La Couronne de Cuivre

Située dans une ruelle du quartier commerçant, à quelques pas seulement de l'esplanade où se déroule le marché permanent de Luménis, l'Ombre de l'Arbre est une petite auberge d'allure modeste, extrêmement tranquille, tenue par une elfe paisible. L'ambiance y est bucolique et les tartes aux pommes délicieuses. Il y a quelques chambres à louer à l'étage, mais l'établissement fonctionne davantage comme une pension que comme un lieu de passage.
La tenancière, Poikarea, veille à ce que l'atmosphère particulière de son auberge ne soit pas mise en péril par les marins vulgaires ou les ruffians qui cherchent querelle, et est aux petits soins pour ses habitués.

Poikarea s'exprime en Lime
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Quête : Chercheurs de sens

D'ici...

L'auberge en question s'appelait "L'Ombre de l'Arbre". C'était un établissement de petite taille, aménagé avec chaleur, nappes en tissu et bouquets de fleurs fraîches sur les tables, fenêtres ouvertes aux quatre vents. Quelques personnes étaient attablées mais l'ambiance était plutôt tranquille, on s'interpelait d'un geste ou à mi-voix. La tenancière, une elfe sans âge aux yeux rieurs, ne manqua pas de venir à la rencontre de sa nouvelle cliente.
" Bienvenue à l'ombre de mon arbre. Que puis-je pour te ravir, jeune voyageuse ?" demanda-t-elle d'une voix flûtée et agréable.

Quête : Chercheurs de sens

Le contraste avec l'extérieur était saisissant. Dans la rue, tout paraissait immense, alors qu'ici, Amaryllis se sentait presque comme chez elle tant l'endroit était douillet et chaleureux. Avec un sourire, elle leva les yeux vers l'elfe.

"Bonjour. J'ai senti vos tartes aux pommes de la rue, elles m'ont l'air délicieuses. Est-ce que je pourrais en avoir une part ?"

Rougissant, elle ajouta : "Et est-ce que vous avez du cidre, pour l'accompagner ?"

L'elfe répondit d'un large sourire.
"Je vous apporte ça. Mettez-vous à votre aise." répondit-elle.
La tenancière joignit le geste à la parole et reparut rapidement, déposant une généreuse part de tarte devant la jeune femme, encore fumante, ainsi qu'une bolée et un petit pichet de cidre.
"Si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre, n'hésitez pas à m'appeler."
Elle retourna à son comptoir où l'attendait un autre client, un gnome, à en juger par sa taille et son accoutrement.
Amaryllis aurait peut-être aimé profiter de son en-cas tranquillement, mais c'était sans compter sur la curiosité des Luméniens alentours. Elle n'avait pas attaqué sa tarte qu'une ombre la surplomba et elle découvrit un jeune homme, trop fin pour être complètement humain, trop carré pour être complètement elfe, lui souriant.
"Je peux me mettre là, ça ne vous dérange pas ?"

Quête : Chercheurs de sens

Détachant, presque à regret, son regard de la part de tarte, parfumée à souhait, Amaryllis leva les yeux vers l'inconnu et lui rendit son sourire.

"Non, bien sûr, je vous en prie."

Elle se servit un peu de cidre en jetant un ou deux coups d'œil furtifs sur le jeune homme. Elle hésitait à engager la conversation. Peut-être le demi-elfe s'était-il simplement assis là parce qu'il manquait de place ailleurs ? Et puis, elle avait envie de goûter à cette part de tarte. Elle décida donc de laisser son vis-à-vis tranquille et prit une première bouchée, qu'elle savoura avec délices. C'était un vrai régal...

Il la laissa manger avec un sourire tranquille, mais Amaryllis se savait observée.
"Les tartes de ma mère sont les meilleures de Luménis. Les chambres sont sympas aussi. Je suis Sam. Vous avez un nom ?"
"Saaaam ! Tu n'ennuies pas les clients, tu veux ?"
"Mais non, mais non, je l'ennuie pas ! Hein que je ne vous ennuie pas ?"
Il ne lui laissa pas le temps de répondre.
"Vous êtes nouvelle à Luménis ? Je ne vous avais encore jamais vue. Vous avez le genre de la voyageuse. La tarte est bonne ?"

Quête : Chercheurs de sens

Amaryllis s'empressa de répondre, sans prendre le temps d'avaler sa bouchée.

"Je m'appelle Amaryllis."

Une miette s'échappa de sa bouche et le rouge lui monta aussitôt aux joues. Elle avala son morceau de tarte et sourit, un peu gênée, espérant que le demi-elfe n'avait rien remarqué.

"La tarte est délicieuse, je n'en ai pas mangé d'aussi bonnes depuis..."

Elle fit mine de réfléchir. Celles de sa mère, peut-être, pouvait tenir la comparaison. Mais cela faisait si longtemps qu'elle n'en avait pas mangé qu'elle n'aurait pu en jurer.

"Je ne sais plus en fait. Je viens juste d'arriver. C'est joli comme ville, vous y habitez depuis longtemps ?"

Quête : Chercheurs de sens

En provenance de l'esplanade

Eldrina entra d'un pas hésitant dans l'auberge, mais sourit dès qu'elle eut aperçu l'intérieur. L'ambiance feutrée lui plaisait beaucoup, et l'odeur de tarte aux pommes qui s'élevait de la pièce confirmait tout le bien que la vieille femme en avait dit.
Elle s'approcha de la tenancière.
- Euh... Bonjour... La rôdeuse ne savait pas trop quoi dire, et se sentait encore plus embarrassée que d'habitude. Il parait que vos tartes aux pommes valent le détour, alors je me suis dit...avec l'orage qui ne va pas tarder... Est-ce que...je pourrais en avoir une part s'il vous plaît ?

Quête : Chercheurs de sens

La tenancière regarda Eldrina avec un sourire un peu mutin.
"Vous savez ce qu'on dit sur les arbres et les orages... Il n'est pas toujours prudent de venir trouver refuge sous leurs branches quand le tonnerre résonne... On ne sait jamais ce qu'il va se produire..."
Elle avait servi une part de tarte à la rôdeuse tout en parlant et la lui tendit.
"Heureusement, je suis un peu sorcière. Installez-vous sans crainte."
"C'est vite dit, ça !" s'exclama un vieux gnome assis dans un coin, avant d'en rire tout seul.

A l'autre bout de la pièce, le dénommé Sam s'était retourné un instant pour observer la nouvelle venue. Il refit face à Amaryllis.
"Amaryllis ! Quel nom superbe ? C'est une fleur, n'est-ce pas ?
Tandis que je dormais
L'Amaryllis s'épanouit
Soleil d'hiver.
C'est une poésie de Kara-Tur. Vous connaissez Kara-Tur ? Bref, vous disiez, vous êtes nouvelle. Je peux vous faire visiter ? Vous avez des projets ?"

Dans le lointain, on entendit un premier roulement sourd. L'orage approchait.

Quête : Chercheurs de sens

Eldrina sourit. L'humour de la tenancière lui avait beaucoup plu, et décidément elle ne regrettait pas d'être venue dans cette auberge. De toute manière, quelqu'un qui aimait les arbres ne pouvait pas être foncièrement mauvais, n'est-ce pas?

La rôdeuse se dirigea vers une table libre, et s'installa avec sa part de tarte, qu'elle entama avidement. Sans surprise, celle-ci se révéla aussi bonne que prévu. Elle avala avec plaisir sa première bouchée, et jeta un coup d'oeil autour d'elle, observant les autres personnes présentes.

Le vieux gnome dans son coin avait l'air assez amusant. A quelques tables de là, elle put voir le jeune homme qui s'était retourné à son entrée. Sur le coup, cela l'avait légèrement intriguée, mais après tout regarder les autres clients n'avait rien de surprenant, elle-même était en train de faire la même chose. Et si je dois m'inquiéter à chaque fois que quelqu'un me regarde, je ne suis pas sortie de l'auberge...songea-t-elle, avant de sourire à son jeu de mots involontaire.
Le jeune homme, sans doute un demi-elfe d'après ce qu'elle voyait, était en pleine discussion avec une personne qu'elle prit tout d'abord pour une enfant. Mais à y regarder de plus près, la personne semblait parfaitement adulte, si l'on exceptait sa petite taille. Eldrina resta un instant perplexe, avant de se souvenir de ce que son maître lui avait raconté des différentes races qui peuplaient le monde. Ce devait être une halfeline...

Sa curiosité satisfaite, elle se replongea dans sa dégustation.

HRP: Je serai absente du 26 juillet au 4 août, et à moins d'un miracle je ne devrais pas avoir accès à Internet. Désolée!

HRP : pas de soucis

Le roulement du tonnerre se fit plus pressant, plus précis, plus sonore. Le tenancière se mit à déambuler entre les tables pour fermer les fenêtres en prévision des bourrasques : les rideaux ondulaient déjà avec plus de vigueur qu'une minute auparavant. Plusieurs nouveaux clients arrivèrent. A voir les gestes qu'ils échangèrent avec l'elfe, Eldrina devina qu'il s'agissait d'habitués. Ils se dispersèrent autour d'Eldrina, sans lui jeter plus d'un coup d'oeil distrait.
Le ciel était à présent sombre et un premier éclair illumina la pièce. Il ne pleuvait pas encore.
"Je déteste les orages en ville." dit quelqu'un avec une grimace. "Au moins, en forêt, on peut deviner où la foudre va frapper."
"Approximativement." dit un autre.
"Bah, c'est la même chose à Luménis. Tout ira chez les Mystrans. Avec leurs grandes antennes sur le toit du Temple, à croire qu'ils le font exprès."
"Mais ils le font exprès !"
Les clients ne paraissaient pas se connaître, mais le mauvais temps créait des liens.
Le tonnerre gronda à nouveau.

Quête : chercheurs de sens

La jeune halfeline s'était arrêtée de manger pour écouter le poème de Sam. Soudain, elle trouvait son prénom plutôt joli, elle qui l'avait toujours trouvé trop long. Ses frères l'appelaient Lys ou Lili, d'ordinaire elle préférait à Amaryllis.
"On en avait plein dans notre jardin, mon père la trouvait jolie."
Elle but une gorgée de cidre, l'air songeuse, puis elle sourit au demi-elfe et ses joues prirent une teinte rosée.
"Vous me feriez visiter la ville ? Oh ce serait vraiment gentil à vous. Mais je ne veux pas vous déranger..."
Dehors, un nouveau coup de tonnerre retentit. La jeune halfeline haussa les épaules et regarda autour d'elle sans se départir de son sourire.
"En tout cas, je n'ai pas de projets immédiats, sauf celui de rester bien à l'abri pour l'instant. Ça tonne bien dehors."

Quête : Chercheurs de sens

"Orage d'été. Impressionnant mais sans réel danger. Les prêtres de Mystra sont experts en gestion de ces phénomènes célestes. Nous ne risquons rien : tout est aspiré par le dôme de leur Temple. Je vous le montrerai si ça vous intéresse. Mais vous ne m'avez pas l'air du type spirituel. Enfin si, certainement, mais pas ce genre de spiritualité."
Il sourit à nouveau.
"Dites-moi ce qui vous intéresse. Où aimeriez-vous musarder ? Dans les endroits louches ? Les quartiers huppés ? Dans nos joyaux d'architecture ? De culture ? De savoir ? Nous avons un peu de tout à Luménis. Même un Fort très sinistre. Des égouts qui sentent mauvais. Un port, vous l'avez déjà vu. Des tas de boutiques, aussi... Combien de temps avez-vous ? Et qu'est-ce qui fait battre votre coeur ?"

Quête : chercheurs de sens

Amaryllis paraissait ravie.
"Je n'ai pas de départ programmé, je peux rester aussi longtemps que je le veux. Vous connaissez des histoires ? Sur la ville, des mythes, des légendes ou même des histoires vraies, des évènements historiques, des anecdotes plus récentes..."
Ses yeux brillaient. Elle se mordit la lèvre inférieure, sans se départir de son sourire.
"Si vous pouvez me faire visiter des endroits et m'en conter les histoires, ça me plairait vraiment beaucoup."

Quête : Chercheurs de sens

"Ah."
Il eut un sourire.
"Je ne suis pas exactement barde. Ou plutôt, je ne suis pas encore sûr que j'aimerais être barde. Il parait que je chante terriblement faux. Et puis je suis toujours distrait, du coup je perds le fil des histoires que je raconte. Et je dois avouer que la réalité m'interpelle davantage que les mythes et autres contes."
Un instant, sa physionomie jusque là enjouée s'était assombrie, reflet du ciel qui tonnait autour d'eux. Puis le bonheur reprit le dessus.
"Mais je vous trouverai un barde. Ou bien des bouquins. Ou j'improviserai. Enfin j'imagine qu'en tant que Luménien de souche, j'en sais probablement plus sur la ville que je ne le crois !"
Son regard vert tendre se posa à nouveau sur Amaryllis.
"Etes-vous barde vous-même, que vous collectez ces histoires ?"

Quête : chercheurs de sens

"La réalité m'intéresse aussi..."
L'halfeline sourit.
"Barde...oh non. Un jour, j'aimerais gagner ma vie à raconter des histoires. Pour l'instant, je me contente de les écouter."
Ses joues reprirent une teinte rosée.
"Mais je vous en demande beaucoup. C'est déjà très gentil à vous de bien vouloir me faire visiter la ville. Peut-être y a-t-il des endroits, à voir absolument ?"

Quête : Chercheurs de sens.

"Je dirais que ça dépend vraiment de vos envies... Si vous aimez les hauts lieux de culture et de savoir, l'Université de la Magie et l'Amphithéâtre de Luménis valent le détour. Si vous vous intéressez à l'histoire récente, les stigmates de la guerre civile sont encore nombreux, et le cadre des hauts faits des membres de la rébellion ou des sinistres actes du tyran est tout autour de nous... Il faut aimer le sordide, cependant. Si vous voulez pouvoir raconter votre séjour luménien à votre brave mère-grand, sans doute êtes-vous obligée de faire le tour des classiques pour touristes : le Temple de Lathandre, le Palais Présidentiel, la Taverne de la Bienveillance. Mais je peux aussi vous guider pour un tour culinaire ou artisanal de l'endroit... C'est très difficile de répondre à votre question, Amaryllis. Luménis est une capitale gigantesque. Si vous disiez les endroits que vous avez déjà visités, peut-être pourrais-je mieux vous guider ?"
La jeune halfeline nota que, bien que demeurant affable, enjoué et enthousiaste, le demi-elfe paraissait désormais beaucoup moins naïf qu'au premier abord.

Quête : chercheurs de sens

Amaryllis termina sa bolée de cidre, tout en écoutant avec attention le demi-elfe.
"Je ne suis jamais venue à Luménis alors j'ai...en quelque sorte...tout à voir."
Elle sourit et reposa sa bolée sur la table.
"Je ne vous demanderai pas de tout me montrer bien sûr, cela ferait beaucoup trop. Mais..."
Elle s'interrompit pour passer en revue les endroits mentionnés par le dénommé Sam, puis jeta un rapide coup d’œil sur ce qu'il restait de sa tarte aux pommes.
"Vous avez parlé d'un tour culinaire ? Je crois que ça pourrait m'intéresser..."

Le sourire du jeune homme s'élargit et il rit de bon coeur.
"Voilà une excellente idée !"
Il se mit à pleuvoir à torrents au-dehors. A peu près au même moment, la porte s'ouvrit sur trois silhouettes encapuchonnées, dégoulinantes des flots du ciel. Loin de révéler leur visage une fois à l'abri, elles demeurèrent cachées par leur manteau. Amaryllis vit son interlocuteur se raidir imperceptiblement. L'un des trois nouveaux venus, des hommes, apparemment, demeura appuyé à la porte et croisa les bras. Le second s'avança vers la tenancière. Le troisième se tourna vers les convives et porta la main à quelque chose sous sa cape. Eldrina entendit le son cristallin d'une lame qu'on dégaine à demi. Sam se leva brusquement.
"Tout le monde reste calme et tout ira bien." fit celui qui faisait face aux clients.

Quête : Chercheurs de sens

Eldrina se sentait décidément parfaitement à l'aise en ces lieux, et elle s'était presque assoupie, dans la torpeur de la digestion. Elle sursauta donc violemment lorsqu'elle entendit les trois hommes entrer. Elle se raidit aussitôt. Quelques chose chez eux ne lui inspirait pas confiance, et ses soupçons se trouvèrent confirmés par le bruit de lame qu'elle entendit. Ces gens-là n'étaient pas venus pour les tartes aux pommes... Et une chose était sûre, s'ils tentaient de s'en prendre aux personnes présentes, la rôdeuse ne pourrait pas rester assise sans rien faire.

Cependant, elle décida de ne pas intervenir tout de suite. Elle préférait savoir d'abord de quoi il retournait avant de décider quoi faire. Rien ne disait que les choses tourneraient mal, même si tous ses sens lui criaient de se tenir sur ses gardes. Et puis, que pouvait elle bien faire en ignorant tout d'eux et de leurs motivations? Se lever et leur dire de partir? Elle doutait fort d'avoir assez d'autorité pour les faire fuir, et elle ne voulait pas déclencher une rixe. Pour autant, elle ne s'en tint pas moins aux aguets, prête à dégainer si jamais l'un des trois hommes tentait de faire du mal à quelqu'un.

Quête : Chercheurs de sens

"Bon, on prendra tout ce que vous avez dans vos poches. Les bijoux aussi. Et si vous avez une arme de bonne qualité, rajoutez-la sur le tas. Déposez ça sur les tables. Je vous surveille."
Il jeta un coup d'oeil à son comparse appuyé à la porte.
"ON vous surveille."
L'aubergiste avait reculé derrière son comptoir, suivie par le troisième homme. Ils étaient une douzaine de clients. Sam était toujours debout, tendu mais immobile. Il jeta un oeil vers Amaryllis puis croisa une seconde le regard d'Eldrina. Les autres convives paraissaient effrayés, certains fourrageaient déjà dans leurs bourses.

Quête: Chercheurs de sens

La rôdeuse serra les dents. Ils étaient donc venus détrousser les clients de l'auberge. Elle détestait cette manière de procéder, qui n'avait rien à voir avec celle d'un homme affamé dérobant la bourse d'un bourgeois replet.
Eldrina n'avait nullement l'intention de remettre son or, et encore moins ses armes, à ces hommes, et vu leur attitude il lui faudrait sans doute se battre. A une contre trois cependant, ce n'était pas gagné... Sauf si d'autres clients étaient armés et prêts à se défendre.

Elle promena son regard dans la salle. Apparemment, ce n'était guère le cas. Le jeune demi-elfe qui s'était levé à leur entrée semblait plus courageux que les autres, mais il semblait aussi désarmé. Ou peut-être n'osait-il pas dégainer seul, ce qui se comprenait. Si l'halfeline (pour autant qu'Eldrina ait bien identifiée sa nature) à ses côtés était elle aussi disposée à réagir, les bandits y réfléchiraient peut-être à deux fois. Du moins l'espérait-elle, car elle ne voyait guère qui d'autre dans la salle pourrait lui prêter main-forte.

Attendre ne lui paraissait pas très indiqué, aussi elle se leva en dégainant son épée longue. Elle fit un pas en direction de l'homme qui venait de parler et dit d'une voix posée - ou du moins, elle essaya, se limitant à quelques mots avant de se mettre à bafouiller et de ruiner sa crédibilité:
- Je crois...que vous devriez envisager une autre option.
Tout en parlant, elle gardait tous ses sens en éveil et guettait les réactions des trois hommes.

Quête : chercheurs de sens

Amaryllis avait mis quelques instants à réaliser ce qui était en train de se passer. Les sourcils froncés, elle regardait alternativement les homme encapuchonnés, le jeune demi-elfe et les autres clients. La plupart paraissaient prêt à obéir. Lentement, la jeune halfeline laissa glisser son sac sur le sol, sans quitter les intrus du regard. Ils paraissaient sûrs d'eux et, d'emblée, elle les jugea fort peu sympathiques. Il lui était arrivé de dérober un fruit ou un morceau de pain sur un étal, très récemment elle avait prit le bateau de Manost à Luménis sans payer une pièce de bronze, mais elle considérait qu'il y avait des limites à ne pas franchir. Son bras fit un mouvement en direction de son cou, puis s'arrêta. Certains bijoux ont juste une valeur sentimentale. Ils ne se gêneront pas pourtant pour les prendre, avec le reste. Sa main retourna se poser sur sa jambe. Au même moment, une des clientes s'approcha de l'un des voleurs et commença à lui parler. Elle n'avait pas l'air d'être avec eux. Amaryllis retint son souffle. Il lui semblait que la tension venait d'augmenter d'un cran. Elle se glissa en bas de sa chaise, faisant mine d'attraper son sac mais vérifia au passage que son glaive était à sa place.

"Je rangerais ça, à votre place, ma p'tite dame..." fit le brigand en apercevant la lame nue d'Eldrina.
Sa voix avait cependant perdu de son assurance. Celui qui se trouvait près de la porte s'en détacha et porta la main à sa propre arme. Le demi-elfe regardait la rôdeuse avec une stupeur peut-être teintée d'admiration. C'est alors que le troisième, aux prises avec la tenancière, surgit près de son comparse, tenant l'aubergiste contre lui, la lame de la dague contre la gorge. Le demi-elfe eut un hoquet et son visage vira au rouge sombre.
"Pas de blague. Rengaine-moi ça, ma jolie."

Quête : Chercheurs de sens

Eldrina s'en voulut aussitôt. Elle n'avait pas du tout pensé à ça. Elle n'avait pas du tout imaginé qu'ils s'en prendraient à quelqu'un qui n'avait pourtant manifesté aucune agressivité. Pourtant, à présent, elle s'apercevait que ça n'avait rien de si surprenant: elle les défiait, ils réagissaient en faisant l'étalage de leur force. Rien de très différent d'un animal, après tout, et... Elle eut soudain une idée. Je n'arrive pas à imaginer les réactions des gens, mais je peux imaginer celle des animaux. Elle se mit donc à penser comme si elle avait trois bêtes sauvages en face d'elle, ce qui lui facilita les choses.
Soit. Dans ce cas, elle avait deux possibilités: ou bien elle montrait à l'adversaire qu'elle était plus dangereuse que lui, ou bien elle tentait de l'apaiser en faisant preuve d'humilité, pour le surprendre plus tard. Sachant que la santé de l'aubergiste était menacée, la rôdeuse abaissa son bras en une garde de combat spécifiquement destinée à laisser croire qu'elle relâchait sa vigilance et renonçait à se battre.

- D'accord, d'accord, je... OK, euh... Laissez-la, s'il vous plaît... Je ... je voulais simplement...
Tout en parlant d'un air déstabilisé, elle cogitait. Le principal était qu'ils lâchent l'aubergiste. Après quoi, si elle parvenait à les éloigner les uns des autres, ce serait faisable. Elle avait un poignard sur elle, ce qu'ils ignoraient. Et elle pouvait très bien le lancer, enveloppé dans son fourreau, cela assommerait bien quelques secondes celui qu se le prendrait en pleine tête.
Ce qui la dérangeait le plus était la réaction des autres clients, ou plutôt son absence. Etaient-ils donc tous disposés à se laisser dépouiller sans réagir, ou est-ce qu'aucun d'eux n'avait d'armes? Trois hommes armés n'étaient certes pas une menace à prendre à la légère, mais par les dieux, ils étaient une bonne douzaine dans la salle! Décidément, elle aurait bien du mal à comprendre les gens des villes.

Elle recula d'un ou deux pas, tant pour se donner un peu de marge pour viser le cas échéant, qu'en espérant qu'un d'entre eux suivrait son mouvement, ce qui l'éloignerait de son comparse à la porte. Elle continua à parler. Parler accaparait l'attention, elle avait pu le constater bien des fois - quoique jusque là elle n'avait pas eu à se soucier de ce que l'être en face d'elle pouvait comprendre.
- C'est que... vous comprenez... Je n'ai pas d'argent, mais des choses auxquelles je tiens...sentimentalement, et ... je ne dois pas être la seule... mais je ne voulais pas...

hrp: oups, j'ai encore écrit un roman, désolée, j'ai du mal avec la concision...

Quête : chercheurs de sens

Le cœur d'Amaryllis battait à toute allure. La tension avait encore monté d'un cran lorsque le troisième voleur avait surgit, la lame sous la gorge d'une grande gens qui devait travailler à l'auberge. Elle déglutit à ses paroles, ne sachant trop si elle devait se sentir visée. Il lui semblait qu'elle n'était pas si visible que cela derrière sa table. Néanmoins, elle lâcha la garde de son épée, lentement, très lentement, et s'éloigna d'un pas de l'antipathique personnage, serrant toujours son sac contre elle.
De l'autre côté de la salle, la cliente parlait toujours avec les deux autres voleurs. Amaryllis s'efforça d'écouter ce qu'elle disait, tout en jetant des regards furtifs et inquiets en direction du troisième voleur. A la dernière phrase de la cliente, elle hocha vigoureusement la tête.

"C'est vrai..."

Son ton était faible, peut-être un peu trop pour qu'elle puisse avoir été entendue. Baissant les yeux sur son sac, elle pensa à ses contes favoris, à ses héros préférés. Qu'auraient-ils fait à sa place ? Certains se seraient battu, à deux contre vingt. Elle n'était pas certaine de pouvoir faire ça. D'autres auraient négocié. Ça, elle pouvait l'essayer. Toussotant pour s'éclaircir la voix, elle reprit :

"On peut vous donner l'argent si on en a, mais y a des choses qui valent rien...pour vous. Et qui valent beaucoup pour nous. Sentimentalement, comme elle a dit."

Quête : Chercheurs de sens

"C'est vrai que moi aussi, la vieille arbalète de mon oncle Jules, ça m'ennuierait fortement de vous la donner... D'autant qu'elle ne vise même pas droit..." intervint un autre convive.
"Je peux vous donner un peu d'argent, mais si vous pouviez me laisser cette baguette d'invocation... J'ai promis de la garder à un ami et franchement..." fit un second.
Les brigands semblèrent décontenancés par la subite avalanche d'interventions et s'entreregardèrent, manifestement nerveux. Les deux qui étaient proches l'un de l'autre échangèrent quelques mots à voix basse. Il y eut alors un craquement à l'étage, qui résonna comme un coup de tonnerre un peu trop proche dans l'atmosphère tendue de l'auberge. Un éclair claqua à nouveau au dehors. Et brusquement, comme s'ils attendaient ce signal, les trois bandits filèrent au dehors, repoussant l'aubergiste sur le sol, et abandonnant la porte grande ouverte, dans laquelle s'engouffrèrent immédiatement des trombes d'eau glacée.

Quête : Chercheurs de sens

L'intervention soudaine des autres clients, et la rapidité avec laquelle les bandits avaient fait volte-face surprirent agréablement la rôdeuse. Certes, elle s'était prouvé qu'elle n'y connaissait décidément rien en psychologie humaine, mais surtout, ils n'avaient pas eu à se battre, ni-même, excepté pour l'aubergiste, à recourir à la violence. Et le dialogue et la diplomatie s'étaient révélés suffisants pour triompher. Elle sourit. Comme par hasard, il fallait que ça tombe pile sur ce qu'elle ne maîtrisait pas du tout!

Elle rengaina son épée et se dirigea vers la porte.
- Bon, eh bien bon débarras, mais nous sommes là pour échapper à la pluie et je pense que nous avons bien mérité un peu de calme!

Eldrina referma donc les battants et savoura aussitôt le retour de la douce chaleur ambiante. C'est alors qu'elle réalisa qu'elle venait de s'exprimer à haute et intelligible voix. Aussitôt, elle s'empourpra et se hâta de regagner sa place, tentant de se faire le plus discrète possible.

Quête : chercheurs de sens

Amaryllis soupira de soulagement. Elle lâcha son sac et se rassit sur son siège, puis attrapa son médaillon qu'elle fit tourner plusieurs fois dans sa main. Il restait un morceau de tarte aux pommes, mais elle n'avait plus très faim. Son regard passait de la courageuse cliente qui était retournée s'assoir et qui avait éveillé sa curiosité, au dénommé Sam, en passant par la porte, close, qu'elle craignait presque de voir se réouvrir sur les voleurs. Passées quelques minutes, il sembla qu'ils n'avaient pas l'intention de revenir, du moins dans l'immédiat, et la jeune halfeline commença vraiment à se détendre. Elle lâcha son médaillon et se tourna vers Sam, désignant la demi-elfe.

"Elle est drôlement courageuse. Vous la connaissez ?"

Quête : Chercheurs de sens

Sam lui lança un regard par dessus son épaule.
"Non... Mais nous lui devons une fière chandelle !"
Cependant, ce n'est pas vers la demi-elfe inconnue que son compagnon se dirigea, mais bien vers sa mère, l'aubergiste, qui peinait à se relever. Les conversations avaient repris à mi-voix, les clients semblaient hésitants, ne sachant pas exactement ce qu'ils devaient penser et comment se comporter après pareille rencontre. L'un ou l'autre parut sur le point de se lever pour aller vers Eldrina, mais l'attitude brusquement renfermée de la rôdeuse les décontenançait manifestement.
Décochant un petit sourire contraint à la halfeline, Sam entraîna l'elfe vers l'arrière-boutique.
Au dehors, il pleuvait toujours.
Doucement, la tension semblait se relâcher.

HRP : n'hésitez pas à profiter de la situation pour faire connaissance, si vous estimez que ça s'y prête...

Quête : Chercheurs de sens

Eldrina se sentait un peu gênée à présent. Elle sentait les regards des autres clients fixés sur elle, et se tortillait nerveusement une mèche de cheveux, ne sachant trop comment réagir. Peut-être lui en voulaient-ils d'avoir sorti son arme? Et l'aubergiste semblait sonnée. Peut-être était-ce pour cela, peut-être lui reprochaient-ils la réaction des bandits... A moins qu'ils soient tout simplement curieux. Oui, ce devait être ça, se répéta-t-elle pour se rassurer. Elle n'avait rien fait de mal, il n'y avait aucune raison d'être perturbée ainsi.

Pour se donner une contenance, elle rassembla sa volonté et jeta un regard circulaire dans la salle. Elle croisa alors celui de la halfeline qui était intervenue tout à l'heure, et qui la regardait à présent. Contrairement à ses craintes, elle n'avait pas l'air de vouloir la manger sur place et semblait même plutôt sympathique. La rôdeuse lui sourit donc timidement, n'osant pas lui adresser la parole - en fait depuis qu'elle s'était assise elle doutait même de pouvoir encore se servir de ses codes vocales.