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Je me suis rendue compte qu'on n'avait pas de topic un peu généraliste où tout le monde peut partager ses lectures un peu "sérieuses" sur le jv. J'imagine pourtant bien que je ne suis pas la seule à apprécier un bon article Gamekult, Kotaku ou Polygon, à regarder tel vidéaste et à lire des ouvrages sur le jeu vidéo. Pas d'actualité ou de news ici, pas de tests, mais plutôt des réflexions, des articles décortiquant tel aspect du jeu vidéo, des interviews de développeurs, des réflexions à tout va.
Je commence donc avec deux articles que j'ai appréciés aujourd'hui, n'hésitez pas à dire ce que vous en pensez, à partager vos propres lectures, etc.
En accès libre en ce moment sur Gamekult : L'histoire mouvementée des vibrations. Un article super intéressant sur un aspect un peu "mineur" du jeu vidéo, à savoir l'arrivée de vibrations sur les contrôleurs de jeu. L'article détaille bien les aspects techniques, la concurrence entre fabricants pour avoir la meilleure technologie, mais évoque aussi les utilités purement ludiques proposées par cette technologie, en citant quelques utilisations intéressantes qui ont pu en être faites.
En anglais : "Why game developers are giving up on guns", le témoignage de plusieurs développeurs de jeu qui réfléchissent sur l'usage de la violence comme code dans les jeux, sur la maturité du jeu vidéo comme média, en rappelant qu'à la base le tir dans les jeux c'était aussi tout simplement parce que c'était un des mouvements les plus simples à retranscrire avec les capacités techniques limitées qu'on avait dans les années 80. On n'est pas dans le débat "les jeux vidéos ça rend méchant et violent", je précise. Ça m'a notamment rappelé les témoignages de développeurs sur le dernier Mortal Kombat, dont certains expliquaient avoir été profondément perturbés par les images particulièrement choquantes qu'ils étaient obligés de voir pour créer les animations volontairement gores du dernier opus (l'un d'entre eux a été diagnostiqué comme ayant du stress post-traumatique, comme l'expliquait cet article de Kotaku).
Et un article qui a plusieurs mois, mais qui m'avait beaucoup touché et auquel je repense souvent : dans Canard PC, on réfléchit sur l'intérêt humain de regarder d'autres gens jouer sur Twitch, sur l'importance de ce sens de communauté qui se crée, sur l'aspect social de ces expériences.
Posté : mer. 29 avr. 2020, 12:01
par missElder
En accès libre en ce moment sur Gamekult, un article publié en 2017 sur les joueurs et joueuses handicapé·es : l'article est très complet et évoque à la fois les problèmes empêchant les personnes handicapées d'accéder à certains jeux en fonction de leur handicap tant en termes de gameplay (les QTE, une horreur) que de ce qui entoure les jeux (les protections empêchant l'usage de logiciels tiers empêchent de jouer à des jeux avec des logiciels les adaptant aux personnes handicapées), des interviews de joueurs (comme un joueur atteint de myopathie qui détaille les outils et logiciels qu'il utilise), la genèse d'une association française, CapGame, qui vise à informer sur les moyens d'accès au jeu vidéo autant qu'à tenter d'influencer les acteurs du marché ...
Posté : mer. 29 avr. 2020, 12:59
par Anios
Ah oui je me souviens de cet article, très intéressant. Et ça me fait penser que Microsoft avait sorti une manette spéciale et modulable, pour handicapé/es.
Sinon je ne peux qu'approuver pour l'article Twitch. Depuis le confinement, je dévore le twitch de ma streameuse préférée, https://www.twitch.tv/zeplahq/videos ! Ca fait un grand bien de faire partie d'une communauté (surtout la sienne très positivie). C'est ça aussi le tour de force de twitch ; on est beaucoup plus dans l'intéraction. C'est assez "grisant" de pouvoir côtoyer des gens "célèbres" plus ou moins de façon aussi facile qu'un réseau social...en temps que trentenaire, je trouve ça super de pouvoir voir et discuter sur un chat avec le JdG ou Antoine Daniel quoi ! Des gens dont je regarde les vidéos depuis des décennies !
Posté : mer. 29 avr. 2020, 16:03
par Vel Cheran
Pour Antoine Daniel, ça doit faire une décennie que tu n'as pas dévoré une de ses vidéos, d'ailleurs
Posté : mer. 29 avr. 2020, 17:20
par Anios
Bientôt WTC 38 attends !
leasantry:
Posté : ven. 01 mai 2020, 14:01
par Zyl
S'il y en a que ça intéresse, le Syndicat des Travailleuses et Travailleurs du Jeu Vidéo streame aujourd'hui, à l'occasion du 1er mai.
Posté : sam. 02 mai 2020, 22:01
par missElder
Merci Zyl, ça a été relayé sur notre compte Twitter !
Un édito dans le dernier Canard PC (en ligne, et en accès libre) sur les effets du confinement sur la presse spécialisée (et les différences structurelles qu'il y a entre celle-ci et "l'industrie du jeu vidéo", différences qui deviennent manifestes lorsque l'une se meurt faute de points de vente et de publicité, et l'autre ne s'est jamais aussi bien portée).
Posté : lun. 04 mai 2020, 19:00
par Vel Cheran
Une excellente vidéo (en anglais mais les sous-titres anglais auto-générés sont plutôt corrects) qui rejoint un peu la discussion du topic sur Tintin, à savoir la différence entre qualité d'un jeu et plaisir personnel qu'on a à y jouer :
[video=youtube;_8zSMExo5c0][/video]
C'est un propos que je partage pour toute œuvre d'art (notamment pour le cinéma, mais j'en ai déjà parlé plusieurs fois sur Discord donc je ne vais pas radoter, en plus c'est pas le lieu pour ça). Ça part du constat suivant : Raycevick (l'auteur de la vidéo, que j'ai connu grâce à ses vidéos sur Mass Effect partagées par missElder) aime jouer et rejouer à des jeux pourtant non-exempts de défauts, et à l'inverse n'est pas forcément tenté de jouer longtemps à d'autres pourtant unanimement reconnus comme bons. Du coup, il a réalisé cette vidéo où il tente de trouver les plus mauvais jeux auxquels il aime jouer, et il explique pourquoi à chaque fois.
Posté : lun. 04 mai 2020, 19:39
par missElder
Ah ça tombe bien je l'ai regardée hier justement ! Contente que mon prosélytisme fasse des émules, j'apprécie énormément l'auteur de cette chaîne, je trouve qu'il a toujours des analyses à la fois pertinentes et bien argumentées.
Moi aussi ça m'a fait réfléchir sur ces questions de grille de valeur qu'on attribue aux oeuvres. C'est une réflexion que j'ai beaucoup sur la musique ces derniers mois - il y a des musiques que je trouve "objectivement" "bonnes" selon des grilles de critères pré-établies, mais ce ne sont pas nécessairement les chansons et les artistes vers lesquels je reviens le plus. Pareil pour le jeu : mon appréciation en tant que passionnée du jeu vidéo en tant que média n'est pas forcément la même que mon appréciation personnelle en terme de plaisir de jeu (au hasard : The Witcher 3 est, selon la plupart des gens et selon pas mal de critères traditionnellement utilisés, un bien meilleur jeu, un bien meilleur monde ouvert et un meilleur RPG que Dragon Age Inquisition, pourtant j'ai pris bien plus de plaisir sur le second).
J'ai bien aimé aussi sa remarque sur le fait qu'un jeu est souvent jugé en contexte, par rapport au marché à sa sortie ; et sur le fait que les reviews professionnelles sont tournées vers l'idée d'informer des consommateurs et consommatrices, ce qui justifie cette approche - mais qui n'est pas la seule à pouvoir être pertinente. Bien sûr que concrètement on attend d'une review day 1 de savoir si ça vaut le coup de mettre 60 euros dans Gears Tactics ou de sauter sur l'offre à 10 euros de XCOM Chimera Squad. Et c'est toujours plus facile de réhabiliter des oeuvres rétrospectivement quand ses acteurs et créatrices (que ce soit un film, un livre, un jeu, un album) ont déjà passé plusieurs années à essuyer les critiques et l'échec commercial, ça ne leur rendra rien. Bref ça m'a bien plu et ça participe à mes réflexions sur ce que c'est que l'art de la critique, ce qu'on attend d'une critique, qu'est-ce que c'est qu'un critère de jugement ... et aussi sur le fait que le snobisme c'est rarement pertinent.
Posté : mer. 06 mai 2020, 18:18
par Anios
Je sais qu'il y a peu de joueurs de MMOs par ici, et encore moins de Final Fantasy mais bon....voilà le fameux documentaire en 3 parties de NoClip sur le mmo Final Fantasy 14.
C'est un documentaire très intéressant, même si vous n'êtes pas joueur/client de ce genre, car le cas de FF14 est unique dans le monde du jeu vidéo ; le jeu a accumulé les erreurs et tares de la part du studio, au point de le faire basculer (pour la 3ème fois historique) dans la disparition totale de Square-Enix.
Et dans un ultime essai, un pari fou, le jeu et le studio ont renoué avec le succès ; ils ont DETRUIT la version 1 du mmo pour créer une version 2.0 !
Beaucoup d'autres documentaires sont disponibles, pour toutes sortes de jeux et réfléxions (du Witcher 3, du Outer World, du Celeste, du Doom, etc...). Par contre, c'est en Anglais uniquement !
Posté : mer. 06 mai 2020, 20:16
par missElder
Merci beaucoup Anios ! Je ne peux que plussoyer, les documentaires de Noclip sont généralement très bons et bien détaillés.
En accès libre en ce moment sur Gamekult, un article sorti en décembre 2018 sur toutes les "écoles de gaming" qui ont fleuri ces dernières années en France, pour le meilleur ... et surtout pour le pire, avec une enquête très lucide sur les réalités des formations, les messages inculqués aux gosses, les tarifs de ces écoles, les possibilités d'avenir (et de vie perso), bref ça m'avait beaucoup plu à l'époque.
(je précise qu'à chaque fois que je dis "en accès libre en ce moment sur Gamekult" c'est qu'une partie des articles de Gamekult sont réservés aux abonné·es, le site refusant toute publicité ; de temps en temps un article est rendu temporairement libre d'accès, et la fréquence a été augmentée durant le confinement)
Une réflexion (en anglais, mais sous-titres anglais disponibles) sur l'intérêt des conférences type E3 par rapport aux démos, et éloge du festival Steam d'automne (dont je n'avais jamais entendu parler ) où on peut tester plein de jeux pendant une semaine.
L’un des témoignages soulève le fait que partir avant la nuit amène vite une certaine culpabilité, parce que ceux qui restent souffriront de votre absence : « Si une animation a besoin d’être faite et que vous n’êtes pas là pour aider l’animateur, eh bien vous le bloquez, et cela peut provoquer des rancunes. Ce ne sera peut-être pas exprimé, ça peut être juste un regard. “Mec, tu m’as complètement baisé la nuit dernière en n’étant pas là à 23 heures.” »
En 2017, Balestra a démissionné, notamment pour pouvoir passer du temps avec ses enfants avant qu’ils ne grandissent trop. Fier de ce qu’il a participé à accomplir : une entreprise où il faut démissionner pour voir ses enfants grandir.