La Couronne de Cuivre

Portant comme à son habitude un long manteau rouge à capuche et un masque blanc, Mortis venait de quitter sa "bonne maman" pour livrer des "galettes" à "mère-grand" qui était "malade", en clair : il venait verser un pot de vin à un ponte de l'administration locale, qui était au courant des activités de son petit groupe et réclamait sa part du gâteau ! Porteur d'une bourse de 500 couronnes, il traversait prudemment les ruelles étroites de la ville, mais sa colère le fit s’arrêter et il se déclara de manière sonore...

- Ah ! Manost ! Ville d'ordre et de droiture !

Déclama t-il sur un ton emphatique, avant de rajouter, rageur :

- Foutue nid à vermines hypocrites oui ! Il n'y a pas de mérite à être malhonnête si même les représentants de l'autorité le sont !

Mortis fut surpris, de voir une jeune femme lui sauter dessus sauvagement... il tomba à la reverse la jeune femme à califourchon sur lui. Il eu une grosse frousse sur le coup, mais réalisant le caractere tendancieux de la situation, il répondit non sans un certain esprit grivois :

- Hé bien je ne me connaissais pas tant de succès, mais il vous suffisait de proposer inutile d'en arriver à tant de violence !

Dit-il avec amusement.

- Une étreinte nocturne d'une jolie demoiselle ma foi...

Alors qu'il luttait pour la repousser, il remarqua le couteau dans la main de son impromptue partenaire et dit :

- Bon plus sérieusement qui vous envoie ? Le petit bâtard peut-être ?

Astrée n'écoutait que d'une oreille distraite. Elle avait trop faim pour réfléchir au sens de ce qu'elle entendait. Elle aurait voulu mordre le cou de l'inconnu, mais il se défendait bien, le bougre, et elle n'avait pas réussi à profiter de l'effet de surprise. A califourchon sur lui, elle ne réalisait même pas que la situation pouvait prêter à confusion, et s'en moquait éperdument. Mais elle fut sensible au changement de ton, passant de la plaisanterie grivoise à l'interrogation sérieuse. La question traversa même les brumes de son cerveau obnubilé par la faim. Qui l'envoyait ? Elle ne comprit pas.
" J'ai faim !" s'écria-t-elle pour tout réponse.
Il remuait trop, elle n'arrivait pas à assurer sa prise, à l'immobiliser. Il la maintenait à distance de toute la force de ses avant-bras. Lâchant inopinément le couteau qui lui encombrait la main, elle lui saisit les deux poignets pour tenter de lui écarter brutalement les bras, afin de pouvoir se plaquer contre lui et atteindre enfin sa gorge. C'était une étrange obsession que de vouloir y planter ses dents comme le ferait un loup. Mais la pulsion était bien plus forte que toute raison.

Mortis, était un peu surpris de la réponse, il devait admettre qu'il imaginait tout sauf ça... Il aurai bien continuer sur les vannes et sous entendus inspirées par le bas ventre mais il fallait qu'il se rende à l’évidence la demoiselle en face de lui n’était pas dans un état normal : elle le regardait comme un morceau de viande ce qui s'il était tout juste vêtu d'un boa à plumes l'aurai sans doute flatté, mais dans le cas présent l’inquiétait un peu tout de même.

- Vous avez faim ?

Il pris un grand inspiration et...

- Et bien mangez ça !

... Il força sur son dos et se releva d'un coup, collant un coup de boule à la demoiselle, dans l'espoir de pouvoir se dégager et se saisir du couteau à terre.

Le coup de tête prit Astrée par surprise. En temps ordinaire, elle avait de bons réflexes, une grande souplesse, et esquivait la plupart des coups. Mais elle n'était pas dans son état normal. Et le choc l'envoya valser à un bon mètre du jeune homme, un peu sonnée.
Sa tête tournait, et elle fut incapable de se relever tout de suite. Elle pouvait compter les étoiles qui dansaient devant ses yeux. Des étoiles rouges, comme le manteau à capuche du jeune homme, et comme le steak cru dont elle avait tant envie.
" J'ai faim, bordel", marmonna-t-elle en s'efforçant de rassembler ses esprits, ses forces, et de se redresser. Elle n'allait tout de même pas se laisser vaincre par un simple gibier à deux pattes ? D'ailleurs, où était-il ?

C'est avec beaucoup de courage et d’abnégation que Mortis avait pris le couteau et la poudre d'escampette... oui non il n’était pas du genre à frapper ses ennemi de face, et exerçait quand la situation l'exigeait un repli stratégique...

- Courage, fuyons...

Dit-il, pour se motiver à la périlleuse tache de sauver sa peau.

Sa charmante agresseuse était désormais désarmé, mais il lui fallait trouver un moyen de la semer en ville, voir mieux de lui tendre un piège. Prenant des ruelles sombres qu'il commençait maintenant à connaitre assez bien, idéal pour perdre quelqu'un ou pour un guet-apens :

Une fois une certaine distance entre lui et la jolie brune affamée. il se défit de son manteau rouge et le plaça derrière deux caisses de manière à croire qu'il se cachait derrière puis se cacha lui même un peu plus loin de sorte à pouvoir voir tout ceci sans être vu. Le barde avait deux trois sort amusant en stock, et qu'il n'avait pas tellement eu d'occasion d'utiliser.

Mortis commença à incanter des qu'il vit débouler sa poursuivante, murmurant l'incantation, il avait su se rendre suffisamment discret pour ne pas se faire repérer. Alors qu'elle s’élança sur ce qu'elle pensait être sa proie, le barde lança son sort.

Mortis --> Charme personne --> Astrée

Le plan avait marché pour l'instant, mais restait à savoir si le sort allait fonctionner... rien n’était moins sur au vu du comportement assez étrange de la demoiselle...

- Alors on va se montrer coopérative mademoiselle ?

L'effet du sort, contrebalançant l'état étrange dans lequel l'avait plongée sa tentative de se transformer en loup, la laissa perdue, indécise. Elle contempla le manteau rouge qui n'abritait plus personne. Elle avait faim, très faim, envie de viande fraîche... mais l'inconnu qui venait de parler était un ami. Un loup dévore-t-il un membre de sa meute ? Non, bien sûr.
Elle se tourna vers lui, hésitante. Que faire ? Sans son manteau rouge, ou peut-être à cause du sortilège, il n'apparaissait plus tout à fait comme un gibier à pourchasser.
Le manteau, c'était peut-être ça le secret. Elle le porta à sa bouche, déchira un morceau de tissu, le recracha. Ça n'était pas du tout ce dont elle avait tant envie.
" J'ai tellement besoin de viande, vous pouvez pas imaginer à quel point, finit-elle par expliquer, retrouvant l'usage de la parole. Il me faudrait juste... un bras ? Ou même juste un morceau... Je n'ai jamais vu personne d'aussi appétissant que vous...

Il était évident que la jeune femme n’était pas exactement dans son état normal, il lui fallait maintenant trouver un moyen de l'amadouer, elle ressemblait pas à l'image qu'il se faisait d'une cannibale... peu importe il avait suffisamment d'ennuis pour éviter de tuer une pauvre fille à moitié folle dans cette ville de fous furieux... la garde l'avait déjà à l’œil, ses frasques lui avait attiré l'inimitié de certain membre du guet de cette foutue cité : il essaya de trouver les mots...

- Hé Bien c'est... très flatteur... Je vous trouve aussi très appétissante... Pourquoi n'irions nous pas manger un petit quelque chose ensemble ? Malgré l'heur tardive je suis certain qu'une auberge peut nous accueillir et vous offrir un repas qui saura vous sustenter ? Qu'en dites-vous ?

Une bonne dose de somnifère dans un gigot et l'affaire sera entendu...

Astrée sentit son estomac gronder en réponse à la proposition de l'inconnu. Elle avait envie de viande fraîche et crue, de sang chaud coulant dans sa gorge. De le manger, lui, dont la chair semblait si tendre et goûteuse.... Mais il proposait de partager autre chose. Après tout, pourquoi pas ? Si ça suffisait à calmer son appétit, tant mieux, sinon.... et bien, elle le dévorerait ensuite en guise de plat de résistance.
" D'accord.... mais.... vous savez où trouver de la viande fraiche ?"
Elle doutait qu'un quelconque restaurant de cette ville puisse servir de quoi combler son envie de viande crue.

Bien entendue elle espérait de la viande crue... Bon Mortis n’était pas surpris il se dit que la grosse bonne femme de la Taie pourrait lui filer un coup de main...

- Un plat de viande crue ça peut se trouver bien sur... Vous connaissez le filet orc ? C'est un morceau de viande crue généralement hachée à laquelle on ajoute un jaune d’œuf et des câpres, des cornichons, un peu d’huile d'olive, du persil, de l'ail et des oignons.

Il espérait avec pareil proposition appâter la jeune femme cannibale...

- Je connais une petite taverne auberge près de la grande porte, la Taie Dorée, je peux vous y conduire... ce n'est pas très loin...

Quelques minutes de marche tout au plus, une fois là bas il sera déjà en terrain plus propice...

" Je sais pas si ça suffira... enfin... peut-être.... si on enlève l'ail... les oignons... l'oeuf et l'huile..."
Elle haussa les épaules.
" Je vais voir si ça me tente. "
Ca ne la tentait pas, en réalité. Elle voulait de la viande encore chaude d'avoir été fraîchement tuée, avec du sang ruisselant dans sa gorge. Elle voulait... elle voulait le jeune homme... Mais pourtant, non, on ne dévore pas un frère de meute. C'était un frère, lui répétait fermement une part d'elle-même. Un frère, on lui doit un minimum de courtoisie. C'est donc par pure courtoisie qu'elle décida de suivre l'inconnu si appétissant jusqu'au restaurant qu'il lui proposait.

Sa livraison devrait attendre... tant pis... une cannibale en plain Manost, ça meritait un peu d'investigation...

- Sans condiments ni préparation donc ? A votre guise... Venez donc...

Quelques minutes de marche plus tard et plus loin, ils arrivaient en vue de la sordide taverne, bon au moins l’intérêt pour Mortis c'est qu'ici il était en terrain conquis et allié... avec sans doute encor à cette heur quelques homme à lui.

- C'est ici très chère amie, vieux bâtiment certes mais j'y ai mes habitudes...

Il franchit la porte, la taverne comptait encor trois clients déjà présents, deux nains l'un était imberbe portant des habit ressemblant vaguement à ceux d'un mage et l'autre plus classique barbue et équipé d'un hache et d'une cotte de maille, le troisième un jeune homme bien habillé qui seul à une table disposait des cartes sur la table, visiblement il faisait une réussite, ainsi qu'un gosse bonne femme à la mine patibulaire qui en voyant le Barde rentrer avec une jeune femme, afficha un rictus immonde et pervers.

- Je vois qu'on s'offre du bon temps...

dit-elle

- Le patron s'amuse, quand Ruth n'est pas là...

Répondit le jeune homme en fixant la nouvelle venue d'un regard insistant.
Les deux nains quant à eux adressèrent un simple salut de la tete au barde puis retournèrent à leurs bières et leurs messe basses.

Mortis, haussa les épaules et pris la parole :

- Mademoiselle a faim, et je pense que vous êtes la seule taverne de cette ville à pouvoir lui donner ce dont elle a envie.

Il s'approcha du comptoir et dit à voix basse à la grosse matrone :

- Elle désire de la viande... fraiche...

Elle le dévisagea, pouffa de rire et dit

- Ahaha ! De la viande ? soit tu jargonne, soit tu m'as prise pour une aubergiste ?

- Vous n'avez pas compris très chère petite madame... elle demande VRAIMENT de la viande... fraiche... TRES fraiche...

Elle écarquilla les yeux.

- Oh ? euh... Alors ça c'est la première fois qu'on me la fait celle là... Bon je vais voir ce que je peux faire.

Astrée n'était pas sûre de comprendre ce qui s'échangeait exactement. Cet endroit ressemblait à une taverne assez mal fréquentée, avec des odeurs étranges. Mais l'essentiel était de manger. Elle avait le cerveau embrouillé. Envie de viande, oui.
Elle détailla brièvement les nains : viande dure, pleine de nerfs et de gras, comme la bonne femme d'ailleurs. Il y avait un jeune homme plus prometteur à une table, certainement bien plus tendre. Mais non, décidément, celui qui l'avait amené ici était dix fois plus appétissant. Elle ne parvenait pas à se souvenir pourquoi elle l'avait suivi jusqu'ici, plutôt que de le dévorer sur place. C'était une erreur : il y avait trop de monde ici. Pourquoi avait-elle tant hésité à le manger ? Il émanait de lui une odeur délicieuse... Il fallait juste... sortir de là.
" Je préférerais manger dehors. Les odeurs ici me retournent l'estomac. Venez", fit-elle en lui prenant le bras pour l'entraîner avec elle.

- Nos odeurs vous incommodent mademoiselle ?

Demanda le jeune homme à sa table en la voyant tirer sur le bras du barde et tenter de le trainer dehors. Mortis lui avait bien compris que la jeune femme était revenu à ses premières intentions, non que se faire mordre par une jolie jeune femme lui déplaisait tant que cela, mais certainement pas jusqu'au sang et puis bon

- Oh mademoiselle je doit vous prévenir, je sais que notre patron peut paraitre affable, mais comme on dit entre deux loups, il faut souvent plus se méfier de ceux qui vous sourit et vous charme en disant vouloir vous amener dans des ruelles sombres... Oh mais attendez...

Mortis en était certain, ce crétin se payait sa tête, quand ce foutu tire-laine n’était pas entrain de se faire des vacheries avec l'empoisonneuse, ou de détrousser des belles bourgeoises dans la rue, c’était son autre petit jeu... bon au moins à ce moment ça donnait au Barde une bonne excuse pour rester ici...

- Rodrigue, arrête un peu de te foutre de moi veux-tu !

Il tira d'un coup sur la jeune femme et la saisie par la hanche... il plastronna sur un ton badin.

- Tu es jaloux avoue !

Astrée se laissa saisir par la hanche et enlacer, sans protester. Le jeune homme appétissant pouvait vouloir satisfaire d'autres appétits, tout à fait charnels, peu lui importait. L'essentiel était qu'elle-même puisse combler sa faim.
Certes, les loups ne dévorent pas leur partenaire sexuel, d'ordinaire, contrairement aux mantes religieuses. Mais elle comptait plutôt le dévorer avant l'acte sexuel, de toute façon. Rien que d'y songer.... elle salivait.

" On devrait peut-être se chercher un endroit... plus tranquille ?", proposa-t-elle en glissant à son tour un bras autour de la taille du jeune homme, le regard brillant d'un désir ardent -une flamme qui pouvait sans doute prêter à confusion, mais peu lui importait, au contraire : la proximité physique ne faisait que la rendre encore plus impatiente, et elle n'aurait aucune peine à enfoncer ses dents dans son cou au détour d'une étreinte.

Mortis se dit que la demoiselle le prenait vraiment pour une andouille libidineuse, bon il n'était certes pas insensible au charme féminin, mais qu'une inconnue s'offre ainsi, même sous l'effet d'un sort, sa suspicion maladive prenait le dessus... En clair pour le barde : ça puait le traquenard à cent lieues ! Il fit plusieurs hypothèses : Peut-être l'effet de son sort de charme avait commencer à disparaitre ? Après tout la donzelle n’était pas dans un état tout à fait normal, et sans doute cela pouvait affecter la durée des effets d'un envoutement... En réalité il n'en savait rien, ses connaissances en matière de magie étaient parcellaires, étendues mais peu approfondies, ce n’était pas là son domaine de prédilection. une autre hypothèse était que s'en prendre à un potentiel allié ne la dérangeait pas plus que cela...

Il réfléchit un instant et se dit que dans le doute, il allait s'en débarrasser... le moment où l'attaquant est le plus vulnérable c'est lorsque lui même attaque... un bon coup de dague dans les côtes et il n'y paraitra plus...

- Pourquoi pas mademoiselle !

il se tourna à nouveau vers le nobliau de la bande :

- Que veux tu Rodrigue je suis irrésistible !

Chose à laquelle l’intéressé répondit par un sourire narquois.

(HRP Arf désolé les fêtes et après ça m'est sorti de l'esprit... On s’organise comme tu veux pour finir ! )

Mortis soupirait intérieurement tout ceci avait été une perte de temps, il aurai du tenter le sort de sommeil et l’égorger dans la ruelle sombre il aurai gagné du temps... Il était temps de mettre un terme à tout ce cirque... Il se tenait prêt à la suriner au foie ou à lui poinçonner le cœur entre les cotes... Il attendait juste le bon moment, il attendait un signe dans le regard de la demoiselle que celle-ci passe à l'attaque. Un mouvement suspect...

La ruelle était vide, un parfait nid d'amour glauque à souhait, les attendaient... Enfin "d'amour" ! Chacun d'eux se doutait que les plaisirs charnels n'allaient pas être la principale composante de leurs futurs potentielles étreintes.

Pas grave, on était sensés finir en 15 jours, on va finir ça vite...

Astrée l'entraîna un peu plus loin, l'estomac grondant. Mais l'odeur entraperçue dans les cuisines avait réveillé autre chose, un autre appétit, une envie de viande.... cuite ? Aussi se trouvait-elle en proie aux affres de l'indécision, hésitant entre faire demi-tour pour aller voir ce qui s'y trouvait, et égorger le jeune homme qu'elle tenait par la taille pour satisfaire tout de suite son appétit. Et elle continuait machinalement à avancer, s'éloignant de la fameuse cuisine... mais en ralentissant, indécise.
Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, dit-on. Et puis, qui empêcherait de faire les deux ? Elle faillit céder à son instinct animal... Mais il y eut subitement un chien, face à eux, le poil hérissé. Prêt à lui disputer sa proie sans doute. Elle lâcha subitement Mortis, concentrée sur l'animal.

Le barde, se demandait ce qu'il se passait dans la tête de la jeune femme, elle aurai du attaquer depuis un moment... et d'un coup elle semblait hésitante, le cul entre deux chaises, position fort peu confortable au demeurant. Un chien venait de faire son apparition visiblement agressif... Bordel après une femme qui se prend pour un fauve, un clébard enragé ! Pensa Mortis qui mesurai sa chance. Peut-être était ce le moment pour prendre l'initiative ?

Poignardez une femme dans une ruelle...voilà qui risquait d'attirer l'attention du guet dans les prochains jours... Entre le père du gamin au Loyal Paladin et ça... ça commençait à puer dans le coin... il allait sans doute faire porter le chapeau à un gueux du coin... un débile incapable de répondre aux questions... le coupable parfait dans un lieux de droiture comme Manost. Un original était forcement coupable... telles étaient les pensées de Mortis au moment où il recula d'un pas sorti sa dague comme s'il voulait défendre sa "conquête" contre le chien... puis sans crier gare tenta de poignarder la jeune femme...

- Voyez vous jeune fille...

Dit l’étrange homme masqué...

- Il est des contes et des fables ou la morale parle du grand méchant loup qui peuplerai les bois, montrant griffes et crocs, et dévorant les petites filles. Mais il en ai d'autres plus dangereux que ces morales oublient : ceux qui peuplent les villes, ils sont aimables affables, et comme le disais mon ami tantôt, ils vous courtisent pour vous amener dans des ruelles sombres pour montrer leurs crocs... Des deux sortes de loups ce sont ces derniers les plus dangereux... Hahaha !

Peu à peu, les lignes devinrent floues et l'obscurité complète se fit... c'est à ce moment qu'Astrée se réveilla, un cauchemar ?

Elle émergea, sans trop comprendre où elle était. Il faisait noir, elle était recroquevillée sur le sol. Celui-ci était dur, mais c'était de la roche, pas des pavés, et les odeurs étaient celle de la terre, pas celles d'une ville mal famée qui ressemblait à Mélandis, souvenir d'enfance. Elle avait affreusement mal dans le dos, là où on l'avait poignardé. Mais elle était vivante... donc elle ne s'était pas vidée de son sang. On ne l'avait pas poignardée. Ce n'était qu'un rêve ? Mais cette douleur ?
Elle parvint à se redresser, lentement, bloquant son souffle. Ça faisait mal, mais tout de même pas autant qu'un poignard.
Elle se souvint. Elle était dans une grotte, où elle s'était réfugiée pour échapper à un orage. Elle avait rêvé qu'elle était un loup... et qu'elle voulait dévorer un humain. Quelle drôle d'idée. Elle se promit que jamais elle ne se transformerait en loup, c'était bien trop dangereux.

Prince, soufflant pas les naseaux, s'approcha d'elle. Elle le sentait désolé, elle ne savait pas pourquoi. Puis elle comprit : il lui avait enfoncé son sabot dans les côtes, involontairement, en voulant sortir saluer l'aube. Rien de grave, rien qu'elle ne sache soigner d'un simple sortilège. Elle soupira de soulagement. C'était bon d'être en vie, et d'être chez soi, dans les montagnes.
Quel drôle de rêve... La faute à Sohel qui lui avait parlé d'accepter sa part animale et de la cultiver.
Elle ne voudrait plus jamais être un loup, après ça.

THE END