La Couronne de Cuivre

Sciprien évita de croiser le regard de Pougon et sortit précipitamment. Il rejoint le bus mais prit bien soin de se tenir à l'écart de la cohue; il préférait éviter de mourir broyé. Quand les choses se tassèrent il rejoignit sa place à l'avant du bus. Personne ne s'y asseyais jamais ou presque : bien trop dangereux. Le chauffeur avait des tics et ils effrayaient les autres enfants avec ses grimaces. Mais lui l'aimait bien, il le trouvait gentil.

Oubliant l'ignoble raffut qui habitait le bus, il se mit à fixer le paysage, songeur. Il pensait à Clafoutis, sa mère, son frère, son p... Non c'est vrai Clafoutis était une chic fille, peut être les choses étaient-elles en train de changer finalement. Perdu dans ses pensées, il mit un petit moment à s'apercevoir qu'il s'approchait de chez lui. Il reconnaissait la rangée d'immeuble.

Quelques secondes plus tard, il mettait le pied sur le trottoir. Là, comme à chaque fois, sciprien releva la tête, durci son regard et avança d'un pas sur. Tout d'un coup il semblait plus vieux. Il franchit la porte de l'immeuble, pénétra dans le couloir et s'arrêta devant sa porte. Il prit le courrier et entra avec virulence. Il fit le tour de l'appartement mais il était seul. Son frère étant à la cantine et sa mère étant vraisemblablement absente, il devrait donc se débrouiller pour tenter de déblayer cet immense bordel.

Oui sa mère était partie mais ne s'était pas abstenu pour autant de laisser quelques traces... Paquets de chips, restant de pizza, alcools divers et variés, et bien sur toutes une séries de boites de médicaments éventrés... Sciprien soupira en se dirigeant vers la cuisine; dans ces moments là il avait envie d'aller courir tout dire à un adulte. Mais il aimait sa mère et plus que tout il voulait éviter à tout prix d'être séparé de son frère. Il se saisit d'un sac poubelle et revint vers le salon en trainant les pieds. Il commença à trier l'avarié du comestible, le vide du plein. Et tout en déblayant autour de lui il marmonnait :

-J'en ai marre. Je voudrais être comme les autres, je voudrais être bête pour ne pas a avoir à réfléchir. Je voudrais mon papa. Je voudrais que tout redevienne comme avant !

A présent Sciprien sanglotait. De rage il lança une cannette de bière contre le mur, un léger flot de mousse ne tarda pas à se renverser sur la moquette. Il resta ainsi un moment puis finalement il se remit à ranger, calmement, méthodiquement. En retournant à la cuisine il prit un morceau de pain qui trainait sur le plan de travail, l'ouvris en deux et fit passer dedans un mélange de riz et de viande qui restait dans une poêle. Il regarda sa montre : il était déjà 13 heures, il ne lui restait plus beaucoup de temps.

Il monta à l'étage pour aller dans sa chambre, il prit un livre dans sa bibliothèque et s'allongea sur son lit. Il resta un moment à observer la couverture "Le petit chaperon rouge et autres contes", ce livre l'avait effrayé comme jamais. Il avait l'habitude de lire des choses effrayantes mais là ! C'était tellement loin de la version que tout le monde nous racontait...

Il se relu plusieurs passages en dégustant son sandwich improvisé avant de redescendre. Il hésita un moment puis glissa le livre dans un endroit bien dissimulé à l'intérieur de la couture de son sac. Il était déjà 13h25, il devait se dépêcher ou il allait rater le bus. Il verrouilla la porte avec précipitation puis courut vers l'arrêt de bus. 13H31, le bus s'apprêtait à repartir, le chauffeur klaxonna avec virulence : c'était vignal, il ne l'aimait pas celui là. En montant dans le bus il lui dit :

- Alors petit ! Encore la tête dans les étoiles ?
- Oui, encore...
- Eh bien tu ferais mieux de te réveiller un peu. Il faut regarder droit devant soi dans la vie p'tit bonhomme !
- Oui monsieur..

Sciprien s'assit un peu en retrait. Il posa sa tête contre la vitre en appuyant de plus en plus en fort, les vibrations lui procuraient un espèce de soulagement. Après un moment le bus s'arrêta, il était de retour, l'autre sciprien était de retour...

Sciprien était sorti en retard, quand il dessinait il perdait rapidement la notion du temps. Il était impatient de rentrer, il voulait parler de clafoutis à son frère. Le trajet au bus fut comme d'habitude long et ennuyeux; assez propice à son vague à l'âme.

Quand il rentra dans le salon il pensait être à nouveau seul mais son frère débaroula de la cuisine avec un sandwich au thon. Le jeune homme était habillé à la derniére mode et s'il n'y avait pas eu son fauteuil on aurait pu le prendre pour un de des innombrables pre-ado débile qu'ils détestaient. Mais il était moins superficiel qu'il en avait l'air, sciprien le savait mieux que personne.

- Salut frangin, c'était fun à l'école ?
- Moyen...
- Comme d'habitude quoi. T'inquiète pas il deviendront moins quoi avec l'âge.
- Tu sais on se fais tout chris et puis j'ai parlé avec une fille aujourd'hui et...

Le frère de sciprien s'agita sur son fauteuil avec entrain. Christophe adorait chambrer son petit frère.

- Oooohhhh ! Une fille ! Tu te mets à jouer les bourreaux des coeurs ! Je le savais; elle tomberont toutes comme des mouches !
- Non c'est pas ça c'est juste une ami enfin peut être.

Christophe renchérit en tournant autour de sciprien.

- Sciprien est amoureux ! Sciprien est amoureux ! Sciprien est amoureux !
- Non c'est pas vrai ! Tais toi ! Et arrête avec ça, tu m'énerves !
- Bon comme tu voudras. Mais j'espére que tu me raconteras. Maman aura du retard elle a laissé un mot.
- Comme d'habitude, c'est toujours pareil.

Christophe eu un sourire gêné.

- Ça te tente une partie d'échec ? Ça nous détendra.
- Pourquoi pas, je vais chercher la limonade. Tu arriveras à aller sur la terasse tout seul ?
- Oui oncle Gérard m'a fabriqué un truc exprès, autant que je m'en serve.

La terrasse était un petit espace de 10 mètres carrés à peine où une petite table de jardin côtoyait un sèche linge et un amoncellement de babioles diverses : jouets,livres, vieux matériel electro ménager...
Sciprien revint avec les boissons et ils passèrent pas loin de trois heures à jouer quand sciprien déclara.

- Plus que trois coups et je t'ai
- On verra petit frère.
- Tu vois là je déplace mon roi.
- Et moi mon fou.
- Puis ma tour.
- Je sacrifie mon pion.
- Je déplace mon fou, tu es echec et mat.
- Non tu as oublié le roque petit frère.
- Eh oui tu te souviens pas si la tour ni le roi n'a pas bougé...
- On peut les interchanger, j'avais oublié.
- AH, ah ! Petit frère tu m'auras jamais je suis trop....

Christophe s'interrompit brusquement. Il entendait du bruit, sa mère venait de rentrer.

- Les enfants c'est moi ! J'ai amené des hamburgers !

Christophe grinça entre ses dents :

- Pour changer...

Elle alla poser les sacs de course sur la table.

- Vous n'aurez qu'à vous les passer au micro onde, maman est fatigué elle va aller se reposer.

Sur ce elle tituba vers sa chambre qui se trouvait à l'étage. Elle se tenait à la rambarde pour ne pas tomber. Sciprien mit la table pendant que son frère se démenait avec les paquets. Ils mangèrent en silence pendant un moment sans bouger les yeux de leurs assiettes. Puis Christophe se mit à parler :

- Je vais peut être appeler grand-mère, ça ferais du bien à maman qu'elle vienne quelques jours.
- Je sais pas trop maman dit qu'elle voudrait nous voler à elle.
- Peut être que ça serai pas plus mal en fin de compte... Maman est plus la même depuis... Il faudrait que quelqu'un l'aide et même si ça nous fait de la peine je crois que c'est la seule solution.

Sciprien se perdait dans ses pensées. Tout se bousculait l'école, maman, grand-mère, papa...

- Attends encore un peu s'il te plait, juste un peu...
- Comme tu voudras scip mais... Bon ça marche ! Peut être les choses s'arrangeront d'elle même finalement.

La soirée se passa calmement, ils débarassérent firent leurs devoirs puis partirent se coucher. Sciprien avait besoin de sommeil et pour une fois il fit de beaux rêves. il montrait sa bibliothéque à clafoutis, son pére les observait du coin de l'oeil et sa mére préparait un succulent repas. Le rêve était doux et sucré, le reveil serait dur et pénible.

H. RP : Vraiment désolé pour le retard je suis impardonnable ! Bon maintenant j'ai donné le départ. Zil et philippin on attend plus que vous !

Le sommeil de Sciprien fut peut-être agréable mais hélas, il fut également assez court. L’enfant quitta le beau royaume des rêves bien avant l’heure adéquate. Quand il ouvrit les yeux, il faisait noir et l’appartement était silencieux. Minuit était à peine passé. Non loin de lui, il entendait la respiration régulière de son frère qui dormait profondément. Les deux garçons occupaient la même chambre, leurs lits étaient presque côte à côte.

Pourquoi se réveil prématuré ? Sciprien ne tarda pas à avoir la réponse à cette question. Il s’était éveillé en douceur et quand il fut tout à fait conscient qu’il ne dormait plus, il se rendit peu à peu compte qu’il ne se sentait pas bien. Cela n’avait rien à avoir avec une quelconque maladie. Il ressentait une angoisse assez forte et celle-ci ne faisait que croitre. Bientôt il eut l’intime conviction que quelqu’un se trouvait dans l’appartement, quelqu’un qui lui voulait du mal.

Et pourtant, aucun bruit insolite ne se faisait entendre…

HRP : à présent, tu contrôle uniquement ton personnage. Le frère et la mère de Sciprien dorment. N’oublie pas que ton personnage peut mourir, agit en connaissance de cause. Voilà !

Sciprien s'assit en tailleur sur son lit. Puis, il ne fit plus un bruit, plus un mouvement et scruta avec attention les ténèbres. Il attendit ainsi un moment jusqu'à voir de petites étoiles apparaitre dans l'air à force de ciller. Mais rien, toujours rien...

Pourtant le sentiment oppressant était toujours là, l'empêchant presque de respirer. Il s'était mis à serrer son médaillon entre ses doigts; c'était mauvais signe. Rassemblant ses esprits, il descendit du lit avec précaution pour ne pas réveiller son frère et essaya de se diriger vers la salle de bain, à l'affut du moindre bruit. Au fur et à mesure qu'il avançait, le sentiment d'une présence se raffermissait...

Il expira lentement pour calmer sa frayeur. Plus que quelques mètres et il serait rassuré, plus que quelques pas et il atteindrait la lumière. Heureusement il était plutôt à l'aise dans l'obscurité; il était habitué à évoluer dans le noir. Finalement il se retrouva sous l'interrupteur, il n'entendait toujours rien. Pourtant, il avait comme une envie de hurler de se retourner dans tous les sens...

C'est finalement tout tremblant qu'il se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre l'interrupteur. Il était petit et l'interrupteur était haut, ce ne serait pas facile. Mais il suffisait de faire un petit effort : plus qu'un ou deux petits millimètres et ce serait bon !

Malgré l’intensité du sentiment, Sciprien avait préféré changé de pièce afin d’éclairer sans réveiller son frère. Avait-il bien fait ? Cette perte de temps, alors que le danger était si proche, n’allait-elle pas avoir de conséquence ?

Le garçon était à présent sur le point d’attendre l’interrupteur et de chasser les ténèbres. Un havre de lumière l’aurait bien aidé à se rassurer. Hélas, sa main rencontra autre chose. Difficile d’être plus précis car l’enfant lui-même ne comprit pas de quoi il s’agissait. C’était froid, glacial même, et très peu consistant. On aurait dit de la mousse de savon ou des œufs montés en neige. Toujours est-il que ses doigts furent engourdit sur l’instant. Courtet eu à peine le temps de réaliser ce qui se passait qu’il fut rejeté en arrière par ce qui semblait être une bourrasque de vent. Mais celle-ci ne produisit pas le moindre bruit et elle était presque aussi froide que ce que l’enfant avait touché. Ce dernier ne perdit heureusement pas l’équilibre et recula d’un bon mètre. C’est seulement à ce moment là qu’il aperçut la chose : une ombre dans le noir. Elle avait vaguement la forme d’un être humain mais ses membres étaient bien plus allongés et les contours de sa silhouette ne cessaient de bouger. Le monstre mesurait bien deux mètres. Le distinguer était difficile mais il paraissait devenir de seconde en seconde de plus en plus sombre, comme si cela était encore possible. Il n’allait pas tarder à être si obscur que les ténèbres sembleraient gris à côté de lui, tout comme les objets blancs se ternissaient au milieu de la neige immaculée.

Voilà, Sciprien connaissait à présent l’origine de son sentiment. La créature de la nuit était venue pour lui, pour l’emporter loin de ce monde, loin de la lumière. Et le monstre commença à s’avancer…

Sciprien écarquilla les yeux, incapable de bouger sous l'effet de la terreur. La forme avançait. Lentement mais inexorablement la "chose" se rapprochait, il le sentait. Pourtant c'était impossible, ce genre de choses n'existait que dans les histoires ou...

Ou dans les rêves ! Sans réfléchir, sciprien hurla, de toute force, à s'en arracher la gorge, à s'en déchirer les tympans !

Pourtant rien ne changea, le rêve ne se dissipa pas. La terrible réalité de la situation ne se faisait que plus forte. Sa panique ne se faisant que croitre, il eut une idée : l'armoire à pharmacie !

Il se précipita à quatre patte vers le meuble et en ouvrit la porte. L'interrupteur était juste sur la gauche. Il suffisait d'appuyer dessus et tout s'expliquerait. Il tendit la paume vers le bouton...

Cette fois-ci, rien n’entrava la main de Sciprien. L’ampoule de l’armoire à pharmacie s’alluma et éblouit l’enfant. Celui-ci sut, avant même de tourner la tête, que la chose n’était plus là. Sa désagréable sensation s’était évanouit.

Tout ceci avait duré si peu de temps qu’on pouvait sérieusement se demandé si le garçon n’avait en fin de compte pas imaginé tout ça. L’imagination pouvait jouer bien des tours. Mais pouvait-elle frigorifier quelqu’un ? Courtet était encore loin de s’être remit du contacte glacial avec l’irréel bourrasque de vent et il peinait toujours un peu à bouger les doigts de l’une de ses mains.

En tout cas, il n’y avait effectivement plus rien dans la salle de bain. Rien ne pouvait témoigner qu’ici, moins de quelques secondes auparavant, ce tenait un monstre fait d’ombre et de froid. Mais voilà, maintenant on entendait du bruit dans l’appartement. L’hurlement de Sciprien avait évidemment réveillé sa mère et son frère et, peut-être aussi, quelques voisins.

Le garçon ne disposait plus que d’un très court moment avant qu’il ne doive fournir des explications à sa mère affolée. Il fallait sans doute s’y préparer mais, dans la situation présente, c’était plus facile à dire qu’à faire…

Sciprien respirait encore péniblement, il sentait encore ce froid lui geler les os. Il se releva et expira lentement : il allait falloir fournir des explications et il n'aimait pas ça. Il ne comprenait pas vraiment ce qui s'était passé mais il n'avait pas rêvé, il en était certain. Maintenant ce n'était peut être pas l'explication idéale à fournir; déja qu'on avait du mal à accepter ses lectures.... On le disait déja suffisament morbide et étrange sans qu'il en rajoute avec ses histoires de créatures surgissant des ténébres.

Les ennuis s'accumulaient cet an ci et il n'aspirait plus qu'au calme. Oh, il était habitué à être moqué et à être montrer du doight mais son frére aurait à nouveau ce regard. Ce regard qui disait : " Comment peux tu nous faire ça ? Comment aprés tout ce qui s'est passé ? Tu crois que nous n'avons pas assez d'ennui comme ça ? ". Et ça, ça il aurait beaucoup de mal à l'encaisser.

Il laissa reposer ses bras le long du corps et attendit que les hostilités se déclenchent...

La mère se Sciprien entra en courent dans la salle de bain. Elle était totalement affolée. Un cri pareil, en plaine nuit ! Bon sang, mais que se passait-il donc ?! Le regard de la femme se porta tout d’abord sur son fils, puis il balaye la pièce à la recherche de quelque chose d’insolite, mais rien, alors il revint sur le garçon pour l’examiné avec plus d’attention.
-Sciprien, qu’est-ce qui s’est passé ?! demanda-t-elle d’une voix angoissé.

Il fallait trouver un mensonge adéquat, quelque chose qui apaiserait la situation. Mais il avait beau retourner le problème dans tous les sens il ne voyait pas grand chose.

Ne trouvant aucune idée valable et le regard de sa mère se faisant plus insistant il puisa dans ses lectures comme à son habitude. L'idée était loin d'être excellente mais ça valait toujours mieux que la vérité.

- Je... Je ne sais pas...

A vrai dire c'était assez facile, il était encore à moitié choqué, il suffisait d'accroitre le sentiment, de le pousser, de l'exagérer. Il regarda autour de soi, l'air complètement perdu.

- Je crois que j'ai fait un cauchemar et...

Un sentiment montait en lui, il croyait presque à son mensonge à présent.

- Je ne sais pas ce que je fait là... Je... Je ne comprend pas.

Puis il baissa les yeux, tout tremblant.

Un silence des plus pesants s’installa. La mère regarda son fils fixement, ne sachant visiblement pas comment réagir. Elle ouvrit la bouche mais elle la referma sans rien dire et le silence se poursuivit. Entendre un hurlement dans la nuit puis découvrir son enfant complètement perturbé dans la salle de bain avait de quoi inquiéter. Sciprien était particulier, madame Courtet le savait, mais à ce point, était-ce toujours de la « particularité » ?

-Un cauchemar… tu dis…, finit-elle par prononcer sans cesser de fixer le garçon.

Seulement un cauchemar… c’est ce que se dit la mère sans savoir si cette pensée devait la rassurée ou non.

-Juste un cauchemar… reprit-elle avec cette fois une pointe de reproche dans la voix.

A ce moment là, on entendit quelqu’un frapper à la porte de l’appartement. Juste après, une voix s’éleva, c’était celle de l’un des voisins.

-Madame Courtet ? Tout va bien ?

La mère se tourna en direction de la porte, eut un court instant d’hésitation puis, elle s’adressa encore une fois à Sciprien.

-Retourne te coucher. Je vais rassurer les voisins.

Ceci dit, elle quitta la salle de bain et alla ouvrir la porte. Une discussion entre adulte débuta. Le cri de l’enfant avait dut réveiller la moitié de l’immeuble. C’était au tour de madame Courtet de fournir des explications.

Sa mère partie, sciprien se dirigea lentement vers sa chambre. Avec un peu de chance il n'avait pas réveillé son frère. Ce serait bien le seul de l'immeuble mais on peut toujours rêver...

En effet, il aurait fallut un miracle pour que Christophe ne se réveille pas à cause du hurlement et ce miracle n’avait pas eu lieu. Le frère de Sciprien avait lui aussi eut un moment de panique mais il avait gardé le silence et il s’efforçait depuis à comprendre ce qui avait bien put se passer. Crier comme ça et aller dans la salle de bain pour un simple cauchemar ? Il n’y croyait pas. Maintenant que la peur était passée, c’était la curiosité qui le démangeait. Il attendit que Sciprien ait regagné son lit avant de s’adresser à lui d’une voix basse.
-Tu sais que tu m’as fichu la trouille ?
Il marqua une petite pose et reprit juste après.
-Allez, dis-moi ce qui c’est passé. J’dirais rien, tu le sais.

Pendant ce temps, à la porte, la discussion entre la mère et le voisin était sur le point de se terminer mais un second voisin venait aux nouvelles.

Sciprien regardait son frère avec incertitude, il ne savait pas trop comment réagir. Il s'attendais à le voir s'énerver mais...

C'était étrange, d'habitude il était toujours fâché de le voir se comporter bizarrement. Est ce qu'il serait possible que...

Involontairement sciprien secoua la tête, ça commençai à s'agiter la d'dans. La frontière entre le réel et l'imaginaire s'estompait doucement et le peu de repère qu'il possédait était en train de lui échapper. Au bout d'un long moment il rompit le silence de l'obscurité :

- J'ai vu quelque chose de bizarre, j'ai eu peur. Je crois que j'imagine des choses. Un peu comme avec papa...

-Quelque chose de bizarre ? reprit Christophe avec incrédulité. Oui, c’est sûr, tu imagine des choses. Qu’est-ce que tu veux qu’il y ait de bizarre dans l’appartement ?
Le silence retomba. Après quelques secondes de réflexion, le frère de Sciprien poussa un long soupire. Il ne s’était peut-être pas énervé mais on sentait bien qu’il n’était pas très content.
-Une chose bizarre… reprit-il encore une fois. Tu devrais arrêter de lire tes livres d’horreurs, ça va finir par te rendre complètement fou et on n’a pas besoin de ça. Tu le sais pourtant…

Dans le couloir, la porte d’entrée se referma. Madame Courtet poussa elle aussi un soupir et regagna sa chambre. Chemin faisant, elle sembla hésiter un instant à aller dans la chambre des enfants mais elle ne le fit pas, jugeant certainement qu’il vaudrait mieux discuter le lendemain.

Dans l'obscurité sciprien se tordais les doigts. Il pensait à certaines phrases à certains mots mais comme à son habitude n'osait les prononcer. Son frère... Il l'aimait bien sur et le décès de leur pére les avait incroyablement rapproché mais il y a des choses qu'ils ne pouvaient pas comprendre.
Il ne pouvait pas comprendre ce que c'était d'être seul, ce que c'était d'être différent, de se sentir à ce point étranger à tout et à tout le monde.

Sciprien soupira. C'était facile pour lui, il s'était retrouvé soutenu par tous ces amis aprés l'accident. Il ne s'était pas retrouvé tout seul avec maman, on ne lui avait pas répété inlassablement la mort de son pére, on ne l'avait pas insulté avec son pére, on ne lui avait pas fait mal avec son pére. Non son frére avait été soutenu pendant que sciprien souffrait, pendant qu'il avait le sentiment d'être l'être le moins important de la terre. C'est ainsi avec une voix empreint d'une colére sourde qu'il dit :

- Et sans mes livres qu'est que je suis censé faire ? C'est tout ce que j'ai chris... Toi tu as tes amis, moi j'ai mes livres. Si je vous embête je partirai mais ne m'enléve pas mes livres.

- Je ne suis pas comme toi, je suis différent ça c'est sur. Mais j'ai senti quelque chose vraiment et... Je ne peux pas l'expliquer mais j'ai senti quelque chose d'étrange et je te prouverais que... Je vous prouverais que je ne suis pas fou comme tout le monde le dit... Je...

L'enfant fondit en larme incapable d'en dire plus.

Christophe resta quelques minutes silencieux, ne sachant plus vraiment quoi dire. Il s’en voulait un peu de s’y être prit de la sorte mais cela l’énervait tant quand son frère se comportait bizarrement. Ce qui s’était passé cette nuit lui avait fichu la trouille. Il se demandait vraiment ce qui clochait chez Sciprien. Il voulait se persuadé qu’il s’agissait de trois fois rien mais il ne pouvait écarter la crainte que son jeune frère finisse chez les psys, ou pire, avec l’une de ces maladies au nom compliqué.
-Tu n’es pas différait, finit par reprendre Christophe. C’est juste que tu t’en persuade, c’est tout. T’as beaucoup d’imagination et ça, c’est une qualité, crois-moi. Et tu n’es pas fou non plus. Si y’a quelqu’un qui le pense, dis-le moi que je lui colle une droite en plaine face.
Il se tut et attendit. Il était un peu tenté de dire qu’être handicapé était une vraie différence, qu’avoir des amis ne faisait pas tout, loin de là, mais il ne le fit pas. Ce n’était pas le moment pour ça.

Sciprien ne savait plus trop quoi dire, il se laissait parfois un peu trop embarquer par ses sentiments. Après il faisait des choses qu'il regrettait. Son frére l'aimait et il était peut être l'un des seul à se soucier de lui et lui il accumulait les maladresses...

Mais il avait senti quelque chose de pas clair, quelque chose dont il n'osait prononcer le nom. Quelque chose qui appartenait à un lointain passé voir aux rêves, à l'imaginaire... Aux livres comme disait son frére !

Ei il avait eu peur, terriblement peur. Même maintenant bien à l'abri dans un lit douillet, il tremblait. Pourtant il ne pu s'empêcher de rire en entendant la remarque de son frére. Il avait toujours envié cette maniére qu'il avait de parler. C'était intéréssant, c'était drole et puis surtout ce n'était pas bizarre.

- Tu devrais taper sur toute mon école alors.

- Mais j'aimerais qu'on parle de tout ça plus tard. J'ai les jambes en coton, j'ai besoin de dormir

-Ok, p’tit frère, bonne nuit. Mais tu sais, je peux tout à fait tabasser toute ton école si tu veux. C’est pas un problème.
Christophe se mit à rire. Il était content. Visiblement, il avait remonté le moral de Sciprien et peut-être, s’il s’y prenait bien, arriverait-il à savoir ce que celui-ci avait vu dans la salle bain. « J’ai les jambes en coton » avait-il dit. Il avait vraiment dut avoir peur. L’imagination pouvait-elle faire cela ?
Christophe nageait dans un océan d’interrogations qui n’allait pas tarder à le faire se rendormir…

HRP : si tu veux ajouter quelque chose, tu peux. Sinon, je considère que las événements de la nuit sont terminés. Il faudra attendre les autres pour débuter le lendemain. Voilà !

Sciprien avait pris pour habitude se réveiller à l'aube, c'était lui qui réveillait la maison. Il n'avait même pas besoin d'une alarme pour se lever, il sentait quand venait l'heure. L'aube avait une odeur particulière pour lui et il aimait se balader seul dans la maison alors que la ville était endormie. Il avait le sentiment qu'il était le seul être vivant sur toute la planète. Et il se sentait libre, LIBRE !!

Ce matin là encore plus que les autres, il n'eu aucun mal à se réveiller. Il avait dormi par saccade, par à coup. Il était habitué aux cauchemars, ils vivait avec. Souvent il s'en sortait avec une priére, un rituel, ou il criait trés fort ou se transformais en vampire superpuissant...

Mais là... Ces cauchemars semblaient tellement réel, tellement... GLACEE !! C'était comme s'ils ne sortaient pas de son imagination, c'était comme s'ils venaient d'ailleurs. Puis vint l'heure : 5h30. Il se faisait gronder si jamais on le surprenais avant.

Il sortit à pas de loup de la piéce et descendit en bas, il espérait bien ne pas croiser sa mére si tôt. En fait il espérait bien ne pas la croiser du tout mais il ne fallait pas rêver. Ils allaient avoir une conversation, c'était certain. Une conversation d'adulte; c'était fou ce qu'il detestait cette expression. Elle ne lui apportait que des ennuis cet an ci.

Il commença à préparer un petit déjeuner pour lui et son frére : sa mére se levait toujours à la derniére minute. Peut être le ferait-elle aussi ce matin....

Finalement, il monta pour aller réveiller son frére. Il passa devant la chambre de sa mére sans toquer à la porte : il valait mieux éviter de tenter le diable. Une fois dans la chambre, il secoua gentilement l'épaule de son frére et dit :

- Chris... Chris... Reveille toi il est six heures.

N'obtenant pas de réponse il insista.

- Tu as un bus à attrapper dans une heure, tu vas le rater si tu traines. Allez réveille toi.

Hors rp : je me suis permis un petit rajout scénaristique pour me faciliter l'écriture. J'espère que ça ne posera pas de problème...

HRP : ça va, pas de soucis.

-Hein ?... Ho…. non… pas déjà… finit par dire Christophe, d’une voix imprégnée de sommeille.
Il remua un peu puis enfin, il ouvrit les yeux. Mardi… un emploi du temps surchargé… la pire journée pour lui… cela lui arracha un soupire.
-Pourquoi la nuit est toujours aussi courte ? demanda-t-il, sans espérer de répons.
Un peu plus tard, Christophe était sur son fauteuil roulant, face à son petit déjeuné et à son petit frère. Il commença à parler, de tout et de rien, comme si rien de spécial ne s’était passé. Le cours de Français qu’il peinait tant à comprendre semblait occuper tout son esprit. Pourtant, depuis son réveil, il ne pensait qu’à une chose : l’événement de la nuit. Quand le petit déjeuné touchait à son terme, il finit par l’évoquer. Ce fut d’un ton faussement détaché et après un petit silence.
-Heu… au fait, avec le recul et le repos, t’es toujours persuadé d’avoir ressentit un truc bizarre cette nuit ?

Sciprien se rembrunit un peu. Il ne croyait qu'à moitié au ton détaché de son frére, il lui avait fait peur avec ses histoires, il le sentait...

- Je sais pas trop, je sais plus... Peut être c'est juste ma tête qui me fait ça, pour mettre un visage sur... Sur je sais pas trop quoi !

Il regardait l'escalier avec une certaine inquiétude, il guettait l'arrivée de sa mère. Il dévora une grosse bouchée de croissant puis repris :

- En tout cas toute cette histoire m'a donné fait, j'avalerais un éléphant.

Il sembla hésiter un instant puis dit sans regarder son frère.

- Je me demandais juste... Tu as eu froid cette nuit ? Je veux dire... Tu n'a pas trouvé qu'il faisait plus froid que d'habitude...

Edit : excusez moi mais je suis sur un pc pourrave. Exceptionnellement, est-ce que ça dérangerai quelqu'un de faire la mise en forme...

HRP : je me suis chargé de la mise en page.

-Plus froid que d’habitude ? répéta Christophe, qui parut réfléchir. Oui, un peu, mais c’est ton cri qui m’a glacé ! Je te l’ais dit, tu m’as fichu la trouille. Pourquoi tu me demande ça ? Ça a un rapport avec ce que tu as ressentit ?
Cette fois, il avait oublié de prendre son ton dégagé, signe qu’il tenait, mine de rien, à obtenir une réponse. Héla, juste après, on entendit du bruit dans l’escalier. La mère des deux garçons fit son apparition. Une discussion d’adulte allait-elle débuter ? Si c’était le cas, rien ne l’indiquait. La mère se contenta de saluer Sciprien et Christophe, elle se garda bien de demander s’ils avaient bien dormis et elle alla se préparer son petit déjeuné. Alors qu’elle était à l’œuvre, elle commença à questionner les enfants, enfin surtout Christophe, sur la journée d’école qui allait débuter.

H RP : je sais pas trop si je dois le faire mais je post. Supprime au besoin.

Sciprien prenait soigneusement soin d'éviter de croiser le regard de sa mère. Pour l'instant elle parlait à son frére, il avait de la chance.
Non. Ce n'étais pas de la chance, elle avait peur. Elle était dépassé par la situation et espérais que les choses allait s'arranger d'elle même. Au final, elle était encore une petite fille...

C'étais comme ces débuts de mois où on allait faire des courses à la supérette. Ou on achetais soda et bonbon en quantité, pizza et sachets tout prêts. Deux jours de bombance pour crever la dalle tout le reste du mois...
Non leur mére était profondément irresponsable et les enfants le sentait. Il n'aurait pas osé mettre un mot là dessus mais il sentait bien que... "Il y a un probléme avec maman" comme il disait quand il était que tous les deux.

Tout ça sciprien le savait, pourtant il n'espérait qu'une chose : partir à l'école. Partir sans avoir à lui parler. En attendant il gardait les yeux fixés sur son bol de cacao, comme si sa vie en dépendait...

Peur ? Peut-être bien… Il devint vite évident que la mère des deux garçons n’allait pas aborder le sujet tant redouté. La nuit ne lui avait pas vraiment porté conseil. Faire comme si rien ne s’était passé était la solution la plus simple. Non, c’était une fuite, au fond d’elle-même, la femme le savait, mais peu importe, fuite ou pas, elle n’était pas décidé à affronter ce problème. Ha… pourquoi tout était toujours si difficile ? Pourquoi n’avait-elle pas des gamins normaux ? Pourquoi avait-elle perdu son mari ? Pourquoi ?!

Toujours est-il que Sciprien n’eu aucun mal à éviter la « discussion d’adulte ». Et à présent, il était temps de partir à l’école…

Par ici.

La Couronne de Cuivre

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