La Couronne de Cuivre

Le jeu que je vais vous présenter, Eliza, fait partie d’un genre, les visual novels, que j’apprécie peu.


Allez savoir pourquoi ces temps-ci j’enchaîne les visual novels… Peut-être que comme pour mon marathon de films d’horreur l’année dernière (un genre cinématographique que j’ai… en horreur ), j’ai quelque part quand même envie de mieux connaître et comprendre ce genre de jeu vidéo, pour pouvoir continuer à ne pas l’aimer mais avec au moins de bons arguments.

Mais celui-ci ne va pas aider : je l’ai vraiment beaucoup aimé ! En bonne partie parce que le cœur de l’histoire tourne autour de sujets qui me touchent de très près, comme l’éthique dans le milieu du développement informatique et les risques pour la santé (physique et mentale) apportés par le travail dans une société d’exploitation capitaliste.

On y joue Evelyn, une ancienne développeuse qui vient de se faire recruter comme "proxy" pour Eliza, une intelligence artificielle de psychothérapie. Les proxys étant des humains faisant l’interface entre la machine et les clients/patients, permettant à ces derniers d’avoir l’impression de parler à un véritable être conscient et pas juste à un programme informatique. Les proxys ne font bien sûr que lire les répliques que la machine leur donne, et n’ont aucune marge de manœuvre, en bref ce sont de sortes de "périphériques" humains pour ce logiciel.

Si ce n’est pas mon visual novel préféré (ce titre revient à l’excellentissime jeu horrifique Slay the Princess), c’est par contre de très loin celui qui m’a fait sentir le plus proche de sa protagoniste. À un tel point que certaines similitudes avec mes expériences personnelles ont été suffisamment dérangeantes pour me forcer à faire des pauses à certains moments.

Il fait partie de ces jeux très linéaires : si on a pas mal de moments avec des choix de répliques, ceux-ci ne semblent pas vraiment avoir d’importance. Mais c’est aussi là qu’il est bien fichu : ce manque d’interactivité (ou en tous cas ce manque de contrôle) reflète parfaitement l’histoire racontée, et le jeu s’ouvrira subitement sur la fin pour donner accès à 5 ou 6 chapitres finaux distincts, là aussi encore une fois pour refléter l’évolution de l’histoire et l’état mental de sa protagoniste.

Je ne pense pas que j’irai essayer d’obtenir les autres fins, celle sur laquelle j’ai abouti correspondant tout à fait à ce que je souhaitais. Pour ceux qui connaissent ce jeu, il s’agit de la fin avec Nora.

Ah, et pour ceux qui ont l’habitude des jeux de Zachtronics : oui, celui-ci aussi inclut un jeu de solitaire pour se changer les idées si les sessions de psychothérapie commencent à être un peu usantes émotionnellement.

https://www.zachtronics.com/eliza/

Pour le coup, le jeu n'a pas l'air du tout dans un genre qui me tente, mais je note un truc :

vv221 a écrit : ↑lun. 11 nov. 2024, 23:01Les proxys étant des humains faisant l’interface entre la machine et les clients/patients, permettant à ces derniers d’avoir l’impression de parler à un véritable être conscient et pas juste à un programme informatique. Les proxys ne font bien sûr que lire les répliques que la machine leur donne, et n’ont aucune marge de manœuvre, en bref ce sont de sortes de "périphériques" humains pour ce logiciel.

Dans le concept, ça me semble sonner beaucoup « à la Asimov », un cadre dans lequel la plus grosse partie de l'humanité a la phobie des robots de façon très largement injustifiée et les fabricants de robots sont donc obligés de faire avec. C'est voulu, à ton avis ?

Elzen a écrit : ↑mar. 12 nov. 2024, 12:39 le jeu n'a pas l'air du tout dans un genre qui me tente

Moi non plus, et pourtant…

D’ailleurs j’ai une idée de fil à lancer sur le forum autour de cette thématique (les genres qu’on n’aime pas, mais…) qui me trotte dans la tête depuis longtemps, il est temps que je me lance là-dessus. EDIT : C’est fait !

Elzen a écrit : ↑mar. 12 nov. 2024, 12:39 Dans le concept, ça me semble sonner beaucoup « à la Asimov »

Je ne sais pas à quel point il y a une volonté de s’en rapprocher, je pense qu’on est plutôt sur un rapprochement involontaire par une équipe de devs "geeks" ayant lu beaucoup de science-fiction classique (je me base sur leurs autres jeux pour dire ça, mais je ne les connais pas assez pour savoir si c’est une hypothèse solide).

À savoir que sorti de cette histoire d’intelligence artificielle, le jeu ne contient aucun élément futuriste. Ça ne se passe pas quelques décennies dans notre futur, mais maintenant.

Elzen a écrit : ↑mar. 12 nov. 2024, 12:39 un cadre dans lequel la plus grosse partie de l'humanité a la phobie des robots de façon très largement injustifiée

Sur le coup, savoir si le rejet de ce genre de technologie est ou non justifié est une des questions que le jeu pose, mais il n’y apporte pas de réponse définitive. En tous cas il permet au joueur d’y répondre de différentes manières, sans directement valider ou invalider certaines réponses.