La Couronne de Cuivre

l'article scanné ...

Heu... Il n'y a que moi que ça choque, la fin du carré en gras "Rumeur de rachat" : "ils dénoncent la décision prise d'imposer au moins 3 jours de présence au bureau ?".

Ça dépend de ce que tu veux dire.

Je suis choqué (mais malheureusement pas surpris) par cette demande de l’employeur, qui sait pertinemment que suite au passage au télé-travail des employés n’habitent plus près des bureaux de l’entreprise et ne pourront donc pas se plier à cette demande. C’est une méthode assez classique pour pousser des employés à la démission plutôt que d’avoir à les licencier (j’ai vécu ça, un de mes collègues a été la cible de ce genre de manipulation).

Par contre je ne suis absolument pas choqué que des syndicats dénoncent cette situation.

Tout pareil que Vv221 : imposer des jours de présence à des postes jusque là intégralement en télétravail (et donc assurés par des personnes qui ne sont pas toujours sur place), c'est une manière souvent de faire table rase d'employés qu'on ne peut/veut pas virer : Rockstar a fait le coup l'an dernier avec son studio en angleterre. Ca permet d'éviter de payer de indemnités de fin de contrat, ça évite de dire qu'on licencie, ça fait des économies sur la masse salariale (et vu l'état des finances de Ubisoft, croyez moi que les actionnaires ont vraiment envie de voir cette masse salariale réduite).

Sinon, deux articles de Libé sur le (potentiel) délit d'initié d'Ubisoft, juste avant l'information d'une discussion pour un rachat chez Bloomberg : Un internaute a-t-il débusqué un délit d’initié avant l’annonce d’un potentiel rachat d’Ubisoft par le géant chinois Tencent ?
Ubisoft : une députée PS demande à l’Autorité des marchés financiers de se saisir après des soupçons de délit d’initié

C'est une tendance générale, cette volonté de limiter le télétravail. A mon nouveau bureau, les gens ont 2 jours maximum et de préférence fixes, plus un jour "flottant" par mois. En fait, il faut aussi comprendre que ce n'est dans certains boulots pas facilement gérable s'il y a beaucoup de télétravail. J'ai eu à former des gens, c'était mission impossible, je faisais des sessions de 30 minutes à une heure pour différents petits groupes. Péniblissime et chronophage.

Féérune a écrit : ↑jeu. 10 oct. 2024, 21:54 En fait, il faut aussi comprendre que ce n'est dans certains boulots pas facilement gérable s'il y a beaucoup de télétravail.

Pour l’exemple d’Ubisoft on n’est pas dans ce genre de situation, l’intégralité du travail pourrait être (et a été) effectuée en télétravail.

Dans le domaine du développement logiciel, limiter le télétravail tient souvent d’une volonté de "micronomager" les employés bien plus que de contraintes réelles liées à l’activité.

Féérune a écrit : ↑jeu. 10 oct. 2024, 21:54 J'ai eu à former des gens, c'était mission impossible, je faisais des sessions de 30 minutes à une heure pour différents petits groupes. Péniblissime et chronophage.

Pour avoir testé les deux cas (côté formateur comme toi), je confirme que les formations se déroulent souvent beaucoup mieux en présentiel.

Peut-être faut-il rappeler ici que le télétravail n'est pas un droit, mais une facilité censée être profitable aussi bien à l'employé qu'à l'employeur. Le télétravail n'est pas sans risques, notamment celui d'isolement professionnel. De plus, oui, dans certains cas il peut y avoir un problème d'assiduité au travail (j'ai au moins un exemple en tête dans mon univers professionnel proche). Demander une présence au bureau un certain nombre de jours par semaine ne me choque pas du tout, même quand les activités de l'employé sont entièrement télétravaillables.

Par contre effectivement, s'il s'agit de se servir du télétravail pour pousser vers la sortie des gens qui n'habitent plus près de leur lieu de travail, c'est du licenciement détourné.

Nobody a écrit : ↑jeu. 10 oct. 2024, 19:46 Tout pareil que Vv221 : imposer des jours de présence à des postes jusque là intégralement en télétravail (et donc assurés par des personnes qui ne sont pas toujours sur place), c'est une manière souvent de faire table rase d'employés qu'on ne peut/veut pas virer : Rockstar a fait le coup l'an dernier avec son studio en angleterre. Ca permet d'éviter de payer de indemnités de fin de contrat, ça évite de dire qu'on licencie, ça fait des économies sur la masse salariale

Tu peux m'expliquer ça, moi pas capito la partie en gras ?

loupgris a écrit : ↑ven. 11 oct. 2024, 10:54 Tu peux m'expliquer ça, moi pas capito la partie en gras ?

Rendre la vie des employés difficile pour les pousser à la démission est une technique pour ne pas avoir à les licencier (et donc ne pas leur payer les indemnités de licenciement)

Sanctifer a écrit : ↑ven. 11 oct. 2024, 13:17 Rendre la vie des employés difficile pour les pousser à la démission est une technique pour ne pas avoir à les licencier (et donc ne pas leur payer les indemnités de licenciement)

En France ça leur coupe aussi leurs éventuels droits aux allocations chômage. Un vrai sale coup.

Ah oui, je suis presque sûr qu'en Belgique également, bien vu

Ca dégoûte ce genre de pratique ...d'autant plus que tout le monde sait bien qu'en obligeant le présentiel à la place du télé-travail ça pousse aux démissions, comme vous dites. Encore un moyen de pression et de contrôle sur les salariés pour les retirer des effectifs. Et les autorités compétentes laissent faire en toute connaissance de cause. Injustice sociale encore et toujours.

Sanctifer a écrit : ↑ven. 11 oct. 2024, 13:17 Rendre la vie des employés difficile pour les pousser à la démission est une technique pour ne pas avoir à les licencier

Oui ok, même si c'est relativement risqué pour l'employeur (prud'hommes).
J'avoue que je cherchais plus un rapport avec le télétravail.
(Il y a quand même des motifs légitimes pour garder son droit au chômage après une démission...)

Si un admin passe par là, il faudrait déplacer la partie considérations sur le télétravail dans un nouveau topic (dans le Comptoir, je pense).

loupgris a écrit : ↑ven. 11 oct. 2024, 15:36

Sanctifer a écrit : ↑ven. 11 oct. 2024, 13:17 Rendre la vie des employés difficile pour les pousser à la démission est une technique pour ne pas avoir à les licencier

Oui ok, même si c'est relativement risqué pour l'employeur (prud'hommes).
J'avoue que je cherchais plus un rapport avec le télétravail.
(Il y a quand même des motifs légitimes pour garder son droit au chômage après une démission...)

C'est pas rare dans le monde du jeu vidéo d'employer des gens qui vivent loin du lieu de travail et qui sont en télétravail à temps plein, et Ubisoft met en avant la possibilité de télétravail total sur son site pour embaucher . Pour les gens dans cette situation, ça a été une condition qui les a pousser à se faire embaucher dans le groupe. Leur imposer de retourner sur place, c'est en gros leur dire "déménage ou casse toi de la boîte". Beaucoup choisissent l'option "casse toi". Pour les cas moins extrême, des personnes ont organisé leur vie de famille sur leur capacité au télétravail et aux horaires plus souples, et leur imposer du temps de présence c'est remettre en question ces arrangements.

Pour le côté "permet de pas dire qu'on licencie", les licenciements sont généralement suivis et annoncés dans les médias spécialisés, et peuvent être perçus par les actionnaires comme des mauvais signes pour l'avenir de la boîte. Je suppose que vu la crise que traverse Ubisoft, baisser la masse salariale tout en se gardant d'annoncer des licenciements ça serait tout bénef pour Ubisoft.

C'est pas rare dans le monde du jeu vidéo d'employer des gens qui vivent loin du lieu de travail et qui sont en télétravail à temps plein, et Ubisoft met en avant la possibilité de télétravail total sur son site pour embaucher . Pour les gens dans cette situation, ça a été une condition qui les a pousser à se faire embaucher dans le groupe. Leur imposer de retourner sur place, c'est en gros leur dire "déménage ou casse toi de la boîte". Beaucoup choisissent l'option "casse toi". Pour les cas moins extrême, des personnes ont organisé leur vie de famille sur leur capacité au télétravail et aux horaires plus souples, et leur imposer du temps de présence c'est remettre en question ces arrangements.

Pour le côté "permet de pas dire qu'on licencie", les licenciements sont généralement suivis et annoncés dans les médias spécialisés, et peuvent être perçus par les actionnaires comme des mauvais signes pour l'avenir de la boîte. Je suppose que vu la crise que traverse Ubisoft, baisser la masse salariale tout en se gardant d'annoncer des licenciements ça serait tout bénef pour Ubisoft.

Ok, je comprends mieux
(c'est tellement loin des pme françaises...)

Je suis un peu de l'avis de Guigui, le télétravail ne me semble pas être un droit, mais une possibilité offerte pour certaines professions.

J'ai vu pas mal de dérives, pas seulement du télétravail rendu "obligatoire" à cause de problèmes sur le site, mais aussi des gens qui télétravaillaient de manière assez légère (gens qui sur site travaillaient aussi de manière allégée, d'ailleurs, mais ça se sentait moins).

Ce qui amène un autre constat : l'employeur peut exiger du quantitatif, via un "suivi" étroit du télétravailleur. Donc un fliquage accru, et un rapport de confiance pas top... A mon nouveau boulot, là où mon précédent était assez laxiste, je peux vous dire qu'on suit étroitement ce que font les agents.

loupgris a écrit : ↑sam. 12 oct. 2024, 11:37 c'est tellement loin des pme françaises...

Pas du tout, c’est dans une boîte française d’une quinzaine d’employés que j’ai vu pour la première fois cette méthode employée pour mettre un collègue à la porte.

Féérune a écrit : ↑sam. 12 oct. 2024, 18:12 Ce qui amène un autre constat : l'employeur peut exiger du quantitatif, via un "suivi" étroit du télétravailleur. Donc un fliquage accru, et un rapport de confiance pas top... A mon nouveau boulot, là où mon précédent était assez laxiste, je peux vous dire qu'on suit étroitement ce que font les agents.

Le travail rend libre

vv221 a écrit : ↑sam. 12 oct. 2024, 23:15 loupgris a écrit : ↑sam. 12 oct. 2024, 11:37
c'est tellement loin des pme françaises...
Pas du tout, c’est dans une boîte française d’une quinzaine d’employés que j’ai vu pour la première fois cette méthode employée pour mettre un collègue à la porte.

On s'est mal compris (c'est p-e de ma faute).
Je veux dire qu'énormément de pme n'ont pas un modèle permettant le "100%" télétravail comme le fait Ubisoft.
Transport, bâtiment entreprises générales, corps d'état secondaires, loueurs, événementiel, production, automobile, etc.
Dans bcp de secteurs, les salariés sont censés faire acte de présence qques jours par semaine.

Pour l'histoire du télétravail, j'ai un peu de mal à comprendre.
1 Soit, tu t'es fait embaucher à 100% télétravail et c'est précisé sur ton contrat, auquel cas, une modification de tes conditions de travail ne devrait pas occasionner/déboucher sur un licenciement sans tes droits si tu n'acceptes pas un avenant sur tes conditions de travail.
2 Soit, tu n'as pas signé un contrat 100% télétravail et dans ce cas, tu as implicitement pris en compte de faire acte de présence dans l'entreprise au moment de ton embauche.
2.5 est-ce que les salariés ont pris goût au travail chez eux et ne veulent plus retourner dans l'entreprise ?
Dans tous les cas de figure, les délégués du personnel devraient connaître les clauses des contrats de travail avant l'apparition des premiers problèmes.
Bref, à mon avis, il faut savoir sous quelles conditions ils ont été embauchés.

loupgris a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 19:20 Soit, tu n'as pas signé un contrat 100% télétravail et dans ce cas, tu as implicitement pris en compte de faire acte de présence dans l'entreprise au moment de ton embauche.

Ça m’est arrivé très souvent qu’un employeur me promette une certaine proportion de télétravail mais sans le mettre dans le contrat. En fait maintenant que j’y pense je crois que c’est le seul genre de cas que j’ai connu, jamais je n’ai vu celui-ci explicité dans le contrat.

Idem pour le temps partiel d’ailleurs.

Et quand j’essaie de faire reformuler un contrat, c’est toujours reçu par un « Oh, tu sais, on a toujours fait comme ça, on s’arrange entre nous. ».

vv221 a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 19:25 Idem pour le temps partiel d’ailleurs.

Alors ça ce n'est pas normal (je n'avais aucun salariés chez moi), mais ma femme a bien un contrat très clair sur ce point, jusqu'aux jours concernés.

vv221 a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 19:25 Et quand j’essaie de faire reformuler un contrat, c’est toujours reçu par un « Oh, tu sais, on a toujours fait comme ça, on s’arrange entre nous. ».

Ce n'est pas très normal que les contrats post covid n'aient pas de clause sur cette modalité.

loupgris a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 19:42 Alors ça ce n'est pas normal

Tu as tout à fait raison, et mes employeurs le savaient très certainement

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Pour le premier chez qui ça a été le cas, j’ai demandé un passage à 80 % avec maintien de mon salaire après 3 mois de contrat, mon salaire étant très inférieur à ce que la concurrence proposait et la trésorerie de mon employeur ne pouvant apparemment pas supporter une augmentation. À partir du 4e mois, j’avais donc tous mes mercredis de libre.

Cet accord a été uniquement oral, et a convenu aux deux parties pendant plus de 2 ans.

Puis, 2 ans plus tard donc, ils engagent un juriste pour relire et corriger les contrats. Arrive donc mon avenant, passant mon temps de travail à 80 %… mais mon salaire aussi, ce qui n’avait jamais été l’accord ! Pour ne rien arranger j’ai découvert ce second point lors d’un relecture attentive de l’avenant, ils n’avaient pas jugé bon de me prévenir.

J’ai bien sûr refusé de signer l’avenant, et ai quitté cette boîte furieux, quelques mois plus tard (via une rupture conventionnelle).

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Pour la boîte suivante (j’ai demandé le temps partiel dès l’embauche), ça a été de la magouille encore une fois : on me fait signer un contrat à temps plein mais avec une promesse de me valider un congé sans solde tous les mercredis. Ce qui a été transformé en RTT supplémentaires lors d’un passage ultérieur au forfait jour… pour que je me rende compte au bout d’un certains temps que ces RTT étaient moins nombreux que nécessaire pour couvrir mes jours chômés (je doute que ce soit un accident), ce qui m’a forcé à poser en plus des jours de congés sans solde alors que mon salaire de base avait déjà été diminué pour prendre en compte ces RTT supplémentaires (congés sans solde qui aboutissent donc à une diminution de salaire supplémentaire).

Je n’ai pas non plus quitté cette boîte en très bon termes, et comme cette fois-ci ils ne voulaient pas entendre parler de rupture conventionnelle je les ai poussé à déclencher un licenciement.

Je ne sais pas trop quoi te dire.
Je suis scié de voir des gens aussi malveillants, malheureusement, il y a des gens qui n'ont honte de rien.
Je ne pourrai pas me regarder dans une glace avec ce genre d'esprit bien tordu.
Quand j'ai stoppé mon activité, je n'ai surtout planté personne et j'ai gardé de bons rapports avec tout le monde (en particulier avec mes deux délégués )
Si cela peut te rassurer, je me suis bouffé la santé aussi, j'ai eu mon lot de personnes dans le même genre, il faut juste espérer que la roue tourne un jour...

Edit pour ton cas n°1 les prudhommes auraient surement pu t'aider, ça semblait facile de repérer "l'arnaque"...

loupgris a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 22:52 Je suis scié de voir des gens aussi malveillants, malheureusement, il y a des gens qui n'ont honte de rien.

Après je comprends bien qu’il ne faut pas confondre mon expérience avec une norme, mais je me suis dit que ça aiderait à comprendre pourquoi je suis facilement chatouilleux sur ces sujets.

loupgris a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 22:52 Edit pour ton cas n°1 les prudhommes auraient surement pu t'aider, ça semblait facile de repérer "l'arnaque"...

Ça aurait pu être une option en effet (le coup de la diminution de salaire dans l’avenant, je ne suis même pas sûr que ce soit solide légalement), mais dans la pratique j’avais déjà envie de changer d’air donc j’ai plus ou moins profité de l’occasion.

Le problème avec les prud’hommes c’est qu’on s’engage dans une procédure qui va être très longue et épuisante mentalement, pour un résultat pas franchement garanti. J’ai en tête l’exemple d’un ami qui s’était fait bien arnaquer par Sushi Shop (heures supplémentaires non payées en particulier), mais ces derniers ont eu gain de cause quand même face aux prud’hommes. De mémoire "bêtement" sur une histoire de papier manquant.

vv221 a écrit : ↑jeu. 17 oct. 2024, 10:05 (le coup de la diminution de salaire dans l’avenant, je ne suis même pas sûr que ce soit solide légalement

Si si (si on s'en tient au code du travail)

Oh. C’est autorisé uniquement en cas de diminution du temps de travail, ou c’est juste autorisé sans autre condition que la signature par l’employé ?

Uniquement en cas de diminution du temps de travail (l'employeur doit tenir OBLIGATOIREMENT un pointage, donc il aurait été facilement grillé sur cette affaire)
Les prudhommes ce sont avant tout des conseils (ils sont à même de savoir en plus ce qui est ou n'est pas défendable). Il ne faut pas hésiter à les consulter.
En général quand ils partent sur une procédure, ça ne sent pas bon pour l'entreprise.

loupgris a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 19:20 Pour l'histoire du télétravail, j'ai un peu de mal à comprendre.
1 Soit, tu t'es fait embaucher à 100% télétravail et c'est précisé sur ton contrat, auquel cas, une modification de tes conditions de travail ne devrait pas occasionner/déboucher sur un licenciement sans tes droits si tu n'acceptes pas un avenant sur tes conditions de travail.
2 Soit, tu n'as pas signé un contrat 100% télétravail et dans ce cas, tu as implicitement pris en compte de faire acte de présence dans l'entreprise au moment de ton embauche.
2.5 est-ce que les salariés ont pris goût au travail chez eux et ne veulent plus retourner dans l'entreprise ?
Dans tous les cas de figure, les délégués du personnel devraient connaître les clauses des contrats de travail avant l'apparition des premiers problèmes.
Bref, à mon avis, il faut savoir sous quelles conditions ils ont été embauchés.

Je ne suis clairement pas spécialiste de droit du travail, mais de ce que j'ai compris, les politiques de télétravail étaient encadrés par des accords d'entreprise. Ces accords ont été mis en place pendant la période covid et arrivent à expiration. (https://www.francetvinfo.fr/economie/em ... 39153.html). On a donc des négociations en cours au CSE sur ces nouvelles modalités, mais Ubisoft a déjà fait savoir qu'ils souhaitaient imposer un retour au bureau trois jours par semaine. C'est fortement critiqué, en partie parce qu'Ubi mettait en avant la possibilité de télétravail pour embaucher, et les arrangements mis en place par les employés ont parfois été faits en accord avec les RH de l'entreprise (il y a un exemple ici : https://rmc.bfmtv.com/actualites/societ ... 50299.html). Concrètement, et de ce que je comprends, l'accord sur le télétravail n'était pas dans le contrat, vu qu'il s'agissait d'un accord d'entreprise qui souhaitait laisser la liberté aux travailleurs de choisir, mais qui est remis en question. J'ai trouvé sur un article des échos (https://www.lesechos.fr/tech-medias/hig ... es-2125530) ces témoignages plutôt édifiants de ce que ça produit comme absurdités.

« L'annonce de la fin du télétravail, ça a été une douche froide. J'ai été embauché par Ubisoft après le Covid en 100 % télétravail, et je n'avais donc en rien l'intention de m'installer à Paris », raconte un salarié vivant dans la région du Grand-Est. « Je suis le seul de mon équipe à travailler en Europe. Cela n'a aucun sens de me faire venir à Paris, puisque je n'y aurais pas plus de collègue que depuis chez moi et où le décalage horaire sera le même », pointe un autre employé vivant à plusieurs centaines de kilomètres de Paris.

Normalement, il y a des discussions avec les syndicats sur ces questions, mais là il semble que la direction a pris par surprise tout le monde et souhaite vraiment imposer cette mesure. De ce que je comprends, si il n'y a pas d'accord avec les syndicats, c'est le choix de l'entreprise qui s'impose, et Ubisoft a l'air de vouloir jouer la montre là-dessus. La grève, c'est donc un moyen de vraiment peser dans le rapport de force.

loupgris a écrit : ↑mer. 16 oct. 2024, 19:20 2 Soit, tu n'as pas signé un contrat 100% télétravail et dans ce cas, tu as implicitement pris en compte de faire acte de présence dans l'entreprise au moment de ton embauche.
2.5 est-ce que les salariés ont pris goût au travail chez eux et ne veulent plus retourner dans l'entreprise ?

J'ai un peu de mal à comprendre. Ce n'est pas rare dans pas mal de secteurs de la tech et de grosses boîtes de pouvoir faire le travail autant à distance que sur place. Privilégier le télétravail, c'est un choix personnel compréhensible, ça ne signifie pas qu'avant on faisait "acte de présence". Dans l'interview pour france tv que j'ai envoyé plus tôt, l'interviewée cite un sondage comme quoi près de la moitié des cadres ne souhaiteraient pas rejoindre une entreprise sans télétravail. Il ne s'agit pas seulement d'Ubisoft, mais d'une revendication plus générale pour le télétravail (pour rester dans le milieu du jeu vidéo, lors de la grève du studio Spieders c'était un sujet assez récurrent).
Pour la 2.5, je pense qu'il y a de ça, mais surtout à des niveaux d'arrangements plus généraux : des travailleurs et travailleuses ont organisés leur vie sur le fait de ne pas être présent physiquement dans l'entreprise tout le temps. Des gens ont déménagé à l'autre bout de la France pour de meilleures conditions de vie, pour s'approcher de leurs conjoints et conjointes, des raisons de santé ou autre. Sans parler de vouloir ou non retourner dans l'entreprise, ça demanderait de refaire toute leur organisation de vie de repasser en présentiel.

Si des gens veulent un bon reportage sur la grève, cette vidéo est vraiment bien :

Je vais faire très court (j'ai perdu tout mon texte).
Je le sens très mal pour les salariés.
A l'origine, la préconisation de l'état, c'était, autant que faire se peut, 2 jours par semaine.
Ubisoft veut revenir comme d'autres entreprises aux 2jours/semaine.
Comme l'a très justement fait remarquer GuiGui, la médecine du travail est plutôt contre le 100% pour l'isolement.

Dans l'interview pour france tv que j'ai envoyé plus tôt, l'interviewée cite un sondage comme quoi près de la moitié des cadres ne souhaiteraient pas rejoindre une entreprise sans télétravail.

Oui et alors, où est la contradiction avec Ubisoft, qui veut se limiter à 2 jours ? (il n'a jamais été question de 100% dans les directives initiales lors du covid)
Moi, j'en ai eu une expérience très positive (20 salariés, 3 encadrants, seule ma comptable concernée pour 2 jours/semaine ; entreprise de gros œuvre).
Il y a aussi des cas qui ont révélé des gens pas très sérieux en télétravail, malheureusement cela nuit aux personnes consciencieuses.

Ce n'est pas rare dans pas mal de secteurs de la tech et de grosses boîtes de pouvoir faire le travail autant à distance que sur place.

Là le problème, c'est le 100%, Ubisoft veut le limiter à 2 jours, pour moi, il y a eu dérive dans l'autre sens ici.
Le télétravail, personne ne reviendra dessus, je pense.
Je reste cependant pessimiste pour les salariés d'Ubisoft.
Pour les raisons suivantes :
Contrat avant covid, tu devras repasser à 2 jours de télétravail.
Contrat après covid, si aucune mention sur le 100%, ça va être compliqué pour ne pas dire plus. (c'est surtout eux qui se sont fait avoir dans l'affaire)
Attention, je ne cautionne pas la démarche d'Ubisoft si c'est pour diminuer sa masse salariale, cela va de soi.
Je crains juste que ce soit le contrat de travail qui fasse foi.