[ACTU] Malte: l'Europe complice + Les cormorans sacrifiés
Posté : sam. 25 sept. 2010, 19:59
Ceci est la retranscription de deux article parus dans la revue officielle de la LRBPO parce que trop c'est trop.
Malte: L'Europe complice
La saison 2010 de la très contestée chasse printannière à Malte a bien eu lieu. A la grande stupéfaction des protecteurs des oiseaux, et notamment de la LRBPO (Ligue Royale Belge de la Protection des Oiseaux) qui se bat depuis 6 ans pour son interdiction, le premier ministre maltais, Lawrence Gonzi, a annoncé au début avril la réouverture de la chasse printanière dès le 24 avril.
Les "chasseurs" ont donc reçu carte blanche pour l'abattage (car il s'agit bien d'un véritable carnage), durant une semaine, de 7500 oiseaux migrateurs: 3900 cailles des blés et 3600 tourterelles des bois.
L'article 7 de la Directive européenne de 1979 relative à la conservation des oiseaux (Directive 79/409/CEE) stipule clairement que les Etats membres doivent s'assurer que les espèces concernées par la législation sur la chasse ne soient tirées ni durant la période de reproduction ni pendant leur voyage printanier jusqu'aux sites de reproduction.
Malte fut condamnée, le 10 septembre 2009, par la Cour européenne de Justice pour son ouverture de la chasse printanière à ces deux mêmes espèces en 2004, 2005, 2006 et 2007. En 2008 et 2009, la chasse ne fut pas ouverte pour la toute première fois dans l'histoire de l'archipel, ce qui n'empêche pas le braconnage de sévir fortement.
Le 15 avril 2010, les protecteurs des oiseaux (par l'intermédiaire de Vogelbescherming Vlaanderen) contactèrent la Commission européenne afin que celle-ci signale son opposition à l'ouverture de la saison. Dans un courrier, ils exprimèrent leur inquiétude par rapport à cette aventure et leurs doutes quant à la capacité du gouvernement maltais à faire respecter les principes généraux de l'article 9 de la Directive "Oiseaux".
Le 29 avril, un courrier officiel de la Commission européenne nous apprenait que la chasse avait été ouverte avec l'accord de l'institution européenne! Et ce malgré la condamnation de 2009 et les nombreux abus commis en marge de ce carnage.
Les chasseurs maltais se sont donc sentis pousser des ailes. Outre le massacre "légalisé" de 7500 oiseaux migrateurs, des milliers d'autres oiseaux appartenant à des espèces protégées ont été abattus et des appareils éléctroniques illicites ont été utilisés pour attirer les oiseaux vers le piège mortel. De plus, se sachant dans un état de non droit, certains chasseurs s'en sont pris physiquement à des ornithologue qui tentaient de récolter des preuves des nombreux délits commis. L'arrière d'un véhicule d'un collaborateur de Birdlife Malta a été criblé de plombs. Une autre voiture, louée par des collaborateurs de notre consoeur allemande Komitee gegen den Vogelmoord a été partiellement détruite par le jet d'un bloc en béton, tandis que des chasseurs armés et masqués agressaient les occupants du véhicule.
Dans la réponse de la Comission européenne, il ressort clairement que le gouvernement maltais prépare déjà la saison 2011 de la chasse printannière. Une demande a été formulée pour augmenter la période de chasse à trois semaines et le nombre de victimes à 25.000 oiseaux.
Un boycott touristique est possible. Le tourisme est en effet un maillon fort de l'économie maltaise et le fait de convaincre les touristes d'éviter ce "pays de plombs" tant que la chasse printannière y est autorisée pourrait avoir un impact sur le comportement décisionnaire des autorités maltaises.
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Les Cormorans sacrifiés
Le nouveau péril noir! L'invasion inexorable! C'est dans de tels termes que certaines associations de pêcheurs et les pisciculteurs décrivent la reformation graduelle des populations de Grands Cormorans le long de nos cours d'eau et de nos étangs. Certains vont plus loin! Alors que la pêche dans notre pays est tout ce qu'il y a de plus artificiel, ils accusent les grands oiseaux noirs de "désiquilibrer les écosystèmes aquatiques"...
Chaque année, la Région wallonne octroie des dérogations au statut de protection du Grand Cormoran, permettant ainsi à des pisciculteurs d'abattre un certain nombre d'individus. l'un d'entre eux a même reçu l'autorisation de tirer 25 Grands Cormorans et 25 Hérons cendrés! Et vu la difficulté à surveiller ces activités de destruction, de nombreux autres oiseaux se font également abattre illégalement. Certains "flingueurs" n'ont d'ailleurs pas hésité à s'en vanter dans la presse.
La LRBPO s'oppose à ces dérogations. Il est en effet totalement illogique de permettre cette destruction à partir du moment où toutes les autres solutions n'ont pas été envisagées...et tentées. Dans certains étangs d'élevage, certains moyens de protection (filets) ne sont pas utilisés pour pouvoir permettre en parallèle la chasse de Canards colverts d'élevage!
On peut également ajouter que les dégâts occasionnés dans les milieux naturels sont généralement limités.
Les problèmes se posent principalemnt dans les milieux artificiels, tels que les piscicultures. Une meilleure gestion et une protection intelligente de ces zones d'élevage artificiel diminueraient grandement les pertes commerciales subies.
De nombreux pêcheurs parlent des popultions de Grands Cormorans comme s'il sagissait d'une nouvelle espèce qui faisait son apparition. D'autres affirment que cet oiseau marin n'a rien à faire au milieu des terres. Pour comprendre la croissance actuelle de cette espèce, un petit retour dans le passé s'impose. Suite à des persécutions constantes (comme ce fut le cas pour bien d'autres espèces), le Grand Cormoran a connu une chute vertigineuse de ses populations, atteignant presque l'extinction dans de nombreux pays européens, et notamment en Belgique. Les différentes mesures de protection prises par les Etats et par l'Union Européenne ont permis de sauver l'espèce qui a, progressivement, reformé ses populations.
La Wallonie compte actuellement environ 400 couples nicheurs. A la mauvaise saison, quelques 5000 individus hivernants rejoignent notre région.
Si, vous aussi, vous vous opposez aux dérogations permettant la destruction des Grands Cormorans, nous vous invitons à signer la pétition via le site web:
www.protectiondesoiseaux.be
Malte: L'Europe complice
La saison 2010 de la très contestée chasse printannière à Malte a bien eu lieu. A la grande stupéfaction des protecteurs des oiseaux, et notamment de la LRBPO (Ligue Royale Belge de la Protection des Oiseaux) qui se bat depuis 6 ans pour son interdiction, le premier ministre maltais, Lawrence Gonzi, a annoncé au début avril la réouverture de la chasse printanière dès le 24 avril.
Les "chasseurs" ont donc reçu carte blanche pour l'abattage (car il s'agit bien d'un véritable carnage), durant une semaine, de 7500 oiseaux migrateurs: 3900 cailles des blés et 3600 tourterelles des bois.
L'article 7 de la Directive européenne de 1979 relative à la conservation des oiseaux (Directive 79/409/CEE) stipule clairement que les Etats membres doivent s'assurer que les espèces concernées par la législation sur la chasse ne soient tirées ni durant la période de reproduction ni pendant leur voyage printanier jusqu'aux sites de reproduction.
Malte fut condamnée, le 10 septembre 2009, par la Cour européenne de Justice pour son ouverture de la chasse printanière à ces deux mêmes espèces en 2004, 2005, 2006 et 2007. En 2008 et 2009, la chasse ne fut pas ouverte pour la toute première fois dans l'histoire de l'archipel, ce qui n'empêche pas le braconnage de sévir fortement.
Le 15 avril 2010, les protecteurs des oiseaux (par l'intermédiaire de Vogelbescherming Vlaanderen) contactèrent la Commission européenne afin que celle-ci signale son opposition à l'ouverture de la saison. Dans un courrier, ils exprimèrent leur inquiétude par rapport à cette aventure et leurs doutes quant à la capacité du gouvernement maltais à faire respecter les principes généraux de l'article 9 de la Directive "Oiseaux".
Le 29 avril, un courrier officiel de la Commission européenne nous apprenait que la chasse avait été ouverte avec l'accord de l'institution européenne! Et ce malgré la condamnation de 2009 et les nombreux abus commis en marge de ce carnage.
Les chasseurs maltais se sont donc sentis pousser des ailes. Outre le massacre "légalisé" de 7500 oiseaux migrateurs, des milliers d'autres oiseaux appartenant à des espèces protégées ont été abattus et des appareils éléctroniques illicites ont été utilisés pour attirer les oiseaux vers le piège mortel. De plus, se sachant dans un état de non droit, certains chasseurs s'en sont pris physiquement à des ornithologue qui tentaient de récolter des preuves des nombreux délits commis. L'arrière d'un véhicule d'un collaborateur de Birdlife Malta a été criblé de plombs. Une autre voiture, louée par des collaborateurs de notre consoeur allemande Komitee gegen den Vogelmoord a été partiellement détruite par le jet d'un bloc en béton, tandis que des chasseurs armés et masqués agressaient les occupants du véhicule.
Dans la réponse de la Comission européenne, il ressort clairement que le gouvernement maltais prépare déjà la saison 2011 de la chasse printannière. Une demande a été formulée pour augmenter la période de chasse à trois semaines et le nombre de victimes à 25.000 oiseaux.
Un boycott touristique est possible. Le tourisme est en effet un maillon fort de l'économie maltaise et le fait de convaincre les touristes d'éviter ce "pays de plombs" tant que la chasse printannière y est autorisée pourrait avoir un impact sur le comportement décisionnaire des autorités maltaises.
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Les Cormorans sacrifiés
Le nouveau péril noir! L'invasion inexorable! C'est dans de tels termes que certaines associations de pêcheurs et les pisciculteurs décrivent la reformation graduelle des populations de Grands Cormorans le long de nos cours d'eau et de nos étangs. Certains vont plus loin! Alors que la pêche dans notre pays est tout ce qu'il y a de plus artificiel, ils accusent les grands oiseaux noirs de "désiquilibrer les écosystèmes aquatiques"...
Chaque année, la Région wallonne octroie des dérogations au statut de protection du Grand Cormoran, permettant ainsi à des pisciculteurs d'abattre un certain nombre d'individus. l'un d'entre eux a même reçu l'autorisation de tirer 25 Grands Cormorans et 25 Hérons cendrés! Et vu la difficulté à surveiller ces activités de destruction, de nombreux autres oiseaux se font également abattre illégalement. Certains "flingueurs" n'ont d'ailleurs pas hésité à s'en vanter dans la presse.
La LRBPO s'oppose à ces dérogations. Il est en effet totalement illogique de permettre cette destruction à partir du moment où toutes les autres solutions n'ont pas été envisagées...et tentées. Dans certains étangs d'élevage, certains moyens de protection (filets) ne sont pas utilisés pour pouvoir permettre en parallèle la chasse de Canards colverts d'élevage!
On peut également ajouter que les dégâts occasionnés dans les milieux naturels sont généralement limités.
Les problèmes se posent principalemnt dans les milieux artificiels, tels que les piscicultures. Une meilleure gestion et une protection intelligente de ces zones d'élevage artificiel diminueraient grandement les pertes commerciales subies.
De nombreux pêcheurs parlent des popultions de Grands Cormorans comme s'il sagissait d'une nouvelle espèce qui faisait son apparition. D'autres affirment que cet oiseau marin n'a rien à faire au milieu des terres. Pour comprendre la croissance actuelle de cette espèce, un petit retour dans le passé s'impose. Suite à des persécutions constantes (comme ce fut le cas pour bien d'autres espèces), le Grand Cormoran a connu une chute vertigineuse de ses populations, atteignant presque l'extinction dans de nombreux pays européens, et notamment en Belgique. Les différentes mesures de protection prises par les Etats et par l'Union Européenne ont permis de sauver l'espèce qui a, progressivement, reformé ses populations.
La Wallonie compte actuellement environ 400 couples nicheurs. A la mauvaise saison, quelques 5000 individus hivernants rejoignent notre région.
Si, vous aussi, vous vous opposez aux dérogations permettant la destruction des Grands Cormorans, nous vous invitons à signer la pétition via le site web:
www.protectiondesoiseaux.be
