La Couronne de Cuivre

Que diriez-vous d'une nouvelle petite rubrique sortant de l'ordinaire, une rubrique où on posterait un petit événement anodin en rapport avec les petites BETES à poils, plumes ou microscopiques, mais qui nous aurait marqué d'une manière ou d'une autre.

Le ballet des mésanges à la mangeoire vous divertit, les mimiques de votre animal de compagnie vous amuse, voir une fourmi portant une charge 10x plus grande qu'elle vous ébahit ou tout simplement vous êtes fan des pigeons. Alors cette rubrique est pour vous.

Ugo a écrit :...un petit événement anodin en rapport avec les petites à poils...

Je préfère cesser de penser

Effectivement, l'oubli pouvait prêter à une certaine confusion.

Bon, allez, je me lance

L'arrière de ma maison est vitré, donne sur le jardin et une glycine somptueuse qui forme un tunnel (et va bientôt s'écrouler, mais c'est une autre histoire). En hiver, il n'en reste que le tronc et l'embrouillamini de branches tortueuses. C'est le repaire des petits passereaux. J'imagine qu'ils sont là en été aussi, mais à cette saison, les observer devient beaucoup plus facile. Mon bureau est appuyé contre la fenêtre, je dois juste lever les yeux pour les voir, à deux mètres, profitant des petites boules de graisse que nous y avons placées.
Il y a vraiment de tout, des mésanges bleues, charbonnières et noires qui se perchent à l'envers, des moineaux (le grand retour), un rouge-gorge solitaire, quelques pinsons, parfois un verdier. Les geais, pies, pigeons, merles, étourneaux et corneilles restent plus loin dans le jardin, mais vu qu'il n'est pas bien grand (ville oblige), j'en profite également avec félicité.
Ce spectacle live ne favorise pas ma productivité, il faut bien avouer... Mais bon... Il faut savoir où mettre ses priorités, parfois...

Début de la saison froide normale: les mêmes bêbêtes sont au rendez-vous, les mésanges bleues et charbonnières sont une vingtaine à visiter tous les points de nourissage, les moineaux domestiques du quartier se cantonnent dans le chèvrefeuille de la pergola où ils sont proches du silo à tournesol et d'un des deux silos à cacahuètes, les pinsons des arbres vont où ils peuvent se poser comme le dessus de certains cakes suspendus ou se contentent de ramasser ce que les autres laissent tomber, tout comme le rouge-gorge et l'accenteur mouchet qui cette année n'hésite pas à arpenter la terrasse à quelques centimètres de la baie vitrée. De temps en temps un couple de mésanges huppées et une ou deux mésanges noires viennent pointer le bout de leur bec. Pour le troisième hiver consécutif pas de verdier, j'espère que ce n'est pas le signe d'un déclin global de l'espèce.

Dans cette normalité, deux événements peu courants ces derniers jours:
- Un pic épeiche mâle qui essaye de se pendre aux cônes des épicéas du voisin comme le font les roitelets, voulait-il happer des insectes cachés entre les écailles ou en manger les graines? Je ne sais tjs pas.
- Cela fait maintenant la deuxième semaine qu'un pinson du nord mâle vient visiter la mangeoire à avoine pelé, ce n'est pas le premier, au printemps 2009 un autre mâle avait passé toute la journée à se nourrir au jardin (un arrêt durant la migration prénuptiale). Ce qui est curieux c'est que en Wallonie des milliers d'exemplaires de cette espèce scandinave viennent hiverner dans les fôrets Ardennaises, pas dans la vallée de la Meuse. Vu que l'espèce se nourrit de faines de hêtre, cela traduit-il une mauvaise production des hêtres ardennais cette année? A voir.

Les premières jacinthes et perce-neiges sont sorties de terre, dur d'imaginer qu'il y avait 80 cm de neige il y a trois semaines.

Première ballade naturaliste de l'année, petit tour à la Gravière d'Amay.
Une ancienne exploitation hollandaise en bord de Meuse maintenant inondée, dont une moitié est devenue site Natura 2000 ce qui fait quand même quelques hectares.
Site connu dans la région pour sa richesse ornithologue (plus de 100 espèces observées ces 5 dernières années), site d'hivernage en hiver et de nidification en été.


Dimanche 30 janvier: le matin, le ciel est dégagé, il fait froid (-3°C) sensation accentuée par le vent d'est ---> vivifiant.
Les observations ne sont pas extraordinaires mais restent intéressantes: A côté des dizaines de foulques macroules présentes (espèce la plus présente), les habituels grèbes huppés, canards colverts, mouettes rieuses, goélands argentés sp, fuligules milouins et morillons et bernaches du Canada quelques trucs à voir: une bande de tarins des aulnes se nourrit dans les aulnes glutineux des berges et trois couples de canards chipeaux voguent sur l'eau ou se reposent sur la glace. Au loin un canard non identifié (peut-être un garrot) reste à trop grande distance pour être reconnu.

midi et demi, je viens de déposer le dernier collègue chez lui et je prends la route pour rentrer chez moi.
Je suis sur la route qui traverse tout le village d'Amay, une longue ligne droite deux bandes de plusieurs kilomètres complètement urbanisée de chaque côté (pas de bois ni de champs, que des maisons ou des commerces), quand au loin je vois ce que je pense être un chien qui traverse à un passage pour piétons avant de rebrousser chemin presque arrivé au bout, comportement typique des chats.

Au passage je regarde machinalement à droite pour voir la bestiole qui est dans une ruelle adjacente et qui hésite à traverser. Oh surprise ce n'est pas un chat ni un chien mais un renard que je vois finalement traverser dans mes rétroviseurs, et toujours sur le passage clouté.

jeudi 20h00, je reviens de chez mon kiné pour mon problème récurrent de tendinite. En longeant la sucrerie je discerne une silhouette posée sur la clôture de l'usine. Arrivé à son niveau, oh surprise une chouette effraie, jusqu'à présent à part une tâche blanche et une silhouette fantomatique c'est la première fois que j'en vois une distinctement.
Vision fugace mais oh combien enchanteresse, je sais je suis vite content.

Ceci est une "Andrena Fulva" une petite abeille solitaire qui apparait au début du printemps, les adultes butinent les fleurs de Groseiller (ici Groseiller à maquereaux sauvage).
Espèce commune, se reonnait à sa toison rousse thoracique et abdominale.

Belle bête, hein?

Et pour continuer sur les andrènes, une petite "Andrena Florea". Petites abeilles qui ont un comportement vaguement social (quelques individus), l'espèce est inféodée aux bryones: des plantes grimpantes aux petites fleurs vertes.
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Vendredi je fais le pont, que faire de la journée? J'opte pour faire un tour au bois.

Je me lève vers 5h30 et zou c'est parti. Oui si on veut voir des bestioles il faut y aller très tôt ou très tard, ça ne sert à rien d'aller faire de l'observation quand les chemins forestiers sont parcourus par les joggeurs, les vtt ou les vieux promenant leurs chiens (si y a des clebs les animaux sont bien loins).

C'est une vraie réussite, à peine 10 minutes après être entré dans le bois voilà un écureuil. Alors que je tente de le photographier sur les branches où il s'est réfugié un renard passe à quelques mètres sur ma droite. 50 mètres plus loin, j'entends des bruits dans les fougères aigles, un sanglier. Même 5 mètres devant moi il ne se rend compte de ma présence que lorsque je décide de me relever. Plus loin, un autre renard sur le sentier, puis un brocard qui senfuit à ma droite, avant de trouver un autre sanglier. A la lisière je tombe sur un lièvre qui joue les statues dans les hautes herbes qui bordent un champ de céréales. La matinée se termine avec une chevrette et son faon que j'observe une heure durant, pourtant aux aguets elle ne me repérera jamais malgré la proximité, pourtant moi et la discrétion.

Seul bémol, les photos, elles sont toutes floues: les fougères, les diverses branches dans le chemin et ds bêtes toujours en mouvement expliquent en partie cela.

Pas grave je referai une tentative plus tard.

Le week-end dernier, petite balade en groupe pour aller écouter le brame du cerf à Saint-Hubert. Après diverses tentatives, on trouve enfin la bonne place. Seuls sur un terrain forestier (pas évident étant donné les hordes de flamands beuglants lachés dans les environs, à tel point que les gardes de la DNF sortaient les carnets à PV à tout bout de champs), entourés par plusieurs mâles en rut étalant leur capacité de reproducteur à la terre entière, sous un ciel sans nuages et sans pollution lumineuse urbaine (c'est la première fois que j'observais la voie lactée), nous avons profité d'un spectacle inoubliable.

Ben moi voilà; en Maurienne, en Savoie, mes parents ont une petite maison tranquille au cœur des montagnes paisibles et de la campagne verdoyante, ou je passe mes vacances et la plupart de mes week-ends; c'était il y a tout juste trois mois, il faisait encore chaud et il était agréable de se promener, seulement un soir, il y a eu un grand coup de vent, de la pluie, et finalement une tempête énorme (ce qui ne m'a pas empêché de dormir à poings fermés ).

Le lendemain, en sortant, j'ai trouvé un petit moineau tout juste sorti de l’œuf depuis deux ou trois semaines (encore une couvée tardive comme on en a chaque année). Bon, attendri devant cette charmante petite boule de plumes, je le prend, et je le met dans une grande boite à chaussure que j'ai rembourré de paille...je l'ai mise dans ma chambre, pour garder le petit oisillon à l'abri des chats.

Je ressors, pour essayer de trouver le nid d’où il a pu venir, afin de l'y remettre, et qu'est ce que je trouve dix minute plus tard ? Mon chat, en train de courser le petit oiseau que j'avais rentré (je me demandais bien comment cette boule de plumes avait fait pour descendre du premier étage sans se faire manger plus tôt, car il y a plein de chats dans le coin, et surtout, je me demandais comment il avait fait pour passer la porte et la fenêtre fermées de ma chambre...)

Donc je remonte, et j'ouvre la boite en carton, rien dedans, c'est donc bien le même oisillon. Je le remet dedans et je ressort. Deux minute plus tard à peine, je retrouve le petit moineau caché sous des buissons, à se cacher de mon chat. Là j'étais scotché sur place une fois remis, je reprend le moineau et je retourne dans la chambre.

Quand j'arrive, il y a deux moineaux qui se tournent l'un autour de l'autre en piaillantjoyeusement sur mon lit, et le troisième que je tiens se met lui aussi à piailler !
C'est pas mignon ça ?
Et je vous raconte pas la surprise !!

En Europe on se les gèle, ça a quand même quelques avantages comme de nous amener des oiseaux que l'on a pas l'habitude de voir sur certains sites. Comme ceux-ci:

Un couple de garrots à oeil d'or et un couple de canards siffleurs. j'aurais bien voulu rajouter un canard pilet et un fuligule milouinan mais impossible à envoyer.

Voici un papillon de nuit photographié l'année dernière chez moi et dont on vient de m'envoyer l'identification:
Platyperigea kadenii, une espèce très rare.

C'est pas que je me la pète, mais un peu quand même.

on vient de trouver à Huy le chaînon manquant entre les chenilles et le yorkshire.

Peut être une écaille martre (Arctia caja)

A confirmer par un spécialiste des lépidoptères

J'avais surtout posté l'image pour le côté E.T. de la bestiole mais c'est effectivement la chenille de l'Ecaille Martre, d'où sais-tu ça? La CC n'est pas vraiment fréquentée par des amateurs des petites fleurs et des petites bébêtes.

J'ai un petit passif de naturaliste de ma part ma formation de biologiste

Et c'est une chenille plutôt particulière, dont on se souvient ! Par contre, je pense que je serais incapable d'identifier l'imago au premier coup d'oeil

Mmm, l'espèce est assez facile à identifier à ce qu'il me semble.

Je vous ai déjà parlé de cette petite abeille trouvée sur un chantier en Belgique après 40 ans. Cette espèce a disparu du Royaume-uni, est en voie d'extinction aux Pays-bas et sur liste rouge en Allemagne.
Vous voulez participer à sa sauvegarde une pétition est en cours pour arrêter définitivement les travaux, courage camarades, les abeilles comptent sur vous :

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Pl ... lle_route/