[Attraction]Keffren la voyante

[Drydo]

Drydo rendit le signe de l'elfe blanche - une elfe de Lune, si elle ne s'y trompait pas. Le symbole d'Eilistraee apparut brièvement dans sa vision, et elle en conclut que cette elfe était quelqu'un.....de respectable. Un élan de joie, assez bref, la transperça à la mention du nom de la déesse.

La drow se releva à l'appel de la voyante au moment où un couple entrait dans la tente. Sans y prêter attention, elle glissa vers la voyante.
Des bribes de conversation qu'elle avait entendu, elle s'était demandé si....si la voyante pouvait vraiment scruter l'avenir. Un jeu amusant, ou de la réalité en poudre ?
Et qu'allait-elle lui dire ? Le passé n'avait pas d'importance, ou plutôt plus d'importance, maintenant....maintenant, elle s'intéressait à l'avenir...
Tout ça était sérieux, peut-être trop. C'était surtout la curiosité qui la tiraillait...
Elle déposa sur la table la somme requise.....sa bourse, de plus en plus proche du vide total, ne tinta même pas.
Sans rien dire, elle releva les yeux vers ceux de la voyante et les sonda, intriguée.
- Je suppose que c'est à vous de jouer, maintenant....
Murmura-t-elle sans même un sourire.

[Garfield]

La voyante regarda la drow. Elle n'aimait pas les disciples de Loth, mais la petite avait l'esprit grand ouvert, et son amour pour Eilistraée irradiait. Soit, Keffren prédirait...

Elle se concentra sur le lien qu'elle obtenait avec l'esprit de la drow. De nouveaux, elle parcouru les cartes et en tira trois, qu'elle disposa face sontre table devant la drow. Puis elle les retourna.

La première représentait une femme tenant un arc. En bas la carte était écrit "la chasseresse". Ensuite, la seconde carte était la même que pour l'elfe de lune: la rose. Et la troisième montrait divers batiments. "La ville".

Bien bien bien... La chasseresse me montre une femme puissante et respectée. La rose nous indique de la passion dans ce que vous entreprendrez, et la cité est un présage plutot clair...

La vision de Keffren l'étonnait elle même. Ladrow allait visiblement prendre de l'importance dans une grande ville... Enfin, les lames ne mentaient jamais...

Satisfaite?

Un couple était entrée dans la tente juste après le départ de l'elfe de lune. Keffren aillait presque réussir a atteindre les 10 pièces d'or aujourd'hui.Bonne journée...

[Drydo]

- Tout ce qui peut-être flatteur me satisfait....et si c'est la réalité, tant mieux....au revoir, et bonne journée....

Elle hocha la tête vers la voyante et vers le couple - signe de salut ? - puis vire-volta vers la sortie de la tente, ses pieds nus glissant sans bruits sur le sol.
Tout ça....ça lui faisait penser à cette enquête qu'elle menait....pour l'instant, elle ne savait pas grand-chose, en fait. Mais elle espérait trouver les chaînons qui lui manquaient....assez rapidement....
Le soleil lui fit cligner les yeux. La lumière était....belle....originale....mais elle ne l'aimait toujours pas. C'était bien trop fatiguant de toujours se déporter vers les ombres.

Drydo ne savait pas encore où aller, désormais. Elle se laissa guider par son intuition, peut-être, vers sa prochaine direction.
Elle s'amusait assez bien, mais son ventre grondait de faim, et sa bourse ne tintait pas. Ses petites économies fuyaient comme neige au soleil, elle allait devoir les surveiller plus attentivement....

[Garfield]

Garfield, Althéa et leurs corps respectifs courraient au travers de la prairie, se glissant derrière les tentes en essayant de se faire remarquer le moins possible.

Ainsi, de tente en tente, ils arrivèrent devant la tente de Keffren. Ils voulurent rentrer le plus vite possible, et soulevèrent un pan de la toile et se glissèrent derrière. C'était sans compter les deux personnes qui se tenaient derrière ladite toile, dans lequelles Garfield et Althéa se cognèrent.

Levant sa tête, ou celle d'Althéa, et puis zut... Levant la tête du corps dont il était en possession, Garfield imprima une expression de pure horreur au visage féminin qu'il arborait contre son gré.
Ils venaient d'entrer en collision avec le conseiller Manostien Hugues de Breizh et sa compagne sorcière Morgana LeFay...

[Althéa]

Althéa s’était vu esquisser un mouvement de recul à la vue du couple qu’ils venaient de percuter. Elle allait se demander pourquoi quand elle reconnut le conseiller Hugues de Breizh. Elle avait entrevu le conseiller deux ou trois fois mais Garfield devait le connaître, et en tant qu’officiel par-dessus le marché. Quels relations avaient ils ? S’étaient ils souvent côtoyés ? Et la jeune femme à son bras, qui était elle ? Une ancienne maîtresse du conseiller ? Dans tous les cas, elle le connaissait. Elle attendit qu’elle lui parle mais sa bouche était désespérément clause et ses yeux tournés vers elle. C’était à elle de parler en tant que conseiller. Alors, surmontant avec peine son envie de fuir en courant aussi loin que possible, elle fit esquisser à son corps d’adoption un sourire poli et bredouilla un fugace :

« Veuillez nous excuser »

[Morgana LeFay]

La sorcière avait observée d'un oeil curieux l'étrange manège de son compagnon et de l'elfe qui était sortie de la tente de la voyante. Le regard de l'elfe laissait à penser qu'elle connaissais Hugues, mais que la réciproque n'était pas vraie. Devait-elle en concevoir de la jalousie? Elle était sûre des sentiments du paladin à son égard, et ce n'était pas son genre de regarder fixement une femme, même très belle. Ellle chassa ce moment étrange dans un coin de sa mémoire, se promettant d'y repenser plus tard.

Avant d'entrer dans la tente et pour éviter de provoquer la panique, elle posta Rune à l'entrée, avec aussi dans l'idée qu'en cas de soucis la louve saurait donner l'alerte. Le petit chat hérité de Banshee Sangdelune vint se placer entre ses pattes, comme souvent.

Alors que l'aasimar prenait le bras du paladin, elle se sentit brutalement bousculée. Elle se retourna en même temps que Hugues et jeta un regard surpris au conseiller Garfield, qui tirait par le bras une jeune fille brune à l'air de garçon manqué. A moins que ce ne soit l'inverse... ce devait être sa compagne, ou alors une conquête du jour. Ils avaient l'air pressés et sacrément embarrassés aussi. D'avoir été vus ensembles?

Les deux couples se regardaient sans mot dire. La sorcière souriait poliment, au cas où, et le paladin semblait attendre. Sans doute croyait-il que le conseiller voulait lui demander quelque chose. Finalement, après un long regard trouble, le conseiller luménien finit par ouvrir la bouche et s'excuser.
Ce fut plus fort que la sorcière, tout était si bizarre depuis quelques minutes : d'abord l'elfe, ensuite ces deux-là...

Un problème? demanda-t-elle avec la plus parfaite inconscience. Quelque chose clochait, mais quoi?

[Althéa]

Dans le corps de Garfield, Althéa avait sursauté de nouveau. Non seulement, la jeune femme qui accompagnait le conseiller Hugues de Breizh dégageait une aura envoûtante et magique mais encore, elle semblait se douter de quelque chose. Le conseiller Garfield n’était plus celui qu’elle avait ou non l’habitude de côtoyer, tel était le problème. Mais allait elle le lui dire comme on parle de la pluie et du beau temps ? Il n’en était pas question. Certes, la confession n’avait aucun enjeu diplomatique, ce n’était qu’un accident aussi ridicule que regrettable.

Mais tout de même ! Déjà qu’il était particulièrement étrange et inconfortable d’habiter le corps d’un autre alors l’avouer à autrui … Et comment l'inconnue réagirait elle ? Elle chercha à toute vitesse une réponse. Qu’aurait pu dire Garfield à sa place ? Déjà sourire, cela éviterait d’augmenter les soupçons. Que dire ensuite ? Répondre non le plus simplement du monde en croisant les doigts pour qu’elle ne se doute de rien ? Elle avait menti de nombreuses fois pour camoufler ses bêtises. Elle avait des années de pratique. Mais cette fois, l’enjeu différait totalement d’une simple correction. Il allait falloir ruser. Parler de la manière la plus neutre possible et surtout, ne rien laisser paraître. Elle fit esquisser au conseiller un simple mouvement de tête et lui dit :

« Non, aucun problème. Il fait beau, chacun se divertit. Que demander de plus ? »

[Garfield]

Argggghhh elle avait parlé!!! Pour sortir une des platitudes les plus plates qu'il était possible. Mais, au vu des circonstance, ce n'était pas plus mal.

Oui, il fait très beau hein? Excusez nous madame, monsieur, mais nous devons nous retirer maintenant.

Restait à espérer qu'elle avait compris lemessage. Seulement voila, en se précipitant hors de la vue de Hugues et Morgana, Garfield se prit les pieds dans un des tapis qui ornaient le sol de la tente, et rencontra le sol assez rapidement.
Il était donc parterre, dans un corps de femme, au pied du Conseiller Manostien et de sa compagne, elle même grande personalité sur Hélonna. Voila deux personnes qu'il ne pourrait plus jamais regarder en face, même dans son propre corps. Puis il serendit compte qu'il était par terre pendant trois longues secondes sans même réagir. Il se releva tant bien que mal, rouge de honte, nettoyant les brins d'herbes et autres saleté qui parsemaient maintenant la chevelure du corps d'Althéa.

[Mornagest]

L'ambassadeur mélandien sortait à peine de la Salle des Aurores, qu'il aperçut à nouveau le Haut Conseiller Garfield, accompagné d'une jeune femme qu'il ne connaissait pas. Sans doute sa compagne ?

Il espérait lui demander quand auraient lieu les diverses négociations diplomatiques, car, depuis son arrivée au festival, Mornagest n'en avait que vaguement entendu parler, et ce, de la bouche de Garfield lui-même. Aussi, se précipita-t-il vers la tente où le Conseiller venait de pénétrer, afin de l'aborder avant qu'il ne prenne part à une quelconque attraction des plus pathétiques.

A peine entré, Mornagest faillit marcher sur la jeune femme qu'il avait remarqué, au bras de Garfield, qui était à présent allongée par terre, et semblait s'y plaire, puisqu'elle ne bougeait pas.

Galament, et surtout, diplomatiquement, l'ambassadeur s'offrit de l'aider à se relever.

"Si vous le permettez, ma Dame.", dit-il en tendant la main à la jeune fille, qui rougissait jusqu'aux cheveux.

Mornagest jeta alors un coup d'oeil alentour. Il vit Garfield, interdit, et, à ses côtés, un couple de nobles dont il ignorait l'identité, mais qui semblait connaître le luménien. Que se passait-il donc ici ? Pourquoi cette femme gardait-elle sa position si étriquée ?

[Althéa]

Althéa avait regardé, les poings sur les hanches son pauvre corps se vautrer et batifoler allègrement dans la poussière avant d’être relevée par un inconnu. Sa réaction première avait été de rougir de colère et de honte mais contre toute attente, elle avait serré les poings. Un accès de colère l’avait parcourue des pieds à la tête. L’espace d’une seconde, elle avait eu envie d’envoyer bouler son chevalier servant. Une réaction masculine somme toute. Le corps du conseiller Luménien réagissait en dépit de l’âme qui l’habitait. Elle s’en effraya. Elle allait devoir ruser contre ses impulsions corporelles ou elles finiraient par avoir le dessus. Si elle n’y prenait pas garde, elle allait se mettre à lorgner les dames ou pire encore … Non, elle ne pouvait pas y penser. De son coté, Garfield envoyait à l’inconnu un regard frondeur. Peut être que chez l’espèce masculine, cela avait plus l’air d’un défi pour impressionner l’adversaire. Ici, cela ressemblait plutôt à une incitation aux pensées impudiques. A Shar ce conseiller ne sachant pas ce comporter comme une femme !

Et cet inconnu, qui était il ? Visiblement, une connaissance du conseiller. Elle ne l’avait jamais vu. Ni n’en avait jamais entendu parler. Les années en mer vous coupaient décidemment de tout. Vous embarquez pour un an, à votre retour, une partie de votre monde a bel et bien changé. Alors le monde des autres … Mais que faire avec le nouvel arrivant ? Lui sourire benoîtement et lui tendre une gracieuse main pleine de doigts ? Hausser les épaules et lui lancer un « Bien le bonjour ! » en essayant d’impressionner l’autre le plus virilement possible ? Le pire était que le conseiller visiblement peu convaincu de ses talents diplomatiques s’empresserait de l’attraper par le poignet et de s’enfuir à nouveau si elle avait le malheur d’ouvrir la bouche. Hé bien, qu’il parle le premier, lui qui était elle de qui le l’inconnu n’avait strictement rien à faire !

[Mornagest]

Prenant le silence de la demoiselle pour un assentiment, il l'aida fort obligeamment à se relever, tandis que Garfield, en parfait rustaud, n'avait pas bougé d'un pouce. La situation amusait Mornagest, qui se demandait si le Haut Conseiller n'était pas ivre. A en juger par son air catastrophé, l'hyposthèse n'était pas invraisemblable...

Mornagest se dirigea alors vers Garfield, et lui murmura :

"J'aimerais vous parler de certaines choses. Mais j'ignore si tout le monde ici peut les entendre."

Il s'était efforcé de ne pas sourire, en voyant à nouveau l'expression dépitée de son homologue luménien. On aurait dit qu'il venait de perdre ses vêtements lors d'une réception mondaine...

[Althéa]

On arrivait maintenant au comble du comble. Un inconnu voulait lui parler d’elle ne savait quoi et en privé par-dessus le marché ! Voila une idée qui promettait assurément. Surtout, ne faire semblant de rien. Déjà, le bonhomme la regardait avec un petit sourire ironique qui ne disait rien de bon. De quoi avait elle l’air ? Elle, empêtrée dans ce corps d’homme avec tout ces attributs, ce fonctionnement qu’elle n’avait observé que de l’extérieur.
Quoi qu’il en soit, il lui fallait donner le change. Mais comment réagir ? Déjà, tenter par tous les moyens de n’être pas séparée de Garfield sans que cela ait l’air ridicule. Ruser ? Et comment ? Déjà, être polie et courtoise autant qu’il aurait pu l’être. Et avoir l’air viril … Alors, elle fit bomber le torse au conseiller, pris son corps par l’épaule et dit de la manière la plus naturelle possible :

« Cela vous ennuierait il si ma subordonnée assiste à l’entretien ? Je suis elle, elle est moi comprenez vous ? »

[Mornagest]

"Pas du tout", pensa-t-il. Que pouvait bien avoir Garfield ? Il semblait si mal à l'aise... Alors que quelques heures auparavant, ils avaient discuté en toute franchise sur les buts de ce festival rébarbatif, il se débinait à présent, souhaitant avoir le soutien de cette fille, inconnue au bataillon.

Mornagest hésitait. Faute diplomatique, s'il refusait ? Ou devait-il laisser le Haut Conseiller réaliser ses moindres caprices ?

Sa curiosité piquée, l'ambassadeur interrogea le couple de nobles du regard, dont l'expression était aussi intriguée que lui.

"Mais, je m'aperçois que nous ne nous sommes pas encore rencontré", dit-il à l'annonce du couple. "Pardonnez mon manque de savoir-vivre. Je suis Mornagest, le nouvel ambassadeur mélandien. Passerais-je pour un rustre, si je vous demandais qui vous êtes ?"

La seule chose qu'il espérât, était qu'ils fussent eux aussi diplomates. Garfield serait sans nul doute forcé de rester entre ambassadeurs. Sans quoi, sa réputation en serait fortement marquée. Pour un comportement si futile, quelle ironie déllicieuse...

[Garfield]

Finalement, Garfield n'était pas franchement mécontent. L'ambassadeur mélandien se ridiculisait par son ignorance auprès d'un des conseillers de la cité voisine de la sienne. Il n'avait pas perdu sa journée. Par contre, rien que de se rappeller le regard qu'avait passé l'ambassadeur sur ce corps lui donnait immédiatement envie de le rendre à sa propriétaire et de reprendre le sien, vierge de tout regard libidineux mélandien.

Il jetta un regard à Althéa en lui indiquant en une question muette la direction de la voyante. Peut-être devraient-ils se mettre en route avant que le mélandien revienne à la charge et que Garfield écrase sa virilité d'un coup de genou bien placé. Finalement, il devrait el faire avant de récupérer son corps.

[Althéa]

Althéa secoua la tête. Se sauver ? Et puis quoi encore ? Il n’y avait rien de tel pour attirer les soupçons. Non, il fallait faire face à leur interlocuteur, surtout s’il était ambassadeur Mélandien. En même temps, elle comprenait l’envie qu’avait Garfield de tourner les talons car elle la partageait à demi. Mais partir comme cela relevait de l’impolitesse.

Puis, elle avait vu l’ambassadeur se tourner vers Hugues de Breizh et sa compagne. En voila trois qui seraient occupés. Par contre, prendre ainsi congé risquerait d’être mal perçu. Il fallait que Garfield aille parler seul à la voyante pendant qu’elle resterait en faisant semblant de les écouter. Elle fit donc un petit signe de tête à son complice d’infortune pour lui suggérer de bouger. Peut être qu’avec un peu de chance les autres ne s’apercevraient de rien.

[Mornagest]

Alors que Mornagest attendait la réponse du couple, il vit Garfield esquisser un pas en direction du centre de la tente. Pas question de le laisser filer ! Décidément, son comprtement était plus que suspect. Se pourrait-il que ces deux-là fussent ivres ? Ou sous l'emprise d'un sort de charme quelconque ? Toujours était-il qu'ils ne semblaient pas en pleine possession de leurs facultés intellectuelles normales, pour peu qu'ils en aient jamais eu.

L'ambassadeur parla donc d'une voix assez forte, afin de rendre encore plus sensible la situation :

"Dites-moi, vous ne comptez pas nous fausser compagnie, j'espère ? Nous devons débattre de beaucoup de choses, je pense."

Un nouveau sourire sardonique se dessina sur les lèvres de Mornagest. Il s'amusait tout doucement, dans ce festival...

[Garfield]

Garfield en avait assez de ce petit manège de l'ambassadeur mélandien. Une idée germa dans sa tête. Restait à espérer qu'Althéa était solide.

il se passa la main dans les cheveux, puis s'approcha de Mornagest d'une démarche légérement chaloupée. Puis, a la surprise de celui-ci, il prit son visage entre ses main... avant de lui asséner un fabuleux coup de tête. Oui, Althéa avait la tête dure.

Alors que l'ambassadeur tombait par terre, Garf prit la main d'Althéa et ils franchirent le pan de toile qui les séparaient encore de la voyante.

[Mornagest]

Sonné mais pas blessé, Mornagest se releva péniblement, en jurant de plus belle. Cette vile garce payerait de sa vie, pour un pareil affront ! Et le Haut Conseiller finirait en prison, avec comme tortionnaires, la plupart des esclaves elfes noires de Melandis !

Il tituba légèrement, et, se fichant éperdument des regards étonnés de l'assemblée, courut au-dehors afin de retrouver les deux traîtres. Qui d'ailleurs étaient peut-être des imposteurs.

Quoiqu'il en fut, le scandale allait grandement altérer les relations diplomatiques, déjà peu amènes, entre Luménis et Melandis...

[Althéa]

Le conseiller Garfield était fou ou du moins, il venait de franchir le cap du non retour. Mettre un coup de tête à un ambassadeur Mélandien avant de s’enfuir, l’entraînant avec elle. L’autre s’était fatalement lancé à leur poursuite armé de douces aspirations pacifistes et de son épée. Althéa peinait à réaliser ce qui lui arrivait. Ils couraient droit à la catastrophe, voila tout ! Le Mélandien finirait par les attraper et les couper en morceaux, même à l’abri de la tente. Fuir n’arrangerait rien sinon à échauffer les aspirations barbares de leur poursuivant. Son esprit agité battit la campagne à la recherche d’une solution.

Elle s’arrêta net, stoppant par la même occasion son propre corps qu’elle attrapa par le bras. L’autre se récria, voulut poursuivre plus avant mais elle le garrotta et le souleva de toutes ses forces pendant que ses pieds battaient l’air furieusement. Elle lui chuchota un « Laissez moi faire. J’ai un plan » avant de crier un « Maintenant, reprends toi ! » assez fort pour que le Mélandien qui les rejoignait à grand pas puisse l’entendre. Elle avait en effet un plan, échafaudé en quelques secondes. Un plan des moins aboutis et qui lui coûterait sans doute mais de deux choses l’une : soit il réussissait et ils pouvaient s’en tirer à bon compte, soit ils étaient bons pour un séjour en enfer. Toujours avec son corps ruant dans les brancards entre ses bras, elle fit face au Mélandien et lui dit en le toisant droit dans les yeux :

« Pardonnez lui, elle est en pleine crise de folie. Un coup d’orbe chromatique en pleine tête quand elle était petite. Cela la prend de temps en temps quand elle voit trop de monde. Je ne saurai vous dire à quel point je suis confus. Dès demain, je la renverrai à Manost pour lui faire payer l’affront dont vous avez été victime. Je ne veux plus de ça ici ! Quelle honte mais quelle honte ! »

Garfield avait enfin fini de s’agiter et la dardait à présent de son regard noir. Elle se trouva l’air relativement teigneux et relâcha sa prise. L’ambassadeur, quant à lui croisait diplomatiquement les bras, le visage impassible. Visiblement, sa prestation l’avait peu convaincue. A elle d’en rajouter un couche.

« Tu devrais avoir honte, glapit elle, autant à l’adresse du Luménien et qu’à sa propre personne qui avait obéi, si notre ambassadeur n’avait pas été un honnête homme enclin à faire le bien, je t’aurais donnée à lui comme esclave ! C’est ma tête et l’entente Luméno – Mélandienne que tu mets en péril. Tu ne t’en rends pas compte ? Tu mériterais que je te gifle. Même tiens, voila pour toi ! »

Alors, joignant le geste à la parole, elle s’administra un soufflet sur les deux joues. Elle finirait par le payer, elle le savait mais il fallait donner le change. L’autre mugit comme un chat sauvage et tenta de répliquer mais elle l’attrapa par les poignets et serra fermement. Heureusement, elle n’était pas très forte.

« Voyez vous, elle recommence. C’est après moi qu’elle en a maintenant. Je vais l’emmener chez Keffren, notre voyante, elle a sur elle des pouvoirs apaisants. Une nouvelle fois, je renouvelle mes excuses Mornagest. J’espère que ce regrettable incident n’entachera pas notre amitié. Peut être même la consolidera t’elle. Je serai contrit que vous partiez fâché sur un coup de tête »

Sur ce, elle attendit avec angoisse la réaction de l’ambassadeur.

[Mornagest]

L'amabassadeur, furieux, et le visage encore douloureux du formidable coup que lui avait asséné cette petite peste hargneuse, ne l'entendait certes pas de cette façon. Il s'approcha, épée au poing, mais au lieu de transpercer directement le corps de la fille, il la gifla lui aussi, mais certainement plus violemment que Garfield ne l'avait fait.

Un petit filet de sang coula du nez de la femme, qui ne broncha cependant pas. Sans doute était-elle sonnée par cette paire de claques énergique ?

"Quant à vous, Garfield, il faudra que vous m'expliquiez bien des choses, et d'abord, pourquoi vous traînez avec cette manostienne, qui semble vous être si chère, mais qui ne vous cause que des ennuis. Et, aussi, si je me suis bien adressé, tout à l'heure, à des notables manostiens. J'aimerais leur toucher un mot de toute cette histoire..."

[Althéa]

Voila qu’elle était prise à son propre piège et son propre corps venait de se reprendre deux autres paires de gifles. Entre un impulsif et un violent … elle était bien mal tombée. Ne lui restait plus qu’à composer avec. Prendre l’un pour taper sur l’autre ? Non, trop risqué. Au point où ils en étaient, elle aurait pu révéler au Mélandien toute l’histoire ? Non, trop abracadabrant. Ils n’auraient réussi qu’à mettre Mornagest dans une rage folle. Alors, que faire ? Son corps se devait rester intact avant qu’elle le retrouve. Vivant n’était qu’un bonus considérable après tout. Elle eût un pâle sourire en direction de son bourreau et improvisa un autre mensonge :

« Ce que je vais vous dire est un secret que vous serez le seul à connaître. Cette jeune femme que vous voyez là est ma demi sœur. Mon père a eu quelques relations hors mariage si vous voyez ce que je veux dire. Des mages rouges ont assassiné ses parents, lui causant des séquelles irréversibles. On me l’a confiée durant le festival dans l’espoir que j’en fasse une personne fréquentable. S’il vous plait n’ébruitez pas cette affaire. Demandez moi ce que vous voulez mais n’en parlez pas »

[Mornagest]

L'ambassadeur se fichait éperdument de la vie privée de son homologue luménien. Il n'était pas venu ici pour pleurer le sort de misérables gredines, qui, non contentes de frapper les honnêtes mélandiens, tentaient de frapper leurs demi-frères sans raison.

"Peu m'importe !", cria Mornagest. "Je veux savoir quand nous pourrons discuter d'affaires importantes ! Cette histoire, nous la règlerons plus tard, entre hommes. Mais les négociations ne peuvent attendre, ni souffrr d'être interrompues par des histoires de famille. Alors, allons dans un coin calme, sans votre soeur, et convoquons les ambassadeurs manostiens, dont j'ignore toujours l'identité precise... Si vous pouviez me rendre ce service ?", ajouta-t-il d'un air mauvais.

[Garfield]

Garfield sauta alors sur le pied de son corps. Althé le saisit et commença à le masser en proférant des jurons à l'encontre se supposé demi-soeur.

Garfinou!!!!! Je veux aller voir la dame qui lit dans la boule de verre!!! Tout de suite!!!!!!!

Petite soeur, dérangée? Il n'y avait qu'a demander, Garf la servait sur un plateau d'argent... :notme2:

[Morgana LeFay]

Pendant ce temps-là etc etc etc...

La sorcière regarda la jeune fille s'étaler avec grace et précipitation aux pieds de l'homme bourru qu'elle avait vu quelques temps plutôt alors qu'elle arrivait dans la clairière. Après un moment de flotement (aussi important que celui où le conseiller Garfield avait laché une salutation des plus plate) le personnage se présenta. Il était le nouvel ambassadeur mélandien et manifestement il attendait des présentations en bonne et due forme de sa part et de celle du paladin qui regardait la scène comme on regarde un rêve dont on se demande s'il est vrai ou non.

Donnant un gracieux et discret coup de coude à Hugues, la sorcière se présenta, tentant de donner un sens au non sens ambiant :

Excusez mon impolitesse. Je suis Morgana LeFay, et j'accompagne mon ami dans ce festival qui me semble... étrange vraiment...

Ce fut le moment que choisi la jeune fille pour donner un formidable coup de tête au mélandien, qui apprécia moyenenment la plaisanterie. L'incident diplomatique n'était pas loin... et en plus la furie était la demie-soeur du conseiller!!! Demie-soeur dérangée d'après lui... on n'en doutait pas une seconde en la voyant maintenant brailler à tue tête qu'elle voulait aller voir la voyante. Pourquoi Mornaga ne semblait pas convaincue par ce petit manège? Et pourquoi depuis quelques minutes Rune s'entêtait à lui dire que les deux étaient un?

[Althéa]

Garfield venait de franchir la limite de l’irréparable. Elle avait essayé de rattraper son coup de folie qui l’avait poussé à frapper Mornagest, il la remerciait en la faisant passer pour complètement déjantée. Existait il un asile à Luménis ? Si oui, on aurait tôt fait de lui trouver une belle place. Et ce n’est pas les témoins de ce qui venait de se passer qui auraient pu dire le contraire. Et cette menace d’un conseil entre diplomates se profilant à l’horizon …

Jusque là, s’intéresser à la politique de près ou de loin et comprendre les tenants et aboutissants de chaque enjeu relevait pour elle d’un exploit insurmontable dont elle se passait sans aucun soucis. Maintenant, elle regrettait amèrement. Elle ne connaissait rien des relations entre Luménis et les autres cités. Il y avait sans doute des alliances et des dissensions dont elle ignorait tout. Ne pas en tenir compte pouvait déboucher sur un incident diplomatique. Garfield perdrait toute crédibilité avec elle aux commandes. Rien de tel pour rendre la monnaie de sa pièce au conseiller qui l’avait ridiculisée irrémédiablement. L’espace d’une seconde, elle fut tentée danser, de chanter et de raconter toutes les idioties lui passant par la tête ou embrasser Mornagest. Magnifique vengeance. Mais pouvait elle seulement se le permettre ? Non. Et surtout pas devant la dénommée Morgana Le Fay qui les regardait d’un œil plus que soupçonneux. Il fallait qu’ils s’éloignent et cela le plus rapidement possible ou leur situation allait devenir on ne peut plus inconfortable. Keffrenn aurait sûrement une solution. S’ils pouvaient seulement y accéder. Ils n’étaient qu’à deux pas. Fuir discrètement ne les avancerait à rien sinon à attiser la colère du Mélandien. Plutôt dire ouvertement qu’on prenait congé et s’esquiver sans attendre de réponse. L’important était d’avoir une solution, le reste viendrait ensuite.

Elle attrapa précipitamment son corps braillard par la main et profita que Mornagest s’était tourné vers sa nouvelle interlocutrice avant de lancer : « Je l’emmène se calmer chez Keffrenn. Ainsi, elle vous importunera plus » et partit sans attendre à l’abris de l’obscurité de la tente.

[Garfield]

Keffren vit arriver les deux compères sans surprise.

Je vous attendais. Vous voulez que tout revienne à la normale n'est-ce pas?

Althéa et Garfield hochèrent chacun la tête de l'autre.

Bien, je peux peut être vous aider. Mais il me faut d'abord savoir comment vous avez réussit a vous mettre dans une situation pareille. Ma clairvoyance ne suffira pas. J'aurais besoin d'une médaille de lecture de magie.

Ou s'en procurer une? coupa abruptement Althéa.

J'y viens. J'en possède une moitié. Un barde du festival en possède l'autremoitié, et il a toujours refusé de me la vendre. Je suis venu au festival pour le retrouver à vrai dire, car je savais qu'il ne resisterait pas à la tentation de venir jouer ici.
C'est un acteur, Alfred Mansius. Trouvez le, rapportez moi l'objet, et je serais en mesure d'identifier le mal qui vous frappe.

Rien ne nous dit que ce n'est pas un piège pour vous procurer cet artefact que vous semblez convoiter depuis longtemps, mais nous n'avons pas le choix... En route, sortons par derrière, c'est plus prudent.

Et Garfield empoigna son propre corps pour l'emmener dehors. Direction, le concours d'acteur...

[Mornagest]

Furieux après les deux tourtereaux qui venaient de lui fausser compagnie sans qu'il ait pu étancher sa soif de vengeance, Mornagest quitta la tente de la voyante sans demander son reste, oublieux des deux autres nobles, qui étaient perdus dans la foule, eux aussi.

L'esprit encore bouillonnant de rage, l'ambassadeur ne regardait pas où il allait. Ce fut lorsqu'il arriva au bout du chemin principal, qu'il se décida à chercher après les émissaires des autres cités... Soit Manost, puisque Luménis avait grâcieusement engagé les hostilités diplomatiques avec Melandis.

Mornagest héla un serf, qui le renseigna aussitôt :

"Je sais que le spectacle de magie vient de prendre fin, dans l'estrade des arcanes. Ce furent le Grand Emissaire Ravestha et l'Ambassadeur Lothringen les acteurs, et je pense qu'ils y sont encore.

- Merci bien."

L'ambassadeur prit donc la direction de la tente indiquée par le serf, fulminant encore...

[Hugues de Breizh]

Le Conseiller Luménien et sa demi-soeur venaient de quitter la tente de la voyante. Hugues de Breizh avait jugé leur attitude assez déplacée, même si quelque chose d’étrange semblait avoir pris possession des corps. D’ailleurs, Morgana avait aussi noté que cela n’allait pas chez les deux personnages. Le Paladin était d’autant plus troublé que c’était une de ces concitoyennes qui se trouvaient avec le dirigeant Luménien. Il espérait que cela n’allait pas envenimer les relations diplomatiques entre les trois cités, d’autant plus que l’ambassadeur Mélandien venait de faire les frais de leur trouble.

Les trois personnages partis, les deux tourtereaux se retrouvaient seuls en compagnie de la voyante.

"Eh bien ma chère, il me semble que c’est à nous. Désirez-vous consulter la voyante ?"

[Morgana LeFay]

Encore sonnée par la rencontre, la sorcière s'ébroua mentalement et se reconcentra sur le paladin. Il semblait aussi déstabilisé qu'elle, mais au moins il n'avait plus l'air troublé par sa rencontre avec l'elfe. Morgana rangea dans le même coin de son esprit le comportement étrange du conseiller et de sa demie soeur.

La voyante, oui, oui en effet, c'est pour ça que nous étions ici, marmona-t-elle pour elle-même. Elle fit un large sourire à Hugues et lui prit le bras. Allons-y! Voyons ce que cette femme a à nous dire sur notre futur. Et elle entrainna le paladin à sa suite dans la tente.

Rune, restée seule devant la tente, poussa un soupir. Sa maîtresse était vraiment trop occupée pour être concentrée en ce moment. Elle n'avait même pas vu que l'homme avait une âme d efemme et inversement. La louve se coucha, la tête sur se spates avant, supportant stoïquement les assauts calins du chat...

L'intérieur de la tente était sombre, et la mise en scène était parfaite, constata la sorcière. La voyante, plus jeune que ce que pensait Morgana, était assise à sa table, des cartes posées devant elle, et un air perplexe sur le visage. Elle regarda le couple entrer et se diriger vers elle.

[Garfield]

Les longs doigts de Keffren ne cessaient de parcourir les cartes, même entre deux consultations. Mais quand le couple suivant entra dans la tente, elle stoppa net son activité. Quelque chose l'avait visiblement interrompu.Les deux personnes qui venaient de soulever le pan de toile et d'entrer ici avaient des aura très puissantes,mais aussi de nature très différentes.

Entrez, que je vois à la lumière ces deux êtres si spéciaux.

Lorsque Morgana et Hugues firent quelques pas en avant, la voyante ne parut pas surprise, mais un étrange sourire s'afficha sur son visage.

J'ai des réponses à vous offrir, peut-être,mais encore faudrait-il meposer des questions... dit-elle, voyant que le couple hésitait a parler.