La Couronne de Cuivre

Grande fresque historique de François Bourgeon. Elle raconte l'histoire de Isa, une jeune femme éprise de justice. Embarquée à bord d'un navire, elle sera confrontée à de nombreux périls, sera le témoin puis une fervente opposante à l'esclavage, croisera la route de nombreux personnages, tombera amoureuse et souffrira. Elle sera au coeur des combats navals, des luttes de pouvoir.

Les passagers du vent est une série épique, pleine d'action et de suspens. On est très vite pris par l'histoire d'autant plus que les personnages sont très attachants.

La série se décompose pour le moment en un cycle. Le premier est composé de cinq ouvrages : la fille sous la dunette, le ponton, le comptoir de judas, l'heure du serpent et le bois d'ébène.

En septembre est sorti, 25 ans plus tard la suite de cette formidable série. On y découvre une nouvelle héroïne : Zabo (ou plutôt Isabeau), ayant pour tante Isabeau (qu'on retrouve centenaire), en Louisiane. C'est une toute jeune sudiste, attachée à ses terres et à ses principes. Au contact d'Isa, elle est appelée à revoir ses opinions (forcèment ). Un début très prometteur. Deux héroïnes qui ont du panache.

A suivre donc

Une grande aventure comme le dit Althéa. L'histoire tout comme les graphisme sont sublimes:
http://multimedia.fnac.com/multimedia/i ... 388611.jpg
http://www.decitre.fr/gi/59/9782203388659FS.gif
http://allken-bernard.org/pierre/images ... caiman.jpg


Parmis les bd de légende comme "les eaux de mortelune" ou "tintin". A lire obligatoirement

J'ai lu récemment la première série dont on m'avait passé les cinq tomes. Mon impression est mitigée - et pas seulement parce que le 18e siècle n'est pas ma période préférée. Certes, la série semble très bien documentée, le personnage principal est marquant, et certes, elle réussit à faire passer une ambiance particulière, empreinte de violence et de marginalité. Loin de moi de dire que c'est inintéressant. Mais...

D'abord les graphismes. Sublimes ? Les visages des personnages sont souvent approximatifs, se déformant au gré des cases au point d'être méconnaissables. Les héroïnes sont laides avec leur front trop haut, leurs lèvres énormes ou leur frange qui leur mange le visage.

L'érotisme douteux qui sous-tend l'ensemble. Pas un tome sans personnage féminin complètement nu (jusqu'au triangle, s'entend). Seulement les personnages féminins d'ailleurs. Comme toujours, comme partout. Et pas un tome non plus sans tentative de viol, viol ou tournante. Les deux héroïnes passent à la casserole. Quelquefois c'est un des ressorts du scénario, et quelquefois (comme dans le cas de Mary dans le dernier tome) c'est parfaitement gratuit. Alors, bien sûr, elles fréquentent des milieux d'hommes frustrés (sur des navires qui traversent l'Atlantique) mais même à terre c'est la même chose. Un fantasme de l'auteur ? J'en ressors avec un parfait écœurement.

La série partait bien, mais une fois arrivée en Afrique, elle s'enlise. L'auteur renonce à changer de décor et de milieu à chaque tome comme il le faisait jusque là pour consacrer les trois derniers tomes à la traite - un sujet qui ne touche Isa qu'indirectement. Du coup, la série se termine en queue de poisson, abandonnant son héroïne sur le rivage sans donner l'impression que les cinq tomes formaient un tout avec un début et une fin.

Lothringen a écrit : D'abord les graphismes. Sublimes ? Les visages des personnages sont souvent approximatifs, se déformant au gré des cases au point d'être méconnaissables. Les héroïnes sont laides avec leur front trop haut, leurs lèvres énormes ou leur frange qui leur mange le visage.

Franchement, je les ai pas trouvé si approximatifs que ça, les visages, au contraire, parfois un parfois un peu trop marqués. J'adore les visages d'Hoel et de Marie, d'ailleurs Sûr que les héroïnes sont pas des plus jolies (et Bourgeon a progressé de ce coté avec le tome d'après). Je trouve que les bâtiments, les voiliers, les paysages, les scènes de batailles sont vraiment bien rendues. Mais bon, chacun ses goûts

L'érotisme douteux qui sous-tend l'ensemble. Pas un tome sans personnage féminin complètement nu (jusqu'au triangle, s'entend). Seulement les personnages féminins d'ailleurs. Comme toujours, comme partout. Et pas un tome non plus sans tentative de viol, viol ou tournante. Les deux héroïnes passent à la casserole. Quelquefois c'est un des ressorts du scénario, et quelquefois (comme dans le cas de Mary dans le dernier tome) c'est parfaitement gratuit. Alors, bien sûr, elles fréquentent des milieux d'hommes frustrés (sur des navires qui traversent l'Atlantique) mais même à terre c'est la même chose. Un fantasme de l'auteur ? J'en ressors avec un parfait écœurement.

Là, c'est sûr, je suis plutôt d'accord avec toi. D'ailleurs, un collègue m'a raconté que la série l'avait retourné totalement quand il était plus jeune Je crois que c'est encore pire dans le cycle de Cyann. Par contre, je ne pense pas que ce qui arrive à Mary soit totalement gratuit. ça permet à certains personnages de se dévoiler, de montrer une autre facette de leur personnalité, et aussi de trouver des personnes pour aller faire sauter la réserve de poudre. Bon, la scène est à vomir, franchement. En même temps, je préfère ça qu'ils montrent les marins en train de passer sur le vieux ou sur le mousse. Non, plus sérieux, ma conscience féministe en a pris un bon coup.

La série partait bien, mais une fois arrivée en Afrique, elle s'enlise. L'auteur renonce à changer de décor et de milieu à chaque tome comme il le faisait jusque là pour consacrer les trois derniers tomes à la traite - un sujet qui ne touche Isa qu'indirectement. Du coup, la série se termine en queue de poisson, abandonnant son héroïne sur le rivage sans donner l'impression que les cinq tomes formaient un tout avec un début et une fin.

Là, je ne suis pas vraiment d'accord avec toi. De mon coté, j'ai été très intriguée par toute cette partie africaine. Là où on édulcore l'esclavage, pour avoir notre bonne conscience de petits blancs, on se le prend en pleine figure. Dans le même temps, j'ai été passionnée par la magie vaudou, les esprits, les échanges avec les tribus. C'est une Afrique mystérieuse que je ne connaissais pas.

Pour la fin, je n'ai pas trouvé que c'était une queue de poisson, plutôt un coup de théâtre. J'ai trouvé la dernière planche magnifique. Elle a en dépit de tout un certain goût d'espoir, j'ai trouvé.

Enfin, voilou.

Franchement, je les ai pas trouvé si approximatifs que ça, les visages, au contraire, parfois un parfois un peu trop marqués. J'adore les visages d'Hoel et de Marie, d'ailleurs Sûr que les héroïnes sont pas des plus jolies (et Bourgeon a progressé de ce coté avec le tome d'après). Je trouve que les bâtiments, les voiliers, les paysages, les scènes de batailles sont vraiment bien rendues. Mais bon, chacun ses goûts

J'ai très souvent été obligée de me reporter aux cases précédentes ou de chercher des indices dans l'habillement pour être sûre de bien identifier un personnage : y'a quand même un problème. Mais c'est vrai, ma réserve ne concernait que les figures humaines.

Là, c'est sûr, je suis plutôt d'accord avec toi. D'ailleurs, un collègue m'a raconté que la série l'avait retourné totalement quand il était plus jeune Je crois que c'est encore pire dans le cycle de Cyann. Par contre, je ne pense pas que ce qui arrive à Mary soit totalement gratuit. ça permet à certains personnages de se dévoiler, de montrer une autre facette de leur personnalité, et aussi de trouver des personnes pour aller faire sauter la réserve de poudre. Bon, la scène est à vomir, franchement. En même temps, je préfère ça qu'ils montrent les marins en train de passer sur le vieux ou sur le mousse. Non, plus sérieux, ma conscience féministe en a pris un bon coup.

Bon, pour la scène avec Mary... Oué, c'est une façon de montrer de montrer la mutinerie qui couve aussi. Je dis "gratuite" parce que je suis sûre qu'il devait y avoir d'autres solutions disponibles.

Là, je ne suis pas vraiment d'accord avec toi. De mon coté, j'ai été très intriguée par toute cette partie africaine. Là où on édulcore l'esclavage, pour avoir notre bonne conscience de petits blancs, on se le prend en pleine figure. Dans le même temps, j'ai été passionnée par la magie vaudou, les esprits, les échanges avec les tribus. C'est une Afrique mystérieuse que je ne connaissais pas.

Pour la fin, je n'ai pas trouvé que c'était une queue de poisson, plutôt un coup de théâtre. J'ai trouvé la dernière planche magnifique. Elle a en dépit de tout un certain goût d'espoir, j'ai trouvé.

Je me suis peut-être mal exprimée : la partie africaine n'est pas du tout sans intérêt à mes yeux, mais elle détourne complètement le propos de la série. D'une série sur Isa, personnage atypique qui tente de mener son petit bonhomme de chemin (les deux premiers tomes), cela devient une série sur l'esclavage et la colonisation. J'ai le sentiment que les personnages principaux n'évoluent plus, qu'ils sont sacrifiés au sujet.

Lothringen a écrit :J'ai très souvent été obligée de me reporter aux cases précédentes ou de chercher des indices dans l'habillement pour être sûre de bien identifier un personnage : y'a quand même un problème. Mais c'est vrai, ma réserve ne concernait que les figures humaines.

Oh, je pense que tu parles d'Isabeau et d'Agnès (dans n'importe quel ordre, hein ? ). Bon, à la décharge du dessinateur, elles doivent se ressembler. Sinon, j'ai trouvé que les visages des gars étaient plus réussis que les visages des filles. Par contre, je les identifiais bien entre eux.

Bon, pour la scène avec Mary... Oué, c'est une façon de montrer de montrer la mutinerie qui couve aussi. Je dis "gratuite" parce que je suis sûre qu'il devait y avoir d'autres solutions disponibles.

Plutôt d'accord, oui. C'est une scène assez ignoble, en plus. Tout contre fait, ils auraient dû passer sur le vieux ou le mousse. *fuit très vite et très loin*. Disons qu'aussi, Bourgeon montre presque tout avec un malin plaisir. Et ça, c'est assez horrifiant, comme dirait Mary. Sinon, ben, ça montre aussi la perversité de ces gars là qui profitent de ce qui se passe pour agir en toute impunité. ça montre la lâcheté des hommes, leur bestialité.

Je me suis peut-être mal exprimée : la partie africaine n'est pas du tout sans intérêt à mes yeux, mais elle détourne complètement le propos de la série. D'une série sur Isa, personnage atypique qui tente de mener son petit bonhomme de chemin (les deux premiers tomes), cela devient une série sur l'esclavage et la colonisation. J'ai le sentiment que les personnages principaux n'évoluent plus, qu'ils sont sacrifiés au sujet.

Disons qu'elle les place en tant que témoins, cette partie. Comme miroir sur notre civilisation aussi. C'est un peu à l'image du rapport qu'avait demandé Michel de Saint Quentin. Ils observent, ils réagissent, s'indignent ou non. Et puis, j'ai trouvé que de spectateurs, ils se lançaient dans l'action. En n'apportant pas que des bonnes choses, d'ailleurs. Et, de cette expérience africaine, ils en ressortent grandis, je trouve, enrichis.

A cette époque les femmes étaient très peu acceptées sur les navires. Officiellement elles portaient malheur dans l'esprit des marins. De plus la discipline à bord était très dur, comme on peut le voir dans le premier tome. Pour la scène avec Mary, à cette époque les femmes sont dans certains millieu, à peine mieux considérer que des esclaves. De plus dans une ambiance de mutinerie, la scène est logique malheuresement, le contraire aurais, je trouve, manquer de réalisme.

@Umbre : je suis tout à fait d'accord avec toi. Surtout que les marins commençaient à montrer quelques signes d'"intérêt". La scène est vraiment difficile .. Mais nécessaire, je trouve.

Sinon, tout dernier tome de la série est paru il y a peu. L'histoire d'Isa se conclue. Elle passe le relais implicitement à une autre jeune femme au caractère bien trempé. Encore une fois, Bourgeon excelle dans les paysages, dans les scénarios. J'ai même trouvé certains visages magnifiques alors que ce n'était pas le cas jusqu'alors. Notamment deux vignettes montrant un échange de regards d'une beauté rare. Des yeux remplis d'amour. Un petit bémol cependant : je trouve la fin trop courte, comme si l'auteur avait soudain été pressé de finir. Dommage. Mais ça n'enlève rien à la qualité générale de la série. Bien au contraire.

Et oui, à moi aussi Isa me manque (façon de parler). Mais la relève est là... Bien que l'histoire d'Isa soit courte, j'ai bien aimé la façon qu'il a trouvé pour raconté, et l'histoire de celle ci est bien sympa je trouve.
J'aurais aimé connaitre l'histoire de Hoël Tragan aussi... Peut être plus tard.

Moi, j'aime bien la suite aussi, mais je trouve que ce qu'il a développé en précision, graphique (détails, couleurs, netteté du trait) et narrative (bulles gigantesques, écriture millimétrée), quelque part, il l'a perdu en fraîcheur. On a l'impression qu'il veut vraiment en donner pour son argent au lecteur, alors il augmente le nombre de pages par album, et la quantité de dialogue par page. Bon, et y a peut-être moins de femmes à poil, c'est moins joyeux, moins truculent, on se dit qu'il a pris de l'âge et que nous aussi, et comme dans le premier volet on se dit "m... mais pourquoi la BD s'arrête maintenant !?". A mon avis il aurait pu en faire le double, mais il aurait perdu en concision et en qualité, notre porte monnaie aurait perdu quelques euros (et quelques francs ?), peut-être que le lecteur aurait fini par se lasser. Enfin, c'est la volonté de François Bourgeon, grand faiseur de BD devant l'éternel, peut-être celui qui a le mieux représenté la mer, et il nous faut respecter ses choix.