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[Lieu] Paymill

Posté : jeu. 07 mai 2009, 23:41
par Lothringen
La cité portuaire de Paymill est située à la pointe sud-est de Dorrandin. Fondée une cinquantaine d'années après la capitale, Paymill se veut principalement tournée vers la mer. Elle s'est spécialisée dans les chantiers navals quand la tension régnant plus au nord contraignit les manostiens à se préparer à toute éventualité. Du reste, depuis la conquête d'Orlado par les mélandiens, la péninsule n'est plus reliée au reste du territoire manostien que par la mer. Le port de Paymill sert donc souvent de premier port de relâche pour les navires à destination de Manost ayant effectué la grande traversée de la mer inviolée depuis Féerune.

Il y a une dizaine d'années, en 1370 CV, Paymill a été dévastée par une invasion de démons menée par le Démogorgon. La cité a été rebâtie avec des murailles plus hautes et plus de pierre que de bois, mais conserve néanmoins les stigmates de ce traumatisme, notamment dans sa pyramide des âges, où les hommes de trente à quarante ans font singulièrement défaut.
Tandis que le quartier du Neubourg rassemble les riches demeures des armateurs et des marchands, un secteur complet de la cité, Cendrépleurs, n'est plus qu'un amas de décombres et de ruines calcinées. On n'y croise guère que des ordures, des chiens errants, des mendiants et des immigrés n'ayant plus assez pour l'auberge.

Paymill a récemment redémontré son importance stratégique lors de la guerre civile luménienne : c'est là que le conseiller Lothringen dut lever une flotte pour parer une éventuelle extension du conflit.

Rp : Aux quatre vents

Posté : mer. 01 juil. 2009, 13:36
par Lothringen
Venant du Palais des Murmures.

Le semi-drow se rematérialisa un peu à l'extérieur de la ville, dans un sentier assez écarté où il était allé se promener, un jour où il s'était senti le besoin de décompresser. Les tripes en bataille, il mit un peu de temps à reprendre ses esprits.

Durant la guerre civile lumenienne, Lothringen avait en effet passé deux mois dans cette cité. Deux mois moroses, où il avait hanté les chantiers navals, négocié avec les armateurs et guetté les nouvelles contradictoires issues de Lumenis et de Melandis. Il n'aimait pas Paymill, et Paymill n'y était pour rien ; la cité lui rappelait trop sa détresse et son isolement d'alors...

Son voyage cette fois-ci s'annonçait cependant sous de bien meilleurs auspices. Il ne venait pas préparer une guerre, mais une nouvelle vie. Rien que ça !

Le sentier était désert, comme prévu. Une bise désagréable le pressait de hâter le pas. Il se lança un sortilège de déguisement avant de pénétrer en ville sous l'aspect d'un quelconque marchand, lequel se rendit rapidement chez un armateur que Lothringen avait déjà pu identifier par le passé comme un homme de confiance. Et néanmoins, le semi-drow ne jugeait pas opportun de le mettre tout à fait dans la confidence. La résidence de ce dernier avait l'aspect d'une haute demeure d'une pierre jaune artistement taillée, respirant l'opulence et la respectabilité de la famille propriétaire, dont les "armes" ornaient du reste la façade.

Lothringen demanda audience, et fut rapidement reçu.

"Messire Melbourne, ravi de vous rencontrer. Que me vaut l'honneur de votre visite ? Je ne pense pas vous connaître..."
"Aussi ne m'avez-vous jamais vu, expliqua Lothringen, tout en affaiblissant son sortilège de manière à ce que l'armateur puisse brièvement le reconnaître. Ce dernier demeura bouche bée, mais eut la présence d'esprit de ne pas faire de commentaires. Je suis venu vous proposer de faire affaire : je veux faire armer un navire très rapidement. Un bon navire de guerre de deux cents tonneaux, capable de tenir la haute mer et de voyager jusqu'en Féérune... Et j'ai besoin d'un équipage aussi. Un équipage qui sache se battre, qui n'ait pas de date de retour en tête, et qui soit à mes ordres. La mission qui leur sera confiée exige diligence et discrétion. Elle peut impliquer des combats. Pensez-vous pouvoir faire cela ?"
L'armateur haussa les sourcils.
"Quelques précisions. D'une part, ce que vous me demandez exige une impressionnante quantité d'or... D'autre part, je n'équipe pas la flibuste ni les contrebandiers. Votre navire devra passer les douanes."
Le semi-drow sourit.
"Bien entendu. Et j'ai les sommes que vous réclamerez."
"Vous dites cela sans les connaître."
"Je les connais. 5000 pièces d'or environ, n'est-ce pas ? Je peux vous en avancer la moitié. Le solde quand le navire sera prêt. Voyez vous-même..."

Et le mystérieux "marchand" entrouvrit sa bourse... où il avait massé toutes ses économies de conseiller.

"Vous êtes un homme plein de surprises... J'ai plusieurs navires de guerre que Manost m'a revendus, et qui attendent un équipage. J'ai aussi un équipage dont le navire a été coulé récemment par des pillards et qui a pu en réchapper. Il faudra les familiariser avec le bâtiment mais je m'en charge. "
"Il faudra compléter avec, disons, une vingtaine de purs combattants. J'insiste, je veux des hommes sûrs et qui ne posent pas de questions."
"Pourquoi ne prenez-vous pas des soldats, conseiller ? Ils ont le profil."
"Parce que cette affaire est privée."
"N'ayez crainte, je prendrai des hommes d'escorte déjà éprouvés sur mes navires marchands. Pourra-t-on néanmoins leur dire que le conseil y est pour quelque chose ? ça les rassurerait, en fait."
"Oh, oui. Une fois larguées les amarres. Ils termineront leur voyage à Eauprofonde, après tout..."

La conversation se poursuivit quelques temps pour régler les détails, et quand Lothringen quitta la demeure, l'affaire était faite, et le navire prêt sous huit jours... A temps.

Suite :
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