[Quête] Reconstruction du monastère

[Mornagest]

Le monastère de l'Astre Ancien avait trop souffert. Les ruines n'étaient plus qu'une marque du passé, une empreinte rappelant aux voyageurs des Terres du Basilic qu'autrefois trônait un majestueux temple de la sérénité et de la méditation.

Cependant, plusieurs familles influentes de Melandis avaient demandé que soit édifié un monastère similaire, mais à l'accès plus facile. Aussi fut décidée la construction d'un nouveau monastère, dans le Havre Bourgeois, quartier paisible et propice au calme s'il en était.

Mais construire un monastère ne le rendait pas sacré pour autant. Il fallait que des moines s'en occupent... à Melandis, les moines étaient rares...

[Ben-jXX]

Sorry pour le retard Fossy, j'ai été assez occupé ce WE.

Ben-j contempla le terrain en friche sur lequel devait s'ériger le nouveau monastère de Melandis.
Il avait été contacté pour mener à bien sa reconstruction. Etant l'un des rares moines de la ville, les candidats ne s'étaient pas bousculés au portillon.

Le deal était simple, une fois bâti, Ben-j prendrait la direction du monastère. Ce dernier fonctionnera comme une école: de nouveaux moines seront formés et entrainés afin d'apporter une force de soutien au pouvoir melandien lors de ses opérations militaires.

N'étant pas architecte de formation, la structure du bâtiment s'apparentera à ce qu'il avait connu au temple de Mehn Hill, en plus petit:

- Un bâtiment sur un étage entourant un grande cour ouverte destinée aux entrainements de plein air.

- Le rez de chaussé sera entièrement dédié à la pratique des arts martiaux. Au nord, au sud, à l'ouest et à l'est de la cour se trouveront quatre dojos destinés chacun à un entrainement spécifique: préparation physique, maniement des armes, techniques à mains nues et méditation.

-L'étage sera destiné aux agrément d'hébergement et de vie. S'y trouvera un dortoir, une cantine, des douches et sanitaires et les appartements privés de l'actuel maître des lieux qui serviront aussi de bureau pour recevoir les visiteurs.


L'agencement général du monastère bien ancré dans sa tête tête, Ben-j décida d'aller voir les autorités mélandiennes pour décider avec elles du style architectural qu'elles souhaitaient donner au monument et des moyens humains et matériels qui seront alloués.

[Mornagest]

L'un des hauts fonctionnaires de Melandis vint en personne juger de la faisabilité du projet établi par Ben-j. Il avait certes des idées, mais l'homme se demandait s'il n'avait pas les yeux plus gros que le ventre. En arrivant sur place, il constata que la place disponible était plus importante qu'il ne l'avait imaginé précédemment.

"Bien. J'ai relu votre proposition, elle me paraît intéressante. Vous n'avez pas prévu d'espace pour les gardes... je présume que vous et vos disciples tiendront ce rôle ? Vous n'avez pas oublié ce qu'il s'est passé récemment, avec les esclaves..."

Si le monastère venait à être détruit lors d'une nouvelle insurrection, le fonctionnaire en serait tenu pour responsable ; son jugement sur la sécurité des bâtiments était respecté, mais il n'avait pas droit à l'erreur. Il se garda bien d'expliquer au moine ce qu'il pourrait endurer s'il faillissait.

Evidemment, les moines étaient de redoutables combattants. C'était d'ailleurs une motivation à peine voilée du Conseil, que d'avoir une troupe de moines aguerris à portée de main en cas de soucis. Bien formés, ils étaient pratiquement invicibles face aux éléments, tuaient sans problème à mains nues un guerrier entraîné...

hrp : pas de souci !

[Ben-jXX]

Ben-j n'avait effectivement pas pensé aux gardes. bien qu'il estima que le monastère pouvait s'autodéfendre, il préféra ne pas prendre de risques et réorganisa ses plans afin d'intégrer des guérites de gardes à l'entrée du bâtiment (4 au total) ainsi qu'une pièce qui leur serait réservée au 1er étage.

Il fit part des ses modifications au fonctionnaire.

Voici à quoi pouvait ressembler grossièrement le futur monastère.

Et maintenant?

[Mornagest]

Cette fois, le fonctionnaire parut satisfait. Il annonça à Ben-j :

"Parfait. Je pense que votre idée est réalisable, comme cela. Les travaux commenceront rapidement, dès que j'aurai transmis votre plan au Conseil."

Il s'en fut donc vers l'Antichambre du Conseil, après avoir salué le moine.

Quelques jours plus tard, la décision était prise : le monastère serait érigé selon la disposition prise par Ben-j. Les travaux devraient durer deux mois, mais le monastère de l'Astre Ancien retrouverait là tout son éclat d'autrefois.

Ils débutèrent également rapidement. Le moine était chargé de la supervision de la construction. A vrai dire, il n'avait pas grand-chose à faire : ses idées étaient parfaitement respectées, et il voyait peu à peu le nouveau monastère apparaître, sortant d'un rêve...

Un soir, alors que les murs du rez-de-chaussée étaient érigés, une explosion se fit entendre au beau milieu du chantier. Une volée de pierres, de boiseries et de matériel de construction s'éparpilla à des mètres à la ronde, de même que les corps de quelques esclaves qui travaillaient à cet endroit.

[Ben-jXX]

Ouais, des complications!

L'explosion aussi brève que violente fit sursauter Ben-j qui eu juste le temps d'éviter deux planches de bois qui filaient dans sa direction.

Stupéfait, le moine se dépêcha d'aller voir de plus près l'origine de l'incident.

Un trou béant se trouvait désormais au milieu de la cour. Un amas de membres déchiquetés et de matériel était éparpillé tout autours.

Ben-j passablement énervé décida de tirer ce vandalisme au clair...

[Mornagest]

Il apparaissait clairement que l'explosion était d'origine criminelle ; rien, dans les matériaux de construction, ni dans les outils, n'aurait permis de produire pareil cataclysme... un sabotage ? C'était possible. Mais pourquoi ? Qui avait intérêt à ralentir la construction du nouveau monastère ?

Quelques esclaves étaient présents, non loin de là. Peut-être avaient-ils vu quelque chose ?

[Ben-jXX]

Ben-j apperçu non loin un groupe d'esclaves qui avaient certainement vu l'explosion et ses auteurs.

Le moine s'approcha d'eux. Ils étaient visiblement apeurés et encore sous le choc. Il en saisit un qui paraissait le plus fragile:

"Toi! Dis-moi qui est le responsable de cette explosion où je te coupe la langue! Et gare à toi si c'est encore votre stupide insurrection!"

[Mornagest]

L'esclave fut pris d'une soudaine envie de détaler. Mais il savait qu'il n'irait pas loin... les gardes impériaux approchaient déjà de l'endroit de l'explosion.

"Mess... Maître, je l'ignore ! Nous é-étions en train de tra... vailler quand ça s'est pro-produit ! Je n'ai rien vu, je vous as-ssure !"

Il tremblait de tout son long.

[Ben-jXX]

Ben-j relacha l'esclave et se retourna vers l'ensemble du groupe.

"Est-ce que l'un d'entre vous a vu ce qu'il s'était passé? Répondez où vous finirez le restant de vos jours au fond d'un cachot humide!"

Le groupe semblait tout aussi apeuré mais Ben-j ne s'attendait toutefois pas à avoir plus d'explications.

[Mornagest]

La plupart des esclaves restaient sans mot dire. Dénoncer un ami ? Qu'espérait ce moine ? Qu'ils lui livrent le responsable sur un plateau d'argent ?

"Et même si on le savait, vous pensez qu'on vous l'dirait ?" lâcha l'un d'eux, plus téméraire - voire suicidaire.

Un autre, moins franc, prit la parole :

"Moi, j'ai rien vu... ça a explosé alors que personne était tout près. Mais c'est p'têt un truc préparé depuis longtemps, que personne avait b'soin d'êt'là ?"

[Ben-jXX]

Ben-j finit par comprendre que les esclaves étaient tous de mèche. Il appela la garde qui vint les saisir puis attrapa celui qui l'avait défié. Il le plaqua au sol, saisit sa main, sortit sa dague et lui coupa l'auriculaire.

L'esclave cria sa douleur dans un long et déchirant râle.

"Maintenant vous avez intérêt à me dire tout ce que vous savez sinon je lui coupe l'annulaire puis le majeur et ainsi de suite, puis je passe à l'autre main, puis aux pieds, puis aux bras, puis aux jambes et je passe à un autre d'entre vous lorsqu'il ne lui reste plus que le tronc!"

[Mornagest]

... Beau programme. Mais les esclaves ne semblaient pas prêts d'y adhérer. L'arrogant venait de ravaler son impudence, et il beuglait maintenant de douleur, tandis que le sang coulait de la plaie...

L'un des spectateurs forcés de cette séance de torture improvisée avança :

"J'pense pas qu'ce soit un esclave... faut des produits à faire tout péter, Messire ! J'parie qu'c'est un fanatique ou un déjanté... mais quelqu'un qu'a des sous, ça c'est sûr !"

[Ben-jXX]

Ben-j finit par comprendre que les esclaves ne pourraient pas l'aider. Il relâche celui qu'il tenait après lui avoir coupé deux doigts.

Il fit signe à la garde de se saisir des ilotes et de les emmener croupir en prison jusqu'à nouvel ordre. La garde s"executa.

Il appela un autre groupe d'esclaves et leur ordonna de combler le trou, de regrouper le matériel éparpillé et encore utilisable, et de brûler le reste.

N'ayant décidément aucune idée de qui aurait pu être l'auteur de l'attentat, il se résigna à aller à la rencontre du fonctionnaire qui supervisait les travaux.

Ben-j prit la direction du Conseil de Melandis.

[Ben-jXX]

En provenance de l'antichambre du conseil.


Ben-j retourna sur le chantier.
Les esclaves avaient presque fini de nettoyer les dégats de l'attentat et s'affairaient à reboucher le trou. La construction allait bientôt pouvoir reprendre.

Le moine inspecta l'ensemble des travaux. Tout semblait en ordre. Il délégua à un garde la supervisation du chantier et invita l'ensemble des gardes à redoubler de prudence face à tout comportement suspect.

Sur ce, il réfléchit à la manière de mener une enquête discrète sans éveiller les soupçons.

[Ben-jXX]

Chose promise, chose dûe.

Le moine ne pouvait décemment pas se pointer dans le temple de Talos et demander ouvertement aux clercs s'ils étaient oui ou non responsables de l'attentat qui venait de frapper le monastère. Dans le meilleur des cas, il obtiendrait une réponse négative, dans le pire, la bagarre sanglante qui s'en suivrait ferait date dans les annales de Mélandis et ne tournerait certainement pas en sa faveur !

Il faisait froid dehors. Bien qu'il fut tôt dans la soirée le soleil commençait à disparaître à l'horizon. Le vent glacial qui se levait rappela au moine que l'hiver n'était pas loin... Cela lui donna une idée...

Ben-j prit la direction de L'esplanade impériale.

[Ben-jXX]

En provenance de l'antichambre du conseil.

Ben-j pénétra dans le monastère en faisant en sorte que personne ne le vit. Il s'agissait de jouer son rôle jusqu'au bout.

La journée était déjà bien avancée. Les travaux s'étaient arrêtés pour la nuit et les esclaves avaient été reconduits à leur baraquement. Seuls subsistaient les quatre gardes en charge de la surveillance nocturne.

Le moine les appela et tous se regroupèrent dans la salle principale du bâtiment pour y tenir conseil. Ben-j leur résuma la situation :

"Messieurs, mon enquête m'a amené à découvrir que le temple de Cyric était à l'origine de l'attentat contre le monastère. J'ai réussi à m'infiltrer au sein du temple en tant qu'assassin, d'où cet accoutrement. Bien m'en a pris de prendre les devants dans cette affaire car j'ai été chargé de m'auto éliminer ! Voila ce que nous allons faire : nous allons faire croire à tout le monde que je suis mort ! Vous quatre seulement serez au parfum. Esclaves et visiteurs, tous doivent me croire assassiné. Demain, pendant les travaux, vous me creuserez une tombe et vous me rendrez un vibrant hommage post mortem. Pour ma part, je retourne au temple de Cyric"

Ben-j prit congé de ses hôtes et s'en alla en direction dutemple des cyrinishades, non sans oublier de prendre son katana.

[Ben-jXX]

En provenance du temple de Cyric

Ben-j fut étonné de voir qu'en son absence les travaux avaient rudement avancés. En une semaine, le rez-de-chaussée avait été entièrement construit. Les fondations du premier étage étaient installées permettant de deviner la fome finale de l'imposant monument.
Le moine en fit un instant le tour impressionné. Finement décoré il aurait une sacré gueule et ferait définitivement partie du paysage mélandien !
Il constata que l'intérieur était aussi à la hauteur de ses attentes. La cour était magnifique. De la fontaine centrale se dégageait une atmosphère de quiétude et de sérénité digne des plus beaux monastères de Kara-Tur.

Lorsqu'ils le virent, les gardes habituels lui firent une fête. Bien qu'étant au courant de sa mission au temple de Cyric, son absence prolongée les avait quelque peu inquiétés. Ben-j leur raconta sa mésaventure dans les moindres détails.

Une fois seul, il récupéra le journal du grand prêtre de Cyric et quitta le monastère.

[Ben-jXX]

En provenance de l'antichambre du conseil


Ben-j se rendit de nouveau sur le chantier du monastère. Son enquête terminée concernant les attentats, il espérait que la suite des travaux puisse se dérouler dans la tranquilité.

Le rez-de-chaussée était entièrement aménagé de sorte que le moine put y installer ses appartements provisoires. Rien de bien fastueux pour le moment : bureau, fauteuils, mobilier divers, lit en meurisier et draps de soie aux frais de l'administration mélandienne.

Les esclaves travaillaient d'arrache-pied (mais avaient-ils seulement le choix). Ben-j estima que, d'ici un mois, les travaux seraient définitivement terminés.

Pour l'heure, il se coucha dans ses nouveaux quartiers, fourbu d'une journée où il avait parcouru Melandis de long en large.
Sa nuit fut néanmoins courte. Il se leva le lendemain aux aurores avec un certain nombre de choses à faire...

[Ben-jXX]

Le monastère etait fini depuis de nombreux mois déjà. La vie avait repris son cours à Melandis depuis les récents évènements religieux. De nouveaux apprentis, fraichement débarqués des bateaux, venaient grossir chaque jour l'effectif du monastère. Ben-j s'était entouré d'un service administratif et de sécurité permanent lui permettant de se concentrer sur ses fonctions d'enseignement.

Malgré cette routine qui avait tout pour le satisfaire, Ben-j se montrait depuis quelques semaines irascible et violent, passant ses colères sur ses élèves et ses subordonnés. Ses sautes d'humeur, de la part de quelqu'un qui, bien qu'autoritaire, était pondéré et savait faire la part des choses, étonnaient.

Le moine était effectivement tracassé. Cela faisait maintenant un mois qu'il dormait mal. Alors même qu'il avait tâché d'enfouir toute trace de son passé, celui-ci lui ressurgissait en pleine face.
Il s'était mis à penser à l'accident qui était survenu lorsqu'il faisait partie de la guilde des voleurs d'Eauprofonde. Quotidiennement, le soir dans son lit, il resassait l'horreur qui s'était produite ce jour là lors d'un banal cambriolage, sa trahison envers ses compagnons...

Non content de dormir de moins en moins, le moine passait des nuits de plus en plus agitées. Depuis 5 jours, il revoyait l'accident dans ses cauchemars. Le rêve était chaque nuit identique et la scène d'un précision d'horloger. La vision de ses camarades le suppliant avant de disparaitre le réveillait en sursaut, haletant et transpirant à grosses gouttes...

[Mornagest]

Ben-j commençait à ressentir physiquement les effets de la fatigue accumulée, malgré son entraînement à la rigueur. Ses nuits se raccourcissaient lentement, mais sûrement. Allant se coucher systématiquement à la même heure, par habitude, il se réveillait de plus en plus tôt, et toujours avec le souvenir d'un cauchemar en tête. Ce dernier disparaissait quelque peu de son esprit, pendant la journée, alors qu'il s'occupait des apprentis, mais même ses pensées devenaient confuses, à mesure que le temps passait.

Cette nuit, en sus de revoir inlassablement les scènes de son passé, il lui sembla entendre un murmure, dans ses rêves... du moins, pensait-il que c'était pendant ses rêves : il ne l'entendait jamais, ni le jour, ni la nuit, lorsqu'il se réveillait péniblement.

Au début, il ne distinguait pas les paroles qui lui étaient prononcées. Tout juste devinait-il une voix féminine, mais sans comprendre un traître mot de sa mélopée étrange.

Les quelques nuits suivantes, il parvint à saisir quelques mots, surprenants :

"Écoute-moi. Et suis-moi, quand tu seras prêt.

[Ben-jXX]

Depuis trois jours, le moine se réveillait en sueur au milieu de la nuit persuadé qu'on l'appelait. Estimant que la voix ne pouvait être qu'un délire issu de son cerveau malade, il décida d'ignorer l'appel.

Le quatrième jour, la voix se fit de nouveau entendre, plus distinctement et plus insistante. Ben-j se leva et s'approcha de la fenêtre afin de vérifier qu'il n'était pas la victime d'une mauvaise plaisanterie. Les étoiles, bien visibles dans le ciel de cette belle nuit d'été, éclairaient une rue définitivement déserte.

Le moine s'effondra la tête entre les mains dans son fauteuil en ivoire. Il resta pensif une dizaine de minutes s'interrogeant sur la conduite à tenir.
Finalement il s'habilla, pris son katana, et sortit discrètement du monastère.

Il se mit machinalement en marche et erra dans les rues de Melandis en espérant que son subconscient lui dictât de nouvelles instructions...

[Mornagest]

La nuit était fraîche, et le moine ressentit, à cause de la fatigue, un long frisson parcourir son échine, lui provoquant même une espèce de décharge électrique à la base de la nuque. Il se frotta les bras pour se réchauffer et poursuivit son chemin sans but.

Le ciel était dégagé et les étoiles étaient bien visibles. Il reconnut distraitement quelques constellations, s'amusant à redessiner mentalement les animaux célestes censés y être représentés. La voûte céleste n'était jamais qu'un toit noir orné de points lumineux, selon la plupart des êtres vivants sur Toril. Seuls quelques illuminés - et ensuite lumineux du fait qu'ils brûlaient sur un bûcher - prétendaient que la planète était en réalité un corps sphérique flottant en l'air dans un espace sans limites, au milieu d'autres corps tels que les étoiles... ridicule. Comment pouvait-on imaginer pareille absurdité ? La moitié des habitants de Toril vivraient alors la tête en bas, en partant de ce principe idiot... quoique quand on observait attentivement certains habitants de Melandis, on était parfois en droit de se poser quelques légitimes questions.

Il regarda à nouveau devant lui, mais ne voyait plus très nettement. Il se frotta les yeux, mais le flou demeurait. Le brouillard s'était formé, non loin du fleuve, à cause de la chaleur qu'il dégageait dans l'air frisquet de la nuit. Temps de rentrer au monastère... de toute façon, il était maintenant convaincu d'avoir rêvé.

Il était à peine revenu dans son lit, qu'il s'endormait profondément, dans un sommeil sans rêves... mais, moins d'une demi-heure plus tard, la voix se fit entendre une nouvelle fois. Il se réveilla en sursaut, juste à temps pour entendre :

"Demain, quitte Melandis vers le nord. Tu me retrouveras."

Le ton péremptoire de la voix était à peine masqué par sa douceur féminine. Avait-il le choix ? Il découvrirait peut-être l'origine de ces nuits de plus en plus mauvaises...

Le matin arriva bien trop tôt, alors qu'il avait seulement dormi trois heures.

[Ben-jXX]

Décidé à trouver au plus vite les raisons de ses insomnies chroniques, Ben-j se résolu à répondre à l'appel de son subconscient.

A l'aube, alors que Melandis dormait encore, le moine s'affairait à préparer son baluchon pour un voyage dont il ignorait la destination finale. Il empaqueta dans un grand sac à dos son katana et son bâton, du matériel de camping ainsi qu'une semaine de provision lui permettant de ne pas avoir à chercher sa nourriture sur place au début.

Il laissa une note à l'attention de ses sempais afin qu'ils assurent les entraînement pendant son absence qu'il définit comme indéterminée.

Ben-j sortit du monastère. Il passa devant les gardes de nuit qui dormaient profondément, avachis sur leurs lances. Déconcerté devant tant de conscience professionnelle, il faucha l'une des piques, ne manquant pas de faire perdre l'équilibre à son propriétaire qui s'écroula dans un fatras d'armure.
"Je pars ! Dit-il à l'infortuné stupéfait. Je ne sais pas quand je reviendrai. Peut-être ce soir, peut-être dans un mois. J'ai laissé mes instructions à mes moines, tâchez de faire en sorte que le monastère ne s'écroule pas pendant mon absence."

Le garde, à plat ventre, souleva la visière de son casque. Il ne vit que les talons du moine qui prenaient la direction de l'entrée nord de la ville...

Vers les ennuis

[Ben-jXX]

En provenance de

Ben-j arriva en vue du monastère. Bien qu'elle fut intérieure, sa joie fut grande de retrouver le lieu qui lui servait de foyer et qu'il avait dû quitter depuis de trop longs mois. Il remarqua qu'en son absence des travaux avaient été effectués. La façade s'était parée de dorures et de décorations murales qu'il jugea plutôt de bon goût. "Le racket administratif est efficace semble-t-il".

Il entra dans le bâtiment par la porte principale gardée par deux hommes en armure qu'il n'avait jamais vu auparavant. Ces derniers ne prirent aucunement la peine de l'arrêter. Sans doute sa tenue vestimentaire caractéristique leur firent comprendre qu'il était un habitué de la maison. Néanmoins, le moine n'apprécia que peu cette marque de laxisme. "Penser à faire virer ces deux imbéciles".

Il fonça directement vers ses quartiers sans même prendre la peine de saluer les personnes qu'il croisait et qui semblaient éberluées de son retour si soudain. Il s'affala sur son lit et se reposa un bref instant avant de constater que des dizaines de disciples, gardes et autres curieux s'étaient massés devant sa porte.
"Soit", fit le moine. Il se redressa, réunit tout le monde dans la cour intérieure et raconta en détail ses mésaventures.

Dès lors, la vie reprit son cours au monastère. Ils constata que ses sempaïs et ses élèves avaient bien progressé. Il fut satisfait de voir que personne n'avait tenté de prendre le pouvoir en son absence, et son autorité fut rapidement rétablie.

Plusieurs jours passèrent. Lorsqu'il fut suffisamment remis d'aplomb, Ben-j pris la direction de l'école de magie.