La Couronne de Cuivre

Série en cour, actuellement 5 tomes, écrite et dessinée par Joann Sfar, éditée chez dargaud.
(éditée en français, arabe et hébreux)

Pendant félin de Socrate le demi-chien, le chat du Rabbin essaye de répondre à une question fondamentale : peut-on apprendre la torah à un chat, fut il doué de parole ? La réponse est une fable savoureuse, d’une intelligence rare qui réjouira les amateurs d’Orient, de jolies femmes et de métaphysique.
'' Le chat du Rabbin '', c’est Alger et le quartier Juif au début du siècle. Celui qui regarde ce monde et qui raconte, c’est '' le chat du Rabbin ''. Tout de suite, il explique pourquoi le Rabbin n’a pas plutôt un chien : ''… Ça fait tellement longtemps que les Juifs se font mordre, courir après ou aboyer dessus que, finalement, ils préfèrent les chats ''.
Le chat mange le perroquet de Zlabya, la fille du Rabbin, et du coup, le voilà doté de la parole et exigeant de faire sa bar-mitsva. Les discussions vont être longues tant avec le Rabbin lui-même qu’avec le Rabbin du Rabbin. Ce chat, qui a une allure graphique à pleurer de rire, tantôt matou tendre amoureux de sa maîtresse, tantôt philosophe, tantôt filou, tantôt narquois. Un décor humouristique avec fond véridique sur le vie des juifs du maghreb dans un passé proche mais révolue.

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J'ai lu les trois premiers tomes et j'ai beaucoup aimé. Déjà, le cynisme, l'hypocrisie et les répliques du chat dans le premier. Son pseudo intérêt religieux pour pouvoir retrouver la fille du rabbin. Un de mes passages préférés : quand le chat fait croire au rabbin du rabbin qu'il est Dieu. Le fou rire ... Il y a aussi les syllogismes du rabbin. Très drôle, très sensible aussi. A lire

Va vite lire la suite , l'arrivé de nouveaux personnages et les voyages de ceux-ci sont bien sympa, ainsi que les monologues de notre chat préféré.

Personnellement, j'aimais bien les premiers tomes, j'aime bien moins la suite. Je trouve que dans cette série, comme dans tout ce que fait Sfar de manière générale, on sent qu'au début, jeune auteur, il devait se faire un nom, du coup, il travaillait son scénario et la cohérence de son intrigue, et qu'ensuite, devenu une super-star de la nouvelle vague en BD, il fait ce qu'il veut, n'importe comment, sans se soucier de si ça a un sens, de toute façon, ça se vend sur son nom... Je n'achète plus (idem Grand Vampire, Professeur Bell (qui pourtant, était terrible !), Petit Vampire reste un peu meilleur mais sans doute parce que c'est pour les mômes, il doit faire attention à ne pas y flanquer ses obsessions sexuelles à toutes les pages, ce qui n'est pas le cas dans les autres séries...).
Mais j'aimais bien les deux premiers tomes, cela dit... Le premier est particulièrement bien réussi !

Parfaitement d'accord avec toi, Galathée. Le premier tome est vraiment génial (mention spéciale au dialogue avec le rabbin du rabbin), avec des dialogues calculés au mot près qui vous poussent dans les retranchements de la logique. La suite est agréable, sans plus : l'intrigue part dans tous les sens, et quelquefois nulle part, on reprend les personnages et n'en fait plus grand chose. Tel tome part sur des contes, tel autre souffre de voir les héros transportés à Paris...

Le dessin est particulièrement inégal, aussi. Parfois très léché, et par moments, je ne reconnais plus mon chat :s

Et bien je ne suis pas d'accord avec toi Gal, connaissant assez bien les cultures séfarade et maghrébine je trouve l'histoire de ce rabbin et sa famille particulièrement véridique dans leurs vie de tous les jours (sauf bien sur pour le chat parlant et autres délires du même acabit). Mais il y a bien des juifs noirs en Ethiopie par exemple, et les juifs russes ont subi de très nombreux pogromes même après la révolution de 1917.

Attends, je ne dis pas du tout que ce qu'il raconte est faux ou ne s'appuie pas sur la vie réelle de certains groupes... Je n'y connais rien Je dis simplement que d'un point de vue narratif, les albums sont moins bien construits, partent plus volontiers dans tous les sens et tournent souvent autour des obsessions fétiches de Sfar, au détriment de la qualité de son travail dans les premiers opus. Le chat du rabbin devient prétexte, la trame se délite... ce qui ne remet pas en question ses observations et leur réalité. Simplement, je trouve que de mon point de vue de lectrice, c'est raté, et c'est juste un petit plaisir que Sfar se permet parce qu'il peut se le permettre (un peu comme Amélie Nothomb peut se le permettre ).
Mais évidemment, chacun ses goûts

A mes yeux, le chat du rabbin est une excuse pour parler des cultures juives. (les délires philosophiques du chat en sont un exemple aussi d'ailleurs). Sfar veut montrer un aspect méconnu du maghreb qui a de plus en plus tendance à tomber dans l'oubli. Le chat du rabbin est une fable sur la tolérance et le racisme traité avec humour.

un film est annoncé, voici la bande annonce:

http://www.youtube.com/watch?v=nX7I2YLt73w