La Couronne de Cuivre

Avertissement préalable:

Ceci n'est pas nécessairement un débat. Il peut en être un, remarquez.


De temps à autres, outre passer du temps sur ce site, à défaut de participer activement aux débats en cours, il m'arrive de trainasser sur divers blogs scientifiques. On ne se refait pas.
Et, au hasard de mes pérégrinations, une série de 4 billets a particulièrement attiré mon attention. Ici, point de mathématiques, mais de comportement, de conscience, de perception des souvenirs, entre autres choses. (ce qui permettra aussi aux allergiques des chiffres de pouvoir lire sans avoir des boutons)
Et dans cette partie de la couronne où les opinions s'expriment il me parait intéressant de vous soumettre un petit peu de lecture:

Le webinet des curiosités: Conscience en flagrant délire (1)
Le webinet des curiosités: Conscience en flagrant délire (2)
Le webinet des curiosités: Conscience en flagrant délire (3)
Le webinet des curiosités: Conscience en flagrant délire (4)

A ce titre, j'aurai aimé avoir votre avis sur lesdits sujets, puisqu'à mon sens (très vraisemblablement biaisé et affreusement subjectif), ils dérangent un quelque peu certains mécanismes de pensée que l'on pourrait imaginer. Dérangeants dans le sens où cela peut aller à l'encontre d'une rationnalité et une objectivité qu'on s'imagine sincère. Et sur les questions de notre libre arbitre. Et passablement perturbants sur notre faculté en temps qu'espèce humaine à exprimer une forme quelconque de pensée débarassée de d'un maximum de biais.
Donc, afin de vous plonger également de la confusion, le doute et autres tiraillements, je vous propose vilement que vous exprimiez votre opinion.

Mon avis plus développé sera exprimé par la suite, bien entendu !

Bon, je trouve enfin un peu de temps pour poster... mais ma lecture des articles remonte déjà à presque une semaine!

Et donc : ils sont intéressants, tes articles, Eli. Et tellement vrais (même si parfois volontairement un peu caricaturals). J'espère que ça rencontre suffisamment d'échos dans le monde scientifique, notamment au niveau des psy en tout genre (mais je pense qu'ils savent tous ça)
En un sens, je me demande dans quel mesure ça ne remet pas un peu en cause le système judiciaire, et toute tentative de juger autrui...
Car si on ressent la douleur subie de façon complètement déformée par rapport à ce que pense infliger celui qui en est l'auteur, cela veut dire que l'auteur d'un mauvais traitement sous-estime le mal qu'il a fait (ou que la victime le surestime), cela en toute bonne foi, et donc qu'il peut trouver la punition injustifiée (ou la victime trouver la punition insuffisante).
Peut-être faudrait-il que les gens soient mieux informés de ce genre de déformation psychique, et que tout le monde accepte que ce qu'il croit avoir objectivement perçu n'est qu'une illusion créée par sa conscience ?
Et je me rappelle bien qu'en cours de philo, le prof nous avait bien démontré comment se créent les croyances, les convictions, ce qui rejoint tout à fait l'un des articles. Mais on aime bien appliquer le raisonnement aux autres, et on a parfois du mal à reconnaitre que nos propres convictions/certitudes ont suivi le même chemin. Et provoquent les mêmes déformations de notre vision des choses....

'fin bref. Même s'ils sont longs, ces articles sont bien, ça aide à relativiser plein de choses.

Moi qui suis psychologue sociale de formation (ben oui...), je trouve ces petits articles curieusement construits et partants dans tous les sens... Le choix des études proposé est pour le moins surprenant (même s'il fallait faire un choix, d'accord) et un peu léger en regard des conclusions tirées... même si elles ne sont pas inexactes. Comme l'auteur le dit dans son premier article, les psychologues sociaux se posent ces questions depuis longtemps (même si trente ans, c'est largement sous-estimé... un siècle serait plus exact) et n'importe quel manuel de la discipline traite de ces quatre thèmes... et de cinquante de plus. Sans compter que les questions de mémoire ou de tendance à l'action sont dans d'autres champs de la psychologie (cognitive et neurosciences, en autres).

Donc... Oui, ce n'est pas inintéressant, mais je trouve l'assemblage bizarroïde... et très très résumé au regard des subtilités évoquées. Cela dit, si ça peut amener les gens à s'informer davantage, c'est toujours ça de pris

Alors alors alors...

Les articles sont intéressants, mais ce qui m'intéresse le plus, ce sont les expériences évoquées... Les expériences, parlons en d'ailleurs.

Elles sont déjà, pour les thèmes abordés... bizarrement choisies, comme le disait Galathée, mais elles ont des conclusions... Qui me paraissent étrange.

En général, pour faire une expérience de ce type, on part d'une hypothèse qu'on va tester. Cette hypothèse est testée à l'aide d'un test qu'on opérationaliser et dont on va récupérer des données quantifiables. Ces données seront ensuite soumises à l'analyse statistique... Puis enfin, on en arrive aux conclusions et aux discussions.

Souvent, y a quelque chose qui foire dans cette enchaînement : l'opérationalisation, le point de départ de l'hypothèse... Donc autant de biais qui peuvent apparaître dans l'expérience... Et j'ai cru comprendre que ça arrivait souvent dans les expériences de psychologie sociale... Le chercheur veut tellement trouver ce qu'il cherche qu'il finit, fatalement, par le trouver...

Mais bon, assez de critique de la psychologie sociale (contre laquelle, vous l'aurez compris, j'éprouve un certain scepticisme), passons aux choses sérieuses :
La plupart de ces expériences, ou plutôt leurs conclusions me paraissent étrange (bon, à part pour Milgram que je connaissais déjà), et je préfèrerai avoir sous les yeux le protocole suivi pour mieux comprendre comment et pourquoi l'auteur en est arrivé là...
Parce que vraiment... Tout marié ensemble avec ces conclusions là... Ca me paraît douteux...

Bonjour,

Merci d'avoir repris mon billet et pour tous ces commentaires!
Pour répondre aux questions concernant les protocoles choisis, c'est simple: toutes les expériences cités ont une référence cliquable soit directement, soit dans les sources (mais ce sont souvent des articles en anglais).

Les billets n'ont effectivement aucune prétention à l'exhaustivité (ils sont déjà bien assez longs comme ça) et certains concepts de psychologie ne sont pas forcément originaux, surtout pour des spécialistes. Ce qui m'a paru intéressant c'est plutôt l'approche par l'expérimentation, dont nous faisons, me semble-t-il, bien peu de cas en France dans le domaine de la psychologie.

Xochipilli a écrit :Bonjour,

Merci d'avoir repris mon billet et pour tous ces commentaires!
Pour répondre aux questions concernant les protocoles choisis, c'est simple: toutes les expériences cités ont une référence cliquable soit directement, soit dans les sources (mais ce sont souvent des articles en anglais).

Les billets n'ont effectivement aucune prétention à l'exhaustivité (ils sont déjà bien assez longs comme ça) et certains concepts de psychologie ne sont pas forcément originaux, surtout pour des spécialistes. Ce qui m'a paru intéressant c'est plutôt l'approche par l'expérimentation, dont nous faisons, me semble-t-il, bien peu de cas en France dans le domaine de la psychologie.

Bonjour !
C'est gentil de passer nous voir .
Je plaide coupable : je n'ai pas regarder dans les références, ces derniers temps, j'ai manqué de temps (examens, etc ). Je les consulterai certainement à l'occasion.
Je me contentais de faire une remarque générale en fait sur ces expérimentations : en effet l'expérimentation en psychologie (sociale et surtout cognitive) c'est un peu toute l'histoire de mes études supérieures (que je n'ai pas encore achevées pour l'instant ) donc je me suis permis un rappel sur les biais qui peuvent exister dans ce genre d'expérience.

J'ai pris l'autre jour pour l'expliquer à un ami un exemple tiré d'une étude sur l'effet du genre masculin employé dans les langues du monde sur les représentations mentales que nous pouvons nous faire : "Un ministre peut-il être enceint ?" de Markus Brauer et Michaël Landry de l'Université de Clermont-Ferrand.
La dernière expérience de leur étude porte sur l'effet de la présence de générique masculin dans un texte. Si en soit le protocole peut être critiquable, le choix des sujets est un élément très perturbant : sur 73 sujets, seuls 5 étaient des hommes !
Dans une étude de ce type, cela peut représenter un biais considérable !

Je voulais simplement rappeler prudence et critique à l'égard des expériences . Je m'attaquerai probablement aux protocoles dans quelques temps .

Bonjour!
Oui, je vous suis sur pas mal d'expérimentations qui sont souvent bancales. Et même quand elles ne le sont pas, il y a probablement loin du laboratoire à la vie réelle: bref elles ne montrent souvent pas grand chose. En revanche elles peuvent parfois mettre en lumière certains mécanismes généraux et c'est en cela que je les trouve parfois intéressantes. En plus, croiser ces expériences de psychologie avec d'autres dans le domaine des neurosciences permet de proposer des hypothèses nouvelles sur la manière dont on fonctionne en général: j'adore -c'est manifestement (trop?) visible- ce mélange des genres ;-)