La Couronne de Cuivre

Belred Luyn est sans doute davantage un rassemblement qu’une cité à part entière. Une partie de ses habitations rustiques s’élèvent dans la Forêt autour de la Sylvestre et sont majoritairement peuplées d’elfes des bois. Le centre, plus urbain, est quant à lui davantage à l’image des elfes lunaires qui l’occupent. Reculée, sans rôle commercial clair, Belred est un endroit peu fréquenté par les visiteurs, sinon les plus aventureux. On y trouve ainsi quelques nains, quelques humains, mais ils ne s’y attardent jamais longtemps car ils ont peu à y faire. De même, les elfes ne sont pas particulièrement accueillants — sans être hostiles — car ils espèrent y trouver un peu de tranquillité, à l'abri des influences souvent envahissantes de leurs voisins hélonniens.
(in progress)

***

Quête : Des goûts, des couleurs... et des valeurs.

Quittant la Lorien sans réellement le percevoir, Astrée entra dans Belred Luyn au pas nerveux de Prince des Frelons. Le petit cheval semblait goûter à cet espace plus aéré, où des constructions étranges jouxtaient les arbres millénaires. Il n'y avait pas de rues bien délimitées, davantage des passages, généralement herbeux, entre un bâtiment et un autre. Personne ne demanda à Astrée d'où elle venait ni où elle allait et elle put facilement se rendre jusqu'au bord de la rivière. Là encore, il y avait quelques quais, des entrepôts plus vastes, ce qui ressemblait à des tavernes ou des auberges (sans certitude), et toujours beaucoup d'elfes. La rivière était nerveuse et étroite, à peine assez large pour que deux barges moyennes s'y croisent.

Astrée décida d'obliquer à droite pour longer la rivière vers le nord-ouest, sans la traverser pour le moment. Dès qu'elle avait atteint la rivière, elle avait mis pied à terre et laissait Prince la suivre à son rythme, chargé de son grand sac à dos, heureuse de retrouver un peu de mobilité dans ses jambes ankylosées. Les passages étroits étaient plus adaptés à une marcheuse qu'à une cavalière.
Elle ne savait pas exactement ce qu'elle cherchait. Apercevoir le martin-Pêcheur aurait été idéal, mais elle n'y croyait guère : s'il était parvenu jusqu'ici, il avait largement eu le temps de repartir. Il lui fallait trouver quelqu'un qui l'ait aperçu, et c'est en se rendant à l'entrée nord-ouest de la ville qu'elle avait le plus de chance d'obtenir une réponse positive. Avec un peu de chance, elle trouverait une sorte de bureau d'accueil ou d'enregistrement -mais n'en ayant pas vu le long de la route, il songeait qu'il était fort possible qu'il n'y ait rien de semblable le long de la rivière. Il lui fallait essayer, cependant, et elle décida de longer la rivière jusqu'à la sortie de la ville.

Il n'y avait effectivement rien de ce genre : la ville s'étiolait jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des bâtiments épars, ici et là, sur le bord de l'eau ou entre les arbres. Plusieurs ponts permettaient de traverser la rivière mais ils étaient impraticables pour un animal de grande taille : c'étaient des passerelles de bois et de cordes, à escalader. Peut-être y avait-il quelque chose de plus solide quelque part, mais manifestement pas à la sortie nord de la cité. Les barges étaient peu nombreuses, toutes de facture elfique, et il y avait des elfes ici et là, principalement des Lunaires. Difficile de savoir s'ils parlaient le commun, cependant.

Astrée finit par s'arrêter, réalisant qu'elle était en train de sortir de la ville. La Lorien était interdite aux humains, et elle ne voulait pas être accusée d'avoir franchi une frontière invisible.
Elle resta immobile un moment, se dandinant d'un pied sur l'autre, hésitante quant à la conduite à tenir. Faire demi-tour, évidemment... mais devait-elle longer la rivière jusqu'à l'autre extrémité de la ville ? Cela ne rimait à rien : elle était quasiment certaine que Palen était reparti. Non, il lui fallait plutôt trouver quelqu'un pour la renseigner. Un capitaine de barge, lunaire de préférence, et si possible arrivé récemment, donc avec sa barge tournée vers le sud. Il avait pu croiser Palen. Enfin... si celui-ci n'avait pas bifurqué sur un bras de la rivière. De fil en aiguille, elle se demanda s'il y avait un endroit prévu pour que ces barges fassent demi-tour. Peut-être à l'autre extrémité de la ville ? C'était un autre endroit où se renseigner...
Elle dut s'avouer à elle-même qu'elle cherchait tout simplement un prétexte pour repousser le moment de devoir aborder un inconnu -elle détestait ça-, et poussa un bref soupir. Repartant vers le nord, elle se promit de s'obliger à accoster le premier elfe lunaire qu'elle verrait sur une barge tournée vers l'amont.

Cela ne tarda pas. Un elfe (peut-être jeune, peut-être pas, c'était indiscernable) aux cheveux noirs, en bras de chemise, était en train de passer un enduit sur le plat-bord de sa barge, à l'aide d'un chiffon. Il paraissait seul et sifflotait un air inconnu d'Astrée tout en travaillant. Son embarcation était presque blanche, comme d'ivoire, et sa proue figurait une licorne cabrée, d'un réalisme déconcertant. Lorsque la jeune femme arriva à proximité, il lui jeta un bref coup d'oeil... et s'en désintéressa tout aussitôt.

Aborder un inconnu n'était jamais facile pour Astrée. Mais s'agissant d'un elfe au mieux indifférent, au pire hostile, c'était encore plus difficile.
Elle s'arrêta à hauteur de la barge, admira la magnifique figure de proue -ou feignit, en tout cas, de s'y intéresser-, puis se racla la gorge.
" Bonjour... Hum...'Quelundome. Excusez-moi de vous importuner. Je cherche quelqu'un pour me renseigner..."
Ses paroles étaient mal assurées, portées par un faible filet de voix. Elle songea qu'il était facile à l'elfe de feindre de ne pas parler le commun, et qu'il lui fallait prier Tymora de mettre sur sa route quelqu'un de bonne volonté.

L'elfe lui jeta un nouveau coup d'oeil, l'expression neutre, et reprit son travail.
" Quel genre de renseignements ?" dit-il finalement, sans lever les yeux.

Astrée se mordit la lèvre. Elle avait eu le temps de réfléchir à sa question, mais avait l'impression diffuse que tout cela pouvait paraître louche, si elle ne donnait que peu d'information.
" Oh... Je cherche simplement des nouvelles d'une autre barge. Le Martin-Pêcheur, du capitaine Palen. L'un de mes amis voyageait avec lui, mais je ne le trouve pas en ville, et j'aurais voulu savoir s'il est bien arrivé à Belred Luyn... Donc je cherche quelqu'un qui aurait aperçu le Martin-Pêcheur, soit ici, soit en train de redescendre vers Anarion."

L'elfe se redressa et la dévisagea avec curiosité... ou suspicion.
" Je n'ai pas vu Palen et encore moins le Martin-Pêcheur. Mais je viens d'arriver à Belred. Vous feriez mieux de chercher plus vers la source, c'est généralement là qu'il mouille quand il vient jusqu'ici. Et sur l'autre rive, à hauteur des trois huttes."
Il eut un léger sourire, peut-être un brin ironique.
" Si vous avez déjà vu le Martin Pêcheur, vous ne pourrez pas le manquer."

" Ça, c'est certain", acquiesça-t-elle avec un large sourire.
Sa réponse devait réussir à le convaincre qu'elle connaissait la barge. Enfin, sauf s'il croyait qu'elle bluffait. Mais cela lui était parfaitement égal : elle savait désormais où se renseigner.
" Merci des renseignements, conclut-elle. Et bonne soirée. Namaarie."
Il ne lui restait plus qu'à remonter la rivière, et à la traverser quand elle trouverait un pont adapté -elle préférait éviter que Prince se transforme à la vue de tous- pour trouver ces trois huttes.

Il n'y avait qu'un seul pont de taille raisonnable, qu'elle atteignit au bout de quelques minutes. Comme l'avait fait remarquer Félicie, la cité n'était pas très grande. C'était une construction élancée, en pierre bleutée, qui enjambait la Sylvestre à une hauteur un peu surprenante, comme en souvenir d'un temps où les lieux avaient eu une toute autre physionomie. Cela lui prit donc un certain temps, avant qu'elle retrouve la rive opposée et une nouvelle série de bâtiments et de quais. Belred semblait s'étendre assez loin mais à nouveau, c'était difficile à évaluer compte tenu de son étrange éparpillement. La tour de Félicie se dressait un peu plus loin, dans une zone où les constructions étaient plus nombreuses, surtout en pierre, plus hautes et nettement plus complexes dans leur architecture. Astrée chemina un moment mais n'aperçut aucune hutte, pas plus que la silhouette bleue du Martin Pêcheur. Et à force de marcher, et de marcher encore, il lui sembla qu'à nouveau, elle atteignait les limites de la cité.

Astrée, un instant déçue, songea que la Source était peut-être le nom donné à un quai. Et les Trois Huttes pouvait être celui d'une auberge. Ou... quelque chose de ce genre. Cela collerait parfaitement avec la réponse faite par l'elfe. Une chose était en tout cas certaine : le Martin-Pêcheur n'était pas à quai, sinon elle l'aurait aperçu. Il était déjà reparti... ou jamais arrivé.
Il ne lui restait plus qu'à questionner un autre elfe pour lui demander où se trouvaient "les Trois Huttes".

Astrée dut aborder deux elfes, cette fois, avant d’en trouver un qui parlait le commun. C’était une femme aux cheveux blancs et aux yeux gris-vert, d’un âge indéfinissable. Comme la plupart des Lunaires que la jeune femme avait croisés jusque-là, elle portait des vêtements recherchés, dans les tons bleus et gris, brodés d’arabesques, de perles et de symboles étranges, aux antipodes des tenues sylvestres des Boisés.
« Je ne connais pas de huttes, mais peut-être a-t-il dit « chutes » ? »
Elle désigna une éminence rocheuse voisine, qui semblait à moitié sculptée, à moitié naturelle, et dont dégringolaient trois petites cascades, qui poursuivaient ensuite leur chemin à travers la berge, pour se jeter dans la Sylvestre.
A leur hauteur, cependant, ne se trouvait qu’une vieille barge décatie, dont la flottaison paraissait presque miraculeuse.

Astrée se souvenait que le Martin-Pêcheur, une fois délivré de ses enchantements, ne ressemblait qu'à une petite barge ridicule. Mais elle l'aurait reconnu, tout de même. Certes, par acquis de conscience, elle devrait s'approcher, mais sans y croire vraiment.
" Il m'a dit d'aller vers la source, à la hauteur des trois huttes. Peut-être que c'est là, effectivement. Je ne sais pas trop. Savez-vous s'il y a... une auberge, dans le coin, ou je pourrais me renseigner pour savoir si quelqu'un a vu le capitaine Palen récemment ? Ou bien un endroit où les barges doivent déclarer leur arrivée ou leur chargement ?"

L'elfe rit en secouant la tête.
" Ce genre de choses n'existe pas, dit-elle. Nous ne sommes pas des humains."
Elle jeta un oeil autour d'elle.
" Mais Palen est en ville, oui. Où, par contre, je ne saurais vous dire. Mais si vous allez dans l'auberge juste là..."
Elle désigna une construction de verre et de pierre violacée, qui ressemblait à tout sauf une auberge.
" On pourra sans doute vous renseigner."

Astrée écarquilla des yeux en entendant la femme déclarer que Palen était en ville. Elle s'était attendue à ce qu'il soit déjà reparti, et s'était préparée mentalement à devoir persévérer dans des recherches hasardeuses... Mais s'il était en ville, c'était parfait. Cela signifiait qu'il était bien arrivé. Elle en resta un instant muette de soulagement, avant de se reprendre et de sourire à l'inconnue.
" Oh... Merci ! Je vais aller me renseigner !"
S'il était bien arrivé.... alors Mathieu aussi, probablement. Et les Ithilliens avaient dû être arrêtés. Elle l'espérait, du moins. Il lui suffisait de trouver Palen pour en être certaine... voire Mathieu lui-même. Elle songea qu'elle pouvait même se contenter d'attendre ici le retour du capitaine, avant de se reprendre : elle n'allait pas restée plantée là indéfiniment.
Sur un dernier sourire, elle salua son interlocutrice et s'approcha du bâtiment indiqué.

L'auberge ressemblait à une sorte de temple, très haute de plafond, très lumineuse, et il était difficile de savoir où se trouvait le comptoir, car des elfes lunaires y circulaient ici et là, et il y avait des carafes un peu partout, ainsi que des plateaux de fruits et d'autres végétaux, ou de grandes marmites remplies de nourriture inconnue. Quand Astrée entra, tous les regards convergèrent dans sa direction, et elle crut lire une certaine désapprobation dans plusieurs d'entre eux, mais personne ne s'approcha, ne lui barra le passage ou ne lui adressa d'ailleurs la parole. Très vite, chaque elfe se désintéressa complètement d'elle, comme si elle était invisible. Elle aurait pu, ainsi, chercher un interlocuteur du regard un certain temps, si elle n'avait pas reconnu Jill, installée à une table ronde, en train de repriser ce qui ressemblait à une chemise.

Bien sûr, les humains n'étaient pas les bienvenus ici, cela se lisait dans les regards, dans les attitudes. Le soulagement d'Astrée en apercevant Jill fut donc double. D'une part, sa présence confirmait que le Martin-Pêcheur était bien arrivé -la vieille barge amarrée au quai-, d'autre part, cela lui évitait de chercher un interlocuteur moins inamical que les autres.
Elle agit donc comme si Jill avait été, depuis le début, la personne qu'elle cherchait à retrouver, et marcha droit vers sa table, se désintéressant -en apparence du moins- des autres elfes.
" Jill !, s'exclama-t-elle en arrivant à sa hauteur. Je suis soulagée de te voir ! "
Elle veilla, malgré sa joie, à ne pas élever la voix, devinant que ce n'était pas dans les habitudes de la maison.

La jeune elfe leva les yeux et réagit avec la même spontanéité.
" Astrée !" s'exclama-t-elle en se redressant.
Elle lui donna l'accolade en souriant.
" Installe-toi ! Tu as l'air en pleine forme. Attends, je vais te chercher à boire."
Jill alla prendre un cruchon et un bol sur une étagère voisine et revint aussitôt.
" Je me demandais justement si tu allais finir par venir jusque Belred."

" Comme tu vois, je suis redescendue de Nauru. Je voulais être sûre que vous étiez tous bien arrivés..."
Elle songea qu'elle devait surveiller ses paroles dans une auberge pleine d'elfes, pour ne pas attirer l'attention sur les péripéties inquiétantes de leur voyage, aussi poursuivit-elle sa tirade en choisissant ses mots.
" J'espère que vous avez pu récupérer Mathieu... et fait la jonction avec vos amis descendus d'ici."
Elle s'était assise, sur l'invitation de la jeune elfe, et souriait largement : sa joie sincère de revoir Jill couvrait les relents d'inquiétude qu'elle pouvait encore avoir.

" Tout s'est bien passé. Mathieu nous a rejoints de lui-même et nos amis de Belred sont arrivés un peu plus tard."
Elle sourit.
" Je suis désolée que tu te sois inquiétée. Si nous avions su comment te faire parvenir un message, nous l'aurions fait."

" Oui, c'est le genre de chose qu'on aurait pu mettre au point avant que je quitte la barge. Il y avait sûrement moyen de faire parvenir un message à Nauru. J'aurais été rassurée plus tôt."
Elle cherchait à décrypter le sens des paroles de Jill. Matthieu les avait rejoint de lui-même... cela signifiait-il qu'il avait pu s'enfuir ? Et s'ils avaient fait la jonction, avaient-ils pu arrêter les humains ? Elle aurait voulu pouvoir la questionner à ce sujet, mais dut se contenter d'une formulation un peu vague.
" Il faudra que tu me racontes comment tout ça s'est terminé, je suis curieuse de savoir. Il y a longtemps que vous êtes arrivés ?"

« Je crains de ne pas en savoir autant que ta curiosité humaine l’aimerait. Mais nous pouvons en parler, pas de soucis. » dit-elle en souriant.
Elle jeta un regard autour d’elle et haussa les épaules.
« Pour le reste, nous sommes là depuis un moment, oui. Mais les jours, pour les elfes, n’ont pas une valeur très importante… Je pense que nous sommes arrivés… quatre ou cinq jours après t’avoir quittée ? »

" Ça fait un moment déjà, alors. Presque une veille..."
Elle réfléchit.
" Je suppose que Mathieu est déjà reparti, dans ce cas. Il était très pressé d'arriver pour rencontrer ses contacts dans les montagnes..."
Mathieu aurait pourtant été la meilleure source d'information existante. Il lui faudrait se contenter de ce que Jill et Palen savaient...

Jill acquiesça.
" Tu l'as manqué de peu, en fait : il est parti il y a deux jours. Je pense qu'avec le retard qu'il avait pris, il a dû attendre des informations d'Erhedun avant de pouvoir poursuivre... Je ne l'ai pas beaucoup vu : les auberges pour non-elfes ne sont pas les mêmes que les nôtres. Mais il est passé me dire au revoir. Il avait l'air... pareil à lui-même."

" S'il n'a pas été trop traumatisé par sa mésaventure, c'est l'essentiel..."
Astrée but un peu du breuvage que l'elfe lui avait servi, en réfléchissant.
" Je suppose qu'il a pu donner à Palen... ou aux autorités... toutes les informations qu'il avait pu glaner ? Et que vous avez pu faire arrêter ces personnes malintentionnées ?"
La dernière phrase avait été prononcé à voix basse. Elle ne voulait pas éveiller la curiosité des autres convives.

" Les autorités sont intervenues... et quand nous sommes arrivés ici, nous avons tous... été invités à bavarder un moment avec les personnes compétentes."
Elle sourit.
" Palen avait l'air satisfait, et je lui fais confiance en ces matières."

Astrée hocha la tête.
" Alors c'est parfait."
Parfait... mais un peu maigre pour sa curiosité, tout de même. Et puis, elle devait bien s'avouer, au fond d'elle-même, qu'elle éprouvait une légère frustration d'avoir été exclue de la conclusion de l'affaire. Une frustration... peut-être pas si légère, d'ailleurs, à en juger par la mélancolie légère de son ton. Mais elle s'interdit de l'extérioriser. Sohel lui avait dit, plusieurs fois, qu'elle devait apprendre à lâcher prise, à passer le relais à plus compétent, ne pas s'obstiner, ne pas "faire son humaine", ne pas vouloir tout régler seule. Il avait raison, bien sûr... L'essentiel était que tout soit réglé, et après tout, elle avait fait sa part, largement.
Elle s'obligea à sourire à nouveau.
"Je suppose qu'ils ne vous ont pas dit s'ils avaient eu des cas similaires... ou d'autres incidents ?"
La curiosité insatiable était un sentiment qu'elle s'autorisait bien plus facilement à exprimer.

" Ils ne nous ont rien dit, dit Jill en secouant la tête. En tout cas, rien à moi. Mais je n'avais pas grand chose à raconter !"
Elle haussa les épaules.
" J'espère que de ton côté, le voyage s'est bien passé ? Je ne suis allée qu'une seule fois jusqu'à Nauru, j'ai un souvenir... très sylvestre."

" Le peu que j'ai vu de la ville était très sylvestre, effectivement. Je pense que ça m'aurait plu d'y passer quelques temps... Mais je n'ai pas pris le temps de visiter, je voulais d'abord me rassurer sur votre compte à tous."
Elle haussa les épaules.
" Mais peut-être que j'y retournerai, après tout. Je dois dire que cette histoire de mystérieux canyon, au nord des montagnes, a piqué ma curiosité. Je me demande si je ne vais pas orienter mon exploration de ce côté-ci..."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Belred Luyn

[Lieu] Belred Luyn