves de bois sont abondantes, le toit sain, on a entreposé deux tonneaux d’eau pure et une petite barrique de vin dorrandin dans un cagibi près de l’entrée. Tranquille, la petite maison semble n’attendre que de nouveaux habitants.

<!--[endif]--><o></o>Arya parcouru le chemin qui séparait de de la Taverne de la Bienveillance sans se hâter, ne laissant pas voir dans son apparence les questions qui n’avaient de cesse de tourner dans son esprit. Si besoin était, elle dirait qu’étant en vacances, elle profitait de l’invitation faite par des amis de passer quelques jours en bonne compagnie loin de ses recherches se réjouissant des divertissements qui lui seraient offerts tout en prévoyant de leur offrir quelques artifices magiques ce qui justifierait sa présence à l’Université. Elle n’avait pas l’habitude de mentir et apaisait son esprit en se disant que vu sous un angle ludique ce n’était pas vraiment un mensonge, bien que clairvoyante elle savait que ce qui les attendaient serait bien loin d’être un amusement, mais elle se refusait à noircir les heures qui étaient à venir.<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o></o>
Lorsqu’elle pénétra dans la Taverne en ce début d’après-midi, il n’y avait heureusement pas trop de clients et elle put sans se presser, ni perdre de temps, exposer en quelques mots gaiement prononcés son pieux mensonge au tavernier pour qu’il ne s’inquiète pas de son absence, et qu’il croit bon d’informer la garde d’une hypothétique disparition, surtout si son éloignement devait se prolonger. Une fois dans sa chambre, Arya mit dans son sac quelques vêtements les choisissant chauds et confortables à la fois, avant de quitter la pièce, l’Elfe prit au fond du coffre une fioled’al'aïren originelle et quelques herbes rares qui lui permettraient de préparer des potions d’excellente qualité ne doutant pas, au vu des faits exposé,s que cela leur serait indispensable,son épée qu’elle dissimula dans les plis de sa cape et sa dague qu’elle glissa dans la gaine prévue à cet effet dans les bottines qu’elle avait chaussées. Puis après avoir refermé soigneusement sa porte, elle descendit l’escalier en affichant un air de vacancière sur le départ pour saluer le Tavernier et quitta toujours sans montre sa hâte la Bienveillance. <o>

</o> La Magicienne n’eut pas de peine à trouver l’adresse qui était destinée à être leur repère et, l’heure prévue étant presque écoulée, tout en espérant qu’elle ne fut pas la première au rendez-vous, appuya sur la poignée de la porte qui n’était pas fermée à clef et pénétra dans la maison faiblement éclairée par la lumière qui filtrait discrètement au travers des volets mi-clos. Une odeur de tabac l'accueillit et elle aperçut aussitôt Taliesin.

Je suis ravie que vous soyez déjà arrivé,elle déposa son baluchon et enleva sa cape tout en continuant à parler. Le ton de sa voix était chaleureux , son intonation laissait comprendre qu'elle ne souhaitait aucune réponse.<link rel="File-List" href="file:///C:/DOCUME%7E1/AMETHY%7E1/LOCALS%7E1/Temp/msoclip1/01/clip_filelist.xml"><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w oNotOptimizeForBrowser/> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><style> <!-- /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent:""; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-fareast-font-family:"Times New Roman";} @page Section1 {size:595.3pt 841.9pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:35.4pt; mso-footer-margin:35.4pt; mso-paper-source:0;} div.Section1 {page:Section1;} --></style>Permettez que je profite de ces quelques instants de tête à tête pour vous rassurez. Nous ne sommes pas vos amis, j’en conviens, mais qui sait demain peut-être. Par contre, je puis vous assurez que nous ne sommes pas vos ennemis. Quoique vous en pensiez, vous avez fait le choix de rester pour participer à cette enquête et ramener sain et sauf le conseiller Albérich. Son intonation se fit plus prononcée. Vous auriez pu refuser, la compassion empreint sa voix, je ne doute pas que si vous ne l’avez pas fait c’est qu’une raison encore plus importante vous a contraint à accepter. Mais nous avons besoin de votre collaboration, ce n’est pas la divergence de faits passés qui vous lient avec le haut conseil qui est la raison de votre présence parmi nous, mais bien les compétences que vous possédez. Nous en priver serait comme nous couper un membre et face aux dangers probables que nous aurons à affronter, le temps qui nous est compté, votre pleine participation nous est indispensable.Son sourire se fit amicale, sa voix douce et convainque. <!--[if !supportEmptyParas]-->Maintenant, faire le choix de subir les propositions des autres serait refuser de vous battre et je ne pense pas que ce soit votre caractère. Je me permets de croire en vous et je suis sûre que j’ai raison. Prenez le temps qu’il vous faut pour réfléchir, mais faîtes le bon choix non seulement pour la vie des disparus, mais également pour celle du groupe et …. surtout pour vous. Elle termina par un sourire avant de reprendre. Je pense que vous pouvez m'appeler Arya et que l'on peut se tutoyer. En attendant Kasumi, si tu es d'accord, nous pourrions déjà <o></o>commencer à faire une liste des potions qui pourraient nous être utiles afin que je puisse les préparer. Je trouverai à l'Université tout se dont j'aurai besoin pour ce faire et si tu ne le savais pas encore, je suis alchimiste.<!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]-->

Taliesin avait écouté sans mot dire le discours d'Arya. Bien sûr, il n'était pas d'accord avec elle. Ses compétences... Que savaient les autorités ? Tout juste étaient-elles au courant qu'il était un lamentable meneur d'hommes, un semeur de révolutions vouées à l'échec, un pitoyable et prétendu prophète incapable de saper l'influence d'un tyran en devenir... Et puis, il trouvait la magicienne trop confiance. Mais il n'avait pas envie de débattre de ces sujets. Arya non plus, d'ailleurs, vu l'heureux changement de sujet... Il s'efforça donc de répondre à sa question.
-Je ne saurais trop dire... Des potions de soins, j'imagine. Et peut-être d'invisibilité. Comme vous le savez, je suis barde et en tant que tel, je ne suis pas sans certaines connaissances des arcanes. Mais il n'en va cependant pas de même de messire Kasumi, et si nous devons nous montrer discrets, une telle potion pourrait lui être utile... Pour le reste, je n'en ai pas la omindre idée. Peut-être quelque chose pour le combat. M'est avis que tout ceci n'ira pas sans faire couler du sang, et aucun d'entre nous n'est un pur combattant. Dans tous les cas, dès que j'aurais récupéré mon grimoire, je préparerai une série de sorts... Ajouté aux votres, ainsi qu'à vos potions, nous devions avoir de quoi pallier à bien des éventualités.
Il n'était pas au point sur le tutoiement, mais il avait réussi à répondu sans hargne. C'était déjà un début. Le reste, on verrait plus tard...

Arya ne reviendrait pas sur le sujet, mais Taliesin semblait avoir aussi peu confiance en lui qu’elle se rattachait à une confiance absolue en leur groupe, leurs capacités et surtout leur réussite. Elle était affligée que le barde ne voit qu’un côté des faits, mais elle ne pouvait que penser que l’action lui rendrait probablement sa confiance en lui, tout comme elle risquait de grignoter la sienne.

Pour l’instant, Taliesin préférait garder ses distances en refusant le tutoiement, qu’à cela ne tienne, il en avait le droit tout comme elle était bien décidée à ne pas le faire remarquer et à continuer de le tutoyer, non que ce fut un manque de respect, mais à l’instant où lui-même le ferait, c’est que dans son esprit, il ne serait plus une victime, mais celui qui décide de prendre en main son destin. Elle se mit à noter les potions mentionnées afin qu’une fois dans son laboratoire, elle n’en oublie aucune préparation.

Tu es barde, c’est une excellente nouvelle. Il faudra aussi que je consulte mon grimoire pour les sorts. Pour Kasumi nous devons aussi penser que si nous sommes naturellement protégés contre bien des effets magiques lui ne le sera pas et au vu de ce que nous savons, elle devrait être bien présente. Elle réfléchit avant de reprendre. Des potions de soin, d'invisibilité, de résistance aux éléments, de mana, amplificateurs de force, de résistance aux poisons, anti-poison, huiles pour enduire les armes …
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Son regard interrogateur se posa sur Taliesin espérant qu’il penserait à d’autres potions.
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Je ne suis pas une guerrière, ni une stratégiste d’ailleurs, pourtant je ne pense pas que cela soit le plus important, Kasumi me semble apte dans ces domaines et il saura nous guider. Et puis notre intelligence, notre capacité à décrypter les signes qui seront sur notre chemin nous permettront d’avancer pas à pas … et nos capacités dans les arcanes remplaceront l'efficacité que notre bras tenant une arme n'a pas, même si nous ne devons pas ignorer cette réalité au cas où un combat rapproché venait à nous surprendre. Elle se tut quelques instants avant de reprendre souriante. Tu dois penser que je suis trop confiante, que je suis bien loin de la réalité ...
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Taliesin la dévisagea un instant puis haussa les épaules.
-Oui, en partie. D'autant que j'ai été comme vous, autrefois : confiant dans mes capacités, dans la justice de mes causes, dans le bon droit qui devait normalement triompher, en fin de compte. Mais la vie s'est chargée de me ramener à la réalité : la justice et le bon droit ne s'imposent que rarement, en ce bas monde.
Un masque d'amertume crispa un instant ses traits. Il faillit dire qu'en s'engageant dans cette affaire, ils ne trouveraient que ruine et désillusion, que si le destin s'acharnait à ce point sur Luménis, c'est qu'elle finirait par tomber quoi qu'il advienne. Que le mieux à faire était de fuir vers des cieux plus cléments, loin des hommes et des turpitudes de leurs sociétés...
Mais il se reprit aussitôt et se fendit d'un sourire empreint d'amusement.
-Cependant, il faut de la confiance et de l'espoir pour entreprendre une telle opération. Si le Conseil n'avait choisi que des pessimistes désabusés de mon espèce, nous ne serions pas allés bien loin. Gardez-vcus donc de vous départir de ces sentiments. Je me chargerai de jouer les oiseaux de mauvais augure, si d'aventure vous et messire Kasumi vous montrez trop confiants. Mais, même si je ne suis pas ici de mon plein gré et ne partae en rien votre allant, je m'efforcerai de ne pas saper votre moral.

Heureusement Arya ne laissa pas libre court à son empathie tant elle sentit la rancœur et la rancune de son congénère empreindre l’air ambiant. Elle ne savait rien sur Taliesin, mais elle sentit son cœur se serrer tant la vie de son congénère semblait avoir été emprunte de souffrances qui lui avaient enlevé tout espoir, qui lui barraient le chemin d’un bonheur qu’elle ne doutait pas qu’il lui fut dû. Sa voix se fit douce, elle avait été touchée par les mots de Taliesin et voulait qu’il sache qu’elle était compatissante et qu’elle espérait que ces affres vécues pourraient être oubliées.<o>

</o> Il est parfois impossible de faire confiance lorsque l’on a été trop trahi, mais il faut aussi savoir saisir la main du destin. Son esprit se rapporta aux mots de son petit protéger qui avaient tenu des propos dans le même sens au début de leur rencontre. C’est difficile de faire confiance lorsque la vie nous a appris la méfiance et la souffrance, mais vouloir y croire, c’est se donner une chance. <o>

</o> Sans s’en rendre compte la conversation avait attiré les pensées d’Arya vers Podrick. Il allait l’attendre ! Son regard partit dans le vide tant cela la préoccupa. Certes, elle l’avait prévenu au début de leur accord qu’elle pourrait ne pas y être de temps en temps, mais elle n’avait jamais manqué un seul rendez-vous depuis ! Et puis, ce serait ce jour et pour combien de temps encore ? Il fallait qu’elle se rende au Parc pour le prévenir, elle ne pouvait laisser son petit protéger se questionner si elle ne l’avait pas abandonné ou si elle était lasse de lui apprendre, de le tirer vers le haut, de chercher à le sortir de cette misère dans laquelle il vivait, qu’il aborde la vie comme le faisait en l’instant le barde, cela en aucun cas elle ne le voulait. Mais rapidement elle reprit ses esprits et sans le lui demander, elle offrit à Taliesin l’occasion de s’exprimer sur les affres de sa vie.<o>

</o> Je voudrais pouvoir vous en dire sur ma personne afin que vous puissiez comprendre qui je suis et de part cela savoir pourquoi je garde tant de confiance et d’optimisme, mais …. je suis amnésique ! Je n’ai pas de souvenir à part des certitudes, je sais ou je ne sais pas ! Sans pour autant pouvoir dire le pourquoi de mes certitudes qui se révèlent à chaque fois être la réalité.<o></o>

Le barde haussa les sourcils.
-Voilà un phénomène qui n'est pas courant... Une amnésie mêlée de certitudes... J'imagine que ce n'est point aisé à gérer, que cela soulève maintes questions... Mais, apparemment, vous gérez cela très bien.
Il s'interrompit, hésita, puis se lança. Après tout, elle avait le droit de savoir avec qui on l'avait contrainte à faire équipe.
-Pour ma part, un peu d'oubli ne serait pas pour me déplaire. Même si, au fond, je préfère garder à l'esprit mes erreurs pour ne pas les commettre à nouveau... Comme je l'ai dit tout à l'heure, lors de la réunion, le Conseil me juge responsable du coup d'état de Morféa Nwalk. Et ce n'est pas faux. A l'origine... A l'origine, j'ai provoqué la révolte des esclaves de Mélandis. Telle n'était pas mon intention : j'ai juste essayé de les aider, au quotidien, d'améliorer des conditions de vies à côté desquelles celles des taudis de cette ville sont on ne peut plus agréables. Mais j'ai éveillé plus que je ne l'aurais cru, et il m'a bien fallu assumer, lorsque tout c'est enflammé. Nous avons manqué de peu la victoire. De peu, mais manqué tout de même, et il a fallu fuir à travers le désert. Une fois sur les côtes orientales de Dorrandin, une partie des survivants a décidé de partir de son côté. Les autre ont accepté de me suivre à Luménis où, pensais-je, une vie nouvelle pourrait s'offrir à eux. Cela parut bien prendre ce chemin-là, au début : le conseil d'alors nous a accueillis, promis de nous intégrer. Mais les choses ont pris du temps, rien ne bougeait... Et Nwalk est entré en scène. C'était un homme sombre, dangereux. Il s'était loyalement battu à nos côtés, toutefois, alors même que les choses semblaient désespérées pour nous, à Mélandis. Je pensais qu'il y avait du bon, en lui... J'ai tellement voulu le croire que je n'ai pas vu qu'il jouait sur la frustration des anciens esclaves, sur la colère des pauvres de Luménis qu'il embrigadait peu à peu. Lorsque je m'en rendis compte, il était trop tard : la révolution était en marche. J'ai été capturé, jeté en prison, et c'est un miracle que j'en sois sorti vivant.
Il secoua la tête.
-S'il n'avait tenu qu'à moi, je n'aurais jamais reparu à Luménis. Mais ma compagne et son fils devaient y revenir, et je n'allais pas les abandonner. Cela fait quelques semaines qui nous vivons ici, tranquillement... J'espérais bien que cela durerait, mais vous voyez le tour qu'on pris les choses aujourd'hui. Le temps est venu de payer ma dette et, si j'aurais préféré m'en acquitter autrement, il n'en reste pas moins que je n'ai pas à choisir la nature de cette compensation.
Voilà, elle savait tout et pourrait juger en connaissance de cause. De toute manière, rien de ce qu'il avait dit n'était un secret : une petite conversation avec dame Lathiriel lui en aurait appris autant. Mais sans doute sous un angle encore plus défavorable.

Non, ce n’était pas évident de gérer son amnésie, elle tentait le plus possible de faire abstraction à ses sentiments qui étaient trop souvent vides de sens à défaut de se rapporter à des images ou des faits, mais elle faisait avec en attendant de pouvoir se rappeler et puis, face aux souffrances de son congénère, elle savait n'avoir jamais subit de telles souffrances infligées directement à sa personne.

<!--[if !supportEmptyParas]-->Cela n’empêchait qu’Arya comprenait que des souvenirs purent être douloureux et regardait Taliesin sans aucun jugement négatif, comment pourrait-elle lui reprocher de vouloir aider ceux qui vivaient dans des conditions pires que les taudis. Elle n’avait jamais vu auparavant autant de misère qu’à Lumenis et avait peine à s’imaginer pire. Que dans son entreprise, Taliesin fut tromper, qu’on eut profiter de son engagement, tromper sa confiance la révolta.
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Je peux comprendre ton geste, que tu as, par les moyens que l’on mettait à ta disposition, tenter d’aider les plus nécessiteux. Tu as été dupé, mais tu ne dois pas regretter d’avoir tenter de sortir d’une profonde misère ceux qui y végétaient. Le destin a voulu que la compassion dont tu as fait preuve se retourne contre toi, t’amenant à introduire le pire des êtres à Lumenis, mais tu ne savais pas. Sa voix se fit très douce. Je comprends pourquoi tu as accepté, ta compagne et son enfant son très chers à ton cœur, plus chers que n’importe quelle humiliation. L’amour que tu leur portes, la haine que tu sembles porter à ceux qui t’ont contraint, ne doivent pas te faire oublier qui tu es innocent, qu’on ne peut te reprocher d’avoir fait ce que tu ne savais pas faire et puis, je doute que tu fus seul dans cette entreprise car si ce fut le cas tu serais des plus puissants aujourd'hui ! Ces yeux reflètèrent l'attachement dont elle prenait conscience pour son petit protéger. Depuis mon arrivée à Lumenis, je me suis prise d'affection pour un enfant des taudis, il est honnête, bon, intelligent et tellement courageux ... je te comprends Taliesin et j'ai peine pour les malheurs qui s'acharnent sur toi. Mais peut-être que cette mission est la main du destin pour que la vérité éclate, pour que l'on ne t'accable pas plus que la base des faits, c'est déjà suffisant je pense. Tu as amené le traître, mais tu ne l'as pas servi, d'autres aux ambitions bien moins avouables s'en sont chargé. Tu es bien plus fort que tu ne le penses et tu verras lorsque tout sera terminé ta compagne et son enfant seront fiers de toi, de ce que tu as fait et surtout de la reconnaissance que l'on te portera.
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Taliesin demeura muet un instant. Bien sûr, Arya ne savait qu'une partie de la vérité. Il n'était pas fort. Il avait succombé, était devenu le Monstre et avait accompli des atrocités sans nom. Mais ni Lathiriel, ni Albérich n'avaient de certitudes en la matière, ce qui n'avait pas empêché la première de lui manifester d'emblée une franche hostilité.
Un brin de sympathie ne faisait pas de mal, même s'il persistait à trouver Arya trop confiante, trop optimiste. Il comprenait mieux, cependant, son attachement pour Luménis, et son dévouement pour la cause qu'on leur avait demandé de servir. Elle était à sa place, ici. Pas lui.
-Oh, je ne demande aucune reconnaissance. J'aurais aimé que le conseil juge comme vous le faites, certes, et qu'il me laisse en paix, mais tout le monde n'a pas vos qualités d'empathie... Enfin bref, ne tergiversons pas sur ce qui a été décidé : il apparaît que je suis des vôtres, et plus tôt nous avancerons, plus je pourrais retrouver les miens. Je ne demande rien de plus.
Il sourit vaille que vaille. Kasumi n'allait pas tarder à arriver, et les choses sérieuses allaient commencer...

Quête : un désir de crépuscule

Alors que les deux elfes discutaient sur leurs passés respectifs, la porte donnant sur l’impasse pavée et tranquille s’ouvrit doucement. Avant qu’ils n’aient pu se lever, le rôdeur s’était introduit dans la pièce et refermait la porte discrètement. Le rôdeur avisa que ses deux coéquipiers étaient déjà arrivés et devisaient visiblement depuis un moment. Il leur adressa un petit signe de tête avant d’explorer la salle.

- Bonsoir, excusez mon retard mais j’ai du réunir certaines affaires qui nous seront peut être utiles. Je n’ai pas pu en emporter plus car j’ai préféré laisser mon cheval au Fort.

Le rôdeur étala sur la table toute sorte d’objets : de quoi allumer un feu et faire la cuisine, de quoi penser les plaies et quelques baumes ou substances contenues dans certains pots de bois ou de fer.

- Ne touchez surtout pas aux pots rouges, les poisons qu’ils contiennent ne vous sont pas destinés.

Taliesin, songeur, observa Kasumi tandis qu'il déballait l'équipement qu'il avait emporté. Il avait toujours son engagement en travers de la gorge mais devait reconnaître qu'il aurait pu tomber sur pires compagnons d'aventure. Ni le demi-elfe ni la magicienne ne lui tenaient rigueur de son peu d'engagement, ou de sa conduite passée. Il en serait allé tout autrement s'il avait dû travailler avec quelqu'un comme Lathiriel. Cette enquête serait un calvaire, certes, et il ne pourrait juger du fonctionnement de leur équipe qu'à laune des épreuves qu'ils affronterainet. Mais au moins, n'avait-il pas besoin d'en rajouter dans la repentance feinte.
-Et bien, messire, vous êtes quelqu'un de prévoyant... dit-il finalement. Remarquez, vu ce que m'ont dit de vous Galathée et Victor, cela ne m'étonne pas.

Quête : un désir de crépuscule

Kasumi s’affairait à allumer un feu dans la cheminée lorsque le barde s’était adressé à lui. Ses propos le prirent tellement au dépourvu qu’il se releva vivement et se cogna à la poutre au-dessus de la cheminée. Lorsque les étoiles disparurent devant ses yeux, il tourna un regard incrédule au barde et lui répondit d’une voix hésitante :

- Vous connaissez donc Galathée et Victor. Pourtant, ils ne m’ont jamais parlé de vous…

Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur reprit ses esprits et rassembla les bribes de souvenir qu’il gardait de la fin de l’occupation. Souriant au barde, il le regarda d’une nouvelle façon alors qu’il se rapprochait une nouvelle fois de la table. Derrière lui, une petite flambée naissait dans l’âtre et réchaufferait bientôt les murs froids de la maisonnée. Le crépitement des flammes se manifestait en doux craquements alors que les yeux de Kasumi se portaient sur Taliesin :

- C’est donc vous ! Galathée m’a confié qu’elle partait à votre recherche. Cela lui aura évité un combat sanglant et en cela je vous suis gré. Et je suis heureux qu’elle ait pu vous retrouver. Comment se porte le petit Victor ?

L'elfe se demanda une fraction de seconde si Galathée n'avait rien dit d'autre, à l'époque... Mais non. Si ç'avait été le cas, le rôdeur ne se montrerait pas si détendu. Vu l'empressement qu'il avait mis à secourir Luménis, il ne paraissait pas du genre à se lier avec des tortionnaires.
-Bien. Il a passé des heures très difficiles, mais c'est un garçon courageux. Il a passé le plus dur, je crois, et à présent que les choses se sont stabilisées... il ne peut qu'aller de mieux en mieux.

Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur eut une moue triste à l’évocation des heures difficiles du petit garçon. Il ne pouvait que se sentir responsable d’une partie de son sort. C’est lui qui avait capturé son père, précipité le sort de sa mère en le tenant prisonnier, loin des siens. Le rôdeur s’installa auprès d’Arya après lui avoir demandé silencieusement son accord :

- Le petit est vraiment courageux et, si j’ai bien compris la situation, je comprends en partie ce qui vous lie. Je ne trouve pas convenable qu’on vous oblige ainsi à vous éloigner du devoir qui vous lie aux vôtres. Mais peut être devrions-nous remettre cette discussion à plus tard. Comment souhaitez-vous que nous nous organisions ? Je pense pour ma part que nous devrions enquêter chacun de notre côté et ainsi couvrir plus de terrain, et ne pas laisser à penser que nous sommes liés. Nous pourrions nous réunir ici régulièrement pour partager nos informations et décider de l’étape suivante.

Arya avait suivit de loin la conversation des deux hommes tout en laissant son regard s'hypnotiser à la danse des flammèches qui s'élevaient du feu qui crépitait. Mais, son esprit redevint tout à fait fonctionnel alors que le sujet venait sur la raison de leur présence ici.

Je suis tout à fait d'accord que tu t'occupes des restes de corps Kasumi, cela me déplairaît fortement de devoir le faire et puis .... ce serait pour ne rien savoir trouver de toute façon. Elle se tourna vers Taliesin, Et bien, si cela te convient, je te laisserais le soin de questionner les prêtres de Séluné, de plus il me semble qu'il serait préférable que ce fut une femme qui interroge la jeune fille blessée, en espérant qu'elle sera en mesure de répondre à des questions et surtout de se souvenir de ce qui lui est arrivé. Nous ne savons pas ce qui c'est passé et je serai plus à même de la rassurer. Et puis .... je te l'avoue, je n'ai guère envie de m'occuper des prêtres ... mais si tu préfères que je le fasse, ce ne sera pas un problème.

Taliesin réfléchit un instant. Il avait déjà croisée la blessée, lui avait porté secours et avait recueilli la requête qui lui apparaissait désormais dans toute son ampleur : "il faut que vous les aidiez".: Mais elle ne s'était pas adressée à lui par choix. Juste parce qu'ils s'étaient croisés. Percutés, plutôt.
Arya avait raison : sans doute accepterait-elle plus facilement de se confier à une femme. Et d'un point de vue purement pratique... Aller interroger les clercs lui éviterait de devoir passer par les égoûts, ce qui serait le lot de la magicienne lorsqu'elle voudrait gagner le repaire des services secrets.
-Non non, c'est parfait comme ça. Aucune de nos démarches ne sera agréable, de toute façon. Les clercs en valent bien une autre.

Quête : un désir de crépuscule

Kasumi fut ravi de voir le peu de temps qu’il avait fallu pour parvenir à un accord. L’enquête pourrait ainsi débuter rapidement et avec un peu de chance, les coéquipiers pourraient progresser un peu avant que leurs ennemis ne les découvrent. Ensuite, il faudrait faire montre de plus de prudence comme il le fit remarquer :

- Cela me paraît être une bonne répartition des tâches : Arya, ton charme rassurera la jeune-femme que tu interrogeras, Taliesin, puisque vous supportait visiblement Victor, je n’ai nulle crainte dans votre capacité à circonvenir des prêtres. Quant à moi, la localisation du corps me désigne sans conteste. J’ai mes entrées au Fort et ma présence n’y sera pas insolite. Je pense que nos ennemis s’attendent à ce qu’un groupe soit chargé de l’enquête. Nous avons encore un avantage en cela mais soyez très prudents. Ce sera une des dernières fois où nous pourrons prendre le risque d’enquêter isolément.

Taliesin haussa un sourcil amusé à la mention de Victor, se demandant si le môme avait joué quelque tour au rôdeur, puis hocha la tête.
-La prudence doit être notre maître mot, oui. Mais pour l'heure, je crois que notre meilleure protection est d'agir sans rien changer à nos habitudes. Sauf s'ils ont des espions au sein même des hautes instances de la ville, les ravisseurs ne peuvent pas se douter que nous avons été engagés. Dès lors, travaillons, déplaçons-nous sans rien modifier à notre comportement, sans rien faire qui puisse trop attirer l'attention d'yeux ou d'oreilles vigilantes.

Arya fut ravie de la réponse du barde bien qu’elle regretta sa remarque négative sans pour autant la relever. Elle devrait certainement s’y faire, car son congénère semblait vouloir conserver son caractère des plus revêches et quelle que fut la démarche qu’il lui aurait été dévolue, il aurait sans nul doute trouver une réplique relevant de son humeur maussade. Il avait raison, rien ne serait agréable, mais tous le savaient et la Magicienne était bien décidée à ne jamais reculer quelles que soient les pièges ou les désagréments qui jalonneraient son chemin quoiqu’il lui en coûte, dusse-t-elle y laisser sa vie. Ils étaient trois et devaient réussir, peu importe ce que l’avenir proche leur réservaient, mais elle reconnaissait que le barde avait des êtres chers qui l’attendaient et qui comptaient sur lui et que si un seul devait revenir vivant, il serait juste que ce fut lui.

Elle préférait le discours de Kasumi qui tout en étant emprunt des risques qu'ils encouraient et de la grande prudence dont ils devraient faire preuve restait positif et voyait les avantages plutôt que les inconvénients, mais elle ne laissa aucunement paraître son ressenti.

Et bien puisque nous semblons tous d'accord, il serait temps de nous mettre en chemin. Comme je vous l'avais annoncé, je dormirai ici le temps qu'il faudra, ainsi je libère la Taverne de ma présence et vu que je suis en congé cela est des plus naturel que je prenne quelques repos. Pourtant j'aurai encore une question car je ne sais pas où se situe le quartier général des services secrets, mais je suppose que vous pouvez me renseigner ?

Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur se réjouit du choix des conseillers même s’il s’était fait au détriment du barde. Ce dernier était intelligent et, même malgré lui, il pourrait être utile à l’enquête. De plus, le demi-elfe manifestait une inexplicable empathie avec lui, mais peut être était-ce du à l’injustice dont il était victime ou à ses relations avec Victor et Galathée. Le hasard qui l’avait amené à rencontrer cette dernière quelques jours à peine après son propre retour à Luménis était troublant. Celui de rencontrer Taliesin, son ami et compagnon, très déstabilisant. Mais le rôdeur pensait pouvoir lui accorder sa confiance si Galathée et Victor en avait fait autant.

Quant à Arya, la présence d’une magicienne dans le groupe accroissait considérablement leurs chances de succès et celle-ci semblait de tempérament agréable ce qui ne ferait que simplifier les choses. Kasumi reprit la parole :

- Il est préférable que personne ne nous voie ensemble trop souvent mais il sera utile de pouvoir se contacter. Le plus discret me concernant sera de laisser un mot au Bosquet des docks.

Le barde exhala un rond de fumée.
-Si vous désirez me contacter, laissez un message ici. Ce n'est pas très loin de chez moi, pas très loin non plus de la Bienveillance.
Il était en tout cas hors de question qu'on cherche à le trouver chez lui. Il ne doutait pas de la loyauté d'Arya ou de Kasumi, mais ils pouvaient toujours être suivis. Et il refusait que Galathée ou Victor soient mis en danger d'une quelconque manière.
Il se tourna vers Arya.
-Pour autant que je sache, les Services Secrets ont leur locaux dans le Quartier du Gouvernement. Je ne sais pas le lieu exact, par contre... Le mieux, à mon avis, est d'emprunter les égoûts, comme on nous l'a conseillé, et de cheminer vers le nord. Sans doute ont-ils des agents qui vous trouveront et vous conduiront à bon port.

La proposition de Kasumi plaisait à Arya, se rendre au Bosquet des docks serait bien agréable quelle que fut la nouvelle à apporter et surtout si elle se relevait d’être mauvaise, mais la réponse de Taliesin fit naître une grimace sur son visage qui fut immédiatement suivie par un sourire non seulement par le fait que cela ne lui ferait pas changer d’option, mais surtout du fait que le Barde l’en ait informée. L'Elfe avait remarqué que le rôdeur conservait une distance fort respectueuse avec le barde en l'appelant Maître et en le vouvoyant, mais elle avait fait démarche et bien que son congénère n'y ait pas adhérer, elle ne changerait pas son parler.

<!--[if !supportEmptyParas]--> <o></o>Merci de m’avertir que je devrais probablement passer par les égouts, je vais prendre mes dispositions. Nous savons comment nous joindre, je pense que pour l’instant tout est dit. Dès que j’aurai interrogé la jeune fille, je me rendrai à l’Université. Avec Taliesin, nous avons pensé qu’il serait utile que tu aies à disposition quelques protections contre la magie, au cas où, enfin personnellement je pense que cela te sera bien utile, car si nous sommes protégés tu ne l'es pas et … nous avons besoin de toi.
<!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]--><o></o>

Quête : un désir de crépuscule

Besoin de moi. Le rôdeur sourit à l’elfe. Puis il réfléchit un moment à sa proposition avant de répondre d’un ton posé :

- Cela pourrait s’avérer utile par la suite oui. Mais pour le moment, je me rends simplement au Fort et ne pense pas risquer particulièrement une attaque. De telles protections ne sont pas permanentes et très coûteuses. Mieux vaut m’en dispenser pour l’heure et les réserver à des moments plus critiques qui ne manqueront pas d’arriver. Trop s’y fier peut amener à commettre des erreurs. Je prévois d’être de retour d’ici trois heures. Pour combien de temps pensez-vous en avoir ?

Quête : un désir de crépuscule

Kasumi salua le barde d’un signe de tête avant de se retourner vers Arya :

- En effet, mieux vaut nous mettre en route immédiatement. Chaque heure perdue met en danger le conseiller et sa compagne. Arya, je t’accompagnerai bine sur une partie du chemin mais mieux vaut partir chacun séparément. Laissez-moi ouvrir la voie et sortez chacun avec un petit intervalle entre vous. A bientôt !

Et le rôdeur s’en futaussi discrètement qu’il était entré juste après avoir soufflé les braises rougeoyantes de la cheminée. Mieux valait éviter un incendie dans leur lieu de retraite.