Dissimulée dans un buisson, la fillette en question tentait de deviner où se trouvaient ses poursuivants, deux des esclavagistes qui leur étaient tombé dessus un peu plus tôt alors qu’elle et son père tentaient de rejoindre Manost. Son père avait créé une diversion pour lui permettre de fuir, écopant d’un carreau d’arbalète dans le dos. Malgré sa jambe douloureuse, Abigail avait obéi à son dernier ordre et s’était engouffrée dans les bois tous proches, comptant sur l’obscurité naissante pour réussir à s’échapper.
De par sa petite taille, elle avait trouvé un avantage certain dans la densité de la végétation, mais sans appui, elle n’avait pu aller bien loin. Elle avait donc trouvé refuge dans un bosquet feuillu agrémenté de quelques ronces qui lui avaient griffé le bras au passage, s’était accroupie et avait pu prononcer un sortilège d’invisibilité avant que les deux hommes soient suffisamment proches pour l’entendre. Puis elle s’était tue et avait attendu.
« Le vieux va pas t’nir longtemps. S’tu veux lui dire au r’voir, va falloir te montrer... »
Ils ne l’auraient pas comme ça. Abigail ferma les yeux. Il lui avait ordonné de ne revenir sous aucun prétexte. Pour une fois, pour la première fois depuis longtemps, elle lui obéirait aveuglément. Les deux hommes continuèrent à fouiller les environs un moment, l’un deux se pencha sur son buisson mais, par chance, le sortilège ne s’était pas encore dissipé et il n’aperçut rien d’autre que des branches et de la terre. Après quelques minutes qui semblèrent à la jeune fille durer une éternité, les deux hommes finirent par s’éloigner. Abigail resta cachée, longtemps après avoir entendu les derniers pas. A plusieurs reprises elle se demanda ce qu’elle avait bien pu faire pour se retrouver dans une telle situation, quel dieu elle avait bien pu offenser pour mériter cela.
Tout n’allait pourtant pas si mal, à peine deux lunes plus tôt. Elle était encore la fille de Marissa Frey, noble mélandienne, et de Daryn Lothston, un riche marchand manostien qui avait rencontré sa femme lors de l’un de ses nombreux voyages d’affaires. Il s’était installé avec elle dans le Havre Bourgeois, à Mélandis, puis elle était née et avait grandi sous des auspices plus que prometteuses.
Un bruissement se fit entendre tout près. Abigail se redressa, les sens en alerte. Elle aperçut une petite silhouette fuyant à toutes pattes et soupira de soulagement. Ce n’était rien de plus qu’un vulgaire rongeur. Avec une grimace, elle se rassit sur le sol et étendit partiellement sa jambe gauche. La position accroupie trop longtemps maintenue et le mouvement brusque qui avait suivi avaient réveillé la douleur.
Elle devait avoir huit ans lorsqu’un accident lui avait fait perdre l’usage de sa jambe. A force d’exercices et de rééducation, elle avait pu marcher à nouveau mais aujourd’hui encore, cette jambe devenait douloureuse si elle marchait trop longtemps sans soutien. Après cet épisode, ses parents, déjà peu enclin à lui refuser quoique ce soit, lui avaient passé de nombreux caprices, et elle en avait profité. Considérant la façon dont elle avait échappé à ses poursuivants, elle songea que ses cours de magie étaient ce qu’elle avait pu demander de mieux. C’était pourtant l’une des choses pour laquelle ils s’étaient montré le plus réticent. Il ne servait à rien pour une jeune fille de bonne famille de connaître la magie, disaient-ils. Cela d’autant moins que son avenir était déjà tout tracé.
Abigail laissa échapper un soupir. Un mariage avait été arrangé des mois plus tôt entre elle et un jeune noble mélandien. Elle n’aimait pas beaucoup ce Mathis. Il avait à plusieurs reprises fait preuve d’un manque d’esprit flagrant et était loin d’être très brillant. Mais elle aurait mille fois préféré l’épouser plutôt que de se retrouver dans cette situation.
Tout avait commencé quelques jours plus tôt. La tension était palpable depuis des semaines à Mélandis, mais les évènements s’étaient précipités lorsque la guerre avait été déclarée. Bien que ses origines manostiennes soient connues, son père était suffisamment riche pour ne pas avoir encore été inquiété. Du moins officiellement. A plusieurs reprises, des inconnus étaient entrés dans la résidence pour les insulter, lui et sa famille. Une nuit, quelques vitres avaient été brisées au rez-de-chaussée. Une poignée de jeunes voyous en avait profité pour rentrer dérober quelques objets de valeur. Le cambriolage avait mal tourné, et la mère d’Abigail avait été tuée. Dans l’heure qui avait suivi, son père avait rassemblé de quoi entreprendre le voyage jusqu’à Manost, puis ils étaient partis.
Ils s’étaient arrêtés dans le premier village croisé pour acheter deux chevaux. Depuis ils avaient chevauché, traversé la frontière et continué jusqu’à cette forêt où une poignée de brigands en embuscade les avait surpris. Abigail sentit une larme couler le long de sa joue, elle l’essuya et ferma les yeux. Ça ne pouvait pas lui arriver, pas à elle. Un hululement déchira la nuit et elle éclata en sanglot, laissant toute la tension accumulé ces derniers jours et ces dernières heures s’échapper, jusqu’à l’épuisement.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, l’aube était là. Elle se releva, endolorie et fit quelques pas, le temps de trouver une branche suffisamment solide pour la soutenir. Tant bien que mal, elle rejoignit la ville la plus proche, Aghoralis où elle put troquer un bracelet d’or qu’elle portait contre un cheval. Elle atteignit Manost, extenuée, alors que le soleil avait déjà disparu à l’horizon.
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Nom : Lothston
Prénom : Abigail
Race : humaine
Sexe : féminin
Classe : Mage invocatrice niveau 4
Age : 17 ans
Alignement : Neutre strict
Signe particulier : boite légèrement de la jambe gauche
Apparence : petite et menue, le teint très clair, Abigail apparaît comme une jeune femme fragile, impression accentuée par son léger boitement. Ses yeux sont bruns, ses cheveux châtains tirant sur le roux et ses pommettes parsemées de tâches de rousseur. Elle porte une certaine attention à son apparence et apprécie les belles toilettes, sans en faire une priorité absolue.
Caractère : En dépit de son apparente fragilité, Abigail n’est pas dépourvue de caractère, ni de ressource et est bien plus débrouillarde que l’on pourrait l’imaginer. La plupart de ses professeurs la décrivait comme une jeune fille d’une intelligence vive mais particulièrement têtue, parfois un peu hautaine et souvent persuadée de tout savoir. Pleine d’esprit, elle peut être d’une compagnie agréable pour peu que l’on fasse abstraction de certaines de ses attitudes ou remarques que d’aucuns qualifieraient d’arrogantes.
Possessions : un bâton sur lequel elle s’appuie, un sac de cuir en bandoulière contenant quelques robes de rechange, un livre de sorts et une bourse contenant quelques pièces d’or ainsi qu’une poignée de pièces d’argent.
Langue parlée : commun
Caractéristiques :
Force : 9
Dextérité : 13
Constitution : 12
Intelligence : 18
Sagesse : 13
Charisme : 14
CA : 11
PV : 12
Vitesse de déplacement : 9 mètres
Sorts mémorisés :
Niveau 0 (4)
Détection de la magie
Illumination
Lecture de la magie
Lumière
Niveau 1 (3 +1 (mage spécialiste) +1 (intelligence))
Armure de mage
Compréhension des langages
Orbe chromatique
Projectile magique
Serviteur invisible
Niveau 2 (2+1+1)
Image miroir
Invisibilité
Poussière scintillante
Toile d’araignée