La Couronne de Cuivre

En provenance de

Le temps était clair, la mer calme, le moral au beau fixe, et le navire grignotait tranquillement la distance les séparant de leur but. Une fois arrivés, ils devraient se mettre en quête du portail renseigné par Finrod.

"Tu as une idée de l'emplacement précis du portail qui mène à Éternelle Rencontre ?" lui demanda alors Morcar. Il n'avait pas suffisamment de connaissances là-bas pour en connaître l'existence, alors, sa situation...

Finrod hocha la tête:

- Le portail se trouve dans les bois de Yuir, qui est, je crois, la plus importante communauté demi-elfique de Fearûn. Ces bois se trouvent en Aglarond, une région située à l'est de la mer des Etoiles Déchues.

Il sortit alors deux cartes de sa sacoche pour les montrer à Morcar.
HRP: je mets les deux cartes, histoire de facilité la compréhension .

En entendant ces mots, la lythari jeta un museau curieux par-dessus l'épaule pas très haute du nain (une des raisons pour lesquelles elle trouvait sa compagnie si agréable, du reste...). Le parchemin révélait une carte immense tellement noircie de noms que le tracé des fleuves et des frontières avait tendance à s'effacer derrière. Elle considéra la vastitude de la mer, le nombre de frontières à traverser, de mers intérieures et de fleuves et de pays en si grand nombre que jamais elle n'aurait imaginé que Féerune en ait compté autant... et le verdict tomba.

"Oh. C'est loin. C'est long."

Combien de temps durerait leur périple, dans le meilleur des cas ? Un an, davantage ? Et elle ne comptait que l'aller...

Elle regardait alternativement les visages des uns et des autres, en quête d'une confirmation, infirmation, remarque.

"Des mois et des mois. Non ?"

A y bien réfléchir, elle n'avait pas vraiment eu conscience, en s'embarquant dans cette aventure, de sa durée. La louve ne voyait pas au-delà de la saison prochaine, la lythari suivait le rythme de la meute.

Finrod hocha négativement la tête:

- Un navire en haute mer a une vitesse estimée d'environ 126 km par jour, soit environ 28 lieues, à condition qu'il ne s'arrête pas.
Si nous ne rencontrons pas d'imprévu, voyons voir... sachant qu'Anarelis se trouve plus ou moins à la même longitude que l'île et à la même latitude que Zakhara...

L'elfe fit quelques mesures sur diverses cartes, quelques calculs... et aboutit au bout d'un certain temps à une réponse aproximative:

- Je pense qu'il y a plus de 8000 km, soit 1800 lieues, entre Anarelis et l'ouest du bois de Yuir. Plutôt aux alentours de 8350 km. Il est toutefois difficile d'être précis sur de telles distances.
Pour vous donner une idée de la différence de distance, sachez qu'il y a environ 5350 km d'Anarelis à Eternelle Rencontre, du moins si mes calculs sont corrects.
Une fois que nous arriverons à Fearûn, deux solutions s'offrent à nous: 1° solution: nous trouvons un cours d'eau reliant la Mer Inviolée et la Mer des Etoiles Déchues. Le Cormyr, la Sembie et Impiltur maitiennent une certaine flotte dans cette dernière, mais elles est plus fréquentée des navires marchands que des navires de guerre. Dans ses eaux vivent des elfes aquatiques, des hommes-poissons et... des sahaguins.
Sinon, il faut se frayer un chemins par la voie terrestre. Mais cela me parait plus compliqué, car l'Aglarond est situé à l'est de la Mer des Etoiles Déchues. Il faudrait donc soit contourner cetter dernière par le Nord, et passer par nombre de régions tels que les Vaux et la Mer de Lune... qui est fréquentée par les pirates, soit la contourner par le Sud, remonter et, à moins de passer par les Terres de la Horde, traverser Thay.

Il grimaça.

- Une mauvaise idée selon moi.
Sinon, si la vitesse reste plus ou moins constante sur tout le trajet... il nous faudrait sans doute un peu plus de deux mois, ou deux mois et demi.
Un voyage qui ne sera donc pas si long que ça... si tout se passe bien.

HRP: je précise que pour les calculs, je les ai fait à l'aide de cartes, d'une règle et d'une calculatrice. Résultats approximatifs donc, car j'ai dû faire des conversions d'unités, et les cartes ne sont extrêmement précises .

Edit : tu as oublié l'âge du capitaine

On y était donc. Comme la lythari, noum'nin fut quelque peu estomaqué en voyant la carte.
Jusqu'ici, on en parlait, mais de voir et d'estimer le temps et la distance rendait ce long voyage aussi réel qu'il était finalement.
Pour légère que sa décision de suivre l'elfe et le nain était au début, elle s'était raffermies à leur contact et au travers des épreuves.

Néanmoins, l'incertitude de Morcar lui fit plisser un sourcil; n'était-ce pas lui le chef d'expédition, leur contact. Comment comptait-il s'y prendre au départ sans finrod?

Noum'nin balaya ses pensées pour se concentrer sur les traits et dessins de la carte. Décidement, l'elfe n'était pas n'importe qui; la carte était extrêmement détaillée, sur du papier de qualité et les calligraphies rehaussaient le tout.

Doit valoir cher un truc comme ça, l'est pas né dans un tonneau cet elfe...

Revenant à la carte, il suivit un parcours imaginaire, croisant tant de noms inconnus et exotiques.
Echaudé par son imagniation, il avait tout à coup fort hâte de se mettre en route.


hrp/ j'avais pas vu le lien vers ici,...oups eheh mais me revoila!

Thay... les sonorités inquiétantes de ce nom résonnèrent quelques instants dans leurs esprits. Les mages rouges n'avaient pas la réputation d'être tendres, au contraire. Éviter de s'en approcher ne pouvait qu'être bénéfique, a priori. Sauf s'ils voulaient leur mettre des bâtons dans les roues, ce qui était peut-être déjà le cas. Personne n'avait d'idée bien précise de l'identité des agresseurs qui avaient déjà sérieusement entamé les effectifs de l'expédition.

"Le chemin le plus sûr me paraît adapté, même si nous prenons plus de temps. Arriver plus tard avec notre minerai vaut mieux que ne jamais arriver, m'est avis", lança Morcar.
"Les Thayens sont de cruels mages, pour ce que j'en sais. Je pense qu'il vaut mieux, en effet, éviter de tenter le diable et passer sous leur nez. À moins d'y être contraints", renchérit Durangaud. "Votre avis ?", demanda-t-il à la cantonade.

Finrod hocha la tête:

- Qui plus est, les elfes n'étant pas présents en Thay, nous risquerions d'attirer l'attention. Le mieux serait donc de trouver une voie navigable et de passer par la Mer des Etoiles Déchues. Du moins, c'est la solution qui semble la moins risquée.

Il interrogea du regard les autres membres de l'équipage pour savoir ce qu'ils en pensaient.

HRP: à Mornagest: tu as raison, mais comme le capitaine est Bertrand, tu es sans doute mieux placé que moi pour donner son âge .

Tant de savoir et d'expertise rendaient la lythari encore moins prolixe que d'ordinaire. La première réflexion qui lui venait à l'esprit était qu'elle n'était pas certaine de pouvoir survivre à un si long voyage sans pouvoir faire étape afin de reposer ses pattes sur la terre ferme, ni se transformer à loisir. Combien de temps pouvait-elle tenir sans revenir à elle-loup, elle l'ignorait tout à fait, n'ayant jamais ressenti le besoin de s'infliger cette torture.

Elle n'aimait donc guère l'idée de rester si longtemps impuissante, à la merci de la grande eau. Mais quelque chose lui disait que de telles considérations n'avaient pas à entrer en ligne de compte, et elle garda pour elle ses réticences.

"Suivons le troupeau. Bêêêhhh. La louve sur bois-qui-flotte se transforme en mouton" ,songea-t-elle avec fatalisme.

La voie la plus sage était probablement la meilleure, vu leur situation menacée. C'est ce que Bertrand tira comme conclusion, ajoutant :

"Peu importe s'il nous faut un mois de plus... arrivons entiers, c'est le principal. Et puis, nous sommes quand même presque vingt à pouvoir nous défendre, que diable !", acheva-t-il avec sa jovialité retrouvée. Les autres ne semblaient pas partager son enthousiasme, mais peut-être déteindrait-il sur eux au fil du voyage et des jours sans incidents...

Le périple se faisait d'ailleurs rapidement lassant. Chaque matin, de l'eau à perte de vue. À midi, de l'eau à perte de vue. Le soir... et pour recommencer le lendemain. Les membres de l'équipage fatiguaient rapidement de ne rien faire, et l'ennui ne tarda pas à devenir leur principal souci. Il était loin, le temps des combats endiablés et mortels contre un nécromancien sadique, terré dans le désert entre Melandis et Anarelis ! Ils en venaient presque à espérer un peu de distraction...

Et elle arriva. Un beau matin, une voile se faisait apercevoir, au loin. Ils avaient bien sûr croisé d'autres navires, bien que voguant quelque peu à l'écart des grandes voies commerciales afin d'éviter de trop attirer l'attention. Mais celui-ci semblait couler vers eux, se rapprochant assez rapidement. Morcar grogna :

"J'espère que ce ne sont que des pirates. Ce sera facile de s'en débarrasser, alors."

Mais le pavillon ne correspondait pas. Il était d'ailleurs absent... qui cela pouvait-il bien être ?

Finrod, en train d'étudier ses cartes et autres documents dans sa cabine, se leva prestement pour rejoindre la troupe. Tout en courant, il cria à Morcar:

- Le navire possède-t-il des signes distinctifs ?

Si ils pouvaient en identifier la provenance, ils sauraient sans doute quoi faire.

Pour une fois, Noum'nin voulait croire que ça ne soit qu'un paisible bateau commercant.
Poussant un profond soupir intérieur, il sentit son petit orteil le gratter; non ça ne serait pas paisible.

Vérifiant son équipement, d'un geste machinal, il commença à grimper pour atteindre en hauteur une meilleure vision de la frégate en vue.

Le nain lui décrivit ce qu'il voyait : une espèce de galère, maniée avec rapidité et agilité, qui prenait les vagues et le vent dans leur direction, et s'approchait presque à vue d'œil. Elle comportait un pont dénudé de tout encombrement, et deux autres étages, dont celles pour les rameurs.

Deux mâts aux voiles gonflées, dépourvus de tout pavillon ou couleur distinctive. Personne n'était en vue pour l'instant, mais rien n'indiquait que l'équipage ne se cachait pas quelque part afin d'éviter les flèches. À moins qu'il ne fût pas hostile, mais Morcar avait des doutes de plus en plus sérieux.

"Branle-bas de combat ! Tout le monde à son poste !", beugla-t-il en conclusion.

Finrod réfléchissait aussi dans ce sens. Il se tourna vers Morcar:

- Je peux enflammer le vaisseau, mais... il y aurait sans doute des risques d'incendie pour notre navire, non ?

Il sortit son bâton de sa sacoche, qui était à première vue trop petite pour le contenir.
L'elfe songea que si le feu était trop risqué, il avait d'autres surprises en réserve.

Pour l'instant, aucun signe évident d'hostilité ne s'était fait sentir depuis le navire, mais l'absence de communication par signaux lumineux, et d'équipage visible sur le pont laissaient présager le pire.

"Préparez-vous... à quoi, je ne sais pas. Mais sûrement pas à une partie de plaisir", répondit-il sinistrement en tirant sa hache. Autour d'eux, les hommes d'équipage, davantage guerriers que marins, étaient déjà sur le qui-vive, attendant fièvreusement que le combat s'enclenche.

Et cela ne tarda guère à venir. Les navires furent bientôt suffisamment proches pour que quelques grappins fussent lancés avec adresse, agrippant la rambarde du pont, et que des hommes - qui, enfin, apparurent - se mettent à parcourir rapidement la courte distance entre les deux vaisseaux.

Ils étaient nombreux, probablement plus que leur propre équipage. Et ils étaient chacun armé d'un sabre d'abordage à la lame recouverte de sang séché à l'aspect marron sinistre. La bataille s'engagea vraiment.

Finrod grogna intérieurement. Encore des pirates. Néanmoins, mieux valait qu'il s'y habitue, car il y avait de fortes chances qu'ils en croisent encore lors de la traversée.
L'elfe se secoua, revenant au combat imminent, et décida de profiter de l'abordage des malandrins:

Finrod-->Flèche acide de Melf-->Pirate

Le premier pirate, qui avait presque atteint le navire des aventuriers, reçut le projectile au milieu du torse. Hurlant de douleur et déséquilibré par l'impact du projectile, il chuta dans l'eau vers une fin humide.
Finrod sourit. Il aimait le travail bien fait. Il décida de se protéger d'éventuelles attaques pendant qu'il le pouvait encore:

Finrod-->Armure de mage-->Finrod

Un champ de force se forma autour du corps de l'elfe, le protégeant un tant soit peu des coups qu'il pourrait recevoir.

Noum'nin avait déjà envoyé ses quatre cailloux. Si ceux-ci n'étaient pas suffisants pour couler le bateau adverse; il réussit néanmoins à toucher un œil , une oreille, une latte de bois et une tempe.
Il en était à penser à redescendre directement sur un pirate amortisseur lorsque une de ces cibles revanchardes utilisa son œil restant pour le cibler de son arbalète de poing.
Se sentant tout à coup à l'étroit perché en hauteur, noum'nin agrippa un cordage au hasard et se jeta dans le vide en espérant que la corde en question soit attachée quelque part.

S'agrippant à la corde des deux mains, le sol se rapprocha à toute vitesse...

-ayeeeehhhh

Finrod savait qu'il devait disparaitre dans le tumulte. Si un adversaire le prenait à parti, ses chances de survie risquaient de fortement diminuer.
Il décida donc de devenir invisible:

Finrod-->Invisibilité-->Lui-même

L'elfe profita de ce répit pour observer la situation. Il vit Sylveneïssa luttant contre un pirate, lorsque Noumn'nin passa entre les deux combattants.
Finrod sourit d'un sourire invisible. La témérité de l'halfelin confinait décidément à l'inconscience.
Il décida de venir en aide à Sylveneïssa. La méthode qu'il allait appliquer lui répugnait, mais elle avait le mérite d'être efficace. L'elfe se glissa discrètement derrière l'adversaire de la lythari, ramassa l'épée de l'homme étendu, se releva et, d'un mouvement souple, fit un arc de cercle avec le bras.
Sylveneïssa vit l'elfe du soleil apparaitre brusquement derrière le pirate, tandis que la tête de ce dernier s'envolait.
Ravalant le dégoût que lui inspirait son acte, Finrod s'adressa à la lythari:

- Essayons de trouver Morcar.

Finrod savait que s'ils ne trouvaient pas de solution, la partie était perdue.
Néanmoins, il fallait continuer le combat:

Finrod-->Projectiles Magiques-->Pirate

L'un des pirates luttant contre un membre de l'équipage reçut deux projectiles magiques. Sa garde s'ouvrit, et l'épée du guerrier s'enfonça dans sa chair.
Puis l'elfe sentit une présence dans son dos, et vit un pirate se précipiter vers lui. Il eut alors une idée. Reculant, il décida de gagner la vigie du navire.
Il commença l'ascension, et jeta un oeil en bas. Le pirate le talonnait. Tout se déroulait comme prévu.

L'elfe était doté d'une grande agilité, aussi arriva-t-il en haut de la vigie entier. Il se retourna alors et jeta un sort au bandit:

Finrod-->Projectiles Magiques-->Pirate

L'homme réussit malgré tout à rester accroché, jusqu'à ce que le bâton que Finrod avait sorti de son sac ne le heurte à la tête, le faisant basculer en arrière.
L'elfe hocha la tête, et sourit à l'idée de ce qui l'attendait.
Il rangea son bâton dans sac et enleva sa robe, vêtu en-dessous de celle-ci d'une tunique du même bleu foncé.
Il raffermit sa prise sur l'épée, calcula la distance, recula vers l'arrière de la vigie, s'élança, et sauta.

Le sol se rapprochait rapidement de l'elfe, lui promettant la mort, lorsque celui-ci lança son sort:

Finrod-->Feuille morte-->Lui-même

La vitessa de l'elfe chuta brusquement, mais fut toutefois suffisante pour permettre à l'épée de fendre le crâne d'un pirate qui s'approchait de Bertrand.

Finrod reprit son souffle, et se renseigna:

- Bertrand, tout va bien ?

HRP: Mornagest, description du sort ici .

Après que Finrod l'eut débarrassée fort opportunément de son adversaire, Sylveneïssa avait cherché Morcar comme il l'y invitait, pour constater que ce dernier se débrouillait très bien. Aucun pirate ne l'ayant encore remarquée, elle tenta de trouver des solutions, mais elle ne parvenait à rien. Couper les grapins ou incendier le navire adverse n'aurait pour effet que de rendre les pirates encore plus acharnés. Il n'y avait que s'ils croyaient le leur en train de couler qu'ils abandonneraient la partie... Peut-être trouverait-elle dans la cale assez d'explosifs pour simuler une voie d'eau ? Hum, douteux. Peut-être auraient-ils pu négocier avec les pirates. Après tout, il y avait de bonnes chances que ces derniers ne soient pas intéressés par leur minerai. Ou encore... Hélas, elle n'avait rien d'un stratège.

Penser aux explosifs lui avait néanmoins donné des idées, partiellement inspirées par les récits d'un vieux marin. Rentrant dans le gaillard d'avant, elle dénicha quelques bouteilles d'alcool fort, et prépara à l'aide de chiffons imbibés d'alcool et de ce goudron dont on colmatait les brèches une demi-douzaine de projectiles détonants. Normalement, le pont était rendu assez humide par les vagues qui le submergeaient régulièrement pour ne pas risquer de s'enflammer. Forte de cette probabilité, elle enflamma son cocktail molotov à l'aide d'une lampe à huile, avant de l'envoyer se briser sur un pirate par trop efficace au combat. Si le résultat était probant, les renforts étaient prêts à l'emploi.