[Commerce] La Taverne de la Bienveillance

[Galathée]

Quête: L'invasion des zombres

« Je comprends… » répondit la rôdeuse, même si elle ne pouvait imaginer qu’un jour, une ville puit lui manquer. « Mais nous allons… le groupe de résistants semble compter quelques talents précieux… et une motivation débordante… à défaut d’une unité de valeurs. Nous allons… nous allons faire de notre mieux, et nous pourrons… chacun… rentrer… retourner… continuer… Enfin… »
Galathée eut un pauvre sourire, empêtrée dans ses mots, et caressa machinalement la tête du corbeau. Ce dernier restait tranquille, patient, à mille lieues de son prédécesseur. Quelque part, elle enviait la jeune femme d’avoir un endroit qu’elle pouvait considérer comme son foyer.
« Nous devrions nous mettre en route. Tu as des navires à prendre et je dois… mener un combat de rue, si j’ai bien suivi… Chaque minute me sera précieuse, je crois… »
Elle grimaça une seconde, puis se détendit.
« Mais le rendez-vous est pris pour un bon verre après tout ceci. »

[Althéa]

Quête : l'invasion des ombres

Elle avait hoché la tête, un peu honteuse de s'être laissée emporter par ses sentiments. Elle aussi allait avoir une escouade à diriger. Rien que l'idée lui faisait froid dans le dos. Elle avait certes mené plusieurs hommes sur le bateau de son "père" mais cela n'avait rien à voir. Il ne s'agissait en rien d'une opération militaire. Certains pouvaient mourir, être pris. Elle ne supporterait pas d'avoir envoyé des hommes à la mort. Serait elle vraiment compétente ? Saurait elle rester assez forte pour ne pas flancher ? Agrippa lui faisait confiance ...

Et il y avait son secret. Ce secret à protéger, à préserver. Ce secret par qui sa vie avait pris un tour nouveau. Ce secret qui lui faisait croire au futur. Pour lui, elle ne pouvait pas mourir mais être prudent, le plus possible. Tout faire pour protéger.

"Oui, un bon verre ..., répondit-elle à la rôdeuse, j'ai été heureuse de te revoir dans tous les cas. Courage pour la suite ..."

Sur ce, elle sortit pour reprendre la direction des égouts. Elle avait besoin de tranquillité pour remettre ses idées en place et surtout se préparer

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée la regarda s'éloigner, songeuse, lui faisant un petit signe de la main comme elle descendait l'escalier. Elle souhaita bonne chance à la bretteuse, en silence, se promit d'aborder avec elle certains sujets plus épineux lorsque les événements se seraient déroulés, peut-être tassés, si elles survivaient, l'une et l'autre.
Puis elle poussa un profond soupir, s'étira, pensa un instant à ses premiers pas sur Dorrandin, au chemin parcouru depuis, avant de se mettre en route pour le Parc Verdoyant et le complot qui l'y attendait.

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Une silhouette furtive s’était glissée d’ombres en ombres depuis une ruelle où un massacre venait d’avoir lieu. A l’approche de sa destination, la douleur qui lui vrillait les côtes s’était peu à peu dissipée mais le fait que sa cuisse s’engourdisse n’était pas bon signe. Kasumi n’avait pas pu mesurer l’ampleur de la blessure qu’il avait reçue. Il avait une tâche urgente à accomplir avant de songer à recevoir des soins.

Il resta un moment au coin d’une rue passante, attendant qu’une patrouille s’éloigne. Des étoiles lui dansaient maintenant devant les yeux. Il se mordit les lèvres et s’essuya le front en sueur. Se hâtant de rejoindre l’arrière de la Taverne de la Bienveillance, il gagna les écuries. Il sortit de son sac de quoi écrire et griffonna, de sa main tremblante, quelques mots du mieux qu’il pouvait.

« Forte résistance. Se méfier. Cible dispersée mais pas anéantie. Un prisonnier au point de ralliement. Garde Rouge incriminée. Un mort, des blessés. »

Il dissimula le pli dans une cache secrète. Avant de s’en aller, il vérifia que personne ne l’avait suivi. Il quitta les écuries pour se diriger d’un pas emprunté vers les troupes qu’il espérait retrouver au Parc Verdoyants’il ne s’effondrait pas avant.

[Thémis]

Enfin, Thémis arriva en vue de la taverne et c’est avec soulagement qu’elle descendit de sa monture.
Elle la mena dans les écuries à l’arrière de l’auberge puis revint vers la porte et, un peu anxieuse, entra.
Le lieu l’intimidait un peu mais heureusement la salle était déserte.
Elle se dirigea vers le tavernier, qui la regardait avec curiosité, et lui demanda :
- Bonjour, est ce qu’il serait possible de me reposer ici pour la nuit et d’avoir un repas ?
Elle hésita puis ajouta :
- Et quelques informations sur Lumenis, si vous pouviez...
<O

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
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L’aubergiste dévisagea la jeune fille avec surprise. Les nouveaux venus se faisaient rares, ces derniers temps, et aujourd’hui, tous ses clients s’étaient fait la malle pour aller s’installer dans des établissements un peu moins proches des dramatiques événements qui se déroulaient à deux pas de là. Evénements dont il ne savait pas grand chose, d’ailleurs, sinon que cela brûlait et qu’il y avait des combats.
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-Vous reposer ici ? Bien sûr que vous pouvez ! J’ai toutes les chambres que vous voulez ! Je peux même vous louer tout l’étage pour trois sous de plus, vu qu’il est désert… Et pour le repas, je vais voir ce que je peux faire. La cuisinière s’est carapatée ce matin pour… heu… aller soigner une grand-tante malade, si j’ai bien compris… Mais on devrait pouvoir vous préparer un petit quelque chose.
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Il se tourna vers le tableau des clefs, réfléchit un instant puis en saisit une.
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[font=&quot]-La 12 devrait vous aller. Elle donne sur la cour. Y aura donc pas trop trop de bruit… Ah, et vous me demandiez des informations sur Luménis. Que voulez-vous savoir ? Si ça concerne les cris et la fumée, je peux rien vous dire. Mon palefrenier en chef à baragouiné un truc à propos d’une opération contre des opposants au régime, ou contre un monstre… Enfin j’ai pas tout saisi, et puis il était tellement impatient de partir qu'il est pas resté pour m'expliquer ! Voulait aller voir sa cousine germaine qui se sentait pas bien. Doit y avoir une épidémie, en ce moment. C’est pas possible autrement.[/font]

[Thémis]

Thémis sourit au tavernier. Après son long voyage et sa traversée de la ville, arriver dans un endroit aussi accueillant redonnait de la la joix et du courage.
- Merci, je suis sûre que la chambre sera parfaite même si j’avoue hésiter à prendre tout l’étage ! Et ne vous embêtez pas avec mon repas, quelque chose de simple sera largement suffisant.
Elle prit la clef que lui tendit le tavernier et monta à l’étage. Là elle chercha la chambre 12 et y pénétra.
La pièce était meublée simplement mais douillettement. En voyant le grand lit qui y trônait, Thémis faillit se jeter dessus mais elle se retint, ce n’était pas encore l’heure de dormir.
Après avoir prie un bon bain elle descendit dîner et trouva son repas préparé sur une table.
Elle le mangea avec délectation, en se remémorant les évènements de la journée.
L’aubergiste réapparut quelques minutes plus tard avec une grande cruche de vin.
Il s’assit, et Thémis devina qu’il voulait faire la conversation. Tant mieux, aujourd’hui elle était d’une gaieté inhabituelle et cela la gênait aucunement de discuter un peu.
Le tavernier demanda (après avoir versé le vin dans le verre, en le faisait un peu déborder)
- Mais d’où venez vous donc ? Par ces temps, c’est rare qu’on découvre de nouvelles têtes en ville !
Le regard de Thémis se voila un peu, elle répondit énigmatiquement :
- De loin, de très loin... Mais je voulais vous demander, ou est ce que je peux me rendre pour avoir des informations sur la situation actuelle a Lumenis ?

[Taliesin]

Le tavernier hocha la tête.
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-Si vous voulez un conseil, restez tranquillement ici. Il ne fait pas bon aller poser des questions… Et aujourd’hui, c’est le chaos complet. Comme je vous le disais, personne ne sait vraiment ce qui se passe. Quant à la situation générale…
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Il se versa une généreuse rasade de vin, la vida d’un trait, puis jeta un regard inquiet sur la salle que, pourtant, il savait pertinemment vide.
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-Si vous voulez tout savoir, fit-il en se penchant vers elle, on a eu un coup d’état, voilà plusieurs mois. Le gouvernement a été renversé par Morféa Nwalk, un type venu de Mélandis avec des réfugiés… L’a mobilisé le petit peuple, et ils ont conquis la ville en un tournemain Paf ! Seulement quelques heures, et l'afaire était entendue. Personne s’attendait à une telle chose, faut dire. Depuis, c’est assez… tendu, à Luménis. Tout le monde à peur. Visiblement, des résistants se sont mobilisés pour tenter de renverser le Seigneur Noir, comme on l’appelle. C’est peut-être après eux qu’en a l’armée…
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Le tenancier se servit un nouveau verre, le vida derechef, puis poussa un profond soupir.
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[font=&quot]-Vous avez vraiment pas choisi le meilleur moment pour débarquer par chez nous, mam’zelle… Qu’est-ce qui a bien pu vous pousser à venir malgré tout ce qui se passe ? Les rumeurs vous ont pas effrayée ? Moi, je me serais tenu à l'écart, si j'avais pu !
[/font]

[Thémis]

Thémis écouta très attentivement ce que lui racontait le tavernier. Ainsi donc il y avait eu un coup d’état et des résistants se mobilisaient... Cela expliquait les combats non loin de là.
Perdue dans ses pansées, elle répondit distraitement à la question posée ::
- Si je suis venue en ces lieux, c’est parce que je recherche une personne...
Elle ne détailla pas plus sa réponse et devina que l’aubergiste voudrait en savoir plus. Le devançant, elle posa la première sa question, essayant ainsi d’échapper à la curiosité du tavernier:
- Ou peut-on trouver ces résistants s’il vous plait ?
Le tavernier la regarda d’un étrange regard mais elle s’en fichait car une idée s’était formé dans son esprit et peut-être avait elle une chance de retrouver son frère, en combattant aux côtés des résistants, si toutefois elle arrivait à les trouver... Il fallait qu’elle essaye, et puis elle n’avait rien à perdre.
Elle regarda le tenancier, affronta son regard, attendit sa réponse, une flamme de courage brûlant au fond d’elle.

[Taliesin]

Le tavernier dévisagea Thémis avec une mine ou la stupéfaction le disputait à la lassitude. La question de la jeune fille avait été directe, sans détours. Et si cela avait le mérite de clarifier les choses quant à ses intentions, l’homme ne pouvait s’empêcher de ressentir un certain agacement. Pourquoi son établissement semblait-il attirer tout ce que le monde comptait de comploteurs, de résistants, d’agents secrets ? Un client normal, qui veuille juste boire un coup, ça n’existait plus ? Il fallait croire que non...
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Poussant un profond soupir, il hocha la tête.
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-Encore une jeunesse en quête de grands exploits, hein ? Un de vos amis sera venu pour combattre le tyran, et le voyant pas revenir, vous partez sur ses traces... Courageux, mais pas très prudent... Enfin, je ne suis pas là pour vous dire quoi faire, et de totue façon, j’imagine que vous vous moquez bien de ce que mes avis...
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Il se passa une main fatiguée sur le front, jeta un regard vers la porte, puis reprit.
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-Vous pensez bien que je m’en venterais pas à la première venue, si je savais la réponse. C’est le genre de fanfaronnade qui vous coûte une séance de torture chez les Equarisseurs, pour le moins ! Ç’aurait été un tout autre jour, j’aurais pas pu vous répondre : j'ai aucune idée du coin où se planquent les résistants. Mais comme aujourd’hui, ils sont de sortie, m’est avis qu’il vous suffit de musarder du côté du port et de repérer des gens qui attaquent des soldats Y a de fortse chances qu’ils soient de ceux que vous recherchez.
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Il but une nouvelle gorgée de vin et ajouta.
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-Faites quand même gaffe. Le Seigneur Noir est pas du genre sympa ,et la demi mesure ne semble pas dans sa nature. Gardes et soldats hésitent pas à tuer pour peu qu’on leur paraisse louche. Et comme là, c’est la bataille rangée, votre aventure risque fort de se terminer avec une flèche perdue ou un coup d’épée donné sans sommation...

[Thémis]

Thémis resta silencieuse, perdue dans ses pensées.
Elle avait enfin une piste, pour commencer à chercher son frère et même si cet indice n’était pas grand chose cela lui procurait une secrète joie.
La fragile flamme qui était née au fond d’elle, brûla avec plus d’énergie, comme si elle se nourrissait du courage et de l’espérance de Thémis.
Il fallait qu’elle réfléchisse plus sérieusement à la situation et qu’elle prépare un plan d’action car la voie sur laquelle elle allait s'engager était dangereuse et il ne fallait pas prendre de décision trop hâtive.
Elle sourit de ses propres initiatives qui étaient inhabituellement raisonnables, mais la vie lui avait appris à être prudente, sans quoi elle vous jouait trop vite des tours.
Sentant le regard noir et lourd de reproches du tavernier peser sur elle, elle se leva et le remercia avec gratitude pour le repas et pour ses précieuses réponses.

Elle monta dans sa chambre et pensive, enleva son fourreau de sa taille. Elle en tira une longue épée et l’observa avec un mélange de fierté mêlé de tristesse. Son épée avait rarement été souillée par le sang mais jamais elle n’avait ôté la vie. Peut-être que demain, elle devrait s'en servir pour tuer et cela la dégoûtait au plus haut point car enlever la vie à des êtres humains... Elle suspendit brusquement sa pensée et s’interrogea sur le terme « humain » car en l’occurrence ce que faisait le tyranr était tout sauf humain, et ceux qui combattaient à ses côtés, pour conserver cette dictature, ne devaient eux aussi, n’avoir rien d’humain, à part être assoiffés de pouvoir. Mais cela restait néanmoins des hommes !
Elle médita quelques instants sur ces idées s et en conclut que ces ennemis n’allaient pas se poser toutes ces questions mais plutôt tuer tout ceux qui se trouveraient, par malheur, sur leur trajectoire.
Elle esquissa un sourire, et ce dit que décidément elle avait un don pour rendre toutes les choses faciles compliqués.

Elle jeta un coup d’œil à la petite horloge accroché au mur et constata qu’il commençait à être fort tard.
Fatiguée de son voyage elle se coucha promptement, et c’est avec délices qu’elle se glissa entre les draps frais, qui lui parurent d’une extrême douceur.
Elle s’endormit aussitôt et s’enfonça dans les profondeurs des rêves.

Le lendemain matin, Thémis s’arracha assez tôt du sommeil, et se prépara fébrilement à partir à la recherche des résistants.
Elle descendit à l'étage infèrieur pour prendre un léger petit déjeuner et elle y trouva le tavernier qui s'affairait à une besogne.
Quand il la vit il lui dit:
-Bonjour m'amzelle, j'ai des nouvelles pour vous!
Thémis le regarda avec curiosité et apréhension.

[Althéa]

Elle était allée à l'écart sur une crique déserte. Là, elle était allée directement dans l'eau. Elle s'était immergée entièrement, laissant l'eau salée nettoyer ses plaies et ses vêtements rougis de sang. Et elle avait nagé. Elle était restée près de l'eau jusqu'à l'aube, à écouter le chant de la houle, les jambes entre les bras. Ce n'est qu'au matin qu'elle s'était levée et était retournée se changer dans les égouts. Elle n'était pas restée dans cette espace confiné, déserté par tout le monde, y compris Agrippa. Elle avait besoin de voir d'autres gens que ses compagnons d'arme, voir la vie qui reprenait ses droits.

Elle s'était rendue à la taverne de la bienveillance. Elle s'était faufilée entre les clients pour occuper une table tranquille, vers le fond de la salle. Une jeune femme parlait avec le tavernier. Sans vraiment y faire attention, elle avait levé les yeux et avait écouté.

[Taliesin]

Le tenancier avait profité d’un moment de répit dans son service pour s’installer à la table de Thémis et lui relater les événements de la veille tandis qu’elle avalait son petit-déjeuner.
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<!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]--> -Oui, il s’est passé beaucoup de choses, depuis que vous vous êtes retirée pour la nuit ! Je vous avais dit que ça se battait, sur le port. Et bien, il y a eu une véritable bataille rangée entre les résistants, un contingents de soldats manostiens et l’armée du Seigneur Noir. Et, qui l’eut cru ? ce sont les premiers qui l’ont emporté, obligeant Nwalk à se replier vers le quartier du gouvernement. Tout l’ouest de la ville est aux mains des résistants. Vous n’aurez donc aucun mal à les trouver ! D’après mon palefrenier en chef, qui est revenu ce matin – faut croire que sa cousine s’est remise –, ils auraient installé leur quartier général à la Capitainerie. Vous devriez pouvoir trouver des informations là-bas.
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Sur ses entrefaites, un client réclama à boire, et le tavernier dut s’éclipser pour le satisfaire. <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->

[Thémis]

Thémis fut submergée par une vague de bonheur : les résistants avaient réussi à repousser l’armée du Seigneur Noir !
Elle sourit. Le gouvernement pouvait bien imposer un régime totalitaire et tyrannique, quand le peuple se soulevait et voulait reprendre ses droit, celui-ci s’écroulait comme un château de cartes. Mais hélas, souvent au prix d’un bain de sang...
Elle remercia le tenancier avec gratitude. Maintenant il lui serait facile de trouver les gens qu’elle cherchait et peut-être enfin retrouver Gawen...
Impatiente d'agir, elle décida alors de ce rendre de suite à la Capitainerie.
Elle se leva mais l'impression d’être observée la fit se retourner.

[Althéa]

Althéa avait brusquement baissé la tête dans son assiette et avait fait semblant de manger. Et la bouchée de pain qu'elle avala trop vite la fit tousser. Voulant attraper la carafe d'eau pour se servir un verre, elle la fit tomber. Et lorsqu'elle se leva d'un bond pour évaluer les dégâts, elle fit tomber sa chaise. Elle était vraiment trop fatiguée. L'envie de pleurer revint comme un cheval au galop.

"Oh, et puis zut, vous ne pouvez pas regarder ailleurs ? Y a rien à voir !"

Et elle se laissa tomber sur la chaise d'à coté, la tête dans ses bras, secouée de sanglots.

[Thémis]

Thémis resta clouée sur place, pétrifiée par la scène qui c’était déroulée devant elle.
Elle ne savait que faire et n’osait bouger.
Devant elle la jeune femme était toujours secouée de sanglots mais heureusement le silence qui c’était installé dans la taverne commençait à diminuer, à cause des conversations qui reprennaient.
Elle baissa les yeux et réfléchit à toute vitesse. Si cette femme l’avait entendue parler au tavernier des résistants et si ses intentions étaient malintentionnées, elle ne serait pas là, à pleurer.

Alors, inconsciemment, elle se dirigea vers la table de celle-ci et ramassa la caraffe d’eau qui ne s’était brisé, miraculeusement, qu’en deux parties.
Elle les déposa sur la table et dit d’une petite voix timide, en baissant les yeux :
- Pourquoi pleurez vous ainsi ?

[Althéa]

Elle avait regardé la jeune femme baissant les yeux. Et l'absurdité de la situation lui était revenue en pleine figure. Elle avait séché ses larmes et s'était calmée peu à peu. Comment pouvait elle expliquer ? Lui dire qu'on était en temps de guerre et qu'elle n'avait pas supporté ? Que c'était la première fois qu'elle se battait ainsi pour sa vie dans une bataille rangée. Qu'elle avait cru mourir à de nombreuses reprises. L'image de Taliesin manquant étrangler son amie ne cessait de la poursuivre. Elle sentait ses blessures la lancer de nouveau, comme si elles avaient été imprimées au fer rouge dans ses chairs. Elle était à bout de nerf et de force, mais avait surtout besoin de parler.

"On se bat dehors. Du moins, on s'est battu. Et ce n'est pas fini. Nous avons repoussé Morféa, il a pris la fuite. Mais ce n'est pas fini. Il reviendra."

[Thémis]

Elle eu juste le temps de comprendre que celle à qui elle parlait était une résistante avant qu’une multitude de questions ne lui assaillent l’esprit.
Mais une prit le dessus sur toutes les autres, une qui exigeait une réponse. Thémis redoutait de la poser. Elle chercha ses mots, essayant de formuler une interrogation convenable mais l’émotion lui brouillait les idées.
Voyant la jeune femme remarquer son désarroi, elle prit une grande inspiration et demanda dans un souffle :

- Est-ce que... quand vous vous battiez avez-vous vu ou entendu parler d'une personne qui s’appelait Gawen ?

Et comme pour donner plus de chance à une réponse qui, elle l'espérait, serait positive, elle ajouta :

- Il... il porte un anneau autour du cou...

Ne sachan qu'ajouter, elle tira son propre médaillon et se demeura immobile, le visage

[Althéa]

Althéa avait fait mine de réfléchir mais la question de la jeune femme l'avait ramenée tout droit en arrière. Aux portes de Manost elle avait recherché Angelo. Le retrouver avait constitué son seul but, sa seule raison de vivre durant une année. Et elle l'avait retrouvé là, dans les cryptes de la cité du vigilant, réduit à l'état de vampire. Jamais elle n'avait pu en oublier la vision. Et la jeune femme qu'elle avait en face d'elle tenait un médaillon comme un talisman. Elle portait toujours le médaillon d'Angelo contre sa poitrine. Il l'avait sauvé au cours d'une bataille. L'espace d'un instant, elle voulut fuir cette jeune femme, portant sans le savoir son passé au bout d'une chaîne mais se ravisa. Elle avait besoin de réponse, même si c'était un espoir déçu.

"Vous savez, murmura-t-elle, il est difficile de distinguer quelqu'un au cœur d'une bataille. Du moins … Il semblerait que les combats aient cessé pour le moment. Pour ce quartier du moins. Peut être pourriez vous en profiter pour aller voir. Et si vous le voulez … je pourrais vous aider dans vos recherches. Si vous le voulez bien"

Sa réponse la surprit elle-même. Voila qu'elle faisait de la cause de la jeune femme sa propre cause. Comme une revanche sur son propre passé. Peut être le retrouveraient elles vivant …

[Thémis]

Elle poussa un soupir de soulagement. Même si la réponse avait été imprécise, elle n’était pas négative et donc ne mettait pas fin à ces espoirs.
De plus cette jeune femme lui proposait son aide... C’était pour elle un réconfort précieux, de savoir que quelqu’un s’intéressait à sa cause et qu’elle n’était pas seule à poursuivre un but qui peut-être, s’avèrerait vain.

- J’accepte avec gratitude votre aide et je vous en suis vraiment reconnaissante... Mais peut-être avant d’entreprendre les recherches... Ne voudriez vous pas vous reposer un peu ? Je ne doute pas que vous ayez dû subir des dures épreuves pendant la bataille et je ne voudrais pas abuser de votre générosité ni de votre temps...

Elle rougit et esquissa un sourire timide.

[Althéa]

Se reposer, en voila une riche idée. Depuis le combat, elle n'aspirait plus qu'à cela. Son monde pour un lit, ses idéaux pour une couverture, sa dignité pour un bon oreiller et le reste pour un édredon de plume. Dormir. Elle sourit à la jeune femme avec gratitude. Pour cela, elle ne lui ressemblait pas. Elle se souvint de s'être enfuie du temple alors que le Loyal Paladin venait de lui tomber sur la tête. Au moins, la jeune femme avait l'air plus raisonnable.

"Je crois que vous avez raison. Un peu de repos ne serait pas du luxe. Juste le temps de dormir un peu le temps de récupérer et nous pourrons y aller mademoiselle ... ?"

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Themis et Althéa procédèrent à des présentations en bonne et due forme, puis la Manostienne loua une chambre et alla prendre quelques heures de repos. Elle redescendit aux alentours de midi, partagea un rapide repas avec Themis puis toutes deux gagnèrent le champ de bataille.

Elles en revinrent à la nuit tombée, fourbues et bredouilles. Elles avaient interrogé tous les résistants qu’elles avaient pu croiser, mais aucun n’avait vu une personne correspondant au signalement de Gawen. Les prêtres chargés des bûchers funéraires n’avaient pas davantage repéré de corps arborant un pendentif semblable à celui que Themis portait autour du cou.

Ne s’avouant pas vaincues, elles repartirent en quête du frère disparu tôt le lendemain matin, après une nuit de sommeil agitée. Leurs efforts ne furent pas mieux récompensés et, à leur retour, attablées devant des plats auxquels elles n’avaient guère envie de toucher, elles devisèrent sombrement. Le seul point positif auquel elles pouvaient se raccrocher était que Gawen, s’il avait jamais mis les pieds à Luménis, n’avait pas trouvé la mort au cours du combat sur les quais militaires.

A moins, bien sûr, que son corps n’ai pas encore été trouvé et pourisse dans quelque coin reculé…

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée s’interdit de laisser son esprit vagabonder et le focalisa tout entier, avec rage, sur ce qu’elle devait désormais accomplir : d’abord trouver Althéa, ensuite le Monstre. Elle n’avait pas d’idée précise de l’endroit où rechercher la bretteuse mais elle n’avait pas une envie débordante de retourner sur les quais. Elle opta donc pour le lieu où elles s’étaient rencontrées avant le début de l’insurrection, la Taverne de la Bienveillance. En bonne Manostienne, Althéa avait des affinités avec ce genre de gargotes, qui devaient lui rappeler la salle chaleureuse du Loyal. Galathée fut néanmoins prise au dépourvu lorsqu’elle la trouva d'emblée, en chair et en os, attablée en bonne compagnie devant un repas qui ne semblait inspirer personne. Ce subit coup de chance la laissa interdite, vaguement inquiète, mais elle se ressaisit et marcha droit sur les deux jeunes femmes.
« Althéa. Mademoiselle. » intervint-elle sans se soucier des convenances. « Vous me voyez désolée d’interrompre votre repas mais... »
Elle se tourna vers la bretteuse.
« Je dois t’entretenir d’une matière urgente. Maintenant. »
Toute la carcasse de Galathée reflétait, à son insu, sa tension nerveuse. De surcroît, elle sentait une colère froide sourdre en elle, dirigée d'abord contre elle-même, mais aussi contre ce maudit mort-vivant qui l'avait obligée à trahir et à trahir encore.

[Althéa]

Quête : l'invasion des ombres

Althéa avait presque sauté sur ses pieds en voyant la bretteuse. Elle n'avait pas réussi à la suivre après la bataille. Durant tous les jours de recherche avec Themis, elle l'avait cherchée dans la foule. Mais rien ne laissait transparaître la présence de la rôdeuse. Chaque fois qu'elle avait pensé à elle, elle avait revu Taliesin, les mains autour de son cou. Dans ses cauchemars, il finissait par l'étrangler. Et maintenant, elle se trouvait là, devant elle. Les marques sur son cou avaient viré au bleu. S'efforçant de ne pas poser ses yeux sur elle, elle murmura un "je reviens tout de suite" à l'adresse de la jeune femme avant de gagner un endroit tranquille pour pouvoir écouter Galathée.

"Ne me dis rien, tu as encore envie d'en découdre et tu vas provoquer une bagarre de taverne"

Elle avait essayé de plaisanter, mais le cœur n'y était pas.

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Curieusement, le trait d’humour fit sourire Galathée et elle sentit quelque chose se relâcher en elle-même. Althéa, au moins, était toujours Althéa.
« Je suis désolée d’avoir disparu... sur les quais. J’étais... Je n’étais pas en état de vraiment... Je ne me souviens pas clairement d’avoir quitté le champ de bataille. Il a manqué me tuer, puis j'ai franchi les grilles du Parc... Entre les deux, tout est devenu un peu flou... »
La bretteuse avait l’air passablement interdite.
« Mais ce n’est pas de cela que je voulais te parler, je ne suis pas venue pour m’excuser... même si je devrais... Simplement... Je ne sais pas si tu as entendu ce qui s’est produit cette nuit... Peu importe. Le Monstre est devenu meurtrier et dangereux, et il s’en prend apparemment à ceux qui suivent Morféa, sans épargner les innocents qui les entourent. J’ai eu la visite de deux de ses amis, qui ont fait le trajet depuis Mélandis à ses côtés et... Excuse-moi si tout ceci est confus, mais j’ai à peine... Je suis un peu à cran. »
Elle eut un pauvre sourire.
« Ces gens pensent qu’il est encore possible de récupérer l’ancien Taliesin dans cette créature. Et ils pensent que seuls les souvenirs de ces temps anciens, avant tout ce foutoir, de Manost... De ce qu’il était avant d’être le Prophète Gris... peuvent le ramener à la raison. Je ne peux pas faire ça toute seule. Je ne sais même pas où le trouver, et je ne sais même pas ce que je pourrais faire pour qu’il m’écoute sans m’égorger... Tu l’as connu toi aussi, vous étiez amis. J’ai besoin de ton aide. Je ne vois que toi. »
Elle s’interrompit, jeta un coup d’oeil nerveux sur la salle de l’auberge.
« Je comprendrais que tu refuses... Il y a beaucoup à perdre dans cette histoire, et je ne sais pas ce qu’est devenue ta vie, ce que tu risquerais en venant avec moi... Ils disent qu’il pourrait vouloir tuer le souvenir de ce qu’il était avant. Mais je sais que ce n’est pas la peur qui m’a amenée jusqu’ici... En fait, je ne sais pas bien ce que je fais là, et pourquoi, mais ça me semble comme... comme inéluctable. »
Galathée prit une profonde inspiration et la fixa droit dans les yeux.
« Je pense que si nous travaillons ensemble, nous pouvons y arriver, et y survivre. Et lui apporter la paix qu’il mérite. D’une manière ou d’une autre. »
La rôdeuse se tut enfin, un peu désorientée, et attendit la réponse de la Manostienne.

[Althéa]

Quête : l'invasion des ombres

Althéa l'avait écouté sans l'interrompre. Elle avait l'air d'avoir du mal à rassembler ses idées et ses mots. Elle avait besoin d'aide, pour elle et Taliesin, à ce qu'elle comprenait. Il était devenu fou. L'agression de Galathée n'avait été qu'une manifestation de son aliénation. Oui, Taliesin était son ami, et elle l'était également. Mais avait elle le droit de la laisser partir, de courir après l'espoir qu'elle pouvait le ramener à la raison ? Elle aurait pu essayer de la raisonner, de faire en sorte qu'elle abandonne. Mais quelque chose lui disait que rien ne pourrait convaincre la rôdeuse de faire machine arrière. Et si elle la laissait, elle irait seule retrouver Taliesin.

Alors quoi ? Allait elle la laisser repartir et faire comme si elle n'était jamais revenue ? Partir du principe qu'il était doux de voir les autres se débattre loin du danger ? C'est ce qu'aurait pu faire Taliesin lorsque son fiancé l'avait emportée au plus profond des cryptes.

J'ai une dette envers Taliesin. Si je peux l'aider et t'aider ..."

Elle ne savait pas dans quoi elle s'embarquer. Et commençait déjà à sentir les picotements de l'angoisse. Mais elle n'aurait pas supporté de la voir partir seule en restant les bras croisés. Ses yeux se portèrent sur Themis.

"Cette jeune femme recherche son frère et j'essaye de l'aider. Pour le moment, ce n'est pas très efficace ... Enfin ... je crois que nous ne serions pas de trop pour lui"

Elle essaya de chasser son esprit l'image de Taliesin étranglant Galathée pendant qu'elle, au sol n'avait rien su faire ..

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée poussa un soupir de soulagement et passa deux mains sur son visage.
« Merci... Je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu avais refusé.. » lâcha-t-elle, avant de reporter son attention sur la jeune femme qui attendait toujours à la table désertée.
« Quant à elle... Si tu lui fais confiance... Mais nous ne devrions pas lui cacher les risques encourus. Tu les connais comme moi. Autant lui en parler immédiatement et aviser en fonction... »
La rôdeuse devinait Althéa tendue, et hésitante, mais elle lui fut reconnaissante de ne pas tenter de la dissuader de se lancer dans l’entreprise. Après son entrevue avec les anciens compagnons du barde, puis son échange avec Victor, elle n’était pas prête à un nouvel affrontement et la bretteuse semblait l’avoir perçu. En repensant au petit garçon, aux mots durs qu’il avait eus pour elle, et à raison, avant qu’ils ne se séparent, Galathée sentit son coeur se serrer. En vertu de quoi se permettait-elle de bouleverser son existence ? Pourquoi estimait-elle avoir le droit de se montrer aussi insensible ? Et n’était-ce pas une preuve supplémentaire d’égoïsme que d’imposer à Althéa, une jeune femme volontaire et courageuse, mais qui avait subi son lot de souffrances, de l’accompagner sur la voie de la démence ?
C'est trop tard, va de l’avant, se murmura-t-elle à mi-voix, tandis qu’Althéa la précédait à la table, lui jetant un regard préoccupé avant de se rasseoir.

[Althéa]

Quête : l'invasion des ombres

Elle s'était dirigée vers la table. Elle avait dit oui et ne ferai pas demi tour. Mais elle se sentait terrifiée. L'affaire risquait de mal tourner, elle le savait. Elle réussit pourtant à ébaucher une ombre de sourire avant de s'assoir à coté de Themis.

"Themis, je te présente Galathée. Galathée, je te présente Themis. Galathée fait partie du groupe de résistants. Et elle aurait quelque chose à te demander"

Elle avait laissé la rôdeuse parler, car elle savait qu'elle trouverait les mots. Elle n'en avait pas vraiment le courage.

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée s’assit et dévisagea la jeune femme. Fine et les yeux lumineux, elle semblait tout juste sortie de l’adolescence, et la rôdeuse hésita avant de prendre la parole.
« Ce dont je vais vous parler... ne vous engage à rien. Comme vous le savez sans doute, la résistance tente de renverser le tyran qui a asservi la cité. Parallèlement aux agissements de Nwalk, s’est levé celui qu’on appelle le Monstre, une créature dont la nature est incertaine, mais qui semble haïr le tyran et ses acolytes. Il est devenu de plus en plus meurtrier ces derniers jours, de plus en plus dément... Nous... »
Elle jeta un coup d’oeil à Althéa, qui l’écoutait, le visage tendu, peut-être attentive, peut-être repliée sur elle-même.
« Nous pensons qu’il s’agit de Taliesin, un... un ami que nous avons connu à Manost... Il a apparemment été pris par Morféa, et... nous ne savons pas au juste ce qu’il s’est produit ensuite, comme nous ne savons pas ce qu’il est, au juste. Mais nous... mais j’ai la conviction... »
L’ai-je ?
« Que nous pouvons encore tenter quelque chose... Si nous attendons que la résistance s’intéresse à son cas, il sera traqué et abattu. Et c’est peut-être ce qu’il mérite. Mais il aura eu le temps d’ajouter des massacres à son tableau de chasse. Si nous agissons maintenant... Nous avons peut-être une opportunité unique de lui venir en aide. En le ramenant parmi nous, s’il reste quelque chose de lui. En lui offrant des funérailles dignes, s’il n’y a plus rien à faire. »
Thémis la regardait toujours et Galathée s’en voulut de lui imposer ce discours, alors qu’elle était manifestement soucieuse, portant le poids d’une autre histoire, d’un autre trouble, d’une autre perte.
« Je suis venue demander à Althéa de m’aider dans cette entreprise et elle a... accepté. »
La bretteuse hocha la tête pour souligner ces paroles.
« Mais je pense qu’elle s'était engagée à vos côtés, dans votre quête, c’est pourquoi... Je tenais à vous en avertir. »
Galathée savait qu’elle aurait pu, à cet instant, demander le soutien de l’inconnue, mais c’était un pas qu’elle se refusait à franchir. Après tout, ce n’était pas son combat, il n’y avait aucune raison qu’elle s’y consume comme d’autres risquaient de le faire.

[Thémis]

Thémis devina que quelque chose n’allait pas quand Althéa se leva pour parler à la jeune femme. Une multitude de questions l’assaillirent et son désarroi s’intensifia quand elle aperçut sur le cou de celle-ci des marques bleuâtres comme si des mains avaient voulu se refermer dans un étau mortel.
La manostienne revint vers la table avec la jeune femme et le pale sourire qu’essaya d’esquisser Althéa, pour la rassurer, ne fit qu’intensifier son malaise.
La breteuse lui présenta Galathée, Thémis la dévisagea et en plongeant son regard dans ses yeux profonds, elle y décela une souffrance muette, de celles qui font souvent le plus mal...
Enfin la jeune femme parla ; elle l’écouta aussi attentive qu’elle ne l’avait jamais été
Quand Galathée eu fini, elle resta un moment sans mot dire, étourdie par toute ces informations.
Une seule chose était sûre, c’était qu’elle devait aider Althéa et Galathée dans leur quête pour retrouver ce Taliesin et mettre fin aux horreurs qu’il commettait.
Néanmoins une phrase l’avait marquée comme un coup de poignard : « En lui offrant des funérailles dignes, s’il n’y a plus rien à faire. », le souvenir des corps de Aedith et de son père, à moitié brûlés, gisant dans les cendres, lui revint avec une douloureuse réalité. Elle se mordit si fort la lèvre, pour se rappeler à l’ordre, que quelque gouttes de sang perlèrent.
Même si pour l’instant son seul but était de chercher Gawen, cela ne signifiait pas qu’elle ne devait pas s’occuper d’autre chose. ou être insensible à la douleur des autres, faire comme si de rien n’était, être égoïste pour ne servir que ses propres intérêts et arriver à ses fins...
Elle regarda Galathée une nouvelle fois droit dans les yeux et lui dit simplement :

- Si vous voulez bien de mon aide, je ferai tout mon possible pour sauver votre ami...