[RP] Prémices
Posté : sam. 05 avr. 2025, 20:40
"Rien d'autre ?", demanda l'acolyte, quelque peu surpris. Le halfelin écoutait le récit embrouillé de l'homme assis sur la chaise du débarras de la chapelle d'Ilmater. Il n'arrivait pas à retracer une histoire cohérente uniquement avec les balbutiements incertains de l'ouvrier qui était venu le consulter quelques longues minutes auparavant.
Selon lui, il était en train de regagner sa maisonnée, après une journée de travail à refixer des tuiles sur une grange du bourg. Le soleil s'était déjà couché, car le printemps démarrait à peine, et la fraîcheur vespérale se faisait déjà ressentir. C'est là que les choses se sont précipitées. L'homme est tombé inconscient, ou du moins le suppose-t-il. Évanouissement ? Fatigue ? Il ne gardait aucun souvenir précis, au-delà des contours de la rue qui menait vers les habitations proches. Il était certain cependant d'avoir passé un bon moment dans cet état. Et, à l'entendre, cela n'avait pas été plaisant. Des visages grimaçants lui étaient apparus durant son inconscience, certains arborant des rictus moqueurs, d'autres de souffrance atroce. Aucun n'avait de traits réellement humains, ou même humanoïdes. Tout juste devinait-il des yeux et des bouches sur ces faces sorties d'une des innombrables strates des Abysses.
Il s'était réveillé en pleine nuit, transi de froid et comme perclus de crampes abominables dans tout son être, comme s'il avait œuvré des jours entiers sans le moindre repos. Sa tête était lourde, il était nauséeux, et il mit de longues minutes avant de réussir à se mettre à quatre pattes et comprendre qu'il n'était guère loin de chez lui ; à quelques toises seulement.
Personne ne l'avait retrouvé durant ce laps de temps pourtant long. Son épouse s'était inquiétée, et elle avait rassemblé des voisins pour partir à sa recherche. En vain, alors qu'il n'était même pas caché dans des fourrés, mais simplement allongé, inconscient, sur le bas-côté du chemin, à proximité de son domicile.
Le plus intriguant était que l'homme était resté ainsi disparu trois jours durant. Où était-il, alors, s'il n'était pas resté dans ce fossé ? Qu'est-ce qui avait pu provoquer en lui ces douleurs intenses qui, selon lui, ne s'étaient guère atténuées avec le temps depuis son réveil, cette nuit ?
Grigor hocha la tête à l'adresse de la victime. Non qu'il comprenait ce qu'il s'était passé. Mais il estimait qu'il serait plus rassurant de faire mine de savoir que faire face à sa situation. Il finit par dire à mi-voix, à l'homme et à sa femme, visiblement encore bouleversée par ces événements : "Votre fatigue va passer d'ici quelques jours. Il va falloir vous reposer, car vous avez été victime d'un surmenage. Cela arrive, surtout pour les gens qui effectuent des travaux aussi durs que les vôtres. Prenez le temps de récupérer, mangez à votre faim et ménagez-vous."
Le couple le regarda avec gratitude et murmura des remerciements ainsi que des prières rapides au dieu brisé. Puis, alors que l'acolyte les rassura encore pendant quelques minutes, ils finirent par rentrer chez eux. Au moins, ces émotions devraient les aider à trouver le sommeil cette nuit, car ils semblaient effectivement tous deux exténués. Cependant...
Grigor Lestes-mains restait songeur. Ses pouvoirs n'étaient certes pas ceux d'un haut-prêtre, mais il avait examiné l'homme grâce à l'aide d'Ilmater, et celui-ci lui avait certifié que la douleur du couvreur n'était pas due à des travaux trop intenses. Ni à une fatigue chronique. Impossible d'en savoir plus... l'esprit de la victime semblait impénétrable, peut-être à cause de son amnésie passagère. Peut-être.
"Jamais vu ça avant", songea-t-il, les sourcils froncés. Il se demandait si ses conseils allaient suffire à régler ce cas. Il avait des doutes. La suite allait malheureusement lui donner raison.
Selon lui, il était en train de regagner sa maisonnée, après une journée de travail à refixer des tuiles sur une grange du bourg. Le soleil s'était déjà couché, car le printemps démarrait à peine, et la fraîcheur vespérale se faisait déjà ressentir. C'est là que les choses se sont précipitées. L'homme est tombé inconscient, ou du moins le suppose-t-il. Évanouissement ? Fatigue ? Il ne gardait aucun souvenir précis, au-delà des contours de la rue qui menait vers les habitations proches. Il était certain cependant d'avoir passé un bon moment dans cet état. Et, à l'entendre, cela n'avait pas été plaisant. Des visages grimaçants lui étaient apparus durant son inconscience, certains arborant des rictus moqueurs, d'autres de souffrance atroce. Aucun n'avait de traits réellement humains, ou même humanoïdes. Tout juste devinait-il des yeux et des bouches sur ces faces sorties d'une des innombrables strates des Abysses.
Il s'était réveillé en pleine nuit, transi de froid et comme perclus de crampes abominables dans tout son être, comme s'il avait œuvré des jours entiers sans le moindre repos. Sa tête était lourde, il était nauséeux, et il mit de longues minutes avant de réussir à se mettre à quatre pattes et comprendre qu'il n'était guère loin de chez lui ; à quelques toises seulement.
Personne ne l'avait retrouvé durant ce laps de temps pourtant long. Son épouse s'était inquiétée, et elle avait rassemblé des voisins pour partir à sa recherche. En vain, alors qu'il n'était même pas caché dans des fourrés, mais simplement allongé, inconscient, sur le bas-côté du chemin, à proximité de son domicile.
Le plus intriguant était que l'homme était resté ainsi disparu trois jours durant. Où était-il, alors, s'il n'était pas resté dans ce fossé ? Qu'est-ce qui avait pu provoquer en lui ces douleurs intenses qui, selon lui, ne s'étaient guère atténuées avec le temps depuis son réveil, cette nuit ?
Grigor hocha la tête à l'adresse de la victime. Non qu'il comprenait ce qu'il s'était passé. Mais il estimait qu'il serait plus rassurant de faire mine de savoir que faire face à sa situation. Il finit par dire à mi-voix, à l'homme et à sa femme, visiblement encore bouleversée par ces événements : "Votre fatigue va passer d'ici quelques jours. Il va falloir vous reposer, car vous avez été victime d'un surmenage. Cela arrive, surtout pour les gens qui effectuent des travaux aussi durs que les vôtres. Prenez le temps de récupérer, mangez à votre faim et ménagez-vous."
Le couple le regarda avec gratitude et murmura des remerciements ainsi que des prières rapides au dieu brisé. Puis, alors que l'acolyte les rassura encore pendant quelques minutes, ils finirent par rentrer chez eux. Au moins, ces émotions devraient les aider à trouver le sommeil cette nuit, car ils semblaient effectivement tous deux exténués. Cependant...
Grigor Lestes-mains restait songeur. Ses pouvoirs n'étaient certes pas ceux d'un haut-prêtre, mais il avait examiné l'homme grâce à l'aide d'Ilmater, et celui-ci lui avait certifié que la douleur du couvreur n'était pas due à des travaux trop intenses. Ni à une fatigue chronique. Impossible d'en savoir plus... l'esprit de la victime semblait impénétrable, peut-être à cause de son amnésie passagère. Peut-être.
"Jamais vu ça avant", songea-t-il, les sourcils froncés. Il se demandait si ses conseils allaient suffire à régler ce cas. Il avait des doutes. La suite allait malheureusement lui donner raison.