Quête : Le Poing Levé - Elanor, Ailyn - La demeure de sire Raynouard

[Lothringen]

La place du temple, sise au sommet de sa colline, paraissait désormais d'autant plus immense que l'habituel troupeau de pélerins et de dévôts en avait déserté les pavés. Les grandes portes du temple de Helm demeuraient silencieuses et glacées, donnant à la place centrale de la ville un aspect sinistre, à peine tempéré par l'activité que l'on pouvait encore noter ici et là, autour du temple d'Ilmater ou des quartiers des prêtres de Helm. Comme toujours dans le centre ville, les patrouilles étaient nombreuses, mais elles étaient à l'affût d'un trouble quelconque, d'un vol, d'un éventuel départ d'émeute, et personne ne prêta la moindre attention à un vieux forgeron qui se promenait avec sa fille, bras dessus, bras dessous, l'un en tablier de travail, l'autre encombrée de ses jupons.

"De nous deux, c'est toi la plus déguisée", la taquinait Théoden. Il songea néanmoins qu'il n'était pas rare que des paladins participent aux patrouilles de sécurité dans le secteur, et préféra ne pas imaginer ce qu'il se passerait s'ils croisaient une de leurs connaissances.

La place était immense, donc, et de nombreuses demeures donnaient sur elle. Comment savoir laquelle était celle qu'il leur faudrait infiltrer ?

[Elanor]

Théoden étaient d'humeur taquine, il semlbait rajeuni dans son déguisement. La jeune paladine lui souriait tout en lui répondant:

"C'est vrai que je n'affectionne pas ce genre d’accoutrement féminin. J'ai hâte de retrouver mes pantalons. Heureusement les bottes que mon père m'a donné, sont confortables malgré les talons"

Cet échange joyeux fut stoppé par la vue des portes closes du temple de Helm, leur rappelant à tout les deux la mort du dieu qu'ils avaient servi. C'est Elanor qui brisa le silence.

" Maitre, asseyons nous un moment devant le temple, de là nous avons un point de vue assez large sur l'ensemble de la place. Étant donner que notre homme avait un rang assez élevé au sein de son ordre, il doit habiter une demeure assez cossue. Essayons de cibler les maisons qui seraient susceptibles de correspondre. Ensuite nous irons les voir de plus près pour voir si nous pouvons repérer notre homme.Je vous rappelle qu'il est assez aisément reconnaissable grâce à la grande barbe noire qui lui descend jusqu'à mi-ventre."

[Lothringen]

"Voui, mais à sa place, après m'être mis à dos le clergé de Torm, j'éviterais les promenades en ville..."

Ils observèrent les différentes demeures donnant sur la place et parvinrent à la conclusion que seules quatre d'entre elles étaient suffisamment vastes et bien entretenues pour accueillir un haut dignitaire de l'Eglise de Torm. Théoden écarta l'une d'entre elles, dont il connaissait le propriétaire, un vieux paladin en retraite. Ils en écartèrent une seconde de leur liste à cause du symbole de Helm qu'elle arborait fièrement sur sa façade. Tandis qu'ils déambulaient pour jeter un coup d'oeil de plus près à l'une des deux demeures restantes, ils remarquèrent qu'un garde armé d'une hallebarde se tenait constamment devant la porte d'entrée de la première. L'homme paraissait soupçonner leur manège, et il les couva un oeil torve jusqu'à ce qu'ils s'éloignent. De la seconde maison ils virent sortir toute une famille - monsieur, madame et leurs trois enfants - qui monta bientôt dans une voiture à cheval qui les attendait. Monsieur n'avait pas de barbe noire jusqu'à mi-ventre, mais plutôt des favoris gris sombres. Bref, par élimination, ne restait plus que la maison au hallebardier.

Demeure à deux étages ornée de sculptures en pierre blanche, elle comportait un porche ouvert, une cour pavée, et un escalier à deux marches menant jusqu'à la porte d'entrée. Il y avait probablement une autre issue, par la rue qui passait derrière.

[Ailyn]

Venue d'ici.

Il était tard et le jour s'était bien assombri lorsqu'Ailyn retrouva enfin les deux paladins. Son périple à travers Manost n'avait pas été de tout repos : elle s'était rendue à la Cordonnerie Alfirin où elle avait eu la mauvaise surprise de ne pas retrouver ses deux acolytes. La mère d'Elanor, soucieuse de voir la petite magicienne s'agiter, l'avait nourrie à base de tartes à la myrtille.
Souhaitant passer un peu plus inaperçue, Ailyn avait emprunté un vieux manteau, usé et sombre, aux parents d'Elanor qui avaient rempli les poches de biscuits en tous genre, destinés bien évidemment à leur fille.

Sous la capuche du manteau, Ailyn observa la place depuis une ruelle. Elle était vaste mais peu de badauds y traînaient. Cet endroit semblait avoir été conçu pour contenir une foule plus importante. La jeune femme repéra de loin le temple de Helm, vide, triste et presque noir. C'était un peu comme si il y avait eu la guerre par ici...

A la recherche d'Elanor et de Théoden, Ailyn aperçut un forgeron et sa fille. Elle eut du mal à reconnaître la jeune femme, mais fini par se persuader qu'il pouvait s'agir d'eux.

Elle attendit, tapie dans l'ombre d'un porche, qu'ils passent à portée de voix et les héla doucement lorsque ce fut le cas.


"Hé ! Pssst ! Par ici !"