[Lieu] Une petite place discrète

[Ravestha]

[Quête : L'enlèvement d'Alréac]

Les deux Manostiens avaient donc quitté la taverne et avaient commencé à s'orienter lentemement vers la placette que le tavernier leur avait indiqué, non sans vérifier très régulièrement qu'ils n'étaient pas suivi.

Sans faire de bruit, ils approchèrent de l'endroit mentionné. Trois ruelles convergeaient vers cette mini place qui n'avait en guise d'ornementation qu'une maigre torche qui la privait d'une obscurité totale.
Ravestha et Vergil approchèrent de la place suffisamment pour voir que celle-ci était déserte. Faire de la surveillance à cet endroit était quasimment impossible et s'ils voulaient surprendre leurs adversaires, ils devraient trouver un endroit où ils ne pourraient pas être pris en défaut.

C'est sur ces considérations que les deux Manostiens sentirent la pointe d'une épée appuyer contre leur dos.

"Avancez sur la place"

L'ordre mais surtout la pression des lames dans leur dos fit obéir Ravestha et Vergil qui avancèrent jusqu'au milieu de la place.

"Vous pouvez vous retourner."

Trois hommes encagoulés portant des robes de laine noire se tenaient devant eux, lames au clair.

"Ne tentez rien de stupide, il y a des archers autour qui pointent leurs flèches dans votre direction actuellement."

L'homme qui parlait se tenait au centre des deux autres et avait appuyé ses paroles d'un mouvement de tête en direction du toit d'une maison voisine où ils purent distinguer une silouhette et le bruit caractéristique d'un arc que l'on bandait.

"Et maintenant si vous nous disiez ce que vous nous voulez, on éviterait de perdre du temps."

Ils n'avaient pas perdu de temps pour les trouver. Soit le tavernier les avait balancés, soit ils avaient sous-estimé leurs espions.

[Vergil]

[Quête : L'enlèvement d'Alréac]

Comment avaient-ils fait pour arriver derriere eux sans etre entendus ?
Vergil jura dans sa tete, ils s'étaient fait avoir betement. Ils devaient etre pret à les tendre en embusacade et les avaient donc attendus. Si ils se rendaient, la mission était sérieusement compromise. Si ils se battaient, leur position était vraiment mauvaise. Trois ennemis aux capacités non identifiés plus un nombre indeterminé d'archers.

Il tneta de palier à son manque de connaissances en envoyant son famillier, qui les suivaient de loin, voler autour de la place afin de déterminer la menace.

En attendant, il préferra se taire, attendant quel genre de bluff le conseiller comptait sortir.

[Ravestha]

[Quête : L'enlèvement d'Alréac]

La situation était complexe et extrêmement délicate. En un coup d'oeil, Ravestha comprit qu'engager le combat serait suicidaire. Leurs interlocuteurs étaient visiblement très méfiants mais se montraient curieux de savoir pour quel motif ces deux hommes tenaient à les trouver. Une phrase de travers, un mot de trop, et ils finiraient étripés sur la place.

"Nous ne souhaitons pas de soucis, bien au contraire. Nous travaillons pour le disciple d'Asmodée."

Ce dernier était un homme de l'ombre qui avait pour principale occupation de semer le chaos dans les endroits où il se trouvait. Il n'était pas un simple anarchiste, ses complots et ses manoeuvres étaient duement préparée et réfléchie. Il disposait aussi de grands moyens qui faisaient de lui un ennemi redoutable, dont seul le nom était connu. Il frappait toujours très fort : il avait provoqué l'opposition entre Luménis et Manost pendant la guerre de Shar, le vol de la relique à Manost par les druides noirs, ainsi que la corruption importante du clergé de Helm. C'était d'ailleurs lors de cette dernière opération que son nom était arrivé aux oreilles du Grand Emissaire. Seulement son nom.
Il avait joué cette carte en espérant que la réputation du disciple était telle parmi les groupes qui oeuvraient pour plonger le continent dans le chaos qu'ils le trouveraient crédibles. Au delà de cela, il misait sur le fait que ce nom était suffisamment maintenu secret pour qu'ils ne remettent pas en cause leur parole. Sans quoi cela deviendrait compliqué. Les épées des hommes en noir ne s'abaissèrent pas mais un mouvement de tête de l'un d'eux trahit sa surprise.

"Qu'est-ce que vous faites ici ?"

Le ton restait méfiant mais au moins ils les avaient crus.

- Nous savons que vous détenez Alréac Poingvaillant. Nous venons de Manost et nous poursuivons le même but que vous : nous ne voulons pas que ces accords soient signés. Alors que pour votre entreprise n'échoue pas, ou mieux, pour lui donner une nouvelle ampleur, nous sommes en mesure de vous aider.

- Venez en au fait ou votre langue trop déliée sera coupée sur le champ.

La menace fit parcourir un frisson dans le dos du Grand Emissaire. Ce n'était pas gagné pour éviter de se faire découper en morceau.

"Eh bien, nous savons par exemple que le Grand Emissaire lui-même est actuellement à Melandis dans le but de sauver Alréac. Nous l'avons suivi depuis Manost."

Les dés en étaient jetés (ou alea jacta est comme disait l'autre). S'ils ne mordaient pas, Helm seul savait ce qui pouvait arriver.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

L'homme resta un instant silencieux. Il réfléchissait aux paroles que venaient de prononcer l'étranger. Le tuer, ainsi que son compagnon d'armes, ne lui demandait qu'un signe de tête, et règlerait immédiatement la question. Mais il semblait en savoir un bout sur cette affaire, et cela l'intriguait.

Un sourire vicieux se dessina sur ses lèvres, lorsqu'il lâcha :

"Comment savoir si vous mentez ? Peut-être devrais-je ordonner votre torture pour connaître la vérité..."

Il cessa brusquement de sourire, et poursuivit, d'un ton sombre et inquiétant :

"D'où détenez-vous ces informations ? Parlez. Ou mourez."

Tout autour des deux manostiens, les assassins piaffaient d'impatience. Ils n'avaient probablement qu'une seule envie : que leur meneur leur donne l'ordre - ou la permission ? - de les saigner à mort, à petit feu. Et vu leur air sinistre, ils devaient exceller dans ce rôle sadique.

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Maintenant qu'il était lancé dans le bluff, il ne pouvait plus reculer. Son cerveau fonctionnait à tout allure dans le but de répondre quelque chose de cohérent à son interlocuteur. Il ne devait pas se tromper, car le raisonnement de son ennemi était binaire. Ils seraient avec eux ou ce serait la mort. Chaque question était une vraie épreuve. Alors que sa tension intérieure était à son comble, Ravestha afficha une vraie contenance pour donner du crédit à son mensonge.

"Je suppose que vous savez comment nous fonctionnons. L'infiltration, afin de frapper de l'interieur et de répandre le chaos. Nous étions tous deux intégrés dans l'office culturel de Manost et c'est là que l'un des gardes, visiblement très pressé, est venu se renseigner sur vous. La mention de votre groupe n'a pu que nous interpeller. C'est pourquoi mon camarade ici présent a suivi le garde jusqu'aux portes de la villes où il a espionner le contingent. C'est là qu'il a comprit qu'Alréac avait été enlevé. Le sergent avait eu la bonne idée de lire à voix haute au Grand Emissaire le parchemin que vous avez laissé sur place. Lorsqu'il a annoncé rallier Melandis pour récupérer le Grand Prêtre, nous avons pris nos affaire et foncé ici en veillant à rester derrière lui. Pensez-vous, cette affaire est une telle aubaine pour nous aussi que nous ne souhaitons pas non plus son échec."

Inconsciemment il s'était préparé à saisir ses lames très rapidement si cela devait mal tourner, sachant pertinemment qu'avant même de les avoir dégainées, il aurait sans doute deux ou trois flèches plantées dans le corps. Ravestha croisa les doigts. Son mensonge, il l'avait pondu sur le fil. Il espérait seulement que cela suffirait.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

L'homme affichait maintenant un air suspicieux, étudiant le visage de Ravestha. Il essayait d'y déceler un signe de faiblesse, un tremblement qui aurait pu indiquer qu'il mentait. Pourquoi ne le faisait-il pas exécuter sans plus tarder, ainsi que son camarade ? Après tout, ce n'était pas la première fois que cela arrivait, et il n'avait jamais hésité auparavant.

Mais si cet énergumène en savait réellement sur le Grand Emissaire, il serait peut-être utile. Se débarrasser définitivement de cet agaçant manostien arrangeraient leurs affaires, en semant la discorde entre les deux villes.

"Des suivants d'Asmodée... mouais." Il se détendit quelque peu, et, imperceptiblement, ses compagnons en firent de même, comme attendant un signe de leur meneur pour agir selon ses réactions.

"Je pourrais vous faire tuer maintenant. Ou plus tard. Vous avez un sursis, car il se pourrait que vous puissiez nous être utile."

Il jetait à présent un coup d'oeil alentour sur la place, presque totalement envahie par les ombres. La torche tentait vaillamment d'éclairer tout ce beau monde, mais ne parvenait en réalité qu'à projeter de l'interlocuteur des deux manostiens, une inquiétante silhouette, dont la moitié gauche du visage seulement était apparente, d'un rouge orangé sinistre. Ravestha remarqua soudain qu'il ornait une splendide cicactrice sur toute la joue, rajoutant encore à son apparence menaçante. L'homme reprit soudain, d'un ton univoque :

"Mais s'il s'avère que vous m'avez fait perdre mon temps, je me ferai un plaisir de vous écouter agoniser toute une nuit durant."

Pour souligner sa tirade, il avait posé sa lame contre la gorge de Ravestha, qui put constater que l'arme n'était ni émoussée, ni mal conçue ; une vraie épée d'assassin, légère, effilée et aiguisée à souhait.

"Nous n'allons pas tarder à filer ; la garde pousse parfois ses incursions jusqu'ici. Venez avec nous.... et pas de faux pas, sans quoi, ce serait le dernier de votre existence."

Ils se mirent en route, surveillés de près par les cyrinishades. Ravestha et Vergil comptèrent alors leur nombre : quatre assassins à l'épée, et cinq archers. Pas si mal, pour un petit groupe...

Ils ne marchèrent pas longtemps : quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient dans une masure délabrée, tout aussi faiblement éclairée que la placette qu'ils venaient de quitter, et dénuée de tout ameublement, sinon des caisses en bois en guise de sièges, et une plus grande pour table.

Toujours étroitement surveillés, les deux manostiens furent maintenus à l'écart l'un de l'autre, par simple précaution. Le meneur reprit alors :

"Bien. Et si vous m'en disiez davantage, maintenant ? Qu'en savez-vous sur l'enlèvement de Poingvaillant ?"

Pas plus de mondanités que cela.

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Neuf hommes... rien que ça ! Aussi émérites que pouvaient être n'importe quel combattant, deux contre neuf dans un tel contexte était une situation où les chances de gagner était aussi élevées que de voir un kobold terrasser un troll... Ravestha avait jeté un oeil vers Vergil durant le trajet. Rien, mais absolument rien du tout ne s'était passé comme prévu. Ils avaient difficilement obtenu un sursis mais on leur demanderait toujours de s'expliquer plus. Et quand ils découvriraient une faille, ou quand tous les renseignements seraient épuisés, ils n'auraient qu'à les tuer. Il leur faudrait donc trouver un moment pour agir. Le problème pour le moment, au delà du fait qu'ils n'avaient toujours aucune idée du lieu où était détenu Alréac Poingvaillant, était surtout que l'envie de se débarrasser des deux gêneurs démangeait fortement les Lames Noires. Lorsque la lame s'était plaquée contre sa gorge, Ravestha l'avait bien perçue...
Les suivants de Cyric les avaient donc emmenés dans une petite masure en fort mauvais état. Et l'interrogatoire reprit...

"Je comprends votre méfiance, mais nous sommes venus de notre plein gré. Et nous ne sommes pas non plus idiots, si nous vous disons tout maintenant, qu'est-ce qui vous empêchera de nous éliminer ensuite ?"

La réponse des Cyrinishades s'imposait derrière, mais il cherchait à gagner en crédibilité.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Nouveau sourire, narquois, vicieux, sur le visage de l'homme, qui suffit comme réponse. Rien ne les en empêcherait, c'était certain...

"Mais si vous préférez être soumis à la question, je suis certain que Djaerk se fera un plaisir de vous faire parler... il est passé maître dans les interrogatoires... délicats."

Inutile de rajouter qu'il ne plaisantait pas. Ces meurtriers n'hésiteraient certainement pas à les faire se tordre de douleur, des heures durant, même par simple caprice.

"Très bien. Que cherchez-vous à gagner dans cette affaire ?"

Une question plus terre-à-terre pour débuter, voilà qui satisfairait sans doute leurs deux "otages".

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Ravestha n'eut pas à réfléchir pour répondre. Une lugubre évidence s'imposa à lui.

"Qu'avons-nous à y gagner ? Il s'agit là d'une formidable opportunité d'éliminer le Grand Emissaire ! A Manost, ce serait extrêmement compliqué mais ici, cela ne se remarquerait pas. Quel meilleur moyen que celui-là pour plonger Dorrandin et Manost dans le chaos ?"

Tout en parlant, il feignait un enthousiasme qu'il voulait le plus convaincant possible.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Plausible... Mais l'homme pouvait feindre. Pourquoi hésitait-il encore à les tuer, tous les deux ? Qu'attendait-il ? Peut-être une réponse vraiment satisfaisante de leur part ? Quelle serait-elle ? Le meneur des cyrinishades parut songeur. Il réfléchit quelques instants, assimilant lentement la réponse pourtant simple et évidente, avant de poser la question suivante :

"Et, ensuite... vous comptez rester en ville ? Nous ne sommes pas énormément, comme vous le savez sans doute. Des hommes décidés supplémentaires ne seraient pas de refus. Pour autant que vous fassiez vos preuves..."

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]


Intérieurement, Ravestha se tendit. Cette question était-elle un piège ? Les Lames Noires le testaient-elles ? Cet homme avait été si prompt à leur proposer de les rejoindre, moyennant des preuves de leur bonne volonté, qu'il craignait qu'il y ait une bonne et une mauvaise réponse.

"Nous avons une couverture pour quelques jours mais guère plus. Vous savez, nous avons infiltré nombre de bâtiments et de sections à Manost mais l'infiltration demande du temps pour être efficace. Nous ne souhaitons pas sapper le travail effectué jusqu'à présent et resterons fidèles au Disciple. En revanche il ne serait pas idiot que nous travaillions de concert : vous ici, nous dans la cité bénie. Nos efforts conjugués pourraient bien mettre à mal Dorrandin et les relations entre les gouvernements."

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

A nouveau, l'homme eut l'air dubitatif. La réponse ne se fit pas attendre, cinglante, agressive :

"Et vous laisser rentrer à Manost avec une foule d'informations sur la Cité du Chaos ? Et risquer de vous faire prendre, et torturer... et avouer ? Nous prenez-vous pour des idiots, étrangers ?"

Il avait craché ce dernier mot, comme une accusation, comme si les Manostiens l'avaient affichés sur leur front. Allaient-ils se faire exécuter, maintenant ? Nul doute qu'à deux contre neuf, la partie serait perdue d'avance...

"Vous n'avez guère le choix, misérables. Coopérez, et restez à Melandis. Jusqu'à votre mort... Tel fut notre serment, en entrant dans le groupe. A vous d'en faire autant. Ou rejoignez le royaume de Kelemvor."

Il serrait son épée, la levant imperceptiblement, attendant la réponse des deux hommes. Aucune option possible, sinon l'approbation.

[Vergil]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

La situation commencait à sérieusement l'aggacer. Ces hommes les tennaient à leur mercie et il détestait ca par dessus tout. Ces hommes les testaient, il en était sur, et il ne comptait pas etre vu comme faible. Ces abrutits ne les épargneraient pas si ils avaient cette impression.

- Réflechissez bien avant de prendre une action hative. Elle aurait des conséquences fortement malheureuse pour vous. De un, en cas d'escarmouche ici, vous avez certes l'avantage avec vos tirreurs, mais je peux vous garantire que plusieurs de vos hommes au sol perrirront. De deux, pensez vous vraiment que notre organisation soit stupide au point de n'envoyer que deux agents ?

Ce bluff était un parit risqué, mais il le fallait pour améliorer leur situation. Il continua, sachant que stopper maintenant était une mission suicidaire.

- D'autres espions sont en ville. Si nous mourrons de vos mains, ils le sauront, et croyez moi que les représailles seraient fortement désagréables pour vous.

Il fixa le chef de la bande dans les yeux:

- Comme mon confrere vous a indiqué, nous sommes venus ici dans un esprit d'entraide. Des interets communs si vous voulez. Trois choix s'offrent à vous. Soit vous acceptez notre aide et nos projets à tous les deux ne pourront que fleurire. Soit vous nous laissez partir et nous oublions cette histoire. Ou alors vous pouvez creuser votre propre tombe en nous tuant ici présent.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Le meneur darda un regard assassin à Vergil. Ses propos manquèrent lui faire tirer son épée au clair, et lui enfoncer dans le ventre jusqu'à la garde, pour lui apprendre l'humilité.

"La mort n'est qu'un passage, misérable ! Crois-tu que notre dieu n'approuverait pas nos actes ? Souhaites-tu le rejoindre plus tôt que tu ne le penses ? Le Seigneur Noir serait ravi de disposer de ton âme, si je suis celui qui lui offre !"

Sa voix était déformée, non par colère, mais bien par le fanatisme qui irradiait littéralement de sa personne. Il avait parlé comme un prêtre ébloui par son dieu, et, hormis ses guenilles et sa lame, il aurait très bien pu se faire passer pour l'un d'entre eux. Peut-être l'était-il, d'ailleurs.

"Quant à ton simulacre d'ultimatum, sache que tu n'es en position ni de discuter, ni d'imposer. Soumets-toi, toi-même, ou meurs !"

A nouveau, sa main serrait le manche de son arme. Une lueur démoniaque passa sur ses yeux sombres, tandis qu'un sourire carnassier ornait maintenant son visage métamorphosé. Etait-il possédé par l'essence de Cyric ? Si c'était le cas, les deux manostiens n'auraient même pas le temps de faire leurs dernières prières, avant de succomber sous les assauts frénétiques de l'émissaire divin...

[Vergil]

Voyant la réaction la réaction de l'assassin, Vergil sourit. Son ultimatum n'avait pas eu l'effet prévu mais au moins il lui avait donné pas mal d'informations sur celui qui se tenait devant lui. Il était clairement un fanatique et non pas guidé par la logique. Ca ou il était un excélent menteur. Cela voudrait dire que ses réactions seraient plus dures à prevoir mais au moins, les fanatiques pouvaient facilement avoir leur idéaux retournés contre eux. Accesoirement, il savait maintenant que cette organisation n'était pas simplement des tocards. Ils avaient de l'artillerie lourde dans leurs rangs.

De plus, il ne fallait pas conjecturer tres loin pour savoir qu'il était l'un des meneurs de cette organisation sinon leur chef. Il qu'il était assez fou pour faire ce qu'il disait. Le mieux serait donc de se soumetre... pour le moment.

- Si vous ne pouvez voir cette oportunité, alors dans l'interet deux nos organisations respectives, j'accepte de coopérer.

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Ravestha fut soulagé de voir que les Lames Noires ne les avaient pas étripés sans autre forme de procès après les menaces de Vergil. La stratégie était trop osée et le garde avait joué avec leurs vies. Qu'avait-il pu passer par la tête du Manostien ? Ils n'étaient pas en position de force et menacer un fanatique n'est que rarement payant, comme la réaction du serviteur de Cyric l'avait confirmé.
Il ne fallait pas inverser les rôles car ces hommes ne reculeraient devant rien. Et la perspective de mourir dans une maison à moitié détruite dans un quartier sombre de Melandis n'enthousiasmait vraiment pas Ravestha, même si leur mort devait en coûter à leurs adversaires.

"Si vous ne pouvez voir cette opportunité, alors dans l'intérêt de nos organisations respectives, j'accepte de coopérer."

Ce n'était pas comme s'ils avaient le choix, pensa le Grand Emissaire.

"Qu'attendez-vous de nous à présent ?"

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Ils venaient de perdre le combat, et ils devraient maintenant en payer les conséquences : obéir aux Lames Noires, quelles que soient leurs intentions. Ravestha et Vergil purent voir les visages de leurs adversaires, réjouis par leur position de force sur eux. Ils allaient pouvoir profiter des deux manostiens.

"C'est assez simple. Vous travaillerez pour nous. En ce moment, avec la détention de Poingvaillant, nous avons besoin de tous nos hommes pour surveiller nos positions. Ce qui nous laisse peu d'occasions pour accomplir nos autres buts... vous êtes donc tout indiqués pour nous remplacer à ces tâches."


Il s'arrêta, jetant un oeil rapide sur ses hommes. Puis il toisa Vergil, et reprit la parole :

"Vous ferez ainsi vos preuves. Ce soir, nous devions discuter de notre prochaine action. Que diriez-vous d'en faire partie ?"

Son ton indiquait clairement qu'il s'agissait plus d'une affirmation que d'une question.

"Un meurtre tout simple, mais nécessaire, et ce, dans les plus brefs délais", expliqua-t-il.

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

"Faire ses preuves" à Melandis pour un groupe de fanatiques de Cyric n'allait certainement pas signifier transmettre un message au dernier gueux du coin. La... "requête"... ne surprit donc pas Ravestha. Ce qui lui posait question en revanche, c'était l'identité de la cible. Car le Grand Emissaire comptait assurément sur leur interlocuteur pour mettre à mal la volonté des Manostiens dans cette épreuve.

"Qui ?" demanda-t-il simplement. Il était inutile de faire le jeu de ce chacal de Melandien en prolongeant tout suspense.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Nouveau rictus. L'étranger semblait accepter, sans trop de difficultés. Qui savait ? Peut-être pourraient-ils réellement leur être utiles, par la suite...

"Un marchand influent, vivant à Melandis. Je pense qu'il est helmite, ou tormite... peu importe. Il a tout à gagner de ces accords avec Manost, et le supprimer mettra à mal une importante partie du commerce des denrées basiques. Il réside non loin d'ici, dans une petite villa."

Rien ne semblait pouvoir arrêter la détermination de ces hommes ; pas même la crainte de représailles du Conseil.

"Cette nuit, ou la prochaine, vous frapperez. Il dispose de plusieurs gardes du corps, mais cela ne devrait pas vous poser de problèmes de conscience. Eliminez tous les témoins susceptibles de vous gêner."

Il fit signe à ses hommes.

"Vous irez tous deux, mais nous vous surveillerons. Karl, Djaerk et Millis interviendront... en cas de problème."

Il ne jugea pas utile de préciser que la mort les attendrait, s'ils comptaient leur fausser compagnie.

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Evidemment, on ne leur demandait pas d'aller éliminer un homme qui aurait mérité cent fois la mort mais un marchand, helmite peut-être même. La tâche s'annonçait délicate car naturellement, les Manostiens n'avaient aucune envie d'éliminer un tiers uniquement coupable aux yeux de leurs ennemis d'être influent à Melandis. Ils devraient ruser, saisir leur chance lorsqu'elle se présenterait. Ils n'auraient de toute façon pas cinquante opportunités de se libérer du joug des ravisseurs de Poingvaillant.

"Eh bien montrez-nous la voie et nous nous chargerons de lui. Si cela peut nous permettre d'éviter d'avoir à se traiter en ennemi, ce sera un bon point pour tous. Cependant je me permettrai d'étayer les paroles de mon camarade : vous ne persistez pas dans la bonne direction."

Il n'avait pas prononcé ces paroles sur le ton de la menace, mais comme s'il s'agissait d'un simple constat. Une façon d'émettre un avertissement sans défier son interlocuteur.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

"Parfait", se contenta-t-il de dire tout d'abord. Il resta silencieux, se décrispa également : sa main quitta enfin la garde de son épée engainée, et il fit un pas en arrière, comme s'il voulait contempler son tableau avec du recul. Puis, il reprit :

"Nous allons nous mettre en route. Ce n'est pas loin d'ici, mais il faudra éviter les patrouilles."

Les hommes se préparèrent à partir, et ils se retrouvèrent rapidement dans la rue, guettant le moindre bruit qui pourrait trahir la présence de gardes mélandiens.

Ils se mirent en route, en silence, longeant les murs et restant tapis dans l'ombre. Vergil et Ravestha étaient étroitement surveillés, tout en restant séparés l'un de l'autre, afin de s'assurer qu'ils ne tentassent pas de se concerter par gestes pour s'enfuir.

Ils arrivèrent rapidement à ladite villa, et s'arrêtèrent. Le meneur du groupe souffla :

"Nous y sommes. Débrouillez-vous pour entrer sans bruit. Faites ce que vous voulez à l'intérieur, mais revenez vite. Avec la tête du marchand. Ou les vôtres tomberont."

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Le Grand Emissaire avisa la villa. Une maison visiblement spacieuse, avec un jardin clos devant. Une porte en bois à deux battants était encastrée dans un mur. Nul doute qu'en plus d'être fermée, elle gémirait bruyamment lorsqu'on la ferait pivoter. En longeant le mur, les Manostiens purent se rendre compte que chaque fenêtre était protégée de toute intrusion par des barreaux. Ravestha eut une moue quelque peu dubitative, l'intrusion et la furtivité n'avait jamais fait partie de son domaine de compétence. Du moins physique. Mais il n'avait pas vraiment envie de recourir à la magie alors que les Lames Noires conservaient un oeil sur eux. Une fois à l'intérieur, il aurait toute la liberté nécessaire pour prendre leurs ennemis par surprise. Il leur fallait en tout cas pénétrer dans la maison. L'unique accès restait le jardin clos devant la maison, et donc soit passer par la porte, soit par dessus le mur.

Ravestha avait bien une idée et s'approcha de Vergil pour la lui soumettre.

"L'un de nous doit aider l'autre à passer par dessus le mur. Nous ne savons pas où sont les gardes du corps mais il doit y en avoir au moins un derrière le mur, sans compter les pièges qui ont sans doute été activé pour la nuit. Toujours est-il que celui qui sera passé de l'autre côté devra ouvrir la porte de l'intérieur pour permettre à l'autre d'entrer.

[Vergil]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Le familier de Vergil passa au dessus d'eux.

"Laissons le faire la reconnaissance."

Avant de traverser, il voulait discuter avec le grand conseiller de ce qu'il fallait faire. Pas qu'il ai des remords à tuer quelqu'un mais ca pourrait etre mauvais pour son image. Il devait définir certains points.

"Je vais passer en premier. Quitte à ce que l'un de nous se fasse prendre..."


Autant que ca soit pas le Grand Conseiller, Vergil pensa.

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Aussitôt dit, aussitôt fait, et Vergil grimpait maintenant sur la courte échelle que lui faisait le Grand Emissaire, qui se sentait un peu ridicule, par la même occasion. Le soldat grimpa sans trop de peine jusqu'au sommet du mur, et, passant lentement la tête par-dessus, il examina les alentours. Rien de bien dangereux ; des arbustes, du gazon, quelques ornements en pierres d'assez mauvais goût, et la porte d'entrée, en bois solide.

Le corbeau de Vergil reparut rapidement. Il expliqua, dans son langage particulier, qu'il n'avait repéré aucun garde à l'extérieur de la maison. Bien sûr, l'intérieur devait être solidement tenu, en revanche.

Le soldat se décida à passer par-dessus le mur, et atterir dans l'herbe souple. Il jeta un nouveau coup d'oeil, puis alla ouvrir la porte à Ravestha, sans qu'elle grince, contrairement à leurs craintes.

Tout se déroulait bien, jusque maintenant. Restait à trouver une entrée. La porte était probablement à exclure, piégée, ou simplement verrouillée, ils ne pourraient guère entrer facilement par là.

Les fenêtres semblaient toutes barrées, mais peut-être ne les avaient-ils pas toutes examinées ?

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

hrp : Fossy, tu es un super MJ et en plus ça rime !

re - HRP : Fossy, tu es un tricheur qui assume même pas quand il édite les postes :notme:

Ils firent donc une nouvelle fois le tour de la maison, sans faire le moindre bruit, le gazon amortissant leurs pas. Inaccessible depuis la rue, l'arrière de la maison avait laissé apparaître une fenêtre non protégée. La seule peut-être sans barreau, leur unique possibilité de pénétrer à l'intérieur sans doute. Aucune lumière ne provenait de la pièce sur laquelle elle donnait. Naturellement, elle était fermée.

Ravestha regarda autour de lui : l'arrière de la maison était entouré par les murs des villas mitoyennes. Il y avait peu de chance qu'ils soient observés en ce moment. Il entreprit donc de faciliter leur tâche afin d'éviter de se faire remarquer de leurs hôtes.

Ravestha ---> Ouverture ---> Fenêtre

[Mornagest]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

La fenêtre s'ouvrit sans un bruit, sans un déclenchement d'alarme ou de piège meurtrier. Ils jouaient dangereusement avec la chance, mais, avaient-ils le choix ?

Désireux de ne pas s'attarder sur de telles considérations, Ravestha passa la tête dans l'ouverture, examinant l'intérieur de la pièce : un petit débarras, encombré d'une foultitude d'objets hétéroclites, plus ou moins rangés dans de vieilles armoires, ou déposés à même le sol : un tapis de Kara-Tur usé jusqu'à la corde, une collection de bouteilles vides (de l'alcool ?), des ouvrages tellement consultés que leurs couvertures s'effritait de toutes parts, une arbalète au treuil disparu, et même un mannequin de couture...

Nulle trace de présence humaine. Ils entrèrent avec circonspection, et constatèrent qu'il n'existait qu'une seule porte comme accès au reste de la villa.

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

Pour l'instant tout se déroulait bien. En même temps, le marchand n'avait que quelques gardes du corps, pas une armée de mercenaires à planquer dans toutes les pièces. Une unique porte permettait d'accéder au reste de la maison. Cette salle, qui devait être plus un grenier qu'autre chose, ne devait pas servir beaucoup si ce n'est de débarras.
Dans un silence de mort, Ravestha dégaina sa lamelune. Elle ne luisait encore d'aucune lumière bleue, n'annonçant donc pas de danger immédiat. Il entreprit d'ouvrir lentement la porte de sa main libre, l'autre tenant fermement son épée. Il mit la main sur la poignée et entrouvrit lentemement la porte.

[Vergil]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]


Alors qu'ils exploraient le batiment. Vergil attira l'attention du grand conseiler et parla sans emetre de son, de telle facon que personne ne les entende.

"(Que fait-on alors grand conseiller ? Le tuons nous malgré qui il est, ou chercherons nous un autre moyen pour tromper nos "associés")"

[Ravestha]

[Quête : l'enlèvement d'Alréac]

La question était pertinente : qu'avait-il l'intention de faire ? Eliminer les hommes de main du marchand ne le dérangeait pas vraiment. Il s'agissait très certainement de mercenaires melandiens sans trop de morale si ce n'est respecter les contrats.
En revanche, le marchand lui n'avait rien demandé.

"Je n'ai aucune intention d'éliminer ce marchand, seulement si je veux préparer une contre attaque avec mes sorts, il faut que je puisse incanter sans risquer de voir une brute me tomber dessus. Nous ne pourrons nous préparer convenablement que lorsque nous serons tranquilles dans la maison. Et pour cela, il faudra s'occuper de ses occupants et empêcher le marchand de s'échapper."

[Vergil]

Vergil hocha de la tete. Le plan était comprit.

"Bien, je vous couvrirai."

Vergil examina la salle. Il n'était pas un expert en pieges ou autres dispositifs, mais il ne tenait pas à se faire prendre aussi betement.