[Quête] Traque sombre et incertaine

[Mornagest]

[Quête de Mornagest]

Mornagest fit face au terrifiant hybride, menaçant et puant la mort à pleines narines. Son épée lui glissait un peu des mains, tant celles-ci étaient moites. Il attendit passivement son adversaire, éreinté de cette course sans fin, sinon peut-être la mort, seule issue désormais possible pour le guerrier, du moins en apparence.

Le monstre s'approchait doucement, le souffle court, un semblant de rictus narquois sur les "lèvres". Son museau était orné d'un anneau doré finement gravé, ses cornes robustes mais néanmoins pointues étaient autant de menaces que sa hache, lourde et inquiétante, symbole de l'arrêt de mort qui était tombé sur Mornagest depuis un moment déjà.

Mornagest en souhaitait presque en finir ici et maintenant. Mais sa rage meurtière prit le dessus, et il eut un regain de détermination. Agrippant plus fermement son arme, il se déplaça légèrement sur la gauche, afin d'empêcher son ennemi de le fendre en deux d'un large moulinet du bras droit.

Soudain, le monstre attaqua. Lourdement, il envoya sa hache vers Mornagest, qui esquiva prestement. Le minotaure semblait moins agile que musclé, et cela constituait un avantage certain pour le guerrier, habitué désormais aux figures artistiques afin de le sauver des griffes de la grande faucheuse.

Mornagest refit face à son adversaire, qui s'était arrêté. Lentement mais sûrement, telle semblait être la tactique du minotaure. Il voulait tuer par l'épuisement, sans doute. Un nouveau pas en direction de Mornagest. Celui-ci n'attendit plus l'assaut de la bête et bondit vers lui. Il feinta, se déporta vers la droite avant d'envoyer de toutes ses forces un coup au bras de la créature. Le sang gicla, rouge et fluide, sur le sol, souillant la lame de Mornaget. Un cri rauque se fit entendre, absorbé par l'humidité regnant dans ces horribles catacombes infernales. Le combat ne faisait que commencer...

[Walar]

[Quête de Mornagest]


La monstrueuse créature taurocéphale poussa un beuglement terrifiant, qui résonna tel un coup de tonnerre dans les tympans de Mornagest. L’ardente lueur de la démence scintillait dans les prunelles noirâtres du minotaure. Sa respiration bruyante et grondante marquait l’atmosphère bouillonnante d’un rythme frénétique. Peu à peu des pulsions destructrices s’éveillaient dans le cœur du colosse à tête de taureau, oblitérant tout contrôle sur son entendement.

L’hybride fulminait de rage, une folie dévastatrice resserrant son esprit, tel un étau inéluctable, autour d’une seule pensée : tuer. Le sang qui sinuait sur son bras couturé de cicatrices et de stigmates de précédents affrontements paraissait être inexistant à ses sens, comme si l’influx de son innervation ne touchait même plus sa cervelle, désormais embrumée par les vapeurs délétères de la frénésie. Car Mornagest n’avait plus en face de lui une créature quelconque, mais une monstruosité dotée d’une férocité aveugle, insensible à la douleur, aussi térébrante soit-elle, et n’avouant sa défaite que lorsque son corps cessera de réagir à ses instincts maupiteux. Le combat s’annonçait brutal et désespéré.

Le minotaure darda un regard névrotique sur son adversaire, tout en frappant avec une aisance déconcertante le sol glacial de son énorme hache, comme s’il s’eut agit d’un simple bout de bois, la lame atterrit dans un bruit mat. Le temps semblait s’être figé, le Mélandien sentait la sueur dégouliner sur sa peau terreuse, sinistrement sale. Un mélange de limon et de quelque chose à la fétidité irrémédiablement maléfique, le tout nimbé d’hémoglobine. Cela donnait ce crachat boueux qui recouvrait une bonne partie de son épiderme, empoisonnant ses narines d’une odeur âcre et putride. Jamais il n’avait tant rêvé de sentir le contact vivifiant et purificateur de l’eau, arrachant les immondices de sa carnation, mais pourrait-il jamais effacer les traces insidieuses du mal qui l’avait déjà frappé de si maintes fois ? Tu extrapoles un peu trop se reprit-il, se remémorant la situation actuelle.

Il n’aurait su dire combien de temps s’était écoulé pendant sa trouble rêverie, mais soudainement, la taurine créature se rua sur lui. Elle avait adopté une posture de charge, les cornes déployées droit devant elle, prêtes à l’empaler contre l’une des parois. Il sentait déjà le violent contact lui briser les vertèbres, puis perforer les intestins dans un bruit de succion, avant d’éparpiller les boyaux aux alentours. Cela sera ardu à nettoyer, il faudra récurer vigoureusement... Il secoua la tête, comme pour chasser quelque néfaste pensée.

L’air vicié du lieu paraissait enserrer son âme d’une emprise morbide, le plongeant dans le néant d’une divagation déconcertante, mais il se reprit juste à temps pour voir la monstruosité fondre sur lui dans un assaut sanguinaire…

[Mornagest]

La peur dans les tripes, le sang refluant de son visage et la sueur froide lui inondant les yeux avec des picotements désagréables, Mornagest se jeta de côté avec une rapidité hors du commun, presque surhumaine, pour aterrir un mètre sur la gauche du monstre. Le réflexe qu'il venait d'avoir n'était certainement pas dû à une commande de son cerveau conscient, sans doute était-ce l'instinct de survie qui guida son corps afin de frôler à nouveau la mort, la mort qui l'attendait au tournant, implacable, qui transpirait au travers des murs de cet endroit infernal, moite, lugubre et écoeurant de solitude.

Mornagest roula sur lui-même, puis, les muscles menaçant de lui faire défaut, il se releva à genoux, puis parvint à reprendre pied, à grand-peine cependant, pour refaire face à son immonde adversaire. La bête souriait presque, dévoilant sous ses babines d'infâmes crocs jaunis par le temps, pourris à certains endroits du fait d'un entretien probablement inexistant... Le souffle rauque que dégagea la bête sentait les égouts de Mélandis au mieux de leur existence, et Mornagest eut un haut-le-coeur en respirant ces exhalaisons putrides.

Secouant la tête pour mettre de l'ordre dans ses pensées, il pointa son épée en direction du monstre. Celui-ci s'approchait lentement, comme à son habitude, pour ménager ses forces. Mornagest devrait ruser s'il voulait avoir une chance de s'en sortir vivant. Et rien n'était moins sûr...

Il attaqua brusquement, sans laisser le temps au minotaure d'en faire autant de son côté. Bondissant sur sa gauche, il feinta, virevolta sur sa droite afin d'éviter la terrible hache de l'hybride, et lui porta un nouveau coup, à l'épaule gauche cette fois. Le monstre grogna, repoussa Mornagest d'un violent coup de coude au torse. Le diaphragme comprimé, le Mélandien recula de plusieurs pas, se tenant les côtes. En hyperventilation, il parvenait tout juste à arracher la dose d'oxygène qui lui permettait de rester conscient. L'impact avait été d'une rare violence, et il se demandait comment il n'avait pas encore écopé d'une fracture...

Mais l'heure n'était pas aux leçons d'anatomie. Respirant de plus en plus profondément, et tout en surveillant son adversaire, Mornagest se redressa complètement afin de poursuivre le combat. Le minotaure fonçait déjà sur lui, hache en l'air, prêt à l'abattre sur lui en une fraction de seconde.

Mornagest leva son épée, presque par désespoir. Il fendit l'air avec sa lame, et, par miracle peut-être, toucha le poignet du taureau qui portait la hache. Le minotaure lâcha prise, et son arme termina sa course contre le mur, derrière, avec un tintement sinistre, résonant dans toute la salle dans un vacarme épouvantable. Cela, rajouté au hurlement de douleur du monstre, provoqua un relâchement des sphincters de Mornagest, qui sentit ses vêtements devenir plus moites et plus chauds, également. Une nouvelle odeur nauséabonde venait d'emplir l'atmosphère de l'endroit...

[Walar]

[Quête de Mornagest]


L’hybride poussa un terrifiant meuglement de rage, laissant présager d’un sort funeste pour l’imprudent ayant osé entailler sa chair.

Le monstre ne daigna même pas jeter un coup d’œil à son arme et fondit sur Mornagest, la tête baissée, les cornes plus menaçantes que jamais. Le guerrier évita de justesse de se faire éviscérer par le monstre en effectuant une roulade sur le côté, malgré la douleur qui le cisaillait atrocement. Le minotaure, quant à lui, emporté par son élan furibond, finit sa course en s’écrasant violemment contre l’un des murs de la salle. La paroi parut presque trembler, et se fendilla en plusieurs endroits, projetant une myriade de petits morceaux rocailleux aux alentours. Une étrange lueur, à la mystifiante et inquiétante, paraissait s'exhaler des parties les plus endommagées de la cloison, baignant la scène d'un voile surnaturel. Mais le mur tint bon, épargnant les lieux du chaos entropique qui se serait sans doute déclaré en cas de déchirure du tissu planaire.

Mais l’abominable bovidé ne semblait guère se soucier de pareils problèmes. Sans prêter la moindre attention à la pléthore d’éraflures qui constellait son corps musculeux, il se rua à nouveau sur son ennemi dans une charge dévastatrice.

Le violent martèlement des sabots sur le sol pierreux n’était rien en comparaison de la force des battements du cœur de Mornagest…

[Mornagest]

Quête de Mornagest

Le souffle coupé par la peur, le coeur menaçant de quitter sa cage thoracique, Mornagest resta un instant figé par la peur. La simple vue de ce mastodonte cornu en pleine course aurait certainement fait s'évanouir plus d'un guerrier soi-disant courageux. Mais la témérité et surtout, la ténacité de Mornagest l'emporta sur sa terreur, immense et palpable.

Pointant son épée en direction du minotaure, il prit les devant en fonçant dans sa direction. Suicidaire, certes, mais cela se révéla efficace, grâce à ses réflexes. Tout en tailladant la face monstrueuse de son adversaire, Mornagest sauta sur le côté, tout en évitant les cornes menaçantes de la bête. Presque réussi. Son coup fit mouche, mais les cornes du minotaure également. Deux hurlements distincts se firent entendre simultanément dans les ténèbres de ces souterrains extra-planétaires.

Mornagest était touché au bras droit, presque transpercé de part en part. Le sang ruisselait abondamment de sa large plaie. La douleur et la chaleur provoquées par cette blessure étaient à la limite du supportable. Des sanglots et des soubresauts agitaient Mornagest, couché sur le côté. Il en oubliait son ennemi...

Ennemi, qui, fort heureusement, était maintenant hors d'état de nuire, puisqu'il agonisait, suite au coup d'épée reçu entre les yeux. La mort ne tarda pas à venir lui ôter son dernier souffle, et un dernier râle inhumain se fit entendre.

Mornagest ne tarderait peut-être pas à le suivre en enfer, à en juger par ses blessures...

[Walar]

[Quête de Mornagest]


L’énorme créature taurine gisait dans une mare de sang, le visage encore animé d’une expression reflétant une sauvagerie à l’état pur. Le monstrueux hybride aurait paru vivant si son faciès n’était pas cisaillé de balafres, formant d’étranges sigles érubescents sur la chair. Mornagest ne pouvait cependant s’empêcher de lui jeter de fréquents coups d’œil fébriles, comme si l’aberration allait se relever subitement. Après tout, il ne se sentait absolument plus maître de son destin, alors pouvait-il seulement influencer celui des autres ? Il voulait désormais quitter cette pièce à tout prix, fuir cette horrible créature qui le scrutait encore depuis les affres de la mort. Mais tout semblait perdu d’avance, son désespoir s’était mû en de brefs rires saccadés au sujet de sa condition actuelle.

Soudainement, un éclat attira l’attention du guerrier, une petite clé finement ciselée était accrochée au coup de l’abominable minotaure. Le manche de l'objet semblait fiché dans la chair elle-même, dissuadant immédiatement les roublards quelque peu téméraires. Il regarda autour de lui, une des portes possédait une serrure. Il poussa un soupir, tout n’était que perversion dans cet endroit…

[Mornagest]

Surmontant sa peur, Mornagest s'approcha péniblement de la carcasse de la bête. Il restait encore convaincu qu'elle allait se remettre sur ses pattes, et l'achever avec un rictus sadique, méchamment satisfaite d'avoir roulé ce minable humain agonisant...

Mais le monstre resta inanimé. Se penchant sur son cou, Mornagest tailla un trou dans le robuste cuir qui enveloppait le manche de la clef. Retirant tant bien que mal le sang qui remplissait l'orifice formé, il arriva enfin à extraire complètement la clef de son socle de chair.

Ensuite, Mornagest se précipita littéralement sur la porte, et enfonça rapidement la clef dans la serrure. Miracle, celle-ci correspondait bien ! Enfin un peu de chance dans cet univers gouverné par la malédiction qui pesait sur lui depuis le début de cette aventure...

[HRP : désolé pour le retard mais les exams...]

[Walar]

Le guerrier se sentit soudainement revivre au son du doux cliquetis de la clé. C’était bien plus qu’une hypothétique liberté, c’était un événement cohérent dans une succession de faits bruts et illogiques. Une éclaircie de réalité dans une tempête d’anarchisme. Mais le Mélandien se doutait bien qu’il ne devait se fier à rien, le tangible de cet endroit avait depuis longtemps prouvé sa folie. Cependant, l’espoir se ravivait en son cœur, flamme humide…

L’ouverture dévoila un étrange corridor nimbé d’un halo céruléen, pour le reste, il était indéfinissable. La lumière paraissait sortir de nulle part. Les murs devaient indubitablement répondre d’une géométrie aliénée. Chaque angle semblait darder sa pointe menaçante pour éperonner l’imprudent promeneur. Une odeur âcre planait dans l’atmosphère, irritant les narines fébriles.

Ne sachant plus à quel sens se fier, il se risqua dans le couloir, rien ne se passa. Le scintillement bleuté des cloisons se muait parfois en de sombres taches noirâtres, formant les improbables chancres d’un derme bien maladif. Le son de chacun de ses pas résonnait dans sa tête comme le rythme démoniaque d’une sarabande infernale. Mais il n’arrivait plus à penser, son esprit était noyé sous les informations brutes, l’écoeurement s’emparait peu à peu de lui au fur et à mesure que la senteur morbide emplissait ses poumons.

Quand soudain, il déboucha sur une intersection : le passage se divisait en deux tronçons identiquement chaotiques, lequel choisir ?

[Mornagest]

A nouveau, le guerrier sentit la mélancolie l'envahir. Il lui semblait qu'il errait dans les tréfonds de l'enfer depuis si longtemps, que sa vie ne semblait plus consister qu'en une succession d'épreuves toutes plus abrutissantes les unes que les autres.

En cet instant, le simple fait de remettre son existence entre les mains d'un choix apparemment si banal le faisait frémir de tout son être. Un courant d'air glacial vint lui lécher le visage couvert de sueur grisonnante de saleté et de sang coagulé, augmentant encore son sentiment de peur et de désespoir irrécupérable.

Mornagest resta un long moment, hébété et tenaillé par l'indécision. Une sombre pensée lui vint à l'esprit : il n'avait dès lors plus le choix qu'entre deux façons de mourir. Car selon lui, sa mission ne devait se terminer que par cette issue fatale. Qu'il accueillerait certainement avec soulagement. Cette course folle avait puisé jusqu'aux dernières forces de la fibre sauvage de Mornagest, et son agonie mentale et physique ne tarderait pas à s'amorcer, pour peu qu'un réel obstacle se mette à l'encontre de son chemin.

Or, un tel obstacle se présentait maintenant. Mornagest prit plusieurs courtes inspirations, tentant de rétablir un rythme normal à ses battements de coeur effrénés par la terreur inspirée par ce cauchemar éveillé.

Se remémorant les événements récents, son sentiment de peur incoercible s'accru encore d'un cran, pour peu que cela soit seulement possible, tant il était poussé à bout...

Les jambes flageolantes, le guerrier se décida pour le passage de gauche, "sinister" dans un ancien langage, cruelle ironie qui le fit se mettre brusquement en marche. La déchéance spirituelle n'était pas loin, mais il conservait encore son sempiternel sens de la dérision...

[Walar]

[Quête de Mornagest]


Mornagest avançait lentement dans cet étrange corridor aux teintes sépulcrales. Un mutisme d’hypogée avait envahi les lieux, seul son souffle rauque et haletant brisait l’anormale quiétude.

Brusquement, une énorme tête de pierre surgit littéralement de cette mer opaline. Elle paraissait greffée sur une imposante armature aux reflets boisés. Son air, austère et impénétrable, tranchait avec le regard plomb qu’elle posa l’intrus.

- Tu ne sortiras pas d’ici facilement petit être rosé. Réponds à cette énigme et peut-être tu vivras, gronda le gigantesque crâne granitique.

Le Mélandien soupira, la tempête de coups qui s’était déjà abattue sur sa carnation l’avait définitivement vidé de la moindre once de vitalité. Son corps n’était plus qu’un amoncellement d’ecchymoses et d’hématomes violacés ; il percevait le sang perler sur sa chair tuméfiée et s’égoutter dans un rythme macabre à ses pieds endoloris. Mais, il se sentait capable de réfléchir, les brumes délétères de l’endroit ne pouvaient avoir complètement sphacéler ses tribulations encéphaliques ! Il devait être sûr de lui.

La voix rocailleuse du monstre pierreux interrompit soudainement l’anarchisme de ses pensées.

Mon premier est l’un des outils favoris du hasard, dieu inique,
Mon deuxième, visqueux, amer, est régurgité dans les pires moments,
Mon troisième qualifie ce fait de tromper tant usé de Cyric,
Mon tout est un adverbe qui définit parfaitement tes agissements.

L’inquiétant démiurge se tu, laissant le silence envahir à nouveau les lieux, et le visiteur en prise avec la nébuleuse charade.

[Mornagest]

A nouveau, les pensées de Mornagest ne cesaient de virevolter dans son esprit torturé par l'ambiance mortifère de cet endroit malsain. Cyric... le Prince des Mensonges... le hasard... Tymora ?

Mornagest savait pertinement qu'une réponse erronée précipiterait l'heure de son dernier souffle, terme pourtant implacable et omniprésent durant toute la durée de cette folle poursuite souterraine. Aussi fit-il un effort pour concentrer son attention sur l'énigme imposée par la statue de pierre.

L'outil du hasard... la chance ? le sort ? Non, ce n'était guère des outils, mais leurs conséquences. Les dés ? Dé quelque chose. Quelque chose de régurgité... la bile !

Dé-bile-ment ! Telle était la solution ironique de cette charade, presque grotesque si on omettait le contexte dans lequel elle était proposée...

"Débilement", murmura le guerrier, le souffle court et les jambes flageolantes...

[Walar]

Un rictus, qui aurait pu sembler être un sourire pour quelqu’un à l’optimisme obscène, se dessina sur les traits du faciès de pierre.

- Exact. Mais tu ne vas pas gagner aussi facilement que tu le crois être inférieur.

Un air pensif se grava sur le monstrueux visage qui dardait un regard malveillant sur Mornagest. Ce dernier s’était calmé, malgré la sueur qui perlait sur son front oedémateux. Il ne pouvait cependant s’empêcher de penser qu’il n’était un simple jouet entre les mains d’une créature diabolique. Ce jeu morbide pouvait aussi bien s’arrêter brutalement que continuer jusqu’au bon vouloir de l’aberration.

Alors, le funeste monarque gronda d’une voix oraculeuse, parsemée de soubresauts menaçants :

Mon premier vit et meurt dans les champs,
Mon deuxième est musical ou médian,
Mon dernier des crocs du stryge coulant,
Mon tout définit ton blanchissement.

[Mornagest]

Mornagest s'impatientait. Les énigmes n'étaient pas son fort, preuve en était que l'une d'entre elles l'avait mené tout droit dans cet enfer. La sueur s'accumulait à grosses gouttes sur son front poisseux de sébum agglutiné par manque d'hygiène, le guerrier devait être en vadrouille depuis plusiquers jours maintenant.

Le contenu de sa vessie avait une furieuse envie de s'échapper à toute vitesse, tant la peur était intense, lui pressant l'estomac dans son étau irrépressible.

Se balançant nerveusement sur ses pieds, Mornagest fit encore travailler ses neurones fatigués par le stress et la marche interminable qu'il avait effectué jusqu'ici.

"Ce serait trop bête", se dit-il, "de mourir maintenant, alors concentre-toi !"

L'indice le plus évident semblait être le sang... la seule chose qui pouvait naître des crocs d'un vampire, au contact d'une de ses victimes. Sang... Sant. Le mot se terminait par sant.

Les champs.. de maîs, de blé... blémissant ! C'était l'évidence même !

"Blémissant", dit-il d'une voix qui se voulait calme.