[Tourments à Pont-lÂ’Espoir] Classe de CM1

[Manfred]

(Venu d’ici)

C’était la première année que madame Julie Linard enseignait à Pont-l’Espoir. Elle s’avéra très vite être une maitresse très gentille et peu sûr d’elle. Il fallait dire qu’elle ne devait pas avoir plus de 25 ans et que son expérience semblait bien mince. Elle peinait un peu à faire respecter la discipline et n’avait encore jamais sanctionné les élèves pour un devoir « perdu » ou un retard « involontaire ».
Ce matin, une fois la classe entrée dans la salle de cours (situé au premier étage, à côté des escaliers), madame Linard mit bien dix minutes à arriver à imposer le silence.
-On ne va pas pouvoir continuer comme ça toute l’année, dis-elle en prenant place derrière son bureau. Un an, c’est court vous savez et moi, j’ai plain de chose à vous apprendre. La récréation est dans deux heures à peine, vous en profiterez pour vous raconter tous ce que vous voulez mais en attendant, on fait de la géométrie. Heu… non, avant, il y a l’appel. Où ais-je mis cette liste….
Personne ne manquait à l’appel. Il fut alors temps de vérifier si le devoir demandé avait bien été fait, même si les risques encouru en cas d’oubli étaient quasi inexistant. L’énoncé de l’exercice demandait de calculer l’aire de plusieurs formes simples. La maitresse commença à aller de table en table.

HRP : te voilà seul Ailyn. Après toi, c’est moi qui réponds. A toi de choisir si tu as oublié, bâclé ou fait l’exercice puisqu’on est au début de l’histoire.

[Ailyn]

Clafoutis, bien emballée à l'idée de faire un peu de géométrie, se mit à farfouiller dans son sac à la recherche de son exercice... Mais quelle aventure pour trouver une vulgaire feuille de papier !
Il lui fallut retirer de son sac les trois livres qu'elle avait commencés, les cahiers qu'elle avait emporté le vendredi précédent, sa trousse, des bouts de on ne savait pas quoi gris et noir... mais elle ne trouva point le fameuse feuille...

Pendant que la maîtresse passait dans les rangs et qu'une goutte de sueur perlait au front de Clafoutis, cette dernière mit toute son énergie à fouiller le cahier de mathématiques, ce qui se révéla malheureusement bien vain...

"Aie Aie Aie ! Mais où ai-je bien pu le mettre, ce truc ??!!!"

La maîtresse s'approchait dangereusement, Clafoutis fouillait de plus en plus, de plus en plus vite... Dans une ultime recours, elle ouvrit son livre "La Nuit des vampire" et s'aperçut que le marque page qu'elle avait mit la veille n'était autre que le devoir de maths...

Clafoutis poussa un soupir de soulagement en s'essuyant le front.

"Ouf ! J'ai eu chaud ! Il y avait presque autant de suspens que dans "Le Manoir de l'horreur" !!!!!"

La maîtresse embraya vers la table de Clafoutis qui, tout sourire, posa sa feuille sur le coin de sa table, et commença à ranger tout le matériel inutile...

[Manfred]

-Hé bien, mademoiselle Falinord, quel désordre ! déclara la maitresse en s’approchant.
Madame Linard avait bien vite cessé d’appeler Clafoutis par son prénom. Elle ne voulait ni exposer l’élève aux moqueries de ses condisciples, ni être de nouveau obligé de batailler pour rétablir le silence. Elle s’immunisa à côté du bureau et son regard fut attiré, non pas par le devoir de géométrie, mais par un livre qui n’était pas encore retourné au fond du cartable de l'enfant.
-La nuit des vampires, tu aime ce genre de livre ?

[Ailyn]

Clafoutis leva lentement les yeux vers la maîtresse, quelque peu... surprise. Les adultes ne s'intéresse pas tellement à ce genre de sujets. Ils ne croient pas à ces histoires. Pas comme elle y croyait, du moins. Les adultes étaient à la fois si perspicaces et si crédules... Rien de ce qui devrait les effrayer ne leur fait d'effet... et pourtant...
Clafoutis jeta un coup d'oeil vers le livre, avant de poser la main directement sur le livre, comme pour le soustraire à la vue de la maîtresse.

"euh, oui... bafouilla Clafoutis avec une moue un peu intimidée. Oui, j'aime beaucoup ce genre d'histoires. C'est à la fois effrayant... et tellement étrange ! C'est un peu se plonger dans un autre monde... Tout ce qu'on y dit n'est peut être pas vrai..."

Elle se tut quelques instants, avant de reprendre à voix basse, sur un ton tout à fait entendu :

"...Mais il y a des choses dans lesquelles on ne peut pas nier une part de vérité... On ne peut pas nier tout ce qui existe dans le monde... C'est là tout autour de nous, il suffit de le voir pour le comprendre. Moi je le cherche, et je finirai bien par le trouver. Enfin, si j'y arrive..."

[Manfred]

Madame Linard commença à regarder le devoir de Clafoutis tout en écoutant, mais quand l’élève se mit à lui parler plus bas, elle la regarda de nouveau. L’institutrice ne s’était sans doute pas attendue à recevoir une réponse de ce genre.
-Ho, je crois que tu prends un peu trop au sérieux tes lectures. S’il y a quelque chose à chercher, c’est entre les lignes des livres. Souvent les auteurs sous-entendent des choses ou donne… Hé ! Un peu de silence, vous autres !
La maitresse se retourna. Et voilà, une minute, même pas, trente secondes où elle relâchait sa vigilance et le bourdonnement des voix emplissait la classe. Elle refit face à Clafoutis et lui désigna du doigt un calcul sur sa feuille.
-Il y a une erreur, là, une petite inattention, mais sinon c’est bien.
Ceci-dit, elle s’en alla poursuivre sa vérification. Deux bureaux plus tard, elle tomba sur un Lucas très occupé dans la lecture d’un manuel qui ne parlait pas de géométrie, ni de tout aucune matière inscrite au programme scolaire. En effet, la configuration de Tomb Raider n’était pas prête d’être enseigné un jour.
-Range-moi ça avant que je ne le confisque ! Et ton devoir, il est où ?
-Heu… là… madame.

Une fois madame Linard de retour à sa place et une fois le silence revenu, le devoir fut corrigé par les élèves qui avaient « oublié » de le faire, c’est à dire une bonne moitié. Puis, la leçon de géométrie put continuer. Dehors, il pleuvait assez fort à présent et il faisait toujours terriblement sombre. On aurait put croire que les stores étaient baissés. Sans les néons de la classe, il aurait été bien difficile d’écrire.

[Ailyn]

Le ciel de plus en plus tourmenté commençait à effrayer Clafoutis. Elle sentait comme une présence dans l'atmosphère, quelque chose d'oppressant...
Clafoutis se perdit plusieurs fois dans la contemplation du ciel d'acier et perdit un peu le fil de la leçon à certains moments... Mais elle reprit rapidement ses esprits, tâchant de se concentrer sur les chiffres et les formes qui peuplaient le tableau.

Bon temps pour les monstres... et toutes les histoires qui vont avec ! pensa-t-elle au bout d'un moment avec délectation.

[Manfred]

-La formule marche aussi pour le carré mais puisque sa longueur et sa largeur sont identiques, on dit plutôt côté fois deux. Vous devez vous souvenir que le carré n’est en fait qu’un rectangle particulier….
Le cours se poursuivait. Madame Linard alternait entre leçons et exercices. Les élèves suivaient plutôt bien même si certains, comme Amandine, ne cessaient de chuchoter avec leur voisin de table et d’autres, comme Olivier, paraissaient luter contre le sommeil.
-On écrit « L » la longueur et « l » la largueur. Ne les confondez pas. Si vous avez peur de le faire, je peux vous donner un petit truc simple pour vous y retrouver. Dites-vous qu’une lettre majuscule…
Sébastien Lameule, un grand et mince garçon qui avait toujours été particulièrement doué en éducation sportive, ne décrochait plus son regard des bien sombres fenêtres. Clafoutis finit par le remarquer car Sébastien était assis juste à sa droite, au bureau d’à côté. Il paraissait préoccupé. Sans doute s’inquiétait-il de la pluie qui tombait. Il fallait dire que cette après-midi, il y avait sport et plus précisément, athlétisme à l’extérieur.
-Bien, à présent, on va faire l’exercice page 32. Allez… Sébastien, tu lis l’énoncé.
-Heu… l’énoncé, oui…. Heu…
L’institutrice avait elle-aussi de remarquer l’intérêt météorologique du garçon. Alors qu’on soufflait le numéro de la page à celui-ci, elle en profita pour jeter un coup d’œil aux lourds nuages. L’élève commença à lire…, le cours continuait….

[Ailyn]

Clafoutis se réjouit intérieurement du temps. Non seulement elle aimait ce genre de temps propice à l'inspiration quand il s'agissait d'écrire des histoires ou de partir à la recherche de monstres et autres fantômes, mais en plus, cela lui permettrait certainement d'éviter la séance d'athlétisme hebdomadaire.
Elle détestait l'athlétisme. La seule qu'elle pouvait faire correctement était le cent mètres. le reste... elle préférait ne pas y penser...
Olivier semblait être tombé dans un état d'ataraxie profond duquel plus rien ne semblait vouloir le tirer... Elle ne pouvait donc pas se hasarder à lui demander ce qu'il pensait à propos de la séance d'athlétisme...

Lorsque la maîtresse interrogea Sébastien, Clafoutis tâcha de lui souffler la page le plus doucement possible, puis ouvrit son livre à la page 32. Elle lut l'énoncé en écoutant distraitement la maîtresse donner quelques explications sur l'exercice. Lorsque le silence fut revenu, elle se tourna à nouveau vers la fenêtre en espérant de tout son coeur que l'athlétisme serait annulé et qu'elle pourrait lire encore un peu de la "Nuit des Vampires". Comme elle remarquait que la maîtresse commençait à passer dans les rangs pour regarder ce que faisaient les élèves et aider ceux qui se trouvaient en difficulté, Clafoutis attrapa son cahier et débuta l'exercice, tâchant de se concentrer sur les nouvelles figures qui apparaissaient sur la page 32...

[Manfred]

A huit heures, cinq minutes après la première sonnerie, la cloche de l’église s’était fait entendre. Ce sont était devenu en quelque sorte le glas des retardataires car la plupart des enseignants l’avait choisit comme repaire afin de trancher entre un retard acceptable et inadmissible. En pratique, avec madame Linard, il n’y avait pas vraiment de différence entre l’un et l’autre. A neuf heures moins dix, la seconde sonnerie de l’école retentit. Pour les CM1, elle signalait la fin du cours de maths et le début du cours d’histoire géographie. La leçon actuelle traitait des Etats-Unis et plus précisément du nom et de la position de ses nombreux états. A neuf heures, ce fut le second coup de cloche qui n’indiquait rien de particulier pour la classe. Cloche et sonnerie allaient s’alterner et se décaler l’un par rapport à l’autre tout au long de la journée. C’était ainsi depuis toujours, selon le point de vu des enfants tout du moins.

Peu après le second coup de cloche, le surveillant vint chercher la feuille de l’appel que la maitresse mit près d’une minute à retrouver. Le papier en question s’était logé, on ne sait comment, à l’intérieur du livre de mathématique. Vers neuf heures et demi, Clafoutis fut sans doute déçu car la pluie s’arrêta et l’épaisse couche nuageuse commença à se disloquer. Rapidement, la lumière augmenta comme si le jouer, enfin, se décidait à venir. Le cours d’éducation physique allait sans doute avoir lieu.

Le cours d’Histoire Géo se poursuivit sans événement digne d’être narré puis, à dix heures moins quart, une nouvelle sonnerie retentit : c’était la récréation. A l’instant même, un véritable vacarme emplit la salle de classe et les élèves quittèrent leur place pour gagner la sortie au pas de course. Madame Linard poussa un soupir. Comment diable allait-elle s’y prendre pour discipliner cette bande de sauvageons ?

(Ailyn par ici)

[Manfred]

(Venu d’ici)

-Allez, un peu de calme, s’il vous plait ! La récréation est finit, il faut s’y remettre ! déclara Julie Linard, dont la patience ne pouvait être que mise à rude épreuve face au brouhaha qui s’éternisait depuis le retour des CM1 dans leur classe.
Il n’y eut que peu de résultat, les bavardages persistèrent pour la plupart.
-Silence ou je fais un contrôle surprise !
Cette fois, le silence s’installa avec une soudaineté qui surprit l’enseignante. Et bien, il faut que je me rappel de ce truc, pensa-t-elle en cherchant dans ses affaires le livre de Français.
-Bon, ouvrez vos livres de français à la page 24 et… Lucas, quand il aura rangé son manuel, nous lira l’énoncé.

Le cousin de Thomas se hâta d’enfouir au font de son sac le manuel en question et ouvrit son livre à la page demandée. Puis il commença à lire.
-Rédaction. C’est le week-end. Vos parents décident de profiter du beau temps en faisant une grande balade en forêt et vous les accompagnez. Après une agréable demi-heure de marche, vous vous rendez compte subitement que vous êtes seul et perdu au milieu des arbres. Racontez la suite de cette histoire.
-Et bien voilà, tout est dit, reprit madame Linard. Assaillez de faire preuve d’imagination mais surtout, assaillez de bien écrire, de penser à toutes les règles d’horographe, de grammaire et de conjugaison que nous avons vu jusqu’à présent. Vous avez une demi heure et on corrige après. Heu… c’est un travail individuel, inutile de parler. Si vous avez des questions, posez-les-moi. Allez, au travail !

[Ailyn]

Clafoutis démarra prestement sa rédaction. Elle sortit une belle feuille et se hâta de tirer son cahier de brouillon de son cahier. Quel merveilleux sujet la maîtresse venait-elle de proposer ! La fillette se régalait d’avance en marquant son nom, la date et « rédaction » en haut de la belle feuille.
Elle se frotta les mains, prit son cahier de brouillon et son crayon à papier et se mit à griffonner quelques idées en vrac dans le cahier, hésitant entre déclencher un cataclysme, invoquer une invasion d’extraterrestres, un soulèvement de zombies, ou encore une fortuite rencontre avec un loup-garou…
Elle se décida enfin pour une idée qui collait plus au thème selon elle et se pencha sur la belle feuille pour écrire directement dessus… Quand les idées venaient, il faillait absolument en profiter…

Cela faisait déjà plusieurs heures que je marchais, écoutant les bruits de pas et de voix de mes parents évoluant lentement derrière moi. A un moment, je crus les entendre de plus loin, mais mon envie d’explorer cet environnement vert et feutré fut malheureusement le plus fort. Je ne m’aperçus donc que trop tard qu’ils ne se trouvaient plus derrière moi, mais nulle part. Dès que je l’eus constaté, mon cœur se serra et la panique s’empara de mes entrailles.

Clafoutis aimait bien cette phrase. Elle pourrait s’en resservir plus tard pour une autre histoire. Elle poursuivit sa rédaction, mâchonnant de temps à autre le bout de son stylo à plume, le fidèle, offert par sa tante. Il était d’un bleu profond et brillait dans les rayons du soleil. Elle adorait ce stylo, et écrivait toutes ses histoires avec…

Mon sang ne fit qu’on tour et je tâchais de revenir sur mes pas, criant « Maman ! », « Papa ! » de toutes mes forces, m’époumonant vainement. J’écartai frénétiquement feuilles et branches, le souffle court… Mais rien à faire : personne ne me répondait !
Je m’arrêtai au bout d’un certain temps, dépourvue d’énergie et de souffle. J’observai les arbres autours de moi, cherchant et recherchant des indices qui l’indiqueraient la direction dans laquelle je pourrai trouver mes parents…
La tristesse m’envahit soudain et je tombai, assise, au milieu de nulle part, perclue de crainte. J’étais totalement perdue. Dans ma fuite désespérée, je n’avais pas songer à observer les marques rouges qui balisaient le sentier. Il n’y avait ici aucune marque rouge, ce qui agrandit mon sentiment de désespoir…
Seule ma respiration venait troubler le pesant silence… Pourtant, il me sembla entendre autre chose, une sorte de bruissement… je me retournai vivement et criai : « Maman ? ».
Le silence se fit à nouveau dans la forêt épaisse. Je me relevai et tâchais d’écouter. Une brise faisait bruisser doucement les feuillages… mais… il me semblait entendre autre chose… Et je sentais comme une présence…
Je fis volte-face mais ne vis rien. La tristesse de m’être perdue se mêla soudain à la terreur. Il y avait bien quelque chose, près de moi…
J’entendis un autre bruit, plus fort, plus près, mais avant que j’ai eu le temps d’esquisser le moindre geste, je m’affalai violemment sur le sol, mon pied droit venant d’être tiré en arrière… Je poussai un hurlement, et tendis que j’étais traînée face contre terre, tentai de voir ce qui étant en train d’essayer de me faire peur… ou pire de m’attaquer…
Mes yeux s’agrandirent d’horreur : j’étais traînée par une branche enroulée autour de ma jambe en direction d’un arbre au tronc énorme et fendit en sou milieu, avec une forme qui me faisait vaguement penser à celle… d’une bouche prête à m’avaler !
Je poussai un nouveau hurlement et attrapai la base d’un tronc et tirai en sens inverse de toutes mes forces. Ma jambe me fit un mal de chien, mais je ne me laissai pas démonter et tirai de plus en plus fort, avec le courage que donne le désespoir…
La chose arrêta brutalement de me tirer, puis recommença, avec plus de vigueur cette fois. Je continuais de tirer, puis j’eu subitement une idée. Je me mis à taper de toutes mes forces avec mon pied sur ce cordon qui me reliait à cette bouche énorme qui voulait m’avaler…
La chose arbre fit un drôle de bruit et je frappai de toutes mes forces, la branche céda d’un seul coup et je fus libérée…
La peur me donnant des ailes, je me mis à courir le plus vite possible sans regarder en arrière. Je traversai les feuillages, sautait par-dessus les souches, me griffais avec toutes sortes d’épines, mais j’étais trop effrayée pour être sensible à la douleur…
Soudain, je me pris les pieds sur une souche et m’étalai de tout mon long, ma tête allant frapper contre une pierre. Ma vue se brouilla soudain et je sentis le goût du sang dans ma bouche, mes yeux se remplirent de larmes à l’idée que la chose allait s’emparer de moi… Tout devint noir et je n’entendis plus aucun son…

Trop classe la scène d’action ! pensa Clafoutis avec satisfaction. Ca va faire un effet du tonnerre !

Je me réveillai doucement avec un joli mal de crâne, n’ouvrant les yeux qu’avec difficulté…
Devant moi se trouvaient mes parents avec une expression d’inquiétude imprimée sur le visage. Derrière eux, j’aperçus un décor que je ne connaissais pas, avec des murs blancs et vert. J’entendais un bip régulier qui me gêna dès l’instant où je le perçus.
« Où on est ? » murmurai-je faiblement.
« A l’hôpital, chuchota ma mère. Tu es tombée, tu t’es cognée et tu as perdu conscience… Nous étions si inquiets… Tu vas certainement devoir rester en observation pour la nuit… »
Je clignai lentement des yeux. Quoi ? Et la chose arbre ? Ils ne l’avaient pas vu ? Elle n’avait pas tenté de les attaqué comme elle l’avait fait avec moi ?
Un claquement soudain me fit sursauter.
Je me tournai vers la source de bruit et aperçus un arbre, penché vers la fenêtre, dont les branches agitée par le vent battaient violemment contre la vitre…

Terminée ! s'extasia Clafoutis avec un sourire et bonne humeur. Lorsqu'elle écrivait ainsi, elle s'absorbait dans un monde totalement différent et plus rien ne comptait que le texte et ce qui se déroulait en son sein... Elle venait tout juste de sortir de son imaginaire et se sentait totalement grisée par la course effrénée de son stylo qui avait eut peine à tenir la cadence.
Elle regardait sa montre et s'aperçut qu'il lui restait 10 bonnes minutes ! Elle avait totalement perdu la notion du temps et de l'espace !!!
Elle relut sa rédaction, corrigea quelques fautes d'orthographes et patienta en lisant les lignes qui lui plaisaient le plus...
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[Manfred]

Clafoutis avait été la première à finir mais en plus, sa rédaction était sans aucun doute l’une des meilleurs. Quand madame Linard commença à passer entre les rangs et qu’elle posa les yeux sur ce qu’avait écrit la fillette, elle n’eut aucun reproche à formuler. En fait, elle était même un peu admirative devant le talent littéraire de l’enfant.

-Que d’imagination ! Et bien, fais-moi penser à éviter de me perdre dans cette forêt ! dit-elle avec un petit sourire.

Puis la prof alla vers un autre élève, plutôt en difficulté lui. C’était Sébastien, le pro du sport. On voyait tout de suite que la lecture n’était pas l’un de ses loisirs et qu’il n’avait pas le dixième de l’imagination de Falinord. Mais bon, il avait au moins le mérite d’écrire sans faire de faute, ce n’était pas le cas de toute le monde. Julie lui donna quelques conseils et passa à quelqu’un d’autre. Quand elle fut arrivée au niveau de Lucas, elle ne put réprimer un petit fou rire.

-C’est l’histoire de Lucas que je veux lire, pas celle de Laurent Croft.

Le fanatique des jeux vidéo eut l’air un peu gêné. Le jeu de mot avec Lara Croft était plutôt bien trouvé, se disait-il, mais bon, il écrivait bien son histoire. D’accord, après s’être perdu dans la forêt, il avait trouvé des ruines, puis deux pistolets sur le squelettes d’un aventurier, puis plain de méchants tigres qui voulait le magner… mais ça, ça pouvait arriver à n’importe qui, non ?

L’enseignante continua d’aider les élèves et cela lui prit bien plus de temps que prévu. La rédaction était sensé durer une demi-heure, mais quand la correction débuta enfin, plus d’une heure s’était écoulée. Madame Linard consacra le reste de la matinée à expliquer les points de leçons qui méritaient de l’aitre, vu ce qu’elle avait constaté, puis elle invita plusieurs élèves à lire leur rédaction pour montrer aux autres qu’il n’était pas bien difficile de trouver de quoi écrire sur un sujet aussi ouvert. Clafoutis fut l’un de ces élèves et quand elle eut finit de narrer son récit, elle eut la bonne surprise de constater que plusieurs de ses condisciples l’avaient écouté avec attention. Oui, elle avait un don pour les histoires.

Et dire que sous peu, elle allait en vivre une, d’histoire…

11 h 55…, la sonnerie retentit. C’était la fin des cours pour ce matin.

-Attendez ! Un peu de calme ! Les bus ne vont pas partir dans une secondes ! Prenez le temps d’écrire ceci et vous pourrez y aller ! dit en vain madame Linard en désignant la derrière règle de grammaire qu’elle venait d’écrire.

La classe se vidait déjà…. Il n’y avait pas de cantine dans cette école primaire et il ne fallait pas espérer trouver un fastfood dans le veux Pont-l’Espoir. Les enfants disposaient de deux heures pour rentrer chez eux et manger. Les cours reprendraient à quatorze heures piles. Clafoutis n’avait, pour sa part, qu’une toute petite marche à faire pour regagner sa maison. A l’extérieur, le ciel était bleu et le soleil resplendissait. Il faisait plus chaud et le vent frais s’était arrêté. C’était un temps idéal pour faire une promenade ou… du sport.

-Sympa ton histoire. A cette après-midi ! lança Sébastien Lameule à Falinord avant de partir en hâte vers le bus qui attendait sur la place devant la cour de l’école. Amandine et Olivier, eux aussi, se dirigèrent vers le bus et ils dirent « bonne appétit » à leur amie.

HRP : à présent, tu peux raconter la pose de midi de Clafoutis. Comme dans ton tout premier post de ce One Short, tu peux faire agir les proches de l’enfant comme ses parents par exemple. Par contre, tu va devoir poster dans un nouveau topic, ton « topic maison ». Fait le dans le forum Little Fears et donne-lui ce nom : [Tourment à Pont-l’Espoir] Chez Clafoutis. Fait terminer ton post au moment où l’école reprend. Voilà !

[Manfred]

Ha, le sport ! Quoi de mieux que de se défouler surtout en un si bel après-midi ? C’était tellement mieux que de rester enfermé dans une salle de cours à rédiger des rédactions sans intérêt ! Bon, d’accord, cet avis était loin d’être universel. La plupart des enfants voulaient effectivement éviter d’aller en classe mais la perspective de courir sur un terrain de sport et sous le regard d’un professeur ne les enchantait guère. Et bien tant pis pour eux, ils n’avaient pas le choix !

Une fois les élèves de CM1 rassemblés dans la cour de l’école, leur maitresse les conduisit là où allait se dérouler l’éducation physique. Cinq bonnes minutes de marche étaient nécessaires pour arriver à destination. Le terrain de sport n’était pas grand. Au centre, une étendue herbeuse rectangulaire servait régulièrement de stade de foot. Quand c’était le cas, on apportait des plots pour délimiter les cages. Autour de ce stade rudimentaire, il y avait la piste d’athlétisme en terre battue. Des lignes blanches à moitié effacées délimitaient les couloirs de la piste, ainsi que le départ/arrivé du parcourt.

Ce n’était pas Julie Linard qui enseignait le sport. Elle était présente mais elle ne faisait qu’aider monsieur Courbier, un type assez grand qui approchait de la cinquantaine mais qui restait quelqu’un de très énergique. Ce qui pouvait le plus gêner chez lui, c’était son exigence et sa manière franche, voir brutale, de s’exprimer. Toute fois, ce n’était pas quelqu’un de méchant qui prenait un malin plaisir à épuiser les élèves. Il avait du bon sens et quand il devenait évident qu’un enfant ne pouvait plus suivre le rythme, il le laissait tranquille.

-Bien, aujourd’hui, endurance ! On commence par quelques tours d’échauffements et après, il va falloir courir cinq minutes sans s’arrêter. Peu importe si vous allez à deux à l’heure ou que vous piquiez un sprint tout le long, ce que serait stupide dit en passant, ce qu’il faut, c’est ne pas s’arrêter, ni même se mettre à marcher ! C’est clair ? Allez, en piste ! déclara Courbier.

Le cousin de Thomas Pignon s’apprêtait à vivre un calvaire tout comme la peste de la CM1 : Justine Perbet. Cette dernière n’était pourtant pas la moins bonne sportive de la classe, elle avait même pas mal d’énergie pour une jeune de son âge, mais elle détestait devoir porter des vêtements de sport ! Quelle horreur ! Ce n’était pas classe ! Ce n’était pas mode ! Quand à Sébastien Lameule, il arborait un large sourire. C’était le roi de l’EPS et le chouchou de Courbier. Olivier allait tenter une fois de plus de le concurrencer. Amandine, elle, allait faire de son mieux ce qui était généralement assez moyen. Et quand serait-il de Clafoutis ?

Après l’échauffement et les cinq minutes d’endurance, il y aurait une pose, quelques conseils distribués puis encore cinq minutes d’endurance. Puis une pose, puis dix minutes d’endurance. Puis une pose, puis encore dix minutes d’endurance. Puis une pose puis un quart d’heures d’endurance ! Puis une pose et encore un quart d’heure d’endurance ! Et pour finir, après une pose plus longue : vingt minutes d’endurance !!! Le cours durait deux heures. Ce serait sans doute deux longues heures mais c’était aussi les deux dernières heures du lundi.

-Allez hop, ne trainez pas, c’est partit ! Et n’oubliez pas de ne pas forcer au début ! C’est à ça que sert l’échauffement !

HRP : tu peux faire passer les deux heures en un seul post si tu veux. Dans ce cas, je répondrais pour décrire la fin du cours. Sinon, si tu préfère entamer un dialogue avec quelqu’un en particulier (la maitresse, le prof d’EPS, Lucas, Justine, Sébastien, Olivier, Amandine) et bien tu peux. Dans ce cas, termine ton post avec ce que tu dis et je ferais parler ton interlocuteur. Voilà !

[Ailyn]

Au simple mot "endurance" Clafoutis se tapa si fort la main sur le front que plusieurs de ses condisciples se retournèrent. De l'endurance !!! Mais qui avait inventé un sport aussi idiot !!!!
Clafoutis pivota légèrement et regarda la cours autour d'elle, ses murs gris et sales, sa pistes grise et laide... Beuh !!! Même les monstres avaient plus d'attraits aux yeux de la fillette.
Elle soupira en silence écoutant Monsieur Courbier donner les consignes. Ca allait être les deux heures les plus longues de la semaine !!!!! Il aurait été question de football, elle aurait peut être pu s'arranger pour faire quelques bonnes passes, il aurait été question de badminton, elle aurait pu s'en sortir... Mais alors l'endurance... POUAH !!!!!!!
Elle fit les quelques tours d'échauffement sans problème notable, mis part le fait qu'elle faisait toujours partie du peloton de queue...
Puis les choses sérieuses commencèrent : les minutes s'égrenait si lentement que Clafoutis croyait mourrir d'ennui.
"On a quand même inventé largement plus drôle que l'endurance... Je me demande pourquoi c'est l'un des sports privilégiés de l'école... c'est tellement nul !"
Puis, au fil des exercices du plus en plus long, Clafoutis commença à ressentir une douleur de plus en plus fort dans la poitrine. Sa respiration se faisait de plus en plus en plus douloureuses et de plus en plus saccadée...
Durant la première session d'un quart d'heure, le corps tremblant et les membres douloureux, Clafoutis s'effondra après s'être pris le pied dans l'un des nombreux cailloux qui jonchaient inutilement la piste...
Le corps secoué de tremblement, elle mit quelques secondes à réaliser ce qu'il venait de se produire et resta allongée sur le sol, accablée par les rires de ses camarades...
Elle sentit les larmes monter à ses yeux, et fut soulagée en pensant que personne ne les voyait...
"Pourquoi faut-il toujours que je sois ridicule ?"

[Manfred]

-Allez, on continu ! lança monsieur Courbier d’une voix autoritaire à l’intention des élèves qui ralentissaient à cause de la chute de Clafoutis.
Pendant ce temps, madame Linard se rendit rapidement auprès de la fillette et se pencha sur elle.
-Ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ? Il ne faut pas que tu reste là. Vint avec moi.
L’enseignante aida l’enfant à se relever et la conduisit hors de la piste d’athlétisme, à côté du prof d’EPS. Celui-ci porta quelques instants son attention sur Falinord, histoire de voir si tout allait bien, plus il reprit sa surveillance attentive de l’épreuve.
-Alors, ça va ? Pas de casse ? reprit Julie, un peu inquiète.

[Ailyn]

"Tout... tout va bien... merci" bafouilla Clafoutis en grattant ses mains écorchées du bout des ongles, les larmes aux yeux.

Et voilà, pensa-t-elle en tremblant de rage, encore des histoires, tout le monde va en parler pendant des semaines, et je vais avoir droit à un surnom supplémentaire pour la peine... j'adore...

Elle renifla bruyamment et s'essuya rapidement pour cacher les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Elle sentait les regards de ses camarades peser sur elle, et elle en éprouva un malaise plus douloureux encore.

Elle reprit doucement son souffle, sachant déjà que Monsieur Courbier allait vouloir qu'elle poursuive le cours si elle n'avait rien de cassé ou d'arraché. Il en fallait beaucoup plus pour impressionner les professeurs d'éducation physique...

Sous le regard inquiet de sa maîtresse, elle repartit avec ses camarades lors de la session suivante, pour un quart d'heure de souffrance...

Ses poumons la brûlèrent à nouveau, mais moins fort qu'auparavant, ce qui lui permis de terminer le cours sans trop de problèmes, malgré ses genoux et ses mains écorchés qui faisaient déjà parler les commères...

[Manfred]

-C’est bien Clafoutis, lança monsieur Corbier à l’enfant essoufflée.
Cette dernière en avait bavé mais finalement, elle s’en était mieux sortie que plusieurs autres élèves. Ceux-ci n’étaient peut-être pas tombé mais ils s’étaient rapidement mit à marcher pendant la seconde séance de quinze minutes et dernière de vingt minutes. Le prof les avaient évidemment vu et il s’était mit à crier et à rappeler les règles.
-C’est simple bandes de flémards ! Le jour du test, si vous marchez, vous avez mois de 10, c’est systématique ! Et vous marcherez forcément si vous ne vous entrainez pas ! Alors bougez-vous ! avait-il dit.
Inversement, ne pas marcher, ne pas s’arrêter pendant tout le test, dont la durée était de vingt minutes, octroyait au minimum 10/20. Falinord pouvait donc viser la moyenne et peut être grappiller un ou deux point de plus. Voilà un résultat tout à fait honorable.

Mais voilà, à présent le cours de sport était finit et avec lui, l’école du lundi. Madame Linard rassembla la classe et la mena jusqu’à la cour de l’école. Déjà, celle-ci résonnaient des cris de joies des enfants qui « fuyaient » l’établissement. Clafoutis était maintenant libre de retourner chez elle. Amandine et Olivier lui dirent en revoir et s’engouffrèrent dans un bus. Le cousin de Thomas se posta à côté du portail de l’école. Bref, la classe se dispersa.

A présent, le ciel était plus gris que bleu. En effet, les nuages avaient fait leur retour et ils s’amoncelaient de plus en plus. Cela n’allait pas près de s’arrêter. Bientôt, le soleil devrait s’incliner, comme il avait dut le faire ce matin.

HRP : a présent, utilise ton topic maison pour décrire en un post toute la soirée de ton personnage jusqu’au moment où il s’endort. Tu es de nouveau en « roue libre ». Tu peux faire agir les proches de Clafoutis comme tu l’entends. Voilà, bonne nuit !

[Manfred]

Dans la classe de CM1, l’ambiance redevint ordinaire. Les élèves mirent à peu près dix minutes à s’installer, madame Linard peina à obtenir le silence, il y eu l’appel puis la leçon de français débuta… bref, rien d’extraordinaire. Clafoutis allait sans doute porter un peu plus d’attention à Justine Perbet puisque cette dernière avait dit que son chat était devenu fou. Mais l’incontestable reine des pestes de la CM1 ne paraissait pas avoir spécialement mal dormit, ni être soucieuse, ni quoi que ce soit d’autre. S’il lui était vraiment arrivé quelque chose, cela ne l’avait visiblement pas affecté. Dehors, l’épaisse couverture de nuage ne se dissipait pas, l’obscurité persistait à être saisissante. Comme ce fut le cas pour la veille, il fallut allumer les néons de la classe pour y voir correctement. Que dire de plus ? Et bien pas grand chose mis à part que la leçon sur les adjectifs n’était pas particulièrement captivantes, que Sébastien (le sportif de la classe) regardait de temps en temps Clafoutis pour on ne sait quelle raison, et qu’Amandine était en train de parler avec son voisin de table de la discussion qui avait eu lieu entre Falinord et Courtet.

HRP : ton post peut couvrir les deux heures de cours avant la récréation, à moins que tu ne désire interagir avec quelqu’un.

[Ailyn]

Clafoutis, bien qu'un peu fatiguée, s'installa de bon cœur à sa table. Elle avait précipitamment laissé le livre à Scirprien avant d'entrer en cours.
Elle se demandait ce que l'examen du livre pourrait apporter comme nouvelles informations ...
Elle était sur un petit nuage, heureuse d'avoir partagé son secret avec un autre qui paraissait y comprendre quelque chose, et pas seulement qu'elle déloquait complètement.

Le cours sur les adjectifs commença. Clafoutis eut beaucoup de mal à s'immerger dans cette nouvelle leçon, pressée que l'heure de la récréation arrive enfin...
Elle finit par observer un peu ses camarades autour d'elle.
Amandine continuait à piailler avec son camarade, et Clafoutis réalisa alors que ses conversation avec Scirprien Courtet avaient dû faire la Une des conversations de commères depuis la veille. Tant pis, hein, si ils étaient trop stupide pour comprendre... Pourtant le coeur de Clafoutis se serra. Elle appréciait malgré tout Amandine, et son amie devait elle aussi colporter nombre de ragots son sur compte...
C'est alors que Clafoutis remarqua Sébastien, assis à la table à côté. Il lui jeta un regard appuyé de temps en temps. La fillette fronça les sourcils en remarquant son étrange ballet.
Profitant du début d'un exercice, elle lui fit un léger signe, avec une expression un peu surprise.

[Manfred]

Constatant que ses coups d’œil intempestifs avaient été remarqués par Clafoutis, Sébastien rougit un peu et il reporta son attention sur la page de l’exercice qui débutait. Il ne s’autorisa plus, dès lors, à regarder autre chose.
Et le cours de français reprit son cours…

[Ailyn]

Clafoutis, secoua la tête, surprise, ne comprenant manifestement pas de quoi il était question. Tant pis, tout avait l'air vraiment étrange depuis ce matin, un détail de plus ou de moins... Cette journée aurait l'air d'une façon ou d'une autre étrange...

Elle essaya de se concentrer le plus possible sur les adjectifs et leurs accords, leurs mystères et leur orthographe, souhaitant que la récréation arrive le plus vite possible...