[Aventurier] Norbert d'Entre-les-Songes
Posté : sam. 06 août 2016, 21:39
par LuluBalayette
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Informations générales
Nom :
Race : Sexe : Âge : Classe et niveau : Background : Alignement : Camp : |
Norbert d'Entre-les-Songes. Humain. Masculin. 26 ans. Barde (Collège de la Connaissance) 4. Amuseur (Chanteur, Conteur, Musicien). Chaotique Bon. Aventurier. |
Fiche technique
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Caractéristiques :
Maîtrises :
Sorts :
Capacités :
Équipement :
Force :
Dextérité : Constitution : Intelligence : Sagesse : Charisme : Points de vie : |
10 (+0) 15 (+2) 12 (+1) 14 (+2) 12 (+1) 16 (+3) 27 |
Sauvegarde :
Compétences : Armes et armures : Outils : Langues : |
Charisme +5, Dextérité +4. Acrobaties +6, Arcanes +4, Histoire +4, Intuition +3, Perception +3, Persuasion +5, Représentation +7, Tromperie +5. Armures légères, Armes courantes, Arbalète de poing, Épée longue, Épée courte, Rapière. Instruments de musique (Cornemuse, Flûte, Lyre, Tambour), Kit de déguisement. Commun, Draconique, Elfique, Halfelin, Nain. |
Emplacements de sorts :
Sorts mineurs : Sorts connus : Niveau 1 : Niveau 2 : |
4/3 Lumière, Moquerie vicieuse, Protection contre les armes. Onde de choc, Secousse terrestre, Soins, Sommeil. Immobilisation de personne, Invisibilité, Silence. |
Capacités raciales :
Capacités de background : Capacités de classe : Dons : |
Aucune. À la demande générale (représentation artistique contre gîte, couvert et renommée locale). Sorts. Focaliseur magique (instruments de musique). Inspiration bardique / Mots tranchants (possibilité d'influencer un jet allié ou ennemi, 3 utilisations). Touche-à-tout (ajout de la moitié du bonus de maîtrise à tout jet auquel il n'est pas déjà appliqué). Chant de repos (1d6 PV supplémentaires récupérés à la fin d'un repos court pour les alliés à portée et moi-même). Expertise (bonus de maîtrise doublé pour Acrobaties et Représentation). Bonus de maîtrise, Collège de la Connaissance (maîtrise de Arcanes, Histoire et Intuition). Esprit vif, Linguiste. |
Armes :
Armure : Outils : Objet magique : Babiole : Écriture : Contenants : Divers : Bourse : |
Fronde et 20 billes, Dague, Rapière. Armure de cuir cloutée. Flûte, Lyre, Kit de déguisement. Charme de bonne santé (immunité aux maladies). Bonnet de nuit donnant des rêves agréables (cadeau d'un admirateur). Craie (2 morceaux), Encre (fiole), Étui à carte/parchemin, Parchemin x2, Plume d'écriture. Fiole vide, Gourde d'eau, Sac d'amuseur, Sacoche à composantes. Boîte d'allume-feu, Bougie x2, Corde en soie (15m), Costume de scène, Couverture, Fil et aiguille, Gamelle, Parfum (fiole), Pierre à aiguiser, Plan de Lumenis, Rations x2, Savon, Serviette, Torche x2, Vêtements communs. 28 po. |
Personnage
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Apparence :
Généralement, ce qui frappe en premier lieu mon interlocuteur est mon regard d'émeraude, vif, franc et difficile à soutenir. Puis il s'attarde sur mon visage, à la peau hâlée par les nombreuses lieues parcourues et dont la légère émaciation est souvent cachée par une barbe brune fournie mais bien taillée, pour accrocher du coin de l'oeil les fanfreluches dont j'orne souvent mes longs cheveux bruns: plumes, rubans, atebas, perles... Non seulement je trouve cela beau mais en plus, de tels atours peuvent enrichir mes rôles et produire un important effet sur le public. Mon magnétisme naturel et la fluidité de mes gestes font d'ailleurs souvent oublier mon aspect frêle et délicat. Je suis incapable de gagner un bras de fer (en tout cas, pas sans l'aide de la magie) et je voyage léger afin de ne pas me fatiguer inutilement.
Caractère :
Je pourrais vous narrer une histoire pour illustrer chacun de mes traits de caractère mais je préfère rester concis. Si vous souhaitez de l'émerveillement et du dépaysement, veuillez lire la partie suivante.
En tant que conteur, j'ai l'habitude de déformer la réalité et peut-être vous demandez-vous si je ne vais pas agir de même concernant mon caractère? Eh bien! non, j'ai décidé d'être honnête avec vous! Certes, je ne rechigne pas à un mensonge ou à une tromperie de temps en temps mais seulement lorsque l'affaire est d'importance. Sachez que je ne transige pas avec certaines valeurs fondamentales pour moi telles que le bien du plus grand nombre, l'ouverture d'esprit et la capacité à se remettre en question et à évoluer, ce qui m'a plusieurs fois valu des fuites éperdues ou de vifs échanges avec certains mécontents. Bah! Ces joutes verbales, bien que limitées en qualité argumentative, me plaisent et me réchauffent le sang et le cœur à chaque fois et je ne vois aucune raison de cesser de souligner les défauts des puissants et des imbéciles.
Dans l'ensemble, je suis quelqu'un de fiable, notamment pour mes amis et mes anciens partenaires de jeu, que j'adore et avec lesquels j'ai vécu d'extraordinaires moments. Le monde du spectacle est en quelque sorte ma famille et il m'a permis d'éclore au monde, que je parcours sans relâche par curiosité, goût des rencontres, des échanges et soif de connaissances.
J'ai le contact facile et suis toujours partant pour de nouvelles expériences. Ma devise pourrait être ce mot d'un obscur diplomate dont j'ai retrouvé les écrits: "De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace!"
Taille :
Poids : Cheveux : Yeux : Peau : |
1m70. 60 kg. Bruns. Vert émeraude. Hâlée. |
Caractère :
Traits :
Idéal : Lien : Défaut : |
Je connais une histoire en rapport avec chaque situation. J'adore les bonnes insultes, même celles qui sont dirigées contre moi. Créativité. Le monde a besoin de nouvelles idées et d'audace. Je ferais n'importe quoi pour les membres de mon ancienne troupe. J'ai un jour caricaturé un noble, lequel cherche encore à voir ma tête au bout d'une pique. C'est une erreur que je vais probablement répéter. |
En tant que conteur, j'ai l'habitude de déformer la réalité et peut-être vous demandez-vous si je ne vais pas agir de même concernant mon caractère? Eh bien! non, j'ai décidé d'être honnête avec vous! Certes, je ne rechigne pas à un mensonge ou à une tromperie de temps en temps mais seulement lorsque l'affaire est d'importance. Sachez que je ne transige pas avec certaines valeurs fondamentales pour moi telles que le bien du plus grand nombre, l'ouverture d'esprit et la capacité à se remettre en question et à évoluer, ce qui m'a plusieurs fois valu des fuites éperdues ou de vifs échanges avec certains mécontents. Bah! Ces joutes verbales, bien que limitées en qualité argumentative, me plaisent et me réchauffent le sang et le cœur à chaque fois et je ne vois aucune raison de cesser de souligner les défauts des puissants et des imbéciles.
Dans l'ensemble, je suis quelqu'un de fiable, notamment pour mes amis et mes anciens partenaires de jeu, que j'adore et avec lesquels j'ai vécu d'extraordinaires moments. Le monde du spectacle est en quelque sorte ma famille et il m'a permis d'éclore au monde, que je parcours sans relâche par curiosité, goût des rencontres, des échanges et soif de connaissances.
J'ai le contact facile et suis toujours partant pour de nouvelles expériences. Ma devise pourrait être ce mot d'un obscur diplomate dont j'ai retrouvé les écrits: "De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace!"
Histoire
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Norbert est né en 1358 CV à Arrabar, capitale du Chondath et importante cité marchande de Féérune. Fils unique de parents négociants le destinant à reprendre l'affaire familiale et ayant peu de temps à lui consacrer, il s'ennuyait beaucoup au magasin, chantonnant et rêvant de voyages. Dès qu'il avait un instant de libre, Norbert se promenait parmi les campements des marchands, dont les caravanes hétéroclites le fascinaient, et se faisait raconter diverses anecdotes sur leurs pays d'origine. Il enviait la mobilité des marchands mais les contraintes inhérentes à leur métier (délais à respecter, peu de temps pour découvrir les contrées traversées, recherche constante de rentabilité) l'empêchaient toujours de s'imaginer à leur place.
Cependant, dans l'année de ses 15 ans et alors que le désir de voyage se faisait de plus en plus fort, Norbert assista au spectacle d'une troupe de baladins, Les Trois Souris, qui le réconcilia avec cette profession. En effet, les bateleurs dont il connaissait déjà les œuvres se distinguant surtout par leurs défauts (maladresse, monotonie, grossièreté des illusions...) ou leur malhonnêteté (certains n'hésitaient pas à charger des complices de voler les bourses des spectateurs), ces nouveaux venus lui semblaient encore plus exceptionnels et lui firent comprendre qu'il tenait là un moyen rêvé et fort intéressant de s'extirper de sa routine quotidienne et de découvrir le monde par lui-même. Pendant les deux mois où la troupe se produisit à Arrabar, Norbert passa le plus de temps possible en sa compagnie, négligeant certes de plus en plus son travail à la boutique familiale mais découvrant de nouveaux détails dans les numéros et se renseignant sur la vie d'amuseur jusqu'à enfin oser demander, la veille du départ, à intégrer la troupe. A sa grande surprise, les saltimbanques acceptèrent aussitôt car, dirent-ils, en un mois, ils avaient pleinement eu le temps de deviner son intention et n'attendaient qu'une demande de sa part. De plus, il semblait dégourdi et disposait d'une belle voix, ce qui lui permettrait au moins de débuter comme chanteur ou acteur. Fou de joie, Norbert courut chez lui préparer son baluchon et faire ses adieux à ses parents. Ceux-ci, sous leurs dehors bourrus, avaient enfin constaté le manque d'intérêt de Norbert pour le négoce, beaucoup plus marqué ces derniers temps, et se résignèrent à laisser partir leur fils bien-aimé sans trop protester.
La compagnie tirait son nom complet (Les Trois Souris: Merlin, Fifi et la smala!) de son couple de fondateurs, Merlin, un colosse spécialisé dans les tours de force et la musique, et Fifi, acrobate et dresseuse d'animaux de talent. Ils avaient rapidement attiré d'autres artistes et choisi les souris comme signe de reconnaissance pour leur curiosité, leur effronterie, leur capacité à se faufiler partout et leur goût de la présence humaine. Trois souris vivaient donc en permanence au sein de la troupe et participaient à certains numéros.
La compagnie avait pour habitude de suivre un long circuit entre Arrabar et Eauprofonde. Tous les dix ans très exactement, pendant les mois de Ches et de Tarkash, elle s'arrêtait dans chacune de ces deux villes: Arrabar parce que Merlin et Fifi y avaient de la famille et qu'il y avait toujours du passage et du public, Eauprofonde car il s'agissait de LA cité de Féérune à voir au moins une fois, pleine d'opportunités, et car il était trop dangereux de s'aventurer plus au Nord. Pendant les cinq ans de voyage entre chaque cité, les comédiens se produisaient où l'on voulait bien d'eux, que ce soit dans d'immenses métropoles, de simples villages ou chez de riches particuliers.
Comme prévu, Norbert débuta comme chanteur, s'améliora rapidement puis essaya divers rôles au fil des années avant de se concentrer sur la chanson, le conte et la musique. Au sein de sa nouvelle famille, il s'épanouit totalement, s'enrichit de tout ce qu'il voyait ou entendait et gagna en assurance, tenant un langage coloré lorsque c'était nécessaire ou se montrant cinglant et subtil dans ses chansons et ses contes. Il choisit comme nom de scène Norbert d'Entre-les-Songes pour rappeler à son public et à lui-même l'importance des rêves et des idéaux.
L'une des expériences les plus marquantes de ses débuts fut sa rencontre, dans un hameau du Téthyr, avec une fillette malade au-delà de tout espoir et au chevet de laquelle il joua le meilleur de son répertoire. Pour le remercier de lui avoir fait oublier sa douleur et de lui avoir amené de l'exotisme avant sa mort, elle lui offrit tout ce qu'elle possédait, à savoir son doudou, un bonnet de nuit trop grand pour elle que Norbert promit de toujours conserver avec lui. Cet objet est depuis devenu son porte-bonheur et lui permet de se détendre au coucher.
La dernière rencontre fondamentale de Norbert fut un barde, Terry Le Luron, croisé au Festival de Nashkel alors que Les Trois Souris sortaient d'Amn et s'apprêtaient à remonter la Côte des Épées. Ancien acteur et ancien bouffon, il arpentait l'Ouest de Féérune depuis de nombreuses années par goût de l'aventure et soif de connaissance et, de temps en temps, intégrait une troupe d'amuseurs pour éviter d'émousser son talent. Lui et la compagnie voyagèrent donc de conserve jusqu'à Eauprofonde et Norbert fut fasciné par ce personnage haut en couleur qui représentait son idéal: un homme sûr de lui, jamais avare de piques, indépendant mais ouvert aux autres, toujours prêt à enrichir et à partager son savoir avec n'importe qui ("Pas comme ces crétins de Château-Suif, maugréa-t-il lorsqu'ils passèrent à proximité. Quelle idée d'enfermer le savoir, de lui faire prendre la poussière et de ne le mettre qu'à la disposition des riches! Le savoir, c'est la culture, la mémoire. Ça doit vivre, courir d'esprit en esprit, sauter de maison en maison, s'affûter à la réalité du monde et exploser dans la joie pour se répandre encore plus!").
Lorsqu'ils arrivèrent à Eauprofonde, Terry, qui projetait de continuer jusqu'à l'Épine dorsale du monde et avait décelé un potentiel intéressant chez Norbert, lui proposa de devenir son apprenti. Ce dernier accepta avec plaisir et ils quittèrent la troupe à la fin des deux mois de représentation. Les adieux furent déchirants, Norbert étant sincèrement reconnaissant aux baladins de tout ce qu'ils lui avaient apporté et se promettant de toujours les aider s'il en avait la possibilité. En cinq ans de vie à leurs côtés, il avait tissé des liens très forts avec chacun des membres de la troupe et les considérait comme sa famille.
Au cours de ses pérégrinations avec Terry (Valbise, Marches d'argent, Haute-Forêt), Norbert mémorisa de nombreux contes et légendes, apprit les rudiments de la vie d'aventurier et découvrit comment utiliser son potentiel magique pour se tirer d'affaire. Les deux compères trouvaient souvent refuge chez l'habitant moyennant quelque divertissement et, après être descendus jusque dans le Cormyr, Terry estima que Norbert était à présent capable de se débrouiller seul (il est cependant possible que la bonne amie dont Terry s'était épris à Suzail ait hâté cette décision). Avant de se séparer, Terry offrit à Norbert une amulette, son charme de bonne santé, qui devait l'aider à ne pas succomber aux dangers d'une vie itinérante, lui-même n'en ayant plus besoin dans l'immédiat.
Se retrouvant seul pour la première fois de sa vie, Norbert se sentit pousser des ailes et continua son exploration de Féérune, cherchant toujours à diffuser la musique de la connaissance, à apprendre quelque chose de chaque rencontre et à aider les autres de son mieux. Il traversa la Sembie, les Vaux, les régions de la Mer de Lune, Grand-Val, la Rashéménie avant de tenter une incursion dans le Thay, à laquelle il renonça devant l'hostilité et le manque d'ouverture d'esprit de la population. Il passa alors par les Terres de la Horde puis descendit la Coulée Cristalline avant de longer la Mer des Étoiles Déchues jusqu'au Chondath et Arrabar, où il entra au début du mois de Tarkash 1383.
De retour à Arrabar dix ans après l'avoir quittée, Norbert découvrit que ses parents avaient été emportés par une épidémie de grippe. Malgré toutes leurs différences, il aurait aimé leur montrer qu'ils pouvaient être fiers de l'homme qu'il était devenu. En leur honneur, il composa une chanson dont il laissa une copie des paroles à proximité de leur tombe puis se mit en quête de son autre famille, Merlin, Fifi et la smala. Leurs retrouvailles furent mémorables et fâchèrent définitivement Norbert avec le vin rouge!
Durant le mois de Tarkash, Norbert et Les Trois Souris prirent des nouvelles les uns des autres, échangèrent des informations sur les régions traversées, rejouèrent ensemble mais les adieux furent cette fois définitifs. En effet, Norbert avait entendu parler de plusieurs continents dont on ne savait pas grand chose, Maztica au-delà de la Mer Inviolée, Dorrandin et Hélonna par-delà la Grande Mer, et il se proposait de les explorer pour le restant de ses jours.
Le cœur gros, Norbert prit donc la Route Dorée en direction de Halruaa, où il souhaitait vivre quelque temps avant d'embarquer, supposant qu'un pays où la magie était aussi omniprésente ne pouvait que se révéler intéressant. Las! Même si vivre au milieu de gens presque tous dotés de pouvoirs magiques fut une expérience captivante, il se sentit souvent déconsidéré vu que la plupart des Halruéens ne juraient que par les magiciens, seuls capables d'Art magique selon eux, et tenaient fort peu en considération les ensorceleurs et les bardes, considérés comme primitifs. Mal à l'aise, Norbert abrégea son séjour pour se diriger vers le Thindol et sa capitale, Thindar, où un navire le transporta de l'autre côté de la Grande Mer après un voyage éprouvant. Il débarqua à Lumenis un jour de Flammerige 1384.
Cependant, dans l'année de ses 15 ans et alors que le désir de voyage se faisait de plus en plus fort, Norbert assista au spectacle d'une troupe de baladins, Les Trois Souris, qui le réconcilia avec cette profession. En effet, les bateleurs dont il connaissait déjà les œuvres se distinguant surtout par leurs défauts (maladresse, monotonie, grossièreté des illusions...) ou leur malhonnêteté (certains n'hésitaient pas à charger des complices de voler les bourses des spectateurs), ces nouveaux venus lui semblaient encore plus exceptionnels et lui firent comprendre qu'il tenait là un moyen rêvé et fort intéressant de s'extirper de sa routine quotidienne et de découvrir le monde par lui-même. Pendant les deux mois où la troupe se produisit à Arrabar, Norbert passa le plus de temps possible en sa compagnie, négligeant certes de plus en plus son travail à la boutique familiale mais découvrant de nouveaux détails dans les numéros et se renseignant sur la vie d'amuseur jusqu'à enfin oser demander, la veille du départ, à intégrer la troupe. A sa grande surprise, les saltimbanques acceptèrent aussitôt car, dirent-ils, en un mois, ils avaient pleinement eu le temps de deviner son intention et n'attendaient qu'une demande de sa part. De plus, il semblait dégourdi et disposait d'une belle voix, ce qui lui permettrait au moins de débuter comme chanteur ou acteur. Fou de joie, Norbert courut chez lui préparer son baluchon et faire ses adieux à ses parents. Ceux-ci, sous leurs dehors bourrus, avaient enfin constaté le manque d'intérêt de Norbert pour le négoce, beaucoup plus marqué ces derniers temps, et se résignèrent à laisser partir leur fils bien-aimé sans trop protester.
La compagnie tirait son nom complet (Les Trois Souris: Merlin, Fifi et la smala!) de son couple de fondateurs, Merlin, un colosse spécialisé dans les tours de force et la musique, et Fifi, acrobate et dresseuse d'animaux de talent. Ils avaient rapidement attiré d'autres artistes et choisi les souris comme signe de reconnaissance pour leur curiosité, leur effronterie, leur capacité à se faufiler partout et leur goût de la présence humaine. Trois souris vivaient donc en permanence au sein de la troupe et participaient à certains numéros.
La compagnie avait pour habitude de suivre un long circuit entre Arrabar et Eauprofonde. Tous les dix ans très exactement, pendant les mois de Ches et de Tarkash, elle s'arrêtait dans chacune de ces deux villes: Arrabar parce que Merlin et Fifi y avaient de la famille et qu'il y avait toujours du passage et du public, Eauprofonde car il s'agissait de LA cité de Féérune à voir au moins une fois, pleine d'opportunités, et car il était trop dangereux de s'aventurer plus au Nord. Pendant les cinq ans de voyage entre chaque cité, les comédiens se produisaient où l'on voulait bien d'eux, que ce soit dans d'immenses métropoles, de simples villages ou chez de riches particuliers.
Comme prévu, Norbert débuta comme chanteur, s'améliora rapidement puis essaya divers rôles au fil des années avant de se concentrer sur la chanson, le conte et la musique. Au sein de sa nouvelle famille, il s'épanouit totalement, s'enrichit de tout ce qu'il voyait ou entendait et gagna en assurance, tenant un langage coloré lorsque c'était nécessaire ou se montrant cinglant et subtil dans ses chansons et ses contes. Il choisit comme nom de scène Norbert d'Entre-les-Songes pour rappeler à son public et à lui-même l'importance des rêves et des idéaux.
L'une des expériences les plus marquantes de ses débuts fut sa rencontre, dans un hameau du Téthyr, avec une fillette malade au-delà de tout espoir et au chevet de laquelle il joua le meilleur de son répertoire. Pour le remercier de lui avoir fait oublier sa douleur et de lui avoir amené de l'exotisme avant sa mort, elle lui offrit tout ce qu'elle possédait, à savoir son doudou, un bonnet de nuit trop grand pour elle que Norbert promit de toujours conserver avec lui. Cet objet est depuis devenu son porte-bonheur et lui permet de se détendre au coucher.
La dernière rencontre fondamentale de Norbert fut un barde, Terry Le Luron, croisé au Festival de Nashkel alors que Les Trois Souris sortaient d'Amn et s'apprêtaient à remonter la Côte des Épées. Ancien acteur et ancien bouffon, il arpentait l'Ouest de Féérune depuis de nombreuses années par goût de l'aventure et soif de connaissance et, de temps en temps, intégrait une troupe d'amuseurs pour éviter d'émousser son talent. Lui et la compagnie voyagèrent donc de conserve jusqu'à Eauprofonde et Norbert fut fasciné par ce personnage haut en couleur qui représentait son idéal: un homme sûr de lui, jamais avare de piques, indépendant mais ouvert aux autres, toujours prêt à enrichir et à partager son savoir avec n'importe qui ("Pas comme ces crétins de Château-Suif, maugréa-t-il lorsqu'ils passèrent à proximité. Quelle idée d'enfermer le savoir, de lui faire prendre la poussière et de ne le mettre qu'à la disposition des riches! Le savoir, c'est la culture, la mémoire. Ça doit vivre, courir d'esprit en esprit, sauter de maison en maison, s'affûter à la réalité du monde et exploser dans la joie pour se répandre encore plus!").
Lorsqu'ils arrivèrent à Eauprofonde, Terry, qui projetait de continuer jusqu'à l'Épine dorsale du monde et avait décelé un potentiel intéressant chez Norbert, lui proposa de devenir son apprenti. Ce dernier accepta avec plaisir et ils quittèrent la troupe à la fin des deux mois de représentation. Les adieux furent déchirants, Norbert étant sincèrement reconnaissant aux baladins de tout ce qu'ils lui avaient apporté et se promettant de toujours les aider s'il en avait la possibilité. En cinq ans de vie à leurs côtés, il avait tissé des liens très forts avec chacun des membres de la troupe et les considérait comme sa famille.
Au cours de ses pérégrinations avec Terry (Valbise, Marches d'argent, Haute-Forêt), Norbert mémorisa de nombreux contes et légendes, apprit les rudiments de la vie d'aventurier et découvrit comment utiliser son potentiel magique pour se tirer d'affaire. Les deux compères trouvaient souvent refuge chez l'habitant moyennant quelque divertissement et, après être descendus jusque dans le Cormyr, Terry estima que Norbert était à présent capable de se débrouiller seul (il est cependant possible que la bonne amie dont Terry s'était épris à Suzail ait hâté cette décision). Avant de se séparer, Terry offrit à Norbert une amulette, son charme de bonne santé, qui devait l'aider à ne pas succomber aux dangers d'une vie itinérante, lui-même n'en ayant plus besoin dans l'immédiat.
Se retrouvant seul pour la première fois de sa vie, Norbert se sentit pousser des ailes et continua son exploration de Féérune, cherchant toujours à diffuser la musique de la connaissance, à apprendre quelque chose de chaque rencontre et à aider les autres de son mieux. Il traversa la Sembie, les Vaux, les régions de la Mer de Lune, Grand-Val, la Rashéménie avant de tenter une incursion dans le Thay, à laquelle il renonça devant l'hostilité et le manque d'ouverture d'esprit de la population. Il passa alors par les Terres de la Horde puis descendit la Coulée Cristalline avant de longer la Mer des Étoiles Déchues jusqu'au Chondath et Arrabar, où il entra au début du mois de Tarkash 1383.
De retour à Arrabar dix ans après l'avoir quittée, Norbert découvrit que ses parents avaient été emportés par une épidémie de grippe. Malgré toutes leurs différences, il aurait aimé leur montrer qu'ils pouvaient être fiers de l'homme qu'il était devenu. En leur honneur, il composa une chanson dont il laissa une copie des paroles à proximité de leur tombe puis se mit en quête de son autre famille, Merlin, Fifi et la smala. Leurs retrouvailles furent mémorables et fâchèrent définitivement Norbert avec le vin rouge!
Durant le mois de Tarkash, Norbert et Les Trois Souris prirent des nouvelles les uns des autres, échangèrent des informations sur les régions traversées, rejouèrent ensemble mais les adieux furent cette fois définitifs. En effet, Norbert avait entendu parler de plusieurs continents dont on ne savait pas grand chose, Maztica au-delà de la Mer Inviolée, Dorrandin et Hélonna par-delà la Grande Mer, et il se proposait de les explorer pour le restant de ses jours.
Le cœur gros, Norbert prit donc la Route Dorée en direction de Halruaa, où il souhaitait vivre quelque temps avant d'embarquer, supposant qu'un pays où la magie était aussi omniprésente ne pouvait que se révéler intéressant. Las! Même si vivre au milieu de gens presque tous dotés de pouvoirs magiques fut une expérience captivante, il se sentit souvent déconsidéré vu que la plupart des Halruéens ne juraient que par les magiciens, seuls capables d'Art magique selon eux, et tenaient fort peu en considération les ensorceleurs et les bardes, considérés comme primitifs. Mal à l'aise, Norbert abrégea son séjour pour se diriger vers le Thindol et sa capitale, Thindar, où un navire le transporta de l'autre côté de la Grande Mer après un voyage éprouvant. Il débarqua à Lumenis un jour de Flammerige 1384.