Biographie d'un assassin

[Boddah]

C'est la solidarité entre grand écrivain!!
non mais c'est clair qu'il faut que son caractere devienne très noir et obscure, vu que tu t'es retrouvé à Mélandis... :notme:
allez bonne chance pour la suite mon frère!!

[Mornagest]

Bon, vu que je part dans 5 minutes, et que je ne toucherai plus mon ordi pendant deux semaines (exams obligent :snif: ), je vais poster un chapitre supplémentaire ce soir pour ne pas vous laisser en reste...
Comme d'hab', envoyez les remarques !

PS : désolé pour le manque de combats, mais je suis pas un pur sadique...non mais ! pour qui me prenez-vous ?! :notme:

Chapitre 3

Au bout d'un temps qui lui sembla interminable, le geôlier vint ouvrir la porte du cachot. Il était accompagné d'un homme élégamment vêtu, avec des bottines, des pantalons en soie, tout son buste étant couvert par une large cape bordée d'hermine.
"Suivez-nous." furent ses seules paroles. Mornagest s'exécuta sans se faire prier. Ils parcoururent un dédale de couloirs apparemment sans fin, avant d'arriver devant une lourde porte en bois, que le geôlier ouvrit prestement. Il laissa passer les deux autres puis referma la porte derrière eux. Laissé seul avec ce type, Mornagest ne savait que faire. L'attaquer, et tenter de s'enfuir ? Pour aller où ensuite ? Non, le mieux était d'écouter ce qu'il avait à dire. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était carrée, assez exiguë, avec pour tout mobilier deux chaises, placées de part et d'autre d'une table en chêne. L'homme pria Mornagest de s'asseoir. Il en fit de même. Puis il commença son interrogatoire, abruptement, par des monosyllabes ou de courtes phrases :
"- Nom ?
- Mornagest.
- Age ?
- Seize ans.
- Seize ans ? Vous commencez bien ! Qualités ?
- Je recherche un emploi.
- Tiens donc… comme mercenaire ?
- Pas du tout, je…
- Silence ! Je ne suis pas patient avec des crapules de votre espèce ! Qu'espériez-vous, à rôder près d'ici ? Vous
nous croyiez assez stupides que pour ne pas effectuer de recherches ?
- Je ne comprends pas, que me reprochez-vous ?
- Ah, ah, très drôle. Je vais vous le dire, si ça vous fait plaisir d'entendre ce genre de choses : assassinats, viols,
enlèvements, complicité pour évasion, j'en passe et des meilleures ! Et vous me demandez ce que nous avons
contre vous ?
- Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je n'ai déjà jamais mis les pieds ici ! Et quant aux assassinats, je n'ai
jamais tué autre chose que du gibier ! Expliquez-moi pourquoi je suis ici !
- Vous essayez de me faire croire que vous êtes innocent, alors que mes hommes vous ont retrouvés avec votre
complice ?
- J'ai rencontré ce type une heure auparavant, il prétendait s'être perdu ! Je ne connais même pas son nom !
Lui non plus, du reste… demandez-lui mon nom, il ne pourra vous répondre !
- Et pourquoi vous croirais-je ?
- Peut-être parce que vous êtes pour la justice, et pas pour la pendaison d'innocents présumés assassins.".
L'homme réfléchit un moment, regardant tour à tour la feuille de papier sur laquelle il avait pris ses notes, et le
visage de Mornagest. Puis il déclara :
"Entendu, je vais faire ce que vous me suggérez. Mais si vous m'avez menti, votre châtiment sera pire encore.
J'abhorre les gens qui se moquent de moi.". Il se leva. "Je reviens, je n'en ai pas pour longtemps.".
Mornagest attendit donc. Pendant ce temps, il réfléchit à ce qui avait bien pu les induire en erreur. D'accord, il
était en compagnie de ce meurtrier, mais, ne le connaissant ni d'Eve, ni d'Adam, comment aurait-il pu savoir ?
Sinon, il se serait fait un plaisir de le faire prisonnier et toucher la prime de recherche !

Plsuieurs minutes s'écoulèrent avant le retour de l'homme.
"Venez avec moi. Vous êtes libre.", lui dit-il.
Mornagest, étonné de la rapidité de la démarche, se leva rapidement et suivit à nouveau l'homme.
"Vous aviez une arme et une armure, m'a-t-on dit.", reprit ce dernier. "Vous pouvez les récupérer dès à présent."
L'idée de présenter ses excuses à Mornagest semblait le répugner, à moins qu'elle ne lui effleure même pas
l'esprit.
"Puis-je vous demander une chose ?", demanda Mornagest.
"- Allez-y.
- Où pourrais-je trouver une boutique permettant d'améliorer mon équipement ?
- Et pourquoi le voudriez-vous ?".
Mornagest se retint de l'envoyer promener, il représentait quand même l'autorité du gouverneur de Padhiver. Il débita donc un pieux mensonge :
"- Je fais partie de la garde de la ville de Mivreska, et je voudrais être mieux équipé pour nos missions à
l'extérieur de la ville.
- Je vois. Eh bien, la maison d'Ildareth la magicienne pourra sans doute satisfaire à vos demandes.
- Euh… je… J'étais censé l'escorter jusqu'ici, à partir de Mivreska, mais elle n'a pas survécu à une attaque de
brigands.
- Que me dites-vous là ? Ildareth assassinée ? C'est une tragédie, c'était la meilleure magicienne architecte de tout le Grand Nord ! Qu'allons-nous faire sans elle ? Par les dieux…".
L'homme semblait profondément atteint par l'annonce de cette nouvelle. Il reprit :
"- Bien, je suppose qu'il faudra faire sans, maintenant. Quant à votre question, ses apprentis pourront sans nul
doute vous aider. Voici l'adresse de sa maison. Bon vent.
- Merci beaucoup, je vous souhaite bonne chance.".

Mornagest s'éloigna et trouva facilement la maison, elle était située sur la place principale de la ville. Celle-
ci était noire d'une foule aussi hétéroclite que bigarrée. On y voyait de tout : des marchands proposant de tout et de rien, des passants pressés, des vieilles gens discutant tranquillement, des troubadours effectuant quelque tour pour amuser les foules, des couples d'amoureux disséminés un peu partout, à l'écart des autres, et bien d'autres choses encore.

Mornagest pénétra dans le bâtiment. Il y régnait une obscurité relative, par rapport à la clarté de l'extérieur. De nombreux objets, à caractères magiques ou religieux, étaient disposés sans ordre apparent, à la disposition de n'importe quel voleur…
"Ce ne sont sûrement pas des idiots, ils les ont certainement protégés avec des pièges !", pensa Mornagest.
"Bonjour", prononça une voix derrière lui.
Mornagest sursauta, n'ayant vu personne quelques secondes auparavant. Il se retourna vivement, et vit un jeune elfe – bien que "jeune elfe" soit une expression toute relative. Il était vêtu d'une longue robe de magicien, et portait un anneau serti d'une opale, très visible, au majeur gauche.
"- Désolé de vous avoir saisi. Je crois deviner que vous vous étonniiez de ne voir aucun système de protection autour de ces objets ?
- Vous lisez dans les pensées ?
- Pas du tout, mais chaque nouveau visiteur me pose la question, alors, je m'habitue. En réalité, tous les objets ici présents sont en attente de réfection ou de modification. Ils appartiennent à nos clients, et sont donc sous haute surveillance, en permanence.
- Je ne comptais pas vous voler. Je suis venu vous demander si vous pourriez améliorer mon épée et ma besantine, pour les rendre plus efficaces et résistantes.
- Mmh, ce ne devrait pas être très compliqué." Il examina l'épée de Mornagest. "Votre lame est de bonne facture. Oui, je pense que cela peut se faire. Mais il faudra quelques jours, ma maîtresse Ildareth n'étant toujours pas rentrée de voyage.
- A ce propos, je peux éclairer votre lanterne. Je devais l'accompagner de Mivreska jusqu'ici, mais nous sommes tombés dans une embuscade, et elle n'y a pas survécu.
- Comment ?! Je ne puis y croire ! Où ? Il faut absolument partir à la recherche de son corps, nous pouvons peut-être encore le confier à un prêtre ! Vite, venez avec moi ! Nous allons chez Melan le magicien, il nous téléportera jusque-là !".
Mornagest suivit donc l'elfe qui courait à vive allure, sortant du bâtiment et traversant la place comme s'il avait toute la population des Neuf Enfers à ses trousses. Ils se précipitaient dans les étroites ruelles de Padhiver, évitant de justesse les passants qui s'écartaient sur leur passage.

Ils arrivèrent enfin devant une petite demeure biscornue, sans porte ni fenêtre. Mornagest s'étonna de ce fait, et se demanda si l'elfe avait bien toute sa raison.
"Melan, c'est Erion, ouvrez vite !"
Et Mornagest vit la chose la plus extraordinaire qu'il eut l'occasion de voir dans sa courte vie. Aussitôt qu'Erion eut prononcé ces mots, une des briques se détacha du mur et vint flotter en l'air, à deux mètres du sol. Suivirent une deuxième, puis une troisième brique, chacune empruntant le même chemin que la première. Bientôt, tout un pan du mur s'était ouvert, permettant aisément à un grand homme de passer et d'entrer dans la maison, alors que les briques qui se trouvaient là quelques instants plus tôt formaient un tas informe au-dessus des têtes d'Erion et de Mornagest.

Erion entra rapidement, Mornagest en fit de même, de plus en plus intrigué. Une fois à l'intérieur, le phénomène inverse se produisit, pour refermer enfin le trou formé dans le mur, laissant celui-ci intact, comme si on n'y avait touché depuis une éternité.

A l'intérieur, une clarté éblouissante envahissait la pièce. Pourtant, aucune torche ne semblait procurer cette luminosité. Mornagest était éberlué par le spectacle qui s'offrait à lui. Un gnome, sans doute Melan, était assis sur le mur ! Son corps était parfaitement à l'horizontale, il avait les yeux fermés.
"Bonjour, Erion, mon ami. Et bonjour à vous, étranger.". Melan avait une voix assez aiguë, lente et posée.
Mornagest parvint à répondre, malgré son étonnement croissant :
"- Bonjour, monsieur. Je me présente, Mornagest."
- Cet homme vient de m'apprendre une triste nouvelle", interrompit Erion. "Notre bonne Ildareth est morte lors d'une embuscade, quelque part entre ici et Mivreska. Il faut agir vite, Melan. Pouvez-vous nous envoyer sur les lieux afin de ramener son cadavre ici, à Padhiver ?
- Très certainement, mon cher. Voyons voir, où ce drame s'est-il déroulé, monsieur Mornagest ?
- A deux jours de marche d'ici.", répondit ce dernier, "Non loin de la route principale joignant les deux villes.
- Un peu imprécis, comme emplacement. Je crains que vous ne deviez chercher un moment. Soit, je vais vous y envoyer. Revenez-nous vite, et sains et saufs, surtout !
- Nous n'y manquerons pas", assura Erion.

Melan se plaça face à ses deux visiteurs et commença une longue et incompréhensible incantation. Au terme de celle-ci, Mornagest se sentit plus léger, avec l'impression de voler à l'air libre. Puis cette agréable sensation laissa place à une beaucoup plus insupportable. Il sentait ses tripes monter et descendre dans son abdomen, alors que son corps subissait la même torture, en plein air, à des milliers de mètres d'altitude. Mornagest était effrayé, il se sentait nauséeux. Puis, brusquement, il sombra dans l'inconscience.

[Filamp]

Bon, evidemment, l'ensemble donne envie de lire la suite, c'est très bon, mais ce n'est pas ça que tu veux entendre.

Ton plus gros problème est le manque d'originalité et ton style qui donne trop de renseignements. Pour l'originalité, passons, il faudrait remodeler l'histoire entière...
Pour le style : tout le monde s'est bien douté que ton perso et le noble allait se faire arrêter, tu aurais pu continuer sans faire la partie :

Mornagest s'étonnait que ce petit bourgeois froussard ait pu imaginer s'en sortir dans une région aussi inhospitalière. Il doutait de la sincérité de son compagnon de voyage

Sinon, je ne vois pas trop quoi dire, à part te souhaiter bon courage pour continuer et pour tes exams (pense qu'il a le Brevet dans 1 mois :snif: )

[Zéphirah]

:notme2: J'ai enfin fini de lire ta bio (plus facile à cette heure), et j'ai trouvé tout ça bien sympa au final !

Pauvre petit bonhomme... j'aurais presque de la peine pour lui, avec toutes ces mésaventures (j'en aurais si on ne m'avait rien dit sur tout plein de mauvaises intentions qu'il aurait )

[Mornagest]

Ses intentions sont louables... pour un futur Mélandien

Par contre il manque encore et toujours.... 4 chapitres là il n'y a que les 3 premiers... et comme je suis affreusement timide, j'ose pas mettre la suite :snif:

[Garance Trégastelle]

Bon, je suis donc forcé d'intervenir...

La suite !!! :hein:
Non mais petit bonhomme, tu crois que tu vas te défiler avec des "je suis timide" ? Vu tout ce que tu as déjà écrit en RP et hors-RP, ne vas pas nous dire que tu n'oses pas Et vu qu'en plus ça vaut bien des récits déjà postés ici, tu n'as aucune excuse

(en plus si c'est une histoire de réputation à tenir, tu es grillé depuis un bon bout de temps :rigoler

[Mornagest]

Hum oui, c'est vrai mais quand c'est improvisé c'est plus facile, enfin, c'est ce que je ressens...

Là, vu que l'histoire a un an.... on ne peut plus parler d'impro

Bon... Contraint et forcé :notme: je poste donc le chapitre 4... il est plus court mais, vous me direz, tant mieux :notme2:

Et merci pour vos commentaires, Zéph et Kerdy :k: :fleur:

Chapitre 4

Il fut réveillé un instant plus tard par Erion, qui lui appliquait de la neige sur les joues, ce qui eut un effet radical. Mornagest se leva d'un bond. Il tenta ensuite de se repérer par rapport à la route.
"Ce n'est pas très loin d'ici, peut-être à une demi-heure de marche. Mettons-nous en route.", annonça-t-il à Erion.
"Bien".

Et ils marchèrent. Environ cinq lieues plus loin, Mornagest reconnu l'endroit où, quelques jours auparavant, ils quittèrent, Ildareth et lui, la route, pour se trouver un refuge pour la nuit.
"C'est ici. Suivez-moi.".

Ils trouva rapidement la clairière, mais, à leur grande stupéfaction, celle-ci était vierge de tout cadavre, y compris ceux des brigands eux-mêmes.
"Malheur, où est-elle passée ?" se lamenta Erion. "Nous ne la retrouverons jamais, sans indices. Il a neigé depuis avant-hier, et les traces de passage ont disparu. Elle est perdue…". Sa vois se brisa. Mornagest ne savait que dire. A vrai dire, il se fichait éperdument de la perte d'Ildareth, maintenant que ce petit elfe lui avait déclaré pouvoir s'occuper de ses affaires.

Ils rentrèrent donc vers Padhiver, chacun perdu dans ses réflexions, celles d'Erion, amères et tristes, celles de Mornagest, ragaillardies par la perspective de pouvoir enfin passer aux choses sérieuses. Ils allèrent voir Melan pour le remercier de son aide, et lui annoncer la triste nouvelle. Puis, ils retournèrent chez Ildareth, afin de commencer l'enchantement de l'équipement de Mornagest. Erion demanda à Mornagest :
"Puisque maîtresse Ildareth n'est plus, je devrai travailler sans elle. Je suppose que vous voudrez bien m'aider ? La tâche sera ainsi accomplie plus rapidement."
- Je n'ai rien de mieux à faire, je suis d'accord.".

Enchanter une arme semble être une pure routine pour un magicien qualifié, mais Mornagest ne comprenait pas un traître mot des gestes qu'Erion lui demandait d'accomplir. Tout cela paraissait aussi indéchiffrable qu'un livre de cuisine troll.

Ils travaillèrent efficacement, cependant, Mornagest réalisant les tâches physiques de la réalisation, et, sous les directives précises d'Erion, le résultat obtenu à la fin de la journée était plus que satisfaisant. Erion le félicita :
"Pas mal du tout. Vous vous débrouillez bien. Vous n'avez jamais songé à apprendre la magie ? Vous feriez un excellent apprenti, soyez-en sûr.
- Je vous remercie, mais, mon point fort est plutôt le combat avec des armes physiques.
- C'est bien dommage. Je suis certain que maîtresse Ildareth aurait apprécié votre collaboration. Pour l'heure, il ne nous reste plus rien d'autre à faire que de patienter jusqu'à demain, pour poursuivre le travail. Je vous souhaite une bonne nuit.
- Entendu. Vous aussi.".

Mornagest passa la nuit dans une auberge proche, bien plus luxueuse que la plus riche des auberges de Mivreska. Frais et dispo, le lendemain, il alla chez Ildareth de bonne humeur, songeant à l'accomplissement de son vœu le plus cher : venger la mémoire de ses parents. Et, alors que, quelques jours avant, il croupissait en prison et maudissait son sort, il voyait désormais l'avenir avec beaucoup plus de sérénité.

Erion l'accueilli avec courtoisie. Il avait les traits tirés ; sans doute n'avait-il que peu dormi cette nuit, à cause de la triste nouvelle. Il dit à Mornagest :
"Le travail est bientôt terminé, en ce qui concerne votre épée. Ensuite, nous nous attaquerons à votre besantine. Cela sera plus aisé, le traitement demande moins d'interventions.".

Et ils reprirent leur tâche. Patiemment, Erion expliquait la marche à suivre à Mornagest, comme la veille. Et en fin d'après-midi, ils eurent terminé.
"Voilà !", s'exclama Erion. "N'est-elle pas magnifique ? Essayez-la, je serais curieux de voir son amélioration.".
Mornagest la prit en main, et fendit l'air quelques fois avec. Elle lui semblait plus légère, maniable, et mieux adaptée à la forme de sa main. La lame était également renforcée, et maintenant, capable de perforer les armures les plus résistantes.
"Elle semble parfaite !", déclara Mornagest. "Votre travail est excellent, mon ami !
- Je suis content de voir qu'elle vous plaît. Je vais pouvoir terminer votre commande. Votre besantine sera prête ce soir, sans faute. Je pourrai la travailler seul, aussi, je vous laisserai votre liberté.
- D'accord, je repasserai ce soir. Bonne journée, et encore merci.".

Tout heureux de sa nouvelle possession, Mornagest déambulait joyeusement dans les rues animées de Padhiver. Il lui tardait d'essayer réellement son épée, mais, ici, dans cette ville régie par l'ordre, il lui semblait impensable de tomber sur un groupe de brigands à dépiauter, ou quelque chose du même genre. Il devrait donc se contenter de flâner ça et là, jusqu'au soir. Il réalisa qu'il avait faim. Il avisa une taverne et s'y rendit.

Celle-ci bénéficiait justement d'un étrange et inhabituel spectacle : une bagarre ! Elle mettait en scène trois personnages. Le premier était un mage, ou quelqu'un versé dans les arts mystiques. Assez âgé, il ne paraissait cependant nullement gêné dans ses mouvements. Au contraire, il était agile et rapide. Il était vêtu d'une tunique assez longue, lui tombant à mi-mollets. Il avait dans sa main gauche un fléau, assez lourd et volumineux. Les deux autres étaient apparemment des brutes, tous deux dressés contre le mage. Habillés de simples vêtements et armés de dagues, ils tentaient vainement de blesser leur adversaire. Il était impossible aux spectateurs de connaître la raison de cette rixe, le combat étant trop fermement engagé que pour interroger les belligérants.

Le mage était en position défavorable, lorsqu'il pointa une petite baguette, fine et courte, qui brillait d'un vif éclat, en direction du plus imposant de ses adversaires. Et soudain, un énorme pilier de feu s'abattit sur ce dernier, le brûlant vif sur le coup !

Mornagest n'en croyait pas ses yeux. Le deuxième truand hésitait à continuer le combat. Le mage décida pour lui. Entamant une courte incantation, une petite boule d'énergie rouge et aveuglante partit de la main droite du magicien, pour terminer sa course sur la tête de son adversaire. Celui-ci semblait s'affaiblir à vue d'œil, il ne pouvait même plus supporter son propre poids et tomba à genoux. Le mage en profita pour lui écrase le crâne avec son fléau, avec un craquement sonore et dégoûtant. Le sang se répandait à ses pieds alors qu'il contempla son œuvre un court instant. Puis, il alla se rasseoir à sa table et termina de boire sa bière, comme si de rien n'était. Mornagest ne pouvait s'empêcher d'admirer le flegme de cet homme, qui venait de se débarrasser de deux brutes qui lui auraient, à lui, posés d'énormes problèmes.

Hésitant, comme intimidé par le magicien, il s'assit néanmoins en face de lui, à la même table. Il le félicita pour ses prouesses.
"Bah, ces imbéciles ne valaient même pas la peine qu'on s'attarde sur leur sort.", répondit le mage.
"Tout de même, je n'avais jamais vu quelqu'un tuer aussi facilement. Et, si je puis me permettre, les gardes ne vont pas tarder à rappliquer…
- Ils n'oseront pas, ils savent ce dont je suis capable. C'est plus prudent de leur part.
- Mais, qui êtes vous, pour avoir autant de liberté et de pouvoir, ici, dans cette ville de justice ?
- Je suis Arkos Tarl, Grand Prêtre du Dieu du Chaos. Vous ne manquez pas de courage, d'oser me parler sur ce ton, jeune homme !
- Je ne vois pas pourquoi je devrais vous parler avec déférence alors que je ne supporte pas cela !", répliqua Mornagest.
- Ah, ah, vous êtes audacieux. J'aime ça. Quel est votre nom, impétueux garçon ?
- Mornagest. Et, cessez de m'appeler "garçon" ou "jeune homme", je ne resterai pas calme très longtemps.
- Nerveux, avec ça. Bien, fini de rire, sinon, je te réserve le même sort que ces deux idiots. Que fais-tu, dans la vie ? Tu me sembles savoir te défendre, je me trompe ?
- J'ai pour habitude de me battre pour survivre, et je sais manier l'épée. Je cherche un emploi, comme mercenaire, principalement.
- Alors, plus besoin de chercher. J'ai besoin d'hommes pour défendre le temple de Talos, hors de la ville. Il est isolé, et, pour le moment, d'ignobles serviteurs de cette lavette de Lathandre tentent de le détruire, je ne sais pour quelle futile raison. Probablement pour s'attirer les faveurs de leur dieu de pacotille. Enfin, bref, tu aurais des combats en perspectives, comme cela. Intéressé ?
- Bien sûr. Je ne serai cependant prêt à partir que ce soir, je dois récupérer ma besantine chez Erion.
- Toi aussi ? Ce fléau, ici, n'est qu'une "arme de remplacement", comme il les appelle. Cet après-midi, je serai équipé du fléau le plus mortel qui soit ! Il irradiera d'énergie démoniaque. Un de mes serviteurs a pu, au prix de sa vie, me ramener l'essence d'un Balor dans une fiole, et Erion est parvenu à l'emprisonner dans mon fléau. J'attends impatiemment de pouvoir m'en servir contre ces petits soldats de l'Aube. On va rire !". Terminant sa phrase, il partit effectivement d'un grand rire sonore, puis s'arrêta brusquement.
"Très bien. Tu me suivras donc ce soir. Nous partirons sans tarder, sitôt nos affaires récupérées.
- Entendu.

[Zéphirah]

Des intentions un peu plus d’actualité, disons

Heureusement que tu l’a posté ce chapitre, auquel cas j’aurais grondé assez fort... écrire sans en fait profiter quiconque, si ce n’est ton disque dur

Toujours aussi intéressant à lire un peu d’insolence de Morna ne fait pas de mal (et pis j’aime po les prêtres...)

[Mornagest]

Tu as pu constater que mon non plus... :notme: ni les bons, ni les mauvais

Comme je pars 5 jours, pour ne pas vous laisser en reste, je mets déjà la suite... chapitre 5, il y en a 7 en tout

Bonne lecture et bonnes critiques n'ayez pas peur

Chapitre 5

Le reste de la journée se déroula sans incidents, et, au crépuscule, ils allèrent tous deux chez Erion. Il leur rendit leurs biens respectifs. Mornagest put apprécier la légèreté et la souplesse de son armure, tandis qu'Arkos rendait son fléau ordinaire en échange de son fléau devenu dévastateur.
"Il libère une décharge de feu à chaque fois qu'il touche quelqu'un ou quelque chose.", expliqua Erion.
"Parfait, mon cher. Vous êtes un artiste ! Votre réputation n'est décidément pas surfaite. Bon, Mornagest, en route ! Ne traînons pas, le devoir nous appelle. Adieu, Erion.".

Et ils s'en allèrent, alors qu'un vent glacial venait de se lever. Une tempête était annoncée. Le temple de Talos se situait à quelques lieues de Padhiver, deux heures de marche en temps normal. Mais, les conditions climatiques étant ce qu'elles étaient, il leur fallut presque le double pour accomplir cette distance.
"Talos lui-même nous montre sa vigueur, et sa satisfaction de nous voir en route pour châtier l'ennemi. Je suis certain qu'ils n'oseront pas attaquer cette nuit, les conditions leurs seraient trop défavorables. Nous, Talasséens, sommes habitués à cela.". Arkos Tarl était tout ragaillardi à l'idée de revoir son temple tant chéri.

Ils arrivèrent en vue de l'endroit, reconnaissable par la représentation gigantesque d'un éclair en saphir sur le toit du temple. Ce dernier était plus assimilé à une forteresse qu'à un lieu de culte. Des remparts protégeaient le temple, et on voyait des gardes y circuler et guetter attentivement l'arrivée éventuelle d'assaillants. Des meurtrières, disséminées partout dans les murs principaux, menaçantes, semblaient pouvoir vomir des nuées de flèches en direction des sots osant s'attaquer au Dieu des Tempêtes.

Arkos et Mornagest étaient maintenant devant la massive porte d'entrée, qui paraissait pouvoir résister à n'importe quel assaut. Sur un mot d'Arkos, murmuré tellement bas que Mornagest ne vit que les ses lèvres bouger, sans rien entendre, l'immense portail s'ouvrit lentement, sans le moindre bruit. Ils pénétrèrent dans l'enceinte.

Des torches, espacées de cinq mètres, éclairaient lugubrement le hall d'entrée. De nombreux gardes et prêtres arpentaient la salle, l'air soucieux mais confiant malgré la menace qui pesait sur eux. Chacun d'entre eux saluait Arkos avec déférence et admiration. Mornagest ne pouvait regarder nulle part sans que ses yeux ne tombent sur un bibelot richement décoré, une toile de maître ou encore une étagère emplie d'ouvrages historiques ou magiques. Tout n'était que luxe, et chaos, l'ensemble n'avait aucun soupçon d'organisation.

Une prêtresse retint l'attention de Mornagest. Pour une excellente raison : elle possédait une splendide silhouette et était pleine de grâce majestueuse. Arkos se dirigea plus profondément vers le cœur du temple, et Mornagest fut contraint de le suivre, à contrecœur. C'était la première fois qu'il était impressionné par la beauté d'une femme.

Arkos continuait la visite à l'attention de Mornagest.
"Voici les quartiers des combattants. Vous pourrez vous y reposer entre les assauts. La salle à manger se trouve juste ici. Plus loin, ce sont les salles de méditation et la chapelle de Talos. Là, les appartements des dirigeants du temple, dont moi et d'autres, que vous apprendrez à connaître, je l'espère.
- Combien de temps les hostilités risquent-elles de durer ?
- Je l'ignore. Talos nous laisse dans le vague. Peut-être une semaine, encore, voire plus, si nous ne parvenons pas à les décourager suffisamment.
- Et après ? Que pourrais-je faire ?
- Je pense que tu es assez grand pour savoir ce que tu feras après. Nous ne pouvons pas t'offrir une place définitive ici, tu n'es pas fidèle à Talos, n'est-ce pas ? Donc, c'est hors de question, notre vénéré dieu serait capable de détruire le temple pour nous punir de notre blasphème.
- Je vois. Eh bien, je poursuivrai mon but, alors. Depuis le temps que j'en rêve…
- Quel est-il ?
- Venger le meurtre de mes parents, par d'ignobles bandits qui sillonnent la région.
- Noble but. Je te souhaite bon courage pour les retrouver et les corriger. Maintenant, va te reposer, le combat approche. Tu seras réveillé assez tôt que pour te permettre de te préparer.

Mornagest alla donc se coucher, excité à l'idée de participer à une bonne tuerie bien sanglante. Ses pensées se reportèrent également vers la jeune prêtresse de Talos. Il lui tardait de faire sa connaissance, et cela le surprenait. Ces derniers jours avaient été plus riches en expériences que tout le reste de son adolescence. Il était décidément satisfait d'avoir quitté le vieux Sigurd et son éducation étouffante.

Quelques heures plus tard, il fut réveillé par un autre combattant. Il se prépara rapidement, de plus en plus impatient. Il rejoignit les troupes de Talasséens. Certains étaient armés d'arcs ou d'arbalètes, les autres d'épées ou de masses d'armes. La détermination se lisait sur leurs visages. L'un des meneurs annonçait :
"Nous allons tenter une sortie. Ils ont des madriers pour tenter de forcer la porte. Nous devons les en empêcher à tout prix ! Faites attention à leurs jeteurs de sorts, ils peuvent faire des ravages. Dans la mesure du possible, prenez-les pour cibles, si vous ne pouvez faire mieux. Allons-y, et que Talos nous apporte la victoire !
- Ouais !", répondirent en chœur les combattants.

Et la porte s'ouvrit, lentement, comme la veille. Le temps, dehors, était à la fête : il grêlait méchamment, et des éclairs zébraient le ciel assombrit par les énormes cumulo-nimbus, jetant sur le sol une ombre menaçante et décourageante pour les soldats Lathandriens.
"Talos est avec nous !", cria un homme. "Le temps nous est favorable !".

Au loin, on apercevait les troupes ennemies, qui s'approchaient rapidement du temple. Ils avaient certainement requis l'aide des serviteurs de Gond, car on pouvait compter une dizaine de balistes et autres catapultes, inventions modernes et meurtrières, utilisées lors d'assauts de ce type.

Dans un instant, les hostilités débuteraient. Chacun se préparait mentalement à la bataille, certains angoissés, la plupart des autres, excités et nerveux. Mornagest dégaina sa nouvelle épée, qui reluit, malgré l'obscurité ambiante. Il expira profondément, se remémorant les techniques de combat apprises grâce à ce vieux fou de Sigurd.

Les Lathandriens étaient maintenant à portée suffisante pour les archers des meurtrières, et on vit apparaître une pluie d'un autre genre. Certains Lathandriens s'effondrèrent dans la neige, tandis que d'autres ripostèrent, à l'attention des combattants de la porte. Ces derniers essuyèrent tant bien que mal la nuée de flèches.

Enfin, les balistes se mirent à fonctionner. Les Talasséens choisirent ce moment pour charger, appuyés par les archers et les prêtres, en seconde ligne. Un cri de guerre s'échappa de leurs bouches, pour se donner du courage.

Et l'affrontement commença. Les épées tintèrent, les boucliers arrêtèrent les coups, les têtes tombaient, le sang coulait. Le combat était globalement équitable, mais les Talasséens possédaient l'avantage du terrain et du climat. On voyait des éclairs d'énergie magique frapper des combattants des deux camps, les flèches perforaient sans distinction les hommes, qui tombaient au sol. D'autres étaient purement et simplement écrasés vifs par la masse de soldats accumulés en un point.

Mornagest étaient aux prises avec un rude adversaire. Rapide et musclé, ce dernier failli le décapiter d'un coup d'épée, mais, au dernier moment, Mornagest se baissa, et ce fut le Talasséen derrière lui qui subit ce triste sort. Ne prêtant nullement attention au sang qui giclait dans son dos, Mornagest sauta sur le côté, blessa son opposant au bras et revint en arrière pour éviter la contre-attaque. Celle-ci failli également lui être fatale. Mais, fort de ses dix années d'entraînement, Mornagest effectua une pirouette pour éviter à nouveau de peu la mort.
"Cela lui laissera croire que je faiblis.", pensa-t-il.
De fait, l'homme semblait penser qu'il allait remporter la joute. Il s'avança, confiant, vers Mornagest, et, d'un large geste, l'attaqua, par la droite. Mornagest contra avec son épée, écarta celle de son adversaire et l'atteint au flanc droit. Il tomba à genoux, puis par terre, pour être immédiatement remplacé par un autre soldat.

Autour de Mornagest, les Talasséens combattaient vaillamment pour défendre leur dieu et son lieu de culte. Les cris fusaient, de rage, de douleur, d'encouragement ou de désespoir. Quelques Talasséens parvinrent à entourer une baliste et la démolirent rapidement, avant d'être tous anéantis par une boule de feu lancée par un mage adverse. Il restait quatre balistes à détruire, ainsi que deux catapultes. Ensuite, ils pourraient battre en retraite sans crainte de voir le temple se faire attaquer à distance en toute impunité.

La bataille dura une bonne partie de la journée. En fin d'après-midi, enfin, les engins de guerre lathandriens furent tous neutralisés, et les Talasséens purent rentrer dans le temple pour souffler, alors que leurs adversaires étaient contraints de s'enfuir afin d'éviter de trop lourdes pertes inutiles.

Mornagest était blessé à plusieurs endroits. Aux deux bras, au flanc gauche, à la tête et à la jambe gauche. Il saignait un peu, mais ses blessures n'étaient pas mortelles. Les prêtres s'affairaient pour soigner le plus prestement possible les blessés graves, puis se permirent de ralentir le rythme pour s'occuper des cas moins dramatiques. Ce fut la jolie prêtresse qui vint au chevet de Mornagest, pour s'occuper de lui. Elle le réconforta et le félicita pour son combat. Cela touchait beaucoup Mornagest, qui était troublé par cette jeune femme. Timidement, il lui demanda son nom. Elle sourit car elle décelait sa gêne.
"Je m'appelle Helena. Mais, je vous en prie, n'ayez pas peur de moi, je ne vais pas vous mordre.", ajouta-t-elle en le fixant dans les yeux. "Et vous ?
- Euh…". Il rougit jusqu'aux cheveux. Il se sentait ridicule. Il bredouilla :
"Mornagest, ma… mademoiselle.
- Inutile d'être aussi formel, voyons ! Je vous donne mon prénom, appelez-moi comme ça ! Allez, calmez-vous, sinon, être avec moi vous sera plus dangereux qu'avec ces bons à rien de Lathandriens !". Elle possédait une certaine touche d'humour.
"C'est… c'est d'accord.", répondit-il.
"Voilà qui est mieux. Vos blessures sont assez légères, et, je pense que vous les avez déjà oubliées, non ?", dit-elle malicieusement.
"C'est-à-dire que… mon attention se porte sur autre chose que mes blessures.
- Ho hoo, voilà qui est bien flatteur, monsieur le combattant ! Je vous aime bien, vous savez ! Vous êtes beaucoup plus amusant que tous ces barbares sanguinaires. Mais, quel âge avez-vous ? Vous semblez bien jeune pour combattre à mort, ici…
- J'ai seize ans.
- Vous paraissez plus, malgré tout. Je ne pensais pas que vous étiez si jeune ! Enfin, je le suis également, mais je prends moins de risques…Bon, j'ai fini de vous soigner, je vous laisse. Je reviendrai tout à l'heure, quand j'aurai terminé ma tâche.
- A… à tout à l'heure.".

Mornagest était réellement transformé par cette jeune créature. Rien dans son apparence actuelle ne laissait croire qu'il était un combattant redoutable et sans pitié. Il avait plutôt l'air d'un adolescent éperdument amoureux de sa petite amie. Ce qu'il était probablement. Ses douces pensées furent interrompues par la forte voix de stentor d'Arkos.
"Beau travail, mes amis !", s'exclama-t-il. "Nous avons remporté cette escarmouche. Leurs pertes sont plus lourdes et leurs machines hors d'état de nuire. Recevez ma bénédiction, et celle de Talos. A ce train-là, dans trois jours, nous en sommes débarrassés.".

La nuit tomba sans que les Lathandriens ne tentent une nouvelle offensive. Les soldats pouvaient donc souffler jusqu'au lendemain. A moins qu'ils ne profitent de l'obscurité pour attaquer, mais cela semblait improbable aux yeux d'Arkos.
"Les conditions ne le permettent pas. Ils ne feraient que perdre des hommes, sans résultats. Dormez en toute quiétude, mes braves, car demain, nul doute qu'ils se seront ressaisis.".
Ils s'exécutèrent sans se faire prier. Mornagest était allongé dans son lit mais ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il pensait à Helena, espérant la revoir le plus tôt possible. Au bout d'une demi-heure, elle pénétra dans la pièce commune. La plupart des combattants dormaient déjà, elle fit le moins de bruit possible. Mornagest remarqua immédiatement sa présence, il se leva pour aller à sa rencontre.
"Je devrais vous gronder pour vous être levé alors que vous devriez récupérer vos forces !", le taquina Helena.
"Certainement, mais, sachez que vous êtes la cause de ma désobéissance.
- Je vois, vous voulez me faire porter le chapeau. Belle mentalité !". Elle sourit, laissant apparaître ses dents d'une blancheur éclatante malgré l'obscurité.
"Venez, nous serons plus à l'aise dehors.".
Mornagest déglutit, presque apeuré à l'idée de ce qui risquait de suivre. Il lui semblait moins effrayant de combattre un dragon rouge plutôt que se retrouver en tête-à-tête avec cette délicieuse créature. Ils se retrouvèrent dans le couloir.

"Vous avez l'air rétabli.", remarqua Helena. "Ca fait plaisir à voir.
- C'est gentil de vous occuper de moi. Mais, pourquoi ?", demanda Mornagest.
"Je vous l'ai dit : je vous aime beaucoup. Vous êtes assez atypique, pas du tout comme l'image que je me faisais d'un rude combattant sans peur et sans reproche.
- Je ne suis pas du tout comme ça, effectivement. Sans peur, certainement pas. Vous… vous me faites peur…
- Ah, ah, ah !". Elle riait à ne plus savoir reprendre son souffle.
"Vous êtes vraiment attachant, finit-elle par dire. "Je ne pensais pas vous faire autant d'effet…". Elle approcha son visage de celui de Mornagest et lui susurra :
"Embrassez-moi…".
Il hésita une fraction de seconde, puis se jeta à l'eau. Ce baiser était la chose la plus douce qu'il avait pu goûter de toute son existence. Ils restèrent un long moment ainsi, avant de séparer leurs langues. Puis vint un court moment de gêne, qu'Helena brisa :
"Je vais devoir vous laisser. Une dure journée nous attend demain. Puissiez-vous revenir indemne ! Je prierai pour vous.
- Merci… Je ne sais que dire…
- Alors ne dites rien.". Et elle l'embrassa à nouveau, avant de partir vers sa chambre.
"A demain, mon vaillant héros…", lui murmura-t-elle en disparaissant derrière un coin. Mornagest resta là quelques minutes, hébété par le "choc" qu'il venait de recevoir. Que devait-il penser de la situation ? Il était en revanche certain d'être heureux d'avoir rencontré cette jeune fille. Un sentiment nouveau s'ajoutait à ses pensées : l'amour, ou en tout cas, quelque chose d'approchant. C'est avec ces merveilleuses pensées qu'il retourna dans son lit, et il s'endormit le sourire aux lèvres.

[Shangalar]

Allez, lache la suite, ne fais pas languir plus un vieux mage comme moi, j'attrape des crampes à force de rester debout !

[Mornagest]

Uh.. je ne savais pas que tu lisais l'histoire :k:

J'avais oublié de poursuivre mes posts je me charge de rectifier le tir

PS : en fait j'ai 9 chapitres et non pas 7... même pas capable de dire ce qu'il écrit :timide:

Chapitre 6

Le réveil fut en revanche beaucoup moins agréable : on sonnait le tocsin. En moins de trois minutes, Mornagest et ses compagnons étaient levés, habillés et prêts à combattre. La situation était compliquée : les Lathandriens attaquaient, comme la veille, mais en nombre beaucoup plus élevé. Une sortie semblable à celle d'hier était impensable. Ils étaient pris au piège. La seule issue était de se battre jusqu'au dernier, en espérant un miracle.

Arkos Tarl tentait de redonner courage à ses hommes. Mais le doute était installé, ainsi que la certitude que la mort approchait à grands pas. Même la toute-puissance de Talos ne pourrait les tirer de ce mauvais pas. Comme pour donner raison à cette idée, un formidable fracas vint les rappeler à la réalité : un des murs venait d'être transpercé suite à la collision avec une pierre énorme, lancée d'on ne savait où. Heureusement, les Lathandriens ne pourraient pénétrer par là, cette lacune murale étant située à une hauteur inaccessible.

Les Talasséens n'avaient pas le choix : ils devaient sortir pour survivre à cette bataille. Ce qu'ils firent avec la plus grande célérité possible. La porte s'ouvrit, leur laissant le passage. Arme au poing et cri de guerre au fond de la gorge, ils s'avancèrent vers l'ennemi.

La bataille fut effroyable. Si la veille, les Talasséens pouvaient prétendre avoir le dessus sur les ennemis, aujourd'hui, cinq Talasséens mouraient pour un Lathandrien. Les troupes s'amenuisaient rapidement, et ils décidèrent rapidement de battre en retraite dans l'enceinte du temple. Nul ne pouvait le leur reprocher, la victoire était impossible à acquérir.

Mornagest s'en était tiré sain et sauf, mais, pour combien de temps ? Il pensait à Helena, qui allait mourir, comme lui, et à ses parents, qui jamais ne seraient vengés. Il fulminait, et le fait de rester inactif en attendant la mort rajoutait encore à sa fureur. Le premier de ses adversaires allait avoir du fil à retordre. L'apparition d'une nouvelle plaie dans la façade du temple fit sursauter tous ses occupants. Ils allaient entrer d'un moment à l'autre…

Quelques minutes plus tard, l'offensive était lancée. Des flots de Lathandriens s'élançaient dans le lieu sacré, hurlant :
"A bas les serviteurs du dieu du Chaos ! Que la lumière triomphe !".
Ceux du premier rang furent interrompus dans leur cri par des projectiles pénétrant dans leur crâne ou leur gorge, et s'effondrent, pour être piétinés sans pitié par les combattants qui les suivaient. Le massacre se poursuivait, mais ne devait pas durer longtemps, la supériorité numérique des Lathandriens ne laissait aucun espoir à leurs opposants. Et bientôt, le combat cessa, les cadavres jonchaient le sol, alors que les derniers résistants étaient fait prisonniers.

Mornagest était de ceux-là. Il se sentait prêt à exploser. Il aurait tant voulu mourir avec honneur ! Il fut cependant extrêmement heureux de constater qu'Helena, elle aussi, avait survécu à la bataille. Beaucoup d'autres n'avaient pas eu cette chance, ou n'avaient pas voulu croupir en prison et s'étaient suicidés avant de tomber aux mains de l'ennemi. A commencer par Arkos, qui fuit ses responsabilités. Mais les Talasséens étaient trop amers que pour penser au sort de leur maître.

Un prêtre de Lathandre haranguait les combattants, des deux camps :
"Bien. La justice est rétablie. Talos a été défait. Il ne nous reste plus qu'à rentrer chez nous, boucler en cellule ces criminels et panser nos plaies. La lumière fut victorieuse en ce grand jour !".
Un cri de victoire s'échappa de la bouche des Lathandriens. Puis ils commencèrent immédiatement à rassembler leurs affaires, soigner les blessés et préparer leur retour. Mornagest s'étonnait de cet empressement. Sans doute craignaient-ils le retour du froid mordant, ou l'arrivée de quelconques renforts talasséens. Quelqu'un enchaîna Mornagest. Puis on le laissa libre de marcher un peu. Il en profita pour se diriger vers Helena, qui terminait de se faire enchaîner également.

"Vous n'êtes pas blessée ?", s'enquit Mornagest.
"Je vais bien, merci, et vous ?", demanda-t-elle avec un soupçon de sourire forcé.
"Sain et sauf… pour l'instant. Je ne doute pas de la suite des événements. Nous allons croupir en prison pour avoir osé résister au jugement des dieux. Sombre avenir…
- Ne soyez pas si pessimiste. La route est longue jusqu'en Amn. Nous trouverons certainement un moyen pour nous évader, non ?
- J'aimerais partager votre enthousiasme. Mais bon, je vous promets d'essayer. De toute façon, c'est quitte ou double.
- D'accord. Ce soir, je tenterai de faire fondre mes chaînes. C'est facile, elles ne sont pas enchantées…".
Le signal du départ interrompit Helena dans ses confidences. La troupe se mit donc en marche, pour un long voyage.

Ils marchèrent longtemps, sans répit, jusqu'à la tombée de la nuit. Après un rapide repas (les Talasséens n'eurent rien à manger), ils montèrent le campement et se préparaient à passer la nuit.

Helena tint parole : en un clin d'œil, ses pouvoirs lui permirent de se débarrasser de ses chaînes, et elle rampa jusqu'auprès de Mornagest, qui en avait presque fini avec les siennes.
"C'était presque trop facile.", dit Mornagest à Helena une fois hors de portée de voix des Lathandriens.
"Oui… je me méfie. Il se pourrait qu'ils nous tendent une embuscade pour avoir un motif pour nous exécuter. Leurs principes sont assez étroits, et ils leur répugnent à tuer des êtres sans défense, mais, des fugitifs…
- Restons sur nos gardes.".
Mais personne ne vint à l'encontre de leur escapade, et leur captivité ne semblait déjà plus qu'un mauvais souvenir. Plusieurs heures plus tard, ils découvrirent une cabane abandonnée. Ils y firent halte, et Mornagest partit chasser de quoi manger, ils avaient tous deux l'estomac dans les talons. Helena s'affaira à allumer un petit feu, et ils se retrouvèrent rapidement avec chacun un morceau de râble de lièvre en main, discutant et riant de leurs péripéties.

"La vie est belle, tout de même.", déclara Helena. "Loin des ennuis de la civilisation, tranquilles et libres ! Tout est pour le mieux, non ?
- Si, effectivement. Pourtant, il y a une sizaine d'heures, je n'aurais jamais osé parier me retrouver ici avec vous.". Il passa son bras autour des épaules de la jeune fille, et elle posa la tête sur son épaule droite.
"Je me sens bien avec vous, Mornagest. Vous représentez tout ce que j'aime chez un homme. La force, la tranquillité, l'humour…", continua-t-elle en lui souriant. Il lui rendit son sourire. Il était sans voix face aux compliments qu'il venait d'entendre. Il parvint néanmoins à répondre :
"Vous savez, j'admire également votre force de caractère. Vous êtes toujours souriante, confiante. J'aimerais être aussi optimiste.
- Je ne vois pas toujours tout en rose, mais il ne faut jamais désespérer. Et puis, maintenant, c'est bien parti. Il ne nous reste plus qu'à rentrer en ville, s'installer dans une maison et vivre heureux en ayant beaucoup d'enfants !". Elle rit à sa plaisanterie. Mornagest sourit également, mais pensait à la vengeance de ses parents. Il devait faire un choix. Soit il vivait avec Helena en toute quiétude, soit il traquait les meurtriers. Il chassa ces idées de son esprit et embrassa Helena. Ils s'apprêtaient à passer une longue et agréable nuit, dans les bras l'un de l'autre…

[Shangalar]

Oooh c'est trop mignon :love: j'en peux plus ! :love: et dire que je vais devoir attendre le weekend prochain pour lire la suite ! noooooooooon :snif:

*Tombe en morceaux*

gnéé

[Mornagest]

He bien non ! car ce soir je suis dans un jour faste

Je vais t'offrir pour cela... le

Chapitre 7

Ils se réveillèrent de bonne heure, tous deux d'excellente humeur. Après un bon déjeuner, ils se mirent en route vers Padhiver. La route n'était plus très longue, ils devraient y arriver en fin de journée. Mais le sombre destin de Mornagest semblait le poursuivre même durant ses moments de quiétude. Des cavaliers lathandriens avaient pu suivre leurs traces dans la neige, et les rejoignirent peu avant midi. Mornagest entendit le bruit des sabots, se retourna et aperçu trois taches noires arriver à l'horizon.

"Vite !", lança-t-il à Helena. "Suis-moi, il sont sûrement à notre recherche !".
Ils se précipitèrent dans les bois voisins, malheureusement conscients du problème que les empreintes de pas allaient trahir leur fuite.

Les cavaliers mirent pied à terre non loin de l'endroit où, quelques instants plus tôt, les deux fuyards quittèrent la route pour gagner les taillis. Il leur fut aisé de suivre la piste laissée par Helena et Mornagest. Ces derniers n'avaient qu'une lieue d'avance, et Helena s'essoufflait rapidement. Mornagest la prit donc dans ses bras et continua à marcher.
"Je ne tiendrai pas longtemps, et, de toute façon, ils nous retrouveront. Il faut se cacher dans un arbre et leur tendre une embuscade.", dit Mornagest dans un souffle.
"D'accord. Pose-moi par terre, et montons là-haut.".
Ce qui fut dit fut fait. Ils attendirent, masqués pas la neige et les branches de sapins. Ils devaient profiter au maximum de l'effet de surprise s'ils voulaient l'emporter sur ces trois hommes aguerris. Une minute plus tard, ils étaient en vue. Simultanément, Helena et Mornagest tombèrent chacun sur un des hommes. Mornagest tua sa cible sans qu'elle s'aperçoive de quelque chose. Helena se reçut mal sur l'homme et se foula la cheville. Son adversaire la laissa donc et se rua sur Mornagest. Deux adversaires pour lui seul, cela représentait beaucoup pour un garçon affaibli par une dure bataille et une course effrénée de 24 heures. Aussi fut-il rapidement maîtrisé par les deux hommes, expérimentés et frais comme des gardons.

La suite des événements tourna au cauchemar pour les deux jeunes tourtereaux. Non contents d'avoir retrouvé les deux fugitifs, les mercenaires étaient ravis d'avoir fait main basse sur "une belle bête comme ça".
"Ce serait dommage de ne pas en profiter avant de la remettre aux mains du patron, pas vrai, Berran ?
- Ouais, t'as raison, vieux. On va se payer un peu de bon temps !". Il partit d'un rire carnassier.
Mornagest hurla :
"Touche à un seul de ses cheveux et je t'étripe, ordure !
- Et moi qui pensais que les Lathandriens ne commettait pas ce genre d'horreurs.", gémit Helena.
"Ah, ah !", lança Berran. "Nous ne sommes pas Lathandriens, mais des mercenaires à leur service. Et les mercenaires, ça profite de toutes les prises de guerre, comme toi, pleurnicharde ! Assez ri. Falar, maintiens-la solidement, je vais m'occuper d'elle.
- Nooon !", hurla Helena.
Mornagest se tortillait pour défaire ses liens, mais cela lui était impossible, tant ils étaient serrés. Il réitéra vainement sa pathétique menace :
"Je vous arracherai la tête pour ça !
- La ferme, toi !", aboya Berran avant de l'assommer d'un violent coup de pied au visage.
"Mornagest !", cria Helena, tandis que Berran commençait à "œuvrer"…

Lorsqu'il se réveilla enfin, Mornagest avait un mal de crâne monstrueux. Il regarda autour de lui, et failli vomir de fureur. Helena était nue, étendue dans la neige, la gorge tranchée. Nulle trace des bourreaux qui lui avaient infligé cela. Mornagest se mit à pleurer, hoquetant et hurlant les pires insultes qu'il pouvait imaginer en pareil instant. Lorsqu'il retrouva la raison, il essaya à nouveau de défaire ses liens. Au bout de longues et pénibles heures d'efforts, il se délivra enfin. Il fonça sur le corps d'Helena, tenta vainement de la "réveiller". Mais nul ne pouvait défaire ce qui était fait. Il pleura toute la nuit, furieux contre tout et tout le monde, à commencer par lui-même. Pourquoi n'avait-il pas pu mieux les défendre, tous les deux ? Seule la rage et la soif de vengeance l'empêcha de mettre fin à ses jours, tant sa vie lui semblait dénuée de sens, à présent. Il n'avait nulle part où aller, toutes ses possessions se résumaient à son équipement. Il n'avait pas un sou vaillant. Il prit donc la décision de rentrer chez son vieux tuteur, Sigurd. Après avoir enterré le corps de sa dulcinée, il se mit en route, le cœur noir de sombres pensées.

Le chemin était long, déprimant, monotone et difficile. Aussi, Mornagest mit-il deux jours de plus que prévu pour atteindre son objectif. Enfin, la cabane de Sigurd était en vue. Le vieil homme était là, de la fumée s'échappait de la cheminée. Mornagest toqua à la porte. Un instant plus tard, Sigurd lui ouvrit.
"Mornagest ! Comment vas-tu, mon enfant ? Entre vite ! Je n'espérais pas te revoir avant un moment.
- Merci de votre accueil chaleureux.
- Enfin, tu plaisantes ? Tu es ici chez toi ! Assied-toi. Tu veux quelque chose à manger ?
- Merci, je n'ai pas très faim.
- Quelque chose ne va pas ? Je le vois à ton attitude…
- Je suis malheureux. Ma vie est un échec. La seule personne que j'aimais vient d'être assassinée… ". Sa voix se brisa, et il éclata en sanglots. Sigurd ne savait que dire. Il serra Mornagest dans ses bras et attendit qu'il lui fasse part de ses tristesses. Et Mornagest lui raconta toute l'histoire, depuis le jour où il quitta Sigurd, à peine un petit mois auparavant. Une fois son récit terminé, ils gardèrent le silence. Puis Sigurd dit :
"Je comprends certainement ta rage et ta tristesse. Les épreuves que tu as vécues sont difficiles à surmonter. Néanmoins, tâche de ne pas te laisser envahir par la soif de vengeance…
- Je ne m'attendais pas à entendre à nouveau ce discours plein d'inepties !", le coupa rudement Mornagest. "Qui êtes-vous, enfin, pour me dire de rester impassible à pareil déchaînement de haine envers moi ? Mes parents, ma compagne, j'ai tout perdu à cause d'immondes crapules et je devrais rester les bras croisés à me dire : "On ne peut rien y faire."? Mais vous êtes fou !". Il hurlait, à présent.
"Cesse donc d'être aussi agressif envers moi, je n'ai rien fait pour attirer tes foudres !
- Oh, si ! Vous m'avez toujours prôné la justice, et qu'est-ce que j'ai obtenu, grâce à cela ? De la rancœur, envers tout le monde, y compris vous !". Il pointa vers Sigurd un index menaçant.
"Comment oses-tu ? Ravale tes paroles, ou sors de chez moi ! Immédiatement !
- Je ne vais pas me laisser impressionner par un vieux débris comme vous ! En garde !". Mornagest dégaina, les yeux embués de larmes de rage.
"Tu es fou ! Tu m'obliges à te tuer ! Très bien, mais saches que je regretterai toute ma vie d'avoir dû agir de la sorte.
- Encore faut-il que vous me vainquiez !". Mornagest se jeta sur Sigurd, qui évita facilement l 'attaque et lui asséna un violent coup au visage. L'effet désiré, qui était de le calmer, fut totalement manqué. Au lieu de cela, la rage de Mornagest était à son comble. Et il réattaqua, plus vite, plus fort, plus agressivement. Sigurd n'avait d'autre choix que se défendre. Tuer ou se faire tuer…

Mornagest avait acquis beaucoup d'expérience, en un mois de vagabondage. Aussi, les nouvelles techniques qu'il avait apprises lui furent certainement salutaires. Sans cela, Sigurd aurait eu le dessus. Ce qui était d'ailleurs le cas, au début de la lutte. Une vilaine écorchure ornait déjà la jambe de Mornagest, qui pleurait à tout rompre. S'essuyant les yeux avec le cuir de sa besantine, il jaugea avec plus de précautions son adversaire. Ils tournaient tous deux dans la pièce, tout en s'étudiant mutuellement. Soudain, Sigurd attaqua. Son âge avancé ne l'empêchait pas de réaliser de belles prouesses techniques, et il gratifia Mornagest d'une magnifique estafilade au torse, cette fois. A nouveau, l'amour qu'il éprouvait pour son fils adoptif eu raison de son instinct de survie, et causa sa perte. Voyant son hésitation, Mornagest parvint à toucher méchamment Sigurd, qui s'abattit au sol en criant.

Mornagest s'approcha de lui et déclara :
"Désolé pour vous, vieil homme, mais je ne peux plus faire de sentiments envers personne, maintenant. Il n'y a plus que moi qui compte. Adieu !
- Noo…". Le son s'étrangla dans la gorge de Sigurd alors que la lame de Mornagest lui traçait un collier rouge sang au niveau de la carotide.

Essoufflé, Mornagest fit un rapide tour de la maison pour y récupérer tout ce qui pourrait lui servir. Mais à part quelques pièces d'or, il ne trouva rien d'intéressant. Il partit donc rapidement, sans se retourner, pour affronter son destin…

[Shangalar]

Encore morte ? Mais enfin, ce pauvre petit ?

Continue, continue!

[Shangalar]

Ne pouvons-nous pas lire la suite ?

[Mornagest]

... Je suis vraiment désolé, mais hier j'étais chez moi (le document se trouve là) mais Word... A PLANTE... dès que je l'ouvre il gèle les autres applications, et surtout, lui-même ne s'affiche pas :sad:

Dégoûté ! je vais aller me faire nonne pour noyer mon chagrin dans la bière trappiste :snif:

La suite sera pour plus tard :timide: pas avant l'an prochain, je le crains...

Vraiment désolé, Shangy :chance:

[Shangalar]

Maudit soit Macroharrrrrrrrrrrrrrrddddddddddddddddddddddddddddddddddd !!! :fouet:

[Mornagest]

Je ne te le fais pas dire... tout ce que j'espère à présent c'est que mon document restera lisible après ça...

Sinon j'en possède une copie sur un vieux 486, mais là encore, il est chez moi, il prend la poussière et damned ! je me hais pour ma distraction ! j'aurais dû en garder une copie ailleurs.

[Mornagest]

Voilà ! Je suis ENFIN rentré chez moi et je vous inflige l'avant-dernier chapitre de mon splendide récit

Une légère ellipse de... oh, 8 ans ? :notme: ça change un peu.

Bonne lecture :fleur:

Chapitre 8

Mornagest passa plusieurs années à perfectionner son art de combattre, principalement à Padhiver. Il avait trouvé un emploi à la place des marchands. Il s'occupait de décharger les vivres et le matériel acheté aux cités voisines.

Il consacrait toutes ses économies à payer un guerrier à la retraite, pour lui donner des cours de maîtrise de l'épée. Enfin, vint le jour où il se sentit suffisament entraîné et conditionné pour affronter les meurtriers de ses parents. Il se mit donc en route vers les montagnes de Mivreska.

Durant les jours qui suivirent, Mornagest fouilla méthodiquement les flancs et les versants des montagnes . Il était à peu près certain que les meurtriers de ses parents s'y cachaient, ou s'y étaient cachés. Ses recherches étaient longues et infructueuses, du moins dans un premier temps. Aucune trace d'activité humaine dans le coin, ni même de ce qui pourrait ressembler à une grotte où abriter un groupe de truands. Mais il ne désespérait pas. Guidé par la haine, il persévérait au nom de la rétribution.
"La vendetta… quelle douce vengeance !", pensait-il. Il se voyait régulièrement en train d'étriper soigneusement chacun des assassins, avec une impatience grandissante.

Plusieurs jours s'écoulèrent encore, sans le moindre signe de vie. Puis, un matin, il observa des traces de sabots dans la neige d'un chemin de montagne. L'espoir renaissait en lui. Il suivit la piste, les marques étaient récentes. Un jour, grand maximum. Il avait neigé l'avant-veille.

Durant une bonne partie de la journée, il suivait le chemin en scrutant attentivement la piste laissée par ce cavalier. Si seulement c'était l'un de ceux qu'il cherchait… Ses efforts furent enfin récompensés : le soir tombant, le cavalier qu'il suivait avait allumé un feu pour se chauffer et cuire son repas. Mornagest s'approcha à une distance raisonnable et observa l'homme. Un grand blond, mal rasé, à la mine patibulaire. Son cheval était attaché à un arbre proche. Mornagest prit le parti de contourner le campement pour le surprendre par-derrière. Et en quelques minutes, il se trouvait à environ cinq mètres de l'homme, qui n'avait pas remarqué la présence étrangère.

Soudain, Mornagest bondit : il se leva brusquement, couru à longues enjambées vers l'homme et lui asséna une violente manchette dans la gorge, alors que sa victime eut à peine le temps de se retourner. L'homme sombra dans un état de semi-inconscience. Mornagest en profita pour l'attacher solidement afin de pouvoir bavarder tranquillement avec sa proie. Les yeux de l'homme s'ouvrirent enfin.
"Qui… qui es-tu ?", demanda-t-il.
"Un ennemi.", répondit Mornagest. "Et toi ? Que fais-tu seul ici ? Par le temps qu'il fait, c'est assez surprenant de rencontrer quelqu'un qui se promène…
- Je suis un marchand…
- Bien sûr !", le coupa Mornagest. "Ils disent tous ça. Tu me prends pour un imbécile ? Un marchand, ici, à quarante lieues de la ville la plus proche ? Pourquoi pas un charpentier ? Qui es-tu vraiment ? Parle ou je te découpe les doigts tel un saucisson et je les mange après les avoir cuits !
- Tu n'oserais jamais, morveux !", répliqua l'homme.
Mornagest se leva tranquillement et s'empara de son épée.
"Deux choses, avant de poursuivre notre conversation". Il s'approcha de l'homme. "De un, je ne lance jamais de menace en l'air…". Il se plaça derrière lui. "De deux, je ne supporte pas qu'on m'appelle "morveux" !", rugit-il. Il saisit l'index droit de l'homme et le coupa délicatement à la base. L'autre hurla.
"Alors ?", demanda Mornagest. "Tu parles ou je continue ?". Il ficha le doigt sur un tison en bois et le plaça au-dessus du feu.
"J'espère que ta viande est tendre.", lâcha-t-il, narquois, tandis que l'homme gémissait en voyant Mornagest agir. Puis il répondit enfin à la question de Mornagest.
"Je… je suis un bandit. Je fais partie d'une bande, basée non loin d'ici. Nous…nous pillons régulièrement les environs pour remettre à niveau nos réserves d'or et de matériel.
- Combien êtes-vous ? Où est votre campement ?
- Cause toujours…
- Tu préfères que cette fois, je te coupe les attributs ? Par contre, je ne les mangerais pas, ceux-là…". Il ponctua sa menace en mordant avidement dans le moignon cuit à point.
"D'accord, d'accord !", s'empressa-t-il de répondre. "Nous sommes huit. Pour le campement, il faut suivre le chemin encore une lieue, puis, là, sur le côté droit, il y a un petit rocher rougeâtre, en forme de croissant de lune. Il faut quitter le chemin et partir vers le nord. A une heure de cheval, il y a une grande caverne, dissimulée par des taillis épais. Mais tu ne rentreras pas là vivant, nous sommes méfiants…
- Tellement méfiants que tu ne m'as pas entendu arriver, abruti !". L'homme semblait dépité par la remarque de Mornagest. Il s'était fait avoir comme un gamin.
"Maintenant, comment savoir si tu dis la vérité ?", reprit Mornagest. "Je devrais peut-être continuer ma séance de torture pour vérifier cela…
- Non, pitié ! Je dis vrai, je vous le jure ! Mais ne me torturez pas, je vous en prie !
- Pitoyable. Tu avoues toi-même avoir assassiné des dizaines d'innocents, violé des femmes, rasé des villages entiers, et je devrais m'attrister sur ton sort ? Pouilleux ! Lâche ! Ordure !". Furieux, Mornagest prit à nouveau son épée et trancha violemment la main droite de l'homme, qui failli s'évanouir de peur et de douleur. Au lieu de cela, il se mit à pleurer en silence. Mornagest reprit encore :
"Je vais te découper petit morceau par petit morceau, pour te laisser savourer le bras de la justice qui s'abat sur toi, immonde crapule ! Des salauds comme toi ont assassiné mes parents ! Peut-être même était-ce toi ?". Sa voix était déformée par la rage. Il coupa le bras gauche, cette fois. L'homme s'effondra, la douleur était trop intense. Il ne tarderait pas à mourir ; l'hémorragie importante et le froid glacial l'emmenèrent tout droit dans un profond coma. Mornagest tenta de réveiller l'homme de deux gifles, mais en vain. Il l'acheva donc d'une entaille semi-circulaire dans le ventre.

Curieusement insatisfait, Mornagest récupéra les objets de valeurs que possédait le truand. Puis il se décida à revêtir les habits de sa victime, pour pouvoir pénétrer le camp sans trop éveiller de soupçons. Un gros risque, mais il n'avait guère le choix. Il hésita à monter à cheval, chose qu'il n'avait pour ainsi dire jamais pratiqué. Mais là aussi, c'était une caractérisque de ces bandits : c'étaient tous des cavaliers. Aussi grimpa-t-il sur le dos du cheval. Docile, ce dernier était facile à diriger, et Mornagest quitta rapidement les lieux. Il ne tarda pas à trouver l'endroit où il devait bifurquer, et s'engagea dans la forêt hostile et dangereuse. La moindre erreur, et il se perdrait dans ce labyrinthe d'une blancheur immaculée, sans repère autre que son sens de l'orientation.

Avec beaucoup de précautions, il s'approchait peu à peu de son but. Son excitation croissait à chacun des pas de sa monture. Enfin, il repéra un bosquet assez touffu que pour cacher ce qui se trouvait derrière. Mornagest mit pied à terre et entra dans le groupe d'arbustes.
"J'y suis !", pensa-t-il. Il venait de découvrir l'entrée de la grotte en question. Rapidement, il écarta les arbustes pour permettre à son cheval de passer. Et il s'engagea dans l'entrée de la caverne, humide et sombre.
"Tant mieux.", se dit-il. "Ils ne verront pas facilement mon visage.".
Il avançait, faisant confiance à son cheval pour éviter les aspérités du sol et reconnaître le chemin, qui était de toute façon unidirectionnel. Mornagest perçut une lueur vacillante au bout du couloir, qui s'achevait par un coude.
"Prudence, mon vieux. Et pas de pitié !", se dit-il encore. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.
Le cheval atteint le bout du boyau. Puis, Mornagest décida de continuer à pied, une barre de fer attachée à la paroi de la grotte permettant d'attacher le canasson.

A pas de loup, il poursuivit son périple, se guidant à l'aide de la lumière. Puis, son ouïe perçut des bribes de conversation, incompréhensibles à cette distance. Ils devaient être à plusieurs dizaines de mètres, probablement. L'écho du moindre son était absorbé par des draps et des tentures accrochés tout le long de la caverne. Sans doute dans le but d'être silencieux vis-à-vis d'un quelconque intrus se trouvant à l'orée de ce trou.
"Ces idiots ne se rendent sans doute pas compte que c'est réciproque.", pensa Mornagest, amusé.

Au détour d'un virage, Mornagest vit enfin le feu de camp, dont la fumée s'échappait par une perforation dans la paroi de la caverne. Le tunnel débouchait sur une salle sensiblement plus grande que le reste de la grotte. Elle mesurait environ quinze mètres de haut, de forme carrée, avec un côté de quarante mètres. Au loin, à l'opposé du couloir d'où Mornagest débouchait, un auter, similaire, pénétrait plus profondément dans la montagne. Le plafond, voûté, était constellé de longues stalactites, dont certaines menaçaient de s'abattre au sol à la moindre vibration trop violente. Telle était sans doute la raison d'être de toutes ces draperies : protéger les bandits d'un éboulement qui leur serait certainement fatal. Une idée crapuleuse vint à l'esprit de Mornagest : s'il retirait les tissus des murs, et qu'il provoquait une vibration suffisante, il pourrait se débarasser d'un coup de ce ramassis de criminels.

Il fit donc demi-tour et entama sa besogne. Il fut rapidement interrompu par l'arrivée d'un de ces gibiers de potence. Heureusement, il fut alerté à temps par le bruit des pas, à peine perceptible. Mornagest se cacha dans un coin sombre du tunnel, prêt à bondir. Il devait empêcher l'autre de pousser le moindre cri.

"C'est toi, Zarl ? Tu te caches, abruti ?", demanda l'homme. "On n'a pas le temps de jouer, Damien t'attend depuis longtemps ! Qu'est-ce que tu fous ?". L'homme s'impatientait. Mornagest sauta donc en dehors de sa cachette. Surpris, son adversaire resta un moment sans réaction. Il n'eut pas la présence d'esprit de crier. Il se contenta de fixer bêtement Mornagest, comme s'il sortait d'un rêve, comme s'il était impossible de trouver un étranger dans ce repaire "si bien caché".

Enfin, il dégaina en demandant :
"Qui es-tu, manant ? Comment oses-tu nous attaquer ? Je vais te découper en rondelles, et attacher tes oreilles en collier !"
Mornagest ne prit pas la peine de répondre. "Parler en combat est source de distraction.", lui avait enseigné Sigurd. Il se remémora les conseils prodigués par son tuteur et son professeur. Fixant attentivement la main de son adversaire portant l'épée, il s'avança d'un pas en sa direction. Puis il attendit l'attaque. L'homme était arrogant dans ses paroles, mais prudent en combat. Aussi prit-il soigneusement le temps d'étudier les possibilités qui s'offraient à lui pour éliminer ce ver de terre.

Mornagest adopta une tactique défensive. Son opposant bondit rapidement sur lui, pour tenter de l'égorger directement. Mornagest para avec la garde de son épée, de justesse avant de subir un sort bien déplaisant. Il recula ensuite, pour éviter directement une nouvelle attaque, au même niveau que la précédente.
"Pas très varié, bonhomme !", pensa-t-il tout en reculant encore de deux pas. Il compris le plan de l'homme : il voulait le bloquer contre le mur de la caverne, et l'embrocher contre comme un vulgaire poulet. Afin d'éviter cela, Mornagest fit un pas chassé de côté, pour bénéficier d'un espace libre beaucoup plus conséquent.

A nouveau, son adversaire attaqua. Cette fois, cependant, il visa le flanc gauche de Mornagest. Trop rapide pour lui, Mornagest encaissa le coup sans trop de dommage, sa besantine enchantée absorba le revers sans mal. Mornagest recula encore, tentant par-là de faire croire à une faiblesse certaine. Mais l'autre n'était pas dupe.
"Tu crois m'avoir ainsi ? C'est mal juger mon expérience, gamin ! Prends celle-ci !". Il attaqua avant même de terminer sa phrase. Mais il avait mal préparé son coup. Il manqua Mornagest, et celui-ci en profita pour lui asséner un coup d'estoc à l'épaule droite, pour déforcer l'homme. Ce dernier recula vivement, changea son épée de main en ricanant :
"Pas de chance, l'idiot ! Je suis ambidextre ! Tu ne m'auras pas aussi facilement…
- Bavard !", lança Mornagest. "As-tu peur du silence, que tu parles ainsi ?". Il essayait de provoquer son adversaire. Et il y parvint, sa fierté ne pouvait souffrir ce genre d'affronts.
"Tu oses m'insulter de la sorte ? Je vais chatouiller tes tripes avec mon épée !".
Une fois de plus, il se lança sur Mornagest. Fatigué de ce petit jeu, il para l'attaque avec sa lame, désarma l'homme et le décapita violemment, alors qu'il levait les mains vers Mornagest comme pour demander grâce. Ce dernier déclara :
"C'est ici que s'achève ta misérable existence, imbécile bavard.". Puis il cracha sur le visage du vaincu. Ensuite, il entrepris de continuer sa tâche. Six hommes à affronter, c'était trop à la fois pour Mornagest…

[zefklop]

Un grand blond, mal rasé, à la mine patibulaire.

MDR, curt cobain qui fait un feu de camp en plein hiver :happy: Je sais pas pourquoi j'ai pensé à ça

Nan sérieux elle est super cette bio. Il faudra que je m'y mette un jour, après le bac... :oops:

[Mornagest]

Lol faut dire que le style heroic fantasy c'est assez grunge, voire metal :rigoler:

Merci :fleur:

[Shangalar]

Pas mal, pas mal

Ca tranche dans tous les sens, magnifique, j'aime !