Étant littéralement tombé sous le charme de The Witcher premier du nom, j'avais de très grosses attentes concernant le deuxième opus. Je n'ai pas été déçu, même s'il n'est pas exempt de défauts.
Voici, selon moi, quels sont les points faibles et les points forts de TW2 :
Points faibles
Une prise en main difficile. Il m'a fallu pas mal de temps pour me faire au gameplay. Peut-être parce que j'étais très habitué à celui de TW1, à moins que ça ne soit parce que je joue à relativement peu de jeux. En tout cas, je pense que c'est un titre assez exigeant qui pourrait décourager les joueurs occasionnels ou ceux qui n'aiment pas s'embêter avec les combats.
Pas de pause tactique. Les combats sont certes beaucoup plus dynamiques, mais je crois qu'une pause tactique n'aurait pas diminué leur intensité tout en permettant de souffler, de mieux s'organiser...
Des zones pas assez ouvertes. CD Projekt avait promis des zones de jeu plus vastes et plus ouvertes. Pour la taille, c'est vrai qu'elles sont plutôt grandes. Mais pour l'ouverture... Souvent, on doit suivre des chemins tracés, on ne peut pas franchir de petits obstacles, ce qui est particulièrement frustrant. Bien sûr, à certains endroits, Geralt peut grimper. Mais je n'avais pas imaginé qu'il faille cliquer pour cela, j'aurais plutôt pensé à une touche pour sauter, simplement... Dommage.
Pas tout à fait assez de quêtes annexes. Dans TW1, il y avait énormément de quêtes secondaires. Ici, c'est un peu moins le cas. Il faut cependant reconnaître que les quêtes Fedex ont disparu, que celles qui s'offrent à nous sont pour la plupart développées, voire complexes. De plus, le jeu offrant deux versions très différentes selon nos choix à la fin de l'acte I, c'était sans doute difficile de mettre une multitude de quêtes dans chacune d'entre elles. Enfin, les DLC gratuits promis par le studio devraient considérablement enrichir le titre.
Des relations avec les PNJ qui ne s'approfondissent et n'évoluent que si l'on avance dans la quête principale. Certes, les relations avec les principaux PNJ sont intéressantes, mais je regrette qu'elles ne puissent pas évoluer en dehors du déroulement du scénario. Ici, cela ne change ou ne progresse qu'après la prise de certaines décisions, l'accomplissement de certaines quêtes, le passage à un nouvel acte. C'était en partie la cas dans TW1, mais les occasions d'échanges avec les PNJ étaient plus nombreuses (la soirée entre amis chez Shani, le choix à faire entre elle et Triss pour la garde d'Alvin, l'éducation du gosse, Jaskier et Zoltan nous parlant des femmes et de l'amour...). Dans TW2, on ne trouve vraiment des passages de ce type que dans l'acte I (la beuverie avec les Stries bleues, l'échange avec Triss quand on va chercher la rose de souvenance...). Peut-être les DLC en apporteront-ils davantage ?
Points forts
Les graphismes. Je joue en ultra, et je les ai vraiment trouvés magnifiques, tant au niveau des décors que des personnages. Je me suis surpris plusieurs fois à m'arrêter de jouer pour simplement admirer le paysage, les lieux...
La musique. Comme dans TW1, elle a été très travaillée. Elle renforce l'atmosphère particulière du jeu et certains morceaux sont tout bonnement superbes.
Un univers vivant et fouillé. Les oiseaux s'envolent sur notre passage, les enfants jouent dans les rues ou nous courent après, les gens vaquent à leurs occupations, discutent entre eux, se fendent de remarques humoristiques, sont effrayés si on arrive l'arme au poing ou réagissent à notre passage... Les tavernes, très animées, sont l'endroit idéal pour s'adonner aux mini-jeux que propose TW2. Enfin, on peut visiter bien des lieux et parler à bien des personnes qui ne sont liés à aucune quête. Tout cela contribue à rendre l'univers de TW2 particulièrement vivant et immersif.
Pas de politiquement correct. Je ne suis pas particulièrement amateur de tripaille ou de trash, mais je suis content que TW2 ait conservé l'aspect sombre et adulte de son prédécesseur. Pas de politiquement correct, pas de choses édulcorées : la guerre et ses horreurs sont parfaitement retranscrites, de même que la bassesse de certains individus. Cela contribue à donner au titre un côté réaliste auquel je suis très attaché. C'est particulièrement flagrant au niveau du vocabulaire : tandis que les dignitaires emploient un langage distingué, les soldats et les mercenaires jurent, sont grossiers... Bref, ils parlent comme on se l'imagine, les gros mots ne sont pas gommés pour faire bon chic bon genre.
Le scenario. Comme dans TW1, il est truffé d'intrigues, de complots, de rebondissements, d'incertitudes... Il se révèle donc très prenant et on n'a qu'une envie : connaître le fin mot de toute cette histoire.
Des PNJ intéressants et non manichéens. Pas de grands gentils ou de grands méchants faciles à identifier. Tous les personnages sont ambigus, avec leur part d'ombre et de lumière, avec leurs motivations personnelles et leurs secrets. Ils sont donc très intéressants, même ceux qu'on ne supporte pas, car ils sont plus profonds qu'on ne pourrait le croire de prime abord.
Les choix. L'un des gros points forts du titre. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas s'allier avec tout le monde. Il faut souvent trancher, ce qui n'est pas du tout évident quand on sait les conséquences que peuvent avoir une décision et quand on connaît le côté absolument pas manichéen de l'univers et des PNJ. De plus, il n'y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise solution : toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. De quoi bien se torturer les méninges, en somme !
La rejouabilité. C'est le corollaire des choix et de leurs conséquences. Selon la décision prise à la fin de l'Acte I, les actes suivants (surtout le II) diffèrent énormément. Et il y a beaucoup de choix plus "secondaires" qui ont aussi leur influence... Bref, moi qui ordinairement ne multiplie pas les parties sur un même jeu, j'ai déjà envie de recommencer TW2 !
En résumé, The Witcher 2 m'a beaucoup plu, malgré ses quelques défauts - j'ai bon espoir, d'ailleurs, que les DLC promis par CD Projekt en corrigent une grande partie ! Digne suite du premier opus, il augure de très bonnes choses pour le troisième volet (parce qu'il semble évident qu'il y en aura un... et tant mieux !)